Amarrer à Senun [Kumo]

Les côtes de Kaminari no Kuni devenaient visibles au loin. Dans une quinzaine de minutes, ils pourraient amarrer à Senun, l’une des villes portuaires de ce pays. Jamais de sa vie le Suzurane ne s’était rendu sur ses terres. Mais au-delà de cette grande première, c’était bien tout ce que ce voyage sous-entendait qui pouvait perturber l’Héritier. Mais il avait pris sa décision. Il se tourna alors, aux côtés de son ami le pêcheur et navigateur, vers la dizaine de compagnons qui se préparait.

─ Mes amis, nous allons arriver sur les côtes du Pays de la Foudre. Nous serons sans doute accueillis par des Kumojins, ou des envoyés nationaux. Mais n’ayez crainte, je demanderai à ce que tout le monde ici présent soit accueilli à Kumo ou dans un village voisin.

Des acquiescements de tête qui suffirent à Hakyô pour se reconcentrer sur la côte qui se faisait de plus en plus imposante. Son ami, à côté de lui, continuait de mener le navire à bon port. Mais comme à son habitude, il ne put s’empêcher de commenter l’action du jeune chef.

─ Tu comptes profiter de la guerre qui déchire Kumo et le Shûkai pour t’faire un allié puissant… Mais qu’auras-tu à leur proposer ?
─ Navigue, mon ami.

Le vieillard au visage cicatrisé esquissa un sourire. Pas très loquace, n’est-ce pas ? Il pouvait aisément le comprendre. Depuis qu’il connaissait le Suzurane, il avait vu en lui un code de l’honneur presque inégalable. S’asseoir sur un de ses principes pour « demander de l’aide »… quel sacrifice cela devait-il représenter pour lui. Mais comme souvent avec lui, il y avait des surprises.

─ Si tu crois que je vais simplement demander une alliance avec Kumo, tu te trompes, mon bon vieillard…

Nouveau sourire chez le navigateur, alors qu’ils approchaient de la côte de Senun. Il y avait effectivement des soldats qui attendaient. Avant d’arriver à Kumo, le Fils de la Montagne aurait sans aucun doute à parlementer. Mais il était rassuré de voir qu’au final il ne venait pas de façon désespérée ici.

─ La situation n’est donc pas critique, l’ami ?
─ Bien sûr que non. Voilà dix ans que j’attends de reconquérir mes terres, penses-tu que parler avec l’Empereur et chercher Kumo comme allié soient des vulgaires tentatives hasardeuses ? Le bateau amarrait, sous le regard du Borgne qui commença à quitter le pêcheur, sans pour autant oublier de lui répondre. Je veux éviter que mon peuple ne souffre d’une guerre qui n’est pas la sienne. Ce n’est donc pas pour le faire combattre aux côtés de Kumo que je suis ici, mais pour autre chose.

On lâcha la grande planche du bateau sur la côte de la ville portuaire de Kaminari no Kuni. Suzurane Hakyô fut le seul à y descendre pour faire face aux Kumojins alors présents.

*Un navire non identifié a été localisé par le biais des patrouilles aériennes ! Il semble se diriger vers Senun. Senritsu Hak, vous avez pour mission de vous rendre sur place avec l’escouade et voir ce qu’il en est.*

Me relevant brusquement, j’acquiesce silencieusement dans ma tête par le biais du lien télépathique, excitée comme jamais. C’est une attaque. Je suis sûre qu’il s’agit d’une attaque. J’espère pouvoir enfin réussir à faire quelque chose d’agréable et verser du sang sur nos terres qui n’appartienne pas à quelqu’un issu d’ici. Malgré l’état de presque euphorie de voir quelque chose se produire – il faut dire que depuis le départ de la Saibogu, c’est quelque peu fade que la vie me semble – j’organise et structure rapidement les idées dans mon esprit. En l’espace de quelques instants, je me retrouve aux portes du village et jette un coup d’œil à l’équipe de fortune. Huit personnes, soit deux quatuors. Avec l’effectif présent au niveau de l’avant-poste de Senun, cela devrait être suffisant. Dégourdissant mes os et les faisant craquer, j’adresse un sourire à Ikumo et Akane, remarquant qu’ils semblent être pris dans une discussion ou je ne sais quoi avec un troisième homme. Soit. Ca évitera de trop perdre de temps sur la séparation. En l’espace d’un mudra, j’établi mon propre lien télépathique entre nous.

*Très bien. Nous ferons la première escouade de quatre, l’autre suivra rapidement derrière mais j’ai envie d’y arriver en premier. Après tout…*

Ce n’est en rien un hasard que je sois choisie. Mes capacités à détecter les mensonges et les folies de tous les connards aux alentours par le biais d’un peu de concentration sur leurs mouvements et actions sont dernièrement la défense fétiche de Kumo j’ai l’impression, au point où c’est presque édifiant de voir à quel point tous ces débiles dépendent de moi. Un mensonge. Un seul. Et je pourrais tous les enterrer. Sans même qu’ils ne s’en rendent compte. Si l’ironie n’est pas belle…

*****

Nous choisissons de voyager à vitesse importante, profitant du voyage pour faire les présentations du dernier de la bande. Après tout, s’il me connait certainement je n’ai aucune information à son égard et je ne compte pas spécialement m’y faire. Toujours est-il que nous rejoignons l’avant-poste à une vitesse phénoménale, poussés par ma motivation et la candeur presque de la joie qui semble me parcourir d’avoir un peu d’action – si seulement ils étaient capables de savoir à quel point ils se trompent sur cette évaluation… J’espère sincèrement qu’il y aura du sang. M’arrêtant brièvement et me tournant vers les trois poids que je me suis attachée volontairement, admettant qu’il sera plus confortable de les avoir eux que des inconnus, je leur adresse un sourire chaleureux.

*Je m’occupe d’initier la discussion, d’accord ? Une fois que nous saurons s’il s’agit d’un ennemi ou non… Nous aviserons.*

Après quoi, j’entre dans l’avant-poste, me présentant à celui qui semble être en charge évitant d’utiliser le lien télépathique. Si j’ai l’impression d’être dévalisée de l’un de mes jouets en utilisant ce genre de choses, je ne peux qu’en admettre le confort, mais en combiner deux différents est beaucoup plus difficile, et il s’agit d’un système fait pour donner des ordres. Pas s’inviter mutuellement à boire le café.

« Senritsu Hak, Chûnin envoyée par Kumo pour évaluer la situation. Nous sommes quatre actuellement, et quatre autres arrivent en renforts. Peut-on avoir un résumé de la situation ? »

« Vous… Au moins cela facilitera les choses. Il est le seul à être descendu du bateau – nous gardons une surveillance appuyée sur le reste de l’équipage et sommes prêt à intervenir si jamais le moindre fait un geste suspect. Le temps de tout mettre en place, nous n’avons pas encore commencer l’interrogatoire et… »

« Très bien. Je m’en charge avec eux. »

Sans la moindre hésitation, il soupire et donne son accord - comme si j’allais le lui demander de toute façon – et nous guide vers l’endroit où est gardé celui qui est descendu du bateau. Dans une pièce gardée par deux gardes, équipée seulement d’une petite table et de deux chaises – montrant bien le choix de l’optimisation du budget au-delà du confort ou de l’esthétisme.

*Ikumo, va chercher l’un des Bingo Book qui se trouvent ici. Regarde attentivement son visage, recherche des traces de modifications de celui-ci, ce que tu veux. Je veux savoir s’il est connu de Kumo avant de sortir de la pièce.*

« Bonjour. »

Formelle mais amicale, je lui adresse un très discret sourire de politesse brute avant de m’approcher de lui sans aller jusqu’à m’assoir. Quelques mensonges, quelques mots de compassion, et de nombreuses questions. J’espère qu’il va craquer et chercher à m’attaquer pour que je puisse lui tomber dessus. Pitié ! Que ce soit un espion ou que sais-je !

« Désolé de vous recevoir dans ces conditions, mais le contexte de guerre dans lequel nous nous trouvons nous a obligé à renforcer la sécurité de façon drastique. Dans ce cadre, il convient de vous poser quelques questions pour évaluer vos intentions vis-à-vis du pays. Vous pouvez choisir de ne pas y répondre, mais vous serez considéré comme un ennemi si vous le faites – je préfère être franche avec vous sur ce point. »

J’inspire calmement, le regardant attentivement.

« Comment vous appelez-vous ? Quelles sont les raisons de votre venue à Kaminari no Kuni ? »

HRP:

Alors que Akane se trouvait avec d’autres à la porte de Kumo, celle qu’elle commençait à bien connaitre, elle regarda alors les autres personnes présentes. Bien entendu, son frère adoptif était là, elle le toisa du regard, mais vu comment ils communiquaient depuis quelques temps, elle n’en dit rien d’avantage. Elle rendit le sourire à Hak avant de rapidement effacer ceci afin de retrouver son visage impassible. Elle était dans sa tenue habituelle, noire avec ses rubans et lacets rouges, ce long col qui lui cachait une partie de son visage. Son bandeau du village de Kumo se retrouvait à sa cuisse pour le moment. Elle en profita alors pour attacher son wakizashi dans le dos, bien en évidence afin d’être prise de la main droite facilement. Elle ne savait pas trop vers quoi elle pouvait se rendre, mais aller accueillir un bateau à huit, ce n’était guère ordinaire sachant qu’il y avait déjà des forces au port où était amarré le bateau. Elle soupira longuement en fermant les yeux afin de se concentrer, cela risquait d’être du sérieux cette fois-ci. Elle espérait bien être à la hauteur, car cela n’allait pas être une simple shinobi cette fois qu’il fallait accueillir.

La jeune fille écouta alors avec soin l’organisation, la première escadre allait être de quatre en avant, et juste après les quatre autres. C’était une technique habituelle afin de se couvrir des attaques que le premier groupe risquait de se prendre. Elle regardait Hak en hochant la tête lentement, elle avait sans doute déjà l’expérience de ce genre de choses. Elle savait que la surveillance était élevée en ce moment à cause des tensions avec le Shukai, alors sans doute que si les marins de ce charmant bateau attaquaient directement, on serait sans doute déjà au courant. Ce n’était pas pour autant qu’il fallait se détendre, il y avait toujours un risque. C’était logique que Hak soit appelé pour ce genre de mission. Elle se frotta l’arrière de la tête légèrement en parlant normalement à cette dernière.

« J’essaierais de m’améliorer rapidement afin d’éviter que vous soyez déranger tout le temps, mais j’ai l’impression que cette mission vous motive.    »

Ajouta alors Akane avec un léger sourire en coin faisant clairement référence à leur discussion passé. Tout le monde pouvait facilement voir que la jeune genin connaissait vraisemblablement la charmante Hak. Elle ne s’en cachait pas, car elle l’appréciait malgré ce que l’on pouvait en dire. Elle voyait bien que Hak était une clé du village de Kumo, et que sa perte serait un grave problème certainement. Elle avait beau ne pas être assez expérimenté, elle ferait attention à la chef de mission. Le voyage était vraiment très rapide, sans doute trop pour quelqu’un qui n’avait pas trop l’habitude de ce genre de choses. Elle serra les dents en augmentant sa consommation de shakra afin de ne pas trop être distancer, mais on voyait clairement la différence de niveau entre elle une genin, et les autres. Elle profitait de chaque moment de pause pour souffler un petit peu.

« Je vous présente Eiko Kadoria, je vous en ait déjà parlé il me semble. C’est mon frère d’adoption, si vous vous rappelez.    »

Dit alors la kunoïshi une fois à la hauteur de Hak en montrant d’un mouvement de tête Eiko. Elle savait bien que Hak était en générale souriante et amicale, mais là, elle semblait jubiler presque à l’idée de la mission. Elle la regarda alors dubitative sans rien dire en essayant simplement de suivre. Ils arrivèrent alors rapidement à l’avant-poste, et elle put voir ainsi le navire. Elle l’inspecta immédiatement afin de voir quel pavillon battait à sa proue afin de voir de quel pays il venait. Elle tenta également de voir si les marins étaient armées ou non, mais elle s’attendait également à les voir assez fort physiquement, c’étaient des marins après tout. Elle regardait de loin pour le moment à une certaine distance, mais de quoi entendre l’échange entre Hak et le marin. Elle espérait bien savoir s’ils représentaient un danger ou non, s’il y avait quelque chose d’étrange, si les troupes que l’on avait sur place avait été remplacé ou non.

* Très bien, à vous la main Hak, je reste en retrait.    *

Dit alors Akane par télépathie à son tour utilisant le système. Elle était très méfiante, car elle préférait toujours se préparer au pire afin de n’être jamais prise au dépourvu. Elle sentit une légère hésitation avec le ninja sur place, mais il commença à parler de la situation. Pour le moment, seul le chef sans doute était descendu du bateau. Si ce n’était que des civiles, il n’y avait pas grand-chose à craindre, mais sait-on jamais. Cela pourrait bien être des espions pour le compte d’une grande puissance. Elle suivit le petit groupe en regardant par moment le bateau, il fallait bien faire confiance aux ninjas du port après tout. Ils se retrouvèrent tous dans une pièce gardée munie d’une simple petite table et deux chaises. Elle ne put s’empêcher de regarder Ikumo lorsque Hak lui intima l’ordre de se renseigner avec le bingo Book. Elle savait fort bien ce que c’était, mais elle n’y avait pas accès, Akane n’était qu’une genin après tout.

* Il faudrait vérifier s’ils n’utilisent pas de genjutsu afin de cacher leurs véritables identités.   *

Se permit de dire Akane par télépathie en regardant Hak. Elle entra alors après Hak et se posa contre un mur en croisant les bras, un pied contre le mur en regardant alors l’homme. Elle était toute proche de la porte et prête à agir au cas où, mais il serait étonnant qu’il fasse quoi que ce soit dans ses conditions. Il n’était guère à son avantage. Elle ne salua pas l’homme en restant ferme, sérieuse et sans doute un peu antipathique. Si Hak jouait à la gentille, elle jouerait à l’homme de main de base. Le ton était rapidement donné, à la moindre hésitation, sans doute que Hak allait attaquer l’homme et qu’elle devrait agir également. Elle eut un léger sursaut de ses muscles comme si son corps testait si tout fonctionnait, mais elle ne bougea que très légèrement. Elle n’avait peut-être pas de don pour détecter le mensonge, mais elle allait observer le maître agir, tenter de lire dans les signes du corps, le jeu de regard, tout allait être important.

Les côtes du pays de la foudre commencent à se profiler au loin, les montagnes aux crêtes encore enneigées, surplombant la mer encore endormie d’une nuit calme. Le capitaine mène son embarcation d’une main experte avec à ses côtés Hakyo, les deux hommes discutent de propos que la brise et le bruit des vagues ne couvrent trop pour que je puisse les entendre.
Les yeux rivés dur le rivage, je sais que je m’aventure dans un pays où je ne serais pas la bienvenue, un pays où j’ai passé quelques années en tant que kunoïchi pour le village de la foudre avant de le fuir. Cela fait au moins depuis mon amnésie, si ce n’est plus que je n’ai pas foulé ces terres, et j’ai toujours pris soin depuis de les éviter, de faire des vagues, surtout dès que j’ai su que j’étais une de leur nukenin. Malheureusement les tempêtes de fin de la fin de l’hiver en mer de Mizu empêchent toutes embarcations de faire le trajet directement de yuki vers le pays du feu durant plus d’un mois.
Il me faudra donc traverser le pays pour me rendre à destination pour atteindre ma cible, chose qui ne devrait pas être compliquée outre mesure à l’exception de l’arrivée à terre du navire, en effet je m’attends à ce que quelques shinobis du village caché soient présent pour recevoir cet émissaire peu commun, et même si leurs informations sur moi doivent dater, je ne serais jamais trop méfiante.

Sans un mot, je regarde le bateau s’approcher lentement de la rive avant de ne venir se caler. Accoudée sur le bastingage, cheveux lâchés, soufflés par le vent, je regarde les individus qui sont déjà là prêts à nous recevoir, ou devrais-je dire à le recevoir puisque c’est surtout pour lui que le bateau a fait son voyage. Moi je ne suis qu’une passagère imprévue qui a profité du let motif de la discussion avec Hakyo pour se rendre sur le continent.
Des shinobis apparemment et si j’en déduis bien, très certainement des kumojins, vu la terre où nous accostons. Impassible, je fais mine de n’être qu’une simple passagère, je descendrais certainement de l’embarcation quand ils en auront fini avec le principal intéressé de l’histoire, qui me sers finalement d’excellente diversion. Le seul hic de mon plan c’est que je ne suis pas experte en dissimulation de chakra et que si un senseur se trouve au sein de cette fine équipe, ce qui est fort probable, il ne fasse un excès de zèle et ne s’aventure à savoir ce que je fais ici. Je n’ai pas encore trop réfléchi à une telle éventualité mais j’aviserai le moment venu, art dans lequel je semble être passée maitre.

D’un œil amusé je regarde la scène qui se joue devant moi, le fonctionnement ô combien protocolaire de ces kumojins, les jeunes en arrière à l’affût de la moindre chose suspecte, face au théâtralisme du Suzurane. J’aimerais y jouer les troubles fêtes, mais je ne suis pas là pour ça et la discrétion sera de rigueur pour moi durant cet acte.

hrp:

Il s'en passait des choses récemment, dans la vie d'Eiko, elle qui avait toujours été laborieuse et monotone. Ce qui n'était pas pour lui déplaire. En tant que genin, avait été affecté avec Akane, Ikumo et quatre autres shinobis à une équipe dirigée par une certaine "Senritsu Hak", dont la réputation laissait entendre un grain de folie.
Il avait été embarqué parmi les deux autres par Hak qui cherchait à aller au-devant du principal intéressé de tout ce remue-ménage.

Le Kadoria avait été présenté à Hak en vitesse et ne semblait pas vouloir tomber sur le regard de sa sœur lorsqu'il s'alluma une cigarette en saluant poliment sa supérieure. Pour une fois, le stress ne l'envahissait pas, mais il tiqua du sourcil et des doigts comme à l'habituel, à ce moment-ci, c'était l'excitation. Quelle information, quel évènement de la plus haute importance allait se jouer maintenant ?

Il semblait que la supérieure ait établie un lien télépathique entre le groupe de jeunes shinobis, et cette technique allait sûrement servir. Une ombre planait sur la plage, en ce moment.

*- Quels sont vos ordres, Hak-sama ? Devons-nous couvrir vos arrières ?* lui confit-il par la pensée entre deux lattes de clope. En réalité, il n'en avait vraiment aucune idée. Il connaissait les bases, mais l'aura de la personne qui arrivait était étrange, substantielle, il fallait peut-être préparer quelque chose de spécial.

Heureusement, il avait prévu le coup pour cette mission et s'était apposer des sceaux sur le corps à l'avance pour ne pas être prit au dépourvu si les choses tournaient mal. Pour un spécialiste du fûinjutsu, c'était nécessaire.

Les embruns de la mer apaisaient légèrement le cœur du jeune shinobi, l'odeur de l'océan symbolisait un profond sentiment de liberté et en ce moment, et malgré ses obligations, il se sentait affranchi du devoir.
Il s'empêcha de sourire de contentement pour éviter les questions.

Soudain, pendant qu'Hak demandait à l'intrus ce qu'il faisait, le regard d'Eiko se posait sur le bâteau ou restait des passagers. Il était étrange qu'ils ne descendent pas avec Hakyô, était-ce des passagers clandestins, attendaient-ils quelque chose en particulier ?

*- Vous devriez surveiller le rafiot, on sait jamais ce qu'il peut contenir.* termina-t-il, toujours via l'esprit, en croisant les bras pendant qu'il recrachait lentement sa vapeur de tabac.

Droit dans ses sandales ninjas et son nouveau kimono à moitié enfilé, s'arrêtant au milieu du torse et laissant apparaître son débardeur-filet, il inspectait alentours avec son regard perçant d'ambre dans l'espoir de dénicher quelque chose d'attrayant.

Aujourd'hui, mission pour le moins particulière. Un bateau avait accosté à nos côtes, c'est donc tout naturellement qu'une équipe de shinobis avait été mobilisée afin d'aller y jeter un œil. Bien que je passais mon temps à me demander pourquoi une équipe n'était pas affectée à plein temps à cet endroit, j’étais tout de même content de sortir un peu du village.

L'équipe est dirigée par Hak, souriante et visiblement motivée à aller buter du marin. Rien de nouveau pour moi. D'ailleurs, tout les visages qui se présentaient à moi m'étaient familiers. J'avais effectué une mission avec les frères et sœur d'adoption ainsi qu'un autre curieux personnage qui suscitait encore bien des interrogations dans ma tête.

Je me contente donc d'un salut général avant de voyager aux côtés de Hak, arrivant presque à tenir la cadence.

*Je m’occupe d’initier la discussion, d’accord ? Une fois que nous saurons s’il s’agit d’un ennemi ou non… Nous aviserons.*

Le lien télépathique prend place aisément en moi. J'ai totalement l'habitude de cette pratique, qui a fait ses preuves plus d'une fois.

********

*D'accord, je pense qu'on devrait aussi aller inspecter le bateau pendant ce temps. Simple précaution*

Nous pénétrons donc dans l'avant poste, l'individu que nous allons interroger à l'intérieur. Hak entre donc dans la pièce avant de me donner ses dernières directives.

*Ikumo, va chercher l’un des Bingo Book qui se trouvent ici. Regarde attentivement son visage, recherche des traces de modifications de celui-ci, ce que tu veux. Je veux savoir s’il est connu de Kumo avant de sortir de la pièce.*

*J'y vais, je t'informe dès que je trouve un truc*

Me dirigeant derrière lu bureau contenant habituellement le bingo book, je me met a feuilleter les pages en attendant d'entendre le nom du shinobi interrogé par Hak. J'espère ne rien trouver, devoir neutraliser quelqu'un ne m'enchante guère, bien que Hak a l'air tellement survoltée qu'elle pourra s'en occuper seule.

Spoiler:

Sans opposer de résistance, le chef d’équipage avait suivi les autorités de Senun. Si ces dernières n’avaient fait que l’amener dans une pièce aussi petite que son architecture était bien pauvre, le Suzurane savait très exactement pourquoi on agissait ainsi. La guerre contre l’Empire était sans doute la pire que le village caché des Nuages et le pays qu’il représentait auraient à traverser. En effet, ils avaient des ennemis éparpillés partout dans le Grand Continent, et même au-delà, chose que le Borgne savait et haïssait très bien.

Attendre la suite, voilà ce qu’il fit. Jusqu’à ce qu’une jeune femme ne s’invite. Elle ne dissimulait pas on appartenance à Kumo, et elle faisait bien. N’importe quel imbécile se serait douté de son allégeance. Mais ce qui surprit un peu le nordique, ce fut l’âge de la demoiselle. Une vingtaine d’années, tout au plus, envoyée pour une mission aussi « délicate » ? Interroger le Suzurane ne serait probablement pas un exercice difficile, mais en temps de guerre… toute entreprise avait une sensibilité soudainement accrue.

─ Pas de souci, je suis familier avec les aspects de la guerre, mademoiselle... ? questionna-t-il sans dissimuler une certaine mesquinerie. Après tout, comment pouvait-on encore de nos jours demander à quelqu’un son identité sans rien n’avoir dévoilé sur la sienne ?

Pour ceux qui connaissaient les Suzurane, et plus particulièrement Hakyô, ils pouvaient savoir à quel point l’honneur était un point capital pour eux. Guerriers certes, parfois considérés comme des barbares, ils représentaient l’honneur à son état le plus brut. Ainsi, on avait pu constater depuis les dernières années que le Fils de la Montagne n’avait jamais caché ses intentions. Alors, pouvait-on vraiment s’attendre à ce que, face à une Kumojine, il ne dise autre chose que la vérité ?

─ Je suis Aokishi Rei, dit-il sans froncer le sourcil, pensant au prénom du criminel le plus puéril qu’il connaissait. Je suis un espion envoyé par l’Empire. J’étais chargé de récolter les informations sur l’organisation des côtes de votre pays. Il soupira, et se replaça au fond de sa chaise, les bras dansant. Enfin, je suppose que nous n’avons pas été assez discrets ! On règle ça comment du coup, tu me tues ici et ça part en bain de sang dehors ?

Si la jeune femme ne connaissait sans doute pas celui qui lui faisait face, et encore moins personnellement, elle ne pourrait donc pas s’étonner d’une première chez l’Héritier : il avait menti. Mais qu’est-ce qui pouvait bien pousser l’intéressé à bafouer son honneur – à moins que ce ne soit que pour un temps – pour finalement se faire passer pour un ennemi de ceux qui auraient pu être ses meilleurs alliés ?

Spoiler:

*Non. Aller inspecter le bateau alors qu’ils sont tous dessus n’aura aucun intérêt, et si quelque chose doit arriver autant qu’on les sépare. Nous allons y aller un par un puis nous vérifierons le navire quand il sera vide.*

A entendre la réponse, oh combien exagérée et mensongère de l’inconnu, je m’empêche de m’esclaffer bruyamment et me contente d’un petit sourire. S’il veut jouer ainsi, qu’il le fasse – je ne le lui garantis rien de bon à le faire et j’ai été claire là-dessus dès le début. Que ce connard la ramène ne serait-ce qu’un peu trop. Qu’il me prenne de travers. Je n’aurais pas la moindre hésitation. Et puis, pour quoi se prend-il à me menacer ?! Je l’aime bien. Au moins, ce sera un interrogatoire bien plus amusant et moins monotone que le retour de l’autre ancienne grosse et la réunion « au sommet de mon cul » avec la Saibogu et le Raikage. Jusqu’où jouera-t-on devant mes capacités ? J’ai hâte de le découvrir. Finalement, je me résous à augmenter mon sourire à des aspects bien large et même rigoler très délicatement, à la façon d’une petite vierge effarouchée. Si seulement j’étais l’un ou l’autre…

« J’avoue que vous tuer ainsi que la totalité de votre équipage est une option très alléchante – il suffirait de quoi ? Une petite bombe Bakusho pour que la déception et la mort se lise dans le visage de vos hommes. Cependant, nous ne sommes pas des sauvages et moins encore des meurtriers – vous par contre semblez bien téméraire à risquer autant de vies sur de futiles mensonges. Aucun espion ne peut être si mauvais que ça. »

Penchant la tête sur la gauche et cessant légèrement de sourire, je la passe dans mes cheveux afin de les remettre rapidement en place. Malgré l’amusement dont je peux faire preuve, je sais que j’ai une mission bien précise ici et je ne compte pas m’éterniser non plus – surtout que s’il continue sur cette lancée, c’est à Kumo même que l’on va continuer, et j’aurais bien plus de jouets à ma disposition pour lui arracher l’exacte vérité. Ou la version qui me satisfera le plus, personne n’était réellement capable d’argumenter que je puisse mentir sur ce qui est mensonge ou vérité. Combien même il m’a menti, je n’ai ressenti en lui aucune hostilité ce qui signe un bon début, bien que je ne compte absolument pas me relâcher. Calmement, j’appui mon corps contre la table, croisant nos regards et installant une très légère tension dans l’atmosphère. Si peu est-il que personne sinon nous deux ne devrait l’assumer, même si les deux Genins sont toujours dans mon dos. Il faudra certainement que je leur donne quelque chose à faire.

*Eiko, Akane ! Normalement au niveau de cet avant-poste il y a une équipe de Senseurs, à l’instar de Kumo, pour le transfert rapide des ordres via Lien Télépathique également. Si vous le voulez, vous pouvez aller en chercher un et lui demande d’inspecter le bateau à distance à la recherche de quelque chose de suspect, j’ai l’impression que ça va durer longtemps ici. N’hésitez pas à faire preuve d’initiative, mais restez discret et n’allez pas engager un combat ou quoi que ce soit d’autre.*

A mon habitude, je laisse la main relativement libre aux personnes dans mon équipe – c’est le meilleur moyen pour eux de faire des progrès, d’apprendre de leurs erreurs, et je ne fais que m’assurer qu’ils s’en sortent en vie. Ikumo devrait terminer de feuilleter ce livre de merde également et me donner les informations capitales – j’espère qu’il en est conscient, et qu’il aura la bonne idée de lui-même d’aller aider les deux petits. Je n’ai besoin de l’aide de personne pour maîtriser un idiot qui se croit supérieur car il est plus âgé.

« Je vais répéter ma question une seconde fois. Comment vous appelez-vous ? Quelles sont les raisons de votre venue à Kaminari no Kuni ? Il ne s’agit que d’une procédure basique pour juger de vos intentions –vous savez. Vous dites que vous en êtes conscient, alors pourquoi ne pas vous contenter de dire la vérité ? J’imagine que même si vous semblez être joueur, vous ne seriez pas stupide au point de venir vous présenter calmement alors que vous aspireriez à nous attaquer ? »

Une question portant beaucoup de supposition en elle, mais ce qui sera dit et révélé pourra largement me servir pour évaluer ses intentions. Aller. Juste un peu. Juste un peu. Juste une raison pour tous vous tuer ! S’il te plait !

HRP:

Eiko semblait ne pas chercher à la faire, elle ne savait pas trop ce qu’elle avait fait de mal, mais il se contenta de cloper encore une fois sans plus. Elle soupira discrètement sans rien dire de plus non plus. Elle se concentra alors sur la mission simplement, des échanges avaient lieux cherchant des ordres auprès de Hak visiblement. Elle s’était simplement invitée quant à elle à l’interrogatoire de l’homme avec Hak sans attendre rien d’autre sur le coup. Ce qu’avait dit Hak à la base était assez simple et vague, alors elle n’allait pas contre les ordres à écouter. S’ils étaient arrivés en nombre ici, c’était bien par ce qu’il y avait un risque de devoir se battre. Alors elle était prête à se battre si nécessaire, mais tout semblait calme pour le moment. Elle était toujours posée contre le mur à regarder le marin interrogé par Hak. Elle essayait de ne rien laisser paraitre avec son visage ferme et son regard de glace. Elle fronça les sourcils lorsqu’il entendit un marin dire qu’il avait l’habitude de la guerre. Elle trouvait cela étrange pour un marin, qui naviguait. Il y avait eu déjà des guerres avant, mais tout de même.

Akane ne connaissait pas du tout ce nom, alors elle ne réagit pas sur le coup. Elle n’avait jamais eu accès au bingo book, et elle n’était jamais sortie du village depuis son arrivée. Cependant, elle ne put se retenir de lever un sourcil en entendant dire par le marin qu’il était un espion. Elle regarda perplexe Hak comme si c’était évident que c’était un mensonge. Quel espion digne de ce nom avouerait au beau de trois seconde qu’il en était un. Elle n’avait pas besoin d’un pouvoir pour se convaincre qu’il jouait à un autre jeu, mais sans doute que Hak qui avait plus l’habitude avait remarqué bien plus que cela. Elle observa avec attention les bras qui bougeaient du marin avant de demander à haute voix aux ninjas de Kumo sur place.

« A-t-il été fouillé lors de son arrivée ? »

Akane cherchait à deviner à quoi il pouvait jouer, soit il était fou, soit il n’avait pas peur d’affronter Hak et le reste de la clique. Peut-être même cherchait-il cela comme excuse ? Il fallait garder son calme. Elle reprit alors un visage ferme sans expression. Elle capta alors le sourire d’Hak qui ne se cachait pas d’avoir détecter le mensonge éhonté. Elle croisa les bras doucement en ajoutant par télépathie.

* Ce type est vraiment étrange, il cache quelque chose. Il ne doit pas être seul, quoi qu’il fût venu faire. *

C’était sans doute une évidence, mais c’était également un message pour les deux à l’extérieur. La kunoïshi ne savait pas trop si elle servait à quelque chose dans cette pièce, alors elle continuait d’écouter simplement pour le moment. Hak dit tout haut ce qu’elle pensait tout bas, c’était une évidence, alors sans doute que maintenant la véritable discussion pouvait commencer. Alors qu’elle était pour ainsi dire oisive, Hak lui donna un ordre direct par télépathie, elle devait être discrète et ne pas engager le combat. Cela ne voulait pas dire qu’elle ne pouvait pas se défendre. Elle décolla alors du mur sans un mot et elle sortit de la pièce simplement. Elle espérait bien qu’un garde réagisse pour fouiller le marin si Hak ne voyait rien contre évidemment. Elle se mit alors en route pour aller trouver un kumojin local capable de scanner le bateau. Elle en trouva un à côté du système de lien télépathique.

« Bonjour, il faudrait que l’un de vous puisse regarder qui parmi les marins et passagers du bateau a développer son chakra, cela sera déjà une bonne idée. Ensuite, tout ce qui sort de l’ordinaire au niveau chakra ou objet étrange. »

Dit alors Akane en transmettant les ordres d’Hak finalement. Elle espérait bien qu’Ikumo aurait rapidement des informations à propos du bingo book sur chaque personne de ce bateau. Elle attendit alors l’analyse du senseur de Kumo.

Le calme avant la tempête, je dois dire que le suzurane ne me facilite pas la tâche, son fort caractère de nordique ne semble pas vouloir arrêter les ardeurs des kumojins, littéralement sur les dents, prêts à en découdre à la moindre occasion. Agrippant nerveusement le Wakizachi à ma taille je réfrène cette envie d’intervenir, je cherche une idée pour essayer de me sortir de cette situation car je supporte très mal le fait que mon sort dépende de la bonne volonté de cet homme.
Je fais les cent pas sur le pont, je ne veux surtout pas attirer l’attention sur moi, en tentant une sortie. Prendre un kumojin en otage après un appel à l’aide représente trop de contrainte et je ne suis pas ici en ennemie, je ne veux pas leur ajouter plus de raisons qu’ils ne l’ont déjà de me rechercher.
Créer une explosion est trop suspect, pourquoi un simple bateau de pêcheur exploserait ? Il ne transporte pas de poudre noire ni d’arme. Mais rapidement tout autre plan de sabordage me parait trop suspect, et finalement je me fais une raison, je ne pourrais rien faire sans que les kumojins ne fassent quelque chose à mon égard. Pour la première fois depuis bien longtemps je décide de ne pas agir, chose inconcevable il y a dix ans où je trouvais la moindre occasion pour jouer l’élément perturbateur

Pendant que je réfléchis, je les vois s’agiter en arrière fond, tant qu’ils sont calmes j’ai du temps devant moi, mais dès que l’un d’eux rentrera en scène c’est qu’ils auront trouvé quelque chose de suspect. Je m’approche alors du capitaine d’un air posé et lui dit tout en fixant la rive :

-Je suis désolée, mais je crois que ma simple présence à bord puisse remettre en cause l’objectif du Suzurane. Les villages ne rigolent plus avec la sécurité depuis bien longtemps et ces temps de guerres et de tensions les mettent à cran.

Il ne sera pas facile pour moi de montrer patte blanche mais j’ai bon espoir que leur bingo book ne soit plus à jour sur moi, au pire je leur dirais la vérité, que je suis là uniquement de passage, que je ne représente pas une menace et que nous pouvons continuer nos simples vies en faisant comme si nous ne nous étions jamais connus. Après si vraiment cela ne leur conviens pas, j’opposerai peut être de la résistance.

hrp:

Hakyô n’a jamais été réputé comme un grand intellect. Loin d’être bête, cependant, il avait tout de suite pu juger de la différence de mentalité qui l’opposait à la Kumojine. Elle semblait être le genre de cerveau froid – sans doute couplé à des penchants sanguinaires vu ce qui lui paraissait alléchant – qui préférerait la jouer fine plutôt que d’une façon directe. Et en s’imaginant tout ceci, le Suzurane avait pu s’étonner d’avoir finalement dressé un portrait plutôt vite. Mais en réalité, que pouvait-il faire d’autre dans une si petite pièce ? Il n’avait que le minois de son interlocutrice à observer. Même penser à son plan n’était pas une option de divertissement, puisqu’il savait très bien ce qu’il faisait. Et là où la Kumojine aurait peut-être mis quelques semaines à imaginer une telle suite d’évènements pour arriver à gouverner Yuki no Kuni, l’Héritier lui, avait dû voir couler des années.

Différents, ils l’étaient. Mais c’était justement sur ce point et sur ces différences que le fils du froid semblait compter. Cela lui arracha même un semblant de sourire. La Kumojine était donc intelligente, et avait vu juste.

─ Vous avez vu juste. C’était un mensonge, veuillez m’en excuser.

Outre le vouvoiement, le comportement adopté par le Nukenin était soudainement plus docile. Et aussi ironique ou étrange que cela ait pu paraître, il devenait également bien plus sérieux. Sa petite manie de se relever pour se mettre encore plus en posture imposante trahissait chez lui un changement net de discours à venir.

─ C’est justement parce que je connais la guerre et la tension qu’elle glisse dans chaque camp qu’il me fallait être sûr que vous soyez vous-mêmes persuadée de mes intentions. Et si vous avez pu déceler aussi facilement ma supercherie, je ne doute pas que vos talents de sensorialité ou quels qu’ils soient d'ailleurs vous permettent de voir la vérité dans ce que je vais vous dire.

Après s’être redressé, l’homme croisa ses mains. Ses doigts – larges comme ceux d’un grand guerrier – se tutoyèrent tandis que de son seul œil visible le concerné regardait celle à qui il parlait, d’une voix toujours aussi rauque et gouvernante.

─ Je suis Suzurane Hakyô, fils et héritier de la Montagne, dernier chef de mon clan et pilier de la paix qui a régné sur Yuki no Kuni durant des années… jusqu’à la conquête de Kiri et les positions prises par l’Empire, il se tourna, faisant mine de montrer l’extérieur et son bateau. Les membres de mon équipage sont les personnes qui m’ont suivie lorsque j’ai tenté des pourparlers avec l’Empereur, qui ont comme vous devez vous en douter échoué. Ils représentent la volonté de beaucoup à Yuki no Kuni, de voir enfin leurs terres et leurs enfants vivre à nouveau dans la paix.

Sur quoi il conclut par quelque-chose qui, au final, n’était plus du tout une surprise compte tenu du discours du Borgne.

─ Je suis un ennemi de l’Empire, et je le resterai tant qu’ils gouverneront mon pays par la peur et qu’ils continueront de le plonger dans une guerre qui n’est certainement pas la leur. De fait, je suis venu demander une entrevue avec votre Raïkage.

***

Il ne fallut pas beaucoup de temps pour qu'Azuko, que le vieux pêcheur et navigateur considérait comme le passager le plus particulier du navire, pour émettre ses doutes. Mais face à ceux-là, l'homme âgé au visage dévasté par les cicatrices et autres rides sembla rester impassible. Il n'eut à répondre que quelques mots d'une voix rauque.

─ Ne t'inquiètes pas, si tu as amarré avec nous, c'est que notre compagnon le voulait bien.

Je m’empêche de réagir à la remarque oh combien inutile de la petite garce qui s’imagine certainement aider à faire avancer la chose avec ses interjections stupides. C’est tout de même évident qu’il est là armé d’une vingtaine de Katana qu’il peut sortir de son trou afin de nous détruire avec, non ? Honnêtement, j’ai peur du niveau d’éducation et de réflexion des genins de ce village. Surtout que je sais pour avoir déjà parlé avec elle qu’elle n’est même pas parmi les plus cons de ces insectes qui cherchent le meilleur moyen de s’infiltrer partout. Plus vite ils comprendront le fonctionnement de la vie, mieux ce sera – à conditions qu’ils se montrent capables de survivre à la guerre et ce qu’elle apporte. Ce serait presque triste qu’ils décèdent tous comme de vulgaires rats que l’on enverrait dans de beaux pièges, inconscients de ce qui leur arrive. La mort n’est-elle pas un art qui doit se contempler avec temps et délectation ? Voir les dernières étincelles d’espoir s’éteindre dans les yeux de quelqu’un. Voir ce dernier soupir si précieux quitter un corps qui ne sert déjà plus à rien, mutilé par le temps et la violence de son ravisseur. Ces jeunes ne sauront jamais ce qu’est ce plaisir.

Soupirant calmement, j’écoute les tirades du Suzurane – maintenant qu’il a eu la décence de se présenter – et je ne peux m’empêcher de chercher la moindre note de mensonge ou quoi que ce soit d’autre qui puisse conduire à une erreur de sa part. A un argument qui ne soit ni factice ni purement sorti de mon imagination pour engager le conflit, lui couper la tête et passer à son équipage. Comme si nous n’avions pas assez de visiteurs avec l’autre catin de renarde qui est déjà venue. Nous sommes en guerre et tout le monde s’imagine pouvoir venir ici comme dans un putain de moulin, me conduisant presque inexorablement à devoir montrer mes talents de liseuse de vérité. Comme si mon rêve le plus cher était que cela se sache dans le monde entier. Effaçant délicatement le neutre de mon expression, j’adresse un sourire à « la Montagne » ou qu’importe la partie de topographie qu’il veuille se donner. Il pourrait être la fille de l’océan que cela ne changerait rien pour moi – sinon que ce surnom me ferait doucement sourire pour quelqu’un de son gabarit. Tout, jusqu’à son langage corporel, transpire la vérité de ses paroles – certainement au point que n’importe qui pourrait le voir sans aucun mal. Dommage, sinon cette note d’hostilité à l’égard de l’Empire lorsqu’il venait à en parler.

« En effet – vous ne mentez pas. Et si un dicton existe pour dire que les ennemis de nos ennemis sont nos amis… Comprenez que dans le Contexte actuel il serait dupe de s’en contenter. »

Je soupire calmement en lui adressant un petit sourire et recule de la table sans cesser de le fixer. Le reste, après tout, n’est plus que fade formalité. Que fait ce petit débile d’Ikumo pour ne toujours pas avoir répondu à ma question ? Ce n’est tout de même pas compliqué de feuilleter un putain de livre pour me dire si un visage y est inscrit ou non ! Hochant délicatement la tête perdue à mes pensées, je refocalise mon attention sur le visiteur.

« Par simple formalité, je vais vous poser quelques questions brèves. Vous pouvez vous contenter de répondre par Oui ou Non – les mêmes questions seront posées à votre équipage, puis votre navire fouillé afin de voir s’il ne transporte rien qui puisse remettre en question votre bonne volonté. Je vous expliquerai la suite de votre séjour une fois cette formalité passée. »

Me réinstallant rapidement afin de le fixer sereinement et pouvoir lire les réactions de son corps, je me lance. Si c’est loin d’être la meilleure des méthodes pour n’importe qui, je peux me permettre ce genre de choses. Le moindre mensonge ne passera pas inaperçu, et ça m’épargne de le travailler pendant des heures. La politique – quelle histoire de pétasse gonflée à l’orgueil.

« Êtes-vous recherché par les autorités de Kaminari ou Kumo ? Avez-vous déjà réalisé le moindre acte criminel dans nos frontières ? Êtes-vous membre d’une organisation internationale ou étrangère ? Y a-t-il d’autres Shinobis dans votre équipage ? Si jamais vous répondez oui à ne serait-ce qu’une seule de ces questions, je vous demanderai de compléter de vous-même. Cela nous fera gagner du temps, et à votre façon de parler... Je devine que vous ne comptez pas vous éterniser ici. »

Avec ceci, ils devraient être heureux dans le village. Reste seulement à vérifier leurs portraits avec ceux du Bingo Book, complétant parfaitement mes questions.

HRP:

Akane observait calmement depuis le côté les marins et autres passagers. Elle n’était pas nécessairement là pour se battre, mais elle sentait une certaine tension monter. Elle attendait le résultat de la technique de découverte du chakra, quelque part, elle était presque jalouse de cette capacité. Elle voulait tant pouvoir faire la même chose, c’était une façon de pouvoir se rendre utile. Elle regarda alors une femme attraper son arme, elle était visiblement similaire à la lame qu’elle avait dans le dos. Cela prouvait assez facilement que ce n’était pas une simple voyageuse, qui se promènerait même en temps de guerre avec une arme ? Elle remarquait bien que cette femme n’était pas du tout à l’aise. Elle serait sans doute à surveiller, mais elle ne dit rien pour le moment. Elle la regarda marcher de long en large comme un fauve en cage, tandis que les autres semblaient être bien plus détendus. Elle plissa les yeux légèrement en demandant à voix basse sans la quitter des yeux si cette fille était recherchée dans le bingo book. Elle était une génin, alors elle n’avait pas le droit de regarder dans ce livre, mais elle se montrait assez suspect pour que l’on vérifie, cela ne coutait rien.

La jeune fille aurait voulue être une petite souris pour entendre ce qu’il se disait dans la petite pièce, mais elle avait une autre tâche, alors elle devait se concentrer sur celle-ci. Elle continua alors à observer le bateau et surtout ses occupants. Elle n’avait pas vu d’explosions ni autre manifestation de la part de sa supérieur Hak, visiblement, pas encore d’échauffourée. Elle ne savait même pas ce qu’elle ferait si jamais un combat devait commencer. Elle ne pourrait sans doute que gêner Hak, elle connaissait déjà un peu sa mentalité, alors elle devrait sans doute se diriger vers le bateau. Soudainement, le ninja de Kumo sensoriel lui annonça le résultat de sa technique. Elle fronça les sourcils et ne put s’empêcher de faire un pas en direction du bateau comme prête au moindre ordre. Elle utilisa alors la connexion mentale pour parler au groupe, mais plus particulièrement à Hak.

* Hak sensei ? Il y a quelques civiles, mais également au moins six ninjas à bord de ce navire. Je peux demander plus de détails à propos de ce qu’il est possible de savoir, mais je trouve qu’il y a une fille assez nerveuse à bord et elle est armée. *

Akane allait attendre les ordres, c’était évident. Elle ne savait pas trop ce qu’allait pouvoir dire Hak, mais il était possible qu’elle doive combattre. Ce n’était pas de simples pêcheurs ou voyageurs, c’était une évidence et elle en était consciente.

(#) Sujet: Jeu 1 Sep 2016 - 8:11

Long, qu’il semble long le temps qui s’écoule lorsque l’on est dans l’expectative d’une réponse. La réponse du pêcheur ne me satisfait que peu, qu’est-ce que cela signifie qu’il le voulait bien ? Est-ce que cela fait-partie d’un de ses plans ? Suis-je le présent offert à Kumo pour qu’il puisse entamer les négociations ? Non il ne peut pas en savoir autant sur moi, je n’étais qu’une illustre inconnue pour lui il n’y a même pas quelques jours, mais quand bien même avait-il prévu jusqu’à ma présence à bord ?
Je prends une grande inspiration et retourne m’adosser contre la cabine, jambes croisées, tandis que je regarde d’un œil inquisiteur la discussion déjà bien entamée entre Hakyo et la kumojin dont le regard perdu entre le vicieux et le sadique ne me dit pas grand-chose d’agréable. La kunoïchi a sa droite ne doit pas avoir plus de l’âge que j’avais lorsque j’ai passé le premier examen chunin inter village. L’évocation de cet évènement ne me rappelle quasiment rien, juste l’image d’un arbitre, d’une jeune fille aussi vielle que moi, probablement mon adversaire et un lit d’hôpital. Le reste s’est perdu dans les abysses de mon cerveau après mon amnésie et ne reviendra probablement jamais.
Je remarque en fond un agitation un peu différente de celle de toute à l’heure, mais rien qui ne me semble dangereux de prime à bord, je tente de me rassurer en me disant qu’il ne feront probablement exploser le navire à l’aveugle sans l’avoir fouillé un minimum ou bien sans avoir interrogé ses occupant, après tout c’est aussi cela que je reprochais quand j’ai déserté le village, le manque d’action et de fantaisie avec des règles bien trop strictes et contraignantes, qu’elles soient morales ou légales…

Je ferme un instant les yeux et lève mon visage vers le ciel, je me dis que tout va bien se passer, que l’on ne va pas se battre que je ne vais pas faire à nouveau couler du sang en ce jour et que je pourrais passer Kaminari sans encombre. Mais je crois que je rêve…

hrp:

**Contenu sponsorisé** Informations

» Sombrez [Attaque Shûkai - Senun]
» Missive de Suna à Kumo [Kadoria Manzo & Kumo]
» Un rp à Kumo ?
» 3.3 Kumo
» Relationnel à Kumo

Amarrer à Senun [Kumo]

Amarrer à Senun [Kumo]

Sujets similaires

Sujets similaires