Une menace étonnante semble s'emparer des habitants d'un petit village côtier de l'île Bukoudan. Depuis quelques temps déjà, certaines disparitions inquiètent les vénérables à la tête de cette petite communauté. De ceux qui sont signalés, les seuls retrouvés ont...changés. Ils se comportent bizarrement. Ils semblent présenter une certaine retenue vis-à-vis de leurs proches et refusent de dire ce qui leur est arrivé. S'en souviennent-ils seulement ? Il serait donc préférable d'éluder le mystère pour permettre à ces braves gens de vivre en paix. Rendez-vous là bas pour faire le point avec les anciens du village qui seront vos contacts principaux une fois sur place.

___________

C’était là le premier déplacement du duo depuis que le Rokudaime Mizukage avait décrété que Yadokai devrait s’occuper personnellement de la formation de la samurai qu’il avait affronté sur les terrains d’entraînement : Natsumi Mairu. Désormais, Yadokai était considéré comme un Jûnin et donc de ce fait, il se devait conformément aux règles de Kiri, s’occuper et former une équipe composé de shinobis. Cependant, ou du moins pour le moment, le Ronin était contraint de s’occuper seulement de cette femme aux gros tétés, de la former aux arts du katana. La paperasse pour l’équipe devait donc être faite rapidement. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle il se trouvait dans le palais du Mizukage en cet instant. Le bureau administratif était plein de vieux, ça sentait d’ailleurs assez fort, mais il fallait les occuper ces bougres. Ayant déjà remplit la fiche, il eut alors un sourire aux lèvres en pensant au nom qu’il avait donné à cette équipe : Harakiri. Une célèbre tradition des samurais. Les traîtres ou ceux déclarer coupables d’un crime, plutôt que d’être exécutés par leurs semblables, préfèrent choisir l’option honorable : enfoncer son propre sabre dans son ventre, jusqu’à ce que mort s’en suivre.

« Attends, Yadokai, nous avons une mission de grande importance pour vous »

Se mit alors à dire le « ieuv » en tendant un parchemin de mission au samurai qui le ramassa d’une main et quittant la pièce. Dans les escaliers, il descendit alors tout en ouvrant le parchemin pour y lire l’ordre de mission inscrit sur celui-ci. Une histoire de disparition suivit d’un changement soudain des habitants d’une petite île de l’archipel de Kiri. Une ombre menaçante adjacente de ce mystère planait sur cette île et l’équipe Harakiri devait alors se rendre sur l’île afin de l’élucider. Il fallait donc partir de suite, cela faisait partie du marché qu’avait conclu le Rokudaime et le Ronin. Il aidait à la réalisation de la Douce alors que le Mizukage et l’ensemble des forces de Kiri s’engageaient à repousser les assauts des Tokugawa. Arrivant quelques minutes plus tard au domicile de Mairu, il se contentait de frapper quelques fois avant de décider de se cacher sur le côté. Un simple « BOUH » prononcé bien fort réussirait à lui faire peur. Après cette bonne blague, le samurai se mit alors à parler à miss gros tétés.

« Allez ma petite on va ranger ces tétés dans un soutien et on se dépêche allez hop hop hop on a pas le temps. Nous avons une mission importante pour le compte de Kiri et ce n’est pas la porte à côté non plus. Oh et j’ai une bonne nouvelle, j’ai officialisé notre équipe : bienvenue dans le duo Harakiri. »

Dit-il avec un grand sourire dissimulé sous son masque. Alors qu’il venait de remettre le parchemin de mission à la Natsumi, il joignait ses doigts en cercle pour former en cœur en faisant des aller-retour, comme s’il imitait son propre cœur battre, puis il envoyait des bisous avec ses mains. Tendresse et chocolat. Yadokai scrutait l’horizon dans une démarche pas très hétérosexuelle pendant que la Natsumi elle était en train de lire l’ordre de mission. Elle devait cependant faire assez vite, car les deux samurais devraient rapidement se mettre en route pour effectuer cette mission. Si effectivement une menace planait sur cette île, il fallait vite résoudre le problème : sans quoi le samurai aurait des problèmes avec sa hiérarchie, avec le nécromancien en soit. Même s’il ne le craignait pas, la rupture du contrat signifierait pour lui le retour à la survie, plus qu’à la vie.

Tout en feuilletant son livre sur l'anatomie humaine, Mairu surveillait Iyan - son panda nain - et Gouik - son suidé - s'amuser dans un coin de la pièce. Perché sur la tête du sanglier, le petit panda le faisait tourner en rond sa bien idiote de monture. L'intelligence d'Iyan l'étonnait toujours bien que cela fît plus de deux ans que l'animal bien singulier trainait avec elle.

Autrefois le panda nain avait été le partenaire d’une Dôbutsu qui avait perdu la vie en violant la frontière de Taiyô no Kuni, pays que servait à l’époque la Natsumi. Aujourd’hui Iyan était devenu un des deux fidèles compagnons animaliers de la jeune femme mais contrairement à son sanglier, le panda nain restait un vrai mystère pour sa nouvelle maitresse.

Pour la énième fois la samouraï se replongea dans ses études de l'anatomie humaine. Une occupation plus pour tuer le temps qu'effectuer par vraie passion. Après les études des plantes médicinales, elle s'attelait à comprendre le fonctionnement du corps humain dans la suite de son désir d'être capable de soigner un être. Seulement, c'était plus les points faibles d'un corps qui l'intriguait présentement. Lors de sa formation, d'abord en tant que kunoïchi ensuite pour devenir une samouraï, elle avait déjà assimilé pas mal des points vulnérables chez un humain. Les zones où il fallait viser avec telle ou telle arme ou frappe pour avoir tel ou tel effet mais elle apprenait qu'il existait encore des multitudes des endroits qu'on pouvait atteindre.

Ce fut une personne qui toqua à sa porte qui obligea la Natsumi à lever la tête de son bouquin cette fois-ci. Elle usa de sa capacité à capter les auras environnantes pour identifier l'importun. Sans se précipiter, elle délaissa ensuite son livre sur la table basse puis des pas modérés elle se dirigea vers la porte. Un "bouh" la fit sursauter légèrement bien qu'elle sût où s'était positionné Yadōkai ayant capté son aura.

La samouraï se retint l'envie de lui en coller une. D'une, parce que le ronin risquait de contre-attaquer alors que ce n'était vraiment pas le moment de déclencher une bagarre futile et de deux, parce qu'il était son senpai et que la jeune femme était du genre à respecter ceux qui étaient supposés lui transmettre leurs savoirs. Mairu se demanda pourtant si elle allait pouvoir garder son sang-froid bien longtemps. Yadōkai n'était pas méchant, du moins pas envers elle, mais il se comportait en vrai enfant irritant.

- Harakiri ? Tu comptes retrouver ton honneur en t'ôtant la vie plus tard ? ... Ma foi, c'est une idée plutôt brillante ! Fit la Natsumi tout en arrachant le parchemin de la main du Chevaucheur de licorne.

Sans guetter la réaction de son senpai face à ses propos provocateurs, la jeune femme parcourut la missive. C'était effectivement un ordre de mission. Pas sa première pour le compte de Kirigakure no Satô mais la première qu'elle allait effectuer avec Yadōkai et bien que ce dernier était un juunin de haut rang, Mairu avait un mauvais pressentiment. Pas qu'ils foireraient la mission mais elle avait une forte impression que quelque chose allait mal se passer mais elle n'arrivait pas identifier quoi exactement.

La Natsumi remit le parchemin à Yadōkai avant de tourner les talons pour aller chercher ses affaires. Elle laissa la porte ouverte sans pour autant inviter oralement son senpai à rentrer. Méfiants, Gouik et Iyan restèrent à l'écart se préparant à déguerpir si jamais l'humain louche se rapprochait. C'est que les animaux étaient capables de sentir la mort s'approcher même bien camouflée.

Mairu s'équipa de ses sabres avant de griffonner quelques mots à l'intention de Koema qui partageait son domicile. Elle lui demandait de s'occuper de ses animaux durant son absence. Par le passé, elle les amenait tout le temps avec elle mais à cette époque elle vagabondait toujours seule. Elle attrapa ensuite son bâton de combat avant d'aller cajoler vite fait ses petites bébêtes. Elle rejoignit ensuite Yadōkai.

- Je suis prête … senpai !

À ce moment-là, comprenant que sa maîtresse allait partir, Iyan bondit pour retomber entre la poitrine de la Natsumi. Endroit que l'animal prenait pour son nid. De deux doigts Mairu attrapa le petit animal par une de ses pattes supérieures.

- Tu ne viens pas ! Le panda nain fit une tête tout tristounette. C'est dangereux ! Et puis, tu dois surveiller Gouik !

En douceur Mairu déposa Iyan sur un mobilier avant de reporter de nouveau son attention à son senpai, s'apprêtant à le suivre …

Dommage, visiblement le coup monté particulièrement audacieux que Yadokai avait mit au point dans le but suprême d’effrayer celle qui était sous sa tutelle n’avait pas fonctionné. Ou du moins, pas autant qu’il l’aurait espéré. La jeune femme ne semblait pas du tout surprise de la présence de son sempai, elle avait donc réussi à capter ses émanations d’aura. Intelligente la jeune femme. A l’entente du nom qu’avait donné Yadokai à leur nouveau duo, la jeune femme s’offusqua rapidement en prétextant qu’Harakiri signifiait de se donner la mort. Il était vrai qu’à la base, c’était une tradition samurai qui permettait à un homme dont l’honneur était sali de le retrouver dans la mort en se suicidant. La pratique voulait qu’il s’enfonce son propre sabre dans le torse, comme s’il était mort au combat, et il retrouverait ainsi son honneur perdu de son vivant, dans la mort qui accompagnerait ce geste. Il n’y avait pas vraiment de raison particulière pour le Ronin de donner ce nom-là à ce duo. Il trouvait juste ça… marrant. Il se contentait donc de hausser excessivement les épaules avec un bruit de bouche signifiant son désintérêt de la question. « Tant que c’est drôle. » Finit-il par avouer, toujours dans l’excès et dans l’ironie.

Arrachant brusquement le parchemin de mission des mains du Samurai, celui-ci se mit à souffler sur sa main endolorie par le geste violent de la Natsumi, comme si le souffle pourrait apaiser sa douleur. Pendant ce temps, elle lisant le parchemin et deux étranges êtres sur pattes se battaient de l’autre côté dans la maison. C’était mignon tout ça. Mais malheureusement, Yadokai ne s’entendait pas réellement avec les animaux. Ou l’inverse plutôt. Il avait tellement de sang et tellement de calamité toutes plus horribles les unes que les autres sur les mains, qu’il dégageait une forte odeur de sang, perceptible que par les animaux. Ils se méfiaient généralement de notre protagoniste et restaient loin de lui. Après avoir lu le parchemin, la jeune femme le rendit à son sensei avant de partir pour se préparer. Profitant de l’avoir en main pour le relire une dernière, ils se mirent ensuite en route en direction des portes du village. Reprenant un ton sérieux qui ne lui convenait pas vraiment, mais malheureusement il n’avait parfois pas vraiment le choix, il se mit à parler de la mission à Mairu.

« Des disparitions inquiétantes se sont déroulés dans ce petit village. Et visiblement le plus inquiétant, ce ne sont pas les disparitions, mais l’état dans lequel ils retrouvent les disparus. Brutalement changés, que peut être la cause d’un tel changement ? Traumatisme ? Genjutsu ? Propagande ? Dit-il avant de marquer une courte pause. Ou peut-être qu’ils ont tous simplement perdu leurs couilles. Hahahaha ! Qu’en penses tu ? »

Non finalement, rester sérieux était trop compliqué pour lui. Il savait que cela irriterait la Natsumi. Notre protagoniste n’était pas comme tous les sensei qui existaient sur cette planète, il n’était pas diplomate, pas patient, pas responsable, pas sérieux, pas mature et encore moins protecteur. Yadokai aimait le jeux et le danger, ce qui n’était pas vraiment en adéquation avec le fait de prendre un jeune ou une simple personne sous sa responsabilité. Bien entendu, il ne laisserait pas Mairu seule aux mains de ses ennemis, il ne la laisserait pas mourir sans tenter de la sauver, mais elle ne devait pas s’attendre à un enseignement comme les autres. Elle allait en chier sévère et il fallait qu’elle le sache. Il reprit un autre ton extrêmement sérieux.

« Je ne t’ai prise sous mon aile que parce que Michiki me l’a demandé. Je ne sais pas ce qui se passe entre vous, mais tu fais bien d’être dans ses petits papiers. J’ai du coup fondé Harakiri, je suis ton sempai, et ton maître pour les temps à venir. Mais ne te méprends pas, je ne suis pas un maître comme les autres. Je suis irresponsable, terriblement drôle et aussi assez con pour ne pas suivre l’enseignement militaire commun. En me suivant, tu vas au devant de grands dangers, tu y laisseras peut-être la vie. Mais une chose est sûre : tu seras une guerrière sans peur. Est-ce que tu désires ? »

Sans réellement attendre de réponse de la part de Mairu, Yadokai s’arrêta près des portes avant de sortir deux sortes de capes couvrant tout le corps. Cette cape était profondément noire et portant une grande et large capuche. Il tendit l’une de ces capes à Mairu avant d’enfiler la sienne. Ils étaient tous les deux extrêmement voyants, surtout Yadokai avec sa tenue étrange. Lorsqu’il quittait Kiri ou partait en mission pour la brume, il enfilait toujours cette tenue pour passer plus inaperçu. Mairu devrait en faire de même. Le Samurai ajusta ses sabres afin qu’ils soient facilement accessibles malgré cette cape avant de continuer son chemin en compagnie de Mairu.

Avec attention, la Natsumi écouta son senpai. Le ronin lui mettait en garde sur le genre d'homme qu'il était mais tous ce que le Chevaucheur de licorne révélait, la samouraï les savaient déjà ; enfin elle les avait deviné plutôt pour être exacte. En effet, en une femme observatrice, Mairu arrivait assez aisément à deviner la personnalité de ses semblables en analysant avec attention ceux-ci, de leur comportement à leur façon de s'exprimer.

Il serait très prétentieux d'affirmer que cette aptitude - qui était à la portée de tous - permettait à la Natsumi de connaitre parfaitement un être mais son sens de l'observation innée et aiguisée au fil des années lui octroyait au moins la capacité de discerner les personnalités les plus marquantes d'une personne. L'apparence étant parfois trompeuse et les bons acteurs ne manquant pas, il arrivait donc à la samouraï d'être complètement ou partiellement à côté de la plaque mais en ce qui concernait son senpai, elle semblait avoir tout deviné juste. Il était irresponsable, n'en faisait qu'à sa tête, idiot … Le concerné lui-même les avait affirmés. Traits de caractère que même un enfant ayant fréquenté un minimum le ronin aurait pu deviner d'ailleurs tant l'homme à la combinaison rouge et noire ne cherchait pas à les cacher. Au contraire, il les affirmait sans retenue et certainement pas avec préméditation parce qu'il était lui-même et non pas en train de simuler.

Par contre, pour ce qui était de drôle, la jeune femme n'était pas tout à fait d'accord. Le Chevaucheur de licorne était effectivement un comique, un véritable clown mais tout le monde ne riait pas forcément des blagues d'un plaisantin. En tout cas, celles de son senpai éveillait en la samouraï une vive envie de l'assommer par un violent coup de poing dans le facies plutôt que l'envie de s'esclaffer. Chose qui pourrait très bien arriver d'ailleurs malgré le respect qu'elle accordait à cet homme qu'elle savait pouvoir lui apprendre beaucoup. Mais pour l'heure, elle arrivait à contenir sans mal l'irritation qui tendait à la ronger face au comportement de bouffon de celui auprès de qui elle allait désormais souvent être présente.

- Je sais ce qui m'attend en te suivant. C'est peut-être le Rokudaime qui a choisi de me mettre sous ton aile mais ce n'est pas une décision qu'il m'a imposée. C'est donc mon choix de te suivre et je ne te demande pas d'être tendre avec moi. Je sais que tu ne le seras pas pour avoir failli me tuer avec une attaque que je ne pouvais contrer mais je te le dis au cas où … J'ai horreur des sensei tendres ! Conclut la samouraï avec une pointe de rudesse alors que les deux protagonistes étaient sur le point de quitter définitivement le Village Caché de Kirigakure no Satô.

Après avoir observé un bref instant la cape que Yadōkai lui avait donnée, Mairu l'enfila.

- Une dernière chose … sensei ! Interpela la Natsumi alors que le Chevaucheur de licorne était sur le point d'ouvrir le chemin. Je compte sur toi pour faire de moi une guerrière mais en ce qui concerne la peur ne t'en soucie pas. Cela fait longtemps que ce sentiment m'a quitté !

La Natsumi n'était peut-être pas une guerrière aussi aguerrie que l'était son sensei mais la peur du danger ou de la mort l'avait désertée depuis belle lurette …