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 Secret médical

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Konoha
Nara Natsuki
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Message(#) Sujet: Secret médical Secret médical EmptyMar 10 Jan 2017 - 10:28

Dire que l'une des choses dont Konoha pouvait se vanter d'avoir en beaucoup mieux que tous les autres était son hôpital serait relativement faux, car en bon chauvin, il fallait admettre que tout y était mieux. Sauf peut-être le respect de l'intimité de chacun, mais c'était assez accessoire dans l'optique d'établir un jour une nation unie et en paix. Là n'était pas le sujet de toute façon.

L'hôpital de Konoha donc, où nombreuses recherches, innovations et investissements avaient permit au cours des dernières années de faire bénéficier à la population de la Feuille de la meilleure prise en soin possible, autant curative que préventive. Et à ce titre justement, les shinobi bénéficiaient d'un suivit tout particulier, avec notamment une visite médicale annuelle. Toutefois, il y en avait certains qui ne s'y rendaient pas souvent. Natsuki par exemple, qui depuis la dernière décennie avait suffisamment visité l'hôpital en tant que rescapé de justesse, bénéficiait maintenant d'une chambre attitrée et avait son suivit médical en post-opératoire. Cela ne faisait réellement que deux ans que les draps avaient le temps refroidir entre deux de ses visites, depuis son retour de Suna, après l'examen Chûnin qui y avait eu lieu. En conséquence, cela ne faisait aussi que deux fois qu'il avait eu l'occasion de faire sa visite médicale officielle. Et si la première n'avait rien eu de particulier, la seconde qui l'attendait aujourd'hui était sommes toutes très différente : elle se fera sans Nozomi Myouga, qui avait quitté depuis quelques mois Konoha dans le cadre de recherches

La médecin le suivait depuis longtemps pour son cas très particulier, et avait maintenant passé le flambeau à un certain Akimichi Rin, tout fraîchement disposé à la remplacer sur l'affaire. Natsuki devait l'avouer, il n'était pas très emballé à cette idée. Deux ans plus tôt, il ne l'aurait même pas accepté d'ailleurs. Mais, les choses avaient changé depuis. Vis-à-vis de lui, et de la façon dont il acceptait sa maladie.

Toutefois, il aurait aimé l'apprendre au moins un peu plus tôt que la veille. Mais peut-être que se retrouver devant le fait accompli était ce qu'il y avait de mieux. Il était temps pour lui qu'il avance. Ou plutôt, qu'il continue sur ce chemin qu'il avait déjà bien parcouru : il en était à la dernière étape de sa route, et certainement pas la plus difficile.

L'hôpital était un peu comme un deuxième chez lui pour Natsuki. Il connaissait à peu près tout le personnel de chaque secteur, les couloirs, et les services si bien qu'il n'avait besoin que de savoir où était la salle du médecin qui l'attendait pour s'y rendre sans se perdre dans un labyrinthe de panneaux, de services identiques les uns aux autre et de mauvaises indications données par un personnel débordé. Il s'installa donc sur un des sièges du couloir à côté de la salle, et patienta. Il avait depuis longtemps comprit qu'une porte fermée signifiait qu'il valait mieux s'abstenir d'entrer, ou même d'oser signaler sa présence en frappant : le moment venu, elle s'ouvrira déjà d'elle-même.

Ouverture qui survint une vingtaine de minutes plus tard, lorsque sortit seul un homme que Natsuki connaissait pour l'avoir côtoyé de temps à autre. Il était instructeur à l'Académie, et s'occupait des deuxième années. Un poste où il finira probablement sa carrière, sans évolution. Il n'avait ni le gabarit, ni la mentalité pour aller plus loin. Natsuki savait toutefois que ce n'était qu'un mensonge. En réalité, le professeur était un type sympathique qui n'avait surtout aucune autre ambition dans la vie, mais qui avait eu l'intelligence de ne pas le faire savoir. Il était beaucoup plus fort qu'il le laissait croire, mais il appréciait davantage son poste de professeur auprès des enfants à n'importe quelle perspective d'évolution qui l'en éloignerait. En cachant sa réelle puissance et son esprit affuté, il s'évitait d’embarrassantes situations devant sa hiérarchie. D'un signe de la main, ils se saluèrent, puis Natsuki fut invité à entrer.


« Bonjour Docteur. Je suis Natsuki, du clan Nara. »
se présenta-t-il en entrant.

Il n'eut toutefois pas fait quatre pas qu'il s'arrêta se sur sa lancée, ses yeux se posant sur son étudiante.


« Leika ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »
demanda-t-il avec une certaine surprise.

Il savait qu'elle avait décidé de suivre une formation de médecine, mais il n'avait pas notion que cela commencerait déjà, et encore moins sous la tutelle du nouveau directeur de l'hôpital. Hésitant, il la dévisagea, comme incertain de la conduite qu'il devait tenir, puis il secoua la tête comme pour chasser une idée.


« Ce sera plus simple ainsi. Il est peut-être temps que je t'en parle à toi aussi. Tu peux rester. »


Il était connu que tout patient avait le droit de refuser la présence ou l'exercice d'une pratique sur lui-même d'un stagiaire, ou de tout autre individu non diplômé. Natsuki y renonça : ce sera peut-être même plus facile de savoir la jeune femme présente avec lui pour la suite. Il reporta donc son attention sur Rin après s'être installé.


« C'est vous qui avez récupéré mon dossier de Myouga Nozomi, si je ne me trompe pas. Je pense que vous avez déjà prit connaissance de mon dossier médical, mais même dans le cas échéant, puis-je vous demander si le Docteur Myouga vous a fait part des... spécificités dudit dossier ? »


Il espérait que non. Avec ce changement surprise, il osait croire qu'elle avait au moins eu la décence de lui laisser ce déplaisir. Car rappelons-le, ce qui étaient qualifiés dans les archives de '' cancer de forme unique '' et '' cas d'étude de Nozomi '' cachaient en vérité un tout autre secret. Un secret dans lequel seuls quelques rares autres trempaient, et qui pou être conservé avait entrainé de nombreuses falsifications du dossier médical de Natsuki.

Qui possédait actuellement les parts manquantes et véritables dans le sac en bandoulière qu'il portait.
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Secret médical Secret médical EmptyMar 10 Jan 2017 - 23:26

« … Je sais que c’est difficile pour toi mais s’il te plaît… Répond au moins à mes messages ? Je ne vais pas te manger, pas te brusquer, pas te forcer. J’aimerai juste que l’on parle, toi et moi. »

Rin soupira doucement, rangeant calmement son carnet dans sa poche. Il aurait aimé qu’elle lui réponde. Il aurait aimé qu’ils puissent continuer sur la lancée de ce qu’ils avaient entrepris durant leur jeunesse. Il aurait aimé… Non. Il secoua doucement la tête, bien trop conscient que tout effort ne serait que stérile et source de barrières supplémentaires entre son amie et lui. Après tout, il était on ne peut plus au courant des nouvelles et, pris d’un élan de couardise qui lui était rare, n’avait osé imposer sa présence ou son soutien à l’histoire compliqué qui était la leur. Si seulement il avait su, à l’époque, que les choses risquaient de tourner ainsi… Si seulement il avait eu le moindre doute. Le moindre soupçon. Le moindre… Quoi que ce soit. Ils n’en seraient pas là aujourd’hui. Ni lui ni elle. S’en voulait-il ? Il n’y était pour rien, il n’aurait rien pu faire combien même il aurait été sur place et il n’y avait aucun moyen de prévenir… Il soupira calmement, fumant sa cigarette tranquillement chez lui. Toute cette histoire ne l’aidera certainement pas à arrêter, mais il n’y pouvait rien.

Son sceau l’ornait toujours fièrement, il avait même fait les vérifications mais normalement il n’avait pas notion de rupture de la liaison entre les deux carnets donc elle recevait tout, mot après mot. De toutes les applications pratiques du Fuinjutsu qu’il avait trouvé, celle-ci était certainement l’une des plus pratiques dans la vie de tous les jours, permettant de se passer de courrier à loisir et communiquer à distance entre deux personnes. Probablement qu’avec un peu de pragmatisme, il pourrait vendre le tout sans aucun mal et récolter des sommes astronomiques pour cette innovation, mais de lui-même l’Akimichi jugeait que ce n’était rien de sorcier à établir et que n’importe quel utilisateur de cet art serait capable de le faire. Terminant sa cigarette, il enfila son manteau, jetant un dernier regard au carnet. Il hésita une minute puis, résigné, l’attrapa d’un geste rapide et le rangea dans sa poche – osant toujours croire au miracle.

