Pas e temps de finir ma phrase, l’odeur de soufre envahit mes narines, la chaleur du soleil s’abat sur mon visage, la lumière aveuglante d’un ciel trop découvert. Une large sensation nauséeuse me prends, tout mon corps semble vouloir devenir flasque. Cherchant à me relâcher de ma « montûre », je me débats et j’arrive à tomber sur le sol. Je tombe sur les jambes, qui, incapables de me soutenir, ploient sous mon poids, et je me trouve alors allongée sur le sol. Je me mets à vomir tout mon déjeuner sur le sol cendreux. Des larmes me montent aux yeux, tandis que je sens ce picotement âpre au fond de ma gorge. Après un énième crachat tentant de retirer ce goût qui a envahit ma bouche, j’utilise le dos de ma main gauche pour essuyer le petit filet de bave qui coule sur ma lèvre :
-ça t’amuse de me voir comme ça hein ?
J’en ai encore les tripes renversée, me voir comme ça, comment j’ai pu en arriver là, à me trainer comme une moins que rien…Véritable décadence de celle que j’étais… Je me redresse sur mes paumes, et contemple le paysage autour de moi. Haï no kuni, mes premiers sens ne m’ont pas trompés. Ce panel de sensation je le connais par cœur. Rapidement il me renvoie à de multiples images, la pauvreté omniprésente, les grottes, la lave, le Kyomu, Milly… Tient en pensant à elle, est-elle revenue saine et sauve de l’assaut sur Yuki ? Mais la question me ressort vite de la tête pour laisser la place à une tout autre et bien plus grave. Cet homme a pu se transporter sur Yuki à l’aide d’un sceau, il s’est déjà rendu ici, cela veut dire que l’empire a moyen de nous frapper ici sur haï et qu’il s’y est déjà rendu…
-bien et maintenant tu veux quoi ? On est sur haï, tu n’avais même pas besoin de moi pour y aller…
Après nous étions au milieu d’une zone désertique comme il y en a tant sur Haï et trouver le moindre signe du Kyomu ne serait pas aisé sans un guide alors il est vrai que mon intervention était de mauvaise foi. Attendant que mon ravisseur ne daigne me relever pour me prendre sur ses épaules comme peu avant qu’il ne me fasse vivre le grand huit, je commence à réfléchir à un moyen de prévenir que je suis ici sur haï, que l’on sache qu’il y a ici une cible potentielle à intercepter. Il fallait être discrète car à la moindre suspicion de l’homme je crains fort que la sanction ne soit plus qu’exemplaire. Privé de chakra la mission relevait presque de l’impossible, mais il était trop rageant d’être ici sur l’ile du Kyomu et de ne pouvoir prévenir personne…
Samui Ryûga
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Dans son dos, Yanosa sentit sa passagère s'agiter, après qu'elle ait tenté de lui demander une information sur la durée de leur trajet. Bien loin de sembler vouloir s'échapper, à supposer qu'elle en aurait été capable, la kunoichi se débattait comme pour appeler de l'air dans ses poumons. Le guerrier rouge la relâcha en lui tenant un bras pour l'accompagner au sol, fronçant les sourcils devant ce spectacle. Ozuka lui avait semblé solide, musclé et en parfaite condition physique lors de leur affrontement, il fut donc à la fois étonné et contrarié de constater que soit il s'était trompé, soit la jeune femme n'avait pas autant récupéré qu'elle aurait pu ou du au sein de l'Académie médicale de Yuki no Kuni. A en juger par son état général, incapable de tenir sur ses jambes, Yanosa préféra opter intérieurement pour la seconde option. Il n'éprouvait pas de pitié particulière pour elle, même en la voyant ainsi convulser et vomir sur le sol cendreux du pays éponyme. Pour sûr, il savait l'expérience qu'elle traversait désagréable, mais ainsi était faite la vie : on souffrait plus que l'on ne jouissait des plaisirs terrestres, bien plus même, et savoir apprécier cette souffrance et en faire son moteur de vie avait permis au guerrier rouge de toujours surmonter ce genre « d'obstacles », qui n'en étaient plus vraiment pour lui.
