Bon, ça devrait marcher. Plus que la capa à brancher en parallèle et l'interrupteur, et puis on envoie la sauce.
"Katon : Jukkuboksu no jutsu !"Et sur cette phrase extrêmement japonaise, Sanda appuya sur l'interrupteur, fermant le circuit. Puis, apposant deux doigts sur le sceau d'activation, l'infusa de chakra. Le flux énergétique se manifesta sous la forme d'une diode brillant d'un rouge incandescent. Le dispositif marchait, pour la plus grande gloire de Suna et du Pays du Vent. Sanda tourna négligemment la tête vers un public ébahi.
"Saibogu Qualität." Suivi d'un tonnerre d'applaudissement. Enfin, si un tonnerre d'applaudissement par trois ou quatre personne tapant des mains en prétendant être intéressés. En tout cas, tout le monde dans le restaurant avait l'air plutôt content. Le jukebox remarchait, un petit plus dans un voisinage pas mal triste, et était, avec le fameux plat de takosu, les deux principales attraction du restaurant d'Abuderu. Sanda sentit la tape amicale sur son épaule avant de se retourner, reconnaissant alors la moustache familière de celui qu'on appelait l'Etranger.
"Merci d'avoir aidé avec le jukku boksu, fillette. Une pierre de plus dans ce grand édifice qu'est ce bon vieux village" fit-il.
de Suna.
"Tout naturel, mon oncle", fit respectueusement Yumeji, ne sachant quoi dire d'autre. Il n'était pas son oncle, mais il était Saibogu et vieux. Du coup, le respect était de mise, même s'il fallait avouer que le type était un peu chelou, avec ses manières de s'habiller et sa manière très bizarre de garçon vacher.
"Et comme promis les kheys, vos deux sirops de grenadine, sur la maison. Les takosu arrivent, mais faudra les payer. "Sirop de grenadine, boisson préférée des Saibogu. Ou, tout du moins, c'est quelque chose que l'on pourrait bien croire dans le quartier, au vu des habitudes de l'Etranger et de Yumeji, qui pourraient presque faire une cuite au diabolo grenadine. Mais Sanda adorait cette saloperie tout autant que l'étranger, qui ne venait ici d'ailleurs que pour boire ce sirop dégueulassement sucrée qu'Abuderu servait avec son repas. Le reste du repas se fit silencieusement, l'Etranger n'étant visibilement pas d'humeur.
Ce qui n'était pas vraiment normal.
"Quelque chose qui te tracasse ?"
"Tu lis dans mon coeur comme dans un bouquin, gamine."Il ne la regarde pas, fixant le vide devant lui, qui se manifestait sous la forme d'un papier peint jauni par les effluves de gras caressant l'établissement depuis tant d'années.
"On ne voit plus le Fumei depuis un moment. Semble avoir complètement disparu."
Fumei ? Sanda eut quelques instants de réflexion. Sans doute le cinglé à l'afro, habitué au Gurekku autant que l'Etranger. Mais qu'est-ce que ça pouvait lui faire ?
Mais avant que Sanda puisse poser sa question, le vieux Saibogu claqua la lanque.
"Alors, il avance, ton petit projet de derrière les fagots ?"
"L'armure ? Ou l'autre projet ?"L'Etranger se tourna, faisant paraître un sourire poli bien connu dans le coin.
"L'armure m'a l'air pas mal. Bonne qualité. J'aurais pas pu faire meilleur exosquelette de mon temps. Mais je parlais surtout de l'autre truc. Il faudra sans doute demander les autorisations."Sanda souffla du nez, légèrement amusée. "L'administration entière est au branle-bas de combat, et ils n'ont vraiment pas le temps de traiter ce genre de truc. Et puis, je pense vraiment que tout le monde s'en ficherait. C'est surtout pour m'amuser, hein." Elle soupira."Enfin bref. Mon oncle, je tenais à te donner ça. C'est le premier transistor que j'ai construit. J'en ai une trentaine d'autres, ça devrait arrondir mes fins de mois."
Il sourit derechef.
"Bonne fille, va. L'activation de l'antenne radio est pour quand ?""Pour maintenant," répondit-elle. Je termine le takosu, et j'y vais.
Enfin, terminer le takosu. Façon de parler, pensa-t-elle en voyant le behemoth gras sur le plateau.