Une fois de plus, l’hôpital. Une fois de plus, depuis sa récente nomination, il se sentait étranger parmi ces murs qui étaient, quelque part, les siens. Que regrettait-il de ne plus en être au stade où il n’était qu’un simple médecin, ou même consultant spécialisé… Au moins, les gens le considéraient comme s’il était lui-même, et pas une sorte de figure autocratique qu’il fallait absolument respecter. C’était blessant, en nombre de propos, que de voir les gens le considérer avec tant de différence – espérait-il seulement que cela soit dû à la brutalité de l’annonce de son nouveau poste et à la crainte qu’il ne se décide grand réformateur, et que cela cesse au plus vite. C’était étouffant de voir ses propres amis vous regarder différemment. Des gens avec qui vous avez tant partagé… Il secoua la tête, s’installant à son bureau et commençant sa routine quotidienne, accompagné rapidement de son apprentie qui arriva sous peu. Qu’importe toutes ces problématiques, il aurait loisir et temps de les régler ultérieurement.

Après avoir terminé avec un patient de plus, il invita le suivant, ne sachant que trop bien qui il était. Nara Natsuki-dono. Le bras droit de Dame Mizuki. Le second de ce village et, plus que tout, un « patient spécial de Myouga Nozomi qu’il lui était impératif de reprendre ». Soit, qu’advienne ce qu’advenir doit.

« Bonjour, Natsuki-sama. Akimichi Rin. »

Alors qu’il s’attendait que l’homme avance jusque lui et lui serre la main en guise de fin de salutation, il observa ce dernier s’arrêter, fixer Leika rapidement la dévisageant rapidement. Mécaniquement, le regard du médecin se posa sur son élève puis longea la pièce pour s’arrêter sur son patient. Il allait proposer de faire sortir la jeune femme si sa présence était dérangeante quand le Nara prit l’initiative de lui-même de l’inviter à rester. Soit, Rin avait d’ores et déjà le sentiment qu’il ne valait mieux pas s’interposer entre les deux, sauf en cas d’extrême nécessité.

« C’est en effet moi qui l’ai récupéré, sur demande expresse de sa part. Et pour tout vous dire, je n’ai pas encore eu l’occasion de le consulter en détail – il est relativement habituel que lors d’une première consultation nous reprenions tout avec le patient. Si je n’ai absolument aucun doute en les capacités de Dame Myouga pour ce qui relève de la médecine, nous restons humains et nous ne sommes pas à l’abri de ne serait-ce qu’une erreur de recopiage toute bête. J’ai plus préférence à reprendre l’intégralité des antécédents et de l’histoire de la maladie à la première consultation afin de me faire ma propre idée et vérifier au passage le contenu du dossier. Néanmoins, je n’ai rien vu de réellement « particulier » lorsque je l’ai feuilleté. »

Inspirant calmement, Rin porta sa main à l’un des tiroirs de son bureau et en pris un bloc de feuilles vierges, avant de composer quelques mudras. Déjà, sa main était prête à prendre les notes une à une pour comprendre les spécificités de ce dossier qui semblaient tant motiver celle qui lui précédait – aussi compliquer à dire que cela soit.

« Du coup, pourriez-vous me raconter avec vos mots de quoi il en retourne ? J’imagine que cela ne doit pas être facile ou agréable à faire, mais c’est la seule fois où vous serez amené à le faire. Et si je ne suis pas Docteur Myouga, enfin, j’imagine que cela se voit… Je n’en suis pas moins capable de vous offrir la meilleure prise en charge possible, d’accord ? »

Un grand sourire adressé à son patient pour instaurer une atmosphère de confiance plus tard, Rin était déjà prêt à noter le moindre mot qui le marquerai médicalement ou différerait de trop du dossier – car malgré tout ce qu’il avait dit, son feuilletage était bien plus exhaustif en soit que la lecture de certains, et il n’y avait rien qui diffère de façon suffisamment forte pour justifier toutes les spécificités…
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Message(#) Sujet: Re: Secret médical Secret médical EmptyVen 13 Jan 2017 - 19:07

Natsuki se fendit d'un sourire amical.

« J'ai bien conscience que vous n'êtes pas Nozomi, Docteur. Et à aucun moment, je n'attendrai de vous que vous le soyez. J'ai confiance en vos capacités, tout comme j'ai eu confiance en les siennes – même si dans son cas, je n'avais pas eu le choix. Je ne vous demanderai pas non plus de faire le miracle que j'espérais avec elle, tout simplement parce qu'il s'est déjà produit de lui-même. Si vous me permettez... »
commença-t-il en plongeant la main dans son sac.

Il en tira une feuille de la taille d'un charme, avec un sceau complexe dessiné en son centre. Ce dernier s'activa sitôt qu'il le plaqua avec le plat de sa main sur le bureau de Rin. Les branches du fuinjutsu s'étendirent alors, rampant comme des serpents jusqu'au sol pour rejoindre les murs qu'elles grimpèrent, disparaissant progressivement par la queue à mesure que la tête avançait.


« Nous serons plus tranquilles pour discuter ainsi. »
précisa-t-il en tapotant du doigt l'inscription '' insonorisation '' au bas de la page.

Un cadeau de Onpu, à l'époque.


« Leika, tu m'avais dit la semaine dernière que tu voulais en apprendre plus sur moi. Alors écoute bien : ce dont je vais parler aujourd'hui concerne le secret qui me fait le plus honte. Très peu de personnes sont au courant, et cela n’inclut même pas mes parents. Docteur Akimichi, je pense que le plus simple pour moi va être de vous raconter l'histoire de ce corps que je me suis approprié. Je vous serai juste gré d'attendre la fin si vous avez des questions. »


Mais juste avant de commencer, il tira de son sac un classeur, lequel contenait les parties manquantes ou véridiques de son dossier médical, qu'il déposa sur le bureau. Sur la première page figurait une photographie représentant un monstre solidement attaché à une table d'opération, dont le regard ivre de rage reflétait la volonté annihiler la Vie elle-même. Et malgré les imposants bois de cerf qu'il arborait aux tempes, malgré l'étrange carapace sombre et rugueuse qui recouvrait les parties visible de sa peau, il était possible d'y reconnaitre les traits de Natsuki.

Installé sur son fauteuil, les doigts formant un triangle parfait à hauteur de son abdomen, il commença alors par le début de l'histoire, là où ses premiers souvenirs débutaient. Des souvenirs où baignait l'odeur de la mort et du sang, où les lignes du paysage étaient dessinées par des montagnes de cadavres. Il ignorait ce qu'il y avait avant, d'où il venait, mais il savait qu'il ne vivait que pour une seule chose, même si tout était flou : semer la mort. C'était pulsionnel, rien d'autre n'existait.

Ses premiers souvenirs vraiment nets remontaient à ses deux ans. Ils prenaient place dans une cage où des blouses blanches s'étaient intéressés aux curieux accès de rage dont son corps faisait démonstration sitôt qu'il s'éveillait. Des recherches qui aboutirent un an plus tard aux marques qu'il portait sur tout son corps, s’apparentant à des tatouages, et qui avaient pour but de sceller la créature au sein de son propre corps. Transformé en coquille vide et probablement destiné à être lâché sur commande, c'était sans compter qu'au sein de ce corps dénué d'âme s'installerait progressivement une conscience.

Une conscience qui deux semaines plus tard prendra le nom de Natsuki, lorsque deux Nara le trouvèrent non loin d'un champ de bataille. Il ignorait aujourd'hui comment il avait réussit à s'enfuir des blouses blanches, mais il avait une bonne idée de ce qui s'était passé : les zones troubles de sa mémoire ne survenaient que pendant les phases de crises, tout comme le sang dont il était couvert.

Et c'est ainsi qu'il grandit, insouciant, sans souvenir des premières années de sa vie. Natsuki développa son identité en tant qu'individu, élevé dans l'amour qu'avaient à lui offrir l'homme et la femme qu'il appelait ses parents. Il mena la vie que son clan lui destinait, participa de loin à la fin de la Grande Guerre des Shinobi, et poursuivit sa carrière de ninja au sein de Konoha. Jusqu'à l'année de ses dix-sept ans.

Durant cette année, il se retrouva frappé au cours d'une mission par une attaque singulière qui lui donna l'impression de sentir son âme voler en éclat. Ce fut pour lui le premier pas sur une longue descente vers les enfers. Car bien qu'il l'ignorait encore, le sceau qu'il prenait pour des tatouages volontaires de sa part venait de se fissurer. Au début, cela passa inaperçu. Des pointes d'irritations, de l'agacement sans fondement. Puis progressivement, la colère a commencé à occuper une part importante de sa vie, s'insinuant dans un quotidien où elle n'avait pas de raison d'être. Et le tout prit un virage à quatre-vingt dix degrés, lors de sa '' première '' transformation. Une rage comme il n'en avait jamais connu éclata, à faire bouillir son sang et embraser son esprit au point d'en perdre totalement la raison. Et avec cet élan de frénésie impulsé par un corps né sans autre but que celui de semer la mort et la destruction, les souvenirs d'une vie entière remontèrent jusqu'à ses fameux deux ans, aussi clair que du cristal. Il découvrit alors que tout ce qu'il croyait véridiques, comme le choix de ses tatouages, sa vie de famille, sa naissance, tout s'écroula devant la vérité apportée par sa mémoire.