« Non, pas vraiment. Certaines choses m'amusent, c'est vrai, en dehors des plaisirs du combat, mais contempler les déboires pathétiques de quelqu'un... n'en fait pas parti. Qu'on soit bien d'accords, c'est bien moi qui t'ai mis dans cette situation, qui t'ai privé de tes jambes, qui ai soumis ton corps à ce voyage, mais que je l'accepte volontiers ne rime pas avec culpabilité. Tu es fortes, ça passera. »
Yanosa laissa quelques secondes à Ozuka pour terminer de se remettre autant d'aplomb qu'il lui était possible tout en observant les alentours, qui n'avaient pas vraiment changé depuis sa dernière visite. Si sa mémoire ne le trahissait pas, et elle le faisait rarement, la ville la plus proche se trouvait à l'est d'ici. Ils n'y séjourneraient pas, mais ils avaient malgré tout le temps de s'y rendre et de commencer les recherches. Ozuka remise, le guerrier rouge l'attrapa par le bras et la chargea à nouveau sur son dos sans se soucier des résidus de bile qui pourraient l'atteindre.
« Oh, pour y aller non. Mais pour obtenir rapidement une piste, je crois que ta présence est toute indiquée. Nous allons nous rendre à Pompu, à l'est. C'est l'une des rares villes sur ce caillou. Mais, ça tu dois certainement déjà le savoir, n'est-ce pas ? Dit-il en faisant implicitement référence au fait qu'Ozuka, sans aucune indication, avait su se repérer à vue. Une fois là-bas, tu pourras certainement être tentée de.. je n'sais pas... peut-être d'essayer de liguer des hommes et femmes contre moi, ou d'en appeler à ta petite confrérie par des moyens détournés. Cela va « presque » sans dire mais, je te déconseille la moindre tentative de ce genre. Je n'ai qu'une cible, qu'un seul objectif, mais tous ceux que tu attireras sur ma route... ils mourront très certainement. A toi de voir, au final.
Quand nous serons arrivés, je veux que tu me donnes tout. Les noms, les endroits, les habitudes. Tout ce qui pourra me mener à Red. Hai serait un endroit très propice pour le développement de votre organisation... Je suis sûr qu'il y aura des choses à trouver. En route. »
Sur quoi, Yanosa prit un premier appui pour se propulser vers l'est et vogua ainsi presque libéré de la gravité sur des kilomètres avec Ozuka sur le dos, redonnant l'impulsion nécessaire pour maintenir sa vitesse de façon régulière. Quelques heures assez pénibles de voyage plus tard, la ville était en vue : miséreuse, bien sûr, mais aussi fourmillant d'activité en cette heure où le soleil déclinait visiblement à l'horizon.
« Bien, à toi de jouer. Dernière chance pour me dire directement ce que tu pourrais savoir avant de mêler d'autres personnes à tout ça. »
Yanosa me soulève sans même me répondre. Je retourne donc dans cette position qui va certainement me devenir coutumière d’ici quelque temps. J’essaie de trouver une position stable en jouant des côtes. Une fois plus ou moins confortablement installée j’écoute ce que le guerrier a à me dire. Je ne bronche pas, ce dernier semble bien sûr de lui, sûr de ses indications et qu’il trouvera ce qu’il cherche sur l’île. Gardant ma réponse pour moi-même je ne dis rien de plus, jouant celle qui n’a rien à dire, et pour sûr, je n’ai rien à dire. Mais l’homme s’en moque, il sait qu’il obtiendra de moi ce qu’il veut, il me l’a déjà fait comprendre à plusieurs reprises et je l’ai déjà constaté par moi-même à l’hôpital. Sans un mot pour me prévenir, ce dernier prend une impulsion chargée de chakra. En une fraction de seconde la gravité ambiante semble se faire indicible et c’est alors que l’air lourd et chaud devient une bouffée d’air, toujours vicié mais frais, s’engouffrant dans mes cheveux et venant rafraichir mon visage non encore habitué à la modification climatique.
En ce qui peut s’apparenter une infimité comparé au temps qu’aurais pris un voyage classique, nous retrouvons donc à pompu bourg plus que ville quand on la compare à ce qui se trouve sur le continent, mais elle fait tout de même la fierté de ses habitants. Soleil couchant à l’horizon, la cité prend des teintes orangées au pied du mont Anekou et bordée par la mer, portant sur son dos de fines voile blanches se perdant sur l’horizon sur lequel on voit se dessiner le volcan Sougiya. Repère historique des navires passant dans la région, et pour cause en constante activité, il sert de phare naturel à la ville ce qui lui permit de se développer comme un excellent port de transit et ce malgré le peu de richesses dont pouvait jouir l’île.
