La lueur de l’astre solaire qui se réveillait, éblouissait mon regard, pourtant j’avançais en prenant tout mon temps, elle était si belle à contempler, la femme assise sur ses genoux, sa tête baissée et son sourire en coin qui inspirait la sérénité. Je voulais que le moment dur une éternité, qu’elle ne s'aperçoit jamais de ma présence, les secondes défilaient comme les rideaux fins de ses cheveux ivoires qui flottaient sous la brise légère. Son parapluie de cils noirs se soulevaient pour qu’une de ses iris azurs singulière puisse m’observer, elle n’ouvrait ses grands yeux qu’à moitié, en revanche, son rictus s’allongeait sur sa joue rosée contractant sa peau laiteuse. Et ce dernier, comme castrateur malgré la chaleur enivrante qu’elle irradiait, il m'arrêtait, timidement j’osais tendre une main vers elle, en espérant qu’elle s'approchait. Mais créature insaisissable, elle se relevait au milieu de ses voiles blanchâtres dansant au vent, arrangeant d’une main meurtrie ses mèches caressant son visage, un sourire de toutes ses dents, puis elle posait un unique doigt sur ses lèvres en succube pour quémander sans aucun mot mon silence. Mon nom retentissait à peine jusqu’à mes oreilles tellement j’étais captivé par ’elle et quand sous l’insistance je tournais la tête un instant, avant de reposer mon regard, elle avait disparue.
Ce souvenir là, s’il en était réellement un m’arrachait un sourire durant mon sommeil, mais à mon réveil aussi, pourtant, cela avait été la dernière image de douceur de mon existence, qu’importe la prestance de l’inconnue, l’envers du décor, avait voulu que, elle avait assassiné ma mère. Peut-être que si j’avais été un esprit plus fort, j’aurais pu la sauver, mais au final, cette diablesse ne m’avait-elle pas libérée du poids injuste mit sur mes frêles épaules d’enfant ? Si ça avait été son but, qu’est-ce que cela ferait d’elle alors, autre qu’un fantasme fantomatique encore capable de me hanter. Mon sommeil ou plutôt son songe, m’avait rendu agité, je sentais mes joues comme mon front réchauffés à l’excès, peut-être un peu fiévreux. je me redressais tirant sur le col d’un haut devenu étouffant, tout comme les bandages en dessous qui me compressait quant à eux réellement. Finalement, mon souffle revenait, au fil que les gouttes de sueur avaient parcouru ma tempe.
-| “Maudites bonnes femmes.”
Et alors que j’avais mal avisé en m’endormant derrière le comptoir de la boutique d’Oda, je constatais face à moi, une âme atypique qui s’y était présenté. Etait-il là depuis longtemps ? Mes joues se rougissaient davantage, avais-je glissé quelques mots fâcheux en sa présence ? Peut-être ne le saurais-je jamais. Il fallait se ressaisir.
-| “Euh… Bienvenue. Vous désirez ? “
Il n’avait rien d’un client lambda, ni très riche, alors que faisait-il dans un commerce de gros comme celui-ci. D’ailleurs, aux vues de l’heure, la porte aurait dû être close depuis longtemps. Oda allait encore débarquer avec son bâton de correction. C’était loin d’être une vie si terrible, les coups ne faisaient rien à une chaire pour qui ils avaient toujours été familiers, et les mots, ils n'atteignaient plus l’esprit qu’on avait espéré briser par bien des manières qu’il soit. Mes bras se croisaient, je n’étais pas vraiment un vendeur accueillant en fait, pourquoi elle s’obstinait cette vieille peau ?!
