À peine quelques dizaines de minutes s'écoulèrent entre le moment où deux hommes étaient partis du palais où le Taira, ou mon alter ego plus précisément, avait pris les reines du pays et entre le moment où j'allai les rejoindre sur la route qui les menaient à l'académie de médecine de feu ma Sensei. À peine étais-je donc arrivé avec eux que je leur tendis une missive cachetée par la chevalière du Taira tout en continuant de les escorter jusqu'au hall d'entrée de notre destination. Ce n'est seulement que là qu'ils ouvrirent finalement la lettre pour en lire le contenu et ne pouvant voir l'air qu'ils avaient sur leurs visages masqués...je dûs attendre leur réaction avant de savoir quelle allait-elle être...bien que je savais plus que trop bien ce cette missive comportait comme ordre.

Le Taira demande à ce que nous retournions immédiatement au baraquement militaire aussitôt que le corps sera pris en charge par un médecin compétent. Un exercice des troupes sera prévu en plus d'un agrandissement du régime des Junsa...on double les effectifs.

Bien, vous pouvez y aller alors...je m'occuperai d'attendre un médecin...

Sauf votre respect Taichou, nos ordres sont de rester jusqu'à l'arrivée de cette dite personne. Nous repartirons après...

Je comprends parfaitement...

Je ne pu alors qu'esquisser un maigre sourire en coin suite à cette affirmation du Junsa qui avait lu la lettre. Cela me confirmait simplement que les hommes de mon unité spécial étaient très disciplinés et n'échappaient pas aux ordres les plus simples. Cependant, d'être tout juste à côté d'eux et à leur insu avait quelque chose de comique malgré tout. Je retins donc simplement un petit ricanement tout en détournant le regard vers l'intérieur du bâtiment, où je croisai celui de la réceptionniste qui nous observait depuis un moment déjà. Voyant que son attention était déjà sur nous, je fis quelques pas en sa direction avec, en tête, l'idée d'accélérer les choses...mais aussi de jouer mes propres cartes sur un jeu que je menais déjà depuis que j'avais décidé de mettre fin au jours du Suzurane.

Bonjour mademoiselle... Samui Ketsuen,Taichou de l'Empire. Nous sommes envoyés directement du palais afin de laisser un médecin procéder à l'autopsie et le remplissage d'un rapport de décès pour cette victime de l'attaque. Il nous a été conseillé de demander à ce que Samui Awai, votre professeur de premier degré, procède à l'inspection. Pouvez-vous l'appeler et lui demander de venir de toute urgence je vous pris...

Une demande qui ne tarda pas à être remplie. Comprenant maintenant que ce que nous traînions sous les draps n'était rien d'autre qu'un macchabée, la réceptionniste se pressa d'appeler la professeur en question...qui n'était nulle autre qu'une proche cousine et en qui j'avais pleinement confiance pour remplir les documents qui lui seraient demandés. Il y avait longtemps que je ne l'avais vu, au point tel que je me demandais si elle allait de suite me reconnaître...puis je me rappelai que j'étais borgne et géant...et que même parmi un océan de têtes blanches aux yeux bleus, je restais facilement reconnaissable.

Lorsqu'enfin j'entendis le son si particulier de ses bottes à talons renforcés, je me tournai vers elle, ce brin de femme à l'allure sévère, mais que je savais être loin d'une mégère. À la simple vu de son cousin, ses sourcils naturellement froncés laissèrent place à un visage beaucoup plus chaleureux pendant que son sourire étincelant brillait de sa blancheur aussi éclatante que sa chevelure. Là, elle me salua proprement comme un militaire le ferait...mais sa bouille moqueuse me montrait bien qu'elle ne faisait que plaisanter. Enfin, après une accolade amicale, je sentis qu'elle se recula doucement...et que son sourire venait de s'effacer...elle venait de s'en rendre compte.

Ne faisant qu'un léger signe du doigt vers les Junsa qui déposèrent finalement le corps sur une civière, ils comprirent que leur devoir ici était accomplit et ils se soustrèrent rapidement de l'académie. Là, je pus enfin rabaisser mon gantelet de combat sous le niveau de mon épaule afin de laisser entre-voir la raison pour laquelle mon bras me lui avait pas sentit "humain" lors de notre accolade.

Oh...Ketsuen...je suis désolée...

Hehe...franchement Awai...ne le sois pas. Ce sont les horreurs de la guerre, je crois que tu es la mieux placée ici pour le savoir. Ce n'est pas la première fois que tu as à faire avec ce genre de chose. Puis...comme pour mon oeil...il m'en reste toujours un autre. Ça aurait pu être pire.

Oui...mais quand même...ça fait toujours un pincement au coeur. Alors, comment te portes-tu? Tu sais, je n'ai pas de tes nouvelles très souvent...hormis ce que l'on dit de toi ici et là. Tu commence à te faire connaître Monsieur Populaire hahaha.

Hehe...en effet...j'ai une certaine renommé maintenant. Cependant je suis venu pour quelque chose d'important Awai...qui relève autant d'un service que d'un devoir impérial. Allons dans une salle d'opération veux-tu? Nous devons examiner ce corps? Dis-je simplement en empoignant l'un des bords de la civière afin de la trainer jusqu'à notre prochaine destination.

Traversant les couloirs, j'en profitai donc pour donner quelques détails à ma cousine concernant l'attaque récente des Nukenin en expliquant qui était sous ces draps et pour quelles raisons. Bien entendu, jamais je ne fis mention de mon implication volontaire dans la mort du Suzurane, mais le passage avec le Taira lui fut tout de même dévoilé afin d'expliquer les blessures supplémentaires qu'il avait pu recevoir. Histoire qu'elle sache à quoi s'attendre exactement en relevant les tissus qui recouvrait le corps du défunt.

Lorsque nous retirâmes enfin les draps, elle examina d'abord le devant du corps en retirant tous les vêtements du Suzurane afin d'avoir un aperçu directe sur ses cicatrices...ainsi que ses blessures plus récentes. Là, à l'aide de pinces et de loupes, elle commença à observer les plaies encore ouverte tout en faisant sa propre analyse du corps.

Hmm...il a tellement de cicatrice qu'il est difficile de trouver lesquelles sont les plus récentes ou non. Hormis celle qui ont causées sa mort je veux dire. Hm...ces putains de Suzurane nous complique la vie même dans la mort...il faut le faire!

Enfin...je vois ici qu'il a été transpercé à multiples reprises et ce par de multiples projectiles qui ont causés toutes ces blessures simultanément. Un Jutsu offensif...il n'y a pas d'autres explications. Ce qui est étrange...c'est que le sang n'a pas coulé en dehors du corps...hormis peut-être directement sous le choc de l'impact. Quelque chose a coagulé le sang aussitôt que les projectiles ont été retiré...étrange... Observa-t'elle en posant sa loupe et les pinces au bord d'un des trous qui avait creusé sa poitrine.

Le Hyôton? Dis-je alors simplement en me basant sur le simple fait que le froid extrême causé par notre Kekei Genkai aurait pu geler les parois de la plaie et ainsi empêcher un saignement abondant de la victime. Bien que je savais que les blessures avaient été faites post-mortem...j'espérais que cette explication puisse expliquer le phénomène.

Hmm...oui...possible. Ce ne serait pas la première fois que la cause d'un décès me soit difficilement identifiable à cause de ce facteur. Mais...oh...attend...

Puis, pendant qu'elle soulevait la tête de Matomeru, elle glissa automatiquement ses doigts sur la réelle cause de son décès; le coup que lui avait porté Oniri à la nuque, que j'avais ensuite pris soin d'exploiter pour l'achever sans laisser de traces autre qu'une misérable pointe de fer dans la blessure.

Utilisant ses pinces, elle retira ce morceau pointu de la chaire afin de le laisser tomber dans un mélange d'eau et d'alcool afin d'y enlever le sang qui s'y était collé et sécher, et le pu aussi qui s'y était accumulé. Là...elle secoua le récipient dans lequel il était, puis le retira lorsqu'il fut enfin propre. En même temps, elle continua d'observer la plaie.

C'est quoi ça? Dis-je simplement d'une voix faussement incertaine, sachant très bien de quoi il s'agissait, mais préférant continuer le jeu que je menais.

Un morceau de fer...provenant probablement de l'arme qui lui a infligée cette blessure. Étrange...cette plaie aurait dû être mortelle...que s'est-il passé? Elle semble avoir été faite avant les autres...mais la peau ne s'est pas refermée.

Bien que je savais ce que je devais dire, mon coeur fit tout de même un tour avant d'accélérer. Je sentais que son rythme devenait effréné, mais je ne pouvais pas laisser de signes de stresse apparaître durant notre discussion. Ce fut alors à ce moment que je me retournai simplement vers l'évier pour me couler un grand verre d'eau à moi et Awai. Pendant que l'eau coulait, j'élevai simplement la voix pour continuer de parler sur un ton plus fort et assuré...et prendre une gorgée d'eau tout en tendant le verre à la médecin que je savais naïve malgré son intellect.

Pendant la défense des Triumvirs...*Gulp*...Une experte en sensorialité nous a prise au dépourvu. Après avoir assassiner Oge avec sa lance, elle est apparu derrière le Triumvir et a essayer de le tuer par derrière. C'était sans compter sur le pouvoir de la rage runique. Matomeru a ensuite décider de partir à sa poursuite...puis il a disparut avec elle.

Pour mieux réapparaître ce matin en essayant d'assassiner le gouverneur par intérim du pays. C'est lui qui l'a tué avec une technique Hyôton...en le transperçant de multiples grandes aiguilles de glaces et une autre technique qui avait refroidis l'air dans la salle. De là ma question à savoir si le Hyôton avait pu empêcher son sang de couler de ses plaies.

Ah...oui le hyôton pourrait donc expliquer les blessures avant. Dans ce cas alors...oui il serait possible qu'il aie survécu grâce au pouvoir de son clan...mais la perte de sang l'aurait entrainé dans la mort assurément. À moins qu'il ait été pris en charge. Avec des soins de base il aurait pu survivre c'est affirmatif. Cependant...sa plaie a mal cicatrisée...

Et...ça veut dire quoi?Dis-je en ne voyant pas trop où elle voulait en venir

Queeeee...je ne comprends pas pourquoi ça n'a jamais cicatrisé entre le moment de l'attaque et aujourd'hui. Surtout si, au final, il était peut-être de mèche avec l'attaquante comme tu semble vouloir le croire.

Affichant un air stupéfait, je plissai ensuite les paupières en un air de reproche. Bien que naïve...elle restait néanmoins perspicace face à mes intentions d'inculper Matomeru de Trahison et elle avait bien comprise cette partie de mes manigances. Il me faudrait donc me montrer très prudent à l'avenir et tenter de ne pas trop glisser sur cette pente glissante qui pourrait tout aussi bien me mener à ma perte. Je ne voulais pas impliquer une membre de ma famille directement dans mes plans...encore moins devoir lui demander de se taire et de trahir ses obligations envers le clan ou l'empire en lui demandant de se taire.

Heureusement...je n'eus rien à faire de la sorte ni rien à me préoccuper. Si elle voyait claire dans ma haine envers les Suzurane, elle semblait aussi y trouver une certaine logique dans la tournure des événements. Fictive pour ce que j'en savais...mais logique tout de même.

Je n'accuse personne Awai....

Oh s'il te plait Ketsuen...pas avec moi. Je sais à quel point tu es pro-impérialiste et que ça t'arrangerais de savoir que ce Suzurane n'était rien d'autre qu'un pion à la solde de l'ennemi. Et je pense aussi que c'est possible...alors calme ton petit orgueil.

Donc je ne suis pas si fou que ça de croire en une conspiration!

Écoute...ça c'est pas de mon domaine...les conspirations contre le pays, mais du tiens. Mais d'un point du strictement logique et médicale. Si elle voulait fuir, votre ennemi, elle n'a pas pu s'occuper du Suzurane longtemps. Elle lui a alors probablement fait qu'un simple bandage et une pression à la nuque pour stopper l'hémorragie. Ensuite...je peux voir que quelque chose s'est acharné dans sa plaie. Je soupçonne qu'il ait tenté d'enlever le morceau de fer par lui-même...cela devait le déranger. Cependant...il n'a pas été capable...ça expliquerait pourquoi la plaie était ouverte aujourd'hui. De toute façon, s'il l'enlevait il mourrait...inévitable. Le principe de la pointe de flèche...si tu l'enlève sans savoir quoi faire pour arrêter les saignements...tu crève.

Et donc...voyant qu'ils avaient merdé...et qu'il allait mourir d'une manière ou d'une autre...

Alors pourquoi pas un double attentat sur le Taira cette fois-ci pour ultimement mettre le gouvernement de Yuki et les Samui hors route. Cette déserteuse qui a attaqué...peut-être s'est-elle raliée un Suzurane en leur promettant de mettre fin au règne de Kakeshuou et de la suprématie des Samui. Ça expliquerait bien des choses...tu sais... Et ça expliquerait pourquoi Matomeru a été jusqu'au bout. Bref...si on suit la logique telle que tu me l'a présentée tout en s'accordant sur les fait médicaux que j'ai là.

Bien...merci Awai. Je te laisse remplir le rapport médical entourant les causes de sa mort selon ce qu'on a là. Je me charge du rapport militaire sur l'enquête entourant son décès.

Bien...je te livre ça en fin de journée au palais du triumvirat. Là...je dois y aller j'ai un cours qui commence. D'ailleurs...quels sont les ordres pour le corps?

Hmmm...enferme le moi dans un parchemin s'il te plait. Je dois encore savoir si on le livre aux Suzurane ou non...c'est délicat

Bien...prend soin de toi Ketsuen...

Puis, alors qu'elle utilisait ses compétences particulière dans l'art des sceaux afin d'enfermer le cadavre du Suzurane, je finis mon verre tout en lui donnant une dernière accolade. Il était temps pour moi de passer à une autre étape de ce plan: Me débarrasser du corps. Mais avant...mon devoir de Taira m'appelait à mobiliser mes nouvelles troupes qui constituerait l'escouade d'élite de la défense de Yuki no kuni. Je partis alors de la salle en fermant la lumière derrière nous et...dans mon sillage...sans même avoir à le faire moi même...mon sabre appela à lui le morceau qu'il lui manquait. Flottant dans les airs, quittant la solution dans laquelle il avait été placé...il retrouva discrètement son logis au centre de mon arme pendant que nous laissions la pièce vide derrière nous.