La mission secrète à Kaze no Kuni était depuis plusieurs jours derrière le Chef du clan Rakuzan. Il avait passé quelques heures à l'hôpital histoire de faire soigner ses blessures faites par les flèches d'une Kazejin et s'était immédiatement replongé dans les dossiers bouillants qui nécessitaient d'être traités dans les plus brefs délais.
La majorité concernait l'ANBU, la mission n'avait pas rencontré le succès désirait et Konoha allait devoir retomber sur ses pattes afin d'organiser de nouvelles opérations. Deuxièmement, Satochi souhaitant clarifier la situation du clan Rakuzan au sein de Konoha. Les événements avaient fait que les lointains parents de la famille du Rakuzan avaient été conduits au village de la feuille par Kurokami ou plutôt Yôgan Yusei. Un rapprochement devait être envisageable d'autant plus que le Chef de l'ANBU avait eu l'occasion de développer des liens cordiaux avec le Yôgan.

Mais pour l'heure, Satochi avait d'autre plan en tête et c'est à l'académie que son idée allait prendre racine. S'habillant d'un kimono noir très traditionnel, il quitta le quartier Rakuzan et fit route vers l'Académie de Konoha. Sur le chemin, il prit le temps d'analyser ce qu'il s'y déroulait. Les gens étaient heureux de vivre, les commerces tournaient bien, bref, Konoha était en paix. Cette paix devait être impérativement préservée et c'est dans ce but que le Chef de l'ANBU avait décidé de rendre visite au nouveau Directeur de l'Académie, Hayashi Kihran.
Dans le cour de récréation, les jeunes apprentis shinobi s'adonnaient à des jeux réalistes où chacun incarnait son propre nindô. Un brin nostalgique, le Jônin ne s'attarda cependant pas sur ce charmant tableau et pénétra à l'intérieur de l'établissement.
Sato' se dirigea donc vers la réception. Une jeune femme s'y trouvait et l’accueillit avec respect.

- Bonjour, que puis-je faire pour vous ?
- Bonjour, je souhaite m'entretenir avec le Directeur. Pouvez-vous l'avertir de ma présence ? Dites-lui que Rakuzan Satochi souhaite lui parler.
- Très bien Rakuzan-sama, je m'en occupe tout de suite.

Satochi n'avait pas trouvé utile d'évoquer la raison de sa présence. Son nom devrait suffire. Après tout, le Chef de l'ANBU se déplaçant en personne était un fait suffisamment exclusif pour éveiller un quelconque intérêt.

Quelques minutes plus tard, alors qu'il s'était retiré de la salle de réception, Satochi fut avertit qu'il pouvait y aller.
Durant son ascension jusqu'au troisième étage, il se rappela les moments qu'il avait passé entre ses murs durant plusieurs années.
Puis il finit par se retrouver face à la porte du bureau du Directeur de l'Académie. Sans la moindre hésitation, il toqua et attendit qu'on l'invite à entrer. Une fois fait, il pénétra dans le bureau de l'Hayashi et présenta ses salutations.

- Monsieur le Directeur dit-il en baissant le buste. Merci de me recevoir ainsi à l'improviste.

Feat:

Satochi venait tout juste de d'entrer dans le bureau du Directeur Général de l'Académie lorsqu'il s'inclina poliment devant le rouquin.
Il faisait enfin la rencontre du fameux Hayashi Kihran, dont il avait tant entendu parler. Très courtois, ce dernier invita le Rakuzan à se mettre à l'aise tout en lui proposant une tasse de café.
Loin d'être un fan de cette substance liquide amère, le Jônin accepta néanmoins, la pause-café était généralement un moment de détente où fleurissait parfois des idées intéressantes. Le brun allait donc aujourd'hui faire confiance à cette intuition qui lui disait de prendre un café et de s'asseoir tranquillement au fond du fauteuil indiqué par l'Hayashi.

- C'est un plaisir partagé rétorqua-t-il. J’accepterai volontiers...

Dans un silence de marbre, il observa le Directeur installé face à lui pendant que la secrétaire de ce dernier s'attelait à répondre au souhait formulé par le Chef de l'ANBU.
Lorsqu'il reçu sa tasse, il ne la porta pas immédiatement à la bouche. Pourtant adepte des affinités torrides, le Rakuzan n'était pas fan d'une langue brûlée stupidement. C'est pourquoi il déposa la tasse devant lui tout en remerciant la secrétaire.

- Merci beaucoup dit-il en souriant.

La secrétaire fut ensuite remerciée, et les deux hommes se retrouvèrent finalement seuls.
Les choses allaient donc pouvoir commencer, et en tant qu'invité, c'était à Satochi qu'il incombait de commencer.

