Mmh si on omet la poussière constante et les déjections de souffre que crache sans interruption les volcans environnants, ce petit pays est sympa. Il fait beau, pas trop chaud tant qu’on reste à distance des coulées de lave, le climat océanique y étant pour beaucoup, et puis on est tranquille. Les caractéristiques des lieux sont assez inhospitalières pour limiter naturellement les allers et venues. Donc en soit c’était un excellent lieu pour installer une base, au moins le temps de se renforcer, de s’organiser et de préparer une action de plus grande envergure encore que celle avec laquelle on avait dit bonjour au Shukaï. L’empire n’avait pas tellement aimé d’ailleurs mais tant mieux, c’était le but recherché. Si on avait eu droit à des mercis, il aurait fallu se poser quelques questions.
Par cette journée ensoleillée malgré toujours les quelques nappes de fumées et de cendre s’élevant au ciel, je pris la décision d’aller visiter les recoins de l’île où je n’étais pas encore passée. Haï no Kuni recèle de grottes et des cavernes naturelles qui s’enfoncent dans les entrailles de la terre. Certainement dû aux activités volcaniques, ces gouffres difficilement repérables et étroites aux entrées, se révèlent être des véritables coffres de pierres précieuses. Et encore je n’en ai visitée qu’une ou deux jusqu’à maintenant mais c’est impressionnant. Oui je dis une ou deux parce qu’en fait je pense que la dernière observée se révélait être la même que la précédente mais avec une autre entrée à plusieurs centaines de mètres de là. C’est vous dire la taille des souterrains sous toute cette roche et ce qu’on pourrait en tirer si l’idée d’une équipe de minage s’installait dans le groupe.

Mais en fait non c’est pas exactement ça, je n’ai cette fois pas prit moi-même la décision de repartir en exploration. Red voulait qu’on aille vérifier certaines rumeurs disant que le sol et les souterrains de l’île regorgeaient de diverses pierres précieuses. Moi je savais que c’était vrai, j’en avais déjà fait la découverte en me baladant un peu n’importe où. Du coup normal que pour cette petite mission je me sois immédiatement portée volontaire. Une jeune fille m’accompagnait cette fois-ci par contre, du nom d’Azuko. C’est une nouvelle arrivante, une bleue comme on dit dans le métier. Ahah, c’est tellement dommage que les bizutages soient interdits ! Oh mais quand on sera seule, il n’y aura plus de témoin, mmh y a peut-être moyen de faire quelque chose. Rien de méchant bien sûr, ce n’est que pour se marrer un peu.
Les bras croisés, une corde d’escalade à la hanche et des gants dans la poche, j’attendis ma coéquipière à l’entrée de la tour principale, point de départ général de toute expédition quand les divers membres ne se sont pas déjà briffés avant.
Ah la voilà. Je lui fis un signe de la main et sitôt qu’elle fut à portée de voix :

« Bonjour, donc moi c’est Milly, enchantée. C’est ta première mission avec nous, si je ne me trompe pas, oui ? Du coup ça devrait aller, j’ai déjà commencé à explorer le terrain ici et là. Ce que je te propose, c’est qu’on aille voir une grotte sur le versant sud de l’île. J’ai repérer une entrée le long d’une falaise donc il va falloir faire un peu d’escalade. » Je lui montrai succinctement mon matos avant de reprendre. « Tu peux aller t’équiper, je t’attends ici et on y va ensemble. Dac ? »

Sortant un jus de fruit d’une autre poche et pinçant la paille dedans pour glisser l’autre partie entre mes lèvres, adossée au mur j’attendis donc autant sa réponse que le moment d’y aller.

hrp:

Vous savez ce qu’on dit à propos des premières impressions ? Qu’elles sont souvent mauvaises. Et bien pourtant, dans le cas de cette nouvelle venue, l’image qu’elle donnait d’elle pour un premier contact n’était pas très positive. De son nom, Azuko, et par son attitude plutôt je-m’en-foutiste, quelque chose me disait que cette mission risquait fort de devenir ennuyante, si ce n’est pas irritante. Enfin, au moins elle ne se montrait ni agressive ni irrespectueuse, c’est juste qu’elle s’en cogne. Bon, sitôt équipées nous partîmes en exploration à l’intérieur d’une entaille rocheuse qui faisait face à l’océan, à la surface d’une falaise.
Ne me demander pas pourquoi, le temps de boire mon jus de fruit, la marquette de ce dernier m’a littéralement explosé au visage, m’arrosant des dernières gouttes. Heureusement que je l’avais quasiment fini. En se fiant aux rires moqueurs, ce ne fut pas difficile de deviner que cette petite manipulation de papier de la bleue, qui au passage se défendait de ne pas en être une. Oh que tu en es une, sale morveuse, et une grosse en plus ! Tss, je ne vais quand même pas recommencer à jouer les nounous oh, ça suffit maintenant. Et puis zut, c’est une mission que je peux tout à faire réaliser seule, pas la peine de s’occuper d’elle.

Sur le chemin jusqu’à la crevasse, je gardai le silence et l’ignorai quand on commença à descendre le long de la paroi. Un simple pouce en l’air suffira. Aller, on se retrousse les manches, on se crée une petite protection osseuse sur les mains, et on s’étire. Très important les étirements, ce serait con d’avoir un claquage à deux cent mètres de haut. La chute pourrait être plutôt douloureuse en plus. Le vent se levait, ce qui risquait de compliquer la chose si je trainais trop. Raison de plus pour y aller.
Je m’accrochai aux premières prises et débutai le voyage, lentement mais surement jusqu’à la destination. À deux reprises la roche se brisa alors que j’y étais suspendue, mais heureusement rien de grave, juste une bonne frayeur. En plus, je ne voudrais pas faire ma rabat-joie mais qu’est-ce que ce n’est pas pratique d’avoir une forte poitrine pour faire de l’escalade ! Plus que le poids, c’est l’espace que ça prend qui gêne … Souvent on a besoin de bien tendre les bras pour attraper l’excroissance rocheuse suivante, et là ça coince parce qu’il y a un foutu coussin de chair et de graisse qui refuse de trop s’écraser. Tss, c’est bien la première fois que je me plains de mes seins, comme quoi il y a un début à tout. Bon continuons.

Quelques rafales agrémentées de gouttes d’eau venaient parfois s’étaler sur la surface de la falaise, humidifiant celle-ci et rendant plus glissante chaque emprise. En plus de provoquer par moment des courts déséquilibres, la fatigue commençait lentement à se sentir dans les muscles. Heureusement il ne restait plus beaucoup de chemin à parcourir.
Encore une prise. Woh punaise elle était traitre celle-là, bien glissante avec le rebord tranchant. La protection des os au niveau de mes doigts fut particulièrement utile.

« Tu feras gaffe à ce niveau. » Lançai-je à ma coéquipière du moment avant de m’engouffrer dans la brèche.

Bien me voilà l’intérieur, piouf avec le vent et l’humidité il fait commençait à faire froid. Au moins ici on sera à l’abri de ce genre de problème. Ça en créera d’autres bien entendu mais comme on dit, on n’a rien sans rien … allumons une torche et commençons notre recherche.
J’attendis tout de même d’être rejoints par Azuko, quitte à lui filer un petit coup de main si besoin, puis après un rapide coup d’œil pour vérifier si elle n’avait rien, je reportai mon attention sur ce qui nous attendait, levant la torche enflammée au-dessus de nos têtes.
L’obscurité des lieux fuyait face à la soudaine lumière chaude et chaleureuse des flammes, mais les formes de la roche en créaient d’autres, mouvantes celles-ci comme si elles dansaient avec le feu dans une valse céleste et immatérielle. Pour le moment, pas de trace de pierres précieuses, non uniquement de la mousse et des gravats. Quelques stalactites au-dessus de leurs homologues stalagmites. Des pans de granit tranchants comme des rasoirs, et je dis granit mais ça pourrait tout aussi bien être une autre roche, j’en sais rien j’y connais rien dans ce domaine.
Par moment le vent de la falaise s’engouffrait et donnait l’impression que la caverne hurlait. C’est un spectacle vraiment impressionnant, peu rassurant aussi avec les ombres dansantes mais impressionnants. Et magnifique, oui ça a quelque chose de magnifique.

« Bon bah quand faut y aller, faut y aller. »

Petit commentaire inutile, juste bon à donner l’impression de ne pas être totalement seules en ces lieux. On inspire profondément et c’est partit. Je m’enfonçai dans les entrailles de l’île, passant parfois par des chemins nécessitant d’y aller en rampant, et d’autres suffisamment large pour se tenir droite et lever les bras sans toucher le plafond. Bien sûr il fallait sans arrêt faire attention à la tête, c’est entre autre pour ça que je me suis fabriquée un petit casque en os, juste au-cas où.
Ah voilà les premières pierres précieuses, nées du passage de la lave et qui se sont cristallisées en refroidissant.

« Mince, j’ai rien pris pour en récupérer sans risquer de les abimer. Tu as quelque chose toi ? »

Azuko non plus, zut. Quelles têtes en l’air de partir en mission de minage sans rien prendre en rapport avec le job. Tss dit comme ça c’est encore plus stupide. Bon bah on aura plus qu’à faire avec les moyens du bord, au moins moi j’ai mes os. La miss proposait de creuser simplement le sol, du fait que l’activité sismiques des lieux rendait friables les roches. En soi l’idée n’est pas stupide mais je ne sais pas, ça ne me plaisait pas. Un égo mal placé peut-être, je ne sais pas, mais dans un premier temps je me contentai de la regarder gratter le plancher naturel et ça me faisait presque peine. On aurait dit une orpheline abandonnée qui cherchait désespérément quelque chose à se mettre sous la dent.
Non, restons concentrée, ce n’est pas le moment de se laisser emporter par un instinct maternel bidon. Je formai des griffes au bout de mes doigts et commençai à creuser d’une main la paroi tout autour des minuscules pierres brillantes. S’il y en a une ici, c’est bien qu’il doit y en avoir d’autres, et des plus grosses, dans les parages. De mon autre main je maintiens cependant la torche à une hauteur convenable, histoire de ne pas se perdre dans l’obscurité la plus totale.

Hélas au bout d’une demi-heure, tout ce que je pus dénicher n’était que de minuscules cristaux sans grande valeur. Enfin je ne les jetai pas pour autant, peut-être que tous ensemble ils valent une petite somme. Azuko par contre en avait trouvé une déjà plus imposante que les miennes, tss. Je ne perdrais pas à ce jeu-là jeune fille !

« Au fait, dis-moi, pourquoi as-tu rejoins le Kyomu ? » Demanda-t-elle peu après. « Qu’est ce qui te pousse à participer à ses actions ? Je veux dire on est un groupe hétérogène et j’ai l’impression que nous sommes tous mu par des objectif quand même assez différents, mais sous une même bannière.

- Hum, ça c’est une bonne question … » Fis-je simplement en extrayant une énième minuscule pierre précieuse et la glissant parmi ses semblables dans une poche à ma hanche. « En effet les Nukenins ne sont pas franchement un groupe très unis. Pour la plupart ce sont d’ailleurs des déserteurs, des solitaires alors forcément l’idée qu’ils se regroupent sous une même bannière doit te sembler assez étrange … Ah en voilà une autre, hop dans le sac. Hum personnellement je faisais déjà partit d’un groupe semblable avant. C’est sans doute pour ça que j’ai rejoint celui-ci … Est-ce que ça te dit quelque chose, le Shoraizen ? »

Je tournai un moment les yeux vers elle, faisant silence à l’instant précis où un grondement sourd retentit dans les galeries au point qu’on sente les vibrations sous nos pieds.

« Mouais … Enfin le Shoraizen c’était un peu comme le Kyomu maintenant, un regroupement de Nukenin venant de tous les horizons et suivant le même crédo. Et tout comme maintenant nous étions vus comme des terroristes par les villages … Quoi que certains aient de bonnes raisons de penser ça, mais ça c’est une autre histoire. Non pourquoi j’ai rejoint Red, c’est parce que j’ai vu en elle la possibilité de récupérer et libérer ma terre natale, de foutre dehors le Shukaï, loin de Mizu no Kuni. Oh encore une autre, et bé elles sont minuscules mais il y en a à foison ! Et toi, quelle a été ta raison de te joindre à nous ? Tu as quel âge d’ailleurs parce que tu me sembles bien … jeune … »

La fin de ma phrase était hachée et il y avait une bonne raison, une fissure venait d’apparaitre entre Azuko et moi. D’abord petite, un autre grondement comme celui qui venait de retentir s’éleva, et comme en réponse à l’énergie de la montagne, le sol se déroba sous nos pieds. J’eus tout juste le temps de m’agripper aux parois en y plantant deux os.

« Azuko ! Azuko ça va ? »

La torche étant tombée sous le coup de la surprise, nous étions à présent totalement dans le noir.

Heureusement, dans la panique elle avait réussi à se cramponner et à éviter les trop gros dégâts. Quelques égratignures seulement d’après sa voix provenant de plus bas. Tant mieux, ça m’aurait quand même fait chier que pour ma première mission au sein du Kyomu, ma coéquipière se retrouve ensevelie sous un volcan à la suite d’un éboulement. Ça aurait fait moche sur le CV. Je souris à sa remarque disant qu’elle en déclarera un accident de travail, si seulement ça marchait comme chez les civils, ahah.
Je décrochai un de mes os d’un côté pour venir le planter dans la roche à proximité de son congénère, il ne s’agirait pas de se fatiguer avant d’avoir trouvé une solution. Et la première avant toutes les autres, serait de faire revenir la lumière. C’est con, mon unique torche est tombée au fin fond de ce trou et vous le savez, je ne maitrise aucune affinité pouvant produire de la lumière. Alors voyons voir, réfléchissons. Pendant ce temps, Azuko précise qu’elle n’est pas du tout aussi jeune que je le pensais, mais qu’au contraire elle a trente-trois ans. Punaise ! Elle ne les fait vraiment pas ! J’aimerais bien paraitre si jeune quand j’aurais son âge … Par contre, ses derniers mots me parurent quelque peu lourd concernant le Shukai et sa comparaison avec Kiri. Un village belliqueux, tss. Y en a beaucoup qui disent aussi que les Kaguya sont un clan belliqueux, et pourtant on n’est pas si terrible que ça.

« La précédente Kiri était pleine de défaut, sans aucun doute, mais entre-temps le village a été rasé et ce que c’est devenu à présent n’a plus rien à voir avec l’ancienne version. Donc comparer une dictature à mon village natal, bof bof … »

Même si elle ne me voyait pas, je remuais ma main droite d’un côté et de l’autre comme si elle tanguait, illustrant le fait que sa remarque était assez mal venue. Puis je repris mes investigations. Le moyen le plus simple serait de remonter et de changer de grotte, ce n’est pas ce qui manque de toute façon sur cette île, et puis ça nous évitera de nous faire ensevelir pour de bon.
Alors que je partais pour reprendre de la hauteur et me diriger vers le tunnel par où on est arrivé, Azuko sortit une torche qu’elle avait gardée pour elle et illumina la caverne avec. Aussitôt des centaines et des centaines de petites étoiles tapissèrent les murs de roches. Ces mêmes éclats que tout à l’heure quand on creusait et qu’une des pierres précieuses apparaissaient. Zut, bon bah tant pis pour le changement de grotte.
Après une énième partie d’escalade je descendis rejoindre ma coéquipière et restai un moment bouchée devant le spectacle. En plus la lumière dansante de la flamme se reflétait différemment à chaque instant dans les roches, au point que ça me rappelle le ciel étoilé au cours d’une magnifique nuit sans nuage. La nukenin en attrape une dans le creux de sa main, et un sourire s’étire sur mes lèvres.

« Je crois qu'on est tombé sur le bon filon. » Commentai la trentenaire.

« Oh il semblerait en effet, héhé. Par contre grouillons-nous, je ne voudrais pas finir ma vie ici, sous des tonnes et des tonnes de roches volcaniques. »

Par un procédé de souplesse bien connu, nommé le grand écart, je pris appuis sur deux surfaces du trou, un os sortant de mes pieds pour s’ancrer dans les murs. Cela offrait une stabilité relative mais permettait surtout d’avoir les deux mains libres. Ainsi je récoltais sans attendre le plus possible de petites pierres précieuses scintillantes, quitte à gratter un petit peu, et hop, toutes avec leurs congénères dans mon sac. Il ne fallait pas ralentir, non seulement parce qu’on dirait que les plus grosses pierres sont plus profondément cachés dans le roc, mais aussi parce qu’une chaleur et une odeur se souffre s’élevait peu à peu en-dessous de nous. En somme chaque seconde passée plus longtemps ici nous rapprochaient de la grillade.

L’air commençait également à devenir étouffant, suffoquant. Ça me rappelait très désagréablement mon affrontement contre Satoshi et ce qui en avait découlé. Sa manipulation de la lave pour me bruler une bonne partie de mes voies respiratoires. Il m’a fallu près de trois semaines pour récupérer, en comptant les soins intensifs qui allaient avec et les médocs dégueulasses prescrits. Très sincèrement je préfèrerai éviter que ça recommence. Voyant Azuko se couvrir le nez et la bouche avec un tissu, je fis de même et accélérai ma séance de minage intensif.
On allait se faire un max de thune avec tout ça ! Mais encore fallait-il qu’on en amasse assez, ce que la grotte ne semblait pas vouloir. La chaleur en plus du souffre rendait notre travail réellement difficile, en quelques secondes on suait à grosses gouttes comme si on sortait d’un marathon de plusieurs dizaines de minutes. Il ne faudra plus rester ici plus longtemps, vite vite vite. Je remplissais aussi rapidement que possible mon sac de pierres précieuses, peu importe leur taille, quand une violente secousse remua à nouveau les lieux, mais cette fois au point d’en faire s’ébouler une partie. C’est seulement en se collant à la paroi rocheuse que nous pûmes éviter d’en avoir le crâne fracassé.
Hélas ce n’était là qu’une partie du danger, car en contre-bas on voyait et on sentait sans aucun mal la lave se rapprocher à grand pas. Je cherchai du regard un passage en-haut qui ne se serait pas bouché par les caprices de la terre, et le cri d’Azuko m’interpella en contre-bas. Elle toussait atrocement – moi aussi mais c’est un détail – et surtout elle avec les avant-bras en sang.

« Putain de saloperie, on peut même plus bosser en paix dans ce pays de merde ! »

Venant m’agripper plus convenablement à la roche, au lieu de simplement faire l’équilibriste, j’attrapai le col de la trentenaire comme s’il s’agissait d’une gosse et emmagasina mon chakra dans tout mon bras.

« Je vais te balancer là-haut, assures-toi de dénicher une sortie le temps que je remonte aussi. Prête ? Pas le temps ! »

À cet instant, et même si certains pourraient ne pas trouver la scène énormément sexy, Azuko pu voir sans mal mes muscles se contracter, mes veines de mon épaule à mes doigts, et même jusqu’à mon cou gonfler. L’instant d’après elle s’envolait comme si elle n’avait pesé qu’une petite dizaine de kilo. Il fallait qu’elle nous dégotte une sortie, et en vitesse. Pendant ce temps je refermai mon sac de trésor et le solidifiai avec un peu de chakra, avant créer des longs os à planter de part et d’autres du gouffre pour le solidifier et ralentir la progression de ce qui arrivait en-dessous. Putain putain putain …

« Azuko t’en es où ?! Grouilles-toi ! »

Une nouvelle secousse survint, manquant tout juste de me faire tomber et voilà que la lave arrive. Plus le temps d’attendre, je pris appui sur ce que j’avais créé et sautai pour rejoindre ma coéquipière. En contre-bas mon barrage d’os ne serait pratiquement à rien, il fondait à vue d’œil. A partir de là, chaque seconde compte.

À l’étage, Azuko faisait des petits origamis de papier avec des parchemins. Je voulu lui crier qu’on n’avait pas le temps de s’amuser mais heureusement pour tout le monde, je reconnue dans ses doigts les symboles d’explosion. Elle voulait faire sauter la caverne ? Mais elle est au courant qu’on est encore dedans au moins ? Le passage par où nous étions arrivés s’était bouchée par un éboulement. L’idée de dégager la voie en faisant tout sauter pouvait être une bonne option mais pas quand nous sommes nous-même coincées à l’intérieur.
Deux oiseaux pliés s’envolèrent de chaque côté et se déposèrent, l’un sur le barrage de roche, l’autre sur la voute qui surplombait le gouffre par lequel la lave arrivait.

« Si on ne s’en sort pas, je te promet que je te bute … » Lui lançai-je en me mettant dans la même position qu’elle, à genou, les oreilles bouchées et parée ce qui allait arriver.

Je malaxai déjà mon chakra, au cas où on ait besoin d’un toit osseux à la dernière minute. Mais miraculeusement, il n’en fut rien. L’explosion avait semble-t-il était parfaitement dosée. D’un côté des blocs de pierres s’étaient suffisamment détachés du plafond pour faire un barrage efficace contre les entrailles de la terre, nous offrant quelques secondes supplémentaires de répit. Et de l’autre, le passage avait effectivement été dégagé, soufflé par la détonation. Punaise et rien ne s’est fissuré au milieu ? Bah ça, si on est pas chanceuses alors je ne sais pas quel adjectif conviendrait le mieux … Une sortie assez large pour nous permettre de passer l’une après l’autre en rampant. C’est mieux que rien, bientôt on pourra respirer autre chose que du souffre et de la cendre !

Suivant Azuko par l’embouchure, je ne commenterais pas la vue imprenable que m’offre son fessier, nop. En plus ça pourrait être mal vu si elle l’apprenait alors non. Piouf, encore quelques mètres et c’est la sortie ! Courage ! Par contre mes vêtements ils prennent cher … Sitôt échappée de la crevasse, mes poumons eurent droit à un intense bol d’air frais, suivit par plusieurs toux, comme pour recracher les indésirables morceaux. Une nouvelle séance d’escalade et nous revoilà sur la terre ferme.
Le surplus de tension, avec le très haut risque d’y rester, plus un échange de regard avec ma coéquipière, il n’en fallu pas plus pour que j’éclate de rire. Un puissant fou-rire, à gorge déployée, résultant d’une pression un peu trop intense sur les nerfs. La Kunoichi aussi souriait sans se cacher. Il faut dire qu’on a quand même eu une sacrée veine. Elle disait bien vouloir remettre ça, après une douche et un massage, et me proposait même un passage par la station thermale, payée par son porte-monnaie.

« Oh, bah si vous me prenez par les sentiments, très chère. Ahahah ! Oh punaise nan sérieusement on a vraiment eu chaud, dans tous les sens du terme. Et entre nous je préfèrerais une mission sans l’option lave la prochaine fois. Ça me rappelle de trop mauvais souvenirs … »

Elle me tendit son butin de pierre précieuse, que je récupérai pour le mélanger au mien et soupeser le tout.

« Pas mal, ça fera plus que payer l’huile des nouilles de l’organisation, si tu veux mon avis. Red devrait être fière. Et puis ce n’est qu’un aperçu. Si on a pu récupérer tout ça rien qu’avec une seule grotte, imagine tout ce qu’on pourrait avoir en faisant le tour des autres. Par contre je ferais bien une pause, question archéologie j’ai eu ma dose pour la semaine là … Allons à cette station, un bon massage ne sera pas de trop. » Terminai-je en prenant Azuko par les épaules, comme si nous étions super copines.

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