Muko commençait doucement à se mettre dans la peau du parfait petit shinobi. Depuis quelques semaines, il habitait désormais dans l’enceinte de Suna et s’était parfaitement habitué à la chaleur ambiante au sein du pays de Kaze no kuni. Se déplaçant désormais sans encombre et sans tremper ses habits une fois qu’il eut fait quelques mètres. Un bon début n’est-ce pas ? M’enfin, ce n’est pas le but de ce sujet, sinon on s’embêterait beaucoup, alors il faut qu’on s’y mette vraiment !

Aujourd’hui serait un jour important pour le jeune nécromancien, il ne le savait pas encore mais il allait trouver une équipe qui serait sûrement comme une nouvelle famille pour lui dans le futur. Et tout ceci commença lorsque le jeune garçon reçut une missive portée par un garde de Suna jusqu’à chez lui. Il était convoqué au terrain d’entraînement numéro 3. Cependant, il ne savait pas qui était l’expéditeur de cette dernière. Tout ce qu’il savait à l’heure actuelle c’était qu’il allait devoir passer un test pour savoir s’il était apte ou non à rejoindre une équipe de shinobis.

« Quand faut y aller… »

Plein d’entrain, le jeune garçon se rendit donc en avance au terrain d’entraînement. Il avait parcouru la ville à une vitesse folle, débordant d’énergie il ne souhaitait que faire ses preuves. C’était en soi un signe d’appartenance de plus à ce village qui l’avait accueilli sans rechigner. Aujourd’hui, c’était un nouveau test, et il avait intérêt à le passer avec brio s’il ne voulait pas être mis au placard dès son arrivée à Suna.

Arrivé sur le terrain, il s’assit contre un arbre et ferma les yeux. L’air lui paraissait plus doux, plus respirable, moins pesant. Sans doute était-ce lié à l’état d’euphorie dans lequel il se trouvait. Il avait hâte de savoir ce qui allait lui arriver, et quel serait le test auquel il serait soumis. Cela sera sans doute bien différent de ce qu’il avait affronté dans sa secte, mais cette fois ci il devra le réussir.

Alors qu’il commençait à s’assoupir contre son arbre, l’heure du rendez-vous avait sonné et une personne approchait. Serait-ce celui ou celle chargé de le tester ? Ou quelqu’un d’autre… En tout cas, Muko se releva rapidement et se tourna dans la direction d’où étaient venus les bruits de pas…

Levée de bon matin, Shioahara poussa un bâillement anormalement grave et vit un oiseau se poser près de sa fenêtre. Le volatile en question détenait entre ses pattes une lettre, lettre que la jeune kunoicha détacha des serres du piaf. La demoiselle aux pupilles mordorées ouvrit prestement la missive et se mit à la lire à haute voix. Déception. Elle aurait aimé recevoir sa première mission mais il n'en était rien. Au lieu de cela, on l'avait conviée à rejoindre un terrain d'entraînement du village. La zone numéro trois était libre et quelqu'un y attendait la Genin.

Shioahara se rendit au lieu de rendez-vous, sans pour autant savoir ce qui l’y attendait. Ayant du se préparer en urgence, elle était un peu en retard et espérait qu’on ne lui en tiendrait pas rigueur. Une fois sur place, la gamine nota que l’endroit était étonnamment vide. Peut-être s’était-elle perdue ? Afin d’en avoir le cœur net, elle observa plus longuement autour d’elle et un panneau sur lequel figurait le chiffre trois lui indiqua qu’elle était au bon endroit. Ce genre de terrain libre, disponible à tous les Genins n’était pas familier à Shioahara. Pour cause, la Gogyou préférait s’exercer loin de ses semblables afin de ne pas subir railleries et regards insistants.

L'enfant sautillait à la recherche de la personne qui lui avait envoyé cette curieuse lettre, sans grand succès. Grande fut la surprise de la gamine quand enfin elle vit un jeune garçon de quelques années son aîné installé près d’un arbre.
« Uh ? »
C’était elle la mystérieuse personne ? L’assimilatrice Katon était déçue et intriguée. Que pouvait bien lui vouloir ce shinobi à la chevelure azurée ? Elle n’en avait aucune idée mais craignait déjà le pire. Stressée, Shio retira ses gants et s’approcha de l’individu, suite à quoi elle se mordilla frénétiquement la lèvre inférieure puis demanda :
« Coucou. C’est de toi, ça ? »

Elle sortit la lettre de sa poche et la montra à l’individu. Toujours en proie à une forme d’inquiétude – qui ne s’apparentait pas spécialement à de la peur à dire vrai –, elle fit cramer la lettre sans le vouloir.
« Oops. »
L’assimilatrice jeta le bout de papier derrière elle. Elle se retourna ensuite et remarqua que la missive – ou du moins les cendres de cette dernière – avait atterri aux pieds d’un jeune homme à la chevelure bleue lui aussi. Décidément … Une curieuse mode voulait que les trois quarts des Sunajins aient les cheveux de cette teinte. Entre le jeune homme, ce monsieur et la belle Kawaguchi ; nombreux étaient les représentants de cette « espèce ».

La rencontre commençait doucement à prendre forme. Tout d’abord une jeune fille rejoint Muko sur le terrain d’entraînement. Il se demanda si elle était à l’initiative de cette missive reçue chez lui. Mais rapidement, il comprit que ce n’était pas le cas lorsqu’elle lui demanda s’il était à l’origine du bout de papier qu’elle tenait en main. Un rapide coup d’œil suffit au nécromancien pour savoir que c’était la même missive que celle qu’il avait reçu. Ainsi, ce n’était pas elle.

Mais les surprises allaient bon train, car elle fit brûler le bout de papier sans aucuns signes incantatoires. Cela laissa bouche bée le jeune garçon qui se demandait bien comment elle avait fait. La regardant avec des yeux ronds, il se demandait bien quelle était l’astuce. Et surtout, il se disait que c’était plutôt marrant. Il faudrait qu’elle lui apprenne ce genre de tour un de ces quatre.

Alors qu’il s’apprêtait à répondre à la jeune femme, le troisième luron fit son apparition sur le terrain d’entraînement. Un homme, plus vieux que Muko s’approchait. Il avait l’air détendu, et portait une capuche lui couvrant une partie de la tête. En s’approchant, de par son allure et sa confiance en lui, Muko comprit rapidement que c’était lui, l’homme à l’origine de cette convocation.

Le laissant parler, il semblait évident qu’il était le supérieur qui leur avait été affecté. Cependant, cela ne pouvait pas être aussi simple que ça, et il déclara qu’il allait les tester. Ils devaient se débarrasser de l’une de ses invocations.

Tiens ? Lui aussi il maîtrisait l’art de la nécromancie ? Un sourire s’afficha sur le visage du jeune garçon à la cicatrice avant de voir un géant gastéropode apparaître derrière son nouvel instructeur. Ah… C’est ça une invocation pour lui ? Tant pis, l’euphorie fut de courte durée mais il était temps pour Muko de se mettre en action. Et alors qu’il s’apprêtait à lui lancer une technique dévastatrice, il nota la dernière consigne… Pas de chakra.

Il était mignon… Que pouvaient donc faire deux enfants face à un escargot aussi gros ? C’était du suicide non ? M’enfin, s’il faisait ça c’est qu’il en avait envie après tout. Muko était habitué à ce genre de test qui pouvait apparaître sordide dès le premier coup d’œil mais qui se révélaient très formateurs une fois passés. Il ne broncha donc pas et se tourna plus vers la Shioahara.

