Seule assise dans mon bureau, je feuilletais les résultats des nouvelles recherches menées par le laboratoire scientifique. Je lisais ces documents avec une grande attention, mon regard parcourrait ces centaines de lignes mot à mot, sans jamais sauter une syllabe. Lorsque j'arrivais au bout de la page, instinctivement, je tournais la feuille d'un geste régulier pour poursuivre ma lecture. Le silence régnait dans la pièce avec seulement le son monotone de l'horloge qui continuait de marquer les secondes. Tout semblait calme, comme si rien ne pouvait venir perturber ma concentration. Malgré les minutes, les heures, qui continuaient de défiler sous les insistances de l'aiguille du cadran, je restais enfermée dans mon monde où la notion du temps n'existait plus. J'étais absente de la pièce, mon esprit et mon âme se retrouvaient aspirés par l'obsession de ma lecture. Ces documents renfermaient des informations fascinantes, à tel point que je ne prêtais plus aucune attention à mes environs, tout mon intérêt était concentré dans ces simples petites feuilles décorées de mots. Plus j'avançais dans la lecture, plus ma curiosité augmentait, plus je ressentais l'envie d'en apprendre d'avantage sur ces nouvelles découvertes. Mon regard terne semblait s'illuminer d'une petite lueur pâle qui scintillait d'une grande émotion de mon âme, j'étais devenue hypnotisée. Sans même m'en rendre compte de moi-même, j'accélérais le rythme auquel je tournais les pages, inconsciemment, mon geste toujours régulier prenait une allure de plus en plus rapide. Un sourire s'étirait doucement sur mes lèvres montrant un grain folie dans mon esprit de chercheuse, je voyais se dérouler sous mes yeux des découvertes sans fins, des résultats, des informations, des choses dont j'ignorais encore la provenance exacte. C'était fascinant, hallucinant, passionnant ! Puis finalement, je terminais de lire tranquillement la fin du document, avant de relever mon nez de tous mes papiers pour me reposer contre le dossier de mon siège. Je poussais un léger soupir suite à cette passionnante lecture et mon regard vint se poser sur la grande horloge qui ornait mon bureau.

" Ara, Ara.. Déjà si tard ? " M'étonnais-je moi-même.

Bientôt six heures s'étaient écoulées depuis que je m'étais enfermée dans cette chambre. Il fallait avouer que lorsque je tombais sur de bon rapports de recherches, je devenais vite fascinée que j'oubliais tout le reste ainsi que la notion de temps. Je poussai un léger soupir, avant de reposer toutes mes feuilles sur la pile de documents qui occupaient la moitié de la place de mon bureau quelque peu désordonné. Je tenais dans ma main droite une petite éprouvette contenant un liquide marron. J'ignorais depuis combien de temps elle se trouvait dans ma main, mais ce n'était pas bien important. Sans vraiment réfléchir, je bus quelques gorgées du liquide comme une bonne tasse de café pour me réveiller de mon insomnie. Je retrouvais dans la boisson la délicate saveur d'un café décaféinée — je n'aimais pas beaucoup l'amertume du café fort, puis je m'apprêtais à la reposer sur la table, avant que quelqu'un ne vienne frapper à ma porte pour me sortir de ma bulle. Cette dernière n'attendit pas vraiment mon autorisation pour pénétrer l'enceinte de mon territoire. Elle était plutôt habituée à mon absence lorsque je m'enfermais dans mon bureau, elle savait que je ne répondais pas souvent aux appels. Néanmoins, cette fois-ci j'avais déjà terminé ma petite lecture.

" Mademoiselle Riku ! Mademoiselle Riku ! C'est une urgence ! J'ai une grande information à vous faire parvenir !

- Oh ? Qui voilà donc ?

Une jeune assistante essoufflée fit son apparition. Elle s'approchait de moi avec quelques nouveaux papiers, mais avant elle me fixa avec des yeux ronds qui témoignaient une certaine surprise.

Eh bien, quoi donc ?

- Mademoiselle, vous n'aurez pas confondu votre.. café ?"

Ha ? Je me rendis vite compte de la présence d'un second bécher en face de moi. J'observai à nouveau l'éprouvette dans ma main droite d'un regard tout aussi surpris, avant de comprendre que je venais de boire dans le mauvais verre. Un léger rire me prit, il commençait à se faire tard, je ne me souvenais plus de ce que contenait ce récipient avant que je ne le boive. Enfin, cela ne devait pas être un produit bien dangereux, ou du moins je ne l'espérais pas comme je l'avais ingéré comme s'il s'agissait d'une simple tasse de café. Néanmoins, la raison de la venue soudaine de la petite assistante était d'une toute autre nature.

" Mademoiselle Riku, Hugh-sama m'a demandé de venir vous appeler. Vous devez vous rendre au laboratoire de recherches de toute urgence ! Apparemment, Hokage-sama nous aurait envoyé le corps d'un certain individu qu'elle voudrait que l'on étudie.. Je n'ai pas tous les détails, mais c'est quelque chose de très important !

- Hugh ? Très bien, j'arrive, j'arrive. "

Une nouvelle part de curiosité naissait en moi. Par la grande force de ma volonté, je me relevai de mon siège et je me dirigeais à grand pas vers le laboratoire tout proche de mon bureau. La jeune assistante me suivait de près, elle était toute aussi curieuse de connaitre le fameux colis de l'Hokage. Derrière mon sourire, j'avais déjà une légère petite idée du contenu de cette petite livraison, mais je n'étais pas encore certaine de sa composition exacte. Lorsque j'arrivai devant les grandes portes battantes, je les ouvris d'un coup sec avant de découvrir mon compagnon déjà en blouse blanche, tout proche de la personne ou plutôt du cadavre dont il était question. Je lui affichais un léger sourire accompagné d'un regard alourdi par mes yeux contournés de cernes, puis je me pressai vers le devant du comptoir pour découvrir le fameux "cadeaux surprise" si on pouvait vraiment l'appeler ainsi. Le corps d'un jeune homme aux cheveux bruns se trouvait étalé sur la table avec quelques gouttes de sangs qui continuaient de couler le long de ses blessures. Sa peau se retrouvait déchiquetée à quelques endroits, je pouvais voir la souffrance qu'il avait subis avant d'atterrir entre nos mains. Néanmoins, je gardais toujours une expression calme qui pouvait paraître effrayante face à un tel spectacle, mais en tant que médecin et chercheuse j'avais vu bien pire encore dans ma vie.

" Ara ? N'est-ce pas le corps de l'un de ces sunajins qui nous a attaqué récemment ? Et dans un pitoyable état, si je puis dire. Qu'attend l'Hokage de nous ?" Demandais-je à mon coéquipier avec un léger sourire intime.

J'attendis que la jeune femme à mes côtés se décide à quitter la salle pour refermer la porte derrière elle. Je lisais sur son visage une triste mine qui témoignait de sa déception. Elle mourrait d'envie de connaître les détails de cette affaire, mais elle fut obligée de s'éloigner sous les ordres de ses supérieurs. Je ressentais une légère peine à son égard, la curiosité pouvait être un vilain défaut qui rongeait l'âme de tous les chercheurs. La différence qui nous séparait n'était pas bien grande, elle était juste un sous-fifre qui n'avait malheureusement pas la possibilité d'en connaître plus, tandis que moi j'étais l'assistante de notre chef ce qui me donnait l'honneur d'être aux premières loges lors de grandes découvertes. Je ne pouvais que me réjouir de mon poste et de pouvoir travailler sous les ordres de Hugh. Alors que je m'apprêtais à claquer la porte derrière elle, je lui affichai un léger sourire pour l'encourager à faire une mieux une fois, avant de verrouiller l'entrée pour me sentir plus tranquille des intrusions imprévues. Je me trouvais seule avec mon compère, à l'abris des regards indiscrets et sans aucun risque de se faire déranger par d'autres intrus du laboratoire. Seul un cadavre sans vie et sans âme se trouvait avec nous, il était simplement notre objet de recherches.

" Elle veut que l'on étudie ses caractéristiques et son pouvoir, je vois. Mh, tu as quelque chose à rajouter ? " Demandais-je d'un regard curieux.

Le silence dans sa voix me laissait penser qu'il cachait quelque chose, qu'il ne disait pas tout concernant ce personnage. Cela faisait déjà plusieurs années que je connaissais le jeune homme, nous avions partagé la même enfance et malgré sa longue absence, j'avais appris à le connaître de nouveau. Ses paroles sans mots me laissaient deviner le fond de sa pensée, je connaissais ses habitudes lorsqu'il voulait passer une grande annonce. Je plongeai mes yeux dans les siens pour le presser à me révéler la nouvelle, laissant quelques instants de silence s'écouler entre nous deux. Lorsqu'il eut prononcé ces quelques mots, je restais interdite à la fois surprise et excitée. Je me retournai vers le spécimen qui m'avait pourtant l'air d'être un simple cadavre, jusqu'à ce que l'on m'annonce qu'il détenait l'un de ces fameux gènes. Mes yeux encore un peu ternes à l'instant précédent se mirent à briller d'une étrange lueur. J'avais face à moi un GÈNE ! L'un de ces fameux éléments qui donnent une force incroyable à leur possesseur, l'une de ces expériences crées par le clan Senju, un bijou de la science et du savoir ! Sans même détourner mon regard, je demandais à mon coéquipier avec toujours ces yeux fascinés.

