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 Je regardais son souffle [Solo]

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Nukenin
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Message(#) Sujet: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyJeu 25 Aoû 2016 - 15:02

Background de Snow Partie 1 : Vers le monde Shinobi




  • L'Histoire d'un civil qui sera dressé à la guerre par une des plus dangereuses organisations Nukenin de son époque. Snow est un simple adolescent qui sera conduit a quitté son domaine pour participer aux plus terribles moments qu'eut connus le monde Shinobi jusqu'à devenir un Samouraï en quête de sa propre existence. Entre ces deux simples moments, l'homme qui avait le regard d'un civil, tendre et innocent va se métamorphoser et radicalement changer sa façon de voir le monde. Les épreuves qui l'attendent, certaines très pénibles en feront,... Snow, celui qui cherche à ne jamais haïr, malgré que le destin l'y pousse fortement...



Attention, certaines scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes.

Note : Le "SNH." est un carnet que tient Snow depuis qu'il est en contact avec les Shinobis. Il y note tout ce qu'il souhaite. Les Shinobis ont parfois ri de Snow en disant que c'était un carnet de commandement et le citant comme tel. Il est prononcé Snhèch par Snow et les Shinobis qui connaissent ce carnet.

Chapitre - Je regardais son Souffle. Partie 1

"Pourvu que ma conscience ne me fasse pas de reproches, je suis prêt à subir la volonté de la fortune "
Dante

"Tout se passe comme si un être indécis et flou, qu'on pourra appeler, comme on voudra, homme ou surhomme, avait cherché à se réaliser"
Henri Bergson


SNH. Shinobi no Hattan

Vieux chant Shinobi...

Ce temps-là
Des forêts et des prés
Non loin des longs rivages oubliés
De l’aube voilée, elle est allée
En quête de l’Homme
Lumière enchantée
Les cimes frémissaient
Larme d’éther
Les pousses s’élevaient en brisant l’hiver
Donne le feu
Aime nos alleux
Flamboie les armes
Vaincu la misère.

SNH. Shinobi no Hattan




Année 2 - Hiver - Premier temps du règne des Ombres.

Snow


Dans le nord deux bûcherons étaient à la tache, l'un et l'autre claquaient leur hache sur un arbre pourtant bien robuste. Braillements et essoufflements se suivaient de cette façon durant cette belle matinée.
Le Nord, un jour prochain qui sera titré Iwa, Iwakagure no Sato. Avant, nommé Shûkaï. Mais les gens d'ici l'appellent Tsuchi no Kuni.
Notre pays n'était alors qu'une très vaste terre, bien plus grande que les pays de l'Est, ou de celui de la foudre, et peut-être aussi grand que Hi no Kuni. Cependant dépourvu de chef et en conflit interne permanent entre les seigneurs, sauf pour ce qui est de l'au-delà du mont Gephel. Heureusement l'extrême nord coupé par la montagne et son commerce florissant le protégeait des guerres du monde Shinobi.


J'étais l'un de ces bûcherons qui claquaient sa hache. Je bûchais pour le compte d'un certain seigneur de Paudrisseaux, mais qu'importe, avec les seigneurs, ils payaient et nous trimions. Nous approchions midi quand nous avons finalement décidé de nous poser pour casser une croûte. La forêt qui nous logeait n'était qu'à quelques pas de la limite ouest du pays, là où aucun ne se rendait jamais. Je mangeais ma viande quand je sentis soudain un effroi. Je dressais les épaules et sentis mon échine piquer mon corps jusqu'au frisson. Je lâchais ma viande en interpellait tout de suite mon compagnon.

- T'a sentit ça ?
- Sentit quoi ?
Me répondit-il en mâchouillant.
- Je sais pas, on aurait dit un cri de femme, mais de loin.
- Ta petite femme te manque à ce point ?
Se moquait-il.
- Non mais sans rire je l'ai entendu j'en suis sur.
- Et moi, j'ai entendu ma viande craquer et rien d'autre. Ne te cherche pas des excuses pour pas reprendre le boulot
.
Mais le cri retentit de nouveau, assez puissant pour nous faire nous lever d'un seul coup tous les deux.
- Tu l'as entendu là !
- Ouai ! Foutu bonne femme, elle s'est surement fait prendre par un ours.
- Depuis quand y'a des ours ici ?

- Tu as pas lu ton contrat toi hein ?
Encore une fois le hurlement résonna, cette fois assez pour que mon comparse et moi puissions repérer approximativement sa position.
- C'est derrière la forêt.
- Moi, je ne vais pas là-bas !


Je me saisis de la hache, et me rendis en trottinant à travers le bois jusqu'à la source de ces hurlements. Le passage n'était pas difficile, la forêt n'était pas si danse que cela. J'atteignis après quelques minutes une petite maison aux volets fermés, je courrais jusqu'à la porte, armé de ma hache quand je fus assez près pour frapper la serrure. Plusieurs coups et j'en finissais par un coup de pied pour grand ouvrir cette porte. J'étais horrifié. Sur la table du salon, une femme était ouverte de bas en haut, elle portait encore un chemisier belge presque entièrement recouvert de sang, il tombait de la table au sol pour laisser place à une petite flaque. Elle avait les yeux complètement blanc. Dans le fond de la pièce, il y avait, au pied d'un escalier menant vraisemblablement à un sous-sol, un autre cadavre. Celui-ci d'un homme armé d'un énorme couteau, pas de cuisine... Il ne paraissait cependant comporter aucune plaie et portait un étrange masque. Face à moi, à côté de cette table, il y a avait un jeune homme brun, à la chevelure descendant juste un peu en dessous de la nuque, il semblait y avoir quelque chose sur cette nuque, sous les cheveux, mais je ne distinguais pas quoi. Il me présentait son dos et avait les bras relevés comme s'il portait quelque chose. Je saisis plus fermement ma hache et séchai le ton.
- Tourne-toi, lentement.
- Si je me retourne, tu es mort. Tu aurais dû frapper tout de suite.
- C'est toi qui as fait ça ?
- Si tu évoques cette malheureuse, non ce n'est pas moi. En revanche, le plat de résistance qui est là, disons que je suis responsable, mais pas coupable.

Un scorpion bien plus gros qu'il ne devrait sortit du ventre de l'homme vers l'escalier, j'en avais eu des élans de vomissements et d'étourdissements. Cet homme brun m'effrayait réellement sur le coup. Je tentais tout de même de garder autant de sang-froid que je pouvais trouver, il ne semblait, après tout, pas "menaçant". Il planta son dard sur le corps et il se séchait jusqu'à devenir assez fin et malléable possible pour que le scorpion l'avale. Le scorpion se contenta de continuer ensuite sa route à travers la pièce jusqu'à la sortie et de passer à côté de moi qui, je vous le jure, resta bêtement le plus immobile qui soit. Une fois qu'il sortit, je repris en peinant à cacher le stress.
- Qu'est-ce que vous tenez dans vos bras ?
- Un bébé.
- Tournez-vous que je le vois.

Il se retournait. Il tenait bien un bébé. Un bébé endormi aussi incroyable que cela me paraissait. Lorsque j'ai vu son regard, sa tenue, ... Je n'avais plus le moindre doute.
- Tu es un guerrier.
- Guerrier ? Ha... Au-delà de vos frontières, nous disons Shinobi.
- Qu'est-ce qui me prouve que ce n'est pas toi qui as fait ça ?
- Que tu sois encore en vie. Si je suis Shinobi, je n'aurai aucun mal à te tuer, tu en conviens. Et pourtant, je ne le fais pas
.

Je haussais un regard dubitatif. La vérité, c'est que je me sentais incapable de faire quoi que ce soit d'intelligent, alors que lui était aussi à l'aise que cela pouvait. Il fit quelques pas pour se rapprocher de moi, sans me quitter du regard. Ses yeux si particuliers me glaçaient le sang, mais je ne bougeai pas. Il était à ma hauteur lorsqu'il reprit.
-Je chassais l'imbécile vers l'escalier. Je suis arrivé alors qu'elle était déjà morte, j'ai dû opérer rapidement pour sauver l'enfant.
- Tu veux dire que tu l'as extrait de cette femme alors qu'elle était déjà morte ?
- Oui.
- Comment tu es arrivé là ?
- En suivant ses cris.
- Il avait fait quoi ?
- Un frère m'a demandé de le tuer pour qu'il s'arrête.
- Qu'il s'arrête de faire quoi ?
- Violer.


Je ne comprenais pas tout. Même loin de là, mais la voix posée et assurée de ce jeune homme, me mit en confiance et je desserrai la main sur ma hache. Son histoire était peut-être fausse, mais je n'avais aucun moyen de m'en assurer et encore moins de le contredire. C'est encore lui qui rompit le silence.
-Je ne peux pas m'encombrer d'un enfant. Il faut une femme pour s'en occuper. Le hasard, cela n'existe pas. Tu pourrais t'en occuper toi.
-Tu veux me donner cet enfant ?
-De quoi je parle à ton avis ? Des cadavres ?

Il était hautain... Il se moquait carrément de moi en fait, mais cela ne suffit pas à me faire oublier toutes les questions qui me sautèrent à l'esprit lors de sa proposition. Je vivais plus loin encore dans le Nord, toujours à l'extrémité de la frontière ouest, au-delà du mont Gephel. J'avais bien une femme, malgré mon jeune âge, du haut de mes 16 ans, je dois dire que je ne connaissais absolument rien aux enfants. Je n'étais pas certain que Brizéïs aime me voir rentrer avec un bébé dans les bras non plus.
- Tu as qu'à l'emmener toi. Tu m'as l'air beaucoup plus débrouillard que moi.
- Je suis Shinobi, Samidare Sendaï du clan Samidare et l'Ombre du An'teï au service des quatre Fléaux. Cet enfant est destiné à la vie civile, loin des exclus qui guerroient, et tu es un civil.


Je n'avais pas bité un broc de ce qu'il venait de baver avant de parler du bébé. Guerrier... C'est vrai que nous en entendions souvent parler, de ces guerres dans le sud. La grande guerre était finie, mais les villages guerriers, enfin shinobis, pensaient déjà à se foutre sur la gueule. Je voyais donc à peu près où il venait en venir en évoquant l'avenir de l'enfant avec lui.
- Cela ne t'empêche pas de trouver une femme pour le faire que je sache.
- Je crois que tu ne saisis pas bien. J'ai d'autres choses bien plus importantes à faire justement.


Il déposa le bébé sur la table entre les jambes écartées de la femme, dans le sang, ce qui me renfrogna. Le nourrisson continuait de dormir ainsi sur le sang maternel où il fut posé. Sendaï se retourna vers la porte pour passer à côté de moi ensuite.
- Je le laisse ici. Si tu ne veux vraiment pas en avoir la charge, c'est très facile, tu n'as qu'à le laisser derrière toi et refermer la porte en partant.
Je le regardais sortir sans savoir que dire. J'étais incapable de l'arrêter, je le savais bien. Quand je regardais vers la table, pour m'en approcher jusqu'à voir jusqu'au grain de peau du bébé, je ne pus m'empêcher de ressentir de la culpabilité rien qu'à l'idée de l'abandonner ici. Je le caressais d'une main, délicatement, comme si c'était ce qu'il était naturel de faire avec un bébé. Et puis, allez savoir, je lâchais la hache sur le sol pour le prendre dans mes bras. Il dormait encore, sa respiration était sereine, il paraissait être la tempérance incarnée. Je me décidais à l'emporter avec moi.
À peine dehors que ce fut une surprise de plus. Cinq hommes m'attendaient. Ils encerclaient la sortie en se tenant autour de moi à quelques mètres de distance. Tous armés. Encore une fois, j'étais incapable de réagir, un bébé dans les bras, s'ils me bondissaient dessus, j'étais perdu. Alors je tentais de gagner du temps.
- Pourquoi vous êtes ici ?
- Pour ce que tu tiens. Répondit celui qui se tenait sur ma droite.
- Il a quoi de spécial ce bébé ?
- C'est le fils de Samidare Teïchirô.
- Connais pas...


Les hommes se regardèrent les uns et les autres non sans étonnement. Pourtant, c'était vrai, jamais entendu parlé. Mais c'était sans omettre le rapprochement avec l'autre guerrier de la pièce. Ce salop s'était bien fichu de moi. Maintenant, je n'avais pas la moindre idée de comment je pouvais m'en sortir. Une seule solution, mais...
- Je n'aime pas faire couler le sang inutilement. C'est du gaspillage. Dépose le gosse au sol et part.
- Vous allez lui faire quoi ?
- En quoi ça te concerne ?
- Me concerne, je ne sais pas, mais me convaincre ou non ça pourrait.


Celui à ma droite avec qui je discutais se fixa dans le silence. Il se contentait de me cerner des yeux sans bouger. Je compris alors que j'étais mort...
Chacun des hommes qui m'encerclaient à l'exception de celui avec qui je parlais furent tétanisé. Même leur respiration semblait bloquée et je pouvais pourtant sentir toute la douleur qu'ils éprouvaient. Celui à ma droite restait stupéfait et en profita pour dégainer son épée. Ces amis se retrouvèrent couverts de scorpions, de la tête aux pieds. Je comprenais immédiatement l'intervention de Sendaï alors que je me trouvais aussi stupéfait que chacun. Les quatre hommes se faisaient littéralement dévorer sans même pouvoir crier... Le cinquième se retourna vers moi, il s'apprêtait à me hurler dessus quand il se bloqua net lui aussi. Sendaï sortit paisiblement du bois dans sa direction. Lorsqu'il parvint à côté de lui, il lui susurra quelque chose à l'oreille, puis l'homme tomba au sol, il était comme en léthargie.
- Bordel, tu m'as sacrément pris pour un con.
- J'avais besoin d'un appât. C'est le travail, ne le prend pas personnellement.
- D'un appât ? J'ai un bébé dans les bras...
- Justement, je ne voulais pas le réveiller ou le faire pleurer.


Je saisissais la méthode du massacre. Silencieuse... Je découvrais en même temps la vérité sur tout ce qu'on racontait des guerriers du sud. Les hommes de l'ouest de notre pays qui nous rendent visite ne feraient pas le poids face à ces gens-là. Même avec leurs armes à poudres.
- Si tu as une famille, il faudra un jour que tu apprennes à la protéger, tu n'auras pas toujours la chance avec toi.
- J'étais sensé faire quoi avec un bébé dans les bras ?

- Le déposé simplement au sol pour t'en libérer pour commencer. Derrière toi pour que tu en sois le bouclier. C'est ainsi qu'aurait agit un père.
Il avait raison et je m'en sentis honteux. J'étais rester là bêtement à ne savoir réellement que faire et nous serions mort tous les deux si Sendaï n'était pas intervenu.
- Pourquoi tu l'as épargné celui-là.
- Pour le ramener à Teichirô.
- C'est vrai ce qu'il a dit ? C'est son fils ? Et c'est qui ce mec en passant ?


Mais Sendaï se contenta de me glacer le sang en levant ses terribles yeux sur moi. Ce rouge sang qui les imprégnait, et cette lueur bleue rutilante au centre. Nous ne voyons jamais rien de tel dans le Nord. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il ne me parlait que très rarement dans les yeux, jamais de face. Je compris qu'il ne servait à rien d'insister là-dessus et heureusement, c'est lui qui changea le sujet.
- Tu habites où ?
- Derrière les montagnes du nord.
- C'est loin, très loin. Il te faudra une femme pour s'occuper de cet enfant, tu devrais t'occuper de ça avant de partir chez toi.
- Et je la trouve où au juste ?

Il me jetait avec dédain une énorme bourse au sol.
- Tu descends au village et tu la payes avec ça.
- Non mais attends, et si je l'abandonnais, tu es fou ? Reprends-le hein !
Mais il me souriait, comme s'il avait eut la réponse avant que je ne pose la question.
- S'il mourrait, son père ne serait pas plus affecté que cela. Tu peux me croire, et il tiendra l'un des responsables, et cherchera les suivants. Et tu peux me croire encore, abandonner un enfant sera pour lui une faute qui méritera toute son attention.
- Mais tu sais, je ne le connais pas moi ton type. Et c'est lui qui abandonne un enfant là ! Le sien ! Et même toi aussi en fait !
- "Ce type ", c'était le second du Shodaïme Hokage. Et s'il prend cet enfant, il le condamne à mourir, je devais le confier à un civil, c'est chose faite. Si le civil le laisse, et bien ce n'est plus mon problème.


Il frappa le sol du pied avec conviction. Derrière lui en jaillit un énorme scorpion, assez gros pour porter un homme. C'est justement le survivant qu'il attacha solidement au préalable, qu'il déposa dessus. J'étais choqué, abasourdis et impressionné surtout, le dard de cette bestiole pouvait me traverser la tête. Autour de nous, les quatre autres guerriers n'avaient d'humain plus qu'une forme abstraite. Je sentais maintenant toute l'horreur qu'il pouvait découler des guerres du Sud.
- Je m'en vais. Suis mon conseil et tout se passera bien. Emporte ta hache avec toi. Tu as l'air mal nourrit mais vigoureux et endurant. Ajoute de la ténacité et cela devrait suffire.
- C'est bon je vais pas en guerre là...
Lui lançais-je agacé.
- Jeune homme. Les Shinobis, sont, la guerre. Et tu tiens l'enfant d'un Shinobi dans les mains.
- Vous faites la guerre, vous êtes la guerre, ... Mais nous, on en crève aussi, je crois ? Même chez nous, nous savons ce qu'est la famine.
- Tu manques de courage, mais tu as l'esprit fin, c'est déjà ça. Cette question, les hommes pour qui je travaille voudraient aussi y répondre. Si nous l'apprenons, nous viendrons te le dire.
Me répondit-il moqueur.

Il s'en alla enfin tout aussi paisiblement qu'il vint. Moi, j'allais faire ce qu'il m'avait conseillé. J'avais une belle bourse maintenant. De quoi faire bien plus que de payer une nourrice pour m'accompagner, cela pouvait faire passer la couleuvre à Brizéïs. J'attachais la hache dans mon dos, avec du fil trouvé dans la maison, puis je me rendis derrière la forêt au côté sud, pour y trouver le village où je logeais le temps de mon travail. Si j'avais l'argent, trouver la nourrice était simple, je devais aller aux panneaux des annonces, là où tous les ouvriers proposent leurs services en clouant des papiers sur un panneau pour que les nobles et ceux qui ont les moyens de payer y jettent un œil. J'y trouvais sans difficulté l'annonce idéale. Jeune nourrice habitant à deux pas du panneau. Restait à la convaincre du voyage cependant, et c'est précisément ce qui la rebuta quand elle m'ouvrit sa porte.
- Cela nous fait presque 350 kilomètres à travers la forêt et le Mont Gephel. Comment vais-je revenir ?
- Je peux vous payer le double ou même le triple, vous savez.
- Ce n'est pas la question. Une jeune fille de mon âge sur la route, c'est tirer la queue du démon.
- Et si je vous proposais un travail chez moi.
- Vous êtes sérieux ?
- Bien sûr.
- Vous n'êtes pas marié ?
- Ma femme est guérisseuse, de l'aide ne sera pas de trop.
- Vous n'êtes pas un pervers hein ?
- J'ai mon fils dans les mains...
- Je vous accompagne, c'est d'accord.


Je nous louais pour terminer deux chevaux pour nous emmener. Un gain de temps considérable que je n'aurai pu me permettre encore une fois sans cette bourse. Il fallait d'abord traverser la forêt. Nous espérions y parvenir avant la nuit, mais vu que le soleil se couchait, nous avons préféré prendre une auberge pour la nuit, en chambre séparée. C'est elle qui gardait le bébé, mais je m'étais arrangé pour que nous ayons des chambres mitoyennes. Cette nuit-là, je ne trouvais pas le sommeil. J'avais en fait peur de m'endormir. Cela ne me ressemblait pas pourtant. Je n'ai fait que ruminer cette journée malgré moi et dans le moindre détail jusqu'au matin.
La traversée de la forêt se passait bien, et la journée nous la fit traverser sans encombre. Nous ne nous parlions pas beaucoup. Je ne savais pour le moment que peu de chose. Elle s'appelait Alice. Elle avait la particularité d'avoir les cheveux roux et quelques taches de rousseur sur le visage, mais rien qui ne l'enlaidissait. Elle avait la petite vingtaine, et travaillait comme nourrice depuis ses 16 ans. Elle fut vendue, comme la plupart des jeunes filles de famille pauvre chez nous, à un marchand d'arme, enfin, fournisseur militaire comme ils disent. Son maître marchandait avec les pays du Sud et se plaignait, m'avait-elle dit avec amusement, du quasi-monopole du pays du Fer dans la vente d'armes.
- Tu en parles comme si cela n'avait pas été si dur que cela.
- Comme si tous les esclaves étaient des malheureux. C'est bien un argument d'intellectuel ça. Oui, la condition est dure pour beaucoup d'entre nous, mais tous les hommes ne naissent pas monstres, il vaut mieux être un esclave chez un riche qui homme libre pauvre.
- Il ne t'a jamais touché ?
- C'est gonflé comme question.
- Désolé.
- Non jamais. Il n'était pas de ceux-là. C'était un homme qui travaillait beaucoup. Beaucoup trop pour voir ses enfants. J'étais son lien avec eux et il me respectait, pour ça je pense.
- Vous seriez mieux libre tous. Tu es un cas à part.
- Et qui nous payerait ? Qui ferait les travaux dont personne ne veut ?
- Je l'ignore...
- Mon maître me disait parfois, "Le talent sans travail ne vaut rien. Ce serait comme donner les meilleurs ingrédients au moins bon des cuisiniers. Il aura beau avoir le meilleur au départ, ce sera toujours immangeable à l'arrivée...".


Cette fois, je ne répondis pas. Je ne pus retenir un rictus tant l'image était aussi grotesque que bien choisit et considérait que je ne pouvais rien ajouter à cela. Cependant, la jeune fille paraissait avoir un certain répondant, que dis-je un certain piquant.
- Il t'a appris à lire ?
- Oui. Comment tu l'as su ?
- Je l'ai senti.
- Sentis ?
- Lorsque j'étais beaucoup plus jeune, mes parents me louèrent à l'exploitant foncier du coin. Nous étions environs 400 enfants, de 10 à 15 ans employés, logés, nourrit par la compagnie qui nous employait. Vois-tu, là-bas, j'ai appris à savoir à qui je m'adressais et comment je le faisais pour survivre. J'ai en quelque sorte acquis le don de ressentir ce que ressentent les gens, de les connaître rapidement.
- C'est un sacré pouvoir. Digne d'un guerrier.
Me dit-elle moqueuse.
- Cela n'a rien d'un pouvoir guerrier. C'est bêtement avoir de l'empathie. Ce qu'on sent, est souvent bien plus vrai que ce que l'on croît ou voit.
- Et toi où tu as appris à lire ?
- Comment tu l'as su ?
- Ta façon de parler. Tu parles parfois comme les bouquins.
- J'ai appris tout seul, en piquant un livre dans la bibliothèque du patron.
- Tout ça avec un seul livre ?
- Après quelques mois, je m'y introduisais pour lire dès que je le pouvais. Curieusement, jamais aucun enfant n'y foutait les pieds. C'était l'endroit où j'étais le plus en sécurité.


Dernière édition par Snow le Sam 4 Fév 2017 - 1:18, édité 9 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyJeu 25 Aoû 2016 - 15:17

Chapitre - Je regardais son Souffle. Partie 2

Elle eut la délicatesse de ne pas répondre, de simplement regarder droit devant elle, en tenant d'une main ses reines et de l'autre soutenant l'enfant attaché à elle. Dépassant la forêt de quelques kilomètres, nous décidâmes de nous arrêter pour la nuit. Cette nuit, je vis toutes ses qualités de nourrice. Elle prenait un grand soin du bébé qui demeurait toujours joyeux. Je ne l'avais simplement pas entendu une seule fois pleurer. Elle était aussi étonnée que moi, mais cela ne nous inquiétait pas pour autant. Je trouvais le sommeil près du feu cette fois-là, même s'il n'arriva que tard. Je fixais cette lumière, et peu à peu, les mauvais souvenirs que je ne parvenais pas à enfouir sombrèrent, du moins partiellement dans l'oublie, en tout cas, c'est ce que je m’efforçais de croire.

Nous pénétrâmes les montagnes le cinquième jour, tant que nous étions à ses racines, les sentiers étaient aisés, mais il fallait aussi passer par la hauteur pour en faire le tour et atteindre l'autre versant. Là-bas, peu importe la saison, il neigeait et en hiver, c'était pire. Heureusement, nous les gens du nord, étions habitués et équipés. Certains de chez-moi racontent qu'elle est maudite, que le climat vient d'une vieille histoire. Il y a très longtemps, un phœnix noir y avait déposé un œuf, mais une bête féroce, a voulu le dévorer. S'en suivit une bataille terrible qui fit couler le sang des deux créatures sur l'œuf. Le temps que le phoenix noir renaissent de ses cendres, son œuf éclot, et il en sortit un phœnix blanc. Fou de colère, la créature dévora son enfant, et s'enfuit vers le soleil, pour mourir et renaître éternellement. Je racontais cette histoire à Alice tandis que nous installions notre deuxième campement à mi-hauteur de la montagne, d'un bois de pin, sans doute planté par des hommes il y a longtemps vu la configuration. Il neigeait à peine, une neige fine et légère, mais il neigeait durablement, si bien qu'il y eût une petite couche au sol qui ne faiblissait ni ne grossissait. Autour du feu comme toujours la nuit tombait.
- C'est un beau bébé que tu as là. Mais tu ne m'as toujours pas donné son nom.
- Il n'en a pas. Je l'ai recueilli le jour de notre rencontre.
- Et tu attends maintenant pour me le dire ? C'est un geste noble mais quand même, c'est une information que tu pourrais pu donné un peu plus tôt hein !
- Trois habits de soie font un noble. J'essaye d'être vrai et en accord avec moi-même. C'est bien assez dur. Pour le nom, je verrais avec Brizéïs.

Elle rit quelques instants.
- C'est pas faux, et je vois où tu veux en venir.
- Je sais.
- Tu l'as recueillit comment ?
- Son père l'a abandonné, il était là, je n'ai pas vraiment eut le choix.
- Comment ça ?
- Si je le laissais, il n'avait personne et il mourrait, sans compter que des types pas clairs le voulaient pour je ne sais quelle raison.
- Et tu ne l'as pas demandé ?
- Sur le moment, ce n'est pas vraiment à ça que je pensais crois-moi... Mais maintenant que tu en parles...

Je répondis froidement et bassement, la conversation avait un, je ne sais quoi qui ne me plaisait pas. Faisant ainsi, j'y mettais un terme pour que nous puissions dormir jusqu'à l'aube. Le réveil se fit facilement, mais je sentais une certaine fatigue. Elle était plus morale, mentale, que physique. Nous approchions du sommet, je le savais simplement à la couche de neige qui grossissait. J'ouvrais la marche quand sous les sabots de mon cheval surgirent en courant pour traverser notre sentier quatre petits mégatons. Heureusement, je n'en blessais aucun et parvins à calmer ma monture. Je me retournais en soupirant de soulagement vers Alice. Je lui fis un sourire rassurant cette fois.
- J'ai eu peur de les écraser.
- C'est la première fois que j'en vois.
- Les mères n'attaquent pas si on les laisse en paix, elle ne doit pas être loin.
- Et le père ?
- Le père hiverne, on ne risque rien.


Vers notre gauche, j'entendis un grognement, dans les fougères blanches de neige, je discernais une énorme masse noire velue de longs poils. Je le compris immédiatement, mais pas suffisamment rapidement pourtant. Un mégathère mâle couru sur moi et ma monture. Bien trop vite, mon cheval se cabra de lui-même, mais la bête bondit en plantant l'une de ses pattes dans ma cuisse et l'autre dans la nuque du cheval pour finir par l'attraper à la gorge avec ses crocs. Je tombais au sol non sans retenir un râle de douleur, mais ce n'était rien comparé au hennissement du cheval qui fut emmené à terre par la bête. Le cheval se débattait malgré tout, les coups de sabots frappaient suffisamment fort pour lui causer de sérieuses plaies. Je n'avais encore jamais vu de mégathère mâle, un monstre de six mètres de long pour une masse estimée à cinq tonnes. Pour un bestiau de cette taille, hors de question de vivre perché en haut des arbres, comme son cousin éloigné le paresseux, le mégathère se déplaçait donc sur la terre ferme, les pattes avant repliées vers l’intérieur en s’appuyant sur le haut de ses griffes comme les fourmiliers actuels. Moi, j'en profitais pour me traîner dans la neige aussi vite et loin que je le pouvais avant qu'il ne repense à moi. Je regardais Alice de là en la suppliant de s'enfuir. Mais elle refusait obstinément du regard elle aussi. Le cheval était à présent vidé de son sang sur la neige, il ne bougeait plus que les sabots comme des manifestement des convulsions, et agonisait. Le mégathère redressait son regard sur moi. Je le voyais quelque peu atteint. J'avais déjà la hache en main fort heureusement, car la bête, elle, ne réfléchissait pas, elle me bondit dessus pour m'asséner un coup de griffe, je frappais de la hache avec assez de finesse et de force pour l'entailler profondément à la patte qui s'approchait de moi. Elle recula en difficulté et je saisis l'occasion pour me relever malgré la douleur. Lui aussi se dressa devant moi. Je ne pensais pas vraiment à quoi que ce soit sur le moment. Elle me paraissait simplement immense. Moi, je brandissais ma hache de façon à avoir le coup direct le puissant et rapide possible. Ce mégathère avait beau grogner, je ne bougeai pas d'un poil, même, je souriais. Ce n'était pas que j'étais devenu fou bien au contraire.
- Tu ne peux pas me charger sur tes pattes arrières. J'ai gagné ! Va t'en !

Cela pourrait paraître ridicule de parler à un animal, mais allez savoir, pas dans une situation comme celle-là. Il grognait de plus en fort sans pour autant m'attaquer. Jusqu'à ce qu'il se calmât et retombât, je le savais, je le sentais. Il ne voulait pas, il hésitait, mais ne voulait pas. Nous nous fixions. L’adrénaline au ventre, j'oubliais tout autour. Frapper au bon moment, au bon endroit, c'est tout ce qui comptait. Mais cela me faisait peur. Il chargea malgré tout, difficilement avec sa patte et je frappais au crâne le monstre en usant de la portée de ma hache à deux mains, pour qu'il s'écroulât sous son propre poids dans la neige à côté de moi. Elle restait plantée sous l'impact et je me ressentais épuisé, essoufflé, je m'assis dans la neige, et pris le temps de me calmer. Je sentais la douleur, je voyais blanc et j'avais l'impression d'étouffer malgré le froid. Alice descendit de son cheval pour courir vers moi. Elle s'employa à user du peu qu'elle connaissait pour panser la plaie. Une expérience dont je me serais bien passé autant que sa tentative de me recoudre plus tard qui fut une expérience douloureuse que je n'aurai pas envie de me remémorer. Nous avions perdu un cheval. Mais le repas du soir serait revigorant. Nous devions camper ici désormais. Je ne voulais surtout pas d'ailleurs abandonner l'occasion d'avoir une peau d'un mégathère, ou ses griffes, que je pourrais revendre à très bon prix. Aussi étonnant que cela puisse être, c'est Alice qui s'en chargea avec une adresse surprenante. Cela lui aura pris la nuit. Elle n'avait pas dit grand chose. J'appréciais cela. Cela n'allait cependant pas résoudre notre problème. Un cheval en moins et moi incapable de me déplacer correctement. Je n'allais pas tout faire marcher à Alice non plus et c'est durant la nuit que nous évoquions le sujet.
- Tu ne cesses jamais de fixer la neige.
- Depuis toujours.
- Je sais que c'est beau mais quand même...
- Il n'y a que sous la neige que tout ce qu'on regarde est beau. C'est pour ça qu'elle plaît aux romantiques.


Alice ne comprit pas tout. Mais elle trouvait que pour lui, il devait y avoir sincèrement une logique à ce qu'il venait de dire, une vérité propre comme elle aimait souvent conclure.
- Comment nous allons pouvoir repartir ?
- On partagera le cheval.
- Tu es certain d'y arriver ?
- C'est ça ou crever.
- Tu es tout maigre, mais tu es sacrément costau.
- Pas vraiment. Ce geste, le coup de hache, j'étais mineur et je suis bûcheron, c'est un coup que j'ai fait toute ma vie...
- Je suis désolé pour ta cuisse... Je ne suis vraiment pas douée pour la couture.

- Honnêtement j'espérais pas grand chose. Faut espérer que le bandage suffise jusqu'à chez-moi, avec le froid qu'il fait ça ne devrait pas s'infecter, faut l'espérer. Et puis je t'ai embauchée pour être nourrice, pas guérisseuse.
- Ha bah si tu le prends bien...
- Honnêtement, je n'ai pas vraiment le choix... On devrait dormir, la route qui nous attend va nous demander beaucoup de force... Il te reste de quoi pour nourrir le bébé ?
- Mais tu es bête ? Je l'allaite tout simplement, tu n'avais pas vu ?
- Bah quand tu étais de dos, je m'arrangeais pour pas regarder, ça me foutait mal à l'aise et je n'étais pas sûr...
- Roooh, oui, t'a raison vaut mieux se coucher hein...


La traversée, je ne m'en cache pas fut pénible, plusieurs fois, je tombais, devait prendre quelques secondes, voir quelques minutes de repos avant de reprendre encore. Alice insistait pour me laisser entièrement le cheval, mais je refusais, elle avait déjà le barda sur les épaules quand je n'étais pas à cheval, et le bébé et cette saloperie de poids prenait une toute autre envergure dans cet état, le barda hein pas le bébé... Nous avons franchi finalement le versant nord sans problème autre que l'épuisement. Le cheval était courageux, heureusement pour nous. Nous l'avons baptisé Centor, en mémoire d'un taureau qui portait ce nom dans les mines où je travaillais autrefois et qui y mourra avec je me rappelais un grand courage.

Nous n'aurons atteint finalement ma maison que neuf jours plus tard. Perdu dans les forêts aux pieds de la montagne du nord. Ma maison était un peu en retrait par rapport à la ville principale de ma région. Savoir, lire et écrire m'avait permit de m'obtenir un petit lopin de terre où je plantais du lin et une place au conseil du tiers. C'est-à-dire la parole de la classe des propriétaires de la région, un genre de conseil seigneurial où je ne me rendais quasiment jamais. Nous étions relativement isolés par rapport au reste du monde, mais aussi au reste du pays même, puisque nous touchions les côtes nord un peu plus loin d'ici. Chez nous la visite des hommes de l'Ouest inconnu n'était pas rare. Des gaillards à cheval, en armure de la tête aux pieds, et parfois jusqu'aux sabots ! Avec des épées droites, lourdes et à double tranchant, ou encore d'autres armes étranges. Nous nous y sommes habitués et nous commerçons volontiers avec eux. Il y en a même pour dire que ces hommes étranges, savant et raffinés pourraient dominer les Shinobis, avec leurs armes à poudre, mais je n'y ai jamais cru, vu ce qu'on raconte sur eux. Ma maison est vaste, car elle possède un étage, ce qui est rare pour les maisons de bois chez nous, je voulais m'offrir un petit château en pierre comme les architectes des hommes de l'ouest savent les construire, mais c'était hors de mes moyens. J'avais cependant une écurie de cinq box avec trois d'occuper. L'un étant le cheval d'un autre propriétaire à qui je loue l'emplacement et qui me paye le fourrage.

Il était le matin à notre arrivée, un matin frais, même pour un début d'hiver. Ma femme étendait le linge à côté de la maison sous le préau quand elle nous aperçut. Elle eut l'air aussi surprise, que soulagée et effrayée à la fois parce qu'elle découvrait. Les retrouvailles furent aimantes. Gallian ! S'écriait-elle en pleurant dans mes bras tandis que je lui racontais tout sans mettre de forme. Alice découvrant l'affaire avant de témoigner de la suite. J'avais besoin de repos. Vraiment besoin de repos. Je laissais les femmes se rencontrer sans vraiment les écouter. Je montais l'étage sans même y réfléchir et sans me déshabiller m'écrasais dans le lit au beau milieu de l'après-midi. Cette fois-ci, le sommeil ne fut pas long à venir.
Dès le lendemain matin, Brizéïs m'apportait un petit-déjeuner au lit. Quelle étrange chose, jamais elle ne l'avait fait. Elle avait mis Alice dans la chambre inoccupée du bas. L'enfant n'était pas avec elle. Il était avec nous. Dans cette pièce. Il dormait dans un berceau dont j'ignorai même l'existence ici jusqu'à aujourd'hui... Brizéïs était en train de me laver dans notre chambre quand elle plaça le sujet sur la table.
- Tu as pensé à un nom et il serait pas un peu prématuré ?
- Tu as conclu donc qu'on le gardait... Toute seule ?
- Si tu ne voulais pas, il ne fallait pas l'amener !
- Il a un père, tu sais.
- Un père qui ne veut pas de lui.
- Et s'il venait le chercher ?
- Il ne le fera pas, tu l'as dit toi-même, il l'aurait laissé mourir là-bas, c'est un homme cruel, on ne peut pas confier à un enfant à un homme comme ça.

Je restais silencieux quelques minutes. Elle avait raison. J'avais eu le choix, mais en plus, son argument était finalement le même que celui de Sendaï, et cela me sourire en mon for intérieur.
- Snow. Lui dis-je simplement.
- Snow ?
- Il s’appellera Snow. Mais que cela ne nous empêche pas d'en faire un autre hein.
- Idiot. Un à la fois ! Et je fais rien à un homme qui a une cuisse dans cet état, c'est dégoutant !
- Au moins, le thé est bon...


Snow, il s'était laissé emporté par des enfants qu'il avait vu jouer au-delà de sa fenêtre. Amusé et intrigué, il passa la porte à la barbe de sa mère et d'Alice pour aller rejoindre les enfants dans leurs jeux. Il devait être pas loin de midi à ce moment. Les enfants jouaient à cache-cache, à la balle au prisonnier, à la marelle, jusqu'à ce que l'un d'eux se présente avec un petit jouet semblable à un être humain articulé, mais fait de bois, un pantin. La totalité des enfants se disputèrent pour l'avoir, sauf un, Snow, qui ne faisait que regarder le pantin de bois être agité dans tous les sens. Il se retira le bandage qui masquait ses yeux et continua de fixer le pantin. Soudain, ses yeux changèrent. À ce moment, les cloches sonnèrent dans les nuages, les nuages tintèrent de leurs sons jusqu'à ce que l'atmosphère fût pensante et le soleil démarrait sa descente vers la nuit. Snow s'illumina en quelque sorte, mais non de l'extérieur, cela semblait plutôt venir de l'intérieur, ses yeux prirent une couleur bleue intense, une intensité de pureté en fait, comme s'il devenait "ouvert à tout". Il voyait soudainement le monde complètement différent. À force que les enfants se disputèrent le jouet, il en fut sévèrement abîmé, puis jeté au sol. Snow se rua dessus et le brandit fièrement comme un trophée, tout le sourire qu'il fit, figurait une joie sans contour d'avoir en main ce jouet cabossé. Malheureusement, les enfants se moquèrent et n'en avaient plus cure. Ils décidèrent de rentrer chez eux. Snow les invitait à continuer de jouer, car le soleil n'était pas encore couché, mais ils ne l'écoutèrent pas. Les cloches sonnèrent toujours. Alors qu'il poursuivait les garçons, tenant fermement le jouet en main, il leva les yeux vers les hauteurs où il vit le soleil plus grand et plus beau que jamais pour lui. Il fut si émerveillé qu'il en lâcha le jouet et se mit à courir vers le soleil à grande allure, il tendait la main comme s'il pouvait le saisir. Il le voulait, il le voulait si hardiment. La lumière devenait aveuglante, quand il entendit des pas derrière lui. Il se retourna et regarda innocemment ce qui se présentait.
Un grand et beau chevalier, à la chevelure sombre et longue dans une armure tout aussi sombre, il avait des yeux rouge de braise pourvu d'une lueur bleue rutilant en leur centre. Snow dit machinalement "papa". Mais son père semblait emprisonné dans une ombre, on ne le discernait qu'à peine, il était silencieux et la lumière aveuglante qui entourait Snow semblait le dévorer, prête à l’éteindre. Snow se mit à courir vers lui, abandonnant le soleil, il leva la main pour l'attraper, mais son père disparu quand il cria, "PAPA !". Les cloches s'arrêtèrent. Quand la lumière a disparu et son père avec elle, Snow tourna son regard vers le soleil, il était toujours beau, mais il avait perdu de sa magnificence, car il se couchait. Quand il regarda le jouet par terre à son retour, il était comme neuf.


Ce cauchemar, je le fis dès ce jour. Puis chaque jour qui suivit, jusqu'à ce que ma mort survienne, je crains que je le ferai encore. Mais cela, je l'ignore.


Dernière édition par Snow le Mar 11 Oct 2016 - 2:02, édité 3 fois
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Je regardais son souffle [Solo] Empty
Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyJeu 25 Aoû 2016 - 15:32

Chapitre - Je regardais son Souffle - Partie 3

Au lendemain, la vie reprenait son court ou presque, j'étais épuisé et je devais me reposer, j'avais heureusement deux femmes qui s'entendaient merveilleusement bien dans cette maison, surtout pour me péter les couilles. Ma femme était déjà d'un caractère impulsif et dominateur, mais Alice n'avait du genre pas froid aux yeux nos plus, et moi blessés, je devais supporter leurs jérémiades, leurs conversations sans queue ni tête dont je suis certain qu'elles n'arrivaient même pas à se suivre elles-mêmes ! Geoffrey ou Gondo dirait à tous les coups que j'exagère, mais c'était pourtant vrai. Le bébé se portait très bien, presque trop, ... Il ne pleurait véritablement jamais, il rirait, il souriait, il mangeait, il chiait, il rotait et ronflait, mais par tous les démons de haines ! Jamais il ne pleurait... Les femmes s'en occupaient bien ensemble et moi, je pouvais quand même, il fallait l'admettre, passer des jours heureux dans une maison qui grâce à ces deux femmes respiraient le bonheur, femme joyeuse font le bon village chez moi.

J'étais inquiet, malgré le commerce, nous avions de plus en plus de problèmes avec les hommes de l'ouest. Le conseil envisageait de former une sorte de milice défensive, mais j'étais partisan de ceux qui s'y refusaient. Je ne voulais en effet pas voir notre région être le théâtre d'affrontement avec ces gens-là. Nous n'avions pas de guerrier à proprement dit chez nous. La plupart d'entre nous nous battions comme ceux de l'ouest, sur qui nous avions adoptés nombre de coutume guerrières si l'on peut dire qu'il n'y eut une. Ni Alice, ni Brizéïs n'était intéressée par tout cela, et les onze jours qui suivirent prouvaient encore qu'elles s'entendaient parfaitement. J'avais insisté dès le début des tensions pour que nous possédions une arme. C'était une épée, à la mode de l'ouest mais courbe et à une main, la garde était à trois branches. J'insistais pour pouvoir aussi m'occuper de l'enfant. La somme que Sendaï m'avait laissée était énorme. Au point que je me demandais s'il s'en était rendu compte. Je pouvais donc me remettre en m'occupant de l'enfant aussi sans m'inquiéter des finances de demain. J'avoue que je n'avais pas une grande affection au départ pour lui. Il souriait à tout le monde... Alors on ne pouvait vraiment se prétendre dans ses petits papiers au môme. Il m'avait déjà fait pipi dessus deux fois, et je ne suis pas certain qu'il s'agisse d'une marque d'affection. Mais un jour, je décidais de sortir, nous touchions la fin de l'hiver et la fonte de neige avait commencé, quoi qu'elle fût toujours très lente. Je sortais, avec une canne et Alice dehors, elle portait l'enfant pour moi, je voulais simplement l'emmener prêt de notre arbre. Je m'asseyais sur le banc et le pris sur moi en invitant Alice à nous laisser seule une petite heure. Je restais là, à regarder l'arbre sous la neige, et les gouttes qui en tombaient. L'enfant regardait d'un air émerveillé, tout ce qui était nouveau pour lui l'émerveillait, j'en étais presque jaloux.
- La vie joue de sacrés tours Snow. Je suis le père d'un enfant Shinobi. Qu'est-ce que tu en dis ? Tu vas être bien ici, tu penses ?
Le bébé ne faisait rien, je m'attendais pas à grand chose. Mais je le pris, pour le dresser devant moi et nous nous regardions patiemment. Il eut l'air de m’ausculter, en faisant des grimaces étranges.
- Tu me le dis si je suis moche surtout... Disais-je ironiquement.
Il se mit à rire. Je souriais, mais en me disant pourtant que cela pouvait dire qu'il le pensait...
- Tu vas être un sacré numéro toi je te le dis. Je ne laisserais jamais personne te faire du mal. Tu me crois ?
Et il me sourit.
- Tu devrais pas. On sait jamais hein. Et il rit encore, comme s'il me comprenait, du moins j'aimais le croire. Avec toi, je sais qu'il arrivera de grandes choses, je le sens quand je te regarde.

Ce soir-là, Alice nous avait fait un ragoût de je ne sais quoi, mais c'était foutrement bon. Moi, j'étais presque remis, cela me faisait encore un peu mal, mais je pouvais me déplacer facilement. J'avais décidé d'aller demain en ville retrouver Gondo, le forgeron du coin. C'est ce que j'avais annoncé plus tôt dans la matinée. Je comptais vendre la peau et les griffes du mégathère. Aujourd'hui au soir, je faisais tout pour que nous nous parlions le plus possible, parce que c'était agréable et que d'aller me coucher me rebutait toujours. Ce soir ne fit pas exception. Snow dormait dans notre chambre et nous mangions paisiblement en conversant du problème des hommes de l'ouest.

- Tu comptes partir à l'aube ?
- Oui, j'aimerais rentrer le plus tôt possible. Vous allez faire quoi pendant ce temps ?
- J'emmène Alice et Snow au bosquet, nous devons profiter de l'hiver, tant qu'il dure.

Je ne répondis pas et elle reprit tout quasiment tout de suite.
- Tu n'es toujours pas allé voir Geoffrey tu sais.
- J'irais demain, je sais qu'il va au village comme chaque jour pour acheter des esclaves.
- Tu ne veux surtout pas avoir à lui faire des excuses.
- Il achète des esclaves.
- Et toi ton champ de lin est si peu rentable que tu dois faire le bûcheron je ne sais où. Il fait ce qu'il doit pour que les terres que vous avez obtenues ensemble rapportent.
- J'irais lui parler, je te le promets.
- Merci. Et tu feras un bisou de Gondo de ma part, l'épée qu'il t'a faite ne sert à rien, pour ce que tu t'en sers, mais c'est un beau cadeau.
- Il fournit le monde tout entier parait-il.
- Je sais, je sais.


Le bébé se mit à pleurer, ce qui nous étonna tous, depuis que nous l'avions adopté jamais il n'avait pleuré. Alice se leva immédiatement pour aller voir ce qu'il se passait. Nous attendions en bas avec Brizéïs et l'enfant sembla s'être calmé dès qu'il vit Alice, car nous ne l'entendions plus, elle redescendit enfin avec lui dans le salon.
-Il ne nous entendait plus, c'est pour ça je pense, je vais le mettre dans ma chambre le temps qu'il s'endorme. Enfin ! On a la preuve qu'il est normal ce môme ! Nous dit-elle en riant.
- D'accord. Répondais-je simplement...
Alice se rendait vers sa chambre, et tandis qu'elle y entrait, je ne sais comment le dire, je sentais quelque chose, mais j'ignorai quoi. Je tournai le regard vers notre porte d'entrée. Alice avait refermé la sienne. Brizéïs me souriait comme d'habitude. J'appréciais le silence. L'impression de plénitude et de joie qui planait sur ma demeure. J'étais fier de ce que j'avais jusque-là accompli et cela me fit passer mon inquiétude.

