En sous-vêtements, je me tiens au milieu de la pièce – putain de salle d’opération merdique de Shigeru – tandis que les deux autres connards discutent calmement entre eux. Je suis beaucoup trop généreuse d’avoir proposé cet arrangement, mais je suis loin d’être stupide : il sera profitable massivement à nos intérêts. Shigeru, quelle misère cet homme. Ce n’est presque qu’os et peau, il a terriblement maigri. La guerre ne lui sert pas. Trop de blessés. Trop de morts. Trop de choses à faire. Cette merde, il l’a choisie lui-même, et qu’importe ce qu’il peut y faire… Ce ne sera jamais suffisant. Je souris calmement seule avant que la porte ne s’ouvre brutalement et que les derniers invités de cette petite réunion arrivent enfin. Ikumo et Tadashi – je leur adresse un léger hochement de la tête pour les saluer et me redresse légèrement. Il ne faut pas plus d’une seconde pour que Daï se tourne vers moi et me fixe de ses yeux noirs qui se veulent sévères. Ce con pense-t-il vraiment réussir à m’impression un jour ?

« Ikumo et Tadashi… Tu es sûre de toi Hak ? »

Un frisson traverse mon corps entier qui résonne de façon presque sauvage à l’entente de ce prénom. Rajout de merde – l’amour que le son me portait n’est que plus grand depuis. Une sensation que je n’arrive même pas à me décrire de façon précise. Quelque part entre l’orgasme et une nausée matinale. Le corollaire et la conséquence directe de ce que je suis devenu. Mon regard le plus noir se pose sur le Prêteur du village qui recul d’un pas.

« Tu aurais préféré que j’amène Otoke et Raito peut-être ? Je leur fais confiance et je sais où je vais avec ces deux-là. C’est mieux que rien. »

Le temps a fait son affaire, et malgré la relation que j’entretiens avec Otoke, je suis incapable de savoir dans quelle mesure je peux lui faire confiance. Ce gosse de merde a une influence… Etrange sur lui. Un problème à régler qui n’est pas le plus important. Si Daï grimace à ma remarque acerbe, Shigeru s’avance à son tour et je me permets de rire légèrement à haute voix. Si cette idée vient de moi, il en est le principal coordinateur. Après tout, c’est sa putain de faute si je suis dans ce merdier.

« Allons… je fais également confiance à Ikumo... Le jugement de Hak s’est rarement montré erroné de toute façon, n’est ce pas Daï ? »

Il grommèle légèrement, ne faisant qu’augmenter le sourire sur mon visage jusqu’à ce que mon nom tombe. Mais merde quoi ! Les deux autres ne doivent rien comprendre, aussi je soupire délicatement pour signaler au Médecine de l’histoire qu’il serait bien qu’il s’active. Je ne suis pas là à attendre ma retraite.

« Comme vous le savez, Hak a été récompensée par Raikage-sama du gène de la foi. On ignore encore pas mal de choses sur ces derniers, et je pense qu’il est important que nous continuions de travailler dessus. Quels sont les effets à court terme ? A long terme ? Avec deux porteurs à Kumo, je n’ai pas assez de matériel. Et il faut avouer que c’est un avantage considérable en combat… Un arme qui peut être facilement retournée contre nous. »

Il s’arrête un instant pour tousser légèrement – qu’il est con de fumer, franchement. Au moins, ses explications on le mérite d’être beaucoup plus claires et diplomatiques que les miennes, même si je lui serai franchement reconnaissante de fermer sa gueule quand il veut prononcer mon prénom. De quelques pas rapides, il s’avance vers moi et pose sa main sur mon corps, tandis que Daï réduit rapidement la distance qui le sépare de Tadashi. Je commence à franchement perdre patience.

« Vous allez tous les deux m’utiliser comme cobaye. L’objectif est simple, à la sortie de cette salle vous devez être capable d’identifier si quelqu’un est porteur d’un gène ou non. Rapidement. »

Shigeru soupire délicatement, et prend la main d’Ikumo avant de la poser sur mon corps. Depuis cette intervention, j’ai l’impression qu’il me considère comme une espèce d’œuvre d’art ou je ne sais quoi, et c’est franchement gênant. Je pourrais me ramener avec une gamelle, de la bouffe pour chien et lui servir par terre qu’il le ferait. Franchement.


« D’abord, Shigeru et Ikumo vont travailler sur la localisation du gène avant son activation dans un corps avec leur Médecine. Ensuite… Ce sera à toi de percevoir le moment exact où elle va l’activer. On est prêt ? »

Sans la moindre hésitation, j’hoche la tête – rapidement suivie de Shigeru. Que la fête commence.

HRP:

Spoiler:

Un homme à double facette. Le jour, il gère un village et la nuit, il met en place un projet insensé. Créer un commando de cadavres afin de surveiller plus efficacement le village, mais aussi et surtout, le pays tout entier. C’est un projet fou, mais Manzo veut le réaliser. Il voit là une opportunité de rendre Kumo et Kaminari no Kuni plus fort que jamais en les dotant d’une capacité de réaction incroyable. Le Kadoria avait passé des nuits entières devant un bureau sommaire afin de trouver un moyen d’utiliser à bon escient le don qu’il a. La nécromancie peut-être très mal vu, car elle est souvent utilisée pour faire le mal. Pour le manipulateur de la gravité, il était temps de changer la donne.

Le problème était de taille. Il ne fallait pas de simple cadavre, mais des corps ayant une semi intelligence. Toute la difficulté reposait ici. Comment rendre un mort intelligent ? Les invocations d’outre-tombe sont manipulé grâce à un ordre donné par l’invocateur. Le nécromant devait donc donner un ordre particulier qui transformera le simple cadavre lambda en une sorte de garde. Le processus était long et les nuits du Raïkage était courte. Cependant, au bout d’un long moment, la tête brune avait enfin réussi. C’était le premier cadavre d’une longue série qui répondait positivement aux ordres complexes que donnait le Nanadaime. Les morts porteraient donc la tenue classique de Kumo, mais auront, en plus, du tissue recouvrant leur coup, leur bouche et leur nez, ainsi qu’un capuchon afin de masquer le reste. Seuls leurs yeux seront apparents. Chaque cadavre a sur lui différents sceaux. Principalement deux. Un sceau permettant à Manzo de les repérer via une carte et un sceau d’Hiraishin pour intervenir si jamais les cadavres déclenchent le premier sceau en guise d’alerte.

Les prémices de l’armée des morts commencèrent doucement à s’opérer dans le village avec un petit nombre de cadavre pour commencer. C’était aussi l’occasion pour le Kumojin de tester les capacités de ses créations à réagir face à une situation alarmante. Le maître de la gravité se trouvait dans son bureau d’Ombre, quand un des sceaux se déclencha. Ayant la carte sous les yeux, il vit la position du cadavre en question et s’y téléporta instantanément. Il arrive face à son invocation qui lui montra du doigt le danger… A savoir un écureuil dans un arbre. Soupirant, Manzo prit une cigarette de son paquet, l’alluma et posa une main sur le cadavre.

« On peut difficilement appeler cet écureuil un danger… »

Tout en finissant sa cigarette, il redonna les ordres au cadavre pour qu’il s’exécute avant de repartir en direction de son bureau. Réutiliser tout de suite l’Hiraishin serait un peu trop gourmand en énergie et la journée est loin d’être finis. Pendant sa ballade vers le Palais, le Raïkage passa devant l’hôpital et se rappela que Shigeru lui avait transmis comme quoi il a prévu quelque choses pour les gènes ou quelque chose dans le genre. L’Ombre de Kumo ne se rappelait plus de tout, mais cela ne coutait rien d’aller voir. Entrant dans l’hôpital, il s’adressa à la jeune demoiselle se trouvant à l’accueil.

« Désolé de vous déranger, vous savez où je peux trouver Enko Shigeru ? »

« Euh… Oui… Bonjour Raïkage-sama ! Shigeru-senpai se trouve dans une salle d’opération de ce côté, mais il ne veut pas être dérangé… »

« Merci. »

La tête brune tourna les talons en direction de la dite salle d’opération. Ecoutant brièvement, il reconnut la voix de son médecin favori et attendit le silence pour entrer. Sans rien dire, le Kadoria s’adossa à un mur près de la porte, observant tout le monde. Il ne s’attendait pas à autant de monde, mais il reconnut plus ou moins tout le monde. Voyant de la fumée vagabonder dans la pièce, le Raïkage tira une cigarette de son paquet avant de rompre le silence.

« Je vous en prie, continuez. »

Il termina par allumer sa cigarette et observer la fine équipe.

La sensation d’avoir deux chakras étrangers entrain de fouiller mon corps de fond en comble est loin d’être quelque chose que j’apprécie, mais je ne connais que trop bien les implications de ce qu’il se passe actuellement pour faire la moindre remarque. De toute façon, je les connais tous les deux très bien et il n’y a pas spécialement de surprise pour moi – Shigeru n’est pas con au point de découvrir comment détecter un gène en même temps qu’il apprend à le faire à Ikumo. Je lui ai déjà servie de petite souris merdique plusieurs fois là-dessus. Je me retiens de soupirer devant l’agacement qui se produit en moi, même si au moins, ils me font le privilège de ne pas prononcer mon prénom une fois la procédure commencée. C’est probablement la dernière chose qu’il me manque pour exploser de colère, activer le gène et détruire la totalité de l’hôpital dans ma frustration. J’inspire calmement en essayant de contrôler ma respiration en espérant que les deux connards arrivent à quelque chose rapidement.

« Ne te laisse pas avoir Ikumo. Le gène s’est intégré à toutes les cellules de l’organisme donc tu le détectes en faible quantité partout, il faut que tu sois capable d’ignorer tout ce bruit pour arriver au concret. Tu n’en es pas loin, mais ce n’est pas encore tout à fait ici… Essaye avec un peu plus de Chakra, et ne recherche pas les moindres anomalies. C’est plutôt… Comme quelque chose de trop exprimé dans l’organisme à un endroit précis. Comme un cancer. »

Je rigole doucement devant la comparaison que fait le médecin de mon cadeau, quelque part, je me dis qu’il a certainement raison et je vois déjà Dai grincer des dents avant d’adresser un regard appuyé à Shigeru. Il ne faut pas plus d’une minute pour que la porte s’ouvre et le Raikage en personne entre dans la pièce. Génial putain, pourquoi ne pas inviter tout le village pendant qu’on y est ? Souriant délicatement, je lui adresse une salutation polie – je l’apprécie bien plus que le précédent, et malgré ce que je pense de tous ces connards au pouvoir… Il a pris le parti d’Otoke quand j’avais le plus besoin que quelqu’un le fasse. Disons que ça joue en sa faveur. En cœur, Dai et Shigeru saluent le nouvel arrivé sans que le brun ne s’arrête avec sa main. Voilà qu’on va penser que je suis une pute à me laisser toucher comme, à moitié nue, devant une salle remplie d’hommes. Tout bonnement génial.

« Raikage-sama ! C’est un plaisir que vous ayez eu le temps de venir. Nous pensons avec Ikumo être capable de retrouver un gène dans un corps vivant avant son activation, les travaux vont dans le bon sens en tout cas. »

C’est donc ce petit con qui a prévu ce coup – je préfère nettement ça à voir le dirigeant du village débarquer à l’improviste partout. Je ne suis pas devenue une sainte pour autant, et moins cela se sait, mieux ce sera. La seule supposition que je fais, c’est que ce n’est pas pour le travail sur la localisation de gènes qu’il a été invité, mais plus pour… La deuxième partie. Beaucoup moins agréable. Secouant légèrement ma tête pour dégager mon visage de mes cheveux, je hausse les épaules. Après tout, c’est ma requête. Ma… Je glousse calmement. Oui, c’est ça putain. Ma preuve d’allégeance à ce village d’idiots pour une durée indéterminée. Tant que l’autre ne prendre pas une décision différente.

« Si l’on joue aux surprises de cette façon, Shigeru, autant que je prévienne. J’ai proposé à Shirudo de venir. J’ignore s’il viendra pour autant. »

Le petit sourire du médecin me fait penser qu’il avait très bien compris que je ferai ça d’avance. Connard. Il commence à beaucoup trop me connaître.

« Bien ! Si c’est suffisamment avancé de votre côté… Active-le. »

Je roule des yeux en tournant mon visage pour fixer Dai, puis adresse un regard rapide à Shigeru qui hoche la tête. Inspiration profonde. Très bien – allons-y. Rapidement, je compose mon Mudra puis ferme les yeux, laissant mon Chakra entrer en réaction avec le gène dans mon corps pour l’activer. Je me sens déjà transpirer le son – effet tellement implacable qui me dit que j’ai réussi. Savoir que le Raikage nous observa va certainement enculer au plus profond l’esprit de l’explosif mais je m’en soucie très peu. Tant qu’il fait ce qu’il a à faire.

« Tadashi. Concentre-toi maintenant – c’est comme une technique de détection, mais plutôt que de chercher toutes les personnes autour de toi, tu te concentres sur elle. La petite décharge de Chakra qui est passée était l’activation, maintenant nous pouvons le ressentir. »

HRP:

Calmement, Daï secoue son crâne de merde sous mon regard amusé. Dire que nous en sommes rendu là, tous les six, à attendre les plus gros clous du spectacle. Il faut que Tadashi y arrive. C’est la raison principale de sa présence ici, pour tout le reste les deux médecins peuvent se débrouiller. Dire que c’est le Bakushô et son affection maladive pour le pouvoir qui nous ont amené ici… Je soupire calmement, laissant Shigeru et Ikumo balader leurs mains sur mon corps sans la moindre gêne. Après tout, je suis peut-être vraiment une pute ? Haussant délicatement les épaules, je continue à faire ce qu’il m’a été demandé de faire : rester assise comme la pire des connes. Les deux autres ont intérêt à être rapide dans leurs recherches parce que je vais perdre patience – déjà que la sensibilité de mon corps vis-à-vis du gène est extrême… Le politicien adresse un sourire calme au métallique.

« Il est vrai que cela ressemble beaucoup à ce qui est fait pour une technique banale mais ne reste pas dans ces simples détails. Tu sens bien que la technique est maintenue sans aucune dépense en Chakra supplémentaire non ? Comme si, au lieu de dépenser le Chakra, elle n’avait fait que resynchroniser celui-ci dans son corps. Attends un instant. »

Il adresse un regard complice à Shigeru et je grimace déjà. Je sais exactement ce qu’ils vont faire et ça ne me plait pas, mais alors pas du tout. Putain, je vais leur arracher ce que je pense à ses connards. Inspirant calmement, je ferme les yeux et me prépare physiquement comme mentalement.

« Ikumo – tu vas te concentrer sur la recherche de la position de l’implant dans son corps également. Nous ferons quelques prélèvements à cet endroit – du sang, quelques cellule – afin de voir la modification de ces derniers. Maintenant que le gène est activé, cela devrait être plus simple pour toi de le localiser. Ne t’arrête pas, je vais juste chercher le matériel. »

Un nouveau regard complice entre les deux. Je n’ai pas besoin de les voir pour le savoir, il n’y a que ça qu’ils peuvent faire dans ce bref instant de silence. C’est…. Parti.

« Tu es d’accord avec ça, Hak ?! »

La déferlante se déverse en moins comme une tempête venant perturber le plus serein des ciels, et je tords légèrement mon corps, non habitué à connaître les effets du gène. Je sens déjà cette chose se répandre en moi, pire encore que cet enfant de merde que j’ai du faire enlever. Bougeant la tête d’une façon quelque peu snobe, je corrige une mèche de cheveux en croisant le regard de Daï, mon visage neutre de toute émotion mais le regard brulant d’une colère ardente. Connard.

« Le ressens-tu désormais Tadashi ? Si elle est subtile, cette différence n’est pas inexistante. Approprie-toi cette sensation : ce sera suffisant pour savoir quand quelqu’un utilise le sien si tu te concentres en dehors d’un combat. C’est ce que nous cherchons à obtenir après tout. »

Alors que je le fixe, Daï adresse un léger regard à Shigeru puis au Raikage, comme s’il attendant la validation de quelque chose qui avait déjà été validé à de maintes reprises. Lorsqu’il pose enfin ses yeux sur moi, je le dévisage fortement en profitant du bref contact pour lui adresser un petit message personnel. S’il pense que se pavaner est la bonne solution ici…

*Tu es vraiment la pire des putes à répéter les choses connues de tous comme ça. Franchement, tu n’as pas besoin d’être diplomate ou politicien ici…*

Il n’adresse pas la moindre réaction évidente, mais je perçois tout de même un semblant de de désabus en lui. Toujours dans mon histoire, j’attrape délicatement la main d’Ikumo et la déplace ailleurs sur mon corps alors que je m’allonge sur la table d’opération. Ce ne sera que plus simple pour Shigeru de cette façon, et… Ce n’est pas comme si la sensation d’avoir ses mains sur mon corps était étrangère au nouveau Chûnin. Ce n’est pas mon médecin personnel pour rien. Rapidement, Shigeru arrive en poussant sa petite table métallique à roulette ridicule. On dirait une grand-mère avec un déambulateur, si ce n’est qu’il était moins proche de la mort. D’un regard, il fait comprendre à Ikumo qu’il le laisse faire les prélèvements et lui tends une paire de gant.

« Tiens : fais-donc. »

Je soupire une fois de plus alors que Tadashi s’exerce à détecter les fluctuations de Chakra avec l’aide de Daï et qu’Ikumo s’attèle calmement à sa tâche. Ce qui suivra ne présage rien de bon pour moi, mais lorsque Shigeru m’a parlé de vouloir essayer cette chose – je n’ai pas pu m’empêcher de dire oui. Si l’on ne prend pas de risque, on n’avance pas – et qu’importe si celui-ci risque de me tuer au moindre échec de sa part. Je lui fais suffisamment confiance pour être bien consciente que cela n’arrivera pas. Je suis lui… Bien trop précieuse. A lui comme à tout ce village de débiles profonds. Alors que le petit médecin enfonce son aiguille vers ma cuisse, je ne sourcille même pas, le laissant faire sa besogne. Une chose. Je ne suis plus qu’une chose entre leurs mains actuellement, mais je ne réprime pas le léger sourire que j’adresse à Tadashi quand il dit avoir réussi. Daï connait la suite du jeu.

« Très bien ! »

Il lui adresse un grand sourire amical sincère, et je me tords presque en deux à l’intérieur de moi-même pour savoir comment il réussit à être si amical avec tout le monde. Je ne sais que trop bien à quel point il sait être vil et impitoyable, et gérer ses deux parties de sa personne avec autant de facilité ne me donne qu’envie de le voir abandonner devant moi – même si je doute qu’il ne fasse un jour. Toujours est-il que l’autre idiot a terminé son prélèvement sanguin et Shigeru s’attaque déjà à ma cuisse pour prélever un petit bout de peau – plaie qu’il fait immédiatement se refermer et cicatriser avec sa science, comme si j’étais une putain de poupée de porcelaine de merde qu’il fallait dorloter. Qu’il fasse ça avec sa… J’inspire calmement.

« Tant mieux si vous arrivez à reconnaître un gène par la signature. Il ne reste qu’à espérer qu’ils ont tous plus ou moins la même. C’était l’objectif principal de la soirée – et vous êtes libres de vous entraîner encore et encore. De toute façon, je ne peux plus m’en séparer donc… »

« Hak, tu es sûre de vouloir…. ? »

Fermant les yeux une fraction de seconde, j’acquiesce. La partie compliquée va démarrer maintenant. Rapidement, je réajuste ma position dans le lit de concert avec le frisson énorme qui parcours mon corps à la prononciation de mon prénom. Heureusement qu’il n’y a pas mis sa volonté pour me charger plus en puissance encore.

« Ils vont faire des choses beaucoup plus médicales maintenant, mais nous pouvons très bien rester pour apprécier le travail. Ça te permettra de te renforcer un peu dans la détection du gène, t’imprégner de la chose. D’ailleurs, si je ne m’abuse, tu ne fais que commencer à découvrir la sensorialité ? Je pourrais peut-être t’aider si tu le veux. Ca fait un petit moment que je pratique. »

Je n’ai même pas besoin de voir ce rat pour savoir qu’il est en train de sourire à Tadashi. Il ne manque plus qu’il me vole mes élèves maintenant, ce connard. Soudain, Shigeru pose ses deux mains sur tête et je sens très rapidement mon corps s’engourdir sans que je ne m’endorme. Son anesthésie est toujours aussi remarquable – surtout pour quelqu’un qui a tendance à jouer avec les morts.

« Ikumo… Tu vas surveiller les paramètres vitaux. Au moindre problème, tu me préviens et j’arrête tout. Quant à toi… Tâche de ne pas mourir. »

Quelle intention délicate ! Je ricane amèrement l’espace d’une seconde, d’un rire, et je le sens déjà commencer. Malgré l’anesthésie, la sensation est horrible, brûlante, démangeante. D’une main, il essaye de retirer le gène. De l’autre, de me garder en vie. Horrible. La douleur est horrible. Comme si on m’arrachait à une partie de moi-même, comme si on me démembrait, tissu par tissu. Malgré ma tolérance innée à la douleur et l’astuce du Médecin, je n’arrive pas à retenir un gémissement de douleur en serrant mes dents le plus fort possible et très rapidement, je commence à convulser. Franchement, ce qu’on ne ferait pas pour son village !