Et lorsqu'il reprit connaissance le lendemain, épuisé et misérable, il réalisa que plus rien ne sera jamais comme avant. Il ignorait encore ce qu'il était vraiment à ce moment là, mais il n'avait pas eu vraiment le temps de s'en préoccuper non plus. Pendant près d'un mois, il vécu caché dans les montagnes, à chercher comment canaliser la soif de sang inextinguible qui le rongeait. C'était quotidien. A chaque instant, à chaque pensée, il n'y avait rien d'autre qu'un besoin vindicatif de destruction qui s'imposait à son esprit. Une idée fixe, dont il éprouvait la nécessité d'assouvir avant même celle de respirer. Il luttait contre ces pulsions en permanence, mais il ne pouvait pas gagner. Résister était comme essayer de retenir son souffle. Et cela marchait au début. Puis cela commençait à brûler, le besoin se faisait plus insistant, plus intense. Et plus il résistait, plus il essayait de faire taire cette envie qui le dévorait, et plus elle s'imposait en lui, sans qu'il puisse s'en détourner. Cela devenait le centre de son monde, une envie qui l'obsédait, qui le consumait, qui l’acculait jusqu'à ce que la démence le pousse à succomber.

Les transformations avaient été nombreuses durant cette période, causant un véritable chaos dans les montagnes, même si les victimes à déplorer ne furent que des animaux, parfois par meute entière. Durant ces moments de faiblesse, il perdait tout contrôle, ne devenant plus qu'un passager embarqué dans un corps qui réagissait de lui-même, animé par son seul désir de carnage, perpétré par besoin, sans la moindre once de satisfaction. Ces moments là étaient flous pour lui, voilés de sang. Il n'en contrôlait ni la durée, ni l'intensité. Il ne pouvait que lutter telle une flammèche dans une tempête pour ne pas s'éteindre, et être englouti à jamais. Car il sentait que s'il se laissait déborder par ces torrents de haine, il disparaîtrait à jamais.

Le contrôle, il l'avait toujours retrouvé, et il n'en retirait aucune forme de victoire. Car à son réveil, pour rester dans la même métaphore, tout ce qu'il découvrait était que l'air était empoisonné. Que céder n'avait en rien apaisé ses pulsions, que sa soif n'était en rien étanchée. Que le seul antidote au poison, c'était le poison lui-même.

Avec le temps, il était toutefois parvenu à dompter ses crises, même si '' dompter '' était un bien grand mot. Les pulsions étaient toujours là, le besoin de tuer ne le quittait jamais, mais tant qu'il restait calme, il parvenait à sentir les moments où la démence devenait trop forte, et à fuir à temps loin de tout.

Son retour au Village fut beaucoup plus difficile que ce qu'il avait imaginé. Car comme il l'avait expliqué avant, à ce moment là de son '' cancer '', la lutte contre ses pulsions meurtrières était son quotidien : il n'y avait plus que cela dans sa vie. Il n'y avait plus de place pour quoi que ce soit d'autre. Et le combat se poursuivait jusqu'à dans son sommeil, qu'il ne connaissait plus vraiment, prenant le pas sur tout le reste. Il n'éprouvait plus d'envie, d'intérêt ou de plaisir. La vie n'avait plus aucune saveur, le monde était devenu fade, sans couleur ni attrait. La nourriture n'était plus que de la cendres dans sa bouche, chaque jour, il devait regarder sa famille, ses étudiants, ses amis, avec la folle envie de se jeter à leur gorge et de les briser. Chaque jour, il s'efforçait de contenir les pulsions qui lui brûlaient les veines, ne vivant plus que dans la crainte de céder, et de commettre l'irréparable.

Ce qu'il devenait le répugnait. Il avait conscience qu'il était un danger pour tous ceux qu'il avait aimé, pour toutes les valeurs dont il s'était promit de défendre. Et bout de deux ans, à vivre ainsi sur le fil du rasoir, il avait finit par abandonner. Il ne voyait plus l'intérêt de continuer. Car même s'il parvenait à un minimum de maîtrise, des centaines de facteurs comme la peur, le stress, la fatigue, le spectre de la mort le précipitaient toujours dans le gouffre. Il était trop dangereux, il devait en finir. Et s'il savait que la colère était un poison, qu'elle retirait toute maîtrise de soi et empêchait de penser aussi clairement que la situation l'exigerait, il découvrit ce jour là que la haine pouvait aussi rendre extrêmement pugnace. La gorge qu'il s'était ouverte de part en part avec un couteau le laissa agoniser dans un état de semi-conscience, accroché à un lambeau de vie que son corps ne voulait pas lâcher. Il était resté juste assez éveillé pour ressentir ce que c'est que d'être vidé de quasiment tout son sang avant d'être capable de se relever deux jours plus tard.

A bout de force, épuisé moralement et physiquement, mais incapable de mettre fin à son cauchemar, il avait fini par admettre qu'il avait besoin d'aide. Une aide qu'il trouva en la personne de Yamanaka Iji. Pendant près de cinq ans, le jeune homme fit de son mieux pour l'aider, autant grâce à sa bonne humeur qu'à ses talents claniques. Grâce à lui, Natsuki parvint à trouver un certain répit, à défaut de son salut. Ses envies dévorantes de carnages et de meurtres étaient toujours là, mais elles s'étaient atténuées très légèrement. Trop peu pour appeler cela une victoire toutefois, tout juste assez pour lui permettre de vivre à peu près convenablement en société. Mais Iji lui avait offert un cadeau inespéré : l'espoir de guérir un jour. Il l'avait perdu, mais le Yamanaka avait su le lui rendre, une lueur à laquelle il pouvait se raccrocher. Il n'avait pas honte de le dire aujourd'hui, s'il était encore là, c'était grâce à Iji.

La vie n'en restait pas moins un cauchemar pour lui, une lutte dans laquelle il se jetait à corps perdu à travers son travail. Et devant la limite de ses capacités, Iji décida de faire appel à l'aide d'une tiers, spécialisée en Furyou. Il s'agissait de Nozomi Myouga.

Car rappelons-le, Natsuki ignorait encore à ce moment ce qu'il était vraiment, et craignait plus que tout de le savoir. Il refusait d'admettre cette part violente et assoiffée de sang comme étant la sienne, voire pire, comme étant le véritable lui. Il nourrissait des doutes, mais il les réfutait, comme pour fuir une réalité qu'il ne voulait pas affronter de peur d'apprendre la vérité. Alors avec l'assistance de Nozomi, il continua à chercher simplement une solution pour redevenir celui qu'il était jadis.

Et l'aide survint là où il ne l'attendait absolument pas. Natsuki n'entra pas beaucoup dans les détails sur cette partie là de sa '' maladie ''. Simplement, il expliqua sa rencontre avec un individu qui lui ressemblait beaucoup. Ils partageaient une même souche de symptômes, même si la cause était légèrement différente de la sienne. Il éprouva alors une sorte d'espoir, même s'il n'y avait rien de réjouissant dans le fait de trouver quelqu'un qui portait le même fardeau que lui : il n'était plus vraiment seul dans le désert qu'était devenu son monde. Il le fréquenta pendant deux ans, essentiellement par courrier, à la recherche d'une solution à leur calvaire. Et grâce aux capacités singulières de l'individu, cette solution, ils la trouvèrent pour Natsuki. Il était lui-même incapable de décrire avec des mots ce qu'il s'était passé, comment ils s'y étaient prit, mais à la fin, il avait réalisé deux choses.

La première, et non des moindre, fut qu'il était '' guérit ''. Ce besoin de mort qui lui tordait les entrailles s'était presque volatilisé. Il le sentait toujours présent, son spectre rôdant autour de lui, mais infiniment dilué au point que cela en était redevenu vivable. Comme si après un long cauchemar, il se réveillait enfin, et ne gardait plus que de vagues impressions de ce qu'il avait vécu. La vie recommençait, le monde retrouvait ses couleurs, l'existence redevenait un plaisir, et non plus une lutte perpétuelle. Une seule ombre au tableau : la peur que cette félicité ne soit que transitoire, et qu'il perde tout, à nouveau...

En second était venu la réponse à toutes les questions qu'il avait toujours nié. Par crainte de la vérité, par peur d'être rejeté si d'autres l'apprenaient. Il avait comprit en s'affranchissant de sa condition ce qu'il était vraiment. Pendant longtemps, il avait refoulé l'idée d'être réellement un monstre, que ses transformations où il se noyait dans une ivresse rageuse était une part de lui, voire étaient le véritable lui. Après cette nuit, il avait comprit qu'en définitif, il n'était pas grand chose de plus qu'un parasite.

Son corps en tant que tel était né sans esprit. C'était un amas de muscles et de nerfs animé par la seule volonté implacable de détruire, une essence de haine destinée à semer le carnage autour de lui. Et lui, en tant que '' Natsuki '', n'était rien de plus qu'une conscience s'étant installée alors que ce qui animait le corps était scellé dans sa propre chaire. En d'autres termes, tout ce qu'il avait vécu, tout ce qu'il s'était construit en tant qu'individu et identité, il l'avait fait avec un corps qui n'était pas le sien. Rien d'étonnant donc à ce que lorsque le corps en question s'était échappé de sa prison, il avait cherché à se débarrasser de son hôte indésirable, et reprendre le contrôle sur la vie que
lui devait mener. Mais le corps avait dans la finalité perdu la dernière bataille, lorsque l'esprit le transcenda pour ne faire désormais plus qu'un.

« Ce qui nous amène à aujourd'hui. »
résuma Natsuki pour clore l'histoire de sa maladie. « J'ai passé les deux dernières années à regoûter à ce que doit être la vie. J'ai retrouvé l'appétit, plaisir dans mes activités, un raisonnement qui n'est plus tronqué par une logique à base de violence, une réelle satisfaction à fréquenter du monde. Mais dans le fond, je garde cette peur similaire aux Gogyou à l'époque, celle d'être rejeté et méprisé si la vérité devait éclater. Moi-même, je n'assume pas encore tout à fait ce que je suis, et c'est pourquoi je le cache. J'ai fait des progrès pour m'accepter, sans quoi je ne serai pas ici à en parler, mais je pense que j'aurai encore besoin de beaucoup de temps pour parvenir à franchir le cap. Et alors seulement, quand je supporterai mon propre regard sur moi-même, je pourrai affronter celui des autres. »

Sans bouger, il passa ses yeux de l'un à l'autre de ses interlocuteurs pour les jauger : c'était déjà un défi en soi pour lui de parler aussi ouvertement de son secret, que ce soit à un inconnu, ou à son étudiante.


« Voilà qui je suis, et pourquoi Nozomi restait si secrète à mon sujet. Voilà l'affaire dont vous avez hérité, même si elle est plus ou moins soldée. »
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Message(#) Sujet: Re: Secret médical Secret médical EmptyDim 15 Jan 2017 - 1:10

Le regard tantôt évasif, tantôt compatissant, tantôt compréhensif, Rin notait soigneusement tout ce qui lui était dit en complétant ses propres notes à la meilleure vitesse qu’il était capable d’obtenir. Il aurait pu réagir mal. Il aurait pu être effrayé. Il aurait pu tout bonnement se sentir dépassé par cette responsabilité qui lui incombait… Pourtant, la seule chose qu’il arrivait à ressentir, durant tout le récit et d’autant plus sa conclusion, n’était autre que tristesse et chagrin. Et c’était loin d’être la tristesse du dégoût ou de la peur, non. C’était de la compassion pure et dure, comme si tous les fardeaux qui venaient de lui être décrits s’avéraient être soudainement les siens, l’écrasant brutalement sous une masse infinie de culpabilité… Il ne savait pas exactement ce que ressentait le Nara. Il n’allait pas même prétendre le contraire pour feindre la moindre sympathie – pourtant il ne savait pas rester étranger à cette approche. C’était plus fort que lui, et si l’Akimichi ne savait pas, il n’en restait pas moins qu’il pouvait s’approcher de comprendre et il n’y avait rien de plaisant à ça. Vivre une telle partie de sa vie à se renier, se craindre, avoir peur d’une partie de soi tout en étant contraint d’en porter la conséquence des actes désastreux… Non, il ne souhaitait ça à personne.

Rapidement, le souvenir d’une troisième présence dans la pièce le frappa de plein fouet et il se tourna rapidement vers la jeune Hayashi, le regard attentionné comme s’il voulait savoir d’elle si elle arrivait à accuser le coup. Lui était habitué à entendre les pires comme les plus étranges choses de la part de ses patients, mais elle était toute jeune dans cet univers et se voir baptiser de la sorte... Il espérait sincèrement qu’elle assimilait bien, ou au moins pas trop mal. Il fallait se construire un caractère en acier et décidément, la construction du sien commençait aujourd’hui. Quelle voie choisirait-elle pour gérer la chose ? Il verrait ça avec elle ultérieurement, pour le moment son regard se reconcentra sur son patient, le visage ferme et décidé à l’aider à améliorer sa condition.

« Je n’aurais qu’une seule question. Est-ce comme ça que vous le ressentez réellement, ou avez-vous choisi ces pensées ? Pensez-vous être capable, en toute honnêteté vis-à-vis de vous-même, de vous dire que tout ce que vous avez vécu, ressenti, appris… Que tout n’est que l’imposture d’un récipient vide laissé sagement dans la nature en attendant qu’il se remplisse ? »

Il secoua doucement la tête, les paroles du Bras Droit revenant encore et encore dans son esprit. Toutes les monstruosités. Toute la soif de sang… Il faisait fi de ceci. Régulièrement il était amené à examiner des personnes emprisonnées et ces dernières l’avaient bercé de récits plus sauvages les uns que les autres. Pourtant, il y avait… Il inspira profondément.

« Les pires criminels, civils, shinobis… J’ai été amené à les fréquenter en tant que médecin. Eux étaient de vrais monstres, dénués de tout ce qu’il y a d’humain. Chez vous… Vous n’êtes pas comme ça. Il y a du remord. De la compréhension de vos gestes. Du… regret. Ce sont des choses qui appartiennent aux humains, qu’importe ce qu’on peut vouloir vous dire sur votre nature. Vous êtes l’un des nôtres. L’un des piliers sur lesquels repose aujourd’hui le village. Ne vous laissez pas penser le contraire, même si ce n’est pas facile. »

Immortel… C’était un point supplémentaire de la chose qu’il serait nécessaire de régler, mais Rin était déjà en dehors de la phase de tests à son propre niveau. Son sceau fonctionnait et il pouvait se targuer, besoin en soi, de l’être également. N’était-ce pas triste, une vie qui ne puisse s’arrêter ? Une vie qui devait s’écouler à voir les autres périr… Lui avait le loisir de cesser la chose quand bon lui semblait, contrairement au Bras Droit.

« Vous le dites vous-même, nombre de ce qui pourrait être fait pour vous contenir a déjà eu lieu et semble fonctionner, et ce même avec un impact médical minime. Alors je vais vous le demander franchement – que voulez-vous ? Qu’attendez-vous de moi ? Outre tout le suivi protocolaire que je peux vous garantir sereinement, souhaitez-vous… De l’aide ? Mon regard, vous n’aurez jamais à l’affronter car qu’importe le monstre que vous portiez en vous ou que vous soyez convaincu d’être – vous restez un homme respectable. Et si j’ai le droit à ne serait-ce qu’une proposition, c’est que nous travaillions ensemble vers une acceptation progressive de votre nature, et pourquoi pas un meilleur contrôle de celle-ci ? »

Il tourna une fois de plus la tête vers Leika avant de revenir vers Sieur Natsuki, lui adressant un sourire sincère et penchant discrètement la tête sur le côté.

« Voyez-vous la moindre crainte en nous ? Le moindre doute ? Vous avez fait des efforts inestimables pour en arriver jusque-là aujourd’hui, et vous méritez toutes les félicitations du monde. Je n’ai pas envie de briser cette courbe de progression potentiellement fragile en imposant quoi que ce soit. Ne me comptez pas comme un vulgaire suivi qui ne serve qu’à prendre vos constantes ou vous étudier. Considérez-moi comme un confident auquel vous pouvez parler, devant lequel vous pouvez formuler même les plus étranges questions, auquel vous pouvez demander de l’aide. Parce que dans cette histoire, je crains ne pouvoir faire guère plus que tenir un second rôle derrière vous. »
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Message(#) Sujet: Re: Secret médical Secret médical EmptyMar 17 Jan 2017 - 20:48

Aujourd'hui, je me trouvais à l'hôpital en compagnie de mon mentor afin de poursuivre ma formation. Ce n'était pas quelques choses de forcément très facile pour moi, car j'assumais cela en plus de mes horaires classiques de shinobi. Hors, cela me permettait également de me conforter dans mon idée de devenir médecin. Pour l'instant, Rin se contentait de m'apprendre des choses basiques mais nécessaires à la pratique de cet art si particulier. Par exemple comment bien se laver les mains pour une intervention chirurgicale. Comment bien interpréter les signes permettant de reconnaître telle ou telle maladie. Il y avait énormément de connaissance à acquérir et j'avais déjà rempli un bon nombre de carnets de notes diverses et variées que je m'efforçais de relire régulièrement afin de ne rien oublier.

Ce jour-là, mon mentor effectué de simple visite de routine auprès de nombreux visiteurs, civils ou ninjas. Je me contentais d'observer depuis ma position, ou bien de prendre des notes quand cela était possible, mais je me faisais surtout, la plus discrète possible pour ne pas perturber ses entretiens qui avaient tous leur part de confidentialité.

Alors que je nettoyais quelques outils, Natsuki fit soudainement son apparition dans la pièce. Je le regardais, surprise de le voir ici avant de me tourner vers Rin attendant qu'il prenne la parole. Pour ma part, je pensais qu'il était peut-être mieux que je quitte la pièce afin de ne pas gêner mon sensei dans ce rendez vous.
Hors, je fus surprise de constater que Natsuki me demande de rester. Pour le coup, j'étais un peu prise au dépourvus et je ne savais pas trop quoi faire. Obéissant dans finalement, je me positionnais dans un coin de la pièce et j'écoutais ce qui allait se dire sans ouvrir la bouche.

Pour la suite, ce fut une véritable découverte que j'avais bien du mal à comprendre et assimiler correctement. Je ne comprenais pas vraiment de quoi il parlait, n'y même ce qui entraînait cela, mais voilà donc au final, l'origine, le fameux cancer de Natsuki.

Je restais toujours silencieuse, me faisant comme une ombre dans la pièce que personne ne pourrait remarquer, je me déplaçais cependant latéralement de façon à me retrouver derrière le médecin présent dans la pièce afin de pouvoir observer le dossier que lui avait remis le Nara tatoué. Ce dernier comportait une image qui représentait le corps de Natsuki mais … Différents… Transformé… Monstrueux. J'eus un léger frémissement à cette vision avant d'écouter la suite du discours. Les explications, les ressenties et surtout les pulsions. Je ne disais toujours rien et j'observais l'Akimichi prendre des notes. Je n'avais pas vraiment le droit de parler ou de prendre la parole, j'étais juste là pour observer et surtout, apprendre.
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Message(#) Sujet: Re: Secret médical Secret médical EmptyMer 18 Jan 2017 - 20:17

Même si Natsuki avait la réponse sur le bout des lèvres, il s'abstint de la donner immédiatement : il savait que la question de Rin s'intéressait moins à la réponse qu'au cheminement menant à celle-ci. Alors il demeura silencieux, et prit la peine d'y réfléchir pendant quelques instants.

« Vous savez Docteur, lorsque vous passez près d'une décennie à vivre dans l'obscurité, à ne plus rien ressentir de plaisant, à n'éprouver que la colère, la peur, l'envie de détruire, à mener une existence creuse se limitant à la lutte et à la survie, l'on fini par réfléchir différemment, à mener des réflexions tronquées, et à ne croire qu'en ce qu'il y a de pire. Surtout quand le monde et vos certitudes s'écroulent devant vous. Mon monde et mes certitudes se sont écroulées deux fois. Alors quand j'ai été au plus misérable de ma vie, quand j'ai comprit ce que j'étais, oui, j'ai pensé tout ceci. J'ai même baissé les bras, et cessé de lutter. Sans l'aide extérieure qui m'a soutenu ce jour là, je n'existerai plus aujourd'hui en tant que tel. »


Natsuki aurait alors disparu et son corps aurait reprit son fonctionnement, ses droits, ses objectifs.


« Avec le temps toutefois, avec un esprit plus claire, j'en suis venu à relativiser tout cela. Il est vrai que peu importe comment l'on regarde les choses, ma vie et mon identité se sont construites sur l'existence d'un autre – à quand bien même il était devenu un réceptacle vide. Mais... toute notre vie repose sur ce principe. Notre monde fonctionne sur ce principe. De la blaireau qui tue pour protéger ses petits à la lionne qui chasse pour nourrir les siens, et du shinobi qui sème la mort pour rester en vie à celui qui assassine pour assurer un monde en paix à la génération suivante, nous existons tous grâce aux cadavres d'autrui. Que ce soit en notre nom ou de notre main, nous avons tous des morts plus ou moins liés à notre survie. Mon droit d'exister, ma légitimité, mon identité, je les suis octroyer ainsi : en me battant, en luttant pour continuer de vivre en restant ce que je suis. J'ai mérité d'avoir ma place ici aujourd'hui. Et si dans le fond, je ne suis en réalité qu'un mensonge, j'ai su faire plier le cours des événements pour devenir une vérité. »


Les origines de sa naissance n'avaient plus vraiment d'importance pour lui : ce qui comptait, c'est ce qu'il était désormais. Mais ce qu'il était aujourd'hui n'effaçait pas pour autant ce qu'il fut avant. Cela ne lui faisait pas oublier ce qu'il avait commit, ce qu'il avait vécu, et la nature véritable de son corps. Et de cela, il en avait toujours honte, il le cachait encore, même si progressivement il en venait à s'accepter. Ses capacités qui le dégoûtaient jadis, qui se déployaient contre son gré et le faisaient sombrer dans la frénésie sanglante la plus totale, il en avait acquit la maîtrise, mais il lui faudra encore du temps pour les considérer comme siennes, et non comme les stigmates d'un fléau.


« Je ne me suis jamais sentit étranger à Konoha, ni même au '' monde des hommes ''. »
affirma Natsuki en affichant un sourire. « Et c'est probablement de là que me venait ma crainte d'être pointé du doigt et rejeté quand j'ai commencé à aller un peu mieux. Même si dans la finalité, je me suis isolé de presque tout moi-même. »

Ses interactions avec autrui, il les avait limité au strict minimum, et ne se résumaient qu'à des simulacres. Quel intérêt y avait-il à tisser des liens, lorsque la seule chose que l'on éprouvait au contact des gens était ce besoin lancinant de les sentir se briser sous ses doigts ?


« Dans la conscience collective, je suis vu comme adversaire redoutable, à tort ou à raison, mais ces dernières années, je n'ai jamais été autre chose qu'un colosse aux pieds d'argile, un vague épouvantail géant que l'on agitait pour faire peur, mais qui derrière l'illusion n'était rien de plus que du papier. Vous me considérez comme un pilier de Konoha, Docteur, et bien que ce ne soit pas entièrement vrai, ce n'est désormais plus totalement faux non plus. Depuis deux ans, depuis ma guérison et ma nomination au poste d'Assistant du Hokage, j’œuvre pour rattraper tous ces mensonges. Et je compte bien faire en sorte de ne pas vous donner tort. »
précisa-t-il non sans un certain optimisme.

Bien qu'il n'en donna pas l'air, les paroles de Rin lui ôtèrent un lourd poids des épaules. Comme si ce second pas franchit sur la route de l'acception de soi était l'un des plus difficiles, mais que désormais, s'il pouvait continuer sur cette lancée, la petite foulée qu'il démarrait depuis deux ans deviendra un sprint, l'élan le portant de plus en plus aisément.


« Nozomi a vraiment eu le nez fin en vous choisissant : votre question pertinente me montre que vous savez écouter. Il est vrai que dans le fond, c'est un cadeau sommes toutes relatif qu'elle vous a laissé. Vous avez comprit qu'il n'y avait plus grand chose à faire pour moi en tant que patient, vu que l'histoire de mon '' cancer '' est pour ainsi dire soldée. Alors en effet, pourquoi suis-je venu vous parler de tout cela ? Qu'est-ce que j'attends de vous ? »
reformula-t-il, un sourire à l'expression sereine sur les lèvres. « Simplement que vous soyez au courant de ma situation. »

C'était aussi simple que cela, ou presque.


« Je ne sais pas de quoi sera fait l'avenir, Docteur. Je ne sais pas ce que le destin me réserve, ni si ma nouvelle liberté est inconditionnelle, ou éphémère. Je ne vous cache pas que cela me fait peur. Lorsque l'on vit longtemps enfermé, et que l'on re-goûte enfin à la liberté, l'ivresse laisse très vite place à la terreur sourde de se la voir arracher. Cela fait maintenant deux ans que les pulsions meurtrières de ce corps se sont atténuées. Deux ans aussi que je n'ai plus eu de '' crise '', et ce même dans des situations qui étaient habituellement propices à me faire perdre le contrôle. Mais la rage est toujours là, au fond de moi. Et même si je suis en mesure de la contrôler – autant qu'il est vraiment possible de se maîtriser lorsque prit dans un accès furieux -, qui sait combien de temps cela durera ? Il est dit qu'un roi ne reste jamais très longtemps sur son trône... »


Natsuki faisait par de ses inquiétudes, mais gardait malgré tout un visage plutôt calme, compte tenu de la situation. Un calme qui se justifiait par la réaction de Rin à son récit.


« Je vous avouerai ne pas avoir très envie de disparaître »
lâcha-t-il en se frottant la nuque d'un air gêné. « Je me suis attaché à beaucoup de choses dans ce monde. Et comme la dernière personne à avoir pu m'assister n'est plus vraiment disponible, j'aimerai que vous soyez là, et que je puisse compter sur vous pour m'aider si l'avenir ne devait pas se montrer aussi radieux pour moi que je le souhaite. »

Le futur a toujours été incertain pour tous, c'est ce qui en fait une source de crainte autant que d'énergie. Mais s'il y avait une chose dont Natsuki était sûr, c'était qu'il ne cessera jamais de se battre pour garder sa place : il ne laissera personne la lui prendre, et encore moins lui-même.


« Et toi Leika, ma chère étudiante, que penses-tu de tout cela ? »
demanda-t-il en tournant un regard chargé de sympathie vers la jeune femme qui s'était faite silencieuse jusqu'à présent. « Tu n'es pas trop choquée d'apprendre ce que ton mentor est réellement ? »

Ce qu'il avait vécu, au final, quelle importance ? Les gens s'arrêtaient souvent sur la nature des choses et leur apparence, pas vraiment ce qu'elles étaient. Les Gogyou avaient payé cher ce qu'ils étaient, ils avaient souffert le regard des autres et le rejet pour les seuls actes de Makka et son armée. Et il n'en voudrait pas à Leika d'en faire de même, maintenant qu'elle le découvrait sous un nouveau jour. Mais même s'il ne lui tiendrait pas rigueur de fuir, il ne pouvait nier que cela le blesserait.

Le regard de la jeune femme sur lui comptait bien plus que celui de la plupart.
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Message(#) Sujet: Re: Secret médical Secret médical EmptySam 21 Jan 2017 - 20:33

Silencieux, le médecin écoutait l’ajout de son patient. Dix ans. C’est long, dix ans – et malgré tout ce qui pouvait être dit, pensé, su ou vu… Rin savait de quoi il retournait de cette errance. De ce moment précis où on arrive à la conclusion que rien ne va et rien n’ira, et qu’il n’y a pas d’autre solution que de se laisser mourir, de devenir une masse noire qui peut être emportée par les courants, noyées par marées, écrasées sous les décombres ou brulées par les volcans. Aucune catastrophe naturelle, aucun mal, aucun bien – tel un voile lancé sur la vie, couvrant intégralement cette dernière et filtrant efficacement la lumière jusqu’à ce que la seule solution restante soit la mort. Rin ne savait que trop bien ce qu’il était de ressentir ça. Chacun pour des raisons différentes, ils vivaient les mêmes périodes de dépression profonde et chacun à sa façon, ils étaient parvenus à en ressortir plus forts encore. Et c’était tant mieux que ce dernier accepte qu’il n’était pas qu’un mensonge, qu’il « plie le monde à sa réalité » comme le dirait une de ses connaissances. Oui, c’était exactement ce que chacun faisait, et il n’y avait pas de mots plus justes aux lèvres de l’Akimichi que ceux de son patient. Il avait un choix, et s’il considérait à titre personnel que c’était le bon, il n’avait guère le droit de juger ce dernier et l’affirmer comme vrai. Lorsqu’il agrémenta sur sa place dans le monde humain, Rin lui adressa un sourire franc et compatissant, tout en demeurant respectueux, puis il inspira profondément pour éviter de ne trop rougir à l’éloge qui lui était faite. Il n’était pas… Il secoua la tête pour taire ces pensées. Il adressa un sourire de plus au Nara.

« Vous pouvez compter sur moi, n’ayez crainte. J’ai beau avoir l’air d’un médecin parfois niais, je cache plus d’un tour dans mon sac. Je pourrais vous prescrire des neuroleptiques, éventuellement. »

Ilse tourna rapidement vers Leika, comme pour signer qu’il donnerait une petite explication sur la chose afin qu’elle ne soit prise de court si elle souhaitait prendre des notes.

« C’est des médicaments que l’on utilise dans certaines maladies psychiatriques pour… Assommer presque littéralement les gens qui seraient trop agités. Si je me doute que ça ne fera aucun effet sur vous, c’est seulement si vous voulez avoir de façon préventive une seringue à dose supra-maximale pour pouvoir avoir l’assurance, dans une éventualité fatale, que vous serez incapable de bouger, de faire quoi que ce soit. C’est bien sûr, uniquement si vous le voulez – et à l’évidence palliatif. »

C’était, médicalement parlant, le mieux qu’il pouvait faire. Il n’y avait rien de fou, ni même de dangereux chez un immortel – Rin ne le savait que trop bien, surtout qu’il n’avait aucune garantie de l’efficacité de son traitement sur l’entité décrite par le Bras Droit. Etait-ce une part de son corps qui usait de son métabolisme ? C’était une hypothèse plus que risquée à faire, compte-tenu de la modification essentielle apportée par le biais de l’immortalité que l’être conférait. Et si c’était une maigre assurance, quelque chose disait au médecin que son patient préférerait prendre les risques et la difficulté physique à assumer le médicament que le risque de tuer ou de se jeter en rage folle au sein du village entier. Il suffirait ensuite à Rin d’intervenir et le calmer, qu’importe les moyens : il ne craignait pas de mourir.

« Mais en dehors de ce scénario fataliste qui, bien que je me passerai volontiers de l’aborder nécessite de l’être, j’ose être optimiste. L’évolution que vous décrivez est tout ce qu’il y a de plus rassurant et qui sait ? Peut-être qu’un jour réussirez-vous à dompter ce qui sommeille en vous pour tout jamais. Il ne serait pas aberrant même que l’on fasse quelques séances de thérapie cognitive et comportementale pour voir les possibilités d’évolutions. »

Il se tourna vers la jeune femme comme pour la prévenir du regard qu’il donnerait une explication afin qu’elle ne soit prise de court si elle voulait prendre des notes, puis vers son patient.

« Il s’agit de séances où l’on évalue puis où l’on cherche à modifier les réactions et savoirs possédés par quelqu’un. Il ne s’agirait initialement que de la phase d’évaluation mais cela nous permettrait de dépister s’il y a des facteurs qui puissent vous fragiliser, de façon relative, et baisser votre seuil de résistance et tolérance. Ce n’est pas de grandes mesures, comme je vous l’ai déjà annoncé, mais elles pourraient vous permettre de vous connaître mieux. Une sorte d’éducation thérapeutique, même s’il n’y a rien de « maladie » chez vous. »

Il insista délicatement sur ce point, attendant de voir ce qui serait répondu à ses propositions. Une sorte de frustration délicate s’emparait de lui au fur et à mesure qu’il cherchait ce qu’il était possible de faire, mais Rin ne savait que trop bien que tout l’art actuellement était de ne pas en faire trop. Quelques assurances, quelques données supplémentaires plus pour le Nara que lui-même. Ce n’était pas quelque chose qu’il pouvait éradiquer ou changer – seulement quelque chose qu’il pouvait suivre et évaluer de temps en temps. Se donner les armes de gérer le pire, si ce n’était pas la chose la plus simple à envisager, restait encore la priorité principale de son côté.

« Il faudrait également que l’on vous examine, afin d’avoir des constantes de base et un examen clinique de référence pour mes mains afin que je puisse le comparer ultérieurement avec celui de mon Prédécesseur d’une part, mais que je me fasse une idée de votre santé par ailleurs. Leika… Enfin, si cela ne vous dérange pas bien sûr, je me suis dit qu’on pourrait commencer à apprendre l’examen clinique ? »
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Message(#) Sujet: Re: Secret médical Secret médical EmptyDim 22 Jan 2017 - 19:50

Un soupir, puis un regard. Le Nara tatoué, monstre nouvellement découvert s'adressa soudainement à moi, me prenant alors au dépourvue en me demandant ce que je pensais de tout cela. Ce que j'en pensais ? Je n'osais pas trop prendre la parole, nous étions après tout dans le cas de figure d'un examen médical, je ne savais pas trop si le personnel avait le droit de faire sa place ici. Je n'eus aucune réaction de Rin face à cette demande, alors, j'attendis quelques secondes, rassemblant mes esprits et m'approchant un peu du Nara. Je relevais alors le visage pour le regarder dans les yeux avant de parler d'une petite voix pour forcer un peu l'intimité de notre discussion :

"Ça serait complètement déplacé de ma part de te juger sur ce que tu étais alors que tu ne l'as pas fait pour moi …"

Je baissais les yeux et me raclais doucement la gorge avant de recommencer à parler :

"Ça me choque forcément, ça serait te mentir de dire que ce n'est pas le cas, mais je ne suis pas non plus apeuré par la situation. Ça fait deux ans maintenant que je te connais et tu ne m'as jamais fait de mal. Tu as toujours été une personne exemplaire pour moi donc, je continuerais à te considérer ainsi avec ou sans cette maladie…"

Je lui souriais sincèrement, puis voyant que Rin désirait reprendre le contrôle de cet examen, je me reculais, écoutant la suite de la conversation et de cette visite médicale. Je notais d'ailleurs plusieurs mots que je ne connaissais pas, mais le jeune médecin me fit signe qu'il m'en donnerait les explications plus tard. Parfait alors, je continuais d'observer en silence jusqu'à ce qu'il me propose de commencer à pratiquer l'examen clinique. Je rougis doucement à cette évocation et mon regard se porte sur le Nara tatoué, attendant son accord avant de m'avancer une nouvelle fois vers la table d'examen :

"Je vous écoute sensei. Que dois-je faire ?"

Je m'adressais à Rin cette fois-ci.
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Message(#) Sujet: Re: Secret médical Secret médical EmptyVen 27 Jan 2017 - 11:40

« Sans doute que je ne t'ai jamais donné de raison d'avoir peur de moi. »

L'écho de sa voix un peu triste laissait croire qu'elle avait plusieurs sens de compréhension. Néanmoins, il ne pouvait cacher qu'il ressentait aussi un immense soulagement devant les mots de Leika. L'acceptation de son étudiante pour ce qu'il était aujourd'hui – et ce qu'il avait été jadis – avait bien plus de poids pour lui que les paroles de Rin, qui pour le moment était davantage un inconnu qu'un ami proche. De la reconnaissance se lisait dans ses yeux, ainsi qu'une nouvelle force pour affronter le regard du monde sur sa véritable nature. Petit à petit, s'il pouvait continuer de compter sur des gens comme elle, comme Rin, comme Iji, comme Nozomi, et tous les autres dont il avait en projet de leur en faire part depuis un moment mais pas encore trouvé le temps et l'occasion pour, alors il parviendra à tirer définitivement un trait sur le cauchemar de sa vie, et en commencer une nouvelle, sans entrave ni casserole à tirer.


« Merci, Leika. »
dit-il avec reconnaissance.

Qu'y avait-il de plus à ajouter ? Ses yeux autrefois éteint de toute lueur de vie suffisaient pour tout exprimer. Et lorsque Leika reprit place, lui reporta son attention vers Rin, qui poursuivit.


« Les neuroleptiques ont un bon effet sur moi, ou devrais-je plutôt dire, ils font effet. Mais, plusieurs ont déjà été essayés par le passé, vous trouverez la liste des observations dans mon second dossier, et n'ont pas eu entièrement les résultats attendu. En résumé, à petite dose je m'affaiblissais, et cela me rendait incapable de lutter contre les pulsions de mon corps qui récupérait plus vite que mon esprit, et entrainait une crise. A forte dose, j'étais comme vous disiez '' assommé '', et effectivement, je restais calme, du moins jusqu'à ce que l'effet se dissipe partiellement : l'on retournait alors sur le schéma de la petite dose. Donc en soi, une bonne injection à porté de main pourrait tout au mieux permettre de décaler un accès de frénésie. »


Encore fallait-il réussir à la faire dans le feu de l'action.


« Mais comme je vous l'ai dit Docteur, les crises de violence, la soif de sang, le besoin inextinguible de massacre et de destruction, tout cela n'est plus arrivé depuis plus de deux ans. J'ai su m'affranchir de ce corps qui n'était pas le mien, pour ne faire désormais plus qu'un avec. Et sans cette lutte du quotidien, sans ce combat pour avoir les commandes, tout va beaucoup mieux, même si je sens au plus profond de moi que le brasier ne s'éteindra jamais vraiment. »
avoua-t-il en observant ses mains qu'une courte de vie de combat avait marqué. « Je reste toutefois confiant, et je comprends tout à fait qu'il est nécessaire d'envisager tous les scénarios, même le plus catastrophique. »

Surtout le plus catastrophique.


« Mais pour le moment, tout va bien. Le monde a retrouvé ses couleurs et sa vie à mes yeux, et tout ce que je peux espérer, c'est que cela continue. Donc dans le fond, vis-à-vis de ce que je vous disais Docteur, nous sommes surtout là aujourd'hui pour que vous soyez au courant de mon '' cancer '', et de où j'en suis par rapport à cela. »


Presque au bout. Presque au bout...


« Toutefois, je suis d'accord avec vous sur un point. C'est parce que je vais bien que c'est maintenant qu'il serait le plus intéressant d'étudier mon cas pour vous. Parce que vous ne me connaissez pas, et que nous avons tous deux besoin de baliser mon suivit d'un point de départ. Histoire de lancer des pistes, et d'être prêts si un jour... »


Il laissa sa phrase en suspend, préférant ne même pas y songer. Car la seule pensée de replonger, de revivre cet enfer, de ressentir à nouveau cette soif de meurtre, et de côtoyer ceux à qui il tenait le plus avec le seul désir de les frapper, de les briser, de les écorcher sous le hurlement de leur gorge étranglée, il en avait des sueurs froides. Et c'était sans doute ce qui le freinait le plus dans l'acceptation de ce qu'il était : il ne pouvait pas oublier.


« Leika est une brave femme. »
dit Natsuki lorsque Rin proposa à la Hayashi de débuter l'examen clinique. « Elle a parfois du mal à gérer son stress, et se laisse facilement intimider, mais elle a une personnalité bien trempée. Lorsqu'elle a une idée en tête, elle ne l'a pas ailleurs. Je ne vous cacherai pas non plus qu'elle nécessite d'avoir une certaine patience... » commença-t-il alors que sa phrase évoquait le début de sa carrière de shinobi. « … mais elle est tout à fait capable quand elle se donne les moyens de réussir. Si c'est elle qui est venu vous voir pour vous demander de la former, alors soyez assuré qu'elle ne vous fera pas défaut : tout ce que vous lui apprendrez, elle le retiendra. »

En fait, la seule chose qu'elle ne semblait pas retenir était parfois les rapports d'autorités vis-à-vis des règles. Et le regard que posa Natsuki sur Leika fit office d'avertissement tacite sur ce point.


« L'on commence tous en bas de quelque part, Leika. Et les départs ne sont jamais faciles. Alors vu la jeune kunoïchi accompli que tu es devenue aujourd'hui en ayant eu une aversion pour la profession, je ne peux qu'être persuadé qu'avec le réel désir d'apprendre les arts de la médecine que tu manifestes aujourd'hui, tu sauras devenir une médecin compétente. Si Nozomi a eu confiance en Rin pour lui confier mon dossier, alors moi aussi je crois en ses capacités pour te donner les moyens de tes ambitions. Je pense qu'il te l'a dit comme moi, ce ne sera pas toujours facile, il te faudra faire face à de nombreuses difficultés, il te faudra faire des sacrifices, mais tant que tu garderas cette motivation intacte, tant que tu te souviendras à quoi rime tous ces efforts que tu déploies, aucun mur ne saura t'arrêter. Aucun. »


Il posa une main sur son épaule et un sourire fier sur elle, puis se retourna et prit place sur la table d'auscultation après en avoir tiré la bande de papier pour le recouvrir. L'hôpital, rappelons-le, c'était un peu chez lui maintenant, avec sa chambre attitrée et sa carte de fidélité. Il ôta ensuite son haut pour révéler un torse aussi tatoué que le reste de son corps. Les larges traits bleu nuit au schéma similaire à ses bras arpentaient sa musculature sans excès, mais dont la forme bien dessinée de ses muscles trahissait un métier physique. Et fait observable alors qu'il se tenait prêt pour l'auscultation : il n'arborait aucune cicatrice sur le corps

Seulement un pendentif en forme de soleil autour du cou.
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Message(#) Sujet: Re: Secret médical Secret médical EmptyMer 22 Fév 2017 - 1:02

Le médecin s’empêcha de soupirer calmement devant les aveux de son patient. Voir le monde retrouver ses couleurs, pouvoir sourire de faon sincère et innocente, loin du cadre presque mécanique de ce qu’il arborait de plus en plus sous le biais de la fatigue et des responsabilités qui s’affilaient à son égard… Cela semblait être une sublime idylle qui ne lui était plus donnée pour nombre de recherches causées sur son propre corps. A quel prix avait-il choisit d’en arriver jusque-là ? Certaines rumeurs donnaient nombre de ses opposants comme personnes ayant pavés leurs routes de cadavres, tandis qu’il avait orné la sienne de ses bonnes intentions et de l’ardeur de sa science – et ne dit-on guère qu’un chemin de bonnes pensées est une route à sens unique jusqu’aux enfers ? Jamais. Jamais il ne s’était attendu à voir l’enfer venir le chercher sur terre tandis qu’il luttait progressivement contre la mort des autres comme contre la sienne. Et pourtant, il était là, aujourd’hui – rachitique parmi son clan, déprimé parmi les siens, incapable d’éprouver ce qui fait pourtant la caractéristique de son sang.