- Tu parais toujours inquiet depuis ton retour. Tu es en sécurité maintenant, tu sais. Et arrête de faire ton ronchon ! C'est normal d'avoir eu peur.
- Ce n'est pas ça. C'est dans l'air, je ne saurai comment dire. Je sens quelque chose de négatif parfois.
- Tu es superstitieux. TU ES TOUJOURS SUPERTICIEUX,
insistait-elle lourdement.
Je baissais la tête vers mon gobelet, je le regardai bêtement en me disant qu'elle avait raison. Puis je le levai le verre vers mes lèvres.
La porte de mon entrée fut fracassée et quatre hommes entrèrent aussi sec, ils portaient armures, cotte de mailles, masse d'armes, épée, bref, c'était des hommes de l'ouest venu piller la région. Je bondissais de ma chaise en criant à ma femme de courir vers l'étage et en priant qu'Alice ne sorte pas de sa chambre. Brizéïs et moi avons couru vers l'étage où je m'emparais de l'épée pour redescendre l'escalier, tout cela aussi vite que je le pouvais. Brizéïs, elle, restait dans la chambre, cachée derrière notre lit la tête coincée entre les genoux. Deux autres étaient entrés entre-temps, ils étaient, à proprement parler, impressionnants, massifs, dans leur armure et sous le casque à corne qui cachait leur visage autant que leur énorme barbe. En bas de l'escalier celui qui me faisait face était moins imposant, il avait en main gauche un bouclier rond en bois et à sa main droite, une droite et large épée à une main. Il ne disait rien, il se contentait de mettre son bouclier en avant et l'épée prête à frapper. C'est l'un des deux massifs qui prit la parole et malgré le dialecte, je saisissais ce qu'il disait.
- Tu as du courage. Me dit-il.
- Je n'ai pas le choix.

L'homme massif regarda les cinq autres et ordonna de nous tuer avant de prendre ce qu'il y avait à prendre. Je me lançais sur l'homme en bas de l'escalier, j'ai pu stopper son épée avec la mienne et frapper le bouclier du pied pour briser sa garde et lui planter mon sabre au milieu du visage. Pas le temps de penser, je le poussais du sabre sur le côté pour m'élancer, mais à côté de l'escalier l'un des hommes me perça le flanc avec sa lance et l'autre me mit un violent coup au crâne avec le manche de sa masse d'armes. Je m'écroulais sur le sol après ce coup. J'entendais mal, mais j'entendais, je sentais mon corps, mais il ne m’obéissait plus, malgré tous les hurlements intérieur, toutes les injonctions que je lui faisais, il restait inerte. Je me reprends au bout de quelques secondes en tirant sur moi et m’ordonnait sans m'arrêter, DEBOUT ! DEBOUT ! DEBOUT ! Et alors qu'ils me croyaient terminé, je plantais mon épée à mon tour dans le dos du lancier désormais face à l'escalier. Il tomba au sol en hurlant, mais celui avec sa masse se retournait vivement et me mit un violent coup au visage qui me projeta contre les marches jusqu'à côté de l'escalier. Je n'étais qu'à demi-conscient, conscient pourtant de la gravité de l’événement quand mon crâne enfoncé ruisselait son sang sur ma peau. J'en voyais un monter à l'étage en faisant comme si je fus mort, il m'enjambait sans que je ne puisse rien faire. J'entendais là-haut, ma femme hurler, et des hommes rires. Je l'entendais supplier, et eux la faire taire. Je vis la porte de la chambre d'Alice ouverte, je n'entendais pas le bébé, seulement elle qui pleurait et le bruit des coups qu'elle assumait du mieux qu'elle pouvait en demandant de pardonner. J'essayais de tirer sur mon corps, mais je ne pouvais pas, j'essayais de crier, je ne pouvais pas, je sombrais dans l'inconscience et je n'y pouvais rien. En me réveillant, je trouvai le silence et le matin, je décidais de me traîner jusqu'à la chambre d'Alice, traînant mon propre sang dans mon sillage. Je la vis nue par terre, égorgée, le regard ouvert sur le vide. Plus loin d'elle, l'enfant était là lui aussi en bas du lit. Je contenais mes larmes, je contenais et je ne pleurais pas... J'inspirais et j'expirais, pour ne pas cesser. Je me tirais vers le bébé jusqu'à le toucher de la main, sa petite main, dans ma main. Je sentais son souffle, haletant, mourant et toussant, il avait été étouffé et je savais que c'était Alice en voulant l'empêcher de pleurer, lui qui ne pleurait d'habitude jamais. Je sentais son souffle, je le sentais en le regardant, jusqu'à ce qu'il ne souffle plus.

Je restais ainsi deux jours entiers, dans ma maison sans bouger. Quand Gondo accompagné de Sendaï et d'un autre homme entrèrent dans la maison. Celui qui suivit Sendaï lui ressemblait beaucoup, un brun aux cheveux court, fin et gracieux comme un rapace. J'étais assis contre le montant de la porte de la chambre d'Alice. Je le vis faire un geste de la main et la scène réapparu devant moi. Je voyais tout cela, mais je voyais aussi que je ne pouvais pas le toucher ni rien n'y faire. C'était une simple illusion créée par l'intermédiaire de ma mémoire, à laquelle cet homme avait accès, ce que j'ignorai, à ce moment, cela ne fut qu'un frisson de plus pour moi. Cet homme à la chevelure courte et sombre tourna ce regard semblable en quasi tout point avec celui de Sendaï, mais je n'y trouvai absolument rien qu'un immense espace trop grand pour que je m'y retrouve. Je dressais le regard sur lui. J'espérai qu'il m'achève, car je n'avais osé le faire moi-même. Il s'approcha de moi jusqu'à se mettre un genou à terre pour être à mon niveau.
- Je suis Samidare Teichirô, et c'est mon fils qui est dans cette pièce, me dit-il simplement.
- C'est aussi le mien. Lui répondais-je. Tu m'en veux ? Ajoutais-je ensuite.
- Si la mort ne prenait que ceux que nous voulons elle ne serait pas juste. Et à moi, tu m'en veux ? Me répondit-il posément.
- Non... C'était mon fils.

Je baissais le regard. Lui, il ne me disait pas coupable. La mort était coupable. Cela ne me consolait guère. Qu'avais-je à dire maintenant ? Qu'avais-je... Lui venait de perdre aussi un fils de son dire et il ne semblait pas plus atteint que cela, ou plutôt il ne semblait pas être atteint par quoi que ce soit. Moi qui ne voulais plus vivre, lui était calme, au visage grave et élevé. Dans cet homme, une montagne se dressait, une montagne qui ne pouvait être franchie. La beauté est relative. Elle existait avant tout dans l'œil de celui qui la voyait. Le visage Teichirô était longiligne et souple, le trait harmonieux sur une peau très lisse et très claire et toujours impeccablement rasé. Le tout donnait un ensemble très uniforme et inexpressif en fait. Tout semblait fin et pur chez lui. Le nez étroit et bien droit bien qu'un peu cours et partant légèrement en trompette sur la fin. Les lèvres fines et larges très peu encline au sourire. Ses joues étaient plates et les pommettes ressortaient brusquement bien que sans exagération juste au-dessous des yeux. Il possédait une masse de cheveux gras, épais et sombre, toujours en bataille et très peu soigné. Son regard est réellement ce qu'il y eut d'intense chez lui, cela faisant contraste avec le reste de son faciès. Ses yeux étaient sont extrêmement petits, renfoncés dans les globes et joliment espacés sous de longues arcades horizontales. Ils paraissent étonnamment âgés du regard, alors que sa jeunesse était parfaitement visible en dehors. Ils étaient très expressifs, comme s'il communiquait avant tout avec eux. Un regard avisé y verra probablement beaucoup d'émotions refoulés, tels que colère, mélancolie ou surtout le désabusement. Il était las, froid et profond à la fois. Il était assez grand, environ un mètre quatre-vingts, et cela en restant fin et gracieux. Sa tenue était entièrement noire. Le haut étant un costume simple et primitif appelé le khiton. C'était une tunique en lin d'un mètre de haut sur un mètre quatre-vingts de large, l'étoffe est pliée en deux dans le sens de la hauteur, ses bords sont réunis par une couture latérale, formant ainsi une sorte de fourreau. Elle est suspendue aux deux épaules par deux fibules. Sur ces deux fibules, se greffent ce qui servira de manches très larges et s’arrêtant juste au niveau des ongles.
Il y venait enfin une ceinture serrée à la taille permettant de raccourcir la longueur du vêtement en faisant bouffer le tissu. Une deuxième ceinture moins serrée superposait la première. Il était suspendu une sacoche à l'arrière au niveau des reins, servant a transporté divers objets. Au côté gauche était attaché son épée qui parut être un sabre venir de l'ouest où on ne va jamais. Le pantalon était large et fripé, fait d'un simple coton. Il dévoilait ensuite des bottes tout à fait classique.

- J'ai perdu beaucoup d'êtres chers aussi. Tu espères que je te laisserai là, mais je ne le ferai pas.
- Pourquoi pas ?
- Je tue bien assez pour sauver aussi à côté. Sendaï, confis-le à Naoki. Nous allons loger ici quelque temps.
- Ça marche.

Sendaï sortit dehors et rentra avec plusieurs autres personnes. La Naoki en question vint vers voir moi pour examiner mes plaies, elles paraissaient savoir tout à fait ce qu'elle faisait tout en s'adressant à Teichirô.
- Il est sacrément costaux... Un civil aurait dû être tué par un coup pareil.
- Non, pas vraiment, répondait Teichirô.
- Alors quoi ? Demandait Grondo.
- Tenace.
- Moi, je vais retourner à ma forge.
- Un instant Gondo. Je passerai vous prendre commande plus tard, ne l'oubliez pas.
- Je sais Teichirô.

- Et merci de m'avoir prévenu.
- Je ne sais pas si je peux vraiment accepter un remerciement de vous maintenant.


Je fus transporté par deux hommes et une femme vers ma chambre. Je ne voulais pourtant surtout pas y entrer jusqu'à ce que nous croisions deux autres hommes portant un cadavre enroulé dans un drap blanc. Le An'teï investissait ma demeure sans que je ne puisse protester de rien et débarrassait les cadavres. Je préférai m'endormir, et cette fois le sommeil vint encore rapidement. Posé sur notre lit, la jeune femme s’exécutait à la tâche qui lui fut confiée, à savoir me soigner. Elle n'avait qu'à avoir à approcher ses mains pour que les plaies et les contusions disparaissent d'heure en heure. En un autre moment, un tel miracle m'aurait emporté, mais cette fois, je m'en moquais. Teichirô entra dans la pièce, tout vêtu de vêtements amples et noirs avec un sabre à la ceinture. Il avait avec lui une femme, le visage masqué, mais chez qui on décelait une très longue chevelure attachée en queue-de-cheval et une forte musculature, elle avait l'air pourtant relativement mignonne dans une tenue qui ne laissait aucun doute sur l'accent mis à la facilité des mouvements.

- Sa tête me donne envie de picoler.
- Tu as toujours envie de picoler Vitovi.
- Tu comptes en faire quoi ? Il serait inutile sur un champ de bataille.
- Je compte le rendre utile. Avec ton aide.
- Tu as encore une idée en tête toi.
- J'ai toujours une idée en tête.
- Nous devons être dès l'hiver à Konoha. Tu n'auras jamais le temps de le former d'ici là. Les civils ne font pas de bons soldats de toute façon. Ce n'est bon qu'à payer les missions des Shinobis.
- Mon amie, la seule limite pour un être humain, c'est celle qu'il se fixe. Et j'étais moi-même un civil avant d'être enlevé.
- Quand on se fait voler à 2 ou 3 mois ça ne compte pas... Si tu n'étais pas Shinobis, tu n'aurais pas ces yeux en plus, là, c'est différent et tu le sais. Il ne tiendrait pas 20 secondes sur un champ de bataille Shinobis.
- D'ici un an, il sera en mesure de te toucher.
Et Vitovi s'empara de sa gourde pour picoler encore une gorgée avant de s’essuyer sèchement les lèvres avec le bras pour remettre son masque ensuite.
- Si tu arrives à ça, je te promets de pas boire une journée !
- Une semaine.
- T'es rude ! Comment je me bats moi après ?
- Tu es une Jisetsu, je te rappelle, tes petits yeux jaunes de vipères, tu sais t'en servir je le sais.
- Tsss, fais ce que tu veux, mais je te dis qu'il n'y arrivera pas. Tu ne m'enlèveras pas ma Vodka !


Je relevais le regard sur eux, le début de leur conversation ne m'avait pas intéressé, mais quand je compris que Teichirô voulait faire de moi un guerrier, je ne fus pas franchement enchanté par l'idée. À ce moment, je voulais juste me poser quelque part et m'y laisser crever. De plus, je n'avais pas de pouvoir comme eux et leurs étranges yeux. Je n'avais pas de nom de famille prestigieux, je n'avais strictement rien.
- Naoki, Vitovi, laissez-nous s'il vous plait.
Les deux femmes sortirent et fermèrent la porte derrière elles. Je me retrouvais seul avec Teichirô. Il se plaça face à mon lit, les mains dans le dos, il me regardait sans haine, presque avec compassion.
- Tu souhaites mourir encore ?
Mais je ne répondis pas.
- Tu sais pourquoi tu n'oses le faire toi-même ?
- Non...
- Parce que c'est contre ta nature. Nous, pauvres êtres humains, sommes condamnés à subir ou dominer notre vie en attendant que la mort nous délivre de ce jeu.
- Tu n'es pas humain...
-Je peux mourir, et je sens, et je pense, et même, je baise et je mange... Je pense me pouvoir dire humain.

Mais je ne répondis encore pas.
- Le temps te fera digérer, à ta façon, un jour ou l'autre, tout ce que tu as vécu. Le mieux que tu puisses, c'est de te préparer à faire face à la suite.
- Pourquoi suis-je là, et pas eux.

Il ne me répondit pas sur l'instant, se contentant d'un long silence tandis qu'il me regardait, comme pour me sonder d'une œillade compatissante, et aller savoir pourquoi, je trouvai cela agréable sur le moment.
- Tu peux appeler cela le destin, la volonté divine, la chance, le hasard, cela ne changera rien, le jeu de la mort commence dès notre naissance. Dès que nous ouvrons les yeux. La mort subite, tu connais ? Avant même, durant notre conception peut-être que cela commence. Parfois, ce n'est pas nous qui décidons qui gagne et qui perd. Quand tu affrontes quelqu'un, ni lui, ni toi n'as décidé de l'issue du combat. C'est la mort qui l'a fait pour vous. Mon garçon, le seul Dieu devant qui nous finissons tous à genoux un jour, c'est la mort, et il n'y a qu'elle qui choisit où, quand, et qui.
- Pourquoi se battre alors ?
- Puisque la guerre doit être, qu'elle soit aux guerriers. N'aimerais-tu pas qu'aucun autre que toi ne doives vivre ce pillage d'il y a deux jours ? Si tu dois simplement continuer à vivre, ne veux-tu pas que cela ne se reproduise simplement plus jamais ? C'est un peu prendre du pouvoir à la mort en un sens.


Je saisissais parfaitement ce qu'il me dit à cet instant. La guerre aux guerriers. Plus de souffrance pour les civils et les non-combattants. Une guerre éternelle et, sous clé. Pourtant, cela ne trouvait aucun écho en moi, je me disais sur le moment, que me reste-t-il à défendre moi ? Mais il interrompu ma pensée.
- Tu ne m'as toujours pas donné ton nom.
Je redressais à nouveau le regard, mais ce n'était pas Teichirô que je regardais. Je ne regardai rien, rien que mon souvenir, un soleil, vers lequel je courrais. Je le lui dis alors distinctement.
- Snow
- Snow ? Si ma cendre pouvait prendre la forme et la couleur de la neige, elle serait beaucoup plus belle. Et pourquoi pas Yuki comme chez nous ?
- C'était pour une fille...


Il ne me dit rien d'autre et s'en retourna vers la sortie. Il considérait, je crois que j'avais accepté. Et il avait raison. Je ne pouvais pas rester dans ce lit éternellement de toute façon, mais si je devais continuer de vivre, je n'étais pas certain que ce serait avec lui. Le lendemain, une jeune femme qui se présenta sous le nom de Mama m'ordonna de me lever pour descendre. La nuit commençait à tomber. C'est avec l'aide d'une béquille improvisée que je fis ce qu'on m'ordonnait. La maison était entièrement vide, mais dehors, je trouvais Teichirô, Sendaï, Vitovi et un autre homme, lui aussi aux yeux rouge, mais différent, que tous appelaient Baru. Ils se tenaient en demi-cercle autour d'un homme à genoux, Baru portait dans la main la peau du mégathère qui m'avait été dérobé. Je compris tout de suite que j'avais à faire à l'un des hommes qui nous avait attaqués. Je laissais tomber la béquille et m'en approchait en me tenant les cotes, la tête couverte de mon bandage ridicule. Il s'agissait du grand massif qui avait donné l'ordre de nous tuer. Je n'étais pas stupide, je savais que c'était une manœuvre de Teichirô, mais pour quoi ? Je ne pouvais m'empêcher de haïr cet homme qui était à mes genoux. Je le haïssais de tout mon être, et le moyen de le faire souffrir fertilisait mon imagination. Personne ne dit rien hormis Baru avant que je m'en approche assez pour l'atteindre si je le voulais.

- Cela ne m'a pris qu'une journée. Les autres sont morts. Enfin, juste son groupe, je n'ai pas tué toute la horde non plus il ne faut pas déconner. Mais quand j'ai vu que celui-ci portait cette peau, j'ai fait le rapprochement avec ce que m'avait dit Teichirô. Ce sont de rudes gaillards ces hommes de l'ouest comme vous dites ici. J'ai du tous les cramer...
Je ne répondis rien, je ne voulais que le regarder dans les yeux, aussi profondément que possible. Je trouvais un visage dur, froid, abîmé par le temps et la vie, je ne décelais aussi aucun remords, seulement un homme attendant sa sentence. Pendant ce temps, ils discutaient entre eux, mais cela m'était égal.
- Tu les recrutes même chez les civils maintenant Teichirô. Lui dit-il provoquant.
- Il est sur mon chemin, je peux l'abandonner, le tuer, ou l'emmener. Je choisis de l'emmener.
- Tsss, c'est pour te donner un genre tout ça.
Finit-il moqueur.
- Vous vous chamaillez, c'est bien marrant, mais Snow il va en faire quoi ?
La question de Vitovi me fit me redresser, je n'hésitai que quelques secondes avant de répondre.
- Rien, je ne vais rien faire. Je vais juste retourner à ma chambre et dormir.

Je me retournais pour faire ce que j'annonçais, mais à peine, je le fis que j'entendis un étrange bruit derrière moi. Je me retournais à nouveau, l'homme fut carbonisé le temps d'un demi-tour et je restais dans l'incompréhension. Vitovi fut la première à s'en plaindre.
-Bah voilà, maintenant ça pu le cochon grillé. Tu n'avais pas une autre méthode Teichirô ?
-Je ne suis pas Snow.

Baru fixa Teichirô du regard, moi, je ne me décontenançais pas, je n'allais pas pleurer pour cet homme non plus et la vue de son cadavre noir aussi raid qu'une statue, ne me faisait absolument rien, pas même l'odeur et c'est ce qui interpella Baru.
-Tu n'as pas l'air d'être écœuré.
-Rien ne le peux plus je crois. Lui répondis-je en m'en retournant vers ma chambre.



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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyJeu 25 Aoû 2016 - 18:35

Chapitre - Tu dois saisir le MA - Partie 1

"Entre voir et regarder, voir, est plus important que regarder."
Miyamoto Musashi.

"En aucun cas, la guerre n'est un but par elle-même. On ne se bat jamais, paradoxalement, que pour engendrer la paix, une certaine forme de paix."
Carl von Clausewitz


SNH. Shinobi no Hattan

MA.

Ce mot japonais est impossible à traduire. Il englobe l'espace et le temps et désigne, plus concrètement, l'intervalle non délimité entre deux choses, deux personnes, deux espaces, deux moments. Le MA signifie aussi la capacité à sentir l'intervalle spatio-temporel qui vous sépare du monde. C'est un peu comme la faculté à être en même temps l'acteur, le spectateur, le metteur en scène du moment vécu, de l'espace-temps dans lequel vous vous trouvez. Il est parfois entendu comme avoir le "sens du rythme" en français également.
Cette hyper-conscience du réel est le but des art-martiaux bien compris, où l'excellence s'obtient par la maîtrise du geste mais également du Ma-aï, la distance-temps qui sépare les combattants. Dans la vie courante, avoir un bon MA ne consiste donc pas seulement à être "bien dans sa peau" ou "dans le ton", ni même à occuper sainement son temps et son espace (notre corps et ce qu'il peut atteindre). Cela consiste surtout à harmoniser tout cela avec l'espace-temps (la matière et le mouvement) des autres et celui du réel, qui est l'ici et maintenant. Ainsi l'artisan expérimenté va toujours plus vite que son apprentis sans savoir-faire des gestes.
Le MA est le but initial recherché dans les cinq écoles de guerres Shinobis. Le Ninjutsu (soit maîtrise des éléments), Le Taïjutsu (soit maîtrise des armes et du corps à corps), le Genjutsu (soit la maîtrise de l'illusion), le Fuïnjutsu (soit la maîtrise des sceaux), la Sensorialité (soit la maîtrise de la détection et de la dissimulation).
"l'énergie" que concentre les Shinobis n'a pas vraiment de sens ou peu pour eux (si ce n'est la maîtrise que leur impose leur art), il lui donne le nom de Chakra, énergie, Ki ou bêtement le souffle et autre, sans qu'il n'y est de règles établies.

À noter qu'il existe une sixième école tout à fait à part qui est l'école de Faune (ou Kuchiyose), qui consiste à parvenir à se faire allier avec l'une des nombreuses tribus animales qui peuples le continent.

SNH. Shinobi no Hattan




Année 2 - Hiver - Premier temps du règne des ombres.

Snow


Je regardais les tombes à côté de ma maison vers quinze heures. Ma demeure était investie de nombres de gens que je ne connaissais pas et qu'ils avaient agrandi en faisant pousser le bois à une vitesse ahurissante. Les pouvoirs Shinobis ne cessaient d'étonner, mais je n'avais pas le cœur à cela. Je ne me liais pas avec les gens, je ne faisais que dormir, jour après jour. Celui-ci, Mama m'apprit que ma famille avait été enterrée dignement et je voulais voir leur tombe, ce que je fis. Sous un arbre moqueur, au beau feuillage bleu, aux feuilles guillerettes. Trois tombes surplombés de trois épées pour l'occasion. Je voyais les gouttes de l'arbre fondre dessus. Et ces mottes de terre au sol, où la neige avait été déblayée pour l'occasion. Je décidais, pourtant abattu, de me rapprocher d'elles, plus je m'approchais, moins je ne pouvais contenir ce je ne sais quoi, qui vous prend à la gorge, qui vous étouffe, jusqu'à ce que nous ne puissions plus contenir nos larmes. Je lâchais la béquille et m’effondrais au sol devant les tombes. Je ne pleurais pas à pleins poumons, je me forçais à retenir, sans complètement y parvenir. J'essayais dans mes larmes d'avaler ma propre douleur, en me pressant contre moi-même. En prenant ma respiration, petit à petit, cela se calmait. Je reniflais et séchais mes larmes, avant de me relever en lâchant un lourd soupir. Je fus rejoint par Teichirô à ce moment, qui s'installait accroupit, assis sur les talons à côté de moi, comme un loup qui serait en observation.
- Pourquoi des épées ? Chez nous, nous mettons des pierres sculptées.
- Ils sont morts par la guerre, et chez moi, nous enterrons ainsi ceux qui meurent par la guerre.
- Ce n'était pas des guerriers.
- Mais ils ont été tués par l'épée. C'est une marque d'honneur chez nous.
- Je me serais bien passé de cet honneur. L'honneur, cela n'intéresse que celui qui croit en avoir, l'honneur.


Honneur... Une notion qui m'était totalement inconnue et que je n'avais jamais considérée jusqu'à ce moment. L'honneur, mon honneur était-il bafoué ? Aurais-je dû me venger ? L'honneur exigerait de moi que je fasse quelque chose ? Comme si je le divinisais ? Cela ne résonnait pas en moi, d'aucune façon.
- Je m'en doute. Ces pillards étaient tout une horde, vos hommes de l'ouest, ils ont organisé le pillage de toute la région, tu n'es pas le seul qui en a souffert.
- Cela m'est bien égal.
- Je le sais.
- Pourquoi es-tu ici, dans cette région.
- J'ai eu le malheur de prendre en affection une femme au sud du Mont Gephel et que son enfant vienne à tes bras. Gondo, heureusement, fournit régulièrement le An'teï, c'est lui qui m'a amené chez toi. Je voulais voir mon fils une fois avant de te le laisser définitivement.

Mais je ne répondis pas sur l'instant. "Tout cela pour une coucherie" pensais-je sans voir l'intérêt de le dire. Ni lui, ni moi n'étions responsables de la situation. Mais je retournais mon regard sur ma maison et je savais que je n'avais plus rien ici qui aurait de l'importance à mes yeux, plus rien, pour une simple histoire de coucherie. Teichirô fit ce que je m'attendais à ce qu'il fasse.
- Tu vas venir avec nous n'est-ce pas, tu aurais déjà refusé le cas contraire sinon.
- Je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autre hormis de me laisser mourir ici. Je ne peux pas continuer à vivre dans cette maison.
- Je n'ai pas l'impression que la mort veuille encore de toi.
- Qu'est-ce que tu en sais.
- Rien du tout ce n'est qu'un sentiment. La vérité est dans les sensations.
- Et je suppose que tu en sais beaucoup sur la mort
.

Il relevait le regard sur moi, pénétrant et surtout terriblement déprimant, j'en fus convaincu sur l'instant, ce que j'avais vécu ne devait n'être rien en comparaison de cet homme-là. Pendant le silence qui suivait nos regards emmêlés, je découvrais que les Shinobis avaient beau avoir des pouvoirs immenses, ils n'en restaient pas moins des hommes et des femmes. Je me sentais rassuré, de voir une plus grande douleur que la mienne, dans le regard d'un homme. Devais-je m'en sentir coupable ? Je me déculpabilisais en me disant que c'était simplement humain.
- Chez moi ce qui nous paraît normal te paraîtrait fou, pourtant c'est aussi réel que ce que tu viens de vivre. La force, sans l'esprit, cela ne vaut rien de mieux que la survie.
- Tu penses vraiment que je peux survivre à vos guerres là-bas ?
- Je n'en sais rien. Mais j'aime jouer ma vie, c'est comme ça que je me sens le plus vivant. Tu me donnes l'impression d'être comme ça aussi. Tu as survécu à un sacré choc, est-ce seulement pour toi de la chance...

Je baissais le regard sur les tombes, et la neige retombait sur nous tous. Une neige lourde et épaisse qui nous recouvrait sous la brise. Je me disais que si je mourais là-bas, cela ne serait que justice, que si je revenais, je devrais être meilleur, et c'est tout. Je retournais mon regard sur Teichirô, un regard résigné à la détermination du combat et à la mort qui portait pourtant une question qu'il comprit sans mal derrière celle que j'annonçais.
- D'après toi ce serait quoi d'autres ? Je vais porter cette cicatrice sur la tempe toute ma vie.
- Naoki est un excellent médecin, mais tout n'est pas permis à tous les Shinobis. Elle a fait de son mieux.
- Réponds-moi... Et il me sourit. Son premier sourire.
- Chez les Samidare, il existe une technique interdite. Le Takama ga Hara (littéralement le pont des dieux / pont vers les cieux), cette technique est un Genjutsu qui décuple les sens et l'empathie.
- Quel rapport ? En plus, c'est plutôt sympa... Mais le ton de Teichirô devenait grave, presque fataliste.
- Il sent le monde, il sent et voit l'humanité, et le monde n'est pas heureux... Ce n'est jamais de l'amour qui prime dans cette illusion, ce sont les cauchemars, les plaies de l'âme et de la chair que tout ce qui vit ressent. Aucun, être humain, ne peut tenir cela en lui. Sa psyché implose.


Je frémissais, décupler les sens pour faire ressentir l'émotion terrestre, la technique en elle-même n'était pas monstrueuse, c'était que le monde l'était... J'étais pour je ne sais quelle raison désolé en le regardant.
- Alors pourquoi ?
- Je voudrais que cette technique un jour ne soit plus diabolique. Qu'elle ne renvoie que le bonheur, l'amour, et la joie.
- Ne t'es-tu jamais dit que c'était parce que nous ressentons plus facilement la douleur ?

Mais il me sourit encore.
- Vit encore un peu, et tu verras que non. Tu vas nous suivre ?
- Un civil ne peut pas faire la guerre. Il n'en a pas le droit.
- Tu n'es plus civil. Tu es guerrier.
- Seul les Shinobis ont le droit de ban et de faire la guerre.
- Les Samouraïs ne sont pas Shinobis et ils le font. De l'autre côté du monde, des humains sans pouvoir sont en armes et en font autant. Si tu tiens une arme dans la main, c'est que tu es un guerrier.
- Je ne pourrais jamais vous égaler.
- Alors surpasse-nous...


Il me le disait tout à fait naturellement, comme ça. Cela me fit presque sourire. Cette confiance en lui, cette façon qu'il avait l'air de savoir exactement où il allait. J'étais presque fasciné. Alors...
- Je te suis.

Il ne me faisait pas rester longtemps ici, seulement le temps de me remettre m'avait-il dit comme si c'était une fleur qu'il me faisait. Je décidais de m’adapter comme je le pouvais, ce n'était pas que l'on me déconsidérait parmi eux, mais on ne me traitait pas comme un "membre". Je m'en accoutumais et faisais ce que je pouvais pour être utile et me faire quelques connaissances. Teichirô n'était pas toujours avec moi, loin de là, et il avait une fâcheuse tendance à apparaître et disparaître quand il le souhaitait. Nous ne mangions pas ensemble, les Shinobis ne font pas ça, ils partagent leur repas aux heures et avec qui ils veulent durant toute la journée, ou même la nuit. Moi, je mangeais seul, mais une fois, c'est Vitovi, que tout le monde appelait Vito qui vint s'asseoir à côté de moi pour entamer la conversation.
- Je m'installe là.
- Je t'en prie.
- Zape les politesses avec moi, tiens bois un coup.
- Sans déconner tu ne serais pas alcoolique ?
- Si, et en plus, ça me rend plus forte au combat comme quoi, parfois la vie est bien faite.
- Tu te fous de moi ?
- Attends d'être à l'entraînement et tu verras de quoi je parle. Tu feras moins le malin.
- Je n'ai pas peur.
- Alors c'est que tu es un idiot.
- J'ai vu que vous aviez des enfants de moins de 12 ans dans vos rangs...
- Chacun de ces gosses t'égorgerait sans transpirer, tu sais...
- C'est quoi le An'teï au juste ?

Et Vitovi but comme elle le faisait à chaque fois qu'on lui posait une question qui la gênait, comme à chaque fois qu'elle faisait ou vivait quelque chose qui la gênait, elle tenait l'alcool comme personne, c'était certain, et tout le monde la craignait tant que je ne pouvais que croire en sa force, mais elle avait, comme eux-tous, si joyeux qu'ils pouvaient avoir l'air, un quelque chose de terrible en elle.
- Je suis comme Teïchirô, j'ai aidé avec Mahan et Gabushi, la première Ombre de l'eau et son second, Kirigakure no Sato. Les Kages ne sont pas plus que les anciens roitelets qui conspiraient les uns contre les autres durant la grande guerre, ils ont juste plus de moyen. Avec Teichirô nous avons épargné une guerre entre Kiri et Konoha, enfin, il m'a forcé la main en fait, mais je ne lui en ai pas voulu. Quand il est revenu me voir pour créer le An'teï, je me suis dit qu'il y avait là une certaine logique, et j'ai décidé de suivre.
- Quelle logique ?
- Les villages ont avalé les conflits des clans, des familles et des tribus Shinobis, mais ils vont se battre entre eux, c'est certain. Pour nous, les enfants de la guerre, la guerre doit être aux guerriers. Les villages impliquent les civils dans leur conflit. Nous leur donnons un ennemi commun, pour porter tout ce poids, imposer la paix entre eux et imposer nos règles de la guerre. C'est face à un ennemi commun que l'on se rassemble toujours.

- Et quelles sont-elles, ces règles ?
- Tu le découvriras bien assez tôt.
Finissait-elle en buvant un dernier coup.
Baru entra dans la pièce vivement et se porta sur la table en me souriant d'un air que je trouvais presque malsain, il était arrivé vite et sans crier gare, alors je sursautais juste avant qu'il ne me parle.
- C'est l'heure ma biche ! Tu vas commencer l'entrainement ! Vito, tu viens !
- Sans moi, je n'ai pas fini ma bouffe et ma binouze. Vas-y toi, Teichirô est le seul absolument nécessaire.
- T'es vraiment une feignasse !
- Et toi t'es le plus narcissique des mecs que je connais, Mitomi va bien ? Ha ouais non, elle t'a jeté excuse.
- Pétasse.
- Moi aussi, je t'aime.


Je suivis Baru dehors, délaissant mon repas. Là m'attendait Teichirô, juste un peu plus loin de l'entrée, autour de la maison les Shinobis grouillaient, mais ne s'occupaient pas de nous. Quand je me trouvais face à Teichirô, il n'attendit pas pour me faire son topos, mais avant il s'adressait à Baru.
- Et Vitovi ?
- Elle dit qu'elle veut finir sa bouteille avant.
- En gros, c'est avec toi que cela va se passer, Roi des lions. Ne te montre pas trop dur.
- Tu me connais,
répondit-il ironiquement.
- Je vais créer un Palais mental Snow.
- Si tu le dis...


Palais mental ? Il pouvait bien me parler en latin des religieux de l'ouest que cela aurait eut le même effet. Puis un flash blanc me prit, lumineux d'abord jusqu'à l'aveuglant et je me retrouvais dans une jungle, chaude, humide, j'entendais les bruits des animaux, je sentais l'humidité sur ma peau et je discernais les rayons du soleil à travers l'épais feuillage des arbres. Teichirô et Baru étaient au même endroit avant que nous nous trouvions dans la jungle, Baru s'amusait de mon air surpris, et Teichirô reprit.
- Voici mon palais mental. Ceci est une illusion, tout n'est qu'esprit, et c'est dans un endroit comme celui-ci que j'ai grandi, dans la jungle de Mizu no Kuni. Nous allons pouvoir commencer.
- Attends attends ! Illusion, tout cela n'est pas réel ?
- Non, mais ton corps le croira si fort que je peux t'assurer que tu n'aimeras pas prendre les coups. L'esprit domine la matière. Quand l'illusion tombera, tu ressentiras tout ce que tu as ressenti ici d'un seul coup, mais dans la réalité. Ne t'en fais pas, à la longue, on s'y fait.
- Comment fais-tu cela ?!

Il s'approchait de moi en fixant ses yeux dans les miens, puis il posait sa main sur le sommet de ma tête.
- Le monde n'est qu'un puzzle, avec ses pièces tu peux former tous les paysages que tu veux, pour peu que tu saches convaincre ton ennemi de ce que tu souhaites en lui susurrant aux sens les bonnes informations.
Je n'avais rien compris de ce qu'il venait de dire, mais je n'insistais pas plus de peur de passer pour un imbécile. Il me donnait après une épée, la mienne. Puis il se reculait pour laisser Baru dégainer sa propre épée, un katana qu'il tenait avec ses deux mains.
- Baru n'est pas Vitovi au corps à corps, mais pour commencer cela ira, finissait Teichirô.
- Ici, je peux te tuer autant de fois que je veux, ici une journée, ce n'est qu'une seconde dans le réel, tu es entièrement à moi tant que Teichirô n'annule pas son illusion.
- Je n'ai pas peur.
- Les règles sont simples. Garde ton dos droit, le sommet de ton crâne est fixé au ciel, tes pieds sont amourachés à la terre. Ton arme, enfin, n'est pas ton arme, c'est toi, elle est avec et en toi, si tu perds ton arme, tu meurs. Tu es un civil, sans pouvoir, mais tu peux magner une arme. Tu dois bouger, la mort est inerte, la vie bouge. Si tu ne bouges pas, c'est que tu es prêt à mourir ou que tu es certain de tuer. Toujours hauts, les coups, toujours hauts, le corps, le plus haut a le plus gros avantage. Si tu avances, tu avances TOUT le corps, pas la tête en reculant le corps. Maintenant, danse !


Et Baru se lança sur moi. Une seule fois, un seul coup, il m'ouvrait la gorge et j'en ressentis toute l'intensité jusqu'à me sentir mourir. Il avait simplement bondi en passant à côté de moi. Je n'avais pas eut le temps de penser à bouger... Dès que je sentais "la fin" venir, je me retrouvais au point de départ... Cette sensation dans la gorge... Je me la caressais un moment pour m'assurer que tout allait bien...
Ce fut le même résultat la deuxième, puis la troisième fois, ce fut le même résultat toute cette putain de journée. Baru ne m'avait pas ménagé, je m'étais entraîné près de six semaines dans une illusion... Au soir, quand Teichirô stoppait l'illusion, tout me revint d'un seul coup au corps, j'en vomissais et avais des crampes à presque chaque muscle et la première fois, je tombais en ne pouvant retenir quelques cris de douleur que je contenais comme je pouvais en me serrant le ventre avec les bras. Aucun Shinobis ne s'arrêtait pour m'aider, aucun même ne me regardait, ils allaient à leurs occupations simplement. Quelques minutes et je me calmais, épuisé, j'avais l'impression de m'être entraîné pour des jours entiers, c'était une sensation bien étrange et difficile à décrire... Mama qui portait du bois en passant en fit autant, mais revint vers moi à son retour. Une toute petite fille de onze ans, blonde comme le blé avec un rayon de tendresse sur le visage. Elle s'agenouillait à côté pour m'aider à me relever.

- Le Udaï (notre monde) de Teichirô fait toujours cet effet les premières fois. Dans quelques jours, tu tomberas seulement sur tes genoux le temps de reprendre ton souffle, n'aie pas honte surtout.
- J'ai l'impression d'être retourné aux mines... Et de pas avoir dormi d'ailleurs.
- C'est normal, une journée dans le Udaï, c'est une seconde ici. Et ton esprit perd la notion du temps, ou plutôt il s'adapte, alors il ne s'en rend pas compte.
- Tu le connais bien, Teïchirô t'a fait la même chose ?

- Non, j'apprends à être médecin, je dois connaître toutes les techniques possible pour pouvoir soigner leur blessure. D'ailleurs viens, je vais te remonter à ta chambre. le Udaï de Teichirô est unique à l'heure actuelle. Mais les techniques inconnues ne le restent jamais longtemps chez nous.
Je l'accompagnais, aussi rapidement que je pouvais, mais cette douce personne faisait ce qu'elle pouvait aussi pour marcher à mon rythme et me porter. Nous passions devant la chambre d'Alice, je ne pouvais m'empêcher de regarder vers elle à chaque fois que j'y passais pour monter à l'escalier. Elle servait de dortoir pour le An'teï. Je ne sais pas vraiment pourquoi, cela me faisait quelque chose d'étrange, de désagréable, et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de regarder vers elle. Mama reprit pour me sortir de mes songes tandis que nous montions l'escalier.


Dernière édition par Snow le Mar 13 Déc 2016 - 23:09, édité 5 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyJeu 25 Aoû 2016 - 18:54

Chapitre - Tu dois saisir le MA - Partie 2

- J'aurai préféré dormir à l'extérieur, vous savez. Dans cette chambre, je ne trouve pas le sommeil.
- Il fallait le demander... Mais là, c'est un peu tard.
- Tu sais où était ma femme quand vous êtes rentrés ?
- Je ne pense pas que c'est ce que tu as besoin d'entendre aujourd'hui.

Et nous entrions dans la chambre où je me posais sur le lit. Mama ne sortit pas tout de suite, je lui proposais de rester pour discuter un peu, elle était aimable et douce contrairement à la plupart des autres et j'en ai éprouvais comme un besoin, de parler à quelqu'un sans "mal" en lui.
- Tu es déjà à la guerre si jeune ?
- Non... J'ai rejoint le An'teï parce que je le voulais.
- Comment ça, je croyais que vous étiez tous des déserteurs de village ?
- Pas du tout, je suis une Gogyou, une errante.
- C'est quoi la différence ?
- Je n'ai jamais fait partis d'aucun village Shinobis tout simplement.
- Je croyais que vous en faisiez tous partie.
- Baru par exemple vient de Ame no Kuni (pays de pluie), mais dans le sud du pays à l'inverse de toi, il est de la famille Natsuba qui n'a rejoint aucun village.
- Et toi alors ?
- Moi, je suis une Gogyou, les quatre petits villages qui contenaient ma famille ont été brûlés par les autres clans Shinobis il y a longtemps. Ce qui reste des nôtres se sont dispersés partout.
- C'était à cause de la guerre ?
- Non... Notre don fait peur aux gens, même aux shinobis, alors ils ont préférés nous éliminer.
- Quel don ?
- Beaucoup de Shinobis peuvent contrôler la foudre, moi, je peux me transformer en foudre. Ils considèrent cela trop puissant et trop dangereux, c'est le pouvoir de ma famille, se transformer soit en eau, en foudre, en feu, en vent ou en terre.
- Je suis désolé pour toi.
- Avec Teichirô, c'est choses-là peuvent changer. Chez nous ceux qui naissent avec de trop grands dons sont craints et éliminés si possible, ceux qui naissent avec de petits dons ne survivent pas longtemps. Heureusement qu'on fait beaucoup de bébés comme le dit Baru.
- C'est la loi du plus fort... Votre système est injuste.
- Chez les civils, celui qui naît dans les meilleures familles de seigneurs a aussi le plus de chance de bien vivre. S'il naît dans une famille d'esclave, il restera à jamais esclave. Tu trouves que c'est plus juste ?
- Non...
- Pourtant, c'est la même chose. C'est ce que m'a fait comprendre le An'teï. Teïchirô veut mettre fin à tout cela. Il ne nous oblige pas à nous battre si nous sommes des enfants, comme le font les villages. Il est différent.
- Ce qu'il veut faire est impossible. Tout changer...
- Il n'est pas seul, Jisetsu Gabushi dit la Nomade, qui était le second de Mizukage Mahan, fondatrice de Kiri, qui combattu le Démon de Haine Sanbi de Mizu no Kuni, et chef du Misuto, et enfin chef de la branche de traque des Jisetsu. Natsumi Haru, le Roi lion, qui a lui seul à obliger Konoha à libérer 35 prisonniers de guerre pour une rançon, et on ne sait toujours pas comment. Et Rai...
- Ça va ça va, j'ai compris, bref, c'est des bonhommes...
- Des bonhommes ? HA HA tu es loin du compte ! Chacun de ces hommes vaut une armée.
- Je croyais que l'on tuait les trops grandes menaces rapidement chez vous...
- Eux, ne sont pas nés comme ça, ils le sont devenu. Ceux qui ont survécu à la grande guerre ne sont pas comme tout le monde.
- Pourquoi est-ce qu'on les craint tant ? Ils ne sont qu'une douzaine...
- Ce que tu vois est ce que le monde connaît. Les Fléaux cachent une armée dans Hi no Kuni. Teichirô était responsable de la défense du pays, il le connaît mieux que personne et c'est une position centrale. Nous ici, on est en quelques sortes les "intimes". Pourtant quand tu verras ce que ce sont des Shinobis de cette classe au combat, tu comprendras pourquoi on les craint un minimum. En plus, chacun des membres ou presque a gardé ses contacts dans les villages, nous pouvons les espionner à notre guise, nous sommes même peut-être même mieux renseigné qu'eux.
- Vous êtes nombreux à avoir déserté ?
-Jamais autant dans l'histoire. Que des seconds désertent après un combat, ce fut une première et Teichirô est doué pour convaincre... C'est d'ailleurs ce qui ennuie bien plus les villages qu'une menace militaire, la désertion.
- Mais enfin, pourquoi est-ce qu'ils ne vous traquent pas.
- Teichirô est soupçonné d'être mort, il a été déclaré comme tel officiellement à Konoha. Et chasser un shinobi c'est très compliqué comme tu imagines, même pour un shinobis, encore plus quand il s'agit de personnage de cette hauteur.
- Mort ?!
- Ha oui, tu ne connais pas l'histoire. Gabushi et Teichirô se sont affrontés dans une forêt de Hi no Kuni, pour une histoire de conflit diplomatique entre Konoha et Kiri. Gabushi a déserté à la suite de ce combat et rejoins le An'teï. Paraît-il ici que c'est le déclencheur. Mais là, c'est que de la rumeur. Tu sais le An'teï, ça ne fait que se murmurer pour expliquer les désertions dans les villages, mais aucun des dirigeants n'y croit vraiment encore. Bon, je vais te laisser. Demain, tu vas reprendre et faut que tu dormes. Bon courage hein.
- Merci beaucoup, cela fait du bien de parler.
- On a tous besoin de parler.


Chaque jour, je mourrai, et en ressentait toutes les douleurs, et Baru semblait y prendre un certain plaisir, plus pour agacer Teichirô qui n'avait pas l'air pourtant de s'en soucier. J'avais le droit à tous les conseils d'un homme qui avait la fâcheuse tendance à avoir réponse à tout et avec pour partenaire un véritable sadique qui devait aimer souvent se regarder. J'ignorais pourquoi Vitovi refusait avec toutes les excuses possible de prendre part à l'entrainement, et je dois dire que ce n'était pas glorieux, Baru était trop rapide, trop fort, il semblait même savoir où j'allais frapper ou aller avant que je ne le fasse. J'ai pourtant appris de Naoki, qui je ne savais bien si elle était sa compagne ou en phase de le devenir, qu'il n'était pourtant pas le plus réputé du Taïjutsu (technique de corps à corps), et que comparativement à Vitovi c'était comme opposer un éléphant et une souris. Un jour que l'entrainement continuait, et même si avec la durée de l'illusion, je m'étais considérablement améliorer en terme de condition physique, je n'avais pas évoluer d'un pouce sur la technique. Baru se relançait sur moi et d'un geste de Teichirô, nos positions furent échangés pour que Baru frappe dans le vide.
- C'est bon, on arrête ça ne va pas.
- Rooooh, ma proie !
- C'est bon Baru deux minutes et je te la rend, soupirait Teichirô.


Teichirô s'approchait vivement de moi, l'air agacé. À peine à mon niveau je sentis une certaine sévérité que je n'avais encore jamais vu.
- Tu me prends pour un con ?
- Comment ça ?
- J'ai baisé des pucelles qui cognaient plus dur que toi. Tu n'es PAS combatif.
- Je le vois même pas quand il part ! Il disparaît ! Et ses postures ne veulent rien dire ! J'ai aucun moyen de me défendre, JE NE SUIS PAS COMME VOUS !


Et Teichirô se redressait sur lui en me regardant d'encore plus haut. Sa sévérité ne démordait pas et ce ne fut pas mon moment de "relâchement" qui l'impressionna le moins du monde. Il m'attrapa violemment la mâchoire et me souleva, il la prit si fort que je ne pouvais plus parler et en ressentait une grande douleur. Il s'approcha ses yeux au plus près des miens et reprit.
- Tous les hommes naissent avec un don, trouve le tien. Tous les hommes naissent avec leur lot de malheur alors vis, avec les tiens. Et il me lâchait au sol. J'en profitais pour me masser la mâchoire sans pouvoir perdre cet air frustré sur mon visage qui précédait son discours. Se reculant, il terminait ce qu'il semblait avoir à me dire.
- Tu as peur de ressentir à nouveau. Je sais pourquoi. Mais mon garçon, la crainte de se lier n'est pas préférable à la crainte d'être abandonné.


Je relevais un regard haineux sur lui, et pourtant, malgré l'envie de me jeter dessus, ce qui me freinait n'était pas la peur, mais le sentiment profond qu'il avait raison. Je refusais de sentir, de me lier et pourtant, il me l'avait dit, il n'y a pas de matière, il n'y a qu'un tissu de relation. Je pouvais voir les mouvements, je pouvais les deviner, cela faisait des mois dans cette illusion que je le voyais faire les mêmes mouvements. Mais je refusais, de le voir, je ne pouvais que regarder...
Vitovi apparut dans l'illusion. Cela faisait déjà deux semaines que j'y avais droit, je supportais mieux la chaleur et l'humidité et je me sentais aussi bouger mieux, mais je n'arrivais jamais à toucher Baru. Vitovi nous observait, enfin, elle observait surtout Baru danser autour de moi qui me démenais comme un diable pour arriver à faire quoi que ce soit. Elle attendait quelques minutes et intervint enfin. Baru n'avait en effet pas attendu que je me sois "remis" de la conversation pour me sauter dessus, et c'était avec colère et hargne que j'agissais désormais.
- Tes muscles ont prit le rythme, tu es mieux nourrit, nous allons pouvoir commencer.
- Je t'avoue que cela commençait à me gonfler en plus, ajoutait Baru en s'arrêtant pour me laisser essoufflé.
- Tu l'as bien préparé, je te remercie.
- Pas de quoi, je vais pouvoir emmener mon groupe et repartir à Ame no Kuni. C'est ce qui était convenu avec Teichirô.
- Des soldats aux Fléaux tous restent libres, je l'avais dit,
répondit Teichirô avant de le faire sortir de l'illusion d'un geste de main. Puis il ajoutait. N'as-tu pas remarqué, tu es dans une illusion, et pourtant ton corps croit si fort en ce qu'il fait que la réalité en est impactée.
- Je sais, mais je ne me suis pas vraiment demandé pourquoi.
- On s'en fout de pourquoi ! Ce qu'il faut, c'est que tu sentes et tu ne fais que gesticuler. Tu as les mêmes pouvoirs ici que dans la réalité, utilise les ! Tu dois trouver le MA !
- Le MA quoi ?
- Vitovi aide-moi s'il te plaît,
dit-il en soupirant.
- C'est bon c'est bon je m'en charge. Écoute gamin, arrête de penser, à ton épée, à mon couteaux, à la forêt, à ta femme ou la bière que tu n'as pas bu. Il ne s'agit pas de tout oublier, il s'agit que tout ne fixe qu'un seul but, gagner. Survivre, dominer. Tu es un être humain, comme tous les humains, tu as des capacités à sentir, empathie, vibrations, concentre-toi sur moi, sur ce que je fais, ce que je suis, connaît-moi avant que le combat ne commence. Y en a qui appellent le chakra, le souffle, le ki, l'énergie, l'essence, l'aura... Mais on s'en fout au final, ce qui compte, c'est que tout le monde peut éveiller quelque chose en lui. À toi de découvrir quoi.
C'était beau tout ça, mais je ne comprenais pas, et tous les deux, le virent sans mal. C'est Teichirô qui suivait Vitovi.
- Je suis aveugle. Et pourtant, je vois. Il ne s'agit pas de mon sonar de chaleur, je ne l'ai pas toujours, tu te doutes bien. Je vois avec mon cœur. Utilise ton coeur. Sens ! La vérité est dans les sens ! Dans les sensations de corps et de ton être. Quand tu sentiras, Vitovi t'apprendra la mécanique du corps, et tu verras que tu seras aussi efficace que n'importe quel Shinobis. Tu es un civil, tu n'es pas comme nous, tu l'as dit. Mais ! Tu es capable de tenir une arme et de porter une armure. Le mieux à faire, c'est d'apprendre à t'en servir. Et quand le temps viendra, je t'apprendrais à te servir de ta tête.
- Ma tête ?
- Les combats que tu gagnes sont ceux que tu as déjà gagnés en toi. Allez, au travail maintenant.


Deux semaines de plus passèrent, mais deux semaines réelles faisaient ici beaucoup plus. J'avais l'impression de grandir deux fois plus vite que n'importe qui (d'ailleurs, je ne vieillissais pas plus vite). Désormais, je pouvais suivre les mouvements de Vitovi, elle virevoltait en entraînant la terre et le vent derrière elle et pourtant, elle ne me touchait pas. J'étais, en effet, devenu sous ses directives, un as de l'esquive, j'étais déjà rapide, même si c'était beaucoup moins qu'elle, mais avec ce que je savais... J'économisais les mouvements, comme elle me l'avait appris, selon sa posture, je devinais les coups, comme elle me l'avait appris, sans regarder, je sentais son corps, ses vibrations dans l'air et sur le sol, le vent qu'elle dégageait en bougeant, et même son odeur. Elle disparaissait et apparaissait autour de moi sans discontinuer, mais rien n'y faisait pour elle, qui même si elle ne transpirait pas, ne se fatiguait pas, devait mettre de la vigueur pour que je sois en difficulté. C'était curieux, j'avais désormais une curieuse impression, c'était moi, qui me contrôlais moi, mais tout en étant hors de moi... Comme si j'avais mes sensations à la troisième personne. Mon épée était aussi fermement tenue en main, mais pour toucher Vitovi, je ne me faisais aucune illusion et considérais que je n'y arriverais pas avant de devenir immortel pour rire avec moi-même. Et cependant, Vitovi interrompait la séance.
- Je pense que l'on peut passer un cran au-dessus. Mais là, on a besoin de toi Teichirô.

Je ne comprenais pas sur le coup, je le vis se lever et s'approcher de moi, tout à fait calmement. Il me prit les joues entre ses mains et vint coller son front contre le mien, puis il me murmura.
- Je suis désolé.
Il éveilla en moi quelque chose. Un désir, celui que j'avais précisément quand je ne pouvais plus me relever dans ma maison, alors que le coup de masse m'avait mis au sol. Ce désir si puissant, si terrifiant, que je ne pouvais me l'expliquer, il me contrôlait, ce n'était plus moi qui le dominais. J'étais plongé dans le noir, voyant défiler certaines images, certains sons, des odeurs, tout ce qui l'avait déclenché chez moi. Quand le jour revint, j'étais dans l'illusion, et je vis Vitovi qui me regardait froidement. J'étais désemparé, j'avais, envie de sang.
- J'ai vu la scène. C'est toi seul qui les a perdus.

Je lui bondissais dessus, d'un seul coup, sans réfléchir, un seul pas sauté où je ne fus qu'une ombre, semblable à la mort qui passait comme un souffle sur elle, le mouvement n'était pas pensé, et pourtant, il était parfait, le sabre frappait au visage de sa pointe, pour pourfendre la tête d'un seul coup. Sur le moment, je n'avais ressenti aucune culpabilité, j'étais en sueur, tremblant de férocité. Vitovi fut surprise par l'élan, Teichirô le fut tout autant et il se dressait, mais les yeux de Votovi s'activèrent, un jaune rutilant les sublimait, et elle parvint à esquiver d'un large mouvement de pivot, la joue fut néanmoins touché sur une toute petite portion, entraînant un goutte de sang avec le fil de lame.
J'avais senti l'impact, et immédiatement, je m'en sentais coupable, je retrouvais ma respiration, je me reprenais. Qu'avais-je fait... Je me retournais rapidement sur Vitovi pour m'excuser, mais je la trouvais en joie, me souriant.
- Je...
- Laisse. Alors ce coup-là, je suis pas prête de l'oublier.
- Une semaine, nous avions dit.
- Cause toujours.
- Vous voulez dire que je suis prêt ?
- Oui, en tout cas, si tu parviens à retrouver ce moment-là, précis et à le garder, même moi, je devrais te faire front avec l'intention de te tuer, pour ne pas te tuer, j'entends.
- Je ne suis pas certain d'en avoir envie.


Techirô passa d'un coup à côté de moi, et se trouvait comme si ce qu'il comptait me dire était de grande importance.
- C'est l'instinct de protection que tu as ressentis. Ta protection ! Et la protection de ce que tu aimes. Ta survie. Si tu perds ça. Tu as tout perdu.


Générique : Une des musiques ayant servi à l'inspiration


Dernière édition par Snow le Mar 11 Oct 2016 - 14:41, édité 4 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyVen 26 Aoû 2016 - 14:38

Chapitre - Le départ pour le nouveau monde - Partie 1

"il faut suivre sa pente, pourvu qu'elle monte"
André Gide.

"Ce qui est cherché avec difficulté est découvert avec plus de plaisir"
saint Augustin.


SNH. Shinobi no Hattan

Maîtrise du chakra

Le chakra est le nom le plus couramment usité dans le monde Shinobi pour définir "la force" utilisées dans l'usage de leur technique. Ils n'en connaissent pas vraiment l'origine et malgré toutes les découvertes sur les possibilités d'usage de cette force, il est généralement considéré que l'on sait pourtant très peu de chose. Cette force est l'usage combinée de l'énergie physique, et de l'énergie dites spirituelle. La force de l'esprit. Les Shinobis apprennent très jeunes à la "malaxer" par tout un tas de procédé souvent mis aux points par les clans où les utilisateurs eux-mêmes. Le pouvoir a pourtant, dit-on ses limites. Il semble lié intimement à la personne qui le possède, à sa personnalité, ainsi que bien sûr, par le parent.

SNH. Shinobi no Hattan


Année 2 - Hiver - Premier temps du règne des ombres

Snow


Je mangeais avec Vitovi et Mama dehors, nous approchions maintenant le printemps. Il faisait déjà beaucoup moins froid, pour un habitant de la région tout du moins. Les Shinobis étaient débrouillards, ils chassaient facilement ou savaient cueillir les plantes comestibles, j'en apprenais d'ailleurs beaucoup là-dessus. Teichirô avait cessé les entraînements dans ses illusions, c'était dans la réalité que je devais maintenant lutter, mais il n'avait pas cessé de m'imposer ses illusions pour autant, il les utilisait maintenant pour un tout autre type d'entraînement.

Je commençais à m'habituer aux Shinobis, tout en préservant une certaine réserve. Je m'étais surtout rapproché de Vitovi, de Mama et Teichirô jusque-là. Pendant que nous mangions, nous parlions justement avec Mama de l'entraînement avec Teichirô qui avait évolué.

-Tu ne t'en sors pas avec les tactiques ?
-Non, pas du tout... Y a beaucoup trop de choses à retenir. Je suis un guerrier, pas un chef de guerre.
-Parce que tu crois que la stratégie est réservée uniquement aux shinobis en bataille ? Tous les combats, même un duel, exige de la stratégie.
Nous coupions Vitovi.
-Tu as compris le truc des trois niveaux déjà ?
-Oui bien sûr, il le niveau tactique, opératif et stratégique. Quand il s'agit de la stratégie ou de l'opératif c'est bon, c'est le niveau tactique des Shinobis qui planche, je dois retenir toutes les capacités, tous les pouvoirs, leurs effets, leurs propriétés physiques, les différences entre ouvertures ou contre-ouverture et j'en passe...
-Ne t'en fais pas, tu vas t'en sortir. Tu sais moi, j'y connais presque rien non plus.


Nous fûmes interrompu par Teichirô qui se pointait là. Il nous ignora Mama et moi pour s'adresser directement à Vitovi.
-J'ai reçu un message de Raikon. Nous avons une difficulté.
-De quel ordre ?
-Kumo a été incendié aussi. Makka...
-Je ne voyais pas Konoha se lancer de toute façon.


Teichirô fixa Vitovi étrangement durant quelques instants et elle l'avait bien remarqué. Mais aucun des deux ne sembla vouloir dire ce qu'il passait par leur esprit et il reprirent comme si de rien n'était.
-Ni moi. Raikon arrivera demain, nous aurons beaucoup de choses à lui demander.

Et il partit comme il était venu. C'était une habitude qu'il avait et je m'y étais fait. Je regardais directement Vitovi l'air questionneur, et cela suffit à ce qu'elle me réponde.
-Nous nous sommes efforcés d'empêcher Kiri et Konoha de se battre, mais quelqu'un voulait atteindre le but inverse. Et maintenant, c'est au tour de Kiri et de Kumo.
-Pour vous c'est mauvais en gros ?
-Très mauvais. Nous ne sommes pas encore prêts.
-Teichirô va faire quoi ?
-Attendre d'en savoir plus... Un Shinobis qui se lance à l'aveugle est un Shinobi mort.


Le lendemain, nous nous entraînions dans l'illusion, Vitovi en avait fait la demande à Teichirô. Cette fois-ci, nous fûmes cependant interrompus, l'illusion sautait aussi durement qu'elle apparaissait et je pouvais maintenant contenir la fatigue causée sans m'écrouler par terre, rien que quelques étourdissements, et cela me rendait particulièrement fier.
Un homme qui portait sur lui le symbole de Kumo que l'on m'avait appris était déjà à côté de nous, Teichirô l’accueillit sous le nom de Raikon et Vitovi me murmurait immédiatement qu'il s'agissait du dernier Fléaux que je n'avais encore vu. Il s'avança vers moi et m'inspira de la sympathie, il paraissait moins atteint "psychologiquement" que les autres. Il me tendit la main, ce qu'aucun n'avait fait avant lui.
-Je suis Seki Raikon.
-Snow,
répondais-je timidement alors qu'il se retournait pour nous avoir tous dans son champs de vision.
-J'apporte pas mal de nouvelles. Baru est à Ame no Kuni, il m'a dit qu'il préparait quelque chose pour Konoha, mais quand j'ai demandé quoi, il m'a dit d'aller, me faire, mettre...
-Baru ne se bat pas pour notre idéal, et il l'a toujours eu mauvaise avec Teichi
. reprit Vitovi.
-Il se bat pour devenir une légende, et tant qu'il le fait pour moi cela ne me désole pas, coupa Teichirô avant que Raikon ne reprenne.
-Une certaine Makka apparaît comme l'auteur de tous ces incendies et plus encore.
Un silence suivit, un silence que chacun comprit comme un accord entendu.
-Uriô ? Demandait ensuite Teichirô.
-Le Raïkage préside lui-même l'enquête. Malgré la préparation de Kumo, le même incendie, c'était déclaré près du village caché des Nuages. La petite fille du Raïkage à été rendue aussi à ce dernier par des membres du Kakumeigun, des négociations avaient été faites et Kumo a décidé de donner son appui pour la création d'un village à Kaze no Kuni, Suna. Mais tout cela n'a servi à rien avec l'arrivée en scène de Makka.
-Il leur en faut si peu,
poursuivait Vitovi avant d'être suivis de Raikon.
-Kumo aide même en financement et main-d'oeuvre qualifiés. Suna.., les gars du Kaku ont bien bossé dans leur foutu désert. Détenir la fillette d'Uriô a dû faciliter leur tâche.
-Quatre villages, donc maintenant. Les déserts du sud se sont décidé à suivre aussi l'exemple de Konoha.
Dit Teichirô avant d'être coupé par Vitovi.
-Ils courent tous pour rester à la même place par rapport aux autres...
-Ce n'est pas terminé, Konoha projette un grand tournoi dans son Colisée pour l'Hiver de l'année de 3. Un tournoi en l'honneur du héros disparu qui avait eut l'idée de ce Colisée... Teichirô.

Teichirô baissait le regard et il lâcha un "les seuls héros sont ceux qui restent anonymes" qui enfonçait un peu plus le silence. J'intervenais pour Plus pour le stopper qu'autre chose.

-Qu'est ce que ça veut dire, qu'est-ce qu'il se passe ?
-Cela veut dire que nous partons pour le pays du feu,
me répondit froidement Teichirô. Suna ne fera rien, elle est trop jeune, et personne n'osera aller à l'encontre de la politique qu'a initié Miyu. Je veux au moins savoir ce qu'il se trame sur ses incendies. Gabushi et Sendaï vont aller en même temps récupérer mes sabres au temple du feu, ils sont irremplaçables. Jisetsu Imochi !
-Oui !
-Ordonne le rassemblement, nous partons, je vais appeler les loups pour qu'ils rejoingnent l'armée, et trouve-moi Sendaï !
-Teichirô, tu ne t'emballes pas un peu-là ?
Demandait simplement Vitovi.
-Je sais où sera bientôt Mahan, je veux mettre en mouvement les troupes et le rencontrer avant de les retrouver.
-Sérieux je te comprends pas, tu sais que ce mec est dangereux,
reprenait Vitovi.
-Il sait très bien ce qu'il fait. Je veux le voir, j'ai besoin de jauger cet homme.
-Tu devrais me laisser y aller. Je le connais moi, et il ne faut pas gâcher les rumeurs de ta mort.
-Je ne délègue pas.
-Je vais te mettre une grande baffe dans ta gueule et tu y seras bien forcé ! Ce coup-là, je ne lâche pas, c'est du suicide.
-T'es une tête de mule doublée d'une pochtronne, tu le sais ça ?
-À l'époque, c'est avec son élève que nous étions venus te chercher à Konoha, avec ce que tu lui as fait je pense qu'il aimera pas la carte de la visite à l'improviste. Vaut mieux que ce soit moi, c'est certain, dis-moi simplement ce que tu veux savoir.
-Il a fait la grande guerre du pays de l'eau, comme toi et moi, et puis j'ai envie de voir.
-Ta manie de jeter les dés va tous nous tuer !
-Et combien de fois nous aurions dû mourir jusque-là au juste ?

Et chacun se tue, comme si parmi tous, aucun ne pouvaient compter tant il y eut de fois où ils échappaient à la mort. Je me sentais très à part à ce moment, comme si je ne pouvais comprendre ces gens, comme s'ils me furent inatteignables, voyant qu'aucun ne répondait Teichirô reprit.
-Ce que je veux voir, moi seul le peut.
-Tu fais chier !
Grognait Vitovi qui faisait soupirer Teïchirô quelques secondes.
-Entendu, tu iras. Mais pas pour voir Mahan, ce serait inutile.
-Pourquoi alors ?
-Va trouver Baru, je veux savoir ce qu'il trame, moi, je rejoindrais l'armée.
-Et lui, tu en fais quoi ?
-Snow va venir avec toi. Ame est sur la route vers Hi no Kuni et tu le confieras à Baru. Cela l'obligera peut-être à venir au camp.
-Tu n'avais qu'à lui dire que Mitomi y était.
-Les meilleures infos sont toujours gardées pour les meilleurs moments.
-Et après l'avoir transmis à Baru je fais quoi ?
-Tu rejoins Sendaï à Hi no Kuni. Vous allez récupérer mes sabres au temple.


Année 3 - Printemps - Premier temps du règne des ombres

Nous avions traversés sans difficulté Tsuki no Kuni pour parvenir très bientôt à Ame no Kuni. Nous étions encore à des centaines de kilomètres et pourtant, je pouvais déjà voir le mauvais temps qu'il y'avait là-bas. Comme un nuage anormal d'où tomberait sans cesse la pluie. Il émanait de cet endroit une aura malsaine, j'appris de Vitovi que ce pays indépendant était sous la convoitise de Konoha, que ses usines rapportaient énormément au pays, mais que la pollution causait cette pluie incessante. Nous avons pénétré par San'rin Karashi, une gigantesque forêt très ancienne et très danse de bois feuillu. Vito qui était habitué aux voyages à pieds s'était laissé convaincre de monter à cheval, à la course, je ne pouvais la suivre, mais ainsi, nous allions plus vite que si j'étais à pieds moi-même, je fus quelque temps le maître de mon maître en équitation et pour mon plus grand amusement. Nous passions sous les arbres vers la fin de soirée, Vitovi refusait parfois que l'on s'arrête pour camper la nuit, il nous fallait dormir à peine quelques heures et reprendre aussi tôt, et cela, c'était quand elle acceptait de passer sur l'entraînement.
-Tu nous emmène où au juste ?
-À Koujou, la principale ville du nord de ce pays.
-Qu'est-ce qui te fait dire que Baru sera là-bas ?
-C'est là-bas qu'habite sa sœur et qu'il a ses petites affaires. Putain de cheval, tu as pas mal au cul à force de voyager là-dessus ? C'est plus inconfortable que les loups de Teichirô.
-Ha ha, on s'y fait à la longue. Mais de quelles affaires tu parles ?
-Roooh tu verras bien hein arrête de me gonfler. La première chose que je vais faire en arrivant c'est de boire un verre !
-Mais tu picoles toujours...
-J'ai mes propres traditions, c'est tout.
-La tradition de la picole, je pensais que c'était une tradition masculine moi...
-Tu ne serais pas un peu sexiste ?
-Chez moi, c'est très différent de chez vous, tu sais.
-Le contraste entre l'extrême Ouest et l'extrême Est n'est pas si saisissant que cela, mais indéniable. Comment vous avez pu survivre tout ce temps sans Shinobis franchement...
-Nos seigneurs s'arrangent entre eux, dans un conseil, sous la présidence du plus ancien. Et puis nous avons tout intérêt à la paix, l'ouest rapporte gros aux seigneurs et marchands.
-Vous leur rapportez gros aussi vous en faite pas.


Dans le monde Shinobis on trouve de nombreuses choses en quantité, parmi les institutions, les temples et hôpitaux en font partie, mais aussi les bars et les bordels. Quand Teichirô clamait qu'il fallait mettre fin à la prostitution, Baru clamait à son tour que si les putains cessaient d'enfanter le monde ferait une chute démographique, ce qui à l'heure actuelle, en étant honnête ne serait sans doute pas tout à fait faux... Dans un bordel de Koujou, un déserteur de Kiri prenait du bon temps dans l'une des pièces hautes. Il avait en fait abandonné une mission en court pour s'en retourner vers d'autres appétits. Loin de là, vers l'entrée de Koujou venait un Shinobi connu sous le nom Kitama Shinachi, dit le lutin bleu, il avait de petites canines taillées comme des crocs, une touffe de cheveux brun ébouriffée et portait toujours un kimono avec son sabre à la ceinture. Des kimonos aux couleurs flash plus extravagant les uns que les autres. Il était assez jeune, une vingtaine d'année, mais dans le monde Shinobi, la durée de vie étant de 16 ans (du moins jusqu'à la fin de la grande guerre), il était normal de trouver un chef de guerre de cet âge. Il entrait avec son parapluie relevé, paisiblement en marchant avec le sourire aux lèvres. Il savait pourquoi il était là, un Jônin en personne. Il se rendit d'abord vers ce qu'on lui avait désigné comme le commanditaire initial, vers l'une des grandes tour de la ville. En effet, à Ame no Kuni, les gens se logent dans des appartements construits dans de très hautes tours d'acier reliés par des ponts câblés, donnant à l'ensemble un style plutôt lugubre. Shinachi fut reçu par une famille dans l'un de ces appartements dans les tours, il s'agissait d'une famille de petite bourgeoisie de la région, dont la fille avait été l'objet d'un curieux jeu macabre il y a quelques semaines. Ils avaient payé, en se cotisant avec plusieurs autres familles de victimes, Kiri, pour justement retrouver le ou les auteurs de ces jeux morbides.

Pendant que nous avancions avec Vito vers une autre entrée du village, nous allions sortir bientôt de la forêt quand nous trouvions un spectacle horrifiant. Un "grillage" de cadavres, aux membres cousus entres eux et aux arbres pour bloquer des passages entiers de sentier, les visages avaient été arrachés pour être recousus sur d'autres têtes que leur premier propriétaire. Nous nous arrêtions Vitovi et moi, elle descendit de son cheval pour s'approcher, alors que moi, je restais à regarder bêtement, en me demandant comment un individu pouvait en arriver à faire des choses pareilles. Je me demandais aussi, comment il avait fait pour faire tenir ces corps comme ça avec seulement du fil pour créer l'illusion d'un filet étendu entre les arbres avec des corps humains. Où encore comment quelqu'un aurait pu monter autant de cadavres si hauts dans les arbres. Je me renfrognais, rien qu'à l'image, mais je faisais ce que je pouvais pour garder mon sang-froid, même, je me sentais mal à l'aise, mais Vitovi continuait d'examiner. Sous le "filet" de cadavre, il était gravé directement sur un énorme tronc d'arbre posé au sol sur le sentier, "ceci est de l'art". Je préférais rester à distance, à vrai dire, j'avais peur de vomir si je m'en approchais.

-Y'a qu'un malade pour faire un truc pareil. Pour l’accueil, on se pose-là en plus...
-Ce n'est pas dans les coutumes Ame no Kuni de faire ça. C'est l'oeuvre d'un Shinobi...
-Parce que tu as déjà vu des clans faire ce genre de chose ?
-J'en ai vu faire pire pendant la grande guerre.
-Les villages laissent faire de telles choses ?
-Nous ne sommes pas sur les terres d'une des grandes nations. Et Les Sabakyô sont trop occupés à jouer les chimistes pour s'en occuper. Ame va surement acheter des Shinobis pour s'occuper de cela, c'est sûrement même déjà fait. Je vois de nombreuses traces de pas qui laissent penser qu'il y a eu plus d'un spectateur. Regarde-moi ça, on dirait une toile d'araignée foireuse...
-Pourquoi ne pas le retirer ?
-Si des Shinobis sont sur l'affaire, ils auront dit que ce serait retiré des indices et des preuves.
-C'est comme ça dans vos contrées. Un problème, on achète des Shinobis et voilà...
-C'est le système,
me disait-elle en remontant à cheval.
-Les riches payent les Shinobis pour tenir et contenter les pauvres en somme.
-Cette manie de ramener au social que tu as. Moi ce que je sais, c'est que la violence existe depuis que la vie existe. Les villages Shinobis tentent de la réguler à leur façon. Un village, tu sais, c'est un village militaire avant tout, on y forme des Shinobis, des soldats. Faut bien que tu comprennes qu'un Shinobi naît uniquement pour la guerre, il n'est utile que dans le conflit. Si le système tombait les Shinobis et le monde sombreraient dans le chaos. Et ils ne servent pas qu'à cela. Enquête, escorte, faire les courses de la mémé du coin, tondre la pelouse, assassiner, espionner et j'en passe.
-Et pourtant, vous combattez les villages, ajoutais-je tandis que nous repartions.
-On ne veut pas les détruire, seulement les baffer quand ils vont trop loin.
-Mouais.
-Tu viens d'un endroit en paix toi. Je sais que tu n'as pas eu l'enfance la plus belle du monde, mais c'est rien comparé à ce qu'on vécut les Shinobis. Pour nous, chaque instant, c'est peut-être le dernier.


Au même moment dans l'appartement où Kitase Shinachi discutait, la famille qui avait accueilli le Jonin était plus que surprise par le personnage et ses manières. Le père et la mère qui avaient servit un thé dans leur salon tentaient d'expliquer leur problème à un homme qui ne pensait qu'au sien, de problème. Et la jeune fille présente, soeur d'une victime, était muette face à un spectacle qui la dépassait de trop pour ses 4 ans. Une mère qui ne contenait que difficilement ses larmes, un père sur les nerfs et proche de l'explosion, s'était à se demander comment le Jonin pouvait rester si décontracté.
-Vous avez rencontré l'homme que Kiri vous a envoyé ?
-Oui bien sûr, il nous a beaucoup questionné, mais cela fait presque une semaine qu'on en a pas entendu parlé de lui.
-Cet imbécile, où est-ce qu'il peut être....
-Surtout que ces monstres courent toujours, si ça continue, nous allons retrouver le groupe de soutien familial et nous adresser à Konoha !
-C'est moi qui vais me charger personnellement de l'affaire d'accord... Alors pas la peine de s'emporter.
-Vous nous prenez pour des cons ? Ça va faire trois semaines que les meurtres ont commencés et vous n'avez toujours rien !
-C'est que notre gus est malin, peut-être un Shinobi si je dois être honnête. Et on a pas rien hein, j'ai eu un rapport plus que détaillé, d'où ma présence, je suis venu rassurer les familles.
-Vous avez de la chance de pouvoir être au-dessus des lois, vous les shinobis, vous les Kages, parce que si j'en avais le pouvoir, je vous bafferais !
-Si vous saviez le nombre de fois qu'on me l'a sortie...
-Dehors ! Maintenant, Dehors ! Dehors, j'ai dit !


Vitovi et moi pénétrions dans un bar quelques temps après avoir passé l'entrer. Le Rad était comme tout le reste ici, industriel, brut, froid. Nous y trouvions de tout, des Shinobis, des civils, pas de la plus haute lignée, c'était certain. C'étaient des garçons, de jeunes garçons qui nous servaient. Vito avait pris du rhum, et moi du lait. Je restais sage et observateur, mais je m'agaçais de ce que nous faisions. Car en gros, on picolait et on causait, rien de plus, je ne voyais pas comment nous allions pouvoir trouver Baru comme ça. Elle semblait être connu, tout le monde l'appelait la Nomade, et pendant que nous discutions, un homme vint vers nous, avec un énorme bide et une grosse barbe mal taillée.
-C'est toi la Nomade ?
-Si t'entends le gueuler et que je réponds hein, c'est que basiquement...
-Paraît que tu es intuable à la bibine.
-Il suffit d'un poivrot pour faire une légende, tu sais, mais ouais, je me débrouille...
-Je te prends, et si je gagne, tu me laisses te chevaucher.


Je restais médusé par l'audace de cet homme, qui me paraissait pourtant être sobre... Vitovi n'avait pas l'air d'avoir un grand intérêt pour lui, je sentais qu'il l'emmerdait plus qu'au autre chose et elle le lui fit comprendre.
-Gros con, pour me monter, faut être capable de me tuer. Tu peux me tuer ? Demandait-elle moqueuse et provocatrice.


Dernière édition par Snow le Mar 11 Oct 2016 - 14:58, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyVen 26 Aoû 2016 - 15:17

Chapitre - Le départ pour le nouveau monde - Partie 2

-Non.
-Alors fout le camp avant que je te coupe les bourses et profite tant qu'il te reste du jus dans le poireau.
Et il s'en alla sous les rires des piliers de comptoir qui nous entouraient.
-Les gros bras ça marche toujours.
-Les gros bras marchent toujours oui, mais si on a la réputation qui va avec.
-Tu n'as jamais eu personne ?

Vitovi bu une nouvelle gorgée et réfléchissait, je ne sais pourquoi, avant de répondre.
-C'est vrai ce que j'ai dit. Si tu me veux faut que tu sois capable de me tuer, et pour le moment, j'en connais qu'un qui me l'a prouvé. Mais y en a sûrement d'autres.
-Et il t'a eu ?
-Non, il n'est pas de ce genre, il ne veut que ma force, mais entre nous, ça me va aussi bien. On est tous pareil, y a toujours un truc ou deux qu'on ne peut pas assumer.

Je comprenais tandis qu'elle buvait. Je sentais derrière ses airs rustres une grande tristesse, caparaçonnée dans une coque trop résistante pour que la plupart des gens puissent y rentrer. Derrière nous qui étions au comptoir s'arrêtait Shinachi que je découvrais. Il était là, planté fixement vers Vitovi, qui remontant son masque, se retournait sur le tabouret. Dès qu'ils se nommèrent, j'étais stupéfait et n'osais dire quoi que ce soit.
-Je viens chasser un fainéant, et je trouve un déserteur. C'est quand même bien foutu la vie.
-Haaaaa Shinachi, l'homme qui s'envole en pétant du feu... Tu troues jamais ton slip ?
-Je n'en mets pas... Mes élèves ont cru bon une fois de me les voler pour me faire une blague.
-Et tu chasses toi-même les déserteurs maintenant ? Le Misuto est en manque de personnel ou quoi ?
-Allons Vito c'est pour le plaisir, tu t'en doutes. Et c'est mauvais pour les affaires quand un contrat traîne trop à se conclure, je suis là pour booster un peu le by. La routine quoi.
-Tu fuis le palais ?
-Ouais...
-Pognon, sang et plaisir... Tu es Kiri à toi tout seul décidément. C'est depuis quatre jours, qu'on traîne dans ce bar, tu sais, tu aurais pu me rater.

Mais Shinachi faisait des bruits de bouches pendant que Vitovi parlait. J'étais abasourdis par la conversation. Cela me paraissait surréaliste. N'étaient-ils pas ennemis ? Le Kirijin n'était-il pas sensé l'attaquer sur le champ ?
-Stop les vannes deux secondes. J'ai un boulot à terminer là haut et je reviens. Tu ne te sauves pas hein ? Parce que je n'ai vraiment pas envie de courir après.
-Non non ne t'en fait pas, je reste là.


Shinachi allait voir l'un des jeunes garçons, il lui dit quelques mots, et il le conduisit derrière le comptoir pour prendre une porte, mais nous ne pouvions voir où elle menait. J'interpellais pendant ce temps immédiatement Vitovi.
-Putain faut se tirer !
-Avec toi, on sera jamais assez rapide pour lui échapper. Crois-moi vaut mieux s'arranger, surtout, tu la fermes et tu me laisses faire.
-Heuuu mais
-Je sais qu'on n'a pas le même dialecte, mais je suis sûre qu'avec une ou deux torgnoles, tu apprendras le silence.
-Les gros bras...
-Ouais, la répute aussi tout ça, c'est bien, tu retiens.
-Mais pourquoi il ne t'a pas sauté dessus ?
-Un combat entre nous ici, ce serait à mort, il le sait, et on risquerait de détruire la ville. Le SNH. Interdis les dommages civils, en théorie du moins.


Derrière le comptoir, la porte qu'empruntait Shinachi menait vers un escalier lui-même amenant vers les nombreuses chambres sur quatre étages qui appartenaient au bar... Dans l'une d'elle se trouvait Jisetsu Gintoki, un jeune Shinobi de 18 ans enrôlé dans la section traque de son clan. Il avait été envoyé en mission ici à Ame no Kuni, pour démasquer le ou les auteurs de ces meurtres, soit pour être livrés aux autorités civiles dans le cas d'un civil, soit pour être ramené à Kiri dans le cas d'un Shinobi. Il avait bien fait son travail la première semaine et demi, du moins vu son rapport mais ensuite il rencontrait Sali dans ce bar, elle l'invitait à des jeux qui ne pouvaient que le distraire de ses ordres de missions en lui présentant une jumelle, Sila... Quand Shinachi rentrait dans la chambre, il fit comme il se le dit, avec panache, en faisant fondre l'acier de la porte avec un jet de lave sur la serrure par la bouche. Gintoki se retournait en panique, sur le lit, nu alors qu'il s'amusait avec Sali, ou Sila bref peu importe, l'autre jumelle se trouvait dans la salle de plaisance (la salle de bain quoi), toute nue aussi, mais rien ne distrayait Shinachi de sa tâche, cet homme semblait totalement insensible aux charmes de jeunes filles pourtant de bon âge et bien faite. Celle dans lit criait comme une furie et l'autre n'osait sortir de sa pièce. Gintoki sauta du lit pour attraper un pantalon.
-Senseï-sama ! Mais ! Mais Sens !
-Be be be be, arrête de me parler comme un phoque et habille-toi. Sérieusement ? Tu te rends compte que je viens de me taper les chougnements de trois familles pour te retrouver ? Sans parler du gay dans le bar sud, ... Mais je préfère passer ça. Tu laissais en carafe ta mission pour deux putes en plus ? J'ai beau vous taper dessus y a rien qui veut rentrer dans vos caboches. Je dois en tuer combien avant que vous vous mettiez au pas ?
-Ce n'est pas des putes !
-Sérieux, tu ne payes pas ? Tu me prends pour un gland ? Tu sais où on se trouve là au moins ?
-Je ne paye que le bar pour la chambre !
-Et c'est elle qui t'a amené dans cette chambre non ? Tu crois qu'elle le chope où leur pognon elles pour payer la chambre où elles dorment, ICI, comme toutes les autres filles ici... Fiuuuu, j'aurais dû ouvrir un casino. Vie pépère tout ça tout ça, mais non, il a fal...


Et Gintoki ne répondit pas tandis qu'il se rhabillait comme un imbécile sous le regard mode face palm de Shinachi qui continuait de déblatérer tout seul. Le jônin s'approchait ensuite du lit, ce qui fit peur à la jeune qui avait entre-temps cessé ses hurlements, mais qui se plaquait contre le montant de son plumard en remontant le drap sur elle. Shinachi ne laissait tomber que plusieurs pièces d'or sur le matelas.
-Faudrait pas que tu aies perdu ta journée hein. Bon, vite faut redescendre, il ne faudrait pas qu'on fasse attendre ! Tu as de la chance, j'ai chopé un meilleur poisson que toi, du coup, je ne vais pas te brûler vif.
-Heu oui oui...


Nous découvrions de nouveaux Shinachi, mais cette fois accompagné, en contournant le comptoir lorsqu'il nous vint, il tendit son parapluie au jeune blondinet qui l'accompagnait et lui dit naturellement "tiens prends ça tant que t'es là", et le blondinet le prit sans rechigner. Il revint vers nous dans le même ton jusqu'à être à sa place initiale. Vito restait de marbre en le fixant. Jusque-là, le jônin ne s'était pas intéressé à moi, mais à un moment de sa conversation, il le fit. Je tentais d'être comme Mama me l'avait conseillé d'être parmi les Shinobis, aussi vrai que je suis.
-Ramener ta tête me rapporterait un sacré prestige tu sais.
-Tu t'en tapes du prestige.
-Ouais. Mais ça me rapporterait de belles infos aussi. Tu connais les geôles du QG du Misuto pas vrai. Après tout, c'est toi qui les as créés. Depuis que tu nous avais amené le bras droit de l'Hokage, tu sais que cette tarée de Tsuku Helia fait parler rien qu'en disant son prénom ? Sans déconner, pourquoi tu as foutu le camp.
-La guerre avec Konoha a eut lieu ?
-Non.
-Voilà.
-Ce sont les incendies de Makka qui l'empêchaient, pas votre petit duel à la chevalier de medeux.


Makka. Je comprenais aussi facilement que Vitovi que l'affaire des incendies avaient évolué durant notre voyage. Vitovi pourtant, ne montrait rien de sa surprise ! Alors que moi, je fuyais déjà les regards quelques instants.
-Les premiers incendies ont eu lieu au temple de Konoha, Vous auriez pu saisir cette occasion, mais ! Vous ne l'avez pas fait.
-Et c'est qui le machin déprimant avec toi ? On dirait qu'il vient du bout du monde. Et sans blague, qui porte encore ces fringues aujourd'hui ?
-Il vient de loin d'ici, c'est tout. Et toi hein niveau fringue...
-Il ferait bien de mieux choisir ses fréquentations.
-Comme si tu étais un modele de vertu...
-J'ai un souci, un gros dilemme, tu peux m'aider ?
-Vas-y annonce.
-Je devrais te défoncer la tronche au risque de buter tout le monde ici pour t'attraper. Et personne me tomberait dessus et ça me ferait de la paperasse. Cependant, j'ai une mission à honorer, celle de lui-là, disait-il en pointant le blondinet du bout du doigt. Comment je fais ?
-Je t'aide à finir ta mission, et je t'évite un combat où tu perdras tes boules en nous laissant partir. Ça ira ? Sans parler de la paperasse.
-Mmmh, les femmes peuvent jamais s'empêcher de toujours attaquer là... C'est malsain hein. Mais ouais, le deal est bon. J'aurai bien d'autres occasions.
-Je connais quelqu'un qui pourra nous aider, ici, il est chez lui.
-Et où on le trouve ce quelqu'un ?
-Pas ici, j'étais venu pour ça, mais vu l'heure, je crois que je me suis trompée de bar...
-T'es sérieuse ? Demandais-je dépité ?
-Bah ouais... Dis, tu sais combien j'ai fait de rad dans ma vie ? Ça vient d'où le surnom de Nomade à ton avis ?...
-Mais ça fait quatre jours qu'on poirote...
-J'aime bien prendre le temps !
-Elle est bonne pour une Jisetsu...
Finissait Shinachi.

Shinachi nous interrompait encore en se retournant pour s'adresser, je dirais étrangement au blondinet qui l'accompagnait.
-Toi.
-Oui ?
-Barre-toi.
-Heu... ok.
-Hooooooo
-Oui ?
-Mon parapluie. Alors le pauvre, qui me paraissait bien effrayé, rapportait le parapluie avant de repartir sans demander son reste.
-Quand je pense que c'est de chez-moi...
-Les Jisetsu restent une force majeure du village. Mais nous avons pas mal de jeunes qui n'ont pas réellement connu la grande guerre. Comme celui-là. Bon, du coup, il est où ton gus ?
-Tu as qu'à me suivre hein...
-Mais tu sais où tu vas quand même, vu que tu t'es déjà trompée une fois hein
-Ho ça va là hein


Et nous sortions guidés par Vitovi, elle nous emmenait bien plus bas dans la rue, vers un nouveau bar, mais cette fois beaucoup plus luxueux que le précédent, sans blague, comment elle avait pu les confondre. Le rouge et la fourrure y était à l'honneur autant que la richesse qui en émanait. Tout en haut du bar en duplex Baru se tenait à la barre, quand il nous aperçut. Il filait vers nous en suivant tout joyeusement.
-Vitovi ? C'est une surprise ça ! Surtout avec Shinachi.

Je restais étonné, encore une fois, les hommes ennemis ne semblaient pas se vouer une haine particulière...
-Tu vois que c'était là.
-Je suis presque tenté de dire que c'était un coup de bol.
-Comment ça se fait que vous vous connaissez ?
Demandait directement Vitovi.
-J'ai été d'une certaine aide à Kiri dans le passé.
-C'est-à-dire ?
-J'ai détruit une bonne partie du centre-ville de Kumo lors d'une altercation avec des membres du Satoru. Mais c'est du passé tour ça. Shinachi, haaaa tu ne peux pas refuser mon sake !
-Si, la preuve. Je suis là pour affaire.
-Et moi, tu me proposes pas à boire ?
-Tu iras te servir de toute façon, mais attends deux secondes...
-Excusez-moi, mais des familles attendent quelque chose de plus urgent je crois.
Disais-je timidement.
-Tiens il sonne lui.... Commentait Shinachi.
-Tu te marres mais il a raison, m'appuyait Vitovi.
-Mais de quoi vous causez, réclamait ensuite Baru.
-Les meurtres, où on utilise les corps pour en faire des grillages dans les arbres. Je suis sur l'affaire.
-Haaaaa, et c'est Vitovi qui t'a dit que je pourrais aider.
-Ouais.
-Bhein non.
-Sérieusement ?
-J'y gagne quoi ? Rien à battre de l'honneur, des familles, la justice ne nourrit pas mes employés, je veux la paix pour faire marcher les affaires moi. Le reste hein.
-Si je te donne la prime de l'autre blondinet à qui je vais la sauter.
-Tu sais combien je brasse moi ? Tu veux me payer avec un pourboire ?
-Et si je te dis où est Mitomi ?
Coupait Vitovi.
-Moi aussi j'aime l'info ! Mais son ton, allez savoir, sonnait vraiment faux.
-Ouais mais toi tu es moche et méchant, c'est pour Baru cette info-là.
-Cela ne servirait à rien, je n'ai pas fait ce qu'elle a demandé et tu le sais. Mais j'accepte, pour plus tard.
-Haaaaaaaaaaaaaa,
devenait joyeux Shinachi en se frottant les mains. On va pouvoir se marrer, comme au bon vieux temps. Aller va y Baru envoie !
-Heuuu quoi ?
-Bah les indices ! C'est toujours comme ça que ça se passe.
-Ouaiiiiiiis, mais non... J'ai quedal, enfin pas plus que vous.
-Ok tu sers à rien. Suivant ?
-Mais, mais non attends, c'est facile, suffit de réfléchir un peu, bon venez, on va déjà s'asseoir et poser les détails sur la table. Vitovi était une chasseuse de déserteur, je suis sûr qu'elle a déjà une idée.
-J'attendais que le lutin s'arrête de causer en fait.
-Tsss
-Arrête tout le monde sait qu'il n'aime pas ce nom.
-Sabreur fou est mieux c'est vrai.
-C'est bon, c'est bon, je nous commande à boire continuez.
-Nous avons un ou plusieurs individus.
-Pardon, mais comment peut-il être seul, je veux dire, tu as vu le truc ?
-Si c'est un Shinobi Snow il peut très bien l'avoir fait seul.
-Combien de cadavres en tout ?
-Les familles m'ont dit 327. Mais il n'y a eu que trois disparitions signalées dans toute la ville.
-Les autres viennent d'ailleurs.
-La question, c'est pourquoi il fait ça ?
-Pour l'art, c'est ce qu'il dit en dessous de ses œuvres en tout cas.
-J'y connais pas grand chose en art moi.
-Moi si ! Le raffinement ne va qu'au esprit fin, il faut dire,
intervenait de nouveau Baru après avoir posé les verres en reprenant.
-Il a un trip sur les visages, il les inverses. Première chose. Vous, dites-moi ce que vous en avez pensé.
-Ils étaient liés comme si nous avions un tapis de champ de bataille relevé. Laissais-je m’échapper.
-En voilà une belle analyse, et les visages ?
-Il veut les rendre anonymes ?
-J'aime l'idée, mais non, les visages auraient été tout simplement enlevés.
-Je ne sais pas.
-Ce n'est arrivé que dans cette région en revanche et uniquement dans la forêt. Le mieux, c'est d'y aller. Qu'est-ce qu'il y a à ses alentours ?
-L'usine de caoutchouc, mais c'est quand même assez loin d'ici.
-Les Sabakyô où sont-ils ?
-Bien plus loin dans le sud.
-Si nous avions accès aux fiches de désertions de tous les villages, ce serait de la recherche en moins. Grognait Vitovi.
-Ce serait des aveux de faiblesses, on ne peut pas se le permettre.


Il y eut un silence de chacun, malgré le bouhaha de la pièce nous sentions une certaine tension entre Vitovi et Shinachi.
-Konoha a son prestige. Mais tu connais le système, les seigneurs payent les meilleurs pour écraser les plus faibles. Sans prestige, on perd de la clientèle. La guerre, elle a besoin de la guerre.
-Les seigneurs pourraient régler leurs problèmes seuls.
Mais Shinachi lâcha un rictus.
-Et avec quoi ? Leur bite et un couteau ?
-Arrêtez, c'est des crimes que nous devons parler,
intervenait Baru.
-Je pense qu'il veut laisser un message, laissais-je passer timidement.
-Mmmh ? Quel message ?
-Que tout est de l'art.
-Ce n'est pas si con, on devrait chercher du côté d'un artiste bafoué.
-Et où on trouve ça ?
-Dans une salle d'art...
-C'est pas à toi que je demandais.
-Il a de l'esprit fin ton petit,
disait alors Shinachi à Vitovi. C'est quoi son petit nom à la crevette à voix de crécelle ?
-Snow.
-Snow... ?
-Snow.
-Et y en a une ici salle d'art ?
-Oui en bas de la ville, septièmes tours quatrièmes niveau.
-Heureusement qu'ils ont des ascenseurs.
-Heureusement qu'ils ont des esclaves pour les tirer...


Je me tue de la fin de la conversation et quasiment jusqu'à ce que nous arrivions à la salle d'art. Toujours trempés, nous n'avions pas de parapluie. Vitovi pouvait s'en faire un, mais elle s'en fichait, Baru s'en était simplement procuré un dans son bar. Nous entrions dans une grande salle, faite comme un labyrinthe où il serait facile de trouver la sortie, tout en métal excepté le sol qui était recouvert de moquette. Nous devions du coup rester à l'entrée en attendant d'être sec. Le responsable vint rapidement nous voir et nous était tout à fait docile.
-Je n'ai refusé qu'une seule personne dans ma galerie. Du moment qu'elle en avait les moyens, j'entends bien sûr.
-Si c'est une personne qui a le goût prononcé pour le macabre, ce serait idéal.
-S'en est une. Il me proposait des sculptures faites de membres de cadavres qu'il récupérait à son travail.
-Et vous n'avertissez pas les autorités ?
-Il est le responsable de la fosse... Les gens qu'on lui envoie, vous savez hein.
-Oui, je sais.


Dernière édition par Snow le Mar 11 Oct 2016 - 15:28, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyVen 26 Aoû 2016 - 15:40

Chapitre - Le départ pour le nouveau monde - Partie 3

Je restais mal à l'aise, je ne savais si ce qui me donnait le plus de mal, c'était ce type étrange, où la fin destinée à ces gens. Nous avions ce que nous cherchions, et même une adresse et un nom, car le gérant de l'endroit tenait de très bons comptes. Nous devions nous y diriger désormais, c'était évident, mais sa maison était en dehors de la ville, vers la forêt et la nuit tombait, ce qui n'empêchait en rien les Shinobis de continuer, alors je continuais aussi. J'avais bien tenté de proposer de monter à cheval, mais tous ! S'y refusèrent. J'ai été obligé de marcher à un rythme infernal, et cela supportant leurs moqueries. Ces gens galopaient sans cesse comme des chevaux, à se demander s'ils éprouvaient la fatigue.
Nous arrivions vers une petite maison de bois, tristounette, rustique, mais à l'air douillette. En toquant à la porte, nous fûmes tous surpris, car c'est une vieille dame qui nous ouvrait. Elle était âgée, assez pour imposer le respect naturel à tous les Shinobis présent, ce qui ne les empêchait pas, comment dire, d'être eux-mêmes...
-Des Shinobis chez moi ?
-Nous souhaiterions parler à Cameco s'il vous plaît.
-Il n'est pas là, vous lui voulez quoi ?
-Discuter de ses œuvres.
-Quelles œuvres ?
-C'est un artiste au style unique, vous pouvez me croire.
-Allez-vous en !
-Elle n'a pas aimé ta vanne...
-Juste, vous savez quand il reviendra ?
-Non ! Allez-vous-en !

Elle nous claquait la porte au nez sèchement. Elle avait dû flairer l'arnaque, avec ces trois gus comment vouliez-vous que nous arrivions à ne pas l’effrayer de toute façon. Vitovi intervenait naturellement avec une proposition, celle qui semblait le plus logique.
-On se pose, on se cache, on attend, on l'attrape. Toute façon, on ne va pas retoquer hein...
-Sans moi, j'ai autre chose à foutre, et vous n'avez pas besoin de moi pour ce coup.
-Feignasse, tu vas retrouver tes catins ?
-Non ma sœur, mais je la saluerais pour toi Vitovi. Tout le monde sait que tu préfères les filles.
-Quand elles chouignent pas trop.
-Moi je reste, ajoutait Shinachi, c'est ma mission.
-Mais du coup, nous, on peut se barrer non ?
Disais-je soulager.
-Mes fesses, tant que la mission n'est pas fini vous restez, tranchait la conversation Shinachi.

Baru avait déjà disparu, et alors que nous nous dirigions vers le bois, je ne pouvais m'empêcher de trouver cela trop facile, cette enquête.
-Sérieux, il est pas malin, c'était presque trop facile.
-Y a que dans les histoires que les gentils n'arrêtent jamais de galérer. La vie, ce n'est pas comme ça et heureusement, tu imagines la déprime sinon ?
-Je ne dis pas le contraire, mais quand même...
-Ce n'est pas fini, je vous ferais dire, on ne l'a pas encore vu, et pour avoir fait ça, qu'il soit seul ou plusieurs, il doit être sacrément taré. J'ai hâte de voir la tronche du machin.
-T'es malsain sérieusement.
-La fillette sonne encore.
-Je suis Snow. Et, mais, je ne sais pas, vous allez l'air de rien ressentir, pour ces familles, pour ces victimes.
-Tu as trouvé ton alter ego masculin Vitovi ?
-Snow, si nous devions pleurer des litres de larmes à chaque mort que nous voyons, jamais nous ne nous arrêterions de pleurer.
-Comment vous pouvez vivre avec tout ça sur la conscience ?
-Si ce n'est pas nous qui tuons, la mort viendra prendre demain, la mort, elle ne donne pas rendez-vous, tu sais. Le monde a d'autres joies, il faut vivre un minimum, sinon tu ne fais pas de vieux os.
Me disait cette fois avec respect Shinachi.

Je ne répondis pas, cela ne servait à rien. Nous étions maintenant assez éloignés et dissimulés pour observer en toute sécurité et attendre, enfin, je ne voyais rien, mais paraît-il que si, allez savoir. Attendre sous cette foutue pluie qui ne cesse jamais, c'était ce qui m'attendait moi... J'avais de la boue plein mes bottes, comme Babu, Shinachi, il était carrément en zetta (tangue en bois japonais)... Pour patienter, il n'y avait qu'une seule chose à faire, parler...
-Pourquoi un civil suit un shinobi ?
-Pardon ?
-Je ne ressens rien en toi. Tu es un civil ça saute aux yeux.
-J'ai simplement suivi ma route.
-Simplement suivit ta route ?
-Fout-lui la paix tu veux. Tu cherches juste à l'emmerder.
-C'est quand même intéressant. On n'a pas beaucoup l'occasion de voir des civils qui ne sont pas effrayés, en colère ou en besoin d'aide qui nous parle.
-S'ils souffrent de vos conflits ça me paraît normal.
-Nous respectons les commandements du Shinobis (lol ?). Mais nous avons tous quelques petits écarts de temps en temps. S'ils vivent, c'est aussi un peu parce que nous le permettons.
-Que suis-je sensé répondre à ça ?
-Rien du tout et tu sais pourquoi ?
-Non, mais tu vas me le dire, Jônin.

Finissais-je ironiquement. Il s'approchait de moi ensuite, avec ses petites oreilles pointues et ses dents carnassières.
-Parce que quoi que tu fasses, tu ne pourrais, même avec 1000 des tiens, me tuer. Un lion est un lion, même 10 000 moutons ne suffiraient pas.
-C'est bon fou lui la paix. Ça fait presque que quatre heures qu'on est là, je suis trempé, j'en ai plein les bottes et votre conversation me donne envie de picoler, alors bouclez-là.
-Chut ! J'entends du bruit.
-Où ça ?
-Derrière nous dans le bois
-Silence, baissez-vous.


Nous vîmes arriver Baru traînant un cadavre sur le dos, il sautait d'arbre en arbre jusqu'à ce qu'il arrivât assez proche de nous pour le laisser tomber là où nous étions et lui avec. Je restais abasourdi, Baru et Shinachi l'étaient tout autant d'ailleurs.
-Je vous aie sentis à deux kilomètres sans rire.
-Grande gueule, tu savais exactement où et quoi sentir.
-D'où tu le sors celui-là ?
-De 3 kilomètres au nord d'ici.
-Va falloir que tu t'expliques là parce que tu ne peux pas nous laisser comme ça.
-Moi, au moins, j'ai regardé quand elle a ouvert la porte, et j'ai vu sur son canapé exactement la même tenue que je porte aujourd'hui. J'en ai profité pour aller aux fosses, parce que ça me titillait, en vous laissant là au cas où je le manquerais. Mais je ne l'ai pas manqué.

Le cadavre était un homme d'une quarantaine d'années, au visage laid, il avait en quelque sorte la gueule cassée par je ne savais quel accident, des cheveux noirs, gras et longs, son visage était marqué par quelque chose que je trouvai malsain, mais c'était plus dans l'expression.
-Il était en train de sortir des cadavres de la fosse, avec mon visage sur la tronche s'il te plait... Je pense qu'il voulait me faire accuser. Il attendait juste qu'on le prenne sur le fait.
-Les gens comme nous sont toujours visés par quelqu'un, c'est comme ça. Tu as encore dû faire, je ne sais quoi qui aura énervé qui il ne fallait pas.
-Le tuer, c'était obligé ?
-Ce n'est pas moi, c'est lui, il s'est planté une énorme aiguille dans la gorge. Un genre d'aiguille à tricoté mais grande comme une épée, je l'ai laissé sur place.
-Ce n'est pas banal comme arme...
-On a l'air fin maintenant. Comment on peut être sûr qu'il était seul ?
-Si les meurtres continue, on le saura bien.
-Si on pouvait éviter.
-Rendons-nous chez la dame. Elle pourrait être sa mère. Qui sait. Baru, tu pourrais faire son interrogatoire ? Ama m'a dit que tu maîtrisais l'illusion.
-Je n'ai pas de Genjutsu pour interroger. Je peux seulement fouiller dans sa tête, mais pour ça, il faut qu'elle soit endormi. Ce que je peux faire aussi, mais je serais obligé de l'y forcer.
-Tu sais hypnotiser aussi, il me semble ?
-Seulement les esprits faibles.
-C'est une mémé...
-Ce ne sont, ni l'âge ni le corps qui font la force de l'esprit.
-C'est donc l'heure de faire un écart ?
S'amusait Baru.
-Je ne veux pas participer à cela, me renfrognais-je.
-Ce sera aussi facile qu'expliquer comment papa prend maman à un gosse, surtout qu'elle doit pioncer la vielle.
-Pauvre petit oiseau, il est sensible. Tu n'as qu'à attendre ici, nous on va s'en charger.
-Je ne comptais pas faire autrement.
-Putain Baru si tu n'avais pas voulu encore te la jouer cavalier seul là hein.
-Vous êtes trop bourrin tous les deux, je n'avais pas confiance.
-C'est toi qui l'a biseauté...
-Il m'a vu arrivé de loin, j'y peux rien...


Ils s'éloignèrent vers la maison, sous une pluie tonnante, mais ils ne frappaient pas cette fois, ils enfoncèrent la porte et entrèrent dans la foulée. Je n'entendis rien ensuite, la porte restait ouverte, mais je ne voyais rien. Je restais accroupis, le dos contre un arbre, en attendant, sans chercher à en savoir plus pour le moment. Depuis que je vivais avec des Shinobis, je me sentais témoin de choses qui par chez-moi paraîtraient invraisemblable et je me sentais encore loin du compte. Je craignais à vrai dire la suite, les histoires et problèmes politiques, je n'y comprenais pas grand chose, et il faut dire que j'étais loin d'être dans les confidences de chacun d'eux. C'est pendant près d'une demi-heure que je patientais là quand il me revint. Baru semblait être très en colère, mais le cachais en tournant tout cela à la dérision. Les Shinobis me paraissaient toujours étranges décidément, dans leur réaction, leur mode de vie, ou encore de penser. La guerre pouvait-elle réellement à elle seule, créer des gens comme ceux-ci.
-Vous avez pas fait de mal à la grand-mère j'espère.
-Mais non, on l'a endormi. On n'est pas des monstres contrairement à ce que tu crois.
-Ouais molo, ça dépend qui quand même.
-Vous allez me raconter ou pas ?
-La dame en question est simplement la propriétaire de la maison, elle a été payée par un homme avec un masque étrange pour loger notre artiste en herbe. Cet homme portait le visage de Baru. Quand la petite vieille a vu Baru parmi nous, elle a cru qu'on se foutait d'elle... Parce qu'il était à côté. C'est quand même con les réactions des gens parfois. Il semble qu'il voulait qu'on le prenne sur le fait pour lui faire porter le chapeau.
-C'était un civil ou un shinobis ?
-Un Shinobis, déserteur de Kiri, du clan Monjara.
-On n'en saura pas plus. On sait au moins qu'il était seul, puisque la vieille n'avait personne d'autre à loger.
-J'enverrais quand même une équipe pour creuser le travail. Du moment que les meurtres ont cessés après c'est le principal.
-Un Yamanaka saurait fouiller sa mémoire. Et puis à Kiri tu dois surement avoir un dossier sur ce Monjara si c'est un déserteur.
-Je sais bien Baru, mais les dossiers ne donnent pas tout, et avec Konoha c'est pas l'amour passionné là. Et hormis les Yamanakas, il n'y a que Teichirô pour réaliser cela. Vous n'auriez pas des contacts ?


La remarque faussement innocente de Shinachi provoquait un grand silence. Vitovi et Baru fixaient le Jônin qui s'en amusait. Tout cela autour du cadavre d'un déserteur. Je restais accroupis contre l'arbre, n'osant dire le moindre mot. J'avais bien compris que dans le monde Shinobi, tout le monde espionnait tout le monde, cela faisait en quelque sorte partie du jeu...
-Qu'est ce qu'il te fait dire qu'il serait encore en vie, c'est moi qui l'a tué, je pense savoir ce que je dis.
Vitovi restait de marbre, Baru avait l'air plus intéressé, presque amusé de ce qu'il se passait, cela l'avait en effet distrait de sa colère.
Puis Shinachi reprenait.
-Vous n'êtes qu'une poignée, vous et votre An'teï. Konoha est trop occupée alors elle vous laisse tranquille, mais cela changera. Le temps de s'occuper de Makka. Finit-il avec un clin d'oeil.
-Tu es normalement du genre à te moquer de ces choses-là. Tu m'étonnes.
-Teichirô est un imbécile déprimant et idéaliste je le sais sans même le connaître, mais en duel, tout le monde sait qui il est grâce à toi. Ne vous mêlez pas des affaires de Kiri, faites-vous oublier, et cela devrait bien se passer. Les villages n'ont pas envie de risquer leurs meilleures têtes sur vous. D'autant que vous vous tenez plutôt bien. Mais si vous les y forcer, nous trouverons une solution, tu peux en être certaine.
-Peut-être le calme avant la tempête.
Répondait comme une menace Vitovi.
-Je suis Kirijin. J'ai subi bien plus de tempêtes que tous les idiots du continent. Et toi Vito, tu devrais retourner dans le droit chemin. Apporte ce cadavre à Teichirô, s'il me livre des informations, je dissimulerai les infos que j'ai sur lui.
-Tu n'as rien de plus que ce que tout le monde a, je crois. En gros, rien. Mais je le connais, il sera ravi de te rendre service.
Répondait Vitovi très ironiquement.
-Bien ! Je vais pouvoir annoncer la bonne nouvelle aux familles. Et me faire payer en même temps. Tu sais où envoyer tes messages, je crois. Un pacte est un pacte, pour aujourd'hui, je te laisse en paix.

Shinachi repartait, avec son parapluie ouvert juqu'au-delà de la forêt. Il avait le sourire aux lèvres à ce moment, comme s'il fut satisfait de quelque chose. Baru et Vito se regardèrent quelques secondes avant de reprendre.
-Tu crois qu'il sait pour l'armée ?
-Il sait quedal, sinon je le saurais.
-Les villages laissent filtrer beaucoup malgré eux.
-Et comment ça se fait que tu aies traité avec lui toi hein ?
-J'ai eu une vie avant que vous veniez à ma rencontre, tu sais.
-Tu vas vraiment emmener ce cadavre ? Les coupais-je.
-Oui, ne serait-ce que pour Baru, qui de toute façon l'aurait fait et Shinachi le savait.
-Bien sûr qu'il le savait. Vaut mieux que ce soit toi Vito, tu es la plus rapide. Je vais raccompagner le petit au campement. Mais c'est pas ce qui m'emmerde le plus. Vous faites quoi ici vous ?
-Teichirô nous avait envoyer pour savoir ce que tu faisais.
-Je lui dois aucun compte moi.
-Votre rivalité commence à se ressentir dans les troupes, il va falloir y mettre un terme.
-Teichirô est loin de dire tout ce qu'il sait, je ne vois pas pourquoi je n'en ferais pas autant, et nous sommes très différents. Qu'il exécute ses plans, et je déciderais quand je serais utile. Je te rappelle que tu m'en dois une aussi.
-Elle est au campement... Tu sais, celui où tu n'as jamais voulu foutre les pieds.
-Elle l'a suivi.
-Bien sûr, c'est son senseï...
-Je dois raccompagner le jeune là-bas de toute façon.


Vitovi posait ses mains sur le cadavre qui y fut en quelque sorte "aspiré", comme si elle avait tordu l'espace. Sur cette main, il y avait quelque chose d'écrit dans une langue que je ne comprenais pas. Je n'osais trop poser de question, mais je compris qu'il s'agissait de technique de sceaux dont on m'avait déjà parlé. C'était ainsi qu'elle faisait donc.
-J'y vais. Bon courage.
Puis elle disparut, projetant un peu d'eau et de boue autour d'elle à son départ qui ne parut que le temps d'une ombre.
-En combien de temps elle va y arriver ?
-Un jour ou deux à tout casser.
-Et ça mettrait combien de temps à cheval ?
-2 mois et demi, à tout casser.
-Tu étais vraiment venu pour ta sœur ?
-Si je parle pas à Vitovi c'est pas pour te parler à toi.
-C'était logique. Je peux te poser une question quand même ?
-Vas-y.
-Ce Shinachi, c'est l'un de vos ennemis non ?
-Oui.
-Alors pourquoi vous traitez avec ?
-Quand les intérêts y poussent, il faut traiter. Les alliances qui se font et se brisent sont des normalités. C'est le jeu.
-Vous êtes vraiment étrange. C'est un inscrit dans les commandements Shinobis aussi ça aussi ?
-Il y est écrit que nous avons le droit d'agir que sous contrat. Mais je n'ai pas vu écrit explicitement qu'il devait être écrit moi. Tu sais, une loi, ça s’interprète... Les seigneurs civils font la même chose, tu sais, mais avec des lois, des manipulations d'opinions, ou enfin nos lames Shinobi, ils jouent au même jeu que nous avec leurs propres règles.
-On joue avec les talents que le destin nous donne.
-Il n'y a que ça à faire.
-Tu ne vas pas nous faire partir tout de suite, j'espère ?
-Pourquoi ?
-Je suis trempé, j'ai froid et j'ai faim...
-Tu aimes les bordels ?
-Jamais été...
-Hé bien, tu vas découvrir !
-...



Générique : Une des musiques ayant servi à l'inspiration



Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 1:54, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyVen 26 Aoû 2016 - 18:39

Chapitre - L'enfant Sabakyô - Partie 1

"Tout est poison, rien n’est poison : c’est la dose qui fait le poison"
Paracelse

"Il fallut bien s' apercevoir qu' il ne marchait pas dans le Styx, mais dans la boue, qu' il n' était pas coudoyé par des démons, mais par des voleurs, qu' il n' y allait pas de son âme, mais tout bonnement de sa vie..."
Victor Hugo



Année 3 - Printemps - Premier temps du règne des ombres

Snow


Baru avait remplacé l'idée des chevaux pour ses lions. Moins rapide et moins endurant, mais les Shinobis avec un civil avaient toujours le dernier mot. Il avait accepté de faire durer mon entraînement, il me trouvait d'ailleurs en très net progrès et m'autorisait un échange par soir. Nous terminions de traverser Ame no Kuni, pour ne pas me déplaire, car de cette pluie comme de ce pays, je n'en pouvais plus. Hi no Kuni avait une frontière limitrophe, mais il fallait obligatoirement passer par le Lac Sennyo qui était flanqué de deux gigantesques montagnes. Nous nous approchions, m'avait dit Baru, de la prison Sabakyô, autrement dit, le fief du clan. Mais nous ne devions que passer à côté. Là-bas, nous nous arrêterions à l'auberge Cerf-dent pour la nuit avant de prendre le passeur. Durant tout le voyage, Baru n'avait cessé de me tamponner les oreilles avec la nuit que nous avions passée dans son bordel. Je refusais de répondre à ses questions en espérant qu'il se fatigue. Mais il ne démordait pas. Nous entrions dans le sentier qui menait vers l'auberge au bord du lac, prit entre deux montagnes, quand il recommençait.
-Elle était bien ou pas ?
-Mais c'est une obsession chez toi sérieux.
-Elle est nouvelle, je veux me faire une idée.
-Tu te moquerais de moi, je te dirais rien.
-Y a que nous deux, c'est qu'en groupe que c'est marrant de se moquer, aller raconte.
-Nous avons parlé, dans ma langue, longtemps.
-Elle ne devait pas comprendre grand chose la pauvre.
-Je m'en foutais un peu.
-Et puis ?
-J'ai posé ma tête sur ses cuisses, et je me suis endormi pendant qu'elle me caressait les cheveux.
-Mais, ... Tu sais comment c'est fait une femme ?
-J'ai été marié...
-On se demande. Tu as vu sa poitrine ? Qu'est-ce qui cloche chez toi...
-Tu ne comprendrais pas de toute façon.
-Tu m'as fait payer pour causer. C'est une première.
-Elle était pas à toi ?
-Elle bosse pour moi, nuance. Un employé, c'est une charge pas un bénéfice. Elle ne bosse pas gratis, même si c'est pour écouter causer...
-Tu es vraiment un salopard.
-Arrête-toi et descend de ton lion.


Je m'arrêtais, mais je ne descendais pas, alors que lui le faisait. Je le regardais faire et s'éloigner un peu en avant, sous la flotte et dans la boue du sentier. Il dégainait son sabre et me fit face alors que j’arquais un sourcil dubitatif.
-Tu...
-Tu as le cran d'insulter un homme, tu as le cran de lui faire front. Approche, on va s’entraîner un peu.


Je me préparais déjà intérieurement un bref instant et je descendis pour lui faire face à mon tour. Je dégainais le sabre et plaçai la garde au front avant de fendre l'air pour saluer.
-Tu n'as même pas peur ?
-C'est de l'entraînement...
-Tu vas pouvoir recevoir le cheval et son cavalier qui foncent sur nous derrière moi alors ?


Je restais étonné. Baru avait l'habitude de jouer ce genre de tour, on le réputait un véritable artiste dans l’embuscade. Les Shinobis avaient de toute façon élevé la guerre au rang d'art. C'est pour cela que je me méfiais.
-Si tu bluffes, tu vas me sauter dessus.
-C'est bien pour cela que le jeu est amusant. Il sera là bientôt. Tu sentiras les sabots sous tes pieds. Alors ?
-Comment tu peux le savoir à cette distance ?
-Parce que je sens les sabots sous mes pieds...
-Et pourquoi ils viendraient pour nous ?
-Je n'ai pas dit qu'il venait pour nous, mais qu'il venait vers nous. Alors ?
-Foutaise.


Puis je sentis les sabots sous mes pieds, avec au loin un cavalier qui traînait quelque chose au bras jusque dans la boue de la main droite, tout en galopant. Baru en voyant mon regard se retournait pour voir lui aussi. Et alors que le cavalier approchait, je voyais qu'il plongeait la tête d'un petit garçon dans la boue tout en galopant et en lui parlant, mais à cette distance, je ne comprenais rien de ce qu'il disait.
-Un châtiment peu commun.
-Il faut qu'on l'arrête.
-Nous n'en n'avons pas le droit.
-Tu respectes les commandements du Shinobi toi ?
-Non.
-Alors allons-y. Pourquoi on ferait rien ?
-Parce que je m'en fous voilà tout... Je pensais que c'était juste un passant moi...


Je passais à côté de lui sans répondre pour atteindre le cavalier au loin. Sabre en main, il finit par me voir arriver et quand nous fûmes juste assez proches pour nous entendre, je découvrais un vieil homme robuste et bien battis, avec des cheveux blancs longs et attachés. Il avait reposé sur le ventre à le sel un petit garçon, le visage couvert de bleu, de sang, et de boue. Il me regardait de haut, mais avec une certaine déférence, ici le fait de porter une arme et mon genre de tenue nous cataloguait directement Shinobi. L'enfant paraissait curieusement presque inerte, comme livide.
-Je ne sais pas de quel village tu viens, mais mes affaires ne te concernent pas.
-Cette énorme lance que tu as dans le dos. Tu es Shinobi ?
-Non, je suis samouraï, et cet enfant est mon page.
-Que lui vaut la dureté de sa punition ?


Il jeta l'enfant qui était attaché au sol et tira sur sa lance pour l'avoir à son côté droit.
-Je crois que nous devons passer à une autre forme de communication. J'avais dit que mes affaires ne te concernaient pas.
-Je ne retiendrais pas ma lame parce que tu es vieux, tu sais. Si tu es prêt à te battre pour si peu, c'est aussi que tu es prêt à mourir pour si peu.

-Un vrai guerrier ne le ferait pas.
-Les vrais guerriers savent quand il est juste de mourir ou de tuer.


Il galopa, d'abord pour s'éloigner, je concluais qu'il souhaitait prendre de la distance, mais je me tenais calme pour attendre la charge.Il fonçait sur moi à vive allure ensuite, souhaitant me piquer avec sa lance ou m'écraser avec son cheval selon la voix que je choisirais. Je sentais encore les sabots sous mes pieds. Et la masse qui fonçait sur moi, il le faisait en plus avec confiance. Par un pas que j'appris de Vitovi, je passais sur sa gauche et devenir ainsi hors d'atteinte de sa lance en me reversant sur moi-même, comme une pirouette, pour frapper de la pointe de mon sabre le chanfrein du cheval. Un bond rapide et précis que j'exécutais sans même y penser. Le cavalier et sa monture s'écrasèrent dans la boue. L'orage tonnant sous la pluie fine et le soir tombant sur le sentier de cette plaine me firent penser qu'il ne fallait pas le tuer et je ne sais pourquoi. Je le saluais tout de même de mon épée en faisant quelques pas vers lui qui se redressait avec sa lance. Son cheval avait déjà fui en hennissant de douleur.
-Tu peux abandonner et me laisser l'enfant. Ta vie sera sauve. Je ne vois pas l'intérêt réel de te tuer.
-Un samouraï préfère la mort à la défaite. C'est une question d'honneur !
-La mort est une défaite, et l'honneur n'a rien à y faire.


Allez savoir, cela le fit hurler, il fit un grand geste de lance dans le vide qui m'envoyait, je ne sais quelle force, une sorte de projection de son mouvement que je voyais sous la forme d'un vent blanc, presque transparent. Je le frappais du sabre comme un réflexe sans me courber et cette force vola en éclats. Le vieil homme me regardait stupéfait.
-Tu es un Sabreur de Kiri ?!
-Non. Guerrier suffit.


Je m'élançais, comme on me l'avait appris, un seul, très grand pas. Je parcourus d'un seul pas la distance de quatre mètres, mes pieds rasaient le sol comme un grand saut calculé. Tranchant la lance, mais aussi mon adversaire, sur toute la moitié de la gorge, je passais derrière lui en achevant ainsi le travail. Ce fut suffisant pour qu'il termine dans la boue sans pouvoir s'en relever. Il crachait quelques bulles de sang, mais je savais que cela ne durerait pas longtemps. Je ne m'en occupais plus et je cherchais tout de suite le jeune garçon qui nous avait vu nous battre. Baru arrivait calmement pendant ce temps, en marchant, avec son parapluie à la main et les lions qui attendaient encore plus bas... Les pauvres ne supportaient que difficilement la pluie.
L'enfant était assis par terre, les mains liées, il était parvenu à se défaire tout de même les pieds. Il avait l'air choqué par la scène, il avait les yeux grands ouverts, perdu, incompris quand je m'approchais de lui.


Dernière édition par Snow le Mar 11 Oct 2016 - 15:53, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyVen 26 Aoû 2016 - 22:14

Chapitre - L'enfant Sabakyô - Partie 2

-Comment tu t'appelles ?
Mais il ne répondait pas, il se contentait de se balancer de l'avant vers l'arrière quand je lui parlais.
-Le dernier que j'ai vu dans cet état sortait des geôles du Misutô...
-Tu ne pouvais pas m'aider ?
-Tu te débrouillais bien. Vraiment, bien. Et puis ça m'oblige pas à t'entraîner aujourd'hui. Un Samouraï. C'est une belle prise. Un peu vieux, mais les vieux tigres sont les plus hargneux. Tu étais un assassin né en fait.


À cela, je ne répondis pas, je me sentais offusqué, blessé bien que je le cachais en restant de marbre. Je tournais le regard sur cet homme. C'était, je crois la troisième personne de ma vie que je tuais. Cette fois-là me paraissait différente. Cette-fois là, je ne défendais pas ma vie ou mon foyer, ce n'était pas de l'instinct de survie. Je protégerais autre chose, quelque chose d'absurde et pourtant, j'en avais risqué ma vie. Mais cette chose, peu importe le nom, ce n'était pas palpable, ce n'était qu'une idée, comme on jetterait la liberté en nom des crimes que l'on commet. Je me repris aussi durement que je pouvais.
-Tu saurais quoi faire pour lui ?
-Je ne suis pas magicien hein.
-Tu es Shinobi.
-Mais je ne fais pas pour autant tout ce que je veux. Tu as qu'à lui mettre une gifle, on sait jamais.


Je soufflais. Je me baissais ensuite pour poser un genou au sol et tenter une nouvelle approche.
-Hey petit. Tu es en sécurité.
Il relevait la tête sur moi et murmura quelque chose.
-Bushido...
-Que dis-tu ?
-Bushido...


Je retournais la tête vers le cadavre du samouraï. Il était debout, le visage vide et mort, mais bel et bien debout. Baru perdit de sa nonchalance, ceci ne pouvait être que l'œuvre d'un nécromancien, très peu aimé parmi les Shinobis, du moins si j'en croyais ce qu'on m'avait appris. Et moi, je me disais que ce monde me convenait de moins en moins, devant cette horreur, que dis-je, cette erreur de la nature. Pour le moment, le cadavre ne faisait que nous regarder.
-S'il se lève c'est que son maître n'est pas loin, me disait comme un avertissement Baru.
-Tout cela n'a aucune logique... C'est impossible.
-Ici Snow, rien n'est impossible.
-Comment peut-on tuer un mort ?
-Il faut le brûler ou le hacher.
-Sous cette pluie ?
-Oups...
-Tu crois qu'il parle ?


Le cadavre retournait son visage sur nous, et il parla... D'une voix qui n'était absolument pas la sienne précédemment. Une voix ferme et excentrique.
-Je vous parle. Nous avons eut un incident, heureusement, vous êtes intervenu. Cet enfant est un Sabakyô, veuillez nous le ramener, et détruire ce cadavre. Vous nous trouverez à la prison Sabakyô. Puis la tête du cadavre retombait sur elle-même, comme s'il était à moitié endormi.
-Tu vois, je t'avais dit de pas t'en mêler. Maintenant faut livrer ce môme à ces taré de Sabakyô. Comme si le voyage n'était pas déjà assez long...
-On est obligé de le leur ramener ?
-Les Sabakyô sont chez eux ici, mieux vaut ne pas se les mettre à dos. Prends le gosse et fou le sur ton lion.
-Et le cadavre ?
-Ha oui merde le cadavre.


Baru frappait de ses deux mains l'une sur l'autre sans les décoller, il le fit violemment, comme s'il exécutait une prière, et de la boue, jaillirent autant de disques d'aciers qu'il en fallait pour réduire en tout petit morceau le cadavre du Samouraï.
Quand je tentais de prendre l'enfant, il devint hystérique, il gesticulait et se débattait dans tous les sens.
-J'y arrive pas.
Baru revint vers nous et donnant un violant coup de coude à l'enfant qui finit assommé.
-Sur ton lion, me disait-il ensuite sèchement.
-Tu pouvais pas juste faire un genjutsu ?
-Je ne gâche pas mon Chakra pour rien.

-Forcément... Suis-je bête, disais-je ironiquement à moi-même.

Baru me paraissait inquiet, du moins, en réflexion, ce que je n'avais encore vu chez lui. Quand je chargeais l'enfant sur le lion, je le lui demandais, jusqu'à ce que nous partions pour la prison Sabakyô.
-Tu as l'air soucieux.
-De la prison à ici... Aucun homme ne peut contrôler un cadavre d'aussi loin... Soit nous sommes surveillés, soit nous sommes témoins d'un miracle.

-Je croyais que rien n'était impossible ici.
-Ici nous croyons aux miracles.
-Tu crois qu'il lui est arrivé quoi ?
-Je n'en sais absolument rien. Mais le Samouraï a dit que c'était son page, et le cadavre a dit que c'était un Sabakyô. Ça fait un maître de trop.
-Un Sabakyô que nous n'avons pas vu.
-Tout juste ! Peut-être arriverons-nous et jamais ils en auront entendu parler.
-Peut-être même autre chose. C'est toujours ce à quoi l'on s'est pas attendu qu'il arrive.
-C'est que tu penserais presque comme un Shinobi maintenant. Tout n'est que cause à effet, si tu peux maîtriser et comprendre les effets, tu as les causes.

-La manipulation chez vous fait parti de la culture.
-Nous sommes là pour survivre. Tous les moyens sont bons.


Nous avancions et je ne répondis pas à cela. Je préférais regarder droit devant moi, en espérant qu'il accepte de nous figer dans le silence, du moins autre que le claquement de la pluie et c'est ce qu'il fit, en comprenant qu'en mon âme et conscience, je savais que tous les moyens n'étaient justement pas bons.
Nous fîmes quelques kilomètres sur la route vers la prison. Malheureusement, il faisait nuit, mais pour une fois, j'étais d'accord avec Baru pour ne pas s'arrêter, je voulais atteindre la prison au plus vite. Pour tuer le temps, Baru se décidait à rompre le silence en usant d'un sujet qui m'intéresserait cette fois, c'est-à-dire les légendes Shinobis.
-Les démons de haine ? C'est quoi ?
-On dit que la puissance des Shinobis atteint parfois des niveaux anormaux, que les actes de violences engendrent trop de haine de rancœur et finissent par former des démons produit de la haine, qui investissent les cadavres pour leur donner la possibilité de se venger, ou encore apparaissant sous la forme de gigantesque monstres, trouvés dans les cauchemars des victimes de la guerre, ou enfin dans leurs prières. C'était une légende jusqu'à ce que l'un d'entre eux apparaissent à Mizu no Kuni, les forçant à se réunir pour ne pas qu'il détruise le pays.
-Tu veux dire qu'il aura fallu tous les clans Shinobis de Mizu ?
-Une très grosse partie en tout cas
, une armée en somme.
-Des démons qui punissent.
-Ils auraient beaucoup à punir
-Peut-être est-ce vous les démons,
disais-je ironiquement.
-Comment cela ?
-Vous finissez tous par être tué pour la vengeance.
-Que tu crois.
-Quand j'ai vu ta technique tout à l'heure. Tous ces disques... Je suis resté impressionné, je l'admets. Je ne pourrais pas le parer.
-Ça ne te sert à rien de dire ça. C'est dans la nécessité qu'on commence à s'approcher de la vérité. J’espère pour toi que tu n'auras pas à le tester avec moi.
-La prison est proche ?
-On ne va pas tarder à la voir. Tu n'as qu'à lever les yeux.


Je levais les yeux, et ils s'ouvrirent encore alors que je les croyais déjà ouvert. La prison était attachée par des chaînes énormes au sol, elle se trouvait sur une roche énorme qui semblait avoir "une gravité inversée". Elle se trouvait à une hauteur vertigineuse, aucun homme ne pouvait sauter de là sans mourir... Elle me semblait déconstruite, archaïque, mais foutrement solide et à l'espace optimisé au maximum.
-Pourquoi est-elle si haute ?
-Les Sabakyô sont sous contrat avec les villages, certains prisonniers, hormis ceux des Sabakyô sont parfois envoyés ici. Il faut qu'aucun Shinobi ne puisse s'évader de la prison.
-Comment font-ils ?
-Un Kadoria a inversé la gravité de cette énorme roche. Uriô.
-Il est capable de soulever ça ?
-Certains disent qu'il pourrait faire tomber la lune sur le sol s'il le voulait. Je suppose qu'il pourrait la soulever aussi...
-Ce serait une catastrophe...
-Pourquoi crois-tu que certaines techniques sont interdites par les villages ?
-Comment il s'en assure ?
-Tous les villages ont des unités spécialisées dans la traque de Shinobi déserteur, ceux qu'on appelle les Nukennin, ou à problème pour commencer. Enfin un village peut mettre une prime, mais cela n'est encore jamais arrivé. Les unités d'élite des villages font déjà des merveilles, avec beaucoup de zèle.
-C'était le métier de Gabushi et toi non ?
-Oui. Crois-moi, elle n'en a pas l'air, mais cette femme est dangereuse, tous ceux qui viennent de Mizu no Kuni en général sont dangereux.
-Pour moi, vous êtes tous dangereux...
-On ne cesse de parler de Hi no Kuni, parce que c'est le pays du centre, et le plus grand, quoi que tu en dises. Mais dans les petites îles de Mizu no Kuni, c'était autre chose.
-Comment ça ?
-Les deux clans principaux de l'île, Kaguya et Samui menaient la danse, les seigneurs locaux n'avaient que peu d'espace, mais un commerce très florissant, les clans servaient de sacrifices à leurs querelles économiques, autant d'avidité des ressources. Pas un jour sans qu'il n'y soit de bataille. On volait et achetait le moindre enfant possédant des signes de pouvoir Shinobiste pour l’enrôler dans le clan. Teïchirô est de ceux-là d'ailleurs. Tu devrais te méfier de lui aussi. Il a, comme presque tous ceux de là-bas, dû commettre les pires atrocités que la guerre puisse connaître.
-Et pas toi bien sûr ?
-Moi, je suis un errant. La famille Natsuba est particulière. Ses talents Shinobis se sont révélés après qu'ils possédaient leurs terres. L'interdiction foncière des villages n'a pu être posée. Je suis donc à la foi, Seigneur et Shinobi.
-Cela arrive souvent ?
-Pas que je sache, les nouvelles familles sont rares. Et quand un enfant naît avec un don alors que les parents ne l'ont pas...
-Quoi ?
-Peu importe, nous arrivons.


Devant nous, il y avait une sorte d’immense tour posée sur socle en pierre qui était plaqué par celle-ci. Ce socle était beaucoup plus large que la petite tour. Elle était tenu par un petit fortin, gardé par des hommes vêtus de noir, avec des écharpes longues et couvert de tuyaux sur leurs tenues. Sur leurs visages, ils portaient des masques à gaz, avec des capuches larges. Baru me dit avant que nous arrivions de me taire pour le laisser parler, mais très franchement, je ne comptais pas faire autrement...

-Nous allons devoir laisser les lions.
-Entendu.


Baru nous fit descendre, et les renvoyèrent en arrière jusqu'à ce qu'ils disparaissent à l'horizon. Je tenais dans mes bras, il dormait encore. La grande porte s'ouvrit, tiré par un seul homme à l'arrière.... C'était pourtant une pierre que j'aurai dit faire dans les 30 tonnes... Nous nous sommes avancés une fois la porte ouverte, sous les regards des gardes perchés sur leurs tourelles. Nous fûmes accueillis par l'un qui ne portait pas la capuche, il avait les cheveux blonds et trempés. Je ne distinguais pas son visage derrière ses lunettes et sa voix était étouffée sous son masque.
-Le Roi Lion ne rend pas souvent visite.
-C'est qu'il a beaucoup à faire.
-Comme résoudre les problèmes de cadavres du nord ?
-Une enquête parfaitement résolue.
-J'en doute, puisque votre ami vient de tuer le coupable.
-C'est moi qui l'ai fait, cela fait un coupable de trop.
-L'équipe envoyée par le Mizukage après votre départ a découvert qu'il ne s'agissait que d'un rouage. L'homme que votre ami a abattu commettait les mêmes crimes ici. Nous l'avions attrapé, mais il s'est échappé ici-même avant qu'on ne puisse le mettre en cellule. Il a capturé l'un des gardes comme otage. Nous l'avions marqué par notre gaz et fait appel à Konoha, mais cela faisait cinq jours qu'ils nous échappaient.
-Ce ne sont plus mes affaires, vous vouliez l'enfant. Vous l'avez.
-Peut-être voudriez-vous monter ? Il y a quelqu'un qui voudrait vous voir.
-Je suis claustrophobe.
-Clo quoi ?
-Je dois amener ce jeune homme à quelqu'un et c'est assez pressé. Je promets de revenir. J'ai cependant une question. Comment avez-vous put prendre le contrôle d'un cadavre à cette distance ?
-Ce n'est pas nous, c'est le Konohajin là-haut qui souhaiterait vous voir.


Baru fixa la prison quelques instants et je décelais le titillement de sa curiosité qui le tiraillait. Mais en rebaissant son regard, il parut se reprendre.
-Non le voyage est déjà assez long désolé. Snow, remets l'enfant.

Je le lui remettais délicatement, et il le prit dans ses bras tout aussi délicatement.
-Votre meurtrier l'a meurtrie. Lui disais-je bassement en lui tendant.
-Il verra sans doute pire. Me répondit-il sèchement.

Je restais surpris, les yeux ouverts d'incompréhension sur la dureté de cet homme avec un garçonnet. Les sentiments étaient-ils des défauts dans le monde Shinobi ? Nous sortîmes dans la nuit, à la lueur de leurs projecteurs étranges, j'ignorais même leur fonctionnement et c'est Baru qui m'apprit qu'ils étaient directement alimentés par des Shinobis. L'électricité qu'il appelait ça, un luxe rare, car les installations étaient m'a-t-il dit extrêmement coûteuse et il fallait un homme toujours présent pour alimenter. Je me sentais coupable de laisser cet enfant-là. Ces gens ne m'inspiraient pas, ils étaient étranges. Tout était étrange ici... Je laissais Baru en paix, nous partîmes camper pour la nuit, avant de reprendre la route vers le Lac Sennyo le lendemain.
Nous nous étions installés un peu plus loin dans la plaine, Baru nous avait construit un petit abri en métal, en le faisant sortir de terre. Il n'était pas bien grand et surtout avec la pluie, il était bruyant, mais nous étions au chaud. Il n'aurait manqué qu'un peu de nourriture, mais nous n'avions pas prit le temps de chasser ou de cueillir aujourd'hui et n'avions trouvés aucun commerce sur la route. Nous devrions attendre d'être à l'auberge pour nous restaurer. L'enfant me tiraillait, je ne me défaisais pas de la culpabilité de l'avoir abandonné là-bas et j'éprouvais le besoin d'en parler.

-Ce pauvre gosse n'aura pas une belle vie.
-En quoi ça te concerne ? Tu n'es pas de sa famille, de son clan, son ami. En somme, tu n'as aucun lien avec lui.
-Je l'ai sauvé du samouraï, c'est un lien.
-Ce n'était pas vraiment pour lui que tu te battais avoue-le.


Je ne répondis pas en baissant le regard. Il avait raison et il le savait bien. C'est lui qui reprit.
-Il appartient à son clan. Que tu le veuilles ou non. Quel est l'intérêt de pleurer pour une chose à laquelle tu ne peux rien ?
-Les sentiments ne se commandent pas.
-Ô que si. Tu apprendras si tu restes parmi les Shinobis.


Baru se stoppait et se dressait sur lui-même, comme un animal qui aurait entendu un bruit anormal. Il mit son index sur la bouche pour stipuler de faire silence. Je tendais aussi l'oreille, sans vraiment entendre quoi que ce soit sur le coup. Le bruit de l'eau sur le métal m'empêchait d'ouïr quoi que ce soit en fait.
Avec un peu de temps, j'entendais enfin des bruits de pas lourds dans la boue, ils étaient irréguliers. Baru me fit signe de rester calme. Il était vrai que nous étions enveloppés dans une carapace en métal. Pourtant, je ne fus pas au bout de mes surprises. J'entendis le son du métal, il avait sonné comme s'il avait été déchiré. C'était un son terrifiant... Notre carapace était coupée en deux et chaque côté tombaient. La pluie éteignit le feu, mais à la lueur de la pleine lune, quand elle voulait bien se montrer par-dessus les nuages, nous vîmes une vingtaine de cavaliers. À leur tenue et leurs armes, je faisais le rapprochement avec le samouraï qui tenait l'enfant Sabayô, ils l'étaient eux aussi. Je dégainais sans attendre mon sabre, eux tous, sur leur monture avaient déjà leurs armes en main. Baru se contentait de ne pas bouger, il restait totalement fixe, concentré sur ce qu'il se passait. J'avais eu beau dégainer, le son de ma lame ne fit que faire sursauter quelques chevaux. L'un d'entre eux descendit de son cheval et s'avançait vers nous, mais le sabre restait au fourreau.

Il suffit de le regarder pour comprendre mon sentiment en le voyant. Il arborait la coiffe samouraï dignement. Possédant un visage carré, massif et parfaitement rasé tel l'archétype de l'idéal masculin (du moins en apparence). Son Kimono était simple, sans fioriture. Sans ornement inutile. Il était pied nue... Pas de chaussure pour cet homme en qui je voyais déjà aimer la vie rude. La vie simple. Détachée de toute possession. Sa voix quand il fut assez proche, d'environ 4 mètres, je la ressentis comme un glacier...

-Si je devais sortir l'épée ce serait pour te tuer ou mourir. Et toi ? Me dit-il.
-Elle est mieux dans ma main, lui répondais-je tout aussi froidement.

Baru intervint, s'ils étaient venus pour nous tuer, il pensait qu'il aurait déjà attaqué, et il avait sans doute raison.
-Que voulez-vous ?
-Savoir pourquoi vous avez remis un enfant destiné à devenir Samouraï au clan Sabakyô.



Dernière édition par Snow le Mar 11 Oct 2016 - 16:03, édité 6 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyVen 26 Aoû 2016 - 22:44

Chapitre - L'enfant Sabakyô - Partie 3

Je n'étais même pas surpris. Bushido... Bushido... Répétait le gosse. Nous nous étions fait berner et j'avais remis cet enfant à la mauvaise famille... Ma culpabilité me reprenait, voilà ce que je sentais, et je ne m'étais pas écouté. Pour je sentais que quelque chose n'allait pas.

-Ils nous ont dupés. Répondit simplement Baru.
-C'est un Sabakyô qui tenait l'enfant, nous avons retrouvés les morceaux son cadavre. Cette technique est connue pour appartenir à Baru.
-Les gens parlent souvent beaucoup trop.
-Mais ils se battaient pourtant comme vous...
Intervenais-je comme pour m'excuser de la bêtise.
-Vraiment ?
-Il m'avait jeté quelque chose avec son épée. Une sorte de vent de force.
-Les samouraïs ne font pas ça, si la lame doit frapper, c'est par l'esprit ou l'acier. Pas de vent.


Je me taisais dans le seconde. Je me trouvais bien bête, mais Baru avait fait la même erreur. Comme quoi pour cette fois, je n'étais pas le seul fautif.

-Pourquoi le voulaient-ils ? Demandait Baru.
-Parce qu'il est né avec un don similaire au leur.
-Je suis vraiment désolé. J'aimerais vous payer ma dette.
-Nous n'avons pas besoin de Shinobi pour le libérer. La réputation de cette prison est surfaite. Si tu tiens à payer une dette vient au pays du Fer. Va au Chateau de Kôgan.
-Mais alors ce serait un sabakyô qui a commis à ces meurtres ?
Demandait comme un test Baru.
-Vous devriez aller au Lac Sennyo. Vous verrez la nature de ces meurtres. J'ignorai pour ma part que cet homme en était l'auteur. Mais vous, les Shinobis, vous n'hésitez pas à masquer vos fautes, alors cela ne m'étonne guère.

Il s'en retourna vers son cheval. Je préférais cela que d'avoir à les affronter. Il ne nous aura même pas dit au revoir, aucune formule de politesse. Ils nous laissaient comme ça, sous la flotte... Quand ils furent assez loin pour ne pas nous entendre, je me retournais vers Baru.

-J'avais eu raison. Sabakyô hein, vous êtes tous des menteurs.
-Et qui te dit qu'ils ne mentent pas eux aussi ?
-Personne...
-Quand tu le sauras, tu pourras me dire si tu avais raison ou non. Je vois même plus l'intérêt de se coucher. Autant faire d'une traite le chemin au lac.
-Entendu.


À l'aube, la brume nous entourait. Nous ne pouvions voir au-delà de deux mètres, elle était si épaisse que je m'en étonnais. Les lions ne supportaient pas ça, nous éprouvions du mal à les calmer et plus nous approchions, plus ils étaient difficiles à tenir. Je sentais une odeur étrange, une épouvantable, et quand nous avions avancé un peu plus, j'étais obligé de tirer mon vêtement sur mon nez, tellement c'était insoutenable. Baru n’appréciait pas non plus, mais il supportait facilement. Je ne sais pourquoi, j'avais le sentiment de connaître cette odeur.
-Ça sent...
-La chaire brûlée.


Je me tue. Il y avait eut un bûcher dans les parages. Nous sortions de la brume coincée entre les arbres et nous découvrions de nombreuses fumées noir et blanc. Elles étaient immenses et semblaient venir d'un même point, tout proche du lac, là où nous devions normalement aller. La pluie avait cessé. Nous atteignîmes l'auberge et le petit port qui devait nous permettre de traverser. Ca rassemblait à un village de pêcheur, mais triste et morose, l'odeur qu'il y régnait me dégouttait. De là, je voyais le bûcher. Un immense tas de cadavre continuellement alimenté par de nouveaux corps qui étaient repêchés dans le lac. Le lac, je le découvrais aussi. Il y avait des cadavres flottants, sur toute la totalité. Je ne pouvais trouver de raison logique à ce désastre. Certains de ces gens morts semblaient l'être depuis peu alors que d'autres depuis très longtemps... Dans le village, tout le monde avait un chiffon sur le nez, voir un masque. La fumée prenait au-dessus de lui comme un mauvais présage. Tout avait l'air sale, pauvre, mort... Sur le lac, avec de petites barques et des perches, des hommes repêchaient les cadavres sur la berge pour les emmener à brûler.

-Je n'ai jamais rien vu d'aussi déprimant...

Baru ne me répondit pas, il ne paraissait pas plus apprécier que moi ce spectacle. Il nous conduisait directement vers la berge, à travers le village où je trouvais nombres d'enfants sales et mal fagotés dans les rues. Certaines maisons semblaient aussi avoir subi une inondation il y a peu. Vers le petit port, nous laissâmes les lions qui s'en allèrent eux-mêmes du village. Baru y trouvait un homme assis, qui regardait le lac avec les yeux tristes. Il devait surtout prêter attention aux nombreuses personnes qui étaient mortes et qui flottaient sur l'eau.
-J'ai besoin de traverser, demandait poliment Baru.
-Tu n'as qu'à marcher sur l'eau... Shinobi.
-J'ai quelqu'un avec moi qui ne peut pas faire ça.
-Les barques qui prennent l'eau ne le font que pour retirer les cadavres.


Baru observait le lac tandis que je revenais vers lui. Il semblait chercher une idée, mais je ne vis pas l'air habituel sur son visage, même lui n'arrivait à garder sa nonchalance devant cela. Comme quoi.

-Que c'est-il passé ?
-Des hommes avaient une cache de cadavres prêts du lac, ils vidaient les fosses, et tuaient, pour remplir un stock et faire d'étranges œuvres d'art avec. Tous ceux trouvés, les salopards qui organisaient ça, portaient le même visage, une dizaine d'hommes qui sont tous mort. Cela fait étrange. On les a trouvés à cause de leur dernier coup, ils ont creusé un trou trop profond dans la cache et tous les cadavres ont été emportés par l'eau.
-Qui les a trouvés ?
-Un certain Shiaijin Suguato quelque chose. De Konoha. Il dit que les Sabakyô ont payé le travail.
-Si vous nous faites traverser le lac, je peux vous débarrassez de tous ces cadavres.
-Ce serait un grand service. Vous comptez faire comment ?
-Vous verrez bien. C'est d'accord ou non ?
-Je vous ferais traverser moi-même.
-Alors allons-y, j'ai besoin d'être sur l'eau pour le faire.


Quand nous avancions sur le lac, dans cette petite barque, je me trouvais assis, avec l'homme qui ramait pour nous conduire. Baru se tenait debout sur la barque. J'avais l'impression de traverser le Styx tant c'était monstrueux. Ce passage d'eau, me menait direction l'enfer commençais-je même à penser ironiquement. Lorsque nous arrivions au milieu, l'homme s'arrêtait, demandant à Baru si la distance était bonne et il lui confirmait. Le soleil nous était caché à l'est, prit dans l'ombre d'immenses montagnes. Je vis Baru, il tenait l'index et le majeur droit tandis que l’auriculaire et l'annulaire étaient fermés par le pouce. C'était magnifique... Des oiseaux de métal, sortaient de l'eau quand le soleil dépassait la montagne de l'est. La lumière sublimait ce que je voyais. Ces oiseaux de métaux attrapaient les cadavres du lac pour les porter et les lâcher jusqu'aux brasiers. Baru restait les yeux fermés, tout à fait concentré sur ce qu'il faisait, et moi, enfin, je trouvais de l'émerveillement. Ils semblaient si vivants ! Alors qu'ils n'étaient faits que de métal. Je me levais, comme si j'en allais mieux apprécier le spectacle, de leurs éclats, luisant au soleil et lavant le lac en partie de la tâche qu'on lui imposa. Quand les oiseaux prennent un certain rythme, je vis Baru relâché sa posture. Ils se tournaient vers le rivage et le regard perçant.

-Tu vois, on peut aussi faire de belles choses. Nous les Shinobis.
-Les hommes qui ont fait ça ont dit l'avoir fait pour qu'un démon de haine apparaisse à Mizu no Kuni. Maintenant, ce sera impossible. Je l'espère.


Je ne faisais que contempler le spectacle, sachant qu'une fois terminé, nous passerions de l'autre côté et que s'en serait finit de cette terre que j'avais détestée, qui m'avait donné l'impression d'une descente lente mais certaine vers l'entrée de l'enfer. Mais aujourd'hui, je vivais un peu, je trouvais quelque chose qui m'inspira, et cela faisait si longtemps, que je ne pouvais que m'en satisfaire.




Générique : Une des musiques ayant servi à l'inspiration


Je regardais son souffle [Solo] 596345EnferTraverseeduStyxGustaveDore
"J'avais l'impression de traverser le Styx tant c'était monstrueux. Ce passage d'eau, me menait direction l'enfer commençais-je même à penser ironiquement."


Fin Partie 1 : Vers le monde Shinobi


Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 1:53, édité 4 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptySam 27 Aoû 2016 - 12:56

Background de Snow Partie 2 : La Passion du sang


Chapitre - L'affection - Partie 1

Tes seins qui pointent sous tes vêtements mettent mon esprit en émoi, et leur forme sphérique est un gage de plaisir. Les traits de ton visage, que l'on dirait tracés sur un rosaire, sont pareils aux marches qui mènent au trône de la beauté. Tes jambes sont gracieuses et tes seins se dressent sous les caresses. Ô toi au corps merveilleux, que j'ai pu rencontrer grâce au perroquet, tu es splendide et tu apportes l'assouvissement du plaisir.
Extrait du "Kalki-Purâna"

Le plus bel exemple de rencontre ? Quand tout arrive mais rien n'est expliqué.
Jean Giono



SNH. Shinobi no Hattan

EMDR (Eye movement desactivation reflex)

C'est une méthode stupéfiante qu'on découverte les spécialistes du traitement des effets post-traumatiques lourds, victimes d'émotions terrifiantes comme ces enfants du Kosovo qui ont vu massacrer leur famille, et qui, depuis, sont comme fous, ne pouvant ni manger ni dormir. Or, deux ou trois séances de mouvement droite/gauche (essentiellement avec les yeux, mais cela peut aussi fonctionner avec d'autres partie du corps) peuvent permettre d'effacer ce traumatisme colossal. Intéressant de croiser cela avec l'une des méthodes d'entrainement des shaolins, qui s'obligent à suivre le mouvement de gauche à droite d'un objet sans tourner le visage.
Précision : Il ne s'agit plus du tout d'y "croire". L'EMDR est une méthode robuste et efficace, contrôlé par davantage d'études scientifiques (notamment sur le syndrome du stress post-traumatique) que n'importe quel autre médicament.

SNH. Shinobi no Hattan


Année 3 - Printemps - Premier temps du règne des ombres

Snow


Le An'teï s'était créé un campement militaire dans Hi no Kuni, qui lui, était, pour le coup, très bien caché, il se trouvait dans la forêt Sejka, aux racines du versant Nord du mont Mori et par un procédé dont je n'ai jamais connu les détails, c'était Kitsunebi, une ville forestière de Sejka, mais très éloigné de nous, qui acceptait de ravitailler le campement. Une Hayashi, Hayashi Mina en était le principal architecte. C'est elle qui faisait pousser les arbres pour en faire les bâtiments nécessaires au maintien et au fonctionnement du An'teï, tout lui servait, des racines aux feuilles pour créer un lieu autonome au presque où nous pouvions tous loger. Cela faisait déjà un certain temps que le An'teï campait là, et cette armée se sentait en sécurité. Personne n'aura jamais pu dire de combien d'hommes disposaient le An'teï, mais la quarantaine de milliers était atteinte voir dépassé, c'était imposant, mais rien en comparaison de la capacité de recrutement des grands villages Shinobi. Mama avait quitté ma maison le jour de l'arrivée de Raikon. Elle aurait préféré partir avec Baru, mais Teichirô avait besoin que les troupes se tiennent prêtes et en alerte. Paraît-il que Raikon reviendrait encore avec de nouvelles informations, notamment sur l'effectif des villages, leur capacité et certains détails plus précis. M'enfin il n'était pas encore là. Mama devait surtout s'efforcer de soigner les blessures causées par les entraînements. Elle avait fini sa journée en quelque sorte, car elle dormait proche de l'infirmerie pour pouvoir toujours être appelée. Quand elle la quittait, c'était pour rejoindre mon frère jumeau Momiji, qui était aussi en étude de médecine, mais ils n'avaient pas les mêmes astreintes. Comme presque tout le monde ici, ils avaient leur propre appartement, cela n'empêchait pas d'avoir de nombreux lieux communs dans le campement.
-Ce sera ton tour dans une heure. Tu devrais te préparer.
-Doucement doucement, je n'ai même pas bu mon café.
-Comment tu as eu ça ? Ça ne vient que de l'ouest où on ne va jamais et c'est réservé aux officiers.
-À 12 ans, un regard mimi et ça passe.
-Boire du café à ton âge ce n'est pas très malin, tu veux être médecin non ?
-Je me transforme en foudre... Niveau tonus, je ne pense pas qu'une tasse de café y fera grand chose... Comment ça été la journée ?
-Honnêtement, fatiguant. Le patron est exigeant avec ses shinobis.
-Il veut les garder en vie.
-C'est vrai ?
-Quoi dont ?
-Que tu veux faire partie des unités médicales de cohortes ?
-Oui. Je ne sais pas qui te l'a dit, mais ce n'est pas gentil. Je ne savais pas exactement comment te l'annoncer.
-Tu seras directement sur le front, tu sais.
-C'est le but. Je veux y être.
-À 12 ans notre place n'est pas sur le front.
-La plupart ici y était avant cet âge. Jusqu'aux Fléaux eux-mêmes.
-C'était une autre époque, et les clans envoyaient de moins en moins les enfants au combat, tu le sais aussi bien que moi, les shinobis de 25-30 ans qui ont vécu la guerre sont rares.
-J'ai fait mon choix, je suis désolé. De toute façon, j'intègre l'unité dans une semaine.
-Laquelle ?
-Je ne sais pas encore justement.
-Je vais la choisir pour toi.
-Non Mama !
-Ô que si !


Momiji était un entêté et surtout, il éprouvait la haine des villages à cause de ce qu'il nous avait fait. Aucun des deux n'avaient connu le fameux massacre dont on leur rabâchait sans cesse les oreilles durant leur enfance chez leur parents. Fatigué de fuir, c'est eux qui avaient décidé de fuir leurs parents finalement. Mama, se disait que c'était il y a longtemps, qu'elle n'était pas ses ancêtres et qu'elle n'avait pas à porter le poids de leur malheur comme ceux d'aujourd'hui n'avaient pas à porter la faute de ceux qui les avaient anéantis. Mais Momiji pensait différemment, il croyait dur comme fer que leur famille méritait d'être au même titre que les autres clans, ce que n'était qu'ainsi qu'ils pourraient à nouveau vivre en liberté. À leur âge, ils ne voyaient pas bien ce que leurs avis pouvaient bien compter pourtant. Sur leur route, ils avaient rencontrés Haru, qui les prit sous son aile alors qu'il était l'homme qui avait empêché la grande guerre de faire trop de dégât à Ame no Kuni, et surtout, il était Shinobi, un Shinobi qui nous aura pour ainsi élever pendant tout ce temps. Plus tard, il rejoignait Teichirô et leur laissait le choix de le suivre ou non, ce qu'ils n'auront pas hésité à faire. Cette soirée, ils se disputaient longuement, mais Mama finit par avoir le dernier mot. C'est elle qui choisirait son affectation. Elle en avait les moyens, car elle faisait partie des intimes des fléaux et elle comptait faire jouer toutes ses cartes pour cela passe. Dès le lendemain, elle traversait le camp, bifurquant dans d'étroites allées en bois et pontons et escaliers pour parvenir au bureau des affectations. Il était tenu par un vieux bonhomme, qui n'était membre d'aucun clan vraisemblablement.
-C'est pour ?
-Je viens pour l'affectation de Momiji.
-C'est qui ça Momiji ?
-Vous devez l'avoir, classé dans les unités médicales, il a demandé son transfert dans les unités médicales de corps.
-Un instant.

Le vieil homme se leva et passa à l'arrière après avoir mis ses lunettes. Il revint avec un énorme bouquin déjà ouvert qu'il posait sur son pupitre.
-Momiji. Je devais regarder cela cette semaine oui. Quel est le problème ?
-Aucun, je viens choisir son affectation.
-Et sous quelle directive je vous prie ?
-Je suis soutien majeur dans l'unité médicale et ordonnance de Natsuba Baru.
-Si jeune ? Impressionnant.
-Merci
, lui répondit-elle en faisant son plus beau sourire.
-Mais cela m'est indifférent.
-HO ?
-Ce sont les fléaux, ou les Ailes à la limite qui peuvent, pas vous. Maintenant veuillez sortir et revenir soit avec l'un d'eux, soit avec un papier signé de l'un d'eux.


Elle repartait bredouille, mais elle n'avait pas dit son dernier mot pour autant. Elle se transformait en foudre, un peu agacée et fonçait vers le centre du camp pour retrouver Mina, c'était devenue une amie et dans le camp, bien qu'elle n'fût qu'une Plume (c'est-à-dire un chef de bataillon) tout le monde l'aimait et la respectait. Elle était toute petite et toute menue, mais elle ne manquait pas de charme et surtout son tempérament était de feu. Elle était une ancienne Seika, et du haut de ses 19 ans, sous les ordres de Teichirô quand il en était lui-même le responsable. Les Seika, c'était en quelque sorte la garde rapprochée de l'Hokage qui devait surpasser dit-on les ANBU (sorte d'unité d'élite Shinobi). Elle ne savait cependant rien des circonstances de sa désertion, car elle n'en parlait pas.
Elle y arrivait comme vous vous en doutez en clin d'œil. Elle trouvait Mina en train de jouer de la harpe avec Naoki à côté d'elle qui jouait de la flûte, toute deux magnifiquement bien. Elles ne cessèrent pour son plaisir que le temps de finir leur mélodie. Mina se levait en ouvrant ses bras à peine après avoir lâché son instrument.
-Mama ma chérie. Et elle sautait dedans un bref moment.
-Tu as les joues gonflées, tu as quelque chose à demander toi, ajoutait Naoki en pouffant.
-Mon petit frère Momoji a choisit d'intégrer l'unité médicale de corps, alors je voulais choisir son affectation. Mais le bureau des affectations, il m'a envoyé balader.
-Ingor est un homme strict, il est à cette place pour ça, disait avec amusement Mina. Je vais m'en charger, je parlerais à Teichirô.
-Tu vas l'envoyer où ?
Demandait-elle en me tripotant les doigts et en regardant vers le sol.
-Dans mon bataillon, c'est le corps personnel de Teichirô, je ne vois pas ce que je peux faire de mieux, finissait-elle sans perdre son sourire.
-Merci ! Lui criait-elle en lui sautant dans les bras.
-Doucement doucement, continuait Naoki moqueuse.
-Tu vas lui demander quand ?
-Houla, quand je le verrais pas avant, on ne peut pas tous aller toquer juste à sa porte, tu sais.
-Hoo...
-Ne t'en fais pas, il y a un conseil de situation toutes les semaines. Ça ira vite.
Ainsi tentait de la consoler Naoki, mais devant son visage de victime simulée Mina décidait de tourner le problème autrement.
-Nous irons voir Mitomi aujourd'hui, elle en a les moyens.
-Pourquoi s'occuper d'elle ?
Se renfrognait Naoki.
-Elle est une Aile et c'est l'élève de Teichirô...
-Moi, je ne sais pas où elle loge, vous devriez vous y rendre toutes les deux.
Leur disait-elle en s'éloignant rapidement.

Naoki était une belle femme d'une vingtaine d'années, ancienne médecin personnelle de Kadoria Uriô, rien que cela. Ici, elle était surtout responsable du corps médical et la "compagne" de Baru. Baru l'avait plus ou moins forcé à quitter Kumo, mais tout le monde sait qu'elle est folle amoureuse de lui et que c'est pour ça qu'elle l'a suivit. Seulement Baru est un homme un peu volage, les catins passent encore, comme les femmes d'une nuit, mais Mitomi lui posait un problème différent. Cette jeune femme était la beauté incarnée, d'une grâce sans égale et d'une grande élégance. Pour couronner le tout, c'est elle qui fit reconnaître le clan Hyô à Konoha, sous les conseils de son maître, et son esprit est aussi aiguisé que le sabre court trempé d'ancre qu'elle tient à la ceinture. Lorsque Baru se rendait à Konoha et qu'il la rencontra, il tombait son charme. Cependant Mitomi fut probablement la seule femme à lui retisser. N'était-elle pas le plus beau parti de Konoha ? Elle lui promit de céder, le jour où il aura l'accord, ou le sang de son maître sur les mains. Une simple tradition Hyô... Jamais Baru et Teichirô ne se sont encore vraiment battus, et d'aucuns suggèrent que Baru n'a rejoins Teichirô que pour mieux parvenir à le tuer... Du moins le suggère, mais discrètement... Mitomi attire tous les regards masculins sur elle et elle le sait, elle en joue même parfois subtilement, mais il y est un homme qui ne tomba pas sous son charme et c'est son senseï, qu'elle respecte aussi profondément qu'elle contient un désir de le posséder.
Mitomi se trouvait heureusement à son appartement, mais il était loin dans le camp. Mama aurait pu me transformer en foudre, mais cela aurait laissé Mina sur place et elle ne cessait de se moquer de son impatience. Elle avait d'ailleurs une phrase, qu'elle lui répétait plusieurs fois sous des formules différentes, "Tu vois, c'est pour ça qu'une armée va toujours à la vitesse du moins rapide". Mitomi les accueillit à bras ouvert dans ses appartements, elle leur servit des gâteaux de spéculoos, extrêmement cher, car cela vient de l'ouest, et Mama en raffolait ! C'est Mina qui expliquait le problème tandis qu'elles étaient installées sur les divans.
-Les unités médicales de cohortes sont rares, beaucoup trop pour que je puisse refuser de toute façon. Mais pourquoi le corps de Teichirô ? Ce ne sera pas forcément celui où il sera le plus en sécurité, tu sais...
-Ma section médicale est attachée à ce corps. S'il est blessé sur le front, c'est chez moi qu'il viendra.
-Je comprends. Mais Teichirô n'aime pas que nous fassions jouer nos relations. Ici, ce n'est pas un village, les clans ne nous tiennent pas au pas, nous devons être irréprochables pour conserver la fidélité des hommes.
-Je connais très bien les hommes du corps, et Mama aussi. Je suis sûre que cela ne posera pas le moindre problème.
-Entendu, je vais vous donnez ce papier. Ingor sera obligé de valider et j'informerais Teichirô ce soir.
-Merci beaucoup Mitomi !
-Allons allons Mama, tu sais que ce n'est pas nécessaire. Quelqu'un rapide comme la foudre capable de donner les premiers soins, je suis plutôt satisfaite aussi crois-moi.
-Je crois que Teichirô est en ce moment à l'infirmerie, tu pourras aller le trouver là-bas maintenant si tu veux.
Informait Mina à Mitomi.

Mitomi la remercie grassement et se levait ensuite pour se rendre à son secrétaire. Dans l'un de ses tiroirs, elle y sortit un papier déjà prêt, il n'y avait qu'à rajouter les noms et signer.
-Je le place dans l'infanterie de mêlée.
-Ho ! Tu es vraiment parfaite Mitomi c'est exactement ce qu'il attends.
-Ne me remercie pas trop, Teichirô n'appréciera pas cela, je pense, mais je lui ferais passer la nouvelle.
-Tu vas aller le voir tout de suite ?
Reprenait Mina tandis que Mitomi tendait à Mama le papier.
-Oui absolument. J'aimerais d'ailleurs lui parler de cette escapade dans le bout du monde... Vu que Mama n'a rien voulu me dire.
-Je suis désolé, c'est un ordre, il a dit que c'était une affaire personnelle.
Répondit-elle en se sentant coupable.
-Ce n'est pas à toi que j'en veux, c'est à lui.

Un silence suivit, aucune d'elle n'osait dire quoi que ce soit, cela serait en quelque sorte "contre la hiérarchie". Mama et Mina préféraient laisser Mitomi pour se rendre chacune de leur côté
.


Dernière édition par Snow le Mar 11 Oct 2016 - 16:22, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptySam 27 Aoû 2016 - 13:06

Chapitre - L'affection - Partie 2

Teichirô était bien à l'infirmerie, il avait ses petites habitudes, ses petites routines, il venait toujours voir les malades, mais pas les blessés physiques, ce que nous appelons chez nous les blesser mentaux. Les blessures les plus difficiles à guérir. Cette infirmerie était étrange, elle avait la particularité de posséder des cellules par exemple. Mitomi n'aimait guère se rendre à ce genre d'endroit, mais elle désirait trop savoir pour attendre ce soir. Quand elle le trouvait, il était à côté d'une cellule fermée, avec l'un de nos médecins, un Yamanaka. Teichirô la vit entrer, mais ne lui adressait aucun mot, il continuait sa conversation avec le Yamanaka alors qu'elle se mettait dans un côté pour patienter.
-Je ne comprends pas son mal, j'ai fouillé sa mémoire, et il y'a un traumatisme qui semble troubler son psychisme.
Teïchirô ne répondit pas, il regardait vers la porte de la cellule quelques instants et seulement alors il s'adressa au Yamanaka.
-À quelle date je vous prie, je ne trouve rien.
-Il y a 18 ans, vers l'automne, il me semble.


Teïchirô avait eut beaucoup de nom durant sa vie, à 28 ans, ont l'avait titré Loup de Konoha, ou encore Lys Blanc, mais comme tous les Shinobis de renommée, il avait un nom différent selon son interlocuteur, choisis au gré des histoires qui circulaient. Il était aussi appelé parfois le Roi des Idées par opposition d'ailleurs à Gabushi parfois surnommée la Reine des poings... Il était sans égal dans l'illusion, il maîtrisait le royaume des idées à la perfection et magnait l'esprit des gens avec une grande habileté, mais surtout, son pouvoir de Samidare lui permettait de le faire quasiment sans contact visuel, puisqu'il était "aveugle" et ne voyait que par la chaleur que les choses qui l'entouraient émettaient. Il pouvait ainsi analyser et pénétrer la mémoire à travers cette porte.

Il découvrit que l'homme derrière celle-ci était un Akimichi qui s'était retrouvé enfermé dans un siège de plusieurs mois qu'il devait tenir. Les vivres manquèrent et il dut manger les cadavres qui se succédaient jusqu'à ce que des renforts puissent intervenir pour mettre fin à son calvaire. Il éprouvait depuis des pulsions cannibales et avait tenté de dévorer l'un des shinobi avec qu'il fut à l'entraînement...
-Vous avez tenté l'EMDR ?
-Je ne crois pas en cette technique de soin.
-Moi si. Faite-le d'ici trois semaines un mois, nous verrons d'autres résultats et dans le cas contraire, nous procéderons autrement.
-Vous commandez... Fléaux.


Teïchirô s'en retournait enfin vers Mitomi, qui s'impatientait déjà en sachant parfaitement le cacher. Du moins, elle le croyait.
-Tu as l'air de vouloir me demander quelque chose. Tu es troublée.
-C'est à propos d'une affectation, disait-elle souriante et charmeuse.
-Non, ça, je le sais déjà, je parle de ce que tu caches.
-Tu lis en moi ?
-Je ne dépasse pas la barrière de l'intimité.
-Ça a le don de m'agacer, tu sais.
-Dis simplement ce que tu veux.
-Savoir ce qu'il s'est passé dans l'extrême nord.
-Tu comptes à ce que je parle de cela ici même ?
-Non, bien sûr
...
-Rejoins-moi.

Et il disparut dans un nuage de cendre... Tous les Shinobis ou presque faisaient cela, surtout ceux qui n'avaient pas le sens de la politesse... Elle devait donc repartir vers ses appartements... Heureusement, il n'était pas si loin et elle pouvait y entrer sans frapper. Il l’accueillit alors qu'il était en train de se faire un café, il avait une machine, qu'il réchauffait avec sa propre cendre pour qu'elle lui donne son breuvage fétiche.
-Tu as des goût de luxe. Cela te vient de Mizu no Kuni ?
-Il n'y a pas de café là-bas. Que du thé. Du moins du temps où j'y vivais. Une tasse ?
-Non merci, tu sais que je n'aime que le thé.
-J'ai toujours espoir de te convertir.
Elle souriait en guise de réponse avant qu'il ne reprenne en prenant place sur son fauteuil.
-Je voulais retrouver mon fils, pour le voir une fois avant de le laisser. Mais il est mort. J'ai rencontré l'homme a qui Sendaï l'avait confié et il va venir ici.
-Comment est-ce arrivé ? Tu ne devais pas le confier à sa naissance à un civil ? C'est lui le civil ?! Et sa mère ? Elle n'avait pas accepté ?!
-D'abord... Doucement... Et après, je n'ai pas dit que je voulais en dire plus.
-....
-Tout ce qu'il y a à savoir, tu le sais déjà.
-Le violeur est mort ?
-Oui.
-Sa clique de pervers aussi ?
-Oui.
-Je suis désolé pour ton fils.


Il se contenta de baisser les yeux, sans répondre. C'était sa façon à lui de répondre à beaucoup de choses... Elle ne voulait pas laisser le silence s'installer alors elle reprenait.
-Il y'a une question que je n'ai jamais osé te poser.
-Je t'écoute.
-L'enfant de Miyu, il était le tien, ou non ?
-Non. Nous n'avons jamais été jusque-là.
-Pourquoi ?
-La vie privée de l'Hokage ne dépasse pas le seuil de sa chambre à coucher. Hokage mariée qui plus est.
-Elle sera en larmes le jour où elle apprendra ta trahison, tu sais.
-La guerre a été évitée.
-Tu te caches derrière une vérité.
-La vérité est dans les sensations que nous éprouvons. Ne va pas me faire la morale, plus on est haut, plus on a de secret, c'est ainsi. Ce que nous éprouvions ne comptait pas, ce que nous étions ne comptait pas, ce qui comptait c'était les 180 000 têtes de bétail qui étaient prêtes à se sacrifier pour rien. Par pure, vengeance, alors que j'étais le seul à avoir le droit de cette vengeance.
-Tu es revenu ouvert de bas en haut et mourant. Ils avaient promis de ne pas aller jusque-là !
-J'avais humilié le Mizukage Mahan. Je savais ce qu'il m'attendait quand je lui ai conseillé de m'y renvoyer pour recevoir mon châtiment.
-Et voilà comment une guerre éclate.
-Je ne suis pas Makka. Ce n'est pas moi qui a incendié les villages.
-Comment tu savais qu'elle se manifesterait ? Sans toi, je serais probablement morte à Haï no Kuni.
-Makka recrutait. Kakumegun, Nukennin, Errant... Elle m'a aussi envoyé un messager. De là, j'ai compris qu'elle préparait une bataille. On ne recrute pas des soldats pour ne pas s'en servir...
-Tu ne l'as dit à personne...
-Pourquoi faire ? Makka réunit les villages. Même si c'est contre elle. Je n'approuve pas ses méthodes, mais le résultat est là.
-Comment a-t-elle voulu te convaincre ?
-Elle m'a dit qu'elle me ferait découvrir ma propre nature.
-Et tu as répondu ?
-Que mon chemin vers moi devait rester à moi.
-Mahan mort, tu es vengé qui plus est. Et cette bataille a coûté la vie à beaucoup de Shinobi. On dit même que c'est ce qui a déclenché l'accouchement du Hokage, en brisant le jutsu du médecin qui le cachait.


Mais Teichirô ne répondit pas, se contentant d'à nouveau baisser la tête.
-Tu l'aimais ?! S'emportait Mitomi.
-Je suis amoureux de toute les femmes, mais d'une façon différente pour chacune, lui répondit-il taquin.

La tension retombait et elle reprenait sa tempérance, lui, n'avait qu'à peine perdu la sienne.
-Tu laisses toujours tout passer sur toi. Tu as pardonné à Gabushi d'être celle qui t'a escorté pour ta sentence. Tu laisses Baru nous suivre alors qu'il veut te tuer. Et tu emportes avec toi l'homme qui a perdu ton fils. À quoi tu joues ? Quel est le but enfin ? Et ne me sort pas ton laïus du An'teï...

Il relevait son regard, il était grand, ouvert sur je ne sais quoi. Il avait l'air de réciter quelque chose qu'il connaissait si bien que cela lui vînt naturellement.
-Nous mourrons par milliers. Souvent sans savoir pour quoi, ou pour qui et encore moins quand et ou avant que cela nous arrive. Comme des anonymes, avec une arme en guise de pierre tombale. Je veux savoir pourquoi je suis ici, je veux comprendre pourquoi je suis obligé de vivre, alors que je sais pertinemment que je vais mourir. Pourquoi ai-je si souvent traversé l'enfer, alors que d'autres l'ont fait parfois beaucoup moins souvent et sont pourtant tombés. Je veux savoir si je contrôle ma vie, ou si je ne fais que m'y confronter...
-Le destin n'a que deux réponses Teichirô, le choisir ou le subir.
-C'est ce qu'on vous enseigne chez les Hyô. Mais que je mette ma lame sous ta gorge. Et ton Dieu, ce serait moi. C'est la loi des Shinobis.
-Tes séances de méditations dans tes genjutsu t'épuisent au point de te rendre fou...
-Ce n'est qu'illusion.
-Quand tu vis un jour en une seconde pendant 2 heures chaque jour, ton corps ne peut pas assumer. Regarde-toi, tu es tout fin, on dirait un oiseau sans plume.

Il retourna son regard sur elle, et elle sentait la chaleur de son sang se dérober.
-Mes plumes sont de cendre. Chaque instant, est le dernier. Et quêter la vérité, c'est choisir le chemin le plus long. Toute une vie Mitomi, peut se résumer à une pulsation, un simple,... souffle.

Mitomi en retour se montrait charmeuse pour le tempérer. Elle savait y faire avec n'importe quel homme, et même si Teichirô était à part ses talents n'étaient pas dénués d'effet même avec lui.
-Tu sais que Baru se fiche bien de moi en réalité hein ?
-Tu te trompes cette fois.
-Ha bon ?
-Baru s'est divinisé lui-même. Un Dieu possède tout. Baru veut tout. Comme tous les dieux, il ne déteste personne, mais n'aime surtout que lui-même. Il te veut uniquement pour t'avoir.
-Tu devrais te méfier.


À la porte au même moment, un jeune homme toquait. "Entrer" lui fut sèchement ordonné par Teichirô. Il pénétrait ainsi dans la pièce pour faire semblait-il un rapport.
-Baru est en approche. Avec un jeune homme.
-Haaaaa quand même.
S'enjolivait Teichirô. Nous allons pouvoir parler de cette affaire de cadavre. Envoyez trois Shinobis pour les mener au camp.

J'approchais avec Baru, monté que nous étions sur nos lions, Baru ne connaissait pas cependant l'emplacement exact du camps et le fait qu'il n’arrivait absolument à sentir le moindre chakra semblait l'agacer au moins autant que cela l'étonnait. Du coup, nous tournions en rond dans cette forêt de Hi no Kuni dont je venais de prendre connaissance. Soudain, au détour d'un sentier Baru jetait violemment un Kunaï sur les hauteur. J'entendis le métal se planter dans le bois tandis qu'un homme bondissait d'une branche pour atterrir devant. Il fut immédiatement joint par deux autres que je reconnaissais immédiatement Shinobi. Le premier, celui qui avait bondit de la branche s'approcha de nous, sous l'oeil supérieur de Baru qui ne semblait absolument pas surpris.

-Shisenshinku, nous sommes là pour vous accueillir et vous guider.
-Comment se fait-il que le campement n'émette aucun chakra avec tout ce monde qu'il doit y avoir ?
-Le Densenbyō Teichirô ne nous a pas informés de cela.


Les Shinobis m'ignoraient simplement... Je savais que je n'avais ni le nom ni l'envergure de ces hommes, mais tout de même, la politesse s'était faite pour les chiens ? Pourtant je ne braillais pas, me contentant de rester silencieux et le visage passif tandis que les hommes nous conduisaient, eux devant à pieds et nous sur nos montures. Nous avancions vers un sentier extrêmement bien entretenu, cependant pour l'atteindre, il fallait passer d'abord au travers d'un épais feuillage. Nous marchions quand soudain, nous traversions littéralement le vide, comme un fluide, pour passer dans un tout autre endroit.

Je découvrais l'entrée surveillée et cerclée ronces, de roseaux, un lieu où la végétation s'adaptait parfaitement aux besoins des hommes. Nous passions sous une échauguette improvisée tandis que Baru discutait avec les trois Shinobis qui nous guidaient.

-C'est une illusion ce que nous avons vu ?
-Oui
-Je ne l'ai même pas remarqué comment c'est possible ?
-Densenbyō Teichirô s'est arrangé avec des Yamanakas parait-il.


Dès que nous passions dans une allée plus large, nous vîmes des Shinobis se masser autour de nous, comme si ce fut une attraction. C'était cependant plus Baru qui attirait l'attention, et il ne paraissait pas en être indisposé bien au contraire. Cela murmurait dans tous les sens, comme si notre venue fut un grand événement. Je descendais du lion, sans m'en soucier. Cependant, bah, ... Je ne savais pas où aller et Baru, comme les Shinobis m'avaient complètement délaissé dans la foule. Soudain, je sentis une main me pressait le bras. Une main douce, alors que je ne sentais la peau. Je tournais le visage et découvrais une belle jeune femme aux pupilles opalines. Je n'avais alors que tourné la tête, mais ne dit rien, si elle avait fait cela, elle ne tarderait pas à le dire seule.


Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 2:34, édité 4 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptySam 27 Aoû 2016 - 13:33

Chapitre - L'affection - Partie 3

-Tu es Snow ?
À peine, je lui lâchais mon regard surpris qu'elle réagit
-La cicatrice sur la tempe. Et on voit que tu n'es pas du coin, me fit-elle avec un clin d'œil qui n'eut pas le moindre effet.
-C'est Teichirô qui t'envoie ?
-Oui, il aimerait te parler avant de voir Baru.
-Où il est ?
-Attends, je peux t'emmener.
-Je préfère y aller seul. Indique-moi juste le chemin.


Ce n'était pas qu'elle me dérangeait, mais je venais de faire un très long voyage, et pourtant arrivé, je savais que ce n'était pas fini, et je voulais justement en finir vite. Je le lui avais dit la chose peut-être un peu trop naturellement, mais ce n'était pas pour la blesser, qu'elle le comprenne ou non m'était cependant égal. J'insistais du regard devant elle, qui parut surprise un moment et qui ne cessait de me fixer, comme si elle cherchait quelque chose qu'elle ne trouvait pas. Mais je n'y prêtais non plus pas une grande attention.

-Tu prends vers l'est, sur cette voie, tu montes le ponton et tu suis toujours tout droit jusqu'au magasin d'armure. C'est un peu plus loin en face.
-Merci.


Je m'en détournais directement pour suivre le chemin et surtout quitter cette foule. Je n'aimais pas me trouver au milieu d'autan de monde. Je prenais le chemin indiqué qui me conduisait là où je le souhaitais, c'est-à-dire devant la porte d'entrée de Teichirô. Je toquais trois fois, et j'entendis un "entre". Il tutoyait ? Il savait que c'était moi... J'entrais et refermais derrière jusqu'à faire quelques pas, je découvrais au centre de la pièce, une immense carte en relief faites à l'aide de cendre. Teichirô l'observait alors que je m'approchais de celle-ci en me permettant une remarque.
-Du papier prendrait moins de place.
-Je ne vois pas la deux dimensions. Je ne peux me faire une idée que de cette façon. Le voyage s'est bien passé ?
-Je suppose que tu es au courant pour Ame no Kuni.
-Autant qu'au Lac Sennyo.
-Tu peux m'expliquer ?
-Un homme masqué a tenté de coller des meurtres sur le dos de Baru et cherchait à faire quelque chose avec les cadavres. Mais je n'en sais pas plus.
-C'était,... Vraiment étrange.


Teichirô s'en retournait s'installer sur son fauteuil, derrière son bureau. Il m'invitait à le suivre d'un simple geste de main vers le fauteuil face à son bureau quand il me tournait le dos. Je le suivais donc simplement et prenais place juste après lui.
-Le camp te plait ?
-Je ne me suis pas vraiment posé la question. C'est grand, c'est beau. C'est.... Vert ?

Il en fut amusé, découvrant l'un de ses rares sourires, je lui répondais d'un sourire équivoque.
-Tu n'as pas tort, ajoutait-il. Tu vas devoir intégrer les troupes. Tu as une idée d'où je vais te placer ?
-Je ne peux pas choisir ?
-Et tu choisirais quoi ?
-La cohorte.


Son regard se plissait sur moi dans la seconde, inquisiteur et sondeur, je le sentais chercher en moi la réponse aux raisons de mes motivations. Mais je sentais aussi qu'il n'y parvenait pas. Je restais de marbre. Jusqu'à ce que le silence en fût trop pesant et que je ne finisse pas répondre de moi-même, du moins c'est ce que je crus avant que Teichirô ne reprenne finalement.
-C'est comme choisir la fosse à la tombe. Les cohortes, c'est plus que le chaos. Dans une des nombreuses escouades encore, vous pourrez parlementer, mais dans la cohorte, ce sera la guerre, la vraie. Pourquoi préférer cela ?
-Je veux voir jusqu'où je peux aller.


Teichirô ne me répondit pas sur le coup, il se contenta d'incliner la tête sur le côté d'un air satisfait qu'il cherchait à cacher.
-Bien, tu seras affecté à mon corps d'armée. Retrouve Hyô Mitomi c'est ton supérieur, qu'elle t'assigne un baraquement.
-Et je la trouve où ?
-Tu es dans le bon quartier. En sortant reprend vers les hauteurs et monte jusqu'à voir les cymes des arbres, tu y trouveras un arbre aux feuillages violet. Ce sont ses appartements.

Je me redressais du fauteuil et sans savoir pourquoi j'ajoutais.
-Je suppose que je dois saluer.
-Pas encore. Capitaine. Voilà. Maintenant, tu peux saluer.
-C'est une blague ?
-Je n'ai pas d'humour, tu as oublié ? Aller, tu peux disposer.


Je restais surpris. Capitaine de cohorte ? Tout de suite ? Comme ça. Je ne pensais pas le mériter. Pourtant, je n'insistais pas plus et m'inclinais avant de prendre la porte pour me rediriger où il me l'avait demandé. Hyô Mitomi était donc ma supérieure et je devais aller à sa rencontre pour savoir dans quel baraquement j'aurai le droit de dormir. C'était foutrement plus loin, je dus même passer à côté d'un arbre à proprement immense, beaucoup trop... Pour atteindre ces appartements dont la façade était déjà plus aguichante que celle de Teichirô. Encore une fois, je toquais... Et le son d'une voie retentit "Entrez". J'entrais.

Ce fut surprenant, je l'admets de retrouver la jeune femme qui m'avait interpellé plus tôt dans la foule. Elle était installée sur son divan, à moitié couché en train de bouquiner, et fit comme si je lui étais indifférent, et je ne savais pas vraiment pour quoi. Je restais, du coup, immobile, un peu mal à l'aise, mais je prenais facilement sur moi pour lui laisser le temps de "gamberger..." Après avoir terminé, elle marquait sa page et posait délicatement le livre en se redressant.
-Laisse-moi deviner. Il t'envoie ?
-C'est ça. Capitaine de cohorte, je viens prendre mon affectation à un baraquement.
-Capitaine ? Monsieur est pistonné.
-Monsieur est indifférent à votre avis.


Encore une fois, ce fut naturel. Il n'y avait pas vraiment de méchanceté dans mon timbre, mais je sentis qu'elle cherchait à me piquer au vif, et moi cela ne m'amusait pas, cela me faisait perdre mon temps. Je restais pourtant poli, autant que je le pouvais. Mais après tout, je n'avais pas quêté mon rang. Je n'avais rien quêté du tout à vrai dire. Elle ne remarquait même pas que je n'étais pas Shinobi, que je ne disposais d'aucun chakra. Et pourtant, j'étais là, devant elle, capitaine, et j'allais devoir m’efforcer de ne pas flotter dans mon uniforme... Elle me répondit simplement elle aussi, mais encore une fois, peinant à cacher son étonnement, je ne savais pas pourquoi il y avait de quoi être étonné, en revanche, je décelais un minimum même de frustration, de colère. Peut-être aurais-je dû rester à mon rang finalement, tandis qu'elle reprenait, c'est ce que je me convins de faire à l'avenir.
-Bien, tu iras dans la cohorte ailée. Chaque cohorte à un surnom ailée dans le cas présent, que tu trouveras graver sur du bois en haut du baraquement dans le quartier sud. Mais je suppose que tu veux y aller encore seul ?

Pas de seconde erreur me suis-je dit en baissant le regard. Puis le redressant, sans qu'il n'y eût de ton bien poétique, je lui prouvais le contraire.
-Je serais ravis que vous me serviez de guide.
-Tu es un élève de Teichirô ?
-Je suppose...
-Alors on se tutoie, c'est mieux non ?
Me dit-elle avec un nouveau clin d'œil qui ne me fit pas plus d'effet que le premier.
Je la regardais maintenant cherchant bêtement à exprimer un "on y va ou bien ?". Elle se levait et prenait le pas pour que je la suive. Je suppose que tous les hommes seraient resté la bouche en béatitude devant ce postérieur gracieux et déhanché qui avançait devant moi, mais cela ne me faisait pas cet effet. Je n'éprouvais aucun désir pour cette femme et je trouvais cela anormal. Bien sûr, je n'allais pas lui en faire par et d'ailleurs pour ne rien cacher, je la laissais faire la conversation alors que nous avancions.
-Tu as l'air jeune, quel âge as-tu ?
-17 ans, je crois ou 18.
-C'est arrivé comment cette cicatrice ?
-Un coup de masse.


Je ne fis pas de mine sombre. Je ne laissais rien décelé au visage du trouble qui en ressortait. À moins qu'il n'y eût des choses que je ne savais contrôler, mais à dire vrai, je ne comptais pas larmoyer sur qui que ce soit et certainement pas une femme. Je la laissais continuer.
-Tu sais qui était la femme qui portait son enfant ?
-Non ?
Et me voilà interpellé, piqué de ma curiosité.
-Sayoko. Rencontré à Tsuchi dans un rade de mafieux proxénète.
-Teichirô fréquente ce genre de fille ?
-Teichirô fait ce qu'il veut. Si tu vois ce que je veux dire.


Je lâchais un sourire en coin. En effet, je sentais l'homme capable de tout, sur un coup de tête. Le privilège de la force sans le moindre doute. Des hommes comme lui, Baru, ou même des femmes comme la Nomade, vivaient entièrement selon leurs vœux, mais ils pouvaient se le permettre uniquement parce qu'ils ne craignaient ni de mourir ni de tuer, à l'inverse de sans doute nombre de ceux qui les combattaient.
-Je comprends oui.
-Tu sais quelque chose d'autre sur elle ?
-Non...
-Personne ne sait rien d'autre. Il est agaçant à faire ses secrets parfois.
-Je suppose que plus on a de responsabilités plus on a de secret.


Mitomi tourna un bref instant la tête vers moi sans s'arrêter de marcher. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi ce que je ne venais de dire l'interpellait et je n'allais pas chercher plus loin que cela, ça ne m'intéressait pas vraiment. Fort heureusement, elle continuait de faire la conversation.
-Tu es gay ?

J’arquais les sourcils devant à la fois le culot et le genre de question. Je me savais frêle, mais tout de même pas aussi "féminin" que me semblerait un gay...
-Non... C'est normal de poser ce genre de question chez vous ?
-Non, c'est juste moi, me répondit-elle amusée. Voilà nous y sommes. Bonne chance.


Mon entrée dans la cohorte ne se passait pas si bien que je l'aie espéré. La plupart de mes hommes étaient de vieux et rudes gaillards, habitués aux combats de mêlée, qui n'estimait n'avoir rien à apprendre de moi ni a ne recevoir aucun ordre. Ils ne m'adressaient quasiment pas la parole et la première nuit, je la passais dans mon coin bêtement. Cette nuit là, le sommeil fut long à venir... Au lendemain, j'ignorais quoi faire, tandis que chacun faisait ce qu'il voulait dans la baraque. "C'est perdu, ils ne te respecteront jamais maintenant que c'est prit" me disais-je parfois. Je suis capitaine, très bien... Qu'est-ce que je fais ? Pas la moindre idée... L'un d'eux souffla l'idée aux autres de se rendre à l'entraînement pour quelques passes. Aucun ne m'avait encore demandé mon avis, ils s'en allèrent sans s'occuper de moi. Mais je les suivais, sabre à la ceinture, patiemment.

Ils m'ont conduit dans une petite arène improvisée, le sol était une pelouse et une petite et vulgaire barrière en bois servait de délimitation. L'un d'eux, un jeune homme du Jisetsu Imoshi entra le premier dans l'arène. Il fut rapidement suivi d'un homme beaucoup plus mûr, qui avait des yeux blancs immaculés. Hyûga Sogo qu'il s'appelait. Et il en imposait le bestiau avec ses grosses mains. Il s'échauffait les muscles pendant que le petit jeune en face se contentait de le regarder en souriant. Moi, je m'étais accoudé à la barrière, pour regarder silencieusement.
-Tu as beau être rapide, si je te touche une fois c'est finit ! S'exprimait assuré Sogo
-Touche moi d'abord, s'amusait Imoshi.
-Et pourquoi pas moi d'abord.

Nous nous retournions tous. Teichirô était derrière nous, accompagné d'un loup, Shogi. Chacun se tue en le découvrant et attendait qu'il se passe quelque chose.
-Je pars pour Konoha et je trouve ma cohorte. Pourquoi ne testez-vous pas votre capitaine ?

Personne ne répondait, que pouvaient-ils répondre. Je leur en voulais pas pour ma part. Cela aurait été je pense ridicule.
-Dégaine ton sabre Snow. Nous allons faire une démonstration.

Et il dégainait en passant par dessus la barrière pour m'y attendre. Je comprenais la manœuvre, il savait que je devais faire mes preuves pour être accepter et maintenir la cohésion dans sa cohorte, son groupe, son armée, son organisation... Je le suivais sans discuter pour me placer au centre et le saluer. Cette fois, les membres de la cohorte étaient plus qu'intéressés. Le combat commençait par un assaut de Teichirô, grâce et perfection, que j'esquivais sans mal, il était assez rapide pour impressionner la cohorte, mais pas assez pour me blesser, le malin, il orchestrait une scène de théâtre... Nous échangions les coups avec virulence, disparaissant et apparaissant de ci-delà devant les yeux médusés de la cohorte. Teichirô, lorsqu'il estimait que c'était assez, Me fit cependant une chose à laquelle je ne m'attendais. Je le vis passer derrière moi et je frappais ! Mais du vent... Les hommes m'avaient vu frapper le vide que je m'étais laissé prendre par un Genjutsu. Teichirô stoppa le combat en prenant un grand recul par rapport à moi pour me placer la pointe de sa lame sur ma nuque. Il rengainait son sabre paisiblement juste après et ajoutait.
-Je peux partir avec tranquillité maintenant. Ils seront bien tenus.

Il s'en allait en ajoutant un petit murmure qui m'était destiné "tu devrais porter une armure", passant à travers nous jusqu'à nous laisser seul. Les hommes me regardèrent et je rangeais mon sabre avant de m'apprêter à sortir de l'enclos. Jisetsu Imoshi sauta la barrière pour se diriger vers moi et me pressait alors le bras. J'étais stoppé et je le regardais.
-Capitaine. Que fait-on ?
Je dressais le regard, j'étais étonné. La manœuvre de Teichirô avait suffit. Même si je décelais encore dans certains regards quelques méfiances, je découvrais aussi une certaine confiance qui s'installait. Je retombais les yeux sur Imoshi et je lui dis simplement.
-On mange.
-Heuuu. on mange ?
Insistait-il étonné
-Oui... On mange. Vous en dites quoi ? Ajoutais-je en faisant un tour de regard sur la cohorte.

Un "ouais !" retentit. La bouffe, ça rassemble toujours, vous passez chez votre voisin en lui donnant un Jésus, et voilà, c'est dans la poche.
-Par contre faut me guider les gars...

Le Sogo ma tapait l'épaule en souriant alors que les autres se mettaient déjà en marche vers je ne sais où.
-Suis-nous la cantine ici ça n'existe pas, y'a que le magasin.
-Le magasin ?
-Ici on s'achète notre bouffe avec la paye de l'organisation.
-Mais... J'ai pas un rond.
-C'est bon va, c'est moi qui t'invite, capitaine.


Je le suivais dans le dédale de ponts cordés et d'escaliers montant et descendant à n'en plus finir. Nous arrivâmes devant l'entrée d'un grand magasin, qui paraissait ancré dans un énorme champignon. Les hommes se pressaient devant en brandissant leur monnaie et en gueulant fort ce qu'ils pouvaient. L'entrée était bouché par la queue, et je n'avais d'autre choix que d'attendre. C'était bien ma veine.
-C'est toujours comme ça.
-Un dépôt de nourriture qui répartit serait plus juste.
-C'est la ville qui nous fournit, ça nous permet de rester planqués.
-Cela n'empêche que c'est chiant.


Nous discutions du camp, des hommes, je découvrais ma cohorte par cet homme qui acceptait le dialogue et qui semblait avoir à m'apprendre que l'inverse. Nous fûmes cependant interrompus par Mitomi qui passait là. Elle venait justement pour nous voir. Sogo se tue dès qu'elle ouvrait la bouche. Il était vrai qu'elle était notre supérieur. Moi sur le moment, je me contentais d'écouter attentivement.
-La cohorte ailée est assignée à une mission sous ma surveillance. Le capitaine est invité à choisir trois hommes pour nous accompagner.
-Pourquoi c'est pas Mina qui nous surveille cette fois ?
Demandait Sogo.
-J'avais envie de prendre l'air, tranchait la question Mitomi.

Choisir trois hommes... Elle en avait de bonne, je les connaissais à peine. Et quitte a, je préférais avoir seulement des hommes que je connaissais, ce qui se limitait à deux.
-Sogo, fais-moi venir Imoshi
-Entendu.


Mitomi me sourit, un sourire qui me mit mal à l'aise et que je ne lui rendis pas. Sogo s'avançait dans la queue pour trouver le jeune Jisetsu et nous nous trouvions alors seul. On aurait pu simplement ne rien dire, mais il a fallu qu'elle parle... Une manie de femme, je crois.
-J'avais pas dit trois ?
-Si à nous quatre cela ne suffit pas, un de plus ne changera rien.
-Mmmh, monsieur prend déjà ses aises.


Je me contentais de la regarder, elle me défiait perpétuellement, c'était le sentiment que j'en avais et j'avais beau tenté de lui faire comprendre que cela ne m'amusait ni ne m'intéressait elle persistait. Sogo revint enfin avec Imoshi. Je reprenais mon regard sur Mitomi l'air de dire "Ok mais c'est quoi la mission ?" Elle lâchait un rictus avant de répondre.
-Des partisans ont frappés un village un peu plus au sud d'ici. Les Shinobis de Konoha en ont attrapés la plupart, mais ils en restent qui cherchent à se cacher dans les sentiers boisés pour trousser et pilier. Nous devons les débusquer.
-De ce que l'on m'a appris, un Hûga et un Jisetsu pour cela, c'est idéal non ?
-Mmmh, pas faux.
-Alors tu n'as plus qu'à nous conduire. Mais avant une chose.
-Quoi ?
-J'ai faim... Je ne pars pas le ventre vide.


Imoshi éclatait de rire et Sogo ne peut retenir un sourire avant alors que Mitomi semblait le prendre aussi plutôt bien.
-Je t'offrirais le resto sur le chemin c'est promis...
C'est tout ce qu'elle avait trouvé, cela m'amusait presque d'avoir gagné un repas gratuit si facilement. Je la laissais donc nous diriger vers la sortie du camp pour trouver ces fameux partisans. Partisans de quoi d'ailleurs ?
-Ils sont partisans de qui au juste ? Demandais-je sur le chemin ?
-De Makka... Qui d'autre.
-Je ne suis pas vraiment au courant des derniers potins hein.
-Tu verras bien quand on y sera.


Elle faisait genre, mais sur le chemin, elle ne pouvait pas s'empêcher de parler. Imoshi et Sogo avaient l'air de s'en amuser et n'arrêtait pas de murmurer devant nous, je le savais bien. Je ne sais pas si c'était la politesse ou la gentillesse qui me retenait de l'envoyer balader, mais bon...
-Qu'est ce qui peut conduire un civil à prendre les armes ? Normalement, cela vous est interdit, tu sais.
-Je préfère avoir une arme quand un homme armé me tombera dessus.
-S'il te tombe dessus.
-Oui...
Soupirais-je. Si.

Je regardais droit devant moi en avançant, tournant rarement mon regard vers elle. Elle n'était pas désagréable à regarder loin de là, ce visage, mais je n'avais pas la tête aux femmes depuis pas mal de temps. Elle paraissait comprendre qu'elle avait évoqué un mauvais sujet. Mais je n'allais pas croire qu'elle s'arrêterait là, et j'avais bien fait. Puisqu'elle tenta de parler, mais cette fois, je la coupais.
-Tu...
-Nous approchons d'un village, tu vas pouvoir honorer ta dette.
-Tu ne perds pas le nord toi.
-Avec la nourriture jamais. Tu vas me coller comme ça toute la mission ?


Elle se contenta de passer de quelques pas en avant de moi en faisant un jeté de cheveux dans la gueule... Je m'arrêtais sur le coup en soupirant. Saleté de bonne femme... J'allais lui coûter cher en bouffe que je me promettais à moi-même.


Générique : Une des musiques ayant servi à l'inspiration

Je regardais son souffle [Solo] 227535comparemanga03
Dessin de Kentaro Miura
"Pas de seconde erreur me suis-je dit en baissant le regard. Puis le redressant, sans qu'il n'y eut de ton bien poétique je lui prouvais le contraire.
-Je serais ravis que vous me serviez de guide."


Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 1:52, édité 7 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyDim 28 Aoû 2016 - 12:31

Chapitre - Les partisans en mouvement - Partie 1

"Le propre du vivant tient à la présence du désir en nous"
Jacques Salomé

"L'homme est l'être du désir. Il se sent incomplet, coupé de lui-même, incapable de repos tant qu'il n'a pas comblé son manque existentiel."
Emmanuel-Just Duits


"La force de caractère nous amène à parler d’une variété de celle-ci, l’obstination. Il est souvent très difficile de dire dans les cas concrets où commence l’une et où finit l’autre ; par contre, la différence abstraite entre les deux ne paraît pas difficile à établir"
Carl von Clausewitz



SNH. Shinobi no Hattan

La hiérarchie chez les Shinobis.

Chez les Shinobis on a coutume de dire, Le seigneur emploie, le shinobi nettoie et le paysan courbe.
Chaque Nation possède un conseil seigneurial, un Seigneur même unique, ou n'importe quoi qui soit un pouvoir civil. Ce pouvoir civil, qu'il soit "noble" ou d'extraction plus modeste, ne possède pas le pouvoir dit de Ban. C'est à dire le droit de former, ou posséder des troupes militaire. Chaque nation, grande ou petite hormis quelques rares exceptions, possèdent son village Shinobi attitré aujourd'hui, durant la grande guerre, les nations faisaient appels directement aux clans. Les villages sont gouvernés par des "Kage" qui ont plus ou moins de droit selon la nation, Konoha possède un conseil des anciens, composés des plus anciens membres de chaque clans et peut faire veto sur les décisions de l'Hokage. Le Mizukage en revanche possède les pleins pouvoirs et le Raïkage partage ses pouvoirs selon son bon vouloir avec les clans les plus "nobles" de son pays. Il faut ajouter par dessus cela, que les clans rallier aux villages Shinobis ont préservés une grande autonomie quant à la gestion de leur domaine. Techniquement les Shinobis n'ont pas le droit de propriété terrestre, mais cette règle n'a jamais été respecté.

Les trois grades Shinobis principaux sont témoins de valeurs guerrières, mais il existe des exceptions. Certains grade sont réservés aux shinobis aptent aux responsabilités qu'ils incombent. Genin est le premier grade, Chûnin est le second, Jônin est le dernier. Un jônin, ou Junnin selon les dialectes est un maître de sa catégorie et possède la plupart du temps quelques élèves. Il existe au-delà de cela, ce que les Shinobis appellent par tradition les specs ou US. Un Spec est un Shinobis de haute valeurs dans son village et en général membres de certaines unités spéciales, tel que l'ANBU à Konoha où le Misutô à Kiri. Des unités souvent spécialisés dans la traque et l'assassinat. Il ne faut pas négliger en dessous de cela les hiérarchies claniques qui divergent d'un clan à un autre et qui entre même parfois en opposition avec le village. Certains clans très réticents et aux traditions très ancrés comme les Kaguya de Mizu no Kuni résistèrent longtemps à la consolidation des villages. De toutes les façons, d'après les shinobis eux-mêmes, la hiérarchie shinobi va toujours en se complexifiant.

SNH. Shinobi no Hattan


Année 3 - Automne - Premier temps du règne des ombres

Snow



Sans déconner, des semaines qu'on se traînait dans ce bois paumé. Tout ça pour trouver des partisans qui ne daignaient jamais montrer le bout de leur nez. En plus, je devais subir les rires de mes camarades. La raison ? Eux, ils sautaient d'arbre en arbre, pouvaient courir comme des chevaux pendant des heures. Moi, ce n'était pas mon cas... Courir, oui, mais pas à cette vitesse ! Et sauter d'arbre en arbre ? Ils étaient sérieux ? Ils n'aimaient pas les routes ? Du coup, forcément, je les ralentissais, ce qui était la cause de leurs moqueries continuelles pendant que nous étions en chasse d'un adversaire invisible. Sogo, fut celui qui relançait la machine une nouvelle fois. Cherchaient-ils à tester mes nerfs ? Je demeurais les yeux droits devant moi, tentant habituellement de laisser courir. Cela les occupait, parce que depuis le resto, il faut avouer qu'on se faisait clairement chier... Mais cette fois-là, allez savoir pourquoi, je ne me laissais pas faire, et cela semblait grandement amuser Mitomi.

-L'escargot est encore fatigué ? Quand je pense qu'on doit marcher... Tout ce temps de perdu. Tu as couché avec Gabushi pour avoir ton rang ou quoi ?
-Moquez-vous... Ce n'est pas moi le plus bête.


Sogo et Imoshi étaient devant moi, ils ouvraient la marche, Mitomi, elle, était derrière. Mais quand je répondis, Sogo s'arrêtait, et nous stoppait tous de la même occasion. Je vis à son visage que je l'avais vexé, mais qu'il se gardait de me rentrer dedans sèchement. Mitomi avait l'air intriguée, elle cherchait sans doute à savoir comment je réagirais, quant à Imoshi, il avait l'air plus mal à l'aise qu'autre chose.
-Tu peux préciser qui est bête ?
-Imoshi est plus rapide que nous tous, et pourtant, il doit t'attendre. Tu es plus rapide que moi. Tu dois m'attendre. Si nous utilisions des chevaux, nous n'irions peut-être pas plus vite que Imoshi, mais on irait plus vite tous ensembles... Vous les Shinobis vous dominez, nous les civils, on s'adapte.


Sogo restait devant moi, en cherchant une réponse à donner qui ne lui fit pas perdre la face. Mitomi me souriait sans s'arrêter. Mais cette fois, je décelais dans ce sourire quelque chose d'autre. Non pas un défi, ou une moquerie, mais il me semblait qu'elle comprenait le message sous-jacent à ce moment et, cela me fit plaisir. C'est Imoshi qui nous arrêtait, sûrement avant que Sogo ne soit trop dos au mur pour ne pouvoir répondre que par une demande de duel. Sogo était un Hyûga, de la première branche du clan, il n'avait pas le sceau de l'oiseau en cage sur le front, c'est bien pour cela qu'il avait pu déserter sans risque. Puisque les membres de la seconde branche (qui ne servent qu'à protéger les premiers), sont tous marqués d'un sceau sur le front qui permet à ceux de la première branche de leur faire éclater la cervelle s'ils leur prenaient l'envie de se rebeller.
-C'est pas en se disputant qu'on va avancer... Si on rentre au camp sans avoir réussi la mission, je vous raconte pas le drame...
-Il n'y avait personne au village, et cette forêt est grande, on n'est pas des magiciens non plus. Reprenait Mitomi.
-Partisans... Makka. Ces gens veulent juste brûler le monde. Pas la peine de chercher une logique avec ceux-là... Ajoutait Sogo.
-Ça nous dit pas où ils sont ! Continuait Imoshi.

Je les laissais converser tandis que je m'éloignais, passant au travers de quelques buissons pour aller... Pisser. Et puis ne pas les entendre quelques minutes, je vous avoue que cela n'allait pas me faire de mal, même du bien. Autant de bien venant de mon colosse qui pleurait entre nous. Je m'étais juste assez éloigné pour les entendre causer sans comprendre ce qu'ils disaient. La vérité, c'était que nous n'avions aucune piste, hormis une demande d'aide venant d'un village que nous avions trouvé totalement déserts. Je réfléchissais à une solution tout en pissant. Les idées viennent souvent dans ces moments-là... Allez comprendre pourquoi si vous voulez moi, je ne sais pas. Nous n'avions pas trente-six solutions... Fouillé, la forêt comme des cons, ça n'allait peut mener à grand chose. Pendant que je réfléchissais, je me sentais observer. Derrière moi, il y avait Mitomi qui me regardait. Elle était venue me rejoindre... Genre, c'était le moment de me les briser là...
-Tu vois pas que je suis occupé ? Tu me coupes l'envie-là...
-C'est bien. Ce que tu as dit.


Je me retournais... Pas... Ce n'était pas vraiment le moment de le faire. Je rangeais mon attirail plutôt... C'était la première chose gentille qu'elle me disait depuis qu'on se connaissait. Tout était allé si vite... Je me retrouvais capitaine d'une cohorte que je connaissais à peine dans une mission de traque de partisan dont je ne savais absolument rien. Elle était une élève de Teichirô elle aussi, elle l'avait connu du temps de Konoha d'après ce que m'avait dit Sogo. Pourtant, elle ne semblait pas avoir de points communs avec lui... Maintenant que j'étais "rhabillé" je me retournais enfin pour lui répondre. Mon regard se fit doux, apaisé ou presque, pour une fois, même si je ne comprenais pas exactement où elle voulait en venir.
-Qu'est ce que j'ai bien dit ?
-Le coup des chevaux.
-Y a pas vraiment de chevaux ici...
-Oui, mais c'est à penser.
-J'ai vraiment du mal à te saisir, tu sais ?
-Ce n'est pas ça.


Ce n'est pas ça ? C'est quoi ça ? Je bittais rien et ce n'était pas son regard, ses pupilles opalines, qui ne semblaient pas vouloir se détacher des miennes qui m'apporteraient des réponses. J'allais donc me monter un peu plus "entreprenant", même si le terme ne convenait pas exactement.
-Faut que tu t'expliques là, parce que je crois que je suis pas assez malin pour comprendre.
-Tous les hommes qui m'ont vu, avaient ce regard sur moi.
-Quel regard ?
-Celui du prédateur sur sa proie. Tous sauf deux. Teichirô et toi. Teichirô est insaisissable, son passé le garde pour lui seul. Mais toi, ton secret, c'est quoi ?
-Peut-être que je n'ai pas envie que Baru me tombe sur la couenne ? Parfois faut pas bien chercher loin...


Ce n'était pas vraiment cela en réalité. Et même si j'y mettais de l'humour, cela ne me faisait pas vraiment rire. Je cherchais simplement un moyen détourné de me soustraire à une conversation qui partait dans un sens qui me déplaisait. D'ailleurs, je lui plaisais ? J'en doutais, j'avais déjà mon opinion d'ailleurs sur la question. Et quand elle répondit, sans le savoir, elle me donnait l'occasion de la lui jeter au visage.
-Baru ne m'aime pas vraiment. Et je ne le fais courir que parce que ça l'oblige à se joindre à Teichirô.
-Il te veut uniquement parce qu'il ne peut t'avoir en somme. De la même façon que je t'intéresse uniquement parce que tu ne peux m'avoir.


Elle me fixait gravement. Venais-je de frapper un point sensible ? Elle était si belle, si attrayante, si lumineuse qu'aucun homme ne devait pouvoir lui résister et elle le savait, comme toutes les belles femmes. Cependant durant son silence, moi, je me disais "je n'aime pas le soleil", "je n'aime pas ce qui brille". Afin de casser le silence, j'ajoutais.
-Je suis veuf. Ce qui revient à dire que je suis marié à un fantôme. C'est aussi simple que ça. Il ne faut pas le prendre pour, ou contre toi. C'est juste comme ça.

Nous nous regardions. Sans rien dire. Je ne sais pourquoi, mais c'est précisément au moment où je la repoussais, que j'y trouvais de l'intérêt. Comme si de l'avoir fait penser que c'était impossible me faisait désirer l'impossible... Étrange sensation, tandis que nous semblions communiquer, nous jauger par le regard.
Puis une goutte de sang tomba devant elle. Sous notre nez. Puis une deuxième. Puis une troisième. Nous plissions le regard avant de le relever vers la cyme des arbres qui nous surplombaient. Sur les arbres, il y avait un homme aux cheveux rouge hirsute, accroupis sur une branche qui nous observait. Je ne sais pas depuis combien de temps. Mitomi restait impassible sous son regard avide, mais moi, j'étais déjà prêt à dégainer. Il avait du sang, qui coulait aux commissures qu'il léchait avec délectation. Quand il vit que nous l'avions remarqué, il nous sourit, et ne nous laissait pas dans le noir plus longtemps et s'adressant à nous d'un timbre étrange, c'était comme s'il y avait deux voix en même temps dans un corps, mais je ne savais pas trop comment ou pourquoi...
-Des membres du An'teï ? C'est mon jour de chance.

Qu'est ce qu'il en savait qu'on était au An'teï ? Ha oui... Mitomi et les autres portaient le symbole sur eux... Voilà qui allait nous jouer un mauvais tour pour le coup, je le sentais. Encore un mec étrange... Les Shinobis de toute façon, je savais depuis quelques semaines que je n'arriverais jamais au bout de mes peines. Je laissais Mitomi parler. J'étais peut-être capitaine, mais elle était mon supérieur, et ça m'arrangeait...
-Un Ketsueki de Suna ici ? Non... Ce foulard. Tu es un Partisan.
-Je n'ai pas reçu d'ordre vous concernant, vous avez de la chance.
-C'est vous qui avez vidé le village ? Pourquoi aucun habitant n'y est retourné ?
-Parce qu'il n'y a plus d'habitants pour le peupler.


Mort ? Tous ? Et Konoha ? Et les cadavres où ils étaient ? Cette histoire n'avait ni queue ni tête, comme toutes les histoires de Shinobi selon moi. Cette fois, j'intervenais, plus par instinct qu'autre chose.
-Si tous les villageois sont morts, où sont les cadavres ? Et si un ancien Sunajin bosse pour Makka, c'est très grave, je suppose.
-Mmmh, tu réfléchis un peu trop toi.


Le visage de Mitomi se tordait de colère sur moi. J'avais provoqué quelque chose ? Mais non, je vis Imoshi apparaître sur les hauteurs. Il sortait d'un portail spatiaux-temporel juste derrière le Ketsueki et lui assénait un violent coup de pied dans la nuque. Surpris, l'homme tombait de l'arbre en rallant, et était reçu par Sogo au sol qui déboulait des buissons, et qui sans lui laisser le temps d'atterir, lui assena à son tour une rude série de coups de paume qui réduisit son chakra à l'état d'inactivité. Je restais impressionné. La coordination était parfaire, les techniques aussi. Sogo finit son enchaînement jusqu'à le projeter inerte au sol à un ou deux mètres de lui. Il soupirait, laissant retomber la tension alors qu'Imoshi atterrissait à côté de nous tout joyeux.
-Bah voilà, un Partisan. Suffisait de demander.

Mais Mitomi n'était pas aussi enjouée qu'Imoshi. Loin de là même, elle était dans ses pensées. Le Ketsueki était assommé au sol, sous la surveillance de Sogo. Je m'approchais de Mitomi pour comprendre tandis que Imoshi et Sogo se félicitaient mutuellement (pour ce qu'on en avait à foutre hein) de leur manœuvre.
-Qu'est ce que tu as ?
-Suna à peine créée et déjà investit par Makka ? Ce n'est pas bon.
-En quoi ça nous concerne ?
-Si elle déclenche une guerre entre Suna et un autre village, ça nous concernera.
-On a qu'à interroger le vampire assommé au sol là... Il nous en apprendra plus.


Sogo relevait le regard vers nous, il était semble-t-il tout à fait d'accord avec ce que nous venions de dire. Imoshi lui, bah, il s'en foutait un peu, il se contentait d'obéir.
-On va l'attacher et l'interroger ce soir. Disait Sogo.
-C'est le mieux à faire pour l'instant, répondit Mitomi.

Et ils l'attachèrent. Solidement. Imoshi faisait des trucs avec ses yeux jaunes sur le Ketsueki alors que Sogo s'occupaient de toujours frapper au bon endroit pour rendre le chakra inutilisable. C'est d'ailleurs Sogo qui a dû se traîner le poids mort jusqu'à l'endroit que nous avions choisi pour campement. Mitomi s'occupait du feu, Imoshi était parti nous trouver de la boufe et Sogo surveillait avec moi le Ketsueki désormais réveillé. Il ne pouvait pas grand chose sans chakra, comme la plupart des Shinobis, de ce que l'on m'avait appris. Alors je ne m'en méfiais pas vraiment.



Dernière édition par Snow le Mar 11 Oct 2016 - 21:13, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyDim 28 Aoû 2016 - 13:29

Chapitre - Les partisans en mouvement - Partie 2

-Comment on va le faire parler ? Demandais-je à Sogo.
-Y'a la torture. Ils font genre, tu sais, mais ils finissent tous par parler.

La torture, chose qui ne m'inspirait pas. Je n'éprouvais pas de problème à tuer, ou même à faire, souffrir, mais le faire gratuitement, c'était autre chose. Quoi que dans ce monde, après tout ce temps, j'avais plutôt l'impression que personne, dans le monde shinobi, était innocent. C'était peut-être d'ailleurs bien là leur problème. Je n'étais pas vraiment pour cette méthode. Mais je savais aussi que si l'homme attaché, à côté du feu et en face de nous ne répondait pas, nous ne pouvions abandonner cette regrettable extrémité. Comme je m'y attendais, autant que Sogo d'ailleurs, le Ketsueki n'allait pas se laisser prendre si facilement.
-Je suis un Ketsueki. Mon art, c'est de manipuler mon propre sang. Vous comptez me faire quoi au juste hein ?

Sogo restait dubitatif. Les Shinobis résistaient déjà de nature à la douleur commune, mais si en plus, nous tombions sur l'un de ces clans tarés et masochistes, alors oui, cela allait compliquer la tâche. Le feu parfaitement allumé, Mitomi nous rejoignait pour "observer" seulement. Moi, j'eus une idée. J'en avais presque honte. Mais enfin, la mission, le An'teï, si je voulais m'intégrer, je devais me salir les mains aussi.
-Si je te vide de ton sang du coup, tu n'as plus de pouvoir non ?

Sogo et Mitomi retournaient directement leur visage sur moi. L'idée pouvait aussi bien prendre qu'elle les étonnait, cependant, ils ne me coupaient pas. Je pense qu'ils voulaient voir si cela allait vraiment marcher et comment jallais m'en sortir.
-Tu n'oseras pas toi. Y a qu'à te regarder pour voir que tu n'auras pas le cran pour faire ça. Me répondit-il fièrement.
-Moi non, mais lui,.. oui. Finissais-je en pointant Sogo du doigt.

Je me relevais, je connaissais la suite, du moins j'en imaginais assez pour savoir que je ne pouvais pas voir ce qu'ils allaient lui faire. J'avais lancé l'idée, ils allaient se démerder avec. Je m'éloignais d'eux, en laissant simplement passer un "je vous laisse le reste" tandis que j'avançais le regard baissé et désolé. De loin, je pouvais entendre ses hurlements, et eux qui posaient des questions, même si je ne comprenais ces questions. Je ne savais pas comment il s'y prenait, mais très clairement, le Ketsueki s'était sur-estimé face à leur imagination. Je supposais, les connaissant, qu'il n'y prenait pas de plaisir. C'était juste le travail, même si le travail débectait, il fallait le faire. Je supposais aussi que cela correspondait à une facette de la vie des Shinobis. Quand les cris cessèrent, j'attendis quelques instants avant de me rendre finalement au campement. Ils avaient terminé, le Ketsuki est attaché, les mains et les pieds liés ensemble derrière son dos, accroché à un arbre la tête vers le bas, on ne voyait que la chaire et les viscères restant qui pendaient du ventre du Ketsueki.

Quand j'arrivais, je retrouvais Imoshi, qui nous avait attrapé une biche pour le repas. Mais surtout Sogo complètement tachées de sang. Je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir coupable, d'être désolé pour lui, d'avoir honte. Mais d'un autre côté, je me savais quelque chose de changer maintenant. Autrefois, une chose pareille m'aurait mis hors de moi. Mais là, non... Cela m'embêtait, mais je l'acceptais, comme une espèce de fatalité. Tous, ils avaient le visage grave et je ne comprenais pas pourquoi...

-Il vous arrive quoi d'un seul coup ? C'est que vous venez de faire qui vous mine ?

Sogo, après s'être lavé les mains, partait manger avec Imoshi et Mitomi venait vers moi, toujours ce visage en ligne. J’arquais les sourcils l'air de dire "tu vas m'expliquer ou pas ?"
-Le Triumvirat est mort... Makka a attaqué Suna.

Pas si facile à décrire, l'indifférence. Qu'est-ce que ça pouvait bien me foutre à moi ? Suna ? Je savais même pas où c'était et je connaissais personne là-bas. Mais Mitomi insista de plus belle, comme si il fut capital que je comprenne.
-Tu comprends pas ? Elle a changé de tactique, et elle a pu attaquer un village. Ça veut dire que personne n'est à l'abri. Suna doit être sans dessus-dessous.
-Je ne vois toujours pas ce que ça peut nous foutre. On veut que les villages ne se battent pas non ? Bah voilà, ils resteront cloîtrés dans leur cité fortifiée maintenant et c'est bon.
-Ce qu'elle essaye de t'expliquer, c'est que nous aussi, on n'est pas à l'abri.
Intervenait Sogo.

Ils étaient tous là, découragés, vaincus, alors qu'il n'y avait pas eut de défaite. C'était étrange sur le coup et en même temps, je comprenais. Pour ces shinobis du An'teï, la patrie, c'était le monde Shinobi. Ils se moquaient du village du sable, Suna, c'était que des Shinobis puissent être tués chez eux et que quelqu'un sème le chaos qui leur empoignaient le cœur. Je me sentais compatissant devant cet élan patriotique différent de ce que j'avais vu. Eux ne protégeaient pas un village, un sol, une terre, une famille, ils protégeaient une idée, et je trouvais cela beau. Je lâchais un sourire qui interpellait Mitomi, mais il vit que ce sourire n'était pas moqueur. Bien au contraire.

-Nous avons Samidare Teichirô, Jisetsu Gabushi et Natsumi Haru. Votre Makka, vos partisans, est-ce qu'ils peuvent les tuer ?

Je vis le doute dans leur visage. Ils ne savaient pas, ils hésitaient, sauf Mitomi, qui avait l'air de me comprendre et de me soutenir dans mon entreprise.
-Il a raison ! Le An'teï est intouchable sinon elle aurait déjà attaquée.

Je m'avançais vers la bouffe pour en prendre un morceau et tandis que je m'asseyais avec mon morceau de viande planté dans mon couteau, je terminais souriant.
-Du coup, pas de bil à se faire, on mange. La mission est terminée non ?
-Non. Me répondait Imoshi. Il en reste, mais cette fois, nous savons où ils sont.
-Voilà la bonne nouvelle de la journée.
Concluait Sogo.
-Et où sont-ils ? Demandais-je simplement.
-D'après ce Ketsueki, les partisans ont commis des attentats dans deux nombreux villages, les civils affluents vers le temple du feu de Konoha. C'est là-bas qu'aura lieu l'une de leur prochaine intention.
-Et les villageois ?
-Ils y sont, ils ont lâché la peste dans le village, on a de la chance de rien avoir chopé. Mais la plupart des habitants ont été touchés et se sont rendus au campement. Le mec a parlé d'un homme avec un masque blanc, avec une goutte de sang sous l'œil.


Je ne disais rien sur le moment, ce masque... Avec le recul, je me rappelle que c'était déjà celui porté par le cadavre derrière Sendaï, et encore celui porté par l'homme que j'avais cru n'être qu'une illusion sur la montagne, quand nous traversions le lac Sennyo. Je préférais garder le silence, sur cela du moins, c'était trop... Vague.
-Est ce que l'histoire de ce temple nous concerne vraiment ? Qu'est-ce qu'ils diront au camp ? C'est quand même loin d'ici hein.
-Imoshi a la solution au problème cette fois.
-Comment ça ?
-J'ai un sceau pour nous téléporter là-bas, il date d'il y a longtemps, mais un sceau posé le reste éternellement.
Me disait Imoshi.
-Qu'est ce que tu en dis Mitomi ?

Elle me regardait un instant, elle n'avait pas l'air vraiment rassurée et je ne savais pas pourquoi sur le coup.
-On va tomber sur des Konohajins là-bas. Et je suis déserteuse.
-On te protégera
, se gonflait Sogo.

Je ne disais rien, elle qui avait l'air toujours si assurée, si confiante, cette fois montrait un signe de faiblesse. Cela me la rendait paradoxalement plus humaine au regard. Cette peur... Mais je n'étais pas bien plus doué que Sogo je pense pour rassurer autrui.
-On est ensemble. Et le temple ce n'est pas Konoha non ? Ça revient au même qu'ici, lui disais-je en souriant.
-On devrait déjà passer par le camp des réfugiés, nous coupait Imoshi.
-Il a raison, surenchérissait Mitomi.
-Soit, alors nous commencerons pas là.





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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyDim 28 Aoû 2016 - 21:03

Chapitre - Les partisans en mouvement - Partie 3

Imoshi le lendemain matin nous avait tous téléporté non loin du temple du feu ou de Kyubi. Il fut menacé directement par les incendies de ce que l'on m'avait dit. Les larges murs étaient recouverts de toiles représentant Kyubi, non pas en tant que démon renard, mais en tant que divinité blanche aux 9 queues flamboyantes. Un jardin suspendu était installé sous la coupole centrale, avec un habile système de canalisation permettant son entretien. Au milieu de l'intérieur du temple coule une rivière, générant un bruit tranquille qui résonnait dans l'édifice de si loin que nous pouvions le sentir d'où nous étions. Aucun de nous, cependant, n'étions venu pour faire du tourisme.
-Nous allons commencer par nous rendre au campement, disais-je.

Le campement... Sur la route qui y menait, nous croisions une file de réfugiés qui n'en finissait pas. Des gens qui avaient perdu leur maison dans les combats des partisans avec les Shinobis, le chaos s'installait peu à peu et j'en avais là une preuve. Ils avaient leur balluchon, trimbalaient ce qu'ils avaient pu dans une charrette quand il en avait une. Ils étaient épuisés, à bout, Mitomi me confirmait que le temple ne pouvait subvenir aux besoins de tellement personnes. Beaucoup mourraient de faim ou de maladie, les médecins Shinobis n'étaient pas assez nombreux non plus en effet pour tous les soigner. Sogo n'était pas tellement choqué, ni même intéressé en fait. Imoshi lui en revanche se sentait mal à l'aise devant le regard de tous ces gens qui crevaient la dalle.
Je n'étais personnellement pas insensible à leur condition, mais je savais aussi que je n'y pouvais strictement rien alors je me disais que c'était inutile d'avoir finalement de la peine. Mitomi qui s'en aperçu entamait la conversation à ce propos.
-Tu ne vois pas ça chez toi n'est-ce pas.
-Il n'y a pas de guerre chez moi, lui répondais-je simplement.
-Et pourtant tu es là, et tu l'a fait.

Je restais un silencieux un moment... J'avais besoin de la digérer celle-là. Phrase bête et qui pourtant me fit me redresser sur moi. Oui, je la fais... Mais je ne suis pas encore bien certain de pourquoi, j'ai juste... Suivis, mon chemin. Alors que répondre ? Peut-être simplement la vérité oui... C'est si rare, la vérité.
-Je n'ai fais que suivre mon chemin.
-Je suis contente qu'il t'est mis sur le mien. Me dit-elle sans me regarder.

Je fus surpris, nous marchions là en file indienne et cette fois, je sentis qu'elle ne cherchait rien derrière ce mot gentil. Rien, ni même me faire plaisir, c'était juste... Vrai. Ce n'était certes pas le moment le plus, ... Glamour, sur cette route de terre boueuse avec sur la file d'à côté tous les paliers du spectre social qui défilait sous nos yeux. Mais enfin, un peu d'honnêteté ne faisait de mal à personne et surtout pas à moi. Derrière, je les entendais du coup pouffer les deux imbéciles, un peu de paranoïa, vous croyez ? Bien sûr que nous, c'est bien de nous qu'il se moquait et d'ailleurs, ils me le confirmaient.
-Vous voulez faire coûche à part ce soir ? Nous provoquait Imoshi
-Non à côté de toi, comme ça tu apprendras puceau, lui répondait directement Mitomi.
-Touché... S'en amusait Sogo.

Nous approchions du camp des réfugiés. Il était bien plus loin que le temple, dont les soignants devaient souvent faire des allers-retours. L'état de l'endroit de loin paraissait déplorable, une sorte de bidonville de baraque bricolée avec les ordures et des tentes. Mais quand nous approchions, c'était pire... L'odeur de la crasse, cette odeur... Comment vouliez-vous qu'ils ne tombent pas malades là-dedans me disais-je quand nous y pénétrions. Je voyais dans leurs yeux la famine et l'épuisement. Ils venaient de partout, ils étaient anonyme et ne seraient pas dans les livres d'histoire ceux-là.
Dans le silence, nous laissions la trace de nos pas dans la boue, et nous n'osions parler, sans savoir vraiment pourquoi, peut-être que devant ces corps squelettiques et quémandeurs, nous ne pouvions que ressentir une certaine culpabilité, au moins sur l'instant. Nous voulions trouver un responsable. Mais un homme, complètement sous-alimenté vint tomber à mes genoux et s'agripper à mon pantalon. Bien que surprit sur le coup, d'autan avec les Shinobis qui avaient déjà tous dégainé leurs armes, je me ressaisissais et tentais de ne pas le repousser. Ces yeux suppliants, vaincus, ce visage blafard et mortuaire... Il était vivant, mais il avait aussi déjà plus d'un pied dans la tombe. Les tintements du métal des armes sortirent par les Shinobis ne l'avait pas effrayé, il devait déjà de toute façon être à bout vu l'état. Non... Il larmoyait en me regardant et en me suppliant.
-Ma femme... Il faut aider ma femme pitié !
-On est pas venu pour ça, se renfrognait Sogo alors que les deux autres attendaient une réponse qui ne tardait pas.
-Je veux bien t'aider,... mais tu lâches mon pantalon d'abord, lui répondais-je bêtement, ce qui fit même sourire Mitomi.
-Et les partisans alors ? Reprenait Sogo.
-Si tu ne veux pas, regarde cet homme dans les yeux, et dit lui non toi-même.

Je me décalais de l'homme toujours à genoux. Sogo était maintenant bien obligé de le voir, et même s'il tentait de ne pas céder, devant ce visage là, il ne put faire autrement. Qu'importait leur métier, qu'importait ce qu'ils avaient vécus, il existait des Shinobis humains et ceux du An'teï étaient de ceux-là, j'en étais certain. Sogo ne parvint pas à soutenir le regard et baissait "les armes" avec ses yeux.
-Entendu entendu.

Mitomi et moi, nous regardions un bref moment, Imoshi se contentait d'attendre que ça passe et Sogo s'en allait relever l'homme. Je sentais que nous nous comprenions cette fois. Sa femme qu'il voulait sauver. Comment aurais-je pu refuser, ce serait comme me renier moi-même. Un homme qui veut protéger la femme qu'il aime, qu'il aime réellement, il aura beau avoir un pied dans la tombe, il la fera toujours passer devant lui. C'est cela, que l'homme a toujours prouvé à la femme la valeur qu'il a pour elle. Certains réussissaient cette preuve, d'autres,.. y échouaient. Quand Sogo redressait l'homme sur son épaule, celui-ci reprit en voyant que j'allais lui poser des questions.
-Elle a disparu, avec les autres femmes.
-Quelles autres femmes ?
-Toutes les belles femmes du camp disparaissent depuis quelques jours. Personne ne sait où elles passent.
-Nous devrions quand même renvoyer l'un d'entre nous pour faire un rapport avant de commencer, réclamait Mitomi en suivant.
-Imoshi est le plus rapide, il ira, suivais-je.

Imoshi nous fit un sourire à tous
-Déprimez pas en mon absence hein !
-On se retrouvera au camp, soit sage en attendre,
lui disais-je en terminant d'un léger sourire.

Le voilà qu'il disparaissait sous yeux. La rapidité des Jisetsu... Je regardais un bref instant Sogo qui soutenait cet homme.
-Comment tu t'appelles lui demandais-je.
-Vasker, me répondit-il honteux.
-Pourquoi tu baisses les yeux quand tu me parles ?
-J'ai perdu ma femme...
-Ça arrive ça arrive, mais on va la retrouver ne t'en fait pas.


Je l'annonçais avec tant de naturel que cela en surprenait même Sogo et Mitomi. Je dédramatisais la situation en faisant simplement qu'il ne fut rien de grave ici. C'était plus simple que cela en avait l'air, il suffisait de ne pas considérer les choses en malheurs, mais en événements.
-Elle s'appelait comment ta femme ?
-Bokumirimishi
-Oui...Mishi quoi...


Nous étions, je crois sous une telle tension nerveuse à cause de l'atmosphère ambiante que chacun lâchait un petit rire, sinon un sourire.
-Conduis-nous là où on l'a vu la dernière fois.
-C'est que...
Bafouillait-il.
-Que quoi ?
-Suivez-moi...


Il nous conduisit, oui, vers les tentes à putain. Je ne préférais rien me suggérer, pour ne pas juger en l'état quoi que ce soit. Mais Mitomi elle, ne l'entendait pas ainsi, tous les hommes du camp la regardaient, mais c'était franchement malsain et pour le coup, même pour des regards, je la plaignais. Alors quand nous arrivions vers ces tentes, et que chacun des hommes qui y allait, en venait ou en partait la regardait, je ne pouvais que comprendre ce sentiment qu'elle devait ressentir. Elle fut virulente mais contenue heureusement, quand elle s'adressait à Vasker.
-Que faisait-elle ta femme dans un endroit pareil.
-Elle... Travaillait.


Sogo ne s'arrêtait pas, aucun de nous ne le fit, pourtant, nous en avions certainement tous envie. Mais je ne me laissais pas encore prendre à de mauvais élans sentimentaux.
-Ta femme ici pour bosser ?
-Je suis malade, nous n'avions plus rien à manger... Si vous croyez que ça c'est fait parce que... Mais il ne finissait pas. Il fermait les yeux, et devait sans doute pester contre lui-même intérieurement, j'en aurais fait autant. Ce n'était pas selon moi qu'il était un monstre, c'était sans doute qu'elle l'aimait autant que lui l'aimait... Le mariage hein, à la vie à la mort. Cette forme d'attachement qui perdure dans des instants sont des choses et des émotions fortes que quelques gens ne connaîtront jamais. Vasker demandait à Sogo quand nous étions assez proches de le laisser aller seul vers l'une des tentes. Il en sortit avec une jeune femme aux cheveux châtains. Elle était aussi plutôt mignonne, débrouillarde et surtout possédante dans le regard, ce qui me frappait à moi le plus aux yeux, un profond sens de l'humanité. L'homme nous la présentait sous le nom de Luka.


Dernière édition par Snow le Mar 11 Oct 2016 - 21:43, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyLun 29 Aoû 2016 - 18:44

Chapitre - Les partisans en mouvement - Partie 4

Cette Luka me paraissait être une débrouillarde au bon fond qui prenait la vie du mieux qu'elle pouvait. Elle n'était pas tant enlaidie par sa condition et Vasker nous la présentait comme celle qui prenait soin des autres femmes. Elle m'inspirait de bonnes ondes, alors je m'en méfiais peu. Nous écoutions avec Sogo et Mitomi leur récit, en tâchant d'y trouver un semblant de réponse. Pour le moment, nous apprenions seulement que c'était les belles femmes qui disparaissaient du camp. Que cela avait commencé depuis quelques jours et que c'était loin d'être la première prostituée, même s'il n'y avait pas que ça.
Personne bien entendu n'avait rien vu. Nous décidions de nous laisser invité par Luka à dormir, en tout bien tout honneur avec les dames. De toute façon, Mitomi nous surveillait comme nous aimions en rire avec Sogo.
La tente était étroite mais suffisamment spacieuse pour contenir une dizaine de personnes entassées sur des couches de paille. Ici, les filles étaient joyeuses, pas malheureuses, même elles débordaient d'énergie...
Elle nous amusait avec leur naturel aguicheur et désinvolte. Nous passions, il faut le dire, une bonne soirée malgré l'endroit. Pourtant, je commençais à étouffée, c'était vraiment... Étroit. Lorsque je sortais, je trouvais Luka dehors qui regardait les étoiles, même si je pense qu'en réalité, elle ne regardait pas grand chose. Elle m'entendit approcher, pas que j'avais mon armure, mais simplement cette boue humide qui retenait les bottes. Je me plaçais à côté d'elle, elle avait joyeuse, ou plutôt résignée à accepter son destin dans la bonne humeur. Je ne disais rien sur le moment, je ne voulais pas la déranger plus que cela, mais elle, elle le fit.
-Vous êtes un peu différent d'eux.
-De qui ?
Disais-je sans comprendre.
-Des Shinobis habituels.
-C'est surement parce que je n'en suis pas un,
répondais-je amusé.
-Pourquoi les accompagner alors ?

Cette question qui revient sans cesse. Pourquoi tu suis les Shinobis, la vérité, c'est que je trouve une raison différente à chaque fois que je le demande et cela me fatiguait. Alors cette fois, je ne répondais pas à la question, mais en posais une.
-Pourquoi devenir prostitué ?
-J'ai suivit ma pente. Disons que je ne suis pas toujours bien chanceuse, mais que ça passe.


Je lui souriais l'air de dire, moi aussi, tu vois, et je vis bien qu'elle le comprenait.
-Nous ne pourrons pas rester longtemps mais nous ferons de notre mieux pour vos filles.
-Votre mieux. Je vais attendre sans me faire d'illusion. Les Shinobis médecins de Konoha passent parfois. Vous pourriez leur parler.
-Mes amis et moi sommes dans une situation qui ne le permet pas.
-Vous et vos histoires shinobis...


Mitomi sortit pour nous rejoindre, et quand nous l’entendîmes arriver nous nous retournions. Elle marquait un temps d'arrêt à nous regarder tour à tour puis s'adressait à moi.
-On pourrait patrouiller cette nuit. Si tu t'en chargeais ?

Voilà qui me baladerait, je ne lui fis qu'un simple sourire accompagné d'un hochement de tête pour réponse. Puis je m'en allais vers l'intérieur du camp. J'étais certes sans armure, mais j'avais encore le sabre à la ceinture.
-Et... Attention hein. Me disait Mitomi.

Je ne répondais encore pas. Pour plusieurs raisons, la première était que j'étais là parce que je pense qu'inconsciemment, je cherchais la mort, deuxièmement parce que je pense que la mort en retour se refusait à moi. Je m'avançais donc, à pas lent, dans rues taillées par les pas au milieu de tentes et de feu de bois. Je voyais de tout, des riches, des pauvres, des intellectuels... Puis en passant à côté d'un groupe qui mangeait dehors, "l'odeur" m'avait interpellé. Je guettais une curieuse chose. Premièrement, l'abondance de nourritures, que tous autour d'eux enviaient. Mais surtout la présence de quatre belles jeunes femmes qui disaient-ils venaient de revenir de leur absence. Elles faisaient partie des disparus et étaient pourtant revenu avec une caisse abandonnée de nourriture. Les hommes trop contents d'avoir à manger et une si agréable compagnie ne posèrent pas de question. Je décidais de rester discrètement en retrait et d'attendre.

Ils mangeaient et une heure passait, puis deux, ainsi jusqu'à ce que tout le monde couchés, le camp se trouva dans la nuit presque noir, je n'y voyais pas plus grand chose. J'étais accoudé et accroupis à côté d'un poteau qui soutenait une autre tente et je commençais à fatigué. J'avais envie de dormir et me posait la question de rentrer finalement... Il faut parfois se méfier de ce que l'on souhaite, car un coup de matraque que je n'avais pas entendu ou vu venir répondit à mes prières et je sombrais inconscient.

Je me réveillais, je ne sais quand ni je ne sais où, dans une espèce de salle en pièce, peut-être une sorte de cave, j'avais les mains liés et j'étais pendu par celles-ci à un crochet, les pieds au-dessus du sol. Sans arme et nu, je comprenais que la position était... fâcheuse. J'ai eu beau tenté de gigoter dans tous les sens, de lever mes jambes pour atteindre le crochet avec les orteils, rien n'y faisait, j'étais bel et bien coincé là. C'était à peine éclairé, mais je ne voyais pas d'instruments de torture sur la table, comme dans les films. Je suis resté coincé là, pendant je ne sais combien de temps, mais longtemps, quand rentrait enfin par une grosse porte en bois une femme d'une couleur de peau gris cendré, à la fois élancé et magnifique en tout point et avec le foulard des partisans, puis un homme beaucoup moins avantagé par la vie, puisqu'il était lépreux... qui tenait un fouet. Je comprenais que ce ne serait pas aussi tendre que je l'avais espéré.
-Tu n’as vraiment pas de chance d’être tombé sur moi mon chou, me dit-elle, surtout de n’être qu’a moi… Fin bref, je vais commencer par t’administrer une faible dose d’un anti-douleur, l’histoire que le mal que je vais te faire ne te fasse pas tourner de l’œil, puis après on va commencer, quand dis-tu ?? Bien sûr, je te laisserais regarder, je suis gentille n’est-ce pas ??
Je mon montrais parfaitement docile, ne dévoilant aucune remontrance, aucun désappointement à leurs moqueries et leurs menaces. Il fallait se montrer digne. La jeune femme qui fit son entrée paraissait littéralement folle. Le froid et la teneur de la pièce figurait lui être plus profitable à elle qu'a moi du coup. Et quand elle m'adressait la parole je ne pu cette fois lâcher un petit sourire. Les fan de la torture sont tous les même m'étais-je dis en l'entendant.
-Cette manie que vous avez de poser des questions stupide... Comme si nous allions y répondre.


Ce n'était peut-être les tortures des enfants de la mine qui m'attendaient, mais à la vérité c'était vrai, les sadiques se ressemblent tous à leur niveau. Le corps attaché et les yeux fermés j’étais maintenant prêt. Je tentais de quitter mon corps. Comme pour faire s'évader mon esprit. À quoi pouvais-je penser ? À tout ce qui pouvait être agréable. Tout ce qui pourrait ne pas me rappeler ou m'empêcher de sentir ce qui m'attendait... Les jours allaient sans doute être bien plus long que je ne pouvais l'imaginer malheureusement... Je n'avais pas grand chose de gai à me remémorer.
-Théâtrale ? Oh non pas du tout, disons juste que j’ai passé plus de 10 ans de ma vie à être torturée… Je sais ce que ça fait d’être sur une telle place, mais être celui qui donne la souffrance et non plus le receveur, c’est très intéressant. Et cela ne servira à rien de fermer les yeux.
-Et tu ne me poses pas de question ?
-je préfère te donner un avant goût.


Trop aimable, pourtant je ne laissais rien paraître de ce que je ressentais. J'avais peur, en fait non... Je n'avais pas peur, pourquoi je ne savais pas. Je me sentais insensible à elle, comme mon coeur n'avait plus de douleur à donner, je ne me comprenais pas moi-même. Elle, ne semblait pas apprécier. Alors elle reprenait.
-Tu chanteras quand je l'aurais décidée crois-moi.
Je relevais le regard sur elle, un regard perçant. Je décelais quelque chose, une simple intuition, pourtant je ne pouvais la retenir.
-L'homme qui te torturait était de ta famille. Ses pupilles se dilatait, je touchais un point, mais elle ne me laissait pas continuer. Elle se reprenait et saisissant le fouet des mains du lépreux qui se contentait de regarder, elle tirait dessus, et pour réponse je souriais légèrement.
-Tu hais cette personne. Pourtant elle est toujours présente. Elle est juste là, face à moi.

Elle explosait de colère et agitait le fouet dans tous les sens sur moi en hurlant "la ferme ! La Ferme ! La ferme !", elle se déchaînait au point que je me trouvais balancé sous les coups et que le sang commençait à ruisseler. Les coups touchaient au hasard mais chacun exigeait tous mes efforts pour ne pas lâcher le moindre son de douleur, je ne voulais pas donner ce plaisir. Il fallait qu'elle se fatigue, "accroche-toi ! Accroche-toi ! Accroche-toi !" c'est ce que moi je me répétais jusqu'à ce qu'elle cesse. Elle reprenait son souffle sous le regard étonné du lépreux qui commentait.
-Ne le tue pas, je peux avoir besoin de lui.
-Ce n'est pas à toi de décider !
Lui répondit-elle colérique. Toi et moi on va être comme deux amants tu peux me croire.

Il m'a avait fallu un certain moment pour ne serait-ce que cesser de contracter ma musculature pour atténuer la sensation de la douleur. Je ne me sentais pas vraiment capable de parler. Des coup de fouets, c'est comme des coups de soleil prit d'un seul coup et qui ne disparaissent pas. Je ne fis que la regarder, encore, dans ce regard il y avait "fais ce que tu veux, ça ne m'atteint pas".


Générique : Une des musiques ayant servi à l'inspiration


Je regardais son souffle [Solo] 858686GriffithHoldsHimself
Dessin de Kentaro Miura
"À tout ce qui pouvait être agréable. Tout ce qui pourrait ne pas me rappeler ou m'empêcher de sentir ce qui m'attendait... Les jours allaient sans doute être bien plus long que je ne pouvais l'imaginer malheureusement... Je n'avais pas grand chose de gai à me remémorer."


Dernière édition par Snow le Jeu 8 Déc 2016 - 1:27, édité 6 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyMer 31 Aoû 2016 - 13:49

Chapitre - Le temple Lépreux - Partie 1

"Nous sommes plus souvent des "mendiants d'amour" que des adultes aimants..."
Extrait de "Être à deux ou les traversées du couple"

"Deux personnes qui s'accordent ne peuvent plus se passer l'une de l'autre : une bienveillance mutuelle en doit naître nécessairement"
Goethe


SNH. Shinobi no Hattan

La hiérarchie chez les Shinobis.

Chaque Nation possède un conseil seigneurial, un Seigneur même unique, ou n'importe quoi qui soit un pouvoir civil. Ce pouvoir civil, qu'il soit "noble" ou d'extraction plus modeste, ne possède pas le pouvoir dit de Ban. C'est à dire le droit de former, ou posséder des troupes militaire. Chaque nation, grande ou petite hormis quelques rares exceptions, possèdent son village Shinobi attitré aujourd'hui, durant la grande guerre, les nations faisaient appels directement aux clans. Les villages sont gouvernés par des "Kage" qui ont plus ou moins de droit selon la nation, Konoha possède un conseil des anciens, composés des plus anciens membres de chaque clans et peut faire veto sur les décisions de l'Hokage. Le Mizukage en revanche possède les pleins pouvoirs et le Raïkage partage ses pouvoirs selon son bon vouloir avec les clans les plus "nobles" de son pays. Il faut ajouter par dessus cela, que les clans ralliés aux villages Shinobis ont préservés une grande autonomie quant à la gestion de leur domaine. Techniquement les Shinobis n'ont pas le droit de propriété terrestre, mais cette règle n'a jamais été respecté.

Les trois grades Shinobis principaux sont témoins de valeurs guerrières, mais il existe des exceptions. Certains grade sont réservés aux shinobis aptent aux responsabilités qu'ils incombent. Genin est le premier grade, Chûnin est le second, Jônin est le dernier. Un jônin, ou Junnin selon les dialectes est un maître de sa catégorie et possède la plupart du temps quelques élèves. Il existe au-delà de cela, ce que les Shinobis appellent par tradition les specs ou US. Un Spec est un Shinobis de haute valeur dans son village et en général membres de certaines unités spéciales, tel que l'ANBU à Konoha où le Misutô à Kiri. Des unités souvent spécialisés dans la traque et l'assassinat. Il ne faut pas négliger en dessous de cela les hiérarchies claniques qui divergent d'un clan à un autre et qui entre même parfois en opposition avec le village. Certains clans très réticents et aux traditions très ancrés comme les Kaguya de Mizu no Kuni résistèrent longtemps à la consolidation des villages.

SNH. Shinobi no Hattan




Année 3 - Automne - Premier temps du règne des ombres

Snow




Je commençais à avoir la dalle, voilà maintenant plusieurs jours, du moins je le crois, je ne suis pas vraiment certain, que je suis pendu à ce crochet. Je ne comprenais pas vraiment, cette fille venait, s'amusait avec moi, et repartait toujours sans poser la moindre question. Je ne comptais pas vraiment sur l'arrivée fracassante de mes camarades pour me sauver... À vrai dire, je me sentais seul, complètement seul. Cette salope m'administrait des doses d'anti-douleurs pendant les séances, me soignait ce qu'il fallait et repartait, ainsi, le temps qu'elle revienne, il ne me restait plus que ma propre douleur pour compagne, sans compter les pensées...

Je me pensais plus résistant que cela. Ô certes, je ne lui avais jamais donné le plaisir de crier ou de gémir, mais je me sentais déjà épuisé. J'avais maintenant des petits pics plantés un peu partout dans le corps et qui me rendait même la contraction musculaire douloureuse et elle s'était amusé à ébouillanter les pieds et à m’éplucher la peau du dos. La seule chose qu'elle refusait de toucher semblait-il, c'était le visage, et mes parties intimes, mais j'ignorais pourquoi. La douleur... J'avais connu la fatigue et la faim dans les mines, j'avais connu les coups et les humiliations. Mais quand cette femme ressortait, je ne pouvais que lâcher quelques larmes, car à chaque fois la tension retombait. C'était étrange, cette sensation, d'appartenir entièrement à quelqu'un, pour le corps en tout cas, même si j'avais fini par comprendre que ce qu'elle visait, c'était mon âme, je comptais garder à moi cette partie de mon être. Je n'avais jamais été détaché. Elle me donnait à boire parfois, mais pas encore à manger et enfin, jamais de pause... Un homme, un lépreux, encore, passait parfois pour nettoyer ce que je laissais tomber sous moi, et il ne s'agissait pas que de mon sang... Jamais je ne parlais à ce lépreux qui venait nettoyer, d'autant qu'il me semblait sourd et muet...

Elle voulait me réduire à l'état d'animal, je l'avais compris. Mais pour le moment, je m'accrochais, comme je pouvais. À chaque fois que cette porte grinçait, comme maintenant, je sentais un frisson me parcourir le corps, ce frisson, c'était la peur... Le sentait-elle, j’espérais vraiment que non, mais je ne pouvais jurer de rien... Je regardais le sol. Il n'y avait plus de matière à provoquer, et je n'en n'avais ni l'envie ni la force. Comme toujours, elle se pointait d'abord vers un espèce d'établi où elle disposait ses instruments. Au bout d'un moment, on ne cherche même plus pourquoi on est là, ce qu'il se passe, ce qu'on nous veut... On attend juste que ça passe en espérant que ce sera le moins long possible. J'entendais les instruments, et le bruit de ses bottes sur la pierre du sol. Ces sons me devenaient presque familiers. Elle ne se saisissait d'aucun instrument cette fois non, elle venait à moi et un par un, me retirait les pic en acier que j'avais dans le corps. Chaque fois, je sentais mes muscles se contracter, tout mon corps se raidissait, mais je ne lâchais encore aucun son. Elle continuait donc, et enfin, elle me parlait à nouveau.
-Tu es résistant, vraiment. Personne n'avait jamais tenu plus de quatre jours entre mes mains sans supplier.

Je ne répondais pas, je continuais de fixer le sol, j'imaginais que c'était encore un de ces jeux alors je ne voulais pas donner la réplique, mais elle continuait, toute seule et je laissais faire.
-Tu sais que je sais que tu es Shinobis ? Peut-être pas de quel village tu es, ni comment tu as entendu parler de ce que nous faisons ici, mais ça importe peu. On m'a donné un jouet.

Je laissais échapper un sourire, j'explosais même de rire intérieurement, je crois que c'était simplement les nerfs qui lâchaient à leur façon, cependant, ce sourire tout petit en coin, elle le vit, face à moi, elle m'attrapait la mâchoire pour la relever et m'obliger à la regarder dans les yeux.
-Qu'est ce qui te fait sourire comme ça ? Me dit-elle d'un ton aguicheur, malgré que l'ambiance ne s'y prêtait pas.
-Je ne suis pas Shinobis... Lui répondais-je épuisé. Et je n'ai pas la moindre idée de ce que vous faites ici. Je sais juste que j'y suis.


Elle penchait la tête un instant, l'air étonnée. Voilà qui la lui coupait au moins une seconde, mais ce que je ne compris pas, c'est qu'elle me souriait en retour. Partisane de Makka, je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il pouvait se tramer en elle à cet instant, ni ici, et pour être honnête, je m'en foutais, cela, elle le remarquait aussi tandis qu'elle lâchait ma mâchoire.
-Tu es différent c'est vrai. Pourquoi tu n'as pas essayé de t'échapper ? Tu en avais les moyens, maintenant, tu es simplement trop faible pour ça.

Je soupirais de nouveau, elle venait de faire une erreur, si elle se le demandait, c'était qu'ils avaient peut-être prévu que je le fasse. C'est vrai que si ce simple crochet pouvait suffire à un homme, un Shinobi se serait détaché rapidement, alors pourquoi avoir pris si peu de précautions
-Tu savais que je ne suis pas Shinobis.
-Bien sûr, jamais le moindre chakra n'émane de toi.
-Pourquoi tu poses la question alors ?
-Je te l'ai dit, tu chanteras quand je l'aurais décidé.


Je relevais la tête vers elle, un visage livide, mort et résigné. Elle s'amusait de nouveau avec moi. Quoi qu'elle me fasse de plus, en terme de douleur, je ne voyais pas ce que je pouvais ressentir de pire que maintenant, qui, - a déjà été écorché vif ? Épluché vivant... Ô, je savais qu'il y avait pire aussi, mais sur d'autres plans. Elle pourrait me couper les tendons et faire de moi un infirme, ou s'attaquer à mes attributs et faire de moi un eunuque... Ou à mes yeux et faire de moi un aveugle. Mais en terme de douleur, cela n'allait pas être pire...

Mon regard se fondait un instant au siens, et, je ne comprenais pas, le monde était sourd, je sentais la sueur, la crasse et l'évanouissement qui n'allait pas tarder si je ne faisais pas attention, mais elle, quand je la regardais, je ne sentais rien, pas même la haine, j'étais, seulement désolé qu'elle soit devenue une personne si monstrueuse. Elle vit mon regard et en profitait, je décelais même du plaisir en cela, mais je ne comprenais pas pourquoi.
-Tu as un si beau visage, me dit-elle. Tu es tellement... Bien fait.

Elle n'avait pas à se plaindre de son physique elle-même, alors où voulait-elle en venir, je ne comprenais pas. Alors je baissais à nouveau le regard, je ne voyais pas l'intérêt de chercher encore plus loin en elle. De toute façon, je serais sans doute bientôt mort.
-Tu me hais hein ? Me demandait-elle.
-Pas vraiment... Répondais-je dans un soupire.
-Menteur, affirmait-elle.
-Peu importe ce que tu es devenue, ce que tu es, que je te haïsse ou non, cela ne changera rien.

Ce que je voulais dire, c'était que j'allais mourir de toute façon, pourtant, elle ne le comprit pas ainsi, pas du tout, devant son silence, je relevais le regard pour la voir, presque... Compatissante, comme un début de regret. Elle avait sans doute entendu que je l'acceptais telle qu'elle était, c'est ce que j'avais conclu. Sur le coup, je la prenais pour encore plus folle et puis...
-Personne ne peut apprécier une personne comme moi.
-Je te comprends... Personne ne me connaît non plus.


Je n'avais pas menti, malgré tout ce qu'elle m'avait fait et toutes les raisons que j'avais de la haïr, ce que je venais de dire était vrai. J'avais eu le temps de chercher à comprendre et j'en savais assez pour savoir qu'elle n'était pas née de cette façon, quelqu'un l'avait façonnée pour en faire ce démon qui se tenait devant moi. Je savais, qu'elle ne faisait que suivre son chemin, qui s'opposait au mien, et que je n'y pouvais rien. La solitude que l'on ressent, quand personne ne semble comprendre notre douleur, notre solitude, tout cela, oui, je le comprenais et j'étais malheureusement aujourd'hui le réceptacle de sa folie, le destin en avait décidé ainsi. Et pourtant, cette fois-là, après un long regard, elle se contenta de simplement, ... Sortir. Elle tirait sur la porte, je la regardais, heureux d'avoir pu éviter la séance, puis soudain, elle se retournait et courrait vers moi pour m'enlacer. Attaché comme j'étais, je ne pouvais rien faire d'autre qu'accepter... Elle me pressait contre elle, comme si je fis ce qui lui était le plus précieux. Je ne souriais pas, je ne me laissais pas aller à la compassion, câline ou non, qu'est-ce que cela changeait à ma condition... Elle passait enfin sa main dans mes cheveux, elle me caressait, comme se caressent des amants, puis elle me susurrait à l'oreille "à tout à l'heure".

La journée n'était donc pas terminée... Ce n'était pas pour... Me plaire. J'ignore combien de temps de plus elle me fit attendre. Car oui, j'attendais, en espérant que cela soit le plus long possible. Peut-être quelques heures quand elle pénétrait à nouveau dans la pièce. "Je n'avais pas vu la lumière du jour depuis si longtemps" me disais-je en revoyant la porte s'ouvrir. Le soleil me manque. Elle était entrée avec des linges, des bandages et des produits disposés sur un plateau. Je la regardais se préparer du coin de l'œil sans vraiment comprendre. Puis, elle revenait vers moi pour, me soigner... Délicatement. Elle refermait les plaies, les bandait, les nettoyait, sous ma docilité exemplaire. Elle était soudainement, tendre... Je ne bitais rien, cela frisait la schizophrénie. Moi, je ne disais absolument rien, je ne savais pas ce qu'il arriverait si j'osais lâcher le moindre son... Les soins me faisaient en plus très mal, peut-être était-ce fait exprès, car si elle me soignait, ce n'était pas sous anesthésie... Mon corps, cependant, devenait naturellement plus résistant à la douleur, à certaines formes de douleur en tout cas. Ce n'était pas que cela faisait mal, c'était que je le supportais mieux. Elle se trouvait alors devant moi. Elle avait fini les premiers soins et me lavait avec une éponge avec beaucoup d'attention. Je fixais mon regard au siens à ce moment, plein de questions et cela suffisait pour lui délier la langue.
-Je ne veux pas que tu meurs trop vite.

Était-ce la seule raison ? J'avais léger doute, quelque chose me soufflait à l'esprit qu'elle se prenait d'une certaine forme d'affection pour moi, même si son sens de l'amour était quelque peu déformé. C'était peut-être le moment de s'en sortir alors j'en profitais.
-Je te suis si précieux que ça ?
-Toi et moi sommes très proches en ce moment. Comme deux amants en lune de miel.


La comparaison paraissait douteuse et pourtant, je la comprenais sous son point de vue. Elle était en train de chercher à me séduire, mais à sa façon... La moindre erreur de ma part et je risquais de sévères punitions me disais-je. Alors chaque mot, chaque ton était calculé, avec à chaque fois, cette crainte intérieure de se tromper.
-Les amants ont plusieurs sortes de jeux... disais-je aguicheur.
-Pas tout de suite, pas tout de suite, me répondit-elle sans me regarder.

Elle passait ensuite son doigt sur mon corps, le parcourant en long et en large. Puis elle me fit un regard, intense, animal,... sexuel. Je ne répondis pas à ses avances curieuses, je me demandais en fait surtout ce qu'il m'attendait. Cela dura tout de même un long moment et puis, elle m'embrassait. Devrais-je avoir honte d'avoir fait semblant d'apprécier ? Devrais-je avoir honte d'avoir consciemment partagé ce baiser ? Moi, je ne me sentais pas honteux, il n'était ni agréable, ni désagréable, je voulais seulement survivre encore un peu. Le baisé s'arrêtait et elle me fixait de nouveau, ses yeux ténébreux et ses cheveux noirs qui la rendaient si "sombre", faisaient pâle figure face au rayonnement de son visage, comme si elle découvrait un nouveau sens de l'affection. Une nouvelle définition de l'amour. Elle me parlait alors, d'une tendre et douce.
-Tu seras à moi pour l'éternité.
-Si nous vivons tous les deux jusque-là
, répondais-je comme un réflexe.

Et voilà que je prenais une gifle... Elle était si violente que cela en fit crisser la chaîne qui me maintenait. Je renvoyais alors mon visage vers elle, la goutte de sang aux commissures et je lui souriais. D'un sourire satisfait, supérieur, insoumis, pourquoi maintenant ? Peut-être que moi aussi, je perdais les pédales.
-C'est moi qui décide du jour de ta mort. Personne d'autre.


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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyJeu 1 Sep 2016 - 0:35

Chapitre - Le temple Lépreux - Partie 2

Un rappel à l'ordre... Même si ma posture évoluait, cela restait difficile, je tentais en effet d'approfondir le lien qui s'était établi de lui-même entre nous. Pourtant, elle ne perdait pas le nord la furieuse, elle était la dominante et j'étais le soumis. Du moins, je l'imaginais ainsi dans son esprit, mais j'imaginais aussi qu'elle me trouvait quelque chose d'assez spéciale pour me traiter différemment de ses autres victimes. Je me disais que cela pouvait être aussi qu'un autre jeu, mais je n'avais que ça à quoi me raccrocher... Quelle ironie, j'avais la mort face à moi, que je désirais-il y a de ça un peu moins d'un an, et voilà que je m'accrochais à la vie par tous les moyens maintenant. Teichirô avait raison, se tuer, c'est contre notre nature. Ma vie de toute façon, tenait dans la main de cette femme dont je ne connaissais même pas le nom, et c'est seulement maintenant qu'elle m'avait charcuté qu'elle commençait à poser des questions, mais les questions auxquelles je m'attendais.
-Comment un civil en vient à porter un sabre et à surveiller des partisans ?

Comment suis-je arrivé là en somme. C'était une sacrée question et sur le moment, je ne savais même pas quoi répondre. Alors en cherchant quelques instants en moi, j'ai trouvé la seule réponse qui m'a paru concrète.
-J'ai entendu un cris de femme un jour et j'y suis allé. Maintenant, je suis là.

Elle me regardait étrangement sur le coup, car elle n'avait simplement pas compris ce que je venais de dire et c'était bien normal. Je ne voulais pas trahir mes camarades aussi, peut-être me cherchaient-ils, peut-être étaient-ils au moins sur une piste pour retrouver la femme de Vasker. Je ne voulais rien gâcher, alors je tentais de rester vague et pour le moment, elle me le permettait. Je ne suis pas certain qu'elle savait que je n'étais pas seul. Je concluais maintenant qu'ils avaient trouvé un homme armé en le jugeant Shinobi et que voyant qu'il ne l'était pas l'ont simplement collé dans une cage pour le plaisir d'une femme avec ordre de ne pas me tuer juste au cas où...
-Cette femme était la tienne ?
-Non.
-Et il lui est arrivé quoi ?
-Elle est morte avant que j'arrive.


Elle me fixait encore avec intensité, moi, je ne saisissais pas ce qu'elle cherchait ou pensait. Mais la conversation suivait.
-Tu n'as jamais eu de femme ?
-Si, ... Pendant quelque temps.
-Et maintenant ?
-Elle est morte elle aussi.


Elle avait le don de poser les bonnes questions pour briser un homme, c'était certain... Le faisait-elle exprès ? À chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, j'avais l'impression que c'était pour me blesser de l'intérieur. Pourtant, je ne décelais plus de violence en elle, c'était étrange, si je n'avais pas été dans cet état accroché à un crochet, j'aurais même probablement apprécié sa présence, il fallait l'admettre.
-Tu n'as l'air de ne ressentir ni haine, ni colère, comme si tu en étais incapable.
-Et pourtant...
Soupirais-je.
-Pourtant quoi ?
-Il y a un individu que je hais, qui me met en colère.
-Qui ça ?
-Moi.


Elle me souriait et je vis, oui, je le vis, qu'elle comprenait parfaitement ce que je venais de dire. Je n'étais jamais aperçu de cette aversion pour moi-même avant qu'elle ne me pose la question. Oui, je ne haïssais pas le monde, ni les Shinobis, ni les hommes, c'était moi, et moi seul qui avait échoué et que je haïssais. Je n'avais plus de place pour un autre dans ce domaine. Mais ma foi, peut-être finalement, que je payais une dette. N'avais-je pas laissé ce Ketsueki se faire torturer lui aussi. Chaque faiblesse est payée un jour ou l'autre. Sûrement que mon jour à moi était venu. Elle me prit la joue dans sa main en s'approchant de moi, délicatement et tendrement avant de reprendre d'une intonation suave.
-Tu essayes de me manipuler hein.
-C'est moi, qui suis pendu à un crochet, c'est moi qui suis entre tes mains...
-Pourquoi tu ne me détestes pas, tu devrais me détester.
-Cela servirait à quoi ?


Elle ne répondit pas, parce que la seule réponse serait "À rien", et elle-même le savait. C'était avec son pouce maintenant, qu'elle gigotait sur ma peau, comme un geste tendre sans avoir lâché ma joue qu'elle continuait, mais cette fois, la question, curieusement, me faisait peur.
-Et m'aimer, tu serais capable de ça ?

Quoi que je dise, pour moi, la réponse me serait fatale. Si je répondais honnêtement, elle le croirait et me le ferait payer. Si je mentais, elle ne le croirait peut-être pas, et me le ferait aussi sûrement payer. J'avais l'impression de l'avoir fait douter d'elle, et que maintenant, elle cherchait à tester jusqu'où je pourrais la supporter elle. J'avais de la peine à imaginer ce qu'on avait dû lui faire subir pour qu'elle en arrive là, et sur cela que je me basais pour répondre.
-Le seul moyen de le savoir c'est d'attendre si cela arrive un jour.

Alors, je sentais l'ongle de son majeur qui griffait ma joue jusqu'au sang lentement, avant qu'elle ne fasse un geste vif pour me l'entailler sur toute la longueur. C'était la première fois qu'elle touchait à mon visage et ceci n'était pas si violent en soi. Pour moi, c'était une autre sorte de message, mais je ne comprenais pas encore lequel.
-Je vais revenir demain.
-Je bouge pas d'ici...
Répondais-je ironiquement, lui arrachant même un petit rire.

Je passais une nouvelle nuit seul dans cette pièce en pierre et à peine éclairée. Je commençais à sentir mes muscles s'amoindrirent, s'alourdirent, ne pas bouger pendant plusieurs jours, croyez-le ou non, mais c'est très grave pour le corps, mes forces m'abandonnaient petit à petit et je n'y pouvais rien. Quand elle était sortie, j'attendais un peu pour m'assurer qu'elle ne reviendrait pas et... Une fois complètement seul, je pleurais... Quelques larmes laissées tombées dans lesquelles je demandais honteusement pardon à Snow, ma femme, Alice, au An'teï et allez savoir pourquoi, je pensais à Mitomi, elle m'avait dit de faire attention et voilà... Mitomi... C'est avec son visage à l'esprit, qui me paraissait si apaisant, que je parvenais à me calmer et m'endormir. Durant la nuit comme toujours le lépreux venait nettoyer, cependant, il n'y avait pas grand chose à nettoyer. La plupart du temps, l'homme m'ignorait complètement et moi aussi. Mais cette fois, je tentais une approche.
-Comment tu t'appelles ?
-Ça t'intéresse vraiment ?
-Oui...


Inutile de décrire l'état de la lèpre à un stade si avancé sur le visage d'un homme. Il lui manquait déjà quelques doigts, il était épuisé, mortifié, et pourtant, il avait l'air propre, il avait d'être quelqu'un de qui l'on s'occupait. Quand je répondais "oui", il se retournait vers moi, toujours sa serpillière en main, et me répondit aimablement. Je ressentais un homme sans méchanceté en lui, qui ne faisait que vivre dans les conditions que la fatalité lui avait imposées.
-Je m'appelle Berg
-Je suis Snow...
-Ici, il n'y a pas de neige mon garçon.
-Quel âge tu as ?
-J'ai trente-huit ans. Mais je n'atteindrais sans doute pas les quarante et toi ?
-Dix-sept ans, je crois. Tu sais pourquoi je suis ici ?
-Tsukualia veut te garder vivant, c'est tout ce que je sais, mais nous les lépreux, on se fiche de ton sort, je ne vais pas te le cacher. Si tu es vivant, c'est uniquement grâce à elle ironiquement.
-Les lépreux ? Vous êtes si nombreux ?
-Tu es au Temple Lépreux mon garçon, il n'y a que les malades rejetés de la société ici. Des Lépreux et des syphilitiques.
-Un temple pour les malades rejetés.... Mais cette Tsukualia n'est pas lépreuse, c'est une partisane.
-Les partisans de Makka nous protègent.
-En échange de quoi ?
-De rien.
-Personne ne fait rien sans rien.
-Et pourtant... Tout le monde se foutait de nous. Ce camp de réfugiés, nous n'y avons pas le droit et il n'y a pas assez de médecins pour nous sauver. Les partisans de Makka sont les seuls à s'être occupés de nous. Alors tu peux bien penser ce que tu veux.


Je ne répondais pas à cela, d'ailleurs, il avait terminé de nettoyer et sortait sans même me dire au revoir, quoi que je vive dans son visage informe l'œil d'un homme qui avait apprécié d'être considéré, même l'espace d'un instant, par quelqu'un qui n'était pas difforme.
Je dormais quand le grincement des gonds de la porte m'ouvrit un œil pour trouver Tsukualia qui était habillé... Comment dire... Moulant, en bottes hautes et dans une tenue de cuir qui ne laissait que peu de place à l'imagination pour découvrir ce qu'il y avait sous la tenue, car j'en voyais déjà beaucoup... Elle tenait cependant un objet étrange dans la main, une sorte de ceinture où il était fixé vraisemblablement le moule d'un pénis. Je n'avais jamais vu d'objet de cette sorte et je craignais déjà ce qu'il m'attendait sans pouvoir dire ce que c'était.
-On va partager un grand moment toi et moi aujourd'hui.

Je ne répondais pas, car je la voyais se mettre la ceinture avec le moule devant, comme si... Comme si... Comme si elle avait un pénis. J'étais alors horrifié même si je n'en montrais que peu, car je comprenais ce qu'elle voulait faire. Je savais aussi, qu'il ne fallait pas se montrer trop réfractaire si je ne voulais pas ruiner tous les efforts de création de lien que j'avais fait jusque-là avec elle. Elle m'avait déjà fait subir bien des traumatismes, mais celui-là, ... Elle s'avançait vers moi, fier, je sentais son excitation à un tel point que même la pièce résonnait malsaine. Elle passait ensuite son pouce sur ma joue, là où elle m'avait griffée hier, et en rien que cela, elle semblait trouver du plaisir.
-Cette fois tu vas couiner je te le garantis mon amour.

Mon amour... Elle s'était fait une relation et allait m'en témoigner toute l'ardeur à sa façon. Elle passait derrière moi, qui ne répondais toujours pas. Et pour cette fois, elle avait eut raison, d'abord, je grimaçais, de douleur, de colère, je me sentais déchirer de l'intérieur au propre comme au figuré, elle était violente, très violente, elle frappait de temps à autre sans raison. Je fermais les yeux, je me crispais et oui, j'ai fini par couiner, mais ce n'était pas de plaisir, car pour qu'elle en arrive là, il aura fallu qu'elle y verse mon sang et me prenne le peu de dignité que je pensais pouvoir me garder...


Dernière édition par Snow le Mar 11 Oct 2016 - 23:09, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyJeu 1 Sep 2016 - 18:19

Chapitre - Le temple Lépreux - Partie 3

Quand elle eut terminé son œuvre, elle me gratifiait d'un baiser sur la nuque et d'un "c'était super merci". Là encore, je ne répondis pas, je gardais les yeux fermés et je tentais de sortir quelque chose de moi, une sorte de mal-être, de pourriture qui se serait installée à l'intérieur de soi et qu'on ne pourrait retirer. Elle sortait en me laissant là, saignant et humilié. Je ne pouvais rien faire d'autre qu'accepter, quoi qu'elle veuille, c'était ça appartenir à quelqu'un... Je passais une nuit douloureuse où je ne trouvais pas le sommeil. je m'étais fait prendre à mon propre jeu, l'affection qu'elle me portait était aussi malsaine qu'elle, et j'étais maintenant convaincu qu'elle n'était pas mauvaise, simplement déséquilibré, ses notions d'affection et de plaisir n'étaient pas naturelles.
Quand elle revenait le lendemain, c'était dans une nouvelle tenue et sans objet dans les mains, je déduisais que la séance de torture était remise à plus tard pour aujourd'hui. Elle avait heureuse, satisfaite, peut-être trop, car sur la table, elle se saisissait de tout le nécessaire pour me laver et s'y employait de nouveau avec douceur. Je ne pouvais pas bouger, et je préférais ça... Au reste.
Elle passait son éponge sur moi patiemment, encore, sans que je ne proteste, sans que je ne parle en fait. Je crois que j'étais vaincu, sinon que je ne m'accrochais que difficilement au moindre espoir. Quand elle terminait de m'essuyer, je tentais cette fois une approche, je ne pouvais pas rester silencieux éternellement après tout.
-C'est ce qu'il faisait avec toi aussi ? Celui qui te torturait.

C'était très dangereux, je le savais bien, car si la question lui déplaisait, je savais que je passerais encore un très mauvais moment, mais en même qu'est-ce qu'il me restait à perdre ? Par chance peut-être, elle ne s'offusquait, et même me répondait très simplement.
-Oui.
-Et toi, tu ne faisais jamais rien ?
-Si, mais beaucoup plus tard.


Cette conversation, cette fois, ne durait pas, car à peine me répondait-elle qu'elle ressortait de la pièce pour me laisser de nouveau tout propre et pendu à mon crochet. Je ne devais pourtant plus ressembler à grand chose, je crois que j'en étais à avoir oublié mon propre visage, ... Si tôt. Si elle m'avait lavé, étant donné les fois précédentes, cela ne présageait rien de bon et je n'étais pas certain de tenir en bien longtemps sans m'effondrer, du moins intérieurement.
Quand durant la nuit, du moins je suppose, le lépreux revenait donner son coup de balai, c'est lui qui s'adressait cette fois à moi, et j'avais apprécié cela, je me sentais soudainement, plus humain...
-Pourquoi tu es ici ? Me demanda-t-il pendant qu'il passait son balai.
-Je cherchais à savoir pourquoi les belles femmes du campement de réfugiés du temple de Kyubi disparaissaient et je me suis fait attraper.
-Ce sont des syphilitiques qui les Kidnappent, ou des partisans, ils les font tomber malades et ainsi, elles sont obligées de rester parmi nous.
-Pourquoi faire de telles choses ?
-Pour avoir des femmes près de nous tout simplement. Je ne suis pas vraiment d'accord avec tout ça, après tout, pour les faire tomber malade, elles sont violées. Mais au moins, elles ne peuvent plus repousser les avances des hommes après et participent aux orgies.
-Vous êtes une secte ?
-Je n'aime pas ce mot.
-Mais où sommes-nous ?
-Dans un ancien temple qu'on a investi, il est presque en ruine et oublié mais confortable pour nous.


Une secte de Lépreux qui volait des femmes pour satisfaire les pulsions sexuelles de ces malheureux. C'était dégoutant, mais cependant, j'en apprenais beaucoup plus sur ma condition grâce à cet homme. Je pensais aussi à Vasker, étant donné le temps que j'étais resté ici et ce qu'on venait de me dire, je doutais que sa femme soit encore en... Bonne santé. Mais cependant.
-Et si les femmes refusent malgré tout ?
-Aucune ne l'a fait. La lèpre et la syphilis, elles n'osent pas rentrer chez elle, car elles craignent d'être rejetées par leur mari comme nous sommes rejetés nous-mêmes.
-C'est justifié...


Justifié, ce mot sortait le lépreux de sa besogne. En effet, je pense qu'il se sentit de nouveau comprit quand je disais cela, ce n'était pas tant que j'avais dit exactement ce qu'il fallait, mais que dans ma posture, et sur le ton que je l'avais dit, cela paraissait tout à fait crédible. D'autant que j'étais sincère, je comprenais ces femmes, en revanche, si je concevais les motivations de cette secte, je pensais qu'elle se fourvoyait. Les partisans de Makka leur donnaient un soutien, ce n'était pas sans contrepartie, j'en étais certain. Malheureusement de là où j'étais, je ne pouvais pas faire grand chose et j'imaginais même qu'ils pourraient me refiler l'une de saleté un jour, alors, je serais condamné.
-Qu'est ce que tu sais de ce que ça fait de se faire rejeter dis-moi ?
-J'ai passé toute mon enfance caché parce que les autres ne m'aimaient pas et me tabassaient... Les humains sont ainsi.
-Comment ça ?
-Je travaillais dans des mines quand j'étais enfant, petit et fébrile, et plus jeune que la moyenne, j'étais exclu, tabassé et humilié en permanence. Alors oui, c'était une autre forme d'exclusion, mais s'en était une.
-Je vois. Pour un peu, tu aurais pu être des nôtres.
-Non.
-Non ?
-Forcer l'amour d'une femme, je ne peux pas. L'amour se partage et se donne, mais ne se prend pas. C'est une loi de la nature, on y peut rien.
-Si nous attendions d'être aimés pour avoir une femme.
-C'est la luxure et le vice que tes amis veulent satisfaire. La sexualité et la luxure n'ont ni les mêmes raisons ni les mêmes motivations. Ce n'est qu'une vengeance contre le monde que vous orchestrez.


Il me fixait quelques instants pendant sa réflexion. J'ignore à quoi il pouvait bien penser, mais je sentais une certaine compassion monter en lui à mon encontre. Il s'approchait alors de moi, de face, défaisait le mousqueton qui liait les mains au crochet et je m'effondrais sur le sol. Sur le moment, je ne comprenais pas et je découvrais surtout, que j'étais incapable de marcher, pas même de me relever. Pour le moment, je me trouvais au sol en ne sachant dire qu'une seule chose.
-Mais pourquoi...

Il m'aidait à me relever et à me tenir sur mes jambes avant de me répondre, soutenu sur son bras, il semblait remarqué que je n'étais pas effrayé par l'idée de le toucher et il m'en fit par.
-Tu n'as pas peur de moi ? De me toucher ?
-La lèpre ne s'attrape pas d'un simple contact...
-Comment tu sais ça toi ?
-Je l'ai lu...
-Je ne le savais même pas.
-Les préjugés ont la vie longue.


Il m'aidait à marcher vers la porte, sans même me demander mon avis et ce n'était pas tant que je n'appréciais pas, au contraire, mais c'était pour lui que je m'inquiétais, sans compter que je ne comprenais pas vraiment.
-Mais pourquoi tu fais ça...
-J'ai déjà un pied dans la tombe, et j'ai l'impression que tu dois vivre.
-Qu'est-ce que tu racontes...
-Je n'ai jamais rencontré personne qui cherchait à nous comprendre, nous les malades. Qui ne dégageait pas la moindre haine. Tu es spécial... tu DOIS, vivre. Même Tsukualia dit que tu es unique.


Nous passions la porte pour pénétrer dans un vaste couloir en pierre lui aussi, mais qui suintait d'humidité. Alors que lui était mourant, c'était moi le poids mort, je traînais littéralement les pieds et chaque mètre était une épreuve, mais je m'accrochais, après tout c'était ma chance. Il nous faisait passer un moment par une petite crevasse qui laissait à peine la place pour une personne. Il passait en premier et me demandait de le suivre, ce que je faisais avec grande peine. Je rampais dans la crasse et l'humidité, tout nu, en m'écorchant les genoux et les coudes, et pourtant, je trouvais toujours de l'énergie... L'instinct de survie sans doute. Quand je trouvais la sortie, nous débarquions aux abords d'une paroi rocheuse qui donnait sur une vaste salle plus basse. Le Lépreux me faisait signe de garder le silence, de là-haut, personne ne nous remarquait et je découvrais cette fameuse secte.
En bas dans la salle, il y avait une orgie de lépreux et de syphilitiques, avec une cage plus loin où était entassées des femmes qui attendaient, je ne sais pas ce qu'elles attendaient en fait... Je sais seulement que je n'éprouvais pas le moindre plaisir à ce que je voyais. Au centre de la pièce, il y avait une énorme marmite qu'une femme mijotait. Elle en remplit un bol et l'apportait à un homme en lui demandant de le boire. Il le but et recrachait aussi un sec un pouce en s'écriant de terreur.
-Mais putain c'est quoi ça !
-Bah... C'est nous...
Lui répondit simplement la femme en face de lui.

C'était donc de cette façon qu'ils faisaient tomber malade et invitaient des gens à les rejoindre dans leur secte. Je voyais que le lépreux qui venait de me libérer ne se sentait pas fier de ce que nous étions en train de voir. Il était des leurs, mais je ne lui en voulais pas, c'était mon libérateur après tout. De plus, en voyant tout cela, je perdais définitivement espoir pour la femme de Vasker. Berg le lépreux qui m'accompagnait, m'indiquait alors de le suivre le long de la paroi rocheuse. Il était bien gentil lui, mais je tenais à peine sur mes jambes, si je ne voulais pas tomber, il fallait jouer serrer...
Je m'avançais, très très lentement le long de celle-ci et je m'en sortais plutôt bien jusqu'à ce que nous passions à travers un mur et que je découvrais plus loin la nuit... Nous débouchions en effet vers l'entrée d'une espèce de grotte à peine dissimulée par le feuillage. Le lépreux me regardait à cet instant, à la sortie, j'étais libre, en très sale état, mais libre, mais je voulais le remercier.
-Dis-moi ce que je peux faire. Pour toi.
Il baissait le regard désolé et honteux, il avait effectivement quelque chose à demander, mais me semblait avoir énormément de mal à le dire jusqu'à qu'il y parvint d'une voix fataliste.
-Reviens et tue-nous tous. Jusqu'au dernier.

Je restais grave, mon regard lui disait simplement "non" alors que le sien affirmait que si, et j'allais lui dire "mais..", mais il reprenait justement.
-Nous ne sommes plus des hommes, les partisans nous ont corrompu l'âme, alors que nous avions déjà la chaire morte. Nous sommes devenus des monstres. Il faut y mettre un terme.
-Mais et toi... Et les femmes ?
-Le temps que tu arrives, elles seront déjà malades. Quant à moi... Il n'y a plus grand chose à sauver.
-Je n'oublierai jamais ton geste. Jamais.
-Alors reviens accomplir ta tâche.



Dernière édition par Snow le Mar 11 Oct 2016 - 23:08, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyJeu 8 Sep 2016 - 13:16

Chapitre - Le temple Lépreux - Partie 4

Il ne me restait qu'une chose à faire, marcher... Je m'aidais d'une longue branche que j'avais trouvée sur un arbre pour m'en servir de canne, car je ne pouvais pas tenir seul debout. Je ne savais pas vraiment où j'étais, ni vers où j'allais. Je savais seulement que je ne devais pas être si loin du camp de réfugiés puisque c'est là qu'ils allaient chasser. Mais allez vous retrouver sans boussole ou carte quand vous êtes au milieu d'une forêt. Lorsque je voyais le soleil se lever, je déduisais les points cardinaux, c'était déjà ça, parce que le coup de la mousse sur les arbres qu'on nous a appris, je savais que c'était des conneries. La première chose à faire, c'était donc de sortir de la forêt et de trouver une route, qui ne venait pas avant un long moment et de longs efforts. Pour rappel, j'étais nu, couvert de sévices et de plaies, je ne marchais que très difficilement, j'avais faim et soif, je marchais en réalité sans savoir comment, c'était plutôt l'instinct de survie qui me maintenait. Quand je l'atteignais, je tombais sur un vieil homme dans sa carriole qui était avec sa petite fille. J'étais au bord de la route et je n'en pouvais plus, j'avais abandonné et je décidais finalement de me laisser mourir, mais ce vieil homme ne l'avait pas décidé ainsi. Il me chargeait à moitié inconscient dans sa carriole et m'enveloppait dans un drap.

Sa petite fille me veillait, le temps que j'émerge, et quand j'ouvrais les yeux, je découvrais une petite bouille bonde aux yeux verts qui n'avaient pas plus de dix ans. Son grand-père manœuvrait la carriole sur la route à ce moment, et quand je m'éveillais, j'entendis sa petite fille lui hurler "Grand-père ! Il est réveillé !". Mes yeux dans la vague, je sentais les gigotements de la carriole et cela me fit prendre conscience que j'étais sorti d'affaire d'une certaine façon. Elle avait bandé toutes mes plaies avec les moyens du bord, mais je n'avais aucun vêtement.
-Comment tu t'appelles ? Lui soupirais-je.
-Alia et, mon grand-père, c'est Aldor. On t'a trouvé tout nu sur la route, tu étais presque mort. J'ai essayé de te donner à manger, mais tu es trop faible pour mâcher.
-Vers où nous dirigeons-nous ?
-Vers Konoha.
-Je dois aller au temple de Kyubi.
-Dans ton état, c'est d'un médecin dont tu as besoin monsieur.
-C'est très important, je dois aller au camp de réfugiés à côté du temple de Kyubi. Il faut que j'y aille,
disais-je en tirant sur mes forces, comme prêt à sortir de la carriole pour m'y rendre moi-même.

Le grand-père, malgré le brouhaha des roues de sa carriole, avait parfaitement entendu ce que je venais de dire. Il esclaffait comme un vieux bonhomme résigné.
-Ralalala... Allez, en route pour le camp.
-Mais grand-père !
-J'ai l'impression qu'il préférerait descendre que de se laisser emmener à Konoha de toute façon.


À cela, je souriais, car il avait raison, ainsi, je pouvais en quelque sorte, prendre du repos, au moins jusqu'à ce que nous arrivions. Le vieil homme fit demi-tour dès qu'il le put pour nous diriger vers le camp de réfugiés, nous devions en être loin, car il me semblait avoir dormi assez longtemps. Un vrai sommeil, cette fois, quoi que mon rêve ne me laissât pas de répit, pourtant, je me sentais un peu plus reposé. Je n'étais pas réveillé quand nous sommes arrivés au camp non loin du temple, c'est la petite fille qui m'aura secoué pour me prévenir. Lorsque je levais les yeux, la première chose que je reconnaissais était l'odeur immonde de cet endroit. À peine, je le comprenais, que je n'écoutais plus la petite fille pour me traîner hors de la carriole, rampant sur mes coudes comme si ma vie en dépendait. La petite fille avait beau dire qu'il fallait que je me calme pendant que le grand-père faisait le tour, j'arrivais à tomber de la carriole dans la boue. C'est là que le vieux bonhomme vint vers moi pour m'aider à me relever, j'étais encore nu et plein de boue, alors il me remit le drap sur les épaules.
-Mon garçon faut vous tempérer...
-Il y a des Shinobis ici qui me cherchent sûrement. Je dois vite les trouver.
-Le camp est grand...
-Ils dormaient aux tentes des prostitués quand j'ai disparu.
-Des prostitués ?


Je ne lui lançais qu'un regard fixe et déterminé pour le convaincre qu'il ne s'agissait pas de plaisanterie ou de perversité.
-Je vais vous aider, mais calmez-vous s'il vous plait, calmez-vous.

Il me traînait donc à travers le camp sous les regards de nombreuses personnes stupéfaites ou intriguées. Peut-être n'allais-je rien trouver là-bas, peut-être étaient-ils simplement partis en ayant pensé que j'avais déserté, tout cela, j'allais de toute façon vite le savoir, car nous arrivions aux tentes. Je tentais de crier que je t'étais là, mais je n'en avais pas la force, voyant cela la jeune fille voulue y aller pour moi, mais son grand-père préférait me transférer dans ses bras pour s'en charger lui-même. Il rentrait à peine dans la tente que je vis quelque secondes plus tard en ressortir Luka en courant. Derrière elle suivait un client mécontent de ne pas avoir eu sa finition, il commençait à brailler, mais elle lui gueulait simplement "c'est gratuit ! " pour continuer de courir vers moi. Elle mit la main devant la bouche tant elle fut choquée par mon état, et bien qu'elle tentât de faire bonne figure, je voyais bien, que j'étais repoussant... Je baissais la tête de honte, j'avais tant de choses à demander et pourtant rien ne sortait. Elle vint me soutenir pour aider la jeune fille et me prit le visage entre les mains pour le redresser.
-Ils t'ont cherchés partout, ... Ils te cherchent encore... Mais qu'est-ce qui t'es arrivé enfin...
-Je sais où est la femme de Vasker...
Lui répondais-je simplement.

Elle me fit de grands yeux étonnés sur le coup, elle avait sans doute elle aussi beaucoup d'autres questions à poser. Cependant, ce n'était pas l'urgence, elle invitait mes deux sauveurs à l'aider à me porter vers les tentes, et le grand-père n'appréciait que moyennement voire sa fille au milieu de toutes ces lupa malgré qu'il le fit. Pour toutes ces jeunes filles, c'était l'attraction du moment, et alors que Luka me faisait déposer sur un lit, elle les renvoyait et refermait la tente derrière. J'avais bien entendu que mes compagnons me cherchaient encore, et cela suffisait à me donner un peu de baume au cœur, et je savais aussi que du coup, sûrement, me retrouveraient-ils ici, car ils n'étaient pas présents. Luka commençait à me nettoyer, encore une fois... Décidément pour un peu, je serais retombé en enfance... Pendant ce temps, car je restais silencieux, elle posait des questions au vieux homme.
-Mais vous l'avez trouvé où ?
-Au bord de la route, à environ 25 kilomètres d'ici, et il était dans un sale état, avec ma petite-fille, on a fait ce qu'on a pu.
-Comment je peux vous récompensez ?
-Houla... Vous me devez rien mademoiselle, c'était de bon cœur.
-Nous vous devons beaucoup, alors n'hésitez pas, je peux vous donner un peu d'argent si vous voulez...
-Je crois que vous en aurez plus besoin que moi. Je vais plutôt partir, je ne vous cache pas que je préfère que l'on reste éloignés des histoires Shinobi ma petite-fille et moi.
-Ça se comprend... J'espère que Dieu vous le rendra au moins alors...
-Dieu ? Dieu ne rend pas, il ne fait que donner et prendre... Je vous souhaite bonne chance pour la suite... Finissait le vieil homme en sortant de la tente.


À peine sortaient-ils de la tente que Luka s'installait près de moi, elle avait le regard désolé, mais cherchait à ménager le côté mélodrame de la chose. Je sentais déjà, pourtant, son esprit bouillonner de questions, le mien était encore trop embrumé pour pouvoir être logique, mais surtout, j'ignorais pourquoi, je ne parvenais pas à soutenir son regard.
-Où as-tu disparu ? Pourquoi tu n'as pas prévenu... Tes amis sont morts d'inquiétude, tu vas passer un sale quart d'heure quand ils vont rentrer.
-Des partisans de Makka m'ont enlevé. Ce sont eux qui enlèvent les femmes, pour satisfaire une secte de lépreux qui se cache dans un ancien temple en ruine.


Elle me fit de grands yeux étonnés, elle avait, je pense du mal à y croire. Cependant, elle y était obligée, je ne pouvais pas poursuivre que ses questions s’enchaînaient déjà.
-Mais comment tu t'es échappé ? Et qu'est-ce que tu veux dire par satisfaire ? Mais enfin, c'est fou cette histoire, c'est eux qui t'ont fait ça ? Ils t'en quand même pas refilé la...
-Non... Je ne suis pas malade. Satisfaire... Certains besoins... Tu vois ce que je veux dire. Comme ceux que tu satisfais dans ton métier.


Elle était horrifiée par ce qu'elle venait d'entendre, d'autant que cela voulait dire qu'elle pouvait être menacée elle-même. Quant à la femme de Vasker, elle comprenait sans que je le dise qu'il était sans doute déjà trop tard. Le fait est, que nous devions de toute façon faire quelque chose. Je comprenais très simplement. Ce village désert, qui avait fuit la lèpre, les partisans en étaient la cause, c'est eux qui avaient créé cette secte en quelque sorte et qui l'alimentaient. Malheureusement, je perdais le fil de la conversation, car je sombrais dans le sommeil d'épuisement, alors que Luka tentait encore de me parler, je dormais jusqu'au lendemain...

Au réveil, je redécouvrais chacun de mes compagnons sous la tente, Sogo était assis dans le coin de la tente, les bras croisés et Mitomi était à genou à côté du futon sur lequel je reposais. Si Sogo avait le visage grave comme à son habitude, ce n'était rien comparé à celui de Mitomi qui me fusillait du regard... Je tentais de sourire, pour détendre l'atmosphère en laissant passer une petite blague.
-Je me serais bien levé pour saluer mais...

Mais la blague échouait... Mitomi me mit une baffe, petite baffe certes, mais tout de même, je me taisais sur le coup, et voilà qu'elle me tombait dessus pour me prendre dans ses bras... Je ne comprenais plus, elle était en colère ou heureuse de me voir ? Dans le doute, je préférais simplement ne rien dire, d'ailleurs, elle se chargeait elle-même de poursuivre.
-Luka nous a raconté... Tu as vu ton état ? Je t'avais dit de faire attention !
-J'ai fait attention, puisque je suis vivant...


Mais cette seconde blague eut autant d'effet que la première, j'étais désolé en réalité, un Shinobi ne se serait pas fait prendre aussi facilement, c'était certain, mais moi... Je n'étais pas Shinobi, j'étais faible. Je crois que Mitomi avait alors lu dans mes pensées, car il me semblait lire dans son regard qu'elle infirmait ce que je pensais, comme pour me rassurer. Sogo décroisait les bras et reprenait alors.
-On va avoir besoin de toi pour retrouver ce temple en ruine.
-Il ne peut même pas se déplacer...
Intervenait dépité Luka.
-Avec une carte je pourrais vous l'indiquer je pense. Mais j'aimerais quand même être présent quand vous y serez.
-Dans cet état, tu seras plus un poids qu'autre chose.
-Je connais un passage pour entrer discrètement, et ils ont encore mon sabre.
-On ne peut pas attendre qu'il y soit de nouveaux enlèvements. Nous coupait Mitomi.
-Ils ne reviendront pas avant un moment, ils ont tout ce qu'il leur faut sur place croyez-moi...


Mitomi et Sogo organisèrent tout de même un tour de garde dans le camp, il était convenu d'attendre quatre jours, que je puisse me déplacer et les accompagner. Heureusement, je n'avais aucune séquelle irréversible, aucune qui soit physique en tout cas... C'était Luka et Mitomi qui se relayait pour vérifier mon état, c'était assez agréable d'être au centre de tant d'attention, je ne pouvais pas le cacher, quoi que ma dignité en prenant encore un coup. Pour ce qu'il en restait. Le troisième jour, je tentais d'engager une conversation avec Luka, j'avais besoin de parler d'autre chose que de plan ou de lépreux. Elle était toujours si aimable, essayant d'aider tout ceux qui la suivaient comme le pouvait, en acceptant les difficultés de la vie comme une fatalité. J'étais un brin admiratif de cela. Mais je n'oubliais pas sa condition, et je m'en trouvais tout aussi désolé pour elle.
-Qu'est ce qui conduit une belle femme à devenir une catin ? Tu ne peux pas faire autre chose ?
-Mon mari, m'avait mise sur le trottoir, ça rapportait, alors j'ai continué. De toute façon, je ne sais rien faire d'autre. Dès que je l'ai quitté, j'ai continué à mon compte, sauf qu'avec les récents événements les Shinobis sont tous en mission ou sur un front alors je n'ai pas tellement en eut le choix. Et toutes les filles qui sont avec moi en plus seraient abandonnées à elles-mêmes si je n'étais pas là.
-Tu pourrais venir avec nous, vous pourriez toutes venir avec nous, quand cette histoire sera terminée.
-Il ne faut pas faire de fausses promesses ce n'est pas gentil.
-Je suis très sérieux... Nous avons échoué, tu sais, même si nous mettons fin à cette secte et ces enlèvements. Nous n'aurons en réalité sauvé personne. À moins que vous nous suiviez.
-Mitomi ne serait sans doute pas d'accord, elle est ton supérieur de ce que j'ai compris.
-On ne peut pas interdire à qui que ce soit de suivre ses pas.


Oui, marcher derrière nous, quand bien même elle ne serait pas d'accord, ce serait impossible de l'interdire, quand quelqu'un marche et veut quelque chose, la seul moyen de l'en empêcher est la mort... Luka était une putain, mais une putain noble, qui portait la misère du monde en soignant le cœur des hommes seuls et les pulsions des pervers qui iraient violer s'ils ne pouvaient payer. Elle était silencieuse quelques instants, je voyais qu'elle cherchait un nouveau sujet pour passer à autre chose, et il était choisi pour elle.
-Tu as vraiment un visage étonnant tu sais.
-Je sais... Mais ce n'est qu'un visage. Je ne suis pas différent de quiconque pourtant.
-Et tu connais quiconque ?
-Celle-là, on me l'avait jamais sorti.
-Pourquoi tu tiens à aller là-bas demain ?
-Pour guérir quelque chose à l'intérieur de moi. Qu'on m'a fait là-bas.
-Qu'est-ce que c'est ?
-Rien dont je ne veux parler.


Elle ne s'en offusquait pas. Elle faisait partie de ces gens qui comprenaient que tout n'était pas bon à dire sur le moment, que chacun avait le droit à préserver une part de lui-même de toute chose. Nous étions tous humains, nous étions dans le besoin parfois, de ne pas nous étaler dans notre misère. Au lendemain, nous partions pour le temple Lépreux. J'étais presque guéri, encore mal, mais capable de marcher, et même de me battre si j'avais eut une arme. Mitomi n'avait absolument pas refusé que nous emportions Luka et ses filles avec nous, elle pensait comme moi à ce sujet, ce que j'avais devancé. Elle m'avait cependant interdit d'emprunter le passage secret que je lui avais indiquer. C'était seule avec Sogo qu'elle s'y engouffrait, moi, je devais rester assez loin de là avec les filles en attendant qu'ils reviennent et c'était... Long... Près de quatre-heures à poiroter, sans contact, sans savoir ce qu'il pouvait bien se passer là-dedans. Les filles chantaient, jouaient, mais Luka était comme moi, anxieuse à l'idée que quelque chose, là-bas, ne se passe pas comme prévu. Encore ce sentiment, d'impuissance qui me prenait au cœur et pourtant, je n'avais pas les mains attachées cette fois...
Quand Mitomi et Sogo revinrent, nous en étions tous soulagés, ils m'apprenaient qu'ils avaient tués tous les partisans hormis quelques-uns et enfermés les malades dans la cage où ils enfermaient eux-mêmes les femmes, mais surtout, Mitomi avait quelque chose en main de précieux. Mon sabre, "ne le perd pas cette fois" me dit-elle en me le jetant. Je hochais la tête une fois en guise de remerciement, accompagné d'un léger sourire. Mais ce que j'appréciais le plus, c'était la délicatesse qu'ils avaient eue et dont ils me firent preuve quand ils parlaient.
-On s'est dit que tu voudrais y aller avec nous, pour décider de ce qu'on allait en faire.

Je ne répondis pas et partais droit devant, en laissant sur l'instant tout le monde derrière. Sogo et Mitomi me suivaient alors sans se poser de question et probablement en se demandant ce qui pouvait bien me rendre si pressé de retourner là-bas. Et bien déjà, je voulais voir si Tsukualia était encore en vie, ainsi que l'homme qui m'avait aidé à m'enfuir. À l'intérieur, c'était un carnage, immonde, Sogo et Mitomi ne s'étaient pas ménagés me suis-je dit en enjambant certains cadavres dans les différents couloirs. Quand j'atteignais enfin l'endroit où avaient lieu les orgies et où ils avaient enfermé ce qui était survivant, je m'approchais avec hâte de la cage. Une très grande cage, il y avait le lépreux prénommé Berg dans celle-ci, mais pas Tsukualia. Je voyais ces gens nus, défigurés, difformes, entassés dans cette cage, qui criaient et suppliaient en brandissant hors des barreaux leurs bras, où ce qu'il en restait. Les partisans enfermés à l'intérieur, se reconnaissaient tout de suite, ils étaient tétanisés, certains pleuraient comme des petites filles, mais Berg lui restait calme, dans son coin, comme s'il attendait sa sentence, comme s'il y était préparé depuis très longtemps. Je ne pouvais pas l'approcher pour lui parler, les autres m'auraient directement happé. Sogo s'approchait alors de moi, tandis que les regardait tous et il me le demandait.
-Tu penses qu'on doit en faire quoi ? Capitaine ?

Je retournais mon visage vers Mitomi, où je découvrais une seule réponse, "fait comme tu le sens". Calmement, je m'emparais d'une torche enflammée, Sogo me fit de grands yeux, mais Mitomi baissait les siens, je jetais la torche sur le toit de la cage et cela commençait. Sogo et Mitomi ont alors décidé de suivre, et de jeter chacun la sienne. Ils sortirent, du moins ils partaient pour, mais je ne les suivais pas. Je voulais regarder ce que j'avais fait là. Je n'y trouvais aucun plaisir, c'était une façon pour moi de faire face même si cela me dégoûtait. Ces cris... Cette odeur. Ils avaient le cœur et le corps d'un monstre pour la plupart, mais nous qui nous pensions plus saint, lorsque je vis cet acte, pour lequel je ne serais jamais puni, je me suis dit "Nous sommes tous des monstres, mais certains monstres sont plus beaux que d'autre...


Générique : Une des musiques ayant servi à l’inspiration


Je regardais son souffle [Solo] 724750Chapter139
Dessin de Kentaro Miura
"En bas dans la salle, il y avait une orgie de lépreux et de syphilitiques, avec une cage plus loin où était entassées des femmes qui attendaient, je ne sais pas ce qu'elles attendaient en fait.. Je sais seulement que je n'éprouvais pas le moindre plaisir à ce que je voyais."


Dernière édition par Snow le Mer 12 Oct 2016 - 1:51, édité 4 fois
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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptyVen 9 Sep 2016 - 22:13

Chapitre - La bataille des trois, le côté de pile de la gloire - Partie 1



"Il y a trois temps :
le présent du passé,
le présent du présent
et le présent du futur."
Saint Augustin

"Ce sont leurs ennemis, et non leurs amis qui ont appris aux cités à batir de hautes murailles."
Aristophane


SNH. Shinobi no Hattan

Chant Samidare

Il souffle, il souffle.
Le Conflit est parti.
Il marche sur l'emblème.
Le Conflit s'est enfui.
Tous les hommes ont senti, l'étreinte endormie.

Il pleure, il crie.
Le Conflit est fini.
Même le sang, il nourrit,
lorsqu'il se sacrifie.
Tous les hommes l'ont encore dit, il sera banni.

Suis-le, écris-le.
Le Conflit nous l'interdit.
Sa patrie, ses martyrs,
il crut voir faillir.
La vraie liberté des hommes, prend vie.

Il souffle, il souffle,
Le Conflit est parti.
Il marche sur l'emblème,
Le Conflit s'est enfui.
Tous les hommes ont senti, le corps de sa folie.

Il peine, il peine.
Le pauvre petit Conflit.
Il craint, il plaint.
Tous les hommes ont décidé, d'être de magie.
Viens me donner son fruit, que nous y croquions tous le cœur, et son prix.
Il a cru nous avoir vaincus, il a ri.
Notre âme, c'est ce qui le remplit.

Il souffle, il souffle.
Le Conflit est parti.
Il marche sur l'emblème.
Le Conflit s'est enfui.
Tous les hommes le savent, ils rient aussi, ils savent tous, ils savent tous, oui aussi,
qui leur a menti.

Il souffle, il souffle.
Le Conflit est parti.
Il marche sur l'emblème,
Le Conflit s'est enfui.
Rien ne passera devant l'élan la colère.
Rien ne suivra derrière sa guerre.

Il saigne, il meurt.
Le Conflit est trahi,
il fuit mon emblème.
Le Conflit s'est enfin enfui.


SNH. Shinobi no Hattan


Année 3 - Hiver - Premier temps du règne des Ombres

Snow



Lorsque nous rentrions avec toutes ses dames au campement, ce fut un nouvel attroupement qui nous accueillait. Nous avions tardé et surement que la cohorte attendait notre retour avec impatience. Les jeunes filles, qui n'étaient désormais plus condamnées à faire le tapin, furent toutes très surprise par l'aspect du campement et le nombre de Shinobi présents, autant que je le fus moi-même, si bien que je les comprisse aisément. La mission était accomplie, mais je ne me sentais pas responsable de cette réussite. Mitomi nous laissait Sogo et moi, partant avec Luka pour la présenter et faire un rapport de la situation et de la mission à Teichirô. La première chose que je fis moi, c'est de retourner au baraquement pour prendre le lit et "respirer un peu".
J'appris plus tard de Mitomi que Teichirô les avait assignées au tâches ménagères en échange du gîte, de la protection et du couvert, mais ici, aucune d'elle n'avait à vendre son corps. Imoshi fut mis au courant de ce qu'il m'était arrivé, et je ne tardais pas à découvrir que tout le monde en fut mis au courant. Heureusement, ils ne connaissaient pas les détails, détails que je comptais bien garder pour moi, mais cela imposait paradoxalement le respect parmi mes hommes, plus qu'avant encore. Comme si d'avoir subi la torture et d'en être revenu était une gloire chez les Shinobis. Encore une fois, ce fut un honneur dont je me serais bien passé. Nous approchions maintenant de l'hiver, les entraînements se succédaient et je commençais à comprendre les stratégies Shinobis. Mes moments de détentes n'étaient pas si rares, je commençais en fait à me sentir bien, parmi eux, avec Luka, Mitomi, Sogo et Imoshi pour principaux compagnons. Ô ce n'était pas que le reste de la cohorte me repoussait, mais, à chacun ses préférences comme il est dit. Un soir, nous étions en train de jouer aux cartes dans le baraquement, les femmes qui n'étaient pas Shinobis y traînaient souvent malgré les interdictions, mais disons qu'elles avaient une dérogation. J'avais aux jeux une chance insolente, c'était presque surnaturel, car je récoltais les mises à presque chaque coup, il m'arrivait même de faire des tapis sans même regarder mes cartes, et je gagnais quand même. Imoshi était celui qui en était le plus mécontent, Sogo, Mitomi et Luka ne faisaient qu'en rire eux, ce soir-là, après l'une de nos partie, je sortais pour me rendre seul au terrain d'entrainement, une habitude que j'avais prise pour me maintenir et m'améliorer à la fois. J'agitais mon sabre contre le vent et cette fois-ci, mes quatre amis étaient venu voir discrètement ce que je faisais. Pour cette fois, je m’entraînais à la tranche et exécutais un redoutable coup sur un tronc de l'épaisseur d'un corps que je tranchais net. Cela n'a pas l'air comme ça, pour un homme normal, cet acte simple relevait déjà de l'exploit. C'est alors que j'entendis quelques applaudissements, ils se découvraient du même temps et j'en souriais quelque peu gêné, Sogo, ne put malgré tout s'empêcher une remarque à laquelle je répondis sans même y réfléchir.
-Le bois ne rend pas les coups.
-Le vent non plus, c'est pour que contre lui, on ne gagne jamais.


Il en était coupé et les trois autres en riaient de bon cœur. Oui, c'était ce que j'avais remarqué, fendre l'air, c'était très difficile. Il en fut vexé, Sogo était un homme tellement fière, vexé au point qu'il fit demi-tour sous les rires des trois autres. Je me sentais à la fois désolé et dépité de cette réaction, mais Imoshi m'en gardait.
-T'en fait pas, demain il aura déjà oublié. C'est vraiment bon ce que tu as fait.
-Ton armure est prête ?
Intervenait Luka.
-Sûrement, je ne suis pas allé voir, Teichirô m'a dit d'attendre jusqu'à demain pour aller parler au forgeron. Je l'ai même jamais rencontré ce mec.
-Tu dois avoir hâte.
Reprenait Mitomi.
-Je me suis pas vraiment poser la question. Je sais que si je dois combattre les Shinobis il vaut mieux que j'en trouve une...
-Ça va être sacrément lourd à porter non ?
Demandait Imoshi.
-Je serais jamais assez rapide pour esquiver de toute façon. Alors mieux être capable d'encaisser les coups non ? Lui répondais-je.
-Tu sais, on a parlé avec Luka et Mitomi, tu es plutôt doué pour sentir non ? Pourquoi tu ne te sers pas de ça ?
-Je le fais déjà...
-Et pourquoi tu ne te sers pas de l'illusion ?
Demandait Mitomi, ce qui m'étonnait d'ailleurs.
-Je suis pas Shinobi hein...
-Non mais je te dis pas de manier le chakra, mais d'inspirer ce que tu veux à ton adversaire.
-Inspirer ?
-Inspiré la peur, le respect, ou ce genre de chose. C'est comme du genjutsu dans un sens, tu sais.
-Et comment je fais ça ?
-Là par contre je ne sais pas.
Me répondait-elle.
-Je pense que tu dois avoir envie de... Non, tu dois être convaincu. Reprenait Luka.
-Convaincu ?
-Oui, comme ceux qui ont déjà un charisme, une aura. Ça ne s'explique pas, mais ils sont "convaincu". Tu vois ?


Je comprenais, mais sans vraiment comprendre. Dégager si fortement quelque chose que l'adversaire en serait aussi convaincu que soi. C'est ce qu'elle me disait. Elle en avait de bonne tiens.. La force de croire ? Mais croire en quoi... Je ne comprenais pas, vraiment pas. Le lendemain, je me rendais à la forge, où m'avait-on dit une armure m'attendait. Teichirô avait lui-même payé et donné mes mesures pour que l'on m'en confectionne une. Lorsque j'arrivais, c'était une surprise, Gondo était là, devant moi, occupé à marteler, je ne sais quel objet de métal. J'étais aussi surpris qu'heureux de le retrouver après tout ce temps.
-Mais c'est toi ! Mais qu'est-ce que tu fais là ?
-Il n'y avait plus rien à Gresgo pour moi, quand Teichirô m'a proposé un travail à plein temps, j'ai accepté. On a vu ensemble pour ton armure, il voulait te faire aussi la surprise de ma présence, c'est pour ça qu'on a attendu le dernier moment.
-Je suis vraiment heureux de voir un visage famillier tu sais. Tu te plais ici ?
-Ho, tu sais, je me plais partout moi hein. Mais attends de voir ce que je t'ai préparé, tu ne vas pas être déçu.


Il parait quelques instants vers l'arrière de sa forge et revint avec une splendide armure blanche, magnifiquement travaillée, très épaisse et parfaitement adaptée à ma taille et ma corpulence. J'en avais les yeux qui brillaient sur le coup tellement je l'appréciais.
-Dépêche-toi de l'essayer. Que je vois s'il y a des retouches à faire.
-Je ne sais vraiment pas quoi dire.
-Dis rien, met la c'est tout.
-C'est moi où elle représente...
-Un phœnix ? Un faucon ?
-Oui...
-C'est Teichirô qui me l'a demandé, c'était une bonne idée. Tiens regarde le casque.


Face au miroir, j'avais l'impression d'être un autre homme, je sentais son poids, mais je me sentais aussi en sécurité là-dedans, j'avais l'impression que rien ne pouvait m'atteindre. Cette fois, les Shinobis pouvaient bien me cracher du feu dessus ou donner des coups de gourdin, rien ne m'atteindrait, c'est ce que je pensais sur l'instinct. Et puis... Quel charisme ! Je me sentais tout à fait à l'aise, j'avais l'impression d'être plus moi, que moi, dan cet objet.
-Tu es vraiment un forgeron exceptionnel tu sais Gondo.
-C'est surtout parce qu'elle était pour toi que j'y ai mis tant de cœur.
-Ça me va bien, tu crois ?
-Évidemment... Tu es un guerrier maintenant, tu sais.


Un guerrier... Parce que je maniais les armes ? De cela, je n'étais pas certain, j'avais encore, un, je ne sais quoi de mort en moi, même si je me sentais chaque jour revivre un peu. Je redécouvrais une nouvelle mesure de moi-même, et cela me plaisait, mais je sentais aussi que j'étais encore loin de la fin de mon chemin.
Ce n'était pourtant pas le plus important aujourd'hui, car j'entendis le cor sonner à travers tout le camp, si puissant qu'il était, il ne présageait rien de bon... Gondo me regardait, il me posait la question de ce qu'il se passait ainsi, mais je n'avais pas la moindre répondre à lui fournir. Je me dirigeais vers la sortie, et là, je trouvais Mitomi qui courrait pour me retrouver. Elle était essoufflée et paniqué comme je ne l'avais jamais vu. Je l’accueillais aussi bêtement que Gondo sur le coup.
-Mais il se passe quoi là ?
-On se met en marche, les fléaux déplacent le An'teï on fonce vers le sud.
-Tu es sérieuse ? Là maintenant ?
-Ne discute pas les ordres. Prépare-toi, c'est tout !
-Bien bien...



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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptySam 10 Sep 2016 - 10:48

Chapitre - La bataille des trois, le côté de pile de la gloire - Partie 2


Une armée en déplacement, c'est toujours impressionnant. J'étais avec Teichirô sur le dos d'un énorme scorpion, et nous avancions au milieu d'une gigantesque caravane, faites de guerriers, de shinobis, déserteurs et errants, et portés par deux espèces d'animaux. Nous avions les loups de Teichirô, et les scorpions de Sendaï. Nous avancions tous lentement, mais nous avancions tous au même rythme. Les créatures qui nous accompagnaient étaient de toutes tailles, de l'insecte à monstre trop haut pour qu'on en voit la tête. Et le génie militaire de Teichirô s'en ressentait. Protégé par les scorpions enterrés le long de nos lignes avec les loups en patrouilles constantes pour l'éclairage de l'armée. Il ne perdait jamais sa confiance, de même que son air taciturne. Près d'un an avait passé. Teichirô m' a entrainé à l'art de manier l'épée avec Vitovi par une de ces méthodes. Il nous prend dans l'une de ses illusions où une journée équivaut à une seconde, il dit ne pas arriver à mieux que cela actuellement. Cela nous aura pourtant fortement aidés, en une année, j'ai l'entraînement de 15 ans au côté de la plus surprenante des guerrières que je connais, Jisetsu Vitovi. C'est elle qui, d'ailleurs, menait l'avant-garde de l'armée du An'teï. J'ai donc surtout passé cette année à m'initier aux arts de la guerre et particulièrement au monde dit "Shinobis", même si je n'ai pas perdu mon habitude de les appeler simplement "guerrier".
Avec les fléaux pour professeurs, j'avais de quoi évoluer. Je recevais au bout de 6 mois le titre de capitaine de troupe. On m'avait fourni 20 hommes au sein d'une cohorte, tous shinobis déserteurs, tous avaient une expérience du combat alors que moi, je n'en avais aucune.

-Quand tu regardes le vide comme ça, fixement, dans ses yeux où on ne trouve pas de pupille, tu me fais peur.
-Lorsque je suis née, j'ignorai qui fut ma mère ni mon père. C'est un Samouraï du pays du fer qui m'a élevé. Tu as 17 ans. C'est un bon âge pour commencer le jeu de la guerre. J'en avais 6 pour ma part. Ça fait beaucoup de souvenirs à laisser au temps.


Je tenais fermement le manche de mon épée posé contre mon épaule. Je ne voyais pas bien quoi répondre, d'autant que je n'en étais pas vraiment désolé. Mais je ne crois pas que c'était ce qu'il attendait, que j'en sois désolé.

-C'est beaucoup, de survivre autant de fois à la mort.
-Je ne crois pas que cela soit beaucoup. Que l'on soit ici sur le dos d'un scorpion ou sur le champ de bataille, le risque est le même. On jette les dès et on voit ce qu'il se passe à chaque instant. Oui... Chaque instant diffère du suivant, chaque instant mérite son propre jugement.
-Pourquoi déserter ? Pourquoi donner un autre ennemi ?
-Nous ne servons qu'à prendre les coups à la place des autres. C'est notre métier. Nous sommes, comme tu le dis, des guerriers. Un ennemi commun pour les villages les détourne de leur propre querelle.


Nous entrions dans un village non loin des côtes du pays du feu. Ici, l'air était un bon vivre, il y régnait la paix et la tranquillité. Personne ne fut étonné de nous voir passer. Ce qui me surprit en retour.
-Pourquoi font-ils comme s'ils ne nous voyaient pas.
-Ici, c'est la guerre qui régit la vie. Les villages guerriers sont payés pour régler les problèmes. Les gens sont habitués à voir passer des troupes. La grande guerre n'est finie que depuis peu de temps après tout.
-C'était ton pays.
-Le pays de l'eau était mon pays. Ici, je n'ai fait que rêver un bref moment.


Vitovi surgit à côté de nous, surement s'était-elle téléportée. Elle interpellait Teichirô d'assez haute voix, ce qui le fit regarder au sol.
-C'est confirmé, Kumo et Kiri vont s'affronter sur la plage.
-L'eau veut noyer les nuages. Où est Haru ?
-Il veut rester à Konoha pour l'examen.


Le regard de Teichirô s'assombrit gravement à cela. Il prit comme à son habitude le temps de réfléchir quelques instants, puis se leva subitement.

-Nous allons les arrêter. Fait prévenir Raiken, qu'il prépare une zone franche pour notre arrivée, je ne veux pas voir les provisions emportées par l'un ou l'autre des villages. Et que Gabushi commence un repérage de la zone d'opérations.
-Entendu.


Vitovi disparus aussi rapidement qu'elle nous vint. Je compris que cette fois, j'allais voir la guerre, la vraie. La manœuvre de Teichirô me parut folle, s'interposer entre deux armées. Mais allez savoir, tout le monde ici le suivait aveuglément, comme s'il le pensait capable d'absolument tout ce qu'il disait.

-Tu vas vraiment nous faire affronter deux armées ? Il te manque un des quatre Fléaux.
-Si j'attends, leurs éclaireurs nous trouveront et je n'aurai plus l'effet de surprise. Je dois leur bondir dessus sans crier gare, comme un faucon sur sa proie. Tu as peur ?
-Oui.
-C'est que tu es courageux. Si tu n'avais pas peur, ce serait de l'inconscience. Ce sera aussi l'occasion d'utiliser enfin cette épée.
-Je te remercie encore pour ce cadeau.
-Grace à Gondo j'ai pu avoir la véritable traduction de mes sabres. Je lui ai demandé de t'en adapter un en y gravant l'une des phrases des miens. Si j'avais su la traduction plus tôt...
-"La mort est le prix de la vie". Ça sonne bien sur une épée.
-Oui, ça sonne bien. Nous arriverons dans 8 heures. Tu peux dormir un peu. Moi, je dois me rendre à l'avant-garde.
-Attend, avant de partir, il y a écrit quoi sur la tienne ?
-Que la vie est le prix de la mort...

Allez savoir pourquoi, je compris la première citation, mais pas la deuxième.

J'étais particulièrement pressé d'arriver. Pas pour aller au combat, mais pour voir la réunion de commandement qui aurait lieu entre Teichirô, Gabushi, Sendaï et Raiken. Moi, je n'étais qu'un capitaine de troupe, je pouvais voir, mais pas parler. Le campement avait été choisis en pleine forêt, Teichirô les privilégiait toujours pour ses postes avancés. Il organisa un magasin de ravitaillement, en effet les hommes étaient payés et dépensaient leur argent dans le magasin du campement, fournit par des marchands du Nord avec qui le An'teï avait des accords. Enfin, il chargea ses loups, notamment la meute de Narukami, un loup immense, de veiller aux patrouilles tandis que les scorpions de Sendaï faisaient la ronde avec plusieurs sentinelles tout autour du camp.
Une grande table avait été installer avec suffisamment de bougie et de torche pour éclairer l'ensemble. En plein air, s'il ne neigeait pas, il faisait assez froid et humide pour que nous en soyons indisposés. Nous les capitaines et les plus hauts officiers, nous écoutions dialoguer les fléaux sur les suites de l'opération. Teichirô était assis sur une grosse chaise en bois avec Gabushi à côté de lui qui ne lâchait pas sa gourde et Raiken debout sur les cartes.

-Pourquoi refuser d'attaquer tout de suite ? Tu disais toi même qu'il ne fallait pas perdre de temps du moment que nous avons l'effet de surprise !

Raiken s'emportait, il était impulsif... C'est sur lui et ses informations que reposait le plus gros de l'opération, ses contacts à Kumo lui confirmèrent la venue de Kadoria Urio en personne sur le front. Nous avions le nombre d'effectif, et même les plans de marche de l'armée de l'Ombre de la foudre. Gabushi avait eut plus de peine, nous n'avions pas les effectifs Kirijins, mais nous savions que Kitaze Shinichi menait lui aussi directement les opérations. Teichirô lui répondit posément.

-Sans compter Kiri, nous nous battons déjà à un contre trois. Kiri n'aura pas beaucoup de troupes à disposer pour une opération amphibie, mais elle a l'habitude de mener ce genre d'assaut. Urio est beaucoup de choses, mais pas un idiot, Raiken est certain qu'il va laisser les Kirijin débarquer sur les côtes de Konoha pour les affronter plus loin dans les terres. Je préfère attendre qu'ils se soient déjà rentrés dedans et profiter de leur affaiblissement pour qu'ils préfèrent rentrer chez eux.
-Et s'ils refusent ?
-Les dés seront jetés, nous verrons bien.
-Comment tu comptes t'y prendre.


Teichirô se leva pour se pencher sur la carte et tandis qu'il parlait, il faisait des mouvements avec ses mains et ses doigts pour illustrer ce qu'il voyait venir. Tout le monde en était étonné, car il ne voyait pas les deux dimensions, il ne voyait rien sur cette carte. Il l'avait simplement retenu par cœur et se faisait à lui-même un genjutsu pour pouvoir la voir.

-Les troupes Kirijins arriveront vraisemblablement sur cette plage, et tout le long jusqu'à la frontière avec Yu no Kuni. C'est à Heion que nous serons. Kumo viendra par la route de Ryouken pour tenter de les repousser au mieux et de les contenir au pire. Une fois qu'ils seront assez affaiblis, nous sortirons de Heion pour frapper au point de jonction de leur rencontre. Gabushi et Raiken auront pour ordre de retrouver les seconds de nos heureux Kage, et de les obliger à partir, moi j'irai à la rencontre de Urio et Shinichi.
-Affronter deux Kages ensemble, c'est du suicide.
-Ils ne seront pas ensemble, ils seront ennemis. J'ai confiance en toi Gabushi. Et en toi Raiken, ça fonctionnera.
-Que doivent faire les hommes ?
-Les capitaines de cohorte se déploieront sur toute la ligne de Heion, dissimulé dans la forêt, nous ne tomberons qu'avec plus de surprises sur eux.
-Il nous faut un hôpital de campagne derrière nos lignes.
-Pourquoi ne pas envoyer les médecins directement sur le front ?
-Gabushi a raison. Ce sera déjà le chaos, inutile d'en rajouter d'avantage.
-Haru et ses troupes nous manquent singulièrement, sans Naoko pour organiser les soins, cet hôpital sera plus un abattoir qu'autre chose. Naoki sera dépassée.
-Quand nous étions enfants, nous n'avions pas d’hôpital.


Je quittais l'assemblée, les ordres étaient déjà donné et Teichirô ne tarderait pas à faire circuler parmi ses capitaines son ordre de mission. Je préférai le devancer en me rendant directement vers la tente de mon groupe. J'y entrais et y trouvais mes gars en train de jouer aux cartes, de lire, d'écrire à je ne savais qui. Quand mon commis, Imoshi, que j'avais désigné comme tel, vit mon visage, il interpellait immédiatement les autres, il avait déjà compris.

-C'est demain le grand jour. Je vais recevoir les ordres de positionnement d'ici une heure ou deux. Je passerai dès que je l'aurai dans les mains.

Je me retournais pour aller me promener dans le camp, mais je fus suivi par mon autre commis, Boris. Je ne refusais pas sa proposition de m'accompagner pour marcher, je pense que le besoin de parler se faisait plus sentir avant la bataille, qu'en savais-je.

-Je peux vous poser une question ?
-J'ai 17 ans et tu en as 32, je ne crois pas que tu sois obligé de me vouvoyer en privé.
-Pourquoi tu as été nommé capitaine ?
-Vous doutez de moi dans le groupe hein. Hormis Sogo et Imoshi. Je suis parvenu à toucher Vitovi, ça été ma récompense.
-Tu n'es pas Shinobi, tu es sans pouvoir, c'est pour ça que les autres doutent un peu, il ne faut pas leur en vouloir.
-J'ai une épée dans la main et je suis tenace, c'est ça mon pouvoir. Je suis malin aussi.
-Tu sais qui nous affrontons demain ?
-J'ai eu de bons professeurs.
-Urio et Shinichi, ce sont des monstres, même pour ceux qui sont comme nous.
-Mais nous, nous avons trois monstres.
-Les Kirijins ont la tradition sanglante. Ils sont trois fois moins nombreux que les autres pays et pourtant, ils leur tiennent tête depuis la grande guerre.
-C'est faux.
-Hein ?
-Le pays de l'eau a été le théâtre des plus violents affrontements de la grande guerre, c'est vrai, mais c'était interne au pays.
-Comment tu sais ça toi ?
-J'ai eu de bons professeurs.
-Il paraît que Sendaï n'était pas au conseil.
-Il ne l'était pas, mais pas la moindre idée de pourquoi, les Fléaux sont loin de tout nous dire.


Un homme tomba du ciel droit comme piquet devant moi. La manie des guerriers d'apparaître de nul part, c'était une chose que je détestais, mais je devais faire avec. Il me tendit un papier, sans doute les ordres de mission et à peine que je le pris, il disparut.

-Cela nous dit ?
-Nous serons postés à la lisière nord de Heion, au point de jonction estimé de Kiri et de Kumo.
-C'est la première ligne.
-Je sais. Les Kage et les hauts dignitaires ne se battent pas parmi les troupes régulières ne t'inquiète pas. Leurs combats feraient trop de dommage collatéral. Alors tu n'as pas à t'inquiéter.
-C'est mon cinquième combat, et pourtant, j'ai les testicules qui claquent. Comment tu fais toi ?


Un silence, je regardais l'herbe, pourquoi l'herbe ? Je n'en savais rien, un scarabée s'y faufilait. Par ce temps, cela me paraissait étonnant. Rien à voir avec la question de mon commis certes. Mais peut-être qu'intérieurement, parler du comment je ne craignais point le combat à venir, ce n'était pas mon enchantement.

-Nous nous sommes préparés du mieux que nous pouvions. Nous jetons les dés, maintenant nous verrons. Aller va te coucher.
Et il alla se coucher comme je le lui avais demandé. Moi, j'étais resté à contempler la lune quelques minutes encore. La lune me plaisait plus que le soleil. Je l'estimais simplement plus douce.
Cette nuit-là, fut bonne. Cette nuit accompagnée de ce rêve éternel, pourtant, je la ressentis comme ma plus belle.
Au matin, le cor sonnait, mon groupe et moi, dans la brume, nous avancions à pas lent vers Heion. La formation était tenue en bon ordre, heureusement, j'avais avec moi des hommes d'expérience. À plusieurs kilomètres de là, nous entendions déjà les explosions. Nous marchions entre les arbres et nous sentions encore le sol vibrer sous les détonations.


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Message(#) Sujet: Re: Je regardais son souffle [Solo] Je regardais son souffle [Solo] EmptySam 10 Sep 2016 - 11:17

Chapitre - La bataille des trois, le côté de pile de la gloire - Partie 3


-C'est les côtes. Kumo n'a pas attendu qu'ils débarquent.
-Kumo n'affronterait jamais Kiri au bord d'une plage avec autant d'eau à proximité.
-C'est quoi alors capitaine ?
-Je ne sais pas.


Je comprenais soudain, du moins je soupçonnais que nous étions trahis. Comment et par qui je ne savais pas, mais nous étions trahis.

-Mais attends, si c'est un leurre !
-On continue vers le point d'ordre de positionnement.
-C'est la merde, ça pue moi, je vous le dis.


Dans le sud de la forêt, l'affrontement avait déjà commencé. Kiri et Kumo avaient optés pour un déploiement en profondeur. Des multitudes de petits groupes se déplaçaient et se rencontraient et se guidaient, en fonction des bruits des combats. Les trois armées se faisaient déjà face. Nous entendions de nouvelles détonations, au sud surtout, plus puissante et plus proche que les précédentes.

-Formation de défense ! Maintenant !
-Putain de bordel, j'arrive pas à me repérer !
-Moujin, si tu sens quoi que ce soit, tu l'annonces.
-Je suis déjà sur le coup.


Un cor se fit entendre, plus à l'est de notre position. Cela concordait avec les mouvements de troupes Kumojin et Kirijin, de plus il ne s'agissait pas de notre cor. Je voyais mes hommes en sueur sans avoir eu encore de combat à mener, sous tension, et j'ignorais en réalité comment préserver la cohésion de ce groupe. Je faisais simplement ce que je pouvais.

-Commis !
-Tout de suite !


Autour de nous, soit 20 hommes répartis en cercle se dressait un dôme d'invisibilité que mon commis avait la capacité de concevoir. Nous ne pouvions en sortir et il ne nous protégeait de rien si ce n'était du regard. Mais aucun de mes hommes n'avait la capacité d'élever une protection suffisante pour nous tous, nous étions faits pour l'assaut, pas la défense. Quant à Mina et Mitomi, elles étaient sans doute occupées ailleurs.

-Silence ! Dis-je en murmurant.

Nous nous tenions près, fermes sur nos appuis, tapis dans la fougère comme des bêtes, et retenions jusqu'à nos battements de cœur, du moins nous l'imaginions. Les cors tintèrent de nouveaux cette fois de devant et de derrière nous, la bonne nouvelle étant que l'un d'eux était l'un des nôtres. Les cris suivirent. Les cris de guerre, Sogo me souffla la direction des hommes. Nous étions chargés par l'avant et par l'arrière. Par nos troupes et des troupes ennemies.

-On va se faire piétiner comme des cons, faut enlever l'invisibilité.
-À quelle distance sont-ils Sogo ?
-Les nôtres à 40 mètres, nos ennemis à 20.
-Ok ! Commis, tu fais sauter l'invisibilité dès que l'ennemi entre dans nos lignes et la fête commence. Tenez-vous prêt, c'est l'heure d'être des hommes !


C'est l'ordre que je donnais tandis que je dégainais l'épée pour me préparer à les accueillir. Chacun de mes hommes sortit son arme, se prépara à façon, comme Sogo, qui gardait les mains jointes en se consentant. Nous étions tournés vers l'ennemi. À travers la brume du matin et les arbres, nous discernions une troupe de Kirijin, certains sautant d'arbres en arbres et d'autres courant entre eux. Derrière eux, les arbres dissimulaient quelque chose d'encore plus important, mais derrière nous aussi, je pouvais le sentir sur le sol. L'adversaire ne nous atteignit pas le premier. Les loups de Teichirô, qui nous avaient parfaitement vu, bondissaient au-dessus et parmi nous en exprimant la hargne dont ils savaient faire preuve. J'étais perdu. Autour de moi, la terre et l'herbe volaient. J'entendais le choc des armes, des coups, et même des corps. Je m'efforçais d'éviter les corps, je devais regarder devant, en haut, derrière, je devais regarder partout. Devant sauter d'un pas de côté pour éviter un arbre en flamme qui s'écroule. Frappant à l'occasion un ennemi en combat ou en déplacement, si nombreux sur un si petit terrain que savoir qui était son ami devenait difficile.

La mêlée des Kirijins était accompagnée des alligators de Sensoo Kiru, le second du Mizukage, sans les loups nous serions déchiquetés. Les bêtes étaient sans conteste les plus féroces et déterminés d'entre-nous, ceux qui tombaient sur l'une d'elle désespérait avant que le choc ne commence, du moins s'il y avait le temps de le voir venir... Je ne savais plus où étaient mes hommes dans ce chaos et je ne les cherchais plus. Tout le monde gueulait, donnait des ordres, appelait à l'aide ou agonisait. Jamais de ma vie, je n'aurais entendu autant de nuance de hurlement possible...

Soudain, je pris un jet de flamme qui me projeta contre un arbre, la cuirasse que je portais m'avait protégé, mais je sentais les vêtements bouillant sur ma peau et mon dos qui me faisait mal. Je tentais de me relever alors que mon adversaire me fonçait dessus en courant pour me percer avec une épée deux fois plus grande que lui, le regard animal et avide de mon sang. Je n'ai pas vraiment réfléchi, j'ai esquivé pour qu'il plante son arme dans l'arbre et j'en ai profité pour lui trancher la tête.

C'était comme ça durant une bonne heure pour nous tous. On se baladait dans le champ de bataille, en esquivant et trébuchant et frappant, au milieu des flammes, du vent, de l'eau et de la terre, au milieu de tout ce que les shinobis et leurs pouvoirs peuvent engendrer de laid et mortel. Avec leur pouvoir les shinobis avaient mille façon de tuer, on les voyait toutes sur un champ de bataille. Celui-ci crachait du feu, celui-là utilisait son sang, cet autre de la glace, cet autre ses propres os. Les corps s'accumulaient et nous sentions autour de nous que le combat se faisait moins intense. Un cor du An'teï sonna deux fois à l'arrière, c'était l'ordre d'un repli sur lui, tous nous nous y dirigions sans attendre. Les Kirijins ne nous auront pas poursuivis sur l'instant. Les loups restaient pour les contenir. Les cadavres, et particulièrement ceux des loups et des alligators rendaient le déplacement difficile et aller d'arbres en arbre faisait d'eux des cibles faciles. Je retrouvais seulement deux de mes hommes et hormis les survivants, un seul groupe de 20 qui n'avaient pas encore eu d'affrontement nous attendait. Celui-ci mené par un capitaine que je ne connaissais que de visage. Il nous trouva épuisés, maculé de sang, couvert d'entailles, de plaies, de brûlures et de bien d'autres blessures...

-Raiken a quitté le champs de bataille sud avant d'ordonner à ses troupes de charger Kiri. Kumo a immédiatement modifié sa tactique après ça et Kiri aussi. Toute la forêt et toute la plage sont dans le feu des combats.
-Où sont Teichirô et ses fléaux ?
-Apparemment, les Kages et leur Seconds vont au nord, vers le point de jonction. Gabushi y va aussi.


Senjon vint vers moi, il faisait partie initialement de mon groupe, il fit un pas insistant en me regardant avec persistance, sans qu'il le dise, j'aurai compris alors ce qu'il avait à dire.

-On fait quoi capitaine ?
-Les Kirijins se regroupent à la lisière de la forêt, les loups ont l'avantage ici, leur perte à été lourde. Qui mène la charge des loups sur cette zone ?
-C'est Narukami, il est encore sur le champ de bataille, il contient les éclaireurs Kirijin.
-Et pas de groupe de Kumo à l'horizon...
-Si, le champ de bataille sud-est tombé, nos hommes n'affrontent que des kumojins là-bas. Tous les autres sont contenus au nord par nos hommes et les Kirijins.
-S'ils étaient libérés des nôtres au sud, les kumojins, ils longeraient la plage jusqu'ici, c'est-à-dire vers le point ralliement Kirijin. Ils savent surement que l'affrontement sur la route de Ryoukou est le point centrale.
-Tu n'as pas le grade nécessaire pour donner un ordre de repris à tout le groupe d'un Fléaux Snow.
-J'aurai tout le temps d'être puni après la victoire. Qui peut se charger de cette tâche ?
-Moi, je suis Jisetsu. J'irai plus vite que n'importe qui ici.


Je regardais ce jeune homme de 13 ans. Il avait une entaille profonde au visage qui le défigurait et sa côte de maille avait fondu sur une partie de son buste. Quant à la saleté, que pouvais-je l'en blâmer, tous, nous ne ressemblions déjà plus à grand chose. Imoshi, que j'appréciais tant...

-Rend-moi un service en même temps.
-Lequel ?
-Reviens.
-Mec, je ne suis pas suicidaire. Je suis juste bon
.

Je souriais. Son air désinvolte y était aussi pour quelque chose, cependant, je ne répondis pas et le regardais disparaître, tant il partit à vive allure. Le second capitaine en profitait pour soulever un problème.

-Nombre d'entre vous devraient se rendre à l’hôpital de campagne. Avec la remonté de Kumo ici, nous pourrons tenir le choc sans moindre mal.
-Il n'y a pas d’hôpital.
-Comment tu peux le savoir !
-Où sont les sections médicales ?


Et nous regardions autour de nous, et parmi les blessées agonisant, pas une seule équipe de soin.

-Raiken devait l'organiser avec Naoki.

Je n'obtins en réponse que le silence, mais le silence fut, je crois aussi la meilleure réponse. Un des fléaux nous avait trahis. Nous ne pouvions plus penser à ça désormais, sauf au fait que nous étions isolés dans une forêt sans moyen de soin, ni de ravitaillement. Le silence fut coupé par des explosions sur nos têtes. Des projectiles tombaient sur les cimes des arbres qui déversaient leur bois sur nous. À terre ! À terre ! À terre ! Ne cesse de crier l'autre capitaine, chacun tentant de trouver un endroit à l'abri. Je marchais accroupi pour ma part, la tête toujours en train de veiller les hauteurs. Les flammes, mais aussi de la glace emportaient les arbres et mes camarades au gré du hasard. Je compris que nos ennemis tiraient depuis la plage pour espérer, nous faire, partir. Je cherchais dans le chaos et l'assourdissement le visage du capitaine, mais il avait sauté et il ne restait plus grand chose de lui, je cherchais le sonneur, que je trouvais contre un arbre de dos. En courant comme je pouvais sur le sol tremblant, je lui ordonnais dès que je lui tenais l'épaule de sonner la charge, et il le fit. Je hurlais en suivant, en courant sabre au vol de charger, puis quand j'eus l'attention de mes camarades.

-C'est charger ou sauter ! Je préfère charger !



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