« Eh bah… On est mal barrés ! Si on a pas le droit d’utiliser de chakra, je ne suis pas d’une grande aide. Puis le terrain est relativement plat et désertique… Il va falloir qu’on trouve une solution. T’as une idée ? »

Muko en avait une… Il fallait trouver le point faible d’un escargot géant et l’utiliser à bon escient. Selon lui, la vitesse pouvait être son talon d’Achille… Mais même si c’était le cas, comment faire pour réussir à l’atteindre sans se faire broyer par la force destructrice de cet animal géant ?

Je me réveille en sursaut, manquant de peu de briser l'équilibre précaire sur lequel ma chaise penchée en arrière repose. Les pieds sur la table en face de moi, le chapeau encore baissé sur le visage, je cherche l'origine du problème. Il ne me faut guère longtemps avant de sentir un étrange vrombissement dans ma gorge. Alors je fais comme n'importe quel crétin: je me racle la gorge et expulse un gros glaire sur le sol. Avec en son centre le coupable de ce réveil impromptu: un putain de moustique qui lutte encore pour sa survie!

Je sais qu'il n'est pas avisé de dormir la bouche ouverte dans un pays aussi chaud que celui-ci. Mais que voulez-vous, c'est pas comme si j'avais un contrôle sur ce que je fais pendant que je dors hein? Et puis l'alcool n'aide pas vraiment! Il me faut d'ailleurs plusieurs longues secondes pour que mes yeux s'accoutument à la luminosité ambiante et que je me rappelle ce que je fais là. Puis je me souviens de la nuit passée. C'est pas compliqué dans la mesure ou elle n'est guère différente de toutes celles qui l'ont précédée. Je cherche machinalement de mon bras mécanique la bouteille qui doit sûrement se trouver aux pieds de ma chaise et... bingo!

Quelques secondes plus tard le reste de son contenu a rejoint le capharnaüm de mon estomac et j'exprime mon contentement d'un rot sonore qui interpelle une femme et son enfant un peu plus loin. Au regard réprobateur de la mère je réponds en relevant légèrement mon chapeau comme pour la saluer. Plutôt mignonne la milf! M'enfin je n'ai pas trop le temps de reluquer l'objet éphémère de mon intérêt puisque j'ai quelque chose à faire ce matin. Quant à savoir de quoi il en retourne exactement...

J'ai besoin de fouiller dans mes poches pour obtenir la réponse à une question qui m'intéresse que modérément! Ha oui, juste: je suis auditionné pour intégrer une équipe. Qui dit équipe dit problèmes en général! Si les jeunes sont plutôt fiers de pouvoir rejoindre la cour des grands, ce n'est pas mon cas. J'ai déjà donné, merci! M'enfin je savais à quoi je m'engageais en signant pour la deuxième fois ce contrat. Et comme je suis à l'essai il faudrait peut-être que je me dépêche. D'autant plus que j'ai déjà du retard! Bwarf! Au pire je me ferai un peu engueuler par un prépubère nommé chef d'équipe. Tranquille, je gère!

C'est ainsi que je m'accorde quelques minutes supplémentaires pour savourer un cigare hors de prix. Je suis un peu grincheux le matin vous savez? Alors tant que mon petit rituel n'est pas accompli ne pensez même pas à m'adresser la parole. Faut me laisser le temps, c'est tout. Et lorsque j'ai terminé, justement, je me lève avant de dégainer le flingue qui pend sur mon flanc. Flingue dont le canon se pose presque immédiatement sur le moustique qui ne s'est décidément pas résigné à mourir. Une simple pression et la balle explose tout à tour l'insecte puis le plancher de la terrasse et finalement le sable qui se cache en-dessous.

"Boum le moustique!"

Ouais, ça m'amuse! Il m'en faut peu! Et puis c'est toujours amusant de faire valoir ses droits d'espèce dominante sur les autres espèces. Si l'humain est au sommet de la chaîne alimentaire c'est pour qu'il en profite! Nous avons gagné ce droit! Du coup faut en abuser! Logique! Bref! Ma petite affaire terminée je pars donc en direction des terrains d'entraînement! C'est sûrement là-bas que je trouverai les gamins qui me serviront de coéquipier. Classique! On évalue toujours les nouveaux candidats avant de les prendre à son service. Sinon ce serait comme acheter du papier-cul sans savoir s'il irritera votre trou de balle: au moins aussi imprudent que désagréable!

J'ai encore de bons restes de la veille et je remarque rapidement qu'il m'est difficile de marcher droit. Dès lors je me plonge la tête dans le premier abreuvoir pour chevaux que je trouve sur ma route, frustrant au passage les animaux en question qui s'y trouvent. L'un d'eux se permet même de hennir, sûrement dérangé par mon odeur ou mon manque de délicatesse. Ok ok, j'ai compris: je dégage!

Je poursuis ensuite ma route en poussant des jurons qui n'ont pas vraiment de raison d'être. Mais bon quand on est vulgaire, on est vulgaire! Ça fait longtemps que je n'essaie plus de corriger mon champ lexical basé sur des putain, fais chier et autres fils de pute! En même temps je ne vois pas bien la nécessité d'enrober mon langage de plein de mots inutiles qui m’assécheront à coup sûr la gorge.

Finalement je trouve un peu d'ombre, ce qui me permet d'ouvrir davantage mes yeux encore collés et dont des larmes s'échappent. Putain je m'habituerai jamais à cette luminosité. Quand on me filera mon premier salaire j'irai m'acheter une paire de lunettes de soleil! Si je ne trouve pas un cadavre sur lesquelles en voler d'ici là! Ce qu'il y a de bien quand on est shinobi c'est qu'on peut buter plein de gens. 'Fin, tant qu'on arrive à le justifier! Je ne referai pas deux fois la même erreur!

Bref! J'observe donc les personnes présentes et avant de relever le regard vers ce qui semble être... un escargot géant? Mouais... J'suis encore bourré, c'est clair! Parce que c'est sûrement un des trucs les plus débiles que j'ai jamais vus. Et pourtant j'ai déjà bien roulé ma bosse comme on dit. C'est limite si je suis pas abonné au bizarre. Mais là... Merde, quoi!

"J'suis le seul à voir cette grosse limace?" que je leur demande d'une voix enrouée. "Ouais? Non?"

Bon ben dans le doute... Je suppose qu'il va falloir la dégommer ou quelque chose du genre. De mon temps on utilisait des cibles tout de même un peu plus petite. Là faudrait vraiment être un gros naze pour louper ce machin! Bon ben autant y aller franco hein? Plus vite l'examen sera terminé et plus vite je pourrai retourner pioncer à l'ombre d'un quelconque truc! J'écarte les mains de mon corps et deux colts s'y matérialisent. Le temps de les faire tourner autours de mon index pour me la péter et je pointe la mocheté de leurs canons!

"Boum l'escargot!"

Les deux balles fusent vers ce qui sert de tronche à la cible, prêtes à lui creuser deux trous... de balles supplémentaires. Tiens, ça chie par où un escargot en fait? Bwarf, on s'en fout! Celui-là n'en aura plus l'occasion de toute façon! Ha tiens, j'ai oublié de me présenter. Bon, tant pis! Y'a des priorités dans la vie!

blblblblblblbl:

Kawaguchi, ce nom est connu au village. Shioahara, en bon Sunajin, avait eu vent d’exploits de membres associés à ce clan prestigieux. L’expéditeur de la lettre était visiblement membre de cette illustre famille. L’homme à la chevelure bleutée connaissait le nom de la jeune fille qui hocha timidement la tête, comme pour signifier que c’était bien elle. Olala la méga honte pensa-t-elle ! Elle toussa un petit moment et écouta le dénommé Mikuo. Ce monsieur était vraisemblablement son futur sensei. Ce dernier désirait tester les aptitudes du duo composé de Muko et de l’enfant mais, à défaut de leur proposer un combat classique, il leur imposa plusieurs règles farfelues dont une en particulier : Celle de ne pas utiliser de technique.
« … »

La Gogyou arqua un sourcil puis se frotta les yeux. Ne pas utiliser de chakra ? Ahaha. Impossible. Même en le voulant très fort, elle allait nécessairement user de ses pouvoirs. L’immense escargot du nom d’Echizen patienta et nous laissa l’honneur d’entamer le combat. Shioahara tenta de garder son calme et répondit comme elle le pouvait à celui qui serait son partenaire pour ce test :
« S’il me touche ou me frappe, je vais activer mes pouvoirs. C’est plus fort que moi. Désolée. Il y a un temps imparti non ? Dans ce cas la meilleure chose à faire c’est d’éviter les attaques ou de les parer jusqu’à ce que le temps soit écoulé. Facile, non ? »

… Non ce n’est pas facile. Au cas où Shioahara ne l’avait pas remarqué, cette chose faisait allez savoir combien de mètres de hauteur ! Esquiver tous les assauts de cette immense créature n’allait pas être chose aisée, loin de là. La Gogyou fit quelques pas vers l’arrière et songea à lancer du sable sur Echizen. « Bah quoi ? Le sable dans les yeux ça pique, ça gène et c’est pas cool ! » s’était-elle dit. Mais, alors qu’aucun des deux partis n’avaient demandé d’aide, un homme aux allures de cow-boy pointa le bout de son nez et agressa par la même occasion celui de notre protagoniste avec son odeur exécrable.
« Uh ? »

Et pour une raison plus obscure encore que la plus sombre des nuits noires, l’individu tira à deux reprises sur l’escargot, provoquant l’hilarité de l’enfant. Quel homme. Quelle classe. Quelle prestance. Et surtout quel idiot. Son acte était volontaire et s’il était – lui aussi – un participant à ce test, il venait de tout faire capoter. Shioahara riait mais savait bien que cela n’allait probablement pas faire sourire le sensei. Mikuo avait fort à faire avec ces trois-là. Une belle brochette d’incompétents. Heureusement Muko relevait probablement le niveau des deux gus.

Bien qu'elle ait été la première à exploser de rire, Shioahara se racla la gorge puis prit un air sérieux. Enfin, comme pour se faire bien voir par le sensei, l'enfant demanda de sa voix douce et fluette tout en pointant les deux colts du doigt :
« Dites monsieur au chapeau qui sent pas bon, c’est quoi ça ? Ça m'a pas l'air très très légal ni très très gentil. L'utilisation de chakra est prohibée. »
Prohibée. Voilà un grand mot qu'elle avait appris l'autre jour en lisant le dictionnaire. Car oui, Shioahara lit des dictionnaires. Personne n'est parfait. Et si une chose est sûre c'est que certains ici sont loin, très loin, de l'être.

Alors que Muko était en train de se demander comment ils allaient bien pouvoir se débarrasser de ce géant gastéropodes sans utiliser de techniques, il ne s’attendait surtout pas à voir débarquer un vieil ivrogne. Il se recula, de surprise, et regarda la scène irréaliste qui se déroulait sous ses yeux. Il avait tenté d’envoyer deux pruneaux venus de ses pistolets sur l’escargot.

« Pas bon… »

Muko se tourna vers la manieuse de flammes, il sentait la colère qui allait arriver de la part de leur senseï. Il s’attendait bien à le voir détruire littéralement cet homme qui avait complètement réduit à néant, pour un temps, le petit stratagème organisé par Mikuo. Mais ce ne fut pas le cas, car il avait réussi à parer les deux assauts du vieil homme alors aisance, alors que c’étaient des assauts de puissance tout à fait correcte. Souriant, Muko se dit qu’il avait bien fait de rejoindre l’équipe de cet homme. Il n’était pas n’importe qui, et il pourrait sûrement l’aider grandement dans sa recherche de la connaissance.

Le sensei rappela les règles aux deux jeunes élèves, et il s’occupa de mettre une rouste monumentale à celui qui s’appelait apparemment Yamato. Il s’était cru dans un manga ou quoi ? Manquerait plus qu’il sache maîtriser les arbres, et on se croirait presque dans Naruto !

M’enfin, Muko se concentra une nouvelle fois sur ce qu’ils avaient à faire, il n’était pas question d’échouer, Mikuo avait fait ses preuves aux yeux de l’enfant à la cicatrice, à son tour ! Il se tourna alors vers Shioahara qui venait de lui avouer qu’elle n’arriverait sûrement pas à se contrôler si l’escargot la chatouillait d’un peu trop près.

« Bon… Ce qu’on va faire, c’est que tu vas faire marcher ta tête, et moi je vais l’occuper. Alors va nous chercher de quoi s’occuper de l’escargot, et moi je vais l’occuper du mieux que je peux ! »

Lui souriant en lui faisant un petit clin d’œil, le jeune garçon aux cheveux bleus se plaça alors devant l’escargot, laissant une fenêtre de tir à la jeune femme. Il posa alors ses mains sur ses hanches et se baissa en s’étirant. Il regarda le gastéropode et lui fit alors un petit clin d’œil avant de s’adresser à lui.

« T’as eu de la chance avec les balles, mais cette fois, le chef sera pas là pour te sauver. Par contre je te préviens, chacun de mes tirs avec des cailloux sera beaucoup plus douloureux que ce que tu aurais subi. »

Un petit sourire, et l’enfant se saisit de quelques cailloux dans sa main droite. Il se déplaça ensuite en rond autour du gastéropode, pour faire gagner du temps à Shioahara et aussi pour s’amuser, il fallait l’avouer.

D'où c'est pas légal mes flingues? D'où mon chapeau il sent mauvais? D'où l'utilisation de chakra est prohibée? Qui est l'imbécile qui a promulgué une imbécillité pareille? Mon regard se pose sur la gamine qui vient de m'apostropher. Je la reluque de la tête aux pieds en me demandant s'il est possible qu'elle soit issue de mes bourses. Et bien entendu je ne manque pas de jouer avec l'un des mes flingues en mode beau gosse pour appuyer ce qui va suivre:

"Ça, gamine, c'est un mélange de la plus pure technologie Saibogu et de mon intellect! Calibre vingt millimètres, barillet six coups, poignée ergonomique et assistance électronique à la visée!" dis-je en continuant de manier l'arme comme le pro que je suis. "Y'a rien qui résiste à ce petit bijou! Oui, c'est legit! Et non, c'est pas gentil! Mais c'est pas fait pour en même temps!"

L'arme retrouve sa place dans l'un de mes holsters tandis que je remarque que la limace est toujours là! WTF? Normalement sa petite peau gluante n'aurait pas dû résister aux impacts de mes jouets d'amour! Alors pourquoi est-ce qu'il est toujours là à me narguer avec ce qui lui sert d'yeux? Va falloir que je sorte le bazooka? C'est ça qu'il veut, hein? Une roquette dans la gueule? Y'a qu'à demander hein!

Je suis donc en train de sortir de l'un de mes sceaux l'arme en question quand une voix avec un timbre autoritaire me coupe dans mon élan. En général lorsque l'on se contente de balancer votre nom de cette manière c'est que la suite ne va pas vous plaire. Mais en bon petit soldat que je suis je me redresse, me tourne vers l'origine des futurs problèmes puis les salue d'un petit mouvement de chapeau.

"Lui-même, m'dame!"

J'évite le "pour vous servir" parce que c'est un peu passé de mode. Croyez-le ou non mais j'essaie de m'adapter. La suite de notre discussion ne tarde ainsi donc pas à virer sur les reproches. Je m'y attendais! Toujours est-il que l'autre m'a plus ou moins cerné. Mais c'est facile lorsqu'on a accès aux dossiers personnelles des gens. Alors loin de me démonter, c'est par un sourire des plus séduisants que je réponds à ce qui doit être ma senseï:

"Saibogu Yamato ne dort jamais ma p'tite dame! Il cuve!" Parfaitement. "Et si je puis me permettre... Ce n'est pas très très sérieux d'arriver en retard à un rendez-vous que l'on fixe soi-même. J'dis ça, j'dis rien..."

La ponctualité est décidément une vertu qui se perd... Au contraire de mon charme ravageur! La preuve? Et bien la senseï me demande de bien vouloir l'écouter. Elle a sûrement compris que j'étais au-dessus de ce petit entraînement à base d'escargot. Ou alors - et c'est plus probable - elle souhaite simplement me faire du rentre dedans. En soi je n'ai rien contre! Mais j'ai la tête dans le cul et il faut guérir le mal par le mal avant toute chose. Tant que je n'aurai pas vidé une bouteille j'ai bien peur d'être hors service! Rappelez plus tard!

N'empêche que je daigne tout de même garder le silence. Déjà parce que c'est un ordre et ensuite parce que je suis curieux. Ou inversement! Ho mais attendez: elle vient de dire "son futur senseï"! C'est... un mec? Merde! Y'a qu'une fille dans cette équipe? Et c'est une gamine en plus? Fais chier! Toujours est-il que le senseï en question recommence avec des reproches. Triste! L'avantage c'est qu'il veut bien me vouvoyer! Finalement je ne m'en sors pas trop mal on dirait...

"Je ne suis plus saoul! C'est les restes!"

C'est vrai! J'ai juste bu la fin de ma bouteille en venant ici mais c'était juste pour éviter le gaspillage! Et puis aussi parce que j'en avais envie! Toujours est-il que je me retrouve disqualifié et réduis à remplir un espèce de seau avec du sable avant de les compter. C'est pas du travail, ça! C'est de l'esclavagisme! Et même que l'autre me menace de me renvoyer d'où je viens! La terrasse de mon bar? Je signe tout de suite! Non parce qu'il n'oserait tout de même pas me renvoyer en prison on est d'accord? Je m'approche du tortionnaire et appuie de mon index sur son torse en lui décochant un regard mauvais.

"Dis donc l'avorton! Je fracassais déjà des gueules quand tes parents talquaient encore tes petites fesses roses! J'crois pas que j'aie grand chose à apprendre de toi! Si je suis ici, c'est pour l'action! Si on doit tabasser des gens, j'suis là! Sinon t'es gentil et tu me laisses glander en attendant qu'un vrai taf de shinobi se présente! Combattre sans chakra... tsss..." Le monde a bien changé! "Quant à ton seau, t'inquiètes pas: j'vais te l'remplir, moi!"

Je jette un dernier regard à mon senseï et me dirige donc vers le seau en question. Le temps de baisser mon pantalon et me voici assis sur ce dernier, le remplissant avec ce que la nature m'a donné d'expulser. Par contre l'autre Kawaguchi peut aller se brosser: jamais je ne m'amuserai à compter des grains de sable! Les math c'est sympa dès que tu sors des additions! Sinon c'est juste... chiant!

Me voici donc assis sur mon "trône", à soulager la nature. Le tout pendant que j'observe l'autre gamin tourner autours de l'escargot. Pas de chakra hein? Bah, y'a qu'à user d'un peu d'imagination. Je vais leur donner un coup de main! Comme ça on terminera tout ça un peu plus vite et le senseï pourra nous emmener au bar:

"DU SEL!" sont bêtes ou quoi? "ARROSEZ-LE DE SEL! IL VA FONDRE Z'ALLEZ VOIR! C'EST RIGOLO EN PLUS!"

Travail d'équipe, travail d'équipe...