Secouant doucement la tête, il composa quelques mudras avant d’invoquer un stéthoscope, en plus de celui qu’il portant dans la poche de sa blouse. Adressant un sourire à son apprentie, il le lui tendit tout en lui indiquant d’un geste de la main de ne pas le placer encore sur ses oreilles.

« Il y a quatre étapes à un bon examen clinique, et combien même seraient-elles exécutées à la perfection, votre examen sera toujours inutile si vous n’avez pas vos propres hypothèses. L’interrogatoire est la première partie – comprendre la requête parfois implicite de son patient, rechercher l’évolution de ce qui lui arrive, les facteurs de risques de complications ou de non réponse aux traitements entrepris, mais aussi diverses comorbidités. On n’examine pas quelqu’un sans savoir exactement ce que l’on recherche, et c’est justement la discussion plus ou moins orientée avec le patient qui nous permet de savoir ça. »

Il adressa un sourire au Nara qui se retrouvait à écouter son petit cours par la force des choses, mais l’emplois du temps quelque peu chargé l’empêchait d’encadrer autant qu’il l’aurait voulu et avec tout l’attention donnée la jeune shinobi. C’était, en quelques sortes, sa façon de se racheter.

« Ensuite, il faut en premier lieu inspecter le patient. Examiner quelqu’un ce n’est pas seulement utiliser son stéthoscope pour le cœur ou les poumons. Il faut voir, comprendre, rechercher. Et pour le coup, je vous laisse faire ceci déjà : n’hésitez pas à utiliser vos propres mots si des notions te manquent, je vous les donnerai ensuite. Mais il s’agit d’une partie facilement ignorée et pouvant être cruciale. »

Une fois la description orale finie, il l’invita à s’approcher du Bras Droit du village.

« Trois choses ensuite. Palper, Percuter, Ausculter. C’est de la sémiologie générale et elle s’adapte franchement en fonction des parties du corps que l’on veut examiner : ausculter une hanche n’a aucun intérêt, tout comme palper le cœur. Pourtant, chaque système ou presque possède de quoi palper ou percuter quelqu’un – seule l’auscultation est plus réservée à tout ce qui touche aux systèmes digestifs, respiratoires et cardio-vasculaires. »

D’un geste de la main, Rin invita le Nara à s’installer confortablement sur la table d’examen, allongé, puis se tourna une fois de plus vers la jeune femme à qui il cherchait à transmettre son savoir.

« Avez-vous eu le temps de lire les livres que vous ai conseillé ? Si oui, pourquoi ne commenceriez-vous donc pas par me montrer comment vous rechercher les pouls distaux ? »

Et tandis qu’elle s’attelait à la tâche sous l’œil attentif du médecin, ce dernier en profita pour invoquer son ordonnancier et rédiger, à l’aide de ses sceaux, une ordonnance pour le Neuroleptique dont il était question auparavant.

« Voilà, je vous ai prescrit le traitement dont on a parlé. Si vous sentez avoir besoin de l’utiliser… N’hésitez pas. En espérant que vous n’en ayez jamais besoin. Quant aux séances d’éducation thérapeutique, avez-vous une préférence pour une date, un jour dans la semaine peut-être ? J’imagine que nos emplois du temps auront du mal à trouver compatibilité suffisante, mais je chercherai à m’arranger pour vous. »
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Secret médical Secret médical EmptyMer 22 Fév 2017 - 3:11

Le discours était plutôt bien rodé de la part du médecin et moi-même, en ayant pourtant parcouru les livres qu'il m'avait demandé de lire, j'avais un peu de mal à comprendre tout ce qu'il était en train de m'expliquer. Je faisais cependant bonne figure en l'écoutant du mieux que je pouvais et surtout en prenant en compte ses remarques, même si je ne pouvais pas vraiment les appliquer dans le cas présent, le Nara n'étant ici non pas pour que l'on soigne sa maladie (en soit c'était ça), mais plus pour un examen de routine et pour informer Rin de sa situation.
Il fit un signe à Natsuki pour que ce dernier s'installe sur la table d'examen et bien qu'un peu intimidée par le fait que ça soit mon tuteur, je m'approchais à mon tour de cette dernière, posant ainsi mes doigts sur le rebord du cuir avant de répondre à Rin :

"Oui, je les ai lus… Ils existent différents pouls distaux. La plus fréquemment utilisé est l'artère faciale !"

Je me déplaçais de façon à être au niveau de la tête de Natsuki, et je posais doucement mon index et mon majeur au niveau de la zone que je venais de désigner. Puis, obéissant à la question de Rin, je déplaçais alors mes doigts vers les tempes de l'homme que j'avais entre les mains pour indiquer d'autre point pour mesurer cela. Il y avait également un autre point au niveau du bras et deux sur les poignets.

Je me déplaçais par la suite vers le bas du corps de Natsuki pour indiquer les quatre autres points que je connaissais pour déterminer ce qu'il avait précédemment nommé comme le pouls distaux.

"Je me suis un peu entraîné, j'arrive à tous les ressentir, par contre, j'ai encore un peu du mal à calculer la fréquence cardiaque et à reconnaitre les irrégularités que l'on peu rencontrer. "

Je me posais alors quelques secondes de réflexions, me concentrant pendant que le médecin de la pièce remettait une ordonnance pour un traitement à Natsuki, pendant ce temps, j'essayais de calculer la fréquence de Natsuki. Hors cette dernière me semblait… Assez basse, ou peut être pas compte tenu de la condition physique de l'homme face à moi :

"Je mesure quarante-cinq battements minutes… Cela me paraît peu… J'ai sans doute du me tromper ?"

Je regardais Rin afin qu'il répondre à mes questions. Un pouls aussi bas n'était pas quelques choses de fréquent et ça, je le savais.
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Secret médical Secret médical EmptySam 25 Fév 2017 - 23:39

Sur la table d'examen, Natsuki se laissa ausculter par les petites mains de Leika, qui lui palpaient la viande sous les consignes et explications de Rin. Elle manquait encore d'assurance dans ses gestes, signe d'inexpérience, mais il voyait déjà que d'ici quelques années, quand elle sera devenu talentueuse, ils pourront rires de cette anecdote. Mais en attendant, il y avait l'inquiétude de sa jeune étudiante devant le résultat obtenu de sa fréquence cardiaque.

« Je peux le faire accélérer si tu veux, mais je ne pense pas que tu te sois trompée : les valeurs moyennes pour un shinobi et un civil sont loin d'être les mêmes. Et qui plus est, mon cas est un peu... particulier, pour ainsi dire. En plus d'avoir une excellente condition physique – essentiel pour notre profession – qui expliquerait mon rythme cardiaque bas, je suis aussi atteint de cardiomégalie. Autrement dit, mon cœur est anormalement gros. Difficile de dire si c'est naturel ou pathologique, mais après presque dix ans avec des pulsations tournant en permanence à plus de cent quarante battements / minute à cause du stress, je peux déjà m'estimer heureux d'être encore en vie. »


Après, bien qu'il partageait une anatomie très similaire avec celle d'un être humain, le corps qu'occupait Natsuki présentait quelques différences, et Nozomi n'avait pas été en mesure de dire si elle étaient raciales ou dû à sa vie de combat.


« Pour ce qui est des prises de sang, avec les ionogrammes, l'urée, la créatinine, les BNP tout cela... »
commença Natsuki en ramenant son regard sur Rin. « … Nozomi était parvenu à établir une certaine valeur de référence à partir de deux ans de résultats. Elle a renseigné les valeurs qui sont très différentes des moyennes '' normales '' pour un être humain sur la douzième page du dossier médical. »

Il se tut ensuite un instant, réfléchissant à la demande de son nouveau médecin traitant. Mentalement, il fouilla dans son emploi du temps, et donna quatre dates possible réparties sur trois semaines.


« C'est vous le médecin mais, je pense que deux ou trois séances suffiront, puisqu'elles vous serviront essentiellement à avoir une base de référence avec moi, c'est cela ? Je veux dire, pour le moment, je me sens merveilleusement bien, aussi je doute qu'il y ait quoi que ce soit à arranger dans mon humeur. Pour le moment en tout cas, et je souhaite que cela dure. »


Sauf indication contraire, puisque l'essentielle de la narration avait eu lieu, l'examen médical de Natsuki continua sur cette lancée, et s'acheva après un moment, où chacun pu poursuivre les activités qui ponctuaient sa journée.
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