" C'est vraiment un de ces gènes ?! Mizuki nous as bien demandé de l'examiner ?! Mais c'est génial, oui, mettons nous au travail ! " M'exclamais-je d'une grande joie qui se faisait entendre malgré ma voix monotone.

Je ressentais mon cœur battre entre ma cage thoracique d'une grande vitesse, je sentais mon sang couler de plus en plus vite entre mes veines, je ressentais l'excitation me traverser tout le corps. Mes lèvres s'étiraient en un grand sourire, j'avais l'honneur de travailler avec Hugh sur un objet d'étude bien plus passionnant que n'importe quel autre sujet. Aussitôt, je commençais à préparer les affaires dont on allait avoir besoin après m'être désinfecté les mains. Nos gestes et nos mouvements se coordonnaient parfaitement bien, alors que l'un sortait les scalpels et d'autres produits, l'autre préparait le cadavre de telle sorte à le dépouiller de ses tissus. Il m'avait l'air bien grand ce Sunajin, il fallait retrouver le gène sur un emplacement précis du corps et l'extraire afin de l'examiner. D'après les connaissances que j'avais acquise au cours de ces dernières années, je savais que la numérotation du gène indiquait la nature de celui-ci ou du moins son nombre. Mon regard curieux se mit à parcourir le corps de ce jeune individu à la recherche du numéro qui se trouvait sur son omoplate droit — il me fallut d'ailleurs le retourner. Mon instinct me laissait croire que le gène se trouvait peut-être là, mais tout bon médecin savait que seul l'os se trouvait ici. Je n'espérais pas abîmer ce beau corps nouvel objet de recherches à cause d'une maladresse avec mes scalpels. J'avais à mes côtés Hugh, à la fois chef de département mais aussi membre du clan Hyûga, ce qui allait nous mener tout droit vers notre réponse.

" Hugh, par le biais de ton Byakûgan, penses-tu pouvoir retrouver l'emplacement exacte du gène ? Même si le chiffre est ici, j'hésite à croire que le gène en question le sois également. Je préfère éviter de trop abîmer ce corps, surtout si on se trompe, cela deviendra vite ennuyant de chercher sur un sujet qui est déjà suffisamment amoché. Disais-je avant de soupirer une fois. Ara ara, il faut avouer que Mizuki-sama n'y est pas allée de mains mortes. "

Selon la logique, un gène permet l'obtention de nouvelles caractéristiques, il était entre autre un élément ayant un pouvoir qui lui était propre. Même si la personne décède, son gène pourra toujours être transmis dans le corps d'une autre personne, ce qui me laissait croire que l'élément lui-même était "vivant". Le Byâkugan de mon amant avait la capacité de découvrir les choses vivantes, si tout le corps était déjà mort — affirmation vérifiée : son cœur ne battait plus, alors la seule chose qu'il devrait voir serait le gène ainsi que son emplacement. Je lui laissais les rênes avec le scalpel et tous les autres outils pour lui permettre de faire une découpe propre, sans abîmer le beau jouet.

Nara Riku

" Une deuxième version du Byakûgan ? Ara ! M'exclamais-je. N'est-ce pas une formidable capacité que tu as développée là ! Voilà qui devrait rendre la recherche du gène bien plus aisée, bientôt, tout cela ne sera plus qu'un jeu d'enfant. Peux-tu le voir ? "

Je continuais de le regarder avec des yeux étincelants, impatiente d'avoir un aperçu des fruits portés par ses propres recherches sur son don héréditaire. S'il avait réellement développé la capacité à voir les organes internes d'une cible, il s'agissait d'une grande avancée pour nos projets. Dorénavant, plutôt que de chercher la présence d'un numéro sur le corps d'un individu pour deviner s'il était l'un des porteurs de gènes, il suffisait pour Hugh d'activer son Byakûgan pour connaître la réponse sans avoir à dépouiller le sujet. En tant que médecin et scientifique, il s'agissait d'un atout de valeur qui pourrait bien le hisser très haut dans son domaine.

Derrière cette grande curiosité dont je faisais preuve, je cachais un léger sentiment de déception de n'avoir point été mise au courant auparavant. Il était bien vrai que je passais une majorité de mon temps libre à feuilleter des documents dans mon bureau, ou à poursuivre des recherches par pur plaisir. Parfois, je m'endormais le nez plongé dans mon café tant que j'oubliais la fatigue qui gagnait mon corps. Cependant, lorsqu'il s'agissait d'une avancée sur le travail, j'aimais être la première à connaître son développement. Un sentiment accentué quand le chercheur et à la fois le sujet d'expérience était l'homme que j'aimais. J'avais pourtant la certitude de prêter suffisamment d'attention à son égard pour connaître ses projets, mais cette dernière capacité semblait avoir échappé à mon radar.

Lorsqu'il me jeta un coup d'œil avec ses magnifiques pupilles blanchâtres aux veines qui ressortaient sur le côté de ses tempes, je ressentis une profonde curiosité à savoir qu'il voyait depuis ces yeux. Parfois, comme à ce moment présent, je ressentais une jalousie envers cette personne qui avait eu la chance d'être née dans ce clan. Ils avaient ce pouvoir que beaucoup enviaient d'avoir, notamment pour ma part. Cependant, j'étais bien heureuse d'être une descendante des manieurs des ombres, ce qui nous permettait de rester ensemble sans crainte. J'aurais aimé lui demander les détails ainsi que multiples questions concernant cette nouvelle forme de son Byakûgan, son évolution, son développement, mais je retins mes incessantes curiosités au fond de ma gorge jusqu'à ce que nous aillions extrait le gène. Pour l'heure actuelle, j'allais me contenter de la question la plus simple.

" Que vois-tu ? "

Il me fit signe de reculer comme si une menace pouvait surgir de ce cadavre. Alors, ma curiosité ne cessait de croître suite à cet avertissement, que pouvait-il donc voir ? Le sang, me répondit-il, une nouvelle qui écarquilla mes yeux grands d'un étonnement sans nom. L'homme allongé sur la table était pourtant mort, son cœur avait cessé son travail depuis que ce dernier avait rendu son dernier souffle. Comment son sang pouvait-il continuer de circuler sans tenir compte de l'inactivité de ses organes ? La seule réponse possible à un tel phénomène était bien la présence d'un gène. Aussitôt, je me mis à agir en suivant ses ordres. Je laissai les scalpels et autres outils qui se révélaient inutiles pour aller m'emparer des plus grosses seringues afin d'extraire son sang. Je raccrochai de l'autre bout des aiguilles des poches afin de ne laisser s'échapper aucune goutte de ce liquide rouge qui ne s'était jamais révélé si précieux. Le corps humain contenait près de 5 à 6 litres de sangs, allait-on devoir transplanter cette quantité dans le corps d'un autre individu ?

" Ara, voilà quelque chose d'intéressant que l'on n'aura pas l'occasion de voir tous les jours.. " Murmurais-je avant de planter l'aiguille dans les veines de son poignet.

Avec précaution et d'un geste familier qui montrait une certaine habitude que j'avais acquise aux prises de sang, je commençai à extraire ce liquide vital. Puis peu à peu, je remplissais les sacoches une à une jusqu'à retirer tout ce qui puisse résider dans ce corps mort. Mes yeux toujours gonflés de cette lueur scintillante, j'étais impatiente d'étudier l'origine de ce phénomène hallucinant ainsi que les composants du sang, notamment la composition qui pouvait donner un tel pouvoir au gène.

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" Dans le sang ? Demandais-je étonnée. Ara, es-tu sûr de ne pas t'être trompé ? Ton nouveau Byakûgan a peut-être besoin d'une certaine amélioration. Ce n'est pas ton talent héréditaire qui pourra remplacer tes connaissances médicales, je te rappelle que le sang, autrement dit les globules rouges qu'il contient n'ont aucun ADN. Je vois mal le gène situé dans un emplacement sans même d'ADN. "

Peut-être m'étais-je excitée trop tôt, le voilà qu'il me disait quelque chose de bien insensé. Son amélioration, ses recherches menées seul lui jouaient-ils des tours ? Si le sang d'un cadavre continuait à circuler, n'était-ce pas un mort-vivant comme dans les films ? Je ne pus m'empêcher de rire suite à cette déclaration grotesque et irréaliste. Lui qui était médecin depuis si longtemps, il s'agissait bien de la première fois qu'il me faisait une blague. Je croyais aux choses inexistantes, les morts pouvaient revenir à la vie, mais de là à dire que le sang continuait de circuler chez un cadavre.. D'autant plus que le gène était de base une invention scientifique.

" Ne te vexe pas, ta nouvelle version du Byakûgan n'est simplement pas encore tout à fait au point. Nous allons chercher le gène en parcourant le corps, ça va prendre plus de temps mais ce n'est pas impossible. Ara. Dans le sang ? Haha.

Je m'apprêtais à commencer mes inspections en m'emparant d'un fin scalpel depuis son omoplate qui continuait de m'intriguer. Comment ce chiffre avait put apparaître ici et non pas ailleurs ..?

HRP: