A l'adresse du Nanadaime Kazekage, de la Hachidaime Hokage et du Nanadaime Raïkage,
Laissez-moi tout d'abord vous exprimer les respects qui vont sont dus à tous. Je me présente humblement à vous en qualité d'émetteur neutre. Je suis Yôgan Seito, Shuhan d'Itabei à Taki no Kuni. Mais mon pays d'origine n'importe que peu dans la démarche qui m'amène aujourd'hui à vous rencontrer par le biais de cette lettre que vous tenez entre les mains.
Je me propose dès à présent de vous exposer l'entreprise qui me pousse à vous contacter. J'ai conscience de la préciosité du temps, et sans doute le votre se fait-il encore plus rare que le mien. Voici donc ces explications. J'ai récemment entamé la construction d'un bâtiment que je veux d'envergure dans la ville qui est à ma charge, Itabei. Cet édifice, c'est une bibliothèque. J'ai l'ambition haute, certainement, d'en faire un symbole resplendissant de la culture et de la science du Shûkai, certes -mon sentiment patriotique me pousse à ne souhaiter que le meilleur pour mon pays-, mais aussi et surtout du Yuukan dans son intégralité.
Je pense très sincèrement qu'il est temps de nous affranchir de certaines limites et de faire front commun pour repousser certaines limites que notre société pourrait avoir atteintes. Si nous ne pouvons pas nous entendre lors d'entrevues qui se voudraient pacifiques, alors mettons au moins en commun nos savoirs. Si la politique et la diplomatie dont nous sommes capables ne nous permet pas d'apaiser les esprits, laissons leur chance à la culture et aux sciences. Elles sont des vertus trop souvent oubliées, et pourtant tellement fondamentales.
Vous ne savez cependant toujours rien quant à la nature de ma requête, puisque requête il y a. Comme je viens de l'exposer ci-dessus, je vise à l'union par la culture. Or, dans une bibliothèque, cela ne saurait se faire sans la présentation au public d'un vaste panel d'oeuvres, d'horizons et de points de vue différents. Vous me voyez sans doute venir, déjà.
Voici donc ma demande: avec la plus grande humilité, et avec toute la sincérité qu'il m'est possible d'exprimer à travers des mots, je vous invite à participer à ce projet en gratifiant cette bibliothèque ne serait-ce que de quelques ouvrages à votre disposition. Aidez-moi à faire de ce lieu un endroit privilégié de rencontre entre les peuples, où les tourments seraient laissés à la porte pour ne laisser entrer que les esprits prêts à s'ouvrir aux autres.
Si par certains d'entre vous cette lettre pourrait être prise pour de l'effronterie, sachez qu'il n'en n'est rien. Une copie de cette missive sera envoyée à l'Empereur, car mon devoir moral m'y oblige, mais cette initiative n'est en rien motivée par un ordre de sa part. Il s'agit simplement de l'espoir, utopique, peut être, d'un jeune Shuhan.
Sur ces mots, je me prépare à ranger ma plume et à vous laisser à vos préoccupations de grands dirigeants. Une dernière chose, cependant: que les sentiments, bons ou mauvais, à l'égard du Shûkai n'altèrent pas votre jugement. Je l'ai dit et le répète, il ne s'agit que de ma demande à moi, Yôgan Seito, Shuhan de la ville d'Itabei. Et si le Shûkai est ma terre d'adoption, le Yuukan reste mon pays d'origine.