- En tant que Jônin Instructeur de Konoha depuis plusieurs années à présent, j'ai toujours eu à cœur de protéger mes jeunes disciples ainsi que mes frères de Konoha, dit-il en guise d'introduction. C'est un sentiment encore plus fort et d'autant plus vrai aujourd'hui puisque je suis à la tête de l'ANBU.
Au jour d'aujourd'hui, nous agissons dans le but de préserver Konoha, mais également tout les Pays ralliés à notre cause. Ame no Kuni, Hi no Kuni bien évidemment ainsi que Nami, le dernier en date à avoir rejoint notre cercle.

Satochi avait rarement aussi bien démarré un discours, néanmoins, il pariait fortement sur le fait que l'Hayashi n'aurait peut-être pas immédiatement compris le rôle que ce dernier avait à jouer dans toutes les énumérations faites par le brun. Satochi continua donc son monologue afin de soulager le Directeur de l'Académie de toute cette curiosité.

- Un cercle qui aujourd'hui, demeure en paix. Il suffit de descendre dans les rues du village et observer pour prendre conscience de la stabilité de Konoha. Notre stabilité est notre force, mais cette dernière pourrait bien être perturbée par la guerre en cours qui apportera irrémédiablement son lot de victime. C'est pourquoi il est nécessaire d'anticiper ces événements tragiques afin que le village puisse prospérer même si nous venions à tomber au combat.

S'arrêtant brusquement, il laissa à l'Hayashi le temps d'assimiler tout ce qu'il venait d'annoncer. Puis il recommença.

- J'ai longtemps cherché un moyen, mais il se trouve qu'il n'en existe pas des milliers... Le renouvellement... Voilà notre solution. Toute perte doit pouvoir mener à un gain afin que les balances s’équilibrent.
Et ce renouvellement se trouve dans les futures générations de shinobis dont vous êtes responsable aujourd'hui.

Une pause significative, afin de laisser les questions affluer dans la tête de son interlocuteur.

- Je suis venu aujourd'hui, vous proposer un étroit partenariat entre nos deux institutions qui dans le fond même si elles ne s'adressent pas aux mêmes personnes, œuvrent dans un but commun. Konoha.

Conscient d'avoir énormément parlé, il s'arrêta là afin de constater de la réaction de l'Hayashi, s'embarquer dans d'interminables explications du système qu'il avait soigneusement imaginé ne rimerait à rien si le Directeur était contre le fait de lier l'Académie à l'Unité spéciale du village.
Le brun en saurait très certainement plus d'ici qui suivraient, mais pour l'heure, il décida d'arrêter.

Satochi s'était attendu à une réaction sceptique venant de la part du Directeur de l'Académie des Shinobis de Konoha.
D'un autre côté, le brun n'avait pas été clair avec ses intentions dès le départ, ce qui laissait bien évidemment de la place pour des interrogations légitimes chez son interlocuteur.
Ce dernier semblant ne pas trop saisir la profondeur du terme "partenariat" donna au Rakuzan la possibilité de clairement s'expliquer sur son désir de lier l'ANBU, et l'Académie.

Le Chef de l'ANBU s'apprêtait à apporter des éléments supplémentaires lorsque Kihran lui coupa l'herbe sous le pied en lui exposant clairement ce qu'il désirait savoir avec un air défiant presque la méfiance.
Le Jônin s'attarda donc à lui répondre sur-le-champ.

- Je vous l'ai déjà dit... Former les jeunes pousses aux épreuves qu'ils vivront dans le futur. Vous possédez les clefs de cette formation plus "théorique" dans l'institution que vous diriger, je possède la formation réservée au ninja d'élite œuvrant sur le terrain.

Il marqua une pause. Analysant ce qu'il venait d'annoncer. Cela pouvait sembler un peu hautain de caractériser la formation de l'ANBU comme étant une formation d'élite. Pourtant, c'était bien le cas, et la formation au sein de l'Unité spéciale était bien plus périlleuse que l'apprentissage des fondamentaux au sein de l'Académie.
Satochi devait néanmoins expliquer son point de vue sur cette différence afin d'éviter de braquer l'esprit du Directeur.

- Ne voyez pas ici, une manière de critiquer l'enseignement effectué dans votre établissent, les fondamentaux sont essentiels. Mais dans l'ANBU, l'apprentissage est bien plus accès sur le terrain et le dépassement de ses forces.
C'est ce côté là d'apprentissage que je souhaite proposer à vos jeunes étudiants.

Il s'arrêta une nouvelle fois, l'air songeur. Il avait bien une idée de comment injecter cela dans le système actuel, mais il désirait bien calculer ses paroles.

- Cela pourrait se matérialiser par des séances d'entraînement pour tous encadrées par des membres de l'ANBU, avec pour thème principaux des missions scénarisées afin de captiver leurs attentions et des combats entre camarades pour booster leurs esprits compétitifs. Avec une récurrence plus ou moins élevés en fonction de l'âge et du niveau des étudiants.
Je pourrais également proposer des stages de fin de cycle pour les plus âgés et les plus doués, le tout ayant également pour but de me donner la possibilité de dénicher de grands espoirs susceptibles de rejoindre l'Unité spéciale une fois les compétences requises obtenues...

Cette explication était exhaustive et venait simplement de l'esprit du Rakuzan, mais Kihran aurait tout naturellement droit d'ajouter, de retirer ou d'accepter tels quels les points exposés, et c'était un point que Satochi souhaitait clarifier.

- Vous aurez bien entendu un droit de regard sur tout, vous pourrez participer à l'élaboration des entraînements, y assister et accepter ou pas qu'un étudiant participe à ce programme spécifique, après tout, ils sont vos étudiants, l'ANBU n'est qu'un intervenant "externe" visant à leur offrir s'ils en ont les capacités un tremplin vers des niveaux plus élevés.

Le Chef de l'ANBU trouvait ce partenariat très intéressant et positif pour tous. L'Académie pouvait bénéficier d'une aide extérieure pour aider leur enseignement à former les étudiants sur l'art d'exercer sur le terrain, l'ANBU pouvait avoir un regard précis sur de potentielles recrues et les étudiants se voyaient offrir une formation élitiste et complète afin de les préparer aux horreurs extérieures.
Kihran était cependant celui qui avait les cartes en main pour mener à bien ce projet.

La rumeur enflait lentement. Des mois durant, Konoha n’avait pas vu l’ombre d’un examen, et voilà que l’Académie préparait celui des futurs potentiels Chûnin, alors que le Palais organisait celui des futurs Jônins. Une légère clameur s’installait dans le village : ce genre d’évènements était toujours prétexte au spectacle et au rassemblement, car malgré l’étendue des puissances shinobi exposées, on savait qu’au fond, ce n’était pas réel. Et puis, avec les expéditions contre le Kaiho-Sha, le drame de Suna au dernier examen, les guerres en cours mais aussi à venir, retrouver un peu de sérénité et de routine était nécessaire. Pas que pour les shinobis, qui, au fond, savaient qu’ils étaient engagés dans un métier militaire difficile et prenant, mais aussi pour les simples civils qui se retrouvaient embrigadés dans des tensions qui ne les concernaient pas spécialement.

Kihran gérait l’examen des Chûnins, et j’étais persuadée qu’il s’en sortirait à merveille : si j’ai réussi à m’en sortir, à l’époque, pour autant de Genins, nul doute qu’il réussirait à merveille pour dix fois moins. Puis, il n’avait pas été nommé directeur de l’Académie juste parce qu’il était un de mes proches et que ma Purge m’avait poussée à mettre des gens de confiance aux postes clés du village. Non, j’étais sans doute devenu orgueilleuse, mais pas complètement folle. Je connaissais Kihran depuis très longtemps, et je savais qu’il était parfait pour ce poste. Et les réformes académiques et le niveau général des shinobis des nouvelles générations qui a drastiquement augmenté me permet de le dire : j’ai fait le bon choix.

Moi, je m’occupais de celui des Jônins : moins de monde, mais plus de rigueur, plus de difficultés et donc autant de préparation pour un examen qui comptait deux fois moins de participants. Et cela faisait plusieurs jours que j’avais repris les mêmes travaux que ce que je faisais lorsque j’étais « assistante » : recueil de données, analyse du terrain, contacts d’urgence, mise en place de plan de mise en sécurité en cas de soucis. Moins de personnes, moins loin, toutes des têtes connues : au fond, je naviguais en terrain connu. Mais la sécurité passait avant tout.

Le dernier dossier fut conclu. Emportant la pile de dossier, Ahiko sur mes talons, je me dirigeai vers l’Académie : le directeur du département de formation garderait le tout et s’occuperait des derniers préparatifs, n’étant pas la plus à même de faire ce genre de « formalité » alors que des tas de dossiers étaient en attente. Passant quelques minutes avec ledit directeur de la formation, je décidai ensuite de passer saluer Kihran : nos responsabilités nous avaient un peu éloigné, et les seules fois où l’on se voyait, ce n’était que pures formalités et réunions de hautes instances. Ignorant à moitié la secrétaire qui m’annonçait qu’il était occupé, mais qui n’osait pas vraiment s’opposer à moi, je frappai deux fois à la porte puis entrai dans le bureau… pour y retrouver Kihran évidemment, mais aussi Satochi.

- Oh… Désolée de vous déranger… Je… Je venais juste te saluer, et te dire que j’ai déposé les dossiers d’examen Jônin au directeur de formation. Satochi… Vous recevrez sans doute une convocation sous peu à ce sujet. J’espère pouvoir compter sur vous.

Avec un léger sourire, je tournai les talons et sortis de l’Académie en direction du palais. Une fois de plus, l’examen allait juger les compétences des futurs Jônins : la force, la puissance, la réflexion, la prestance, l’adaptabilité, la loyauté… Tout était prévu pour que les Jônins de demain le méritent et représentent Konoha de la meilleure des manières…

Le Directeur de l’Académie sembla interpellé par l’idée de mettre en place une formation ANBU en guise de partenariat entre l’Académie du village et l’Unité Spéciale.
À vrai dire, l’Hayashi trouva l’idée intéressante, mais sembla perdu dans ses pensées.
Était-ce une simple réflexion ? Ou bien préparait-il une liste de choses à revoir au sujet de la proposition formulée par le Chef de l’ANBU ?

Première recommandation : Réserver les cours hebdomadaires aux seuls étudiants de dernière année. Étant les plus proches de la vie de shinobi, ils étaient donc les principaux intéressés par ce programme. Satochi comprenait bien le point de vue de Kihran. Même s’il pensait de son côté que l’âge importait peu et que tout réflexe était bon à prendre. Après tout, le village pouvait être attaqué à tout moment et un simple réflexe pouvait suffire à laisser le temps aux hauts-gradés de prendre les choses en main.

Enfin, après avoir accepté l’idée de stage, Kihran souhaitait que les ANBU formateurs n’oublient pas que les Académiciens étaient encore que des enfants. Et qu’il ne fallait pas leur faire perdre espoir à leur âge.
Satochi n’était pas assez bête pour les tourmenter, mais une chose était certaine. Ils ne seraient pas non plus bichonnés.
D’un autre côté, le brun repensa rapidement à son enfance. Il avait passé les huit premières années de sa vie dans les camps de sécurité déployés lors de la Grande Guerre clanique. Cette enfance était beaucoup moins rose que celle que connaissaient les jeunes aujourd’hui et pourtant aussi loin qu’il s’en souvienne, il n’avait jamais cédé ou même renoncé.

En revanche à la mort de son père, six années après la construction du village, six années durant lesquelles il avait vécu une vie similaire aux jeunes d’aujourd’hui, il s’était effondré et avait manqué de peu de renoncer à être un shinobi.
La paix était une bonne chose, mais elle avait aussi l’habitude d’attendrir les cœurs.
Au cours de ces cours Satochi entendait bien raisonner cet effet, histoire de préparer les Aspirants à d’éventuels chaos.

- J’ai bien pris note de vos remarques et recommandations. Je m’engage à les respecter. Les ANBU formateur seront triés sur le volet, j’en ferais sans doute également partie lorsque mon emploi du temps me le permettra. N’ayez donc aucune crainte.

L’Hayashi accepta alors la signature de ce partenariat et proposa sans tarder un nouveau rendez-vous afin de fixer les horaires et les programmes de cette étonnante association. Sato’ reçu un exemplaire du programme de l’Académie, ça allait lui permettre d’imaginer des entraînements spécifiques qu’il présenterait plus tard au Directeur de l’Académie.

Satochi pensait avoir fait le tour, et s’apprêtait donc à partie lorsque la porte du bureau s’ouvrit et laissa apparaître Mizuki.
Son passage fut bref. L’examen Jônin approchait, et elle venait simplement informer Kihran qu’elle avait déposé les dossiers au Directeur de formation.
Elle annonça également au brun qu’il serait prochainement contacté à ce sujet prochainement.

- Comptez sur moi répondit-il simplement.

L’Aburame avait ensuite quitté la pièce telle une fleur. Satochi recentra alors son attention sur son principal interlocuteur.

- Bien, il me semble que nous avons fait le tour, je vais me pencher sur ce programme et essayer d’en ressortir des thèmes à aborder. On avisera ensuite lors de notre prochain entretien. Encore merci de m’avoir reçu, et à bientôt.

Satochi se leva donc et salua respectueusement Kihran avant de se retourner vers la sortie. Le Chef de l’ANBU était satisfait de cet entretien, et n’avait qu’une hâte. Rentrer au bureau pour s’occuper de ce projet.

The end: