Deux jours s’étaient écoulés depuis mon bref face à face à Oshura. Deux jours pendant lesquels je n’avais cessé de cogiter sur le sens de mon nindô. Au fond, pour moi, qu’est ce qui était le plus important ? Ma personne ? Mon clan ? Mizu no Kuni ou Kirigakure no Sato ? Bien des questions qui apportaient plusieurs pistes possibles. Seulement, une seule semblait réellement pertinente à mes yeux car englobant l’ensemble des possibilités. Il me fallait faire un choix, un choix qui dicterait le reste de mes actions même si je devais au final m’opposer à nouveau à mon frère. Mais après tout, qu’importe nous étions unis et divisés depuis la naissance. Rien ne changerait jamais cet ordre des choses. Pour éviter de penser à tout cela, j'éprouvais le besoin de me changer les idées, de me trouver une activité. Après tout, j’étais devenu depuis peu un Heishi, un soldat de l’Empire quoi qu’on en dise. Me rapprocher de mes frères d’armes me permettrait peut-être d’oublier…

Peu de temps après, je me retrouvais au sein d’une base militaire de l’Empire quelque part dans l’archipel du pays de l’Eau. Assis sur une marche d’escalier, je regardais les ninjas ici présent s’entraîner activement. La poussière se soulevait par moment à la suite des actions des uns et des autres, mais je continuais plutôt distraitement, à observer le mouvement effectué par les meilleurs ninjas qui s’entraînaient ici. Il y en avait bien un que j’appréciais tout particulièrement, à cause de ses mouvements et de sa capacité à anticiper les assauts adverses. Tel un virtuose il évoluait autour de son adversaire du jour, parvenant toujours à trouver la faille. Un, deux, trois coups. Puis un retour en place. J’étais bluffé. A première vue, il s’agissait d’un expert du taïjutsu et dans la mesure où l’entrainement du jour était visiblement axé sur cet art, il était clair que cet individu disposait presque systématiquement d’un temps d’avance et ce, quel que soit l’adversaire qui lui faisait face. Je le vis effectuer un mouvement magnifique. Telle une toupie, il tournoya sur lui-même tout en assénant des coups de pieds à la manière d’un danseur de break dance. Un nettoyage en ordre. L’enchaînement parfait pour venir à bout de plusieurs adversaires en même temps. Je notais pour moi-même.

Alors que je me délectais de ce spectacle ayant la vertu de me faire oublier mes soucis, je vis non loin de moi deux shinobis. Je n'avais pas prêté attention à eux jusqu'à présent et je ne sais pourquoi subitement, je le faisais. L’un était blond avec une bonne bouille, dans le style du mec sympa. Il portait une chaîne argenté au cou. Des gants noirs, une mise qui rappelle le dragueur de service, des yeux bleu pour couronner le tout. Je ne sais pas… A première vue, il ne m’inspirait rien de mauvais. Plutôt le contraire d'ailleurs. J’aurais probablement pu, comme d’autre, lui donner comme qui dirait la communion sans confessions. D’un air neutre, comme blasé, je constatais que ce blondinet disposait d’un tatouage sur l’une des jambes. Les insignes du clan Samui. L’autre ninja qui me tapa dans l’œil et qui n’était guère éloigné de moi ou de celui qui était visiblement fan des Samui, était bien plus jeune encore que le premier. Le fan des Samui devait avoir dans la vingtaine, tandis que l’autre, autour de la quinzaine. L’une des choses qui frappe en le regardant est, au-delà de sa mise, sa grande taille. Il me dépassait allègrement d’une dizaine voire une quinzaine de centimètres, pourtant, malgré les allures je devais avoir au moins le double de son âge. Son teint était si blafard qu’il ne faisait guère aucun doute sur ses origines. Un ancien de Mizu sait reconnaître parmi mille un Samui pure souche lorsqu’il en voit un. Pour ma part, je n’avais guère de doute que ce gamin était un membre de ce clan lui et son père, sa mère, ses aïeuls jusqu’à X génération. Ce gamin portait sur un de ses yeux, à la manière de certains corsaires, un patch. Était-il borgne ?

Alors que je m’amusais à observer ces deux curieux personnages, le « virtuose », l'expert en taïjutsu s’approcha de nous trois. Il lança, d’un air si sûr de lui, que je compris qu’il nous prenait clairement pour des nuls :

_ Je vous prends tous les trois. En taïjutsu. Là maintenant !

Gonflé le jeunot, probablement que l'adrénaline lui montait au crâne. Sans même laisser le temps aux autres de répondre au défi, je répondais du tic au tac !

_ Pour ma part ça ira. Observer me suffira. Merci.

Un sourire et je me tournais vers le duo. Allons comment allaient-ils réagir à cette provocation ?

Spoiler:

...hmm...

L'arrogance.

Un sentiment qui m'était rare de faire preuve envers des inconnus et encore plus envers de bonnes connaissance. Avançant vers le shinobi qui se plaisait à ridiculiser les efforts de ceux qui l'avaient affronté jusqu'ici, mon exclamation dépourvu de toute excitation, mais pleine de mépris envers ce futur adversaire se fit entendre clairement de toute personne qui avaient été à l'écoute du challenge que nous avait lancé ce "prodige" des arts martiaux.

Bien que je ne connaissais pas personnellement cet homme, ses manières me laissèrent froid à son égard et bien que je me savais loin d'égaler mon homonyme en terme d'expérience, je décidai néanmoins de faire preuve de mes progrès. La dernière fois que nous nous rencontrâmes, l'autre Samui et moi-même avions eus la chance d'échanger quelques coups, mais son avantage était flagrant et m'avait laissé sur une soif d'apprentissage qui me guida à travers maintes expériences à mon tour. De retour maintenant en direction de Yuki no kuni après avoir dirigé et aider à la reconstructio du palais, j'avais eus la chance d'être instruit par l'empereur lui-même, mais aussi un autre escrimeur qui m'avait ouvert les portes de la manipulation des éléments...notamment le Futon pour mes premières techniques.

C'était donc le moment opportun de tester ces nouveaux coups en une "réelle" situation de combat. Bien entendu, il s'agissait d'un simple entraînement, mais le fait d'être en face d'un inconnu et non un ami, en plus d'avoir une mauvaise première impression de celui-ci, les circonstances me permettaient donc de grimper l'échelle du risque à un échelon supérieur. Rien ne me laissait croire que la victoire était mienne, d'autant plus que je n'avais pas observé les mouvements de mon prochain adversaire, comparativement au troisième de notre "trio"...qui n'avait en fait rien à voir avec nous.

Je m'attardai donc quelques secondes sur cet autre personnage qui avait refusé le défis de l'impoli. Grand, pour la moyenne, il m'arrêtait en bas du nez. Ses cheveux hirsutes n'étaient pas sans rappeler les miens si ce n'était du fait qu'ils étaient plus court, mais disposaient d'une autre familiarité avec ceux qui ornaient mon crâne; deux mèches plus longues que le reste se faisaient bien remarqué sur ses tempes...bien que les miennes dépassaient de chaque côtés de ma nuque. Mon oeil d'un bleu glacial rencontra enfin la noirceur des siens qui ne faisaient que biens d'agencer à ses cheveux et là où un cache-oeil ornait ma face...un bandeau entourait ses cheveux. Il y avait suffisamment de similitude, biens que légères, entre lui et moi pour qu'un faible sourire ne naquisse sur mes lèvres, presque invisible sur mon teint presque gris et mes lèvres pâles. Je tentai d'analyser l'homme et peut-être trouver un indice sur sa provenance...mais rien ne pouvait me laisser deviner qu'un Kaguya figurait parmi nous. Probablement mon regard aurait-il été différent à son égard d'ailleurs.

Ne faisant donc que le saluer d'une simple inclinaison de la tête, ne me retournai vers l'homme qui nous avait défié en adoptant une position défensive tout en prononçant quelques paroles à mon compagnon blond. Je voulais m'assurer qu'il n'interviendrait que lorsque j'aurai perdu...ou gagner qui sait...ce match.

"Tu permets Kirito Senpai? Je n'aime pas les combats déloyaux..."

Car il était vrai que je préférais mourir, ou perdre dans ce cas-ci, avec honneur...que de perdre dans la déloyauté. Sous les allures scélérate que je dégageais, je restais un homme fier et qu'importe si cela devait m'en coûter cher un jour ou l'autre. Si je devais me tailler un nom, c'était dans la solitude que je le ferais...

Mizu no Kuni avait été mon pays, et je n’oubliais pas qu’avant tout j’avais été un Kirijin comme tant d’autres personnes qui maintenant appartenaient aux forces impériales du Shukai. En ce moment, il se passait la reconstruction de ce village et c’était tout naturellement que j’avais proposé mon aide pour ce projet naissant. Je voulais apporter ma touche dans tout ce qui était en relation avec le Shukai, et pour l’instant, ça m’allait bien puisque j’avais été promu au rang de Taichou. La reconnaissance de mes efforts étaient donc vraiment reconnus par l’Empereur, surtout que nous faisions partis du même clan. C’était d’ailleurs avec un autre membre du clan et de mon équipe que j’avais rejoint le point de reconstruction : Samui Ketsuen. Un garçon que j’appréciais bien que nous n’ayons pas forcément les mêmes idéaux.

Pour aujourd’hui, nous étions sur un terrain d’entraînement. C’était basé sur l’art du corps à corps, domaine où Ketsuen semblait se débrouiller notamment par sa maîtrise de son épée. Pour ma part, je m’étais en plus du Ninjutsu, spécialisé également au Taijutsu. Nous nous entraînions, sans pour autant être à fond dans nos actions : le but n’était pas de nous blesser mais bien d’apprendre à nous familiariser dans nos actions pour un futur proche. Jusqu’à ce qu’un garçon s’approche de nous, mon regard azuré se posait sur lui doucement. Sûr de lui, il nous défia, Ketsuen, moi et un inconnu à nos côtés que j’avais remarqué sans vraiment y faire attention. Du trois contre un.

L’inconnu proche de nous déclina l’invitation, alors que Ketsuen me lançait un regard avant de me demander de ne pas interagir. Doucement, je reculais alors, me positionnant plus proche de l’inconnu. Ainsi, j’allais pouvoir observer les progrès qu’il avait pu effectuer.

« Je t’en prie, Ketsuen. »

Mon regard maintenant se posait sur l’inconnu, qui était-il ? Autant lui demander, directement.

« Pourquoi avoir refusé la proposition de son défi ? »

Lui demandais-je, curieux de savoir les raisons de son refus. Maintenant, je regardais Ketsuen et son adversaire. J’avais pu apercevoir qu’il se débrouillait bien au Taijutsu, mais les adversaires qu’il avait eus jusqu’à présent n’était clairement pas du niveau de mon homonyme.

Le plus jeune du duo, celui qui assurément se trouvait être un Samui, sembla fortement intéressé par le défi. Ça sautait aux yeux. Cette façon de se raidir la nuque, l’expression faciale et les yeux et cette absence de mouvement pendant un laps de temps. Comme si justement le temps c’était figé, les deux futurs protagonistes se jaugeaient. L’expert en taïjutsu –c’est peut-être abusé de l’appeler ainsi – lui dégageait une grande assurance. Le Samui, pour sa part, ne paraissait nullement impressionné. Il devait probablement cacher quelques atouts derrière son aspect si ghotique. Malgré le fait que son expression faciale exprimait de la fermeté, le jeunot renvoyait l’image d’un adolescent peu dangereux malgré le fait qu’il soit contrarié.

*Se méfier des apparences* pensais-je. Comme s’il avait entendu mes pensées, le Samui interpella l’autre. Ainsi ils se connaissaient ? Peut-être même étaient-ils venus ici ensemble ? Qui sait un programme d’entrainement commun… L’autre s’exécuta en laissant la voie au premier. Ils se faisaient des politesses pour affronter le taïjutsueur. Le pire, c’est qu’ils ne semblaient nullement craindre ce dernier malgré tous les gestes techniques relativement épatant qu’il a montré durant son précédent combat. Je commençais à sérieusement envisager le fait que le jeunot puisse gagner. Lorsqu’un adversaire accepte un défi comme ça avant autant d’assurance et sans sonner des trompettes pour attirer du monde inutilement, c’est que d’habitude, il est prêt.

Je me tournais vers le Kirito. C’est ainsi que le Samui l’avait appelé ; le tout agrémenté d’un « Senpaï » qui en disait long sur le grade et potentiellement le niveau du blond. Je le regardais à nouveau brièvement en observant un peu plus les détails de sa mise. Se pourrait-il qu’il soit un gradé de l’Empire ? Tout portait à le croire en tous cas. Je répondais. Mon sourire s’était effacé mais je gardais une expression faciale plutôt gaie.

_ Oh… Je n’ai juste pas envie de combattre aujourd’hui. Et surtout pas contre ce gars là...

J’aurais pu lui renvoyer la question, mais le fait qu’on l’ait appelé « Senpaï » laissait entendre qu’il était potentiellement plus fort que le combattant.

_ J’allais vous renvoyer la question Kirito-San, mais vu que… Je me tournais vers le Samui au teint blafard … Ketsuen vous a appelé Senpaï, j’imagine que vous êtes là pour juger de son évolution ?

J’écoutais sa réponse tout en posant mon regard sur le duo qui allait s’affronter dans quelques secondes probablement. Comme concentré sur le duo, je lâchais à l’intention du dénommé Kirito :

_ Vous pensez qu’il va s’en sortir ? L’autre a l’air terrible avec ses enchaînements.

Une simple question qui, si j’attendais patiemment quelques minutes, trouverait réponse d’elle-même.

Mon unique oeil se tourna vers celui qui s'était amusé à étaler ses talents devant tous et chacun sans même lésiner ne serait-ce qu'un instant sur ses techniques. Bien entendu, sous-estimer cet adversaire était loin d'être mon but et sans doute méritait-il un once de respect pour avoir fait preuve d'être un bon combattant...mais son attitude allait lui faire faux-bon un jour et j'osai espérer être celui qui allait lui faire regretter son arrogance.

Choisir trois adversaire au hasard, sans même connaître leurs noms ou encore leurs grades au sein de l'empire dont il faisait lui-même partie était bel et bien signe de son auto suffisance...d'autant plus que l'un de ces jeunes hommes était maintenant un Taishou et avait donc fait preuve de ses talents et de son sérieux lors de différents services militaires, dont un à Suna lors des récents et tragiques événements qui s'y déroulèrent. Probablement qu'à lui seul, l'ainé de nous deux aurait pu s'affronter à cet homme sans trop de réels problèmes, mais j'avais été le premier à parler et tout comme j'étais prêt à gagner, j'étais aussi prêt à perdre et admettre ma défaite s'il devait en terminer ainsi.

Je me mis donc en position de combat et attendit le signal donné par mon opposant après l'avoir salué dans les règles de l'art. Un pied devant soulevé à la pointe des orteils et l'autre derrière qui soutenait la totalité de mon poids, j'attendis ainsi en laissant mon flanc face à l'adversaire qui chargea aussitôt. Le combat commençait donc.

Première réception: Ma jambe qui l'attendait se souleva alors que mon genou se dépliait, laissant mon pied gagner rapidement en portée et en puissance. Lui, souleva le bras et bloqua mon coup à l'aide de celui-ci avant que le plat de mon pied n'atteigne sa joue gauche. Un grand BANG se fit entendre alors que l'air dégagé par l'impact faisait voler quelques mèches de ses cheveux et que les plis de mon large pantalon se laissaient eux aussi entraîner par le mouvement du vent.

Contre-attaque: L'homme tenta d'agripper ma jambe et souleva son coude afin de le rabattre sur le côté de ma cuisse, mais je calculai ce mouvement et pivotai sur moi-même en m'élançant dans les airs afin de lui faire lâcher prise dans un mouvement de vrille qui aurait pu tordre le poignet de celui qui donnait maintenant du lousse dans sa poigne. Un cliquetis se fit alors entendre et quelque chose d'énorme commença à sortir de mon dos en menaçant d'écraser le crâne de "l'expert" s'il ne prenait pas ses distances.

Esquive: Rapidement, l'homme fit un bond vers l'arrière alors que mon large sabre de fer percuta le sol de sa lourdeur impressionnante. Quelques morceaux de gravats volèrent à droite et à gauche, mais je ne m'y attardai pas même si l'un de ces morceaux vint égratigner ma joue droite. Bonne décision...sinon je n'aurais pu voir venir le genou de l'homme qui tentait alors de me mettre K.O en visant le côté de mon crâne. Une main au sol, je soulevai le poids de mon corps et le poussai vers l'arrière en effectuant une pirouette pour me relever. Revenu sur mes pieds, je remarquai l'air furax de mon rival de dernière minute qui semblait ne pas avoir apprécié l'utilisation de mon sabre. La puissance de son coup de genou en avait tout autant été la preuve. S'il m'avait touché...j'aurais terminé le reste de ma journée en voyant des étoiles au plafond d'une chambre de soin.

Malheureusement pour lui, l'apprentissage du combat armé faisait tout autant partie des combats Taijutsu et s'il voulait affronter autrui dans cette discipline...il se devait d'apprendre à contrer ce style de combat également...mais aussi les différents style d'adversaire car pour moi, ce combat commençait à prendre plus de temps qu'il ne le fallait. J'étais un "all-in"...un combat se devait d'être rapide et sans chichi selon moi. Tout ne devait se jouer sur les premiers coups et c'est ce que j'allais démontrer aux spectateurs d'aujourd'hui.

Enchainement et techniques: Ce fut à mon tour de m'élancer cette fois en mettant le plat de mon arme face à mon  adversaire qui se mit en position de réception. Ainsi, il voulait encaisser plutôt que d'esquiver...grand mal lui fasse. Kirito connaissait cette technique, m'ayant vu la pratiquer et l'utiliser lors de notre entraînement au conseil Samui. Donnant d'abord un coup horizontal vers mon adversaire, je m'assurai que le fil de ma lame ne passe qu'à quelques centimètre de son visage et je laissai le poids de l'arme continuer sa course en utilisant le ballant pour pivoter et effectuer un tour complet. Le lame le frappa de plein fouet bien qu'il tenta de l'arrêter avec ces mains et il comprit alors qu'une charge de chakra y avait été liée. Accentuant la poussée de mon mouvement grâce à celui-ci, je soulevai l'homme de terre et le bousculai pour l'envoyer plus loin et briser sa garde pour ensuite ranger l'arme dans mon dos.

Lorsqu'il fut finalement occupé à se rétablir, je foncai vers lui en effectuant quelques mudras rapides et au rythme que ceux-ci s'effectuaient, un sifflement semblable à celui du vent qui passait au travers d'une fenêtre mal fermée se fit entendre. Les chaînes sur mes gants claquèrent sous le coup d'une forte bourrasque qui vint terminer sa course sur mes mains...et c'est là que Kirito-Senpai pouvait voir les progrès que j'eusse accomplis depuis notre dernière rencontre. La rapidité de mes coups fut étonnante pour un simple Heishi, mais encore plus...l'effet que produisait chacun d'eux.

Mon premier coup fut un crochet au torse qui fut bloqué par un solide bras, à la manière des boxeurs. Cependant, pour les plus fins observateurs, mes jointures ne touchèrent jamais la peau de mon adversaire, laissant à peine quelques millimètres entre leurs deux surfaces et pourtant, une pression se fit et le coup fut tout de même porté. Une sonorité semblable à celle du tonnerre grondant (et non craquant), mais en moins puissant, s'échappa de ce coup...et du suivant qui arriva à une vitesse toute aussi fulgurante.

Un deuxième coup de poing au même niveau, mais de l'autre côté...puis un troisième et un quatrième. Un enchainement solide qui grondait toujours comme la colère des cieux et du vent. Chaque coup repoussait et maintenait la poussière ambiante dans les airs, dans un état quasi-stationnaire jusqu'à ce que le vingtième, dernier et plus puissant fut porté au ventre de l'adversaire. Paume bien droite, la frappe à l'abdomen dégagea un vent dévastateur qui emporta le corps de "l'expert" plus loin, à environ cinq mètres.

Futon...Abareru no komakai' kaze

Spoiler:

Ketsuen était partant pour combattre contre cet expert du corps à corps, et je n’étais pas vraiment motivé pour combattre à plusieurs ainsi j’étais enclin à laisser ma place à l’Heishi. Me reculant et m’approchant de l’autre inconnu, je lui demandais la raison de son refus de combattre aussi. Il m’avouait ne pas avoir envie de se battre, et spécialement contre cet expert. Doucement, j’acquiesçais de la tête, c’est vrai qu’il avait l’air d’avoir une certaine connaissance du combat au corps à corps. L’inconnu m’avoua qu’il allait me retourner la question, mais la façon dont m’avait appelé Ketsuen en disait long sur ma présence ici. J’hochais la tête, répondant alors à l’homme.

Pas vraiment. Ketsuen est encore Heishi et je suis Taichou, c’est un garçon qui a un grand respect pour la hiérarchie. De plus, nous appartenons au même clan, et nous avions déjà combattu l’un contre l’autre, j’aimerai voir s’il s’est amélioré par rapport à ce que je lui avais conseillé, c’est vrai.

Je souriais, mon regard posé sur les deux combattants désormais. Je ne doutais pas des capacités de Ketsuen, et surtout je savais qu’il avait progressé depuis notre dernière rencontre et combat. Maintenant, je ne connaissais rien de son adversaire. Mon sourire se fit plus apparaître lorsque l’inconnu me demanda si Ketsuen allait s’en sortir, je n’eus pas besoin de répondre, le combat commençait.
Ketsuen avait progressé, et je l’avais remarqué dès les premiers contacts avec son adversaire. Le membre du clan Samui utilisa son épée démoniaque, et le combat prit en intensité. Par la suite, ce fut le Samui qui prit le dessus dans ce combat en finissant par un coup qui dégagea son adversaire quelques mètres plus loin.

Ne baisse pas ta garde, Ketsuen. Et, combats sans ton épée. Tu auras des situations où tu retrouveras sans elle.

J’espérais qu’il comprenne ce que je souhaitais lui dire, alors que son adversaire se releva péniblement. Apparemment, il avait utilisé une anticipation lors de l’enchaînement de Ketsuen, ceux qui lui avaient permis d’encaisser les coups. Il était amoché, mais pas défait. Le combat prenait désormais tout son sens, et l’adversaire se lança sur Ketsuen pour à son tour, l’enchaîner de coups de pieds et de poingt, jouant sur son agilité et sa vitesse. Car, pour être rapide, il l’était.

Je crois qu’il est énervé… Au fait, comment te prénommes-tu ?

Demandais-je à la personne à mes côtés.

Je regardais ce magnifique combat opposant cet énergumène adepte du taïjutsu et le jeune Samui visiblement borgne. Il s’échangeait des coups sans pitié. Le combattant faisait montre de son aisance dans les mouvements au corps à corps. Je notais cette facilité à pouvoir lever le pied, à frapper d’un côté et rapidement frapper de l’autre. Une capacité pour le moins intéressante qui était toujours bonne à noter pour des gens comme moi, également adepte de taïjutsu, mais bien moins dotés qualitativement dans l’exécution de ce type d’art martial. Quoi qu’il en soit le Samui se débrouillait pas mal. En atteste ce magnifique Mawashi geri que le Samui vint exécuter sur le combattant. Ce dernier encaissa l’attaque plutôt stoïquement. La danse reprit de plus belle. La puissance des deux protagonistes se faisait ressentir. Je comprenais rapidement que ces deux bonhommes, pour l’heure, étaient largement meilleurs que moi.

Le dénommé Kirito répondit à ma question. Lui aussi restait concentré sur le combat de son protégé. Il lâcha quelques informations sur lui-même et sur son protégé. Lui était un Taichou. D’après le peu que j’en savais sur l’organisation de l’Empire, ce grade était équivalent à celui de Chuunin dans les autres villages ninja. Je le regardais de haut en bas, rapidement suite à cette information. Je pense qu’il n’avait pas pu me voir. Quoi qu’il en soit, à priori Kirito et l’autre Samui s’étaient déjà affrontés. A en juger par les propos du Taichou, j’en venais à comprendre que c’était bel et bien lui qui avait eu le dessus. La preuve, il profitait de ce combat pour juger du niveau de son protégé.

_ Je comprends pourquoi vous n’avez été à aucun moment emballé à l’idée d’affronter cet homme. Si vous êtes meilleur que Ketsuen, il va s’en dire que l’autre n’a aucune chance…

L’autre, Samui Ketsuen, se mit à sortir de nouveaux mouvements. Quelque chose qui sortait des sentiers battus et des règles de combat proposées par le combattant au corps à corps. Un coup d’œil vers ce dernier. A en juger par son faciès, il était foncièrement contre l’utilisation d’arme et de techniques ninjutsu, mais probablement par fierté ou parce qu’il devait être sûr que son art était supérieur à tout autre maîtrise dont Ketsuen pouvait faire montre, il se tut. Comme pour lui venir en aide, voyant que le combat tournait à l’avantage du Samui, le Taichou, Kirito Senpaï vint à ordonner à Ketsuen de combattre sans son arme. Mais n’empêche, le Samui présent sur l’aire du combat semblait avoir pris la mesure de son vis-à-vis. Je le sentais et je le remarquais. Que tout ceci tire en longueur ou pas, Ketsuen sortirait vainqueur de cet affrontement.

_ Il est chaud en tous cas. Répondis-je suite à la remarque du Taichou. Puis j’enchaînais suite à la question du Samui.

_ Je m’appelle Oshura. Kaguya Oshura.

Puis, d’un air neutre je me taisais, m’abstenant de tout commentaire. Je demeurais à l’aguet de la moindre réaction de mon interlocuteur. Nous savons tous que les Samui et les Kaguya traditionnellement ne se portent pas dans leurs cœurs. A l’époque de la grande guerre, les combats entre membres de nos clans respectifs avaient été pour le moins violents et répétitifs. C’est avec Samui Kakeshuou et Kaguya Tenzo que l’apaisement a connu un début de commencement. Pour ma part, je préfère ne pas garder à l’esprit ce type de faits datant du passé, même si, évidemment, je n’oublie pas.

Spoiler:

Je n'eus donc que le temps d'abaisser mes bras que l'homme revenait à la charge de plus belle. Courant à vive allure, il feinta d'abord à gauche, puis à droite avant de me donner un solide coup au ventre qui me fit perdre le souffle en un instant, mais pas la suite de son assaut. Je relevai donc la tête pour mieux apercevoir un deuxième coup de poing qui venait vers ma droite et je penchai mon corps vers l'arrière afin d'en éviter le pire, mais je