Alors que le voyage ne s’était passé sans un mot, le Shukajin sort de son mutisme situationnel pour me rappeler la raison de sa présence, et par corolaire, la mienne en ces lieux :
-Tu radotes, pas besoin de me le répéter j’ai très bien compris la première fois. Dis-je d’un air agacée, à la limite de l’impertinence.
Je regarde autour de moi cherchant à me repérer au sein de la ville avec les quelques bâtisses poche de nous. Pendant quelques instants je ne dis rien, et seuls mes mouvements de tête incessants signalent à mon coursier que je ne me suis pas endormie. Puis de ma main gauche, tandis que la droite ressert son emprise pour éviter que je ne tombe, j’indique une direction au guerrier :
-Par là il y a un bar, il sert de point d’attache aux marins du coin, mais c’est aussi l’un des lieux de recrutement du Kyomu. Tu vas pouvoir y trouver quelques informations intéressantes.
Mais aussi du fil à retordre si tu n’agis pas comme je te l’aurais demandé.
Samui Ryûga
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Adoptant un rythme de marche normal quoi qu'un peu nerveux, Yanosa laissa le temps à Ozuka de se familiariser... ou bien de se rappeler, des lieux qui les entouraient. Plus d'un regard dévia dans leur direction, ce qui n'étonna pas le guerrier rouge. D'une part, car un homme comme lui passait peu inaperçu, d'autant plus lorsqu'il portait une femme sur le dos, et d'autre part car, si ils se trouvaient bel et bien dans une ville où était implanté le Kyomu, des membres de l'organisation pouvaient très bien les croiser sous couvert d'anonymat. Un anonymat qui pourrait même préserver leur appartenance aux yeux de la kunoichi, pour ce qu'il en savait, et ce genre de détail serait pénible et chronophage à vérifier auprès d'elle. Yanosa sentait la tête de sa marchandise qui se tournait de droite et de gauche souvent de façon, comme pour resituer correctement les lieux, et ce petit ballet dura un moment, un moment que Yanosa était prêt à lui accorder.
Sa patience fut d'ailleurs « récompensée », jusqu'à preuve du contraire, lorsque Ozuka désigna une direction au guerrier rouge, lui indiquant selon ses dires un point de recrutement officieux du Kyomu. Sans un mot, Yanosa prit la direction indiquée par sa passagère et se retrouva bien vite devant un établissement vendant des spiritueux somme toute assez banal, qui voyait son affluence augmenter en cette heure proche du crépuscule.
« Bien, voyons voir ce que vaut ton premier véritable « tuyau ». »
Sans vraiment marquer de pause, après avoir sondé les alentours, Yanosa s'engouffra dans le coupe-gorge potentiel, préparé à à peu près n'importe quoi. Ce qu'il trouva à l'intérieur ne fut cependant rien de bien surprenant : un bouge, avec son tenancier, ses clients aux habits plus ou moins usés dont certains affichaient même un certain niveau de luxe, ses alcôves en retrait et ses lumières assez tamisées pour camoufler des visages. Non, ce ne serait effectivement pas étonnant qu'il s'agisse bel et bien d'un point de contact pour l'organisation, se dit pour lui-même l'ancien Seigneur. Ce dernier, sans demander quoi que ce soit à Ozuka, se mit alors à arpenter la salle, attirant des regards plus ou moins discrets, en « dévisageant » de ses sens tous les profils qui se trouvaient là. Étonnamment, il ne lui fallut toutefois pas chercher jusque sous les tapisseries de mauvais goût qui ornaient certains coin de l'endroit pour identifier un premier « suspect » plutôt crédible.
Un homme d'âge moyen au teint gris et arborant de larges cicatrices au visage, mais dont l'attitude dénotait clairement au milieu du reste. Ses gestes, sa prestance et son accoutrement n'avaient pas grand chose à voir avec ceux des malandrins qui peuplaient le bouge. Sans tourner la tête, Yanosa interrogea donc sommairement Ozuka tout en braquant ostensiblement son regard sur l'homme.
« Il est des vôtres celui-là, n'est-ce pas ? »
Un timide mais bien perceptible hochement de tête lui effleura le cou, confirmant son hypothèse. Bien sûr, la kunoichi pouvait tout aussi bien lui mentir, mais le guerrier rouge l'avait averti de ce qui attendait ceux qu'elle mettrait sur son chemin pour le ralentir. D'un pas lourd et à grandes enjambées, Yanosa se rapprocha donc de son suspect pour se planter devant lui et la table à laquelle il était installé.
« Bonsoir... Je cherche quelqu'un, et je crois, non, je suis sûr, que vous allez pouvoir m'aider à trouver cette personne. Red. Saibogu Red. »
Il se contenta de cela, étudiant la réaction de son nouvel interlocuteur tout en surveillant l'éventuel regard qu'il pourrait lancer à la kunoichi toujours accrochée dans son dos. Il était, potentiellement, dans un panier de crabes, et devait se tenir prêt à agir vite si cela devenait nécessaire... sans pour autant perdre sa précieuse marchandise en route.
Meïka A. Oniri
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Grade : Jônin - Assistante du Seigneur du Vent Messages : 1877 Rang : S
Après un entretien plus que douteux avec le ninja de la foudre Nihilem décida de se remettre de ce déluge d'incompétence en allant rejoindre le premier bar qu'il connaissait proposant des collations un minimum qualitative, pour la simple et bonne raison qu'il en était en quelque sorte le responsable. C'était ici qu'il faisait le filtre entre les incapables, les déchets, les potables et les futurs traîtres avant d'envoyer au Kyomu. Pour autant on ne pouvait pas dire qu'il était un habitué des lieux, ici personne ne le reconnaissait à part le barman avec qui il avait régulièrement affaire. L'ambiance était assez sombre, quelque peu posée. La clientèle parlait peu et buvait beaucoup. Le cadre aurait presque pu être confortable si l’atmosphère n’empestait pas le tabac froid, l'alcool et la moisissure. Le dandy sanguinaire s'installa à une table, seule, armée d'une bouteille de whisky pleine et d'un verre propre. Aucun membre de l'assemblé que composait la clientèle ne prêta attention à sa peau grise et à ses cicatrices, trop perdu qu'ils étaient à regarder miroiter le fond de leur pinte où à épier d'airs suspicieux, de regards luisants, leurs compatriotes perdus entre deux parties de jeu de carte.
Le nukenin était tout de beige vêtu, équipé d'un long manteau en cuir a capuchon ainsi que d'une écharpe prévue pour le protéger des occasionnel émanation de cendre projetées par les lointains volcans de l'île. Avec une certaine désinvolture non dénuée d’élégance il rempli et vida à plusieurs reprises sont verres sans que les effets de l'alcool ne parviennent réellement à le saisir. Pour un individu habituellement si joviale il n'était pas aux mieux de sa forme et pour cause, ce dernier détestait Haï et commençait à maudire Red de l'avoir envoyé aussi. Ou peut-être devrait-il s'en prendre à son frère et ses sœurs pour avoir osé gagner à la courte paille, l'obligeant ainsi à se désigner pour assurer un semblant de maintien et d'ordre sur ce caillou en fusion.
Alors qu'il portait pour la énième fois le verre à ses lèvres, désespéré de ne pas y trouver l'ivresse, il pu sentir deux importantes sources de chakra arriver vers-lui dont une qu'il reconnu distinctement. Confortablement adossé dans sa chaise l'assassin sans visage fit mine de ne pas les voir entrer dans l'établissement. Quel ne fut pas sa surprise de reconnaître le Seigneur de guerre Oterashi transporter sur son dos la manieuse de papier récemment perdue durant l'attaque de Yuki. Après quoi il ne chercha pas à cacher un seul instant son sourire satisfait lorsque ce premier vint l'interroger, pensant, qu'enfin, les choses devenaient intéressantes. Peut-être n'avait-il pas encore perdu sa journée...
-Azuko-chan ! Quel plaisir de vous revoir en vie. Fit-il en ignorant, dans un premier temps, totalement l'imposante masse de muscle qui se dressait devant-lui. J'aurai aimé dire « en un seul morceau » mais cela ne sembla pas être le cas. Il s'était légèrement penché sur sa chaise de sorte à pouvoir croiser le regard de la concerné qui, le moment venu eu droit au plus beau sourire du dandy. Ce n'est qu'après cela qu'il daigna détourner les yeux en direction de cette fameuse armoire à glace aux airs assez peu commode. Yanosa-sama, c'est également un plaisir de vous rencontrer. Je me nomme Nihilem ! Accepteriez-vous de partager un verre avec moi ? Ce serait un honneur. Azuko-chan également, la pauvre mérite certainement un remontant après tout ce qu'elle a vécu.
Ce levant il tira deux nouvelles chaises qu'il installa, invitant ses comparses à se joindre à lui. Le Nukenin semblait saisi par une nouvelle vigueur en totale contradiction avec la bouteille de whisky à moitié entamée siégeant fièrement au centre de la table. A voir si le chef de guerre concéderait à relâcher un peu de son sérieux, après-tout il ne s'agissait pas d'une visite officiel. Il se servit un dernier verre, en bu une petite gorgée et ce fut seulement à partir de cet instant qu'il se décida à répondre au propos du guerrier rouge. Et évidemment que le dandy s'amusait à faire tourner en dérision la situation ainsi que son interlocuteur. Au fond, plus qu'un tueur sociopathe, plus qu'un gentleman maniéré ou un grand-frère aimant, il était avant tout un sacré bout-en-train.
-Avant toute chose j'aimerai savoir pour quelle raison est-ce que vous cherchez Red-sama, car laissez-moi vous dire que vous vous y prenez très mal. Petit regard amusé en direction d'Azuko avant de reprendre. J'imagine que ce n'est pas pour lui faire une déclaration d'amour. Alors dites-moi. Qu'est-ce qui peut vraiment amener le Seigneur de Guerre de Kusa à fouler ces terres décadentes ?
Nihilem se voyait déjà discuter affaire avec le Shukaijin et se doutait que l'objectif de ce dernier ne se limiterait pas à regarder Saibogu dans les yeux. Il comptait certainement lui demander quelque chose. Un marché ? Une alliance ? Une Trahison ?
-Ho... Et si vous contiez négocier la vie de notre chère et tendre. Nouveau petit regard en direction de la brune qu'il espérait désormais assise à table à ses côtés. Sachez qu'elle ne m'intéresse pas outre mesure. N'y voyez-aucun mal Azuko-chan, mais nous ne nous sommes pas encore suffisamment fréquentés pour que votre survie me tienne à cœur.
A supposer qu'il en ait encore un...
Samui Ryûga
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Grade : Shodaime Tsuchikage Messages : 2118 Rang : SSS
Yanosa resta impassible lorsque son interlocuteur fit mine de ne pas le voir, préférant d'abord saluer sa collègue avec laquelle il ne cacha aucunement les liens qui pouvaient les rapprocher. Pas un début d'ombre de tentative de sauver les apparences pour prétexter que le Kyomu n'était pas finement représenté dans cette salle. Le guerrier rouge nota dûment l'information, se méfiant d'autant plus des personnes en apparence banales et dénuées d'un quelconque intérêt qui les entouraient. L'homme, qui ne manquait apparemment pas d'humour, avait en effet l'air un peu trop serein, un peu trop sûr du contrôle qu'il avait de la situation, pour qu'il n'y ait pas, quelque part, anguille sous roche. Yanosa ne fut pas surpris outre mesure en revanche lorsque le dénommé Nihilem énonça son prénom : il avait du s'y faire, être un haut gradé de l'Empire faisait se propager votre tête dans les petits papiers de vos amis et de vos ennemis très, très vite.
« Pas de « verre », merci. Pour... Azuko ? Ozuka ? Non plus, d'ailleurs, dit-il en envoyant sa tête sur le côté avec un sourire en coin destiné à la kunoichi paralysée. L'eau lui sied très bien, et je me fiche pas mal que vous soyez « honoré ». »
Dans la continuité de cette réponse massacrante, l'ancien Seigneur ne daigna pas faire un seul mouvement en direction des chaises disposées par l'homme balafré, qui affichait un enthousiasme assez à contre-temps. Il était soit idiot, soit un peu trop intelligent et prévoyant, et de par ses expériences passées, Yanosa savait qu'il valait mieux opter pour la seconde option dans ce genre de scénario. Ozuka, ou Azuko, peu importait son nom, l'avait mené un peu malgré elle vers cet endroit sans avoir pu à un seul instant contacter qui que ce soit. Elle n'avait pas non plus eu la possibilité de prévoir un quelconque comité d'accueil, prise de court qu'elle avait été par le transport immédiat qui les avait amené sur l'île de la cendre. Si des mesures, autours du guerrier rouge, étaient à l'oeuvre, c'était donc uniquement par anticipation de la part de ce Nihilem. Toutefois... même en étendant sa sphère de perception loin autours d'eux et en décortiquant les auras présentes, Yanosa fut incapable de remarquer quoi que ce soit d'anormal. Intriguant et, potentiellement, intéressant.
« Je la cherche pour que nos poings fassent connaissance. Red a suscité mon intérêt, et je veux lui montrer cet intérêt. Si j'ai emmené cette femme avec moi c'est uniquement pour retrouver plus vite votre « maître », comme vous l'appelez. Car voyez-vous je déteste attendre, dit-il en déplaçant lentement du pied sur le côté la chaise qui le séparait de la table, derrière laquelle s'était rassis Nihilem. Inutile de dénigrer votre... collègue, pour essayer de forcer des négociations en votre faveur. Je ne suis pas là pour négocier je suis là pour obtenir ce que je veux. Et ce que je veux, au risque de me répéter, c'est Red.
Donc... A moins que notre « amie » commune n'ait soudainement un souvenir plus précis concernant les planques de votre « maître » à tous les deux, tu vas me dire où je peux la trouver tout de suite. Ce qui me permettra d'honorer ma parole et de repartir en te laissant là où tu es. »
Meïka A. Oniri
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Grade : Jônin - Assistante du Seigneur du Vent Messages : 1877 Rang : S
-Vous avez raison de refuser, il est empoisonné. Lança-t-il dans un grand sourire complice tout en tapotant la bouteille du bout de l'index.
Il était étonnant de constater à quel point le contexte imposé par la venu du Seigneur de Guerre Oterashi rendait soudainement le whisky plus savoureux dans le verre de Nihilem. Tout bonnement édifiant. L'énigmatique Kyomujin jouissait de la situation avec délicatesse et le comportement quelque peu renfrogné de son interlocuteur ne faisant que renforcer cet aspect. Avisant son confrère sans une once d'animosité ou de méfiance, un brin de sourire pendu sur ses lèvres grises, il conclu le monologue massacrant par un simple haussement de sourcil avant de porter ses fameuses lèvres au spiritueux.
-Si j'ai bien compris Red-sama vous à tapez dans l’œil et vous désirez lui casser la figure en retour... ? Il marqua un court instant de silence comme pour souligner la grossièreté de ses propos ou l'hilarité de la situation. Et dire que je pensais que le Kyomu était un rassemblement de fou, me voilà ravi d'apprendre que l'empire possède quelque cas similaires chez lui. Il n'y a pas à dire, quelle bande de joyeux lurons nous formons-là !
C'était spécifiquement pour ce genre de rencontre que Nihilem avait accepté de servir Red au sein de l'organisation, cela et pour satisfaire son appétit insatiable. Un instant il se demanda si l'Oterashi pouvait faire un mets de choix. La question restait alors de savoir ce qu'il connaissait de « l'amour » .
-Vous ne semblez malheureusement pas comprendre la situation mon cher Yanosa. Vous pourriez effectivement continuer de jouer les grosses brutes écervelées. Je pourrais à mon tour vous envoyer vous faire foutre chez les Kumojin. Oui, il gardait toujours son dernier entretien en travers de la gorge. Vous essayeriez alors de me casser la figure ou de me tuer. Hors la finalité restera toujours la même. Vous ne parviendrez jamais à rencontrer notre Dame. Elle n'en demeure pas moins une Kunoichi puissante à la tête d'une organisation qui l'est encore davantage. Vous, vous êtes seul avec Azuko-chan. Dit-il en les désignant tour à tour de l'index. Si Red ne désire pas vous rencontrer, vous ne pourrez jamais l'atteindre et vos poings ne vous servirons à rien si vous ne savez pas contre qui les diriger. Bien entendu rien ne vous empêche d'essayer... si vous n'êtes pas contre le fait de servir de monture a Azu-chan pour les dix prochaines années de votre vie durant lesquelles vous tournerez en rond de ville en ville, de pays en pays...
La était toute la beauté de la situation. Nihilem ignorait si Red souhaitait sauver l'une de ses subalternes, lui sans moquait pas mal. Pour ainsi dire le grand gaillard en face de lui l'intéressait davantage.
-Ou alors vous pourriez vous asseoir tranquillement à cette table avec moi afin de prendre le temps de me raconter cette histoire. Azu-chan aurait enfin droit à sa collation dûment méritée et vous une chance de rencontrer votre bien aimée dans des temps abordables. Elle est peut-être parvenue à attiser la flamme votre cœur, mais cela ne semble pas réciproque. La question est donc savoir comment est-ce que vous pourriez la convaincre d'accepter de vous voir.
D'un geste du pied il replaça l'assise à côté du Seigneur Guerre l'incitant, par le geste, à venir s'installer.
-Le choix est votre. Discutons ou nageons dans le sang. Ces deux éventualités me conviennent. La différence contrairement à vous... A ces mots il lui adressa un sourire complice. Est que j'ai tout mon temps...
Dernière édition par Aozora S. Oniri le Lun 20 Mar 2017 - 22:46, édité 1 fois
Le bar a exactement la même ambiance que la dernière fois, la même lumière, la même odeur de bois imbibé de houblon. Les conversations fusent de tous les coins, c’est à peine si les gens se tournent sur le passage de mon porteur. A plusieurs reprise je manque de me faire assommer par une poutre trop basse. Mon regard se pose sur chaque visage environnant et comme escompté je n’en reconnais pas un dixième. Essentiellement composé de marins en escale, la taverne renouvelle constamment son lot de consommateurs. Il subsiste finalement que quelques têtes habituelles et la jeune recrue qui vient alpaguer le tout-venant pour lui faire miroiter monts et merveilles en se joignant à la résistance : Le Kyomu. Mais aujourd’hui n’est étrangement pas un jour comme les autres. Le teint gris, assis à une table, esseulé se trouve un visage familier, ou du moins déjà vu. Mon visage s’assombrit en le voyant, il fallait que ça tombe sur lui, connaissant les deux protagonistes je sais pertinemment comment tout cela va se finir, enfin surtout je sais comment cela ne va pas se finir, vite… Contrainte par des conditions n’étant pas à en ma faveur, j’acquiesce à contre coeur quand Yanosa me pointe l’homme de l’index. Lorsque l’on arrive au niveau de Nihilem, je ne peux m’empêcher d’échapper un sourire crispé et malgré l’air décontracté de l’interlocuteur du Kyomu, je ne peux m’empêcher d’être tendue. Rien de l’échange qui ne se tient ici ne m’amuse : -Ravie…
Rapidement les deux hommes entrent dans une joute verbale où le but est plus d’estimer le poids au centigramme près des couilles de son opposant plutôt que de verser dans la prose digne poète de Haïku. Chacun d’eux reste campé sur sa position et moi je ne suis là qu’en tierce personne parfois en faire valoir, parfois pris à partie bien malgré moi. Je regarde le verre d’alcool sur la table qui me fait de l’œil. Ça fait combien de temps que je n’ai pas goutée une bonne bouteille ? Combien de temps que je n’ai pas laissé rouler sur mon palais le parfum subtil d’un Saké vieilli comme il se doit. Je viens de sortir de prison, une prison médicale certes, mais une prison tout de même et ce n’est pas ce Shukajin qui va me restreindre :
-Ta gueule Nihilem.
Sec, claquant comme un coup de fouet dans le vent, mes mots lourdement pesés viennent mettre un holà à cet échange qui n’apportera rien de productif. Ils vont devoir compter sur moi plutôt que de me considérer comme un simple poids mort :
-Nihilem tu vas coopérer que tu le veuille ou non, je n’ai pas de temps à perdre et ton petit jeu me saoule plus que l’alcool frelaté que l’on sert ici. On va jouer carte sur table, Yanosa cherche Red, il est prêt à passer outre certaines règles de l’empire pour assouvir son désir. Alors tu lui donne ce qu’il veut, il retourne courir après l’ambulance comme un chien fou et lui il te file deux-trois trucs qui pourraient nous être utiles sur l’empire. il va le faire parce que son combat il y a que ça qui le fait bander, et je sais qu’il n’y a rien de plus impatient qu’un homme qui s’en va tirer son coup.
Samui Ryûga
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Grade : Shodaime Tsuchikage Messages : 2118 Rang : SSS
Plus de doute, son interlocuteur avait décidé de tourner la situation en dérision et s'amusait de celle-ci comme un gai luron à qui l'on avait fourni une scène à part entière. Le dénommé Nihilem faisait même assez peu de fait de sa propre vie, la mettant ostensiblement en jeu dans ce bras de fer gentillet qui s'était engagé. N'avait-il réellement rien à faire de cette vie, ou bien était-il à ce point persuadé d'en réchapper quoi qu'il arrive qu'il se permettait de narguer ainsi l'ancien Seigneur ? L'un dans l'autre, la problématique restait la même pour Yanosa, car même s'il s'agissait du second cas, il ne faisait aucun doute pour lui que, au terme d'une joute plus ou moins courte, plus ou moins réjouissante et plus ou moins sanglante, il sortirait vainqueur de ce duel qui commençait à montrer le bout de son nez. Nihilem semblait aussi ferme sur ses termes qu'il était enjoué de se trouver ici en cet instant, à se faire obstacle d'un guerrier qui désirait trouver sa proie, son égale, sa jouissance. Il voulait partager une collation, c'était bien tout. Une collation trois culs posés sur autant de chaises, et un brin de conversation. Sans dénoter une frustration quelconque, Yanosa n'avait pas à réfléchir bien longtemps pour se dire qu'il allait assez simplement accéder aux « conditions » du recruteur du Kyomu. Du temps, il n'en avait effectivement pas à perdre, mais à moins que le joyeux luron ne désire s'engager dans un long débat métaphysique sur la nature humaine, il y avait peu de chance qu'il draine trop de son précieux temps à Yanosa.
Ce dernier sentit, en revanche, la colère et la frustration de sa passagère monter dans son dos, et la kunoichi ne se priva pas d'exprimer ouvertement son point de vue à elle. Ce faisant, elle opéra clairement dans le sens du guerrier rouge, incitant fortement son collègue à coopérer sans trop faire traîner les choses. Mais ce fut à ce moment, où une résolution rapide aurait pu survenir rapidement, qu'un signal de chakra le surprit à son ceinturon. Ce parchemin, se dit-il, n'aurait pas vraiment du lui servir à nouveau. Intrigué, laissant Azuko terminer sa « plaidoirie » en sa faveur, il déplia d'une main le petit parchemin pour en lire le contenu.
« … Oh, alors ça y est... »
Il laissa les deux membres du Kyomu dans l'inconnue un moment en terminant de lire le message qui venait de lui être relayé. Asuka n'était pas disponible, et ceux à qui était revenue la gestion des communications venaient donc de lui relayer la missive qui aurait du lui parvenir, à elle, et obtenir une réponse. Cela chamboulait de beaucoup son programme, mais pour le guerrier rouge, il y avait désormais bien plus de solutions qu'il n'y avait de problèmes. Rangeant son parchemin à son ceinturon, il raffermit sa prise sur les poignets de la kunoichi et braqua son regard dans celui du recruteur.
« Je crois que je vais prendre la troisième option pour cette fois. »
Négligemment, l'ancien Seigneur décrocha un parchemin et le laissa choir sur le sol. D'un seul appui éminemment vif, il alla ensuite plaquer sa main sur l'épaule de Nihilem et laissa deux doigts de son autre main occupée former un mudra. Dans un petit nuage de fumée éphémère, les trois protagonistes disparurent alors sur le coup, et furent transportés loin, très loin des rives cendreuses de Hai. A un endroit invraisemblable, pour les deux membres du Kyomu, dont les hauts dirigeants avaient jusque là presque tout tenter pour détruire l'Empire et son Kamui. Dans le mouvement, aussi infime qu'il fut, Nihilem eut le temps d'attraper l'avant-bras du guerrier rouge, ce qui transmit à ce dernier une sensation étrange. Étrange, mais aussi assez caractéristique.
« Bienvenu à la Citadelle d'Iwa. »
La capitale de l'Empire, son haut palais qui se baignait dans les ultimes lueurs du jour, voilà où ils étaient à présent rendu, à côté d'une colonnade autours de laquelle les soldats d'élite dédiés à la garde du palais sursautèrent et se mirent en formation autours du trio. Plusieurs reconnurent toutefois Yanosa et se détendirent. Un peu.
« J'ai une affaire à régler ce ne sera pas long. Vous me gardez ces deux là à l'oeil, s'il vous plait ? Pas d'eau, pas de nourriture, rien, ils restent là et ne se touchent pas. Si l'un des deux... supposément... ce gringalet en particulier, tente de déroger à ces règles, vous pouvez le tuer. A tout de suite, Azuko, Nihilem. »
Sur quoi, ignorant volontairement le "nouveau" visage du Nihilem qu'il avait amené avec lui, il prit simplement la direction de l'intérieur du palais en observant, intrigué et intéressé, son propre bras, celui par lequel "il" s'était introduit en lui. Un sourire en coin clairement affiché, Yanosa sembla ainsi parler dans le vide au milieu des coursives.
« Ne prends pas trop tes aises. Comme tu as pu le voir, il ne fait pas vraiment bon être "moi". »
![ashes to ashes [yanosa, c'est cadeau :)] Nihile11](https://i.servimg.com/u/f37/18/74/87/76/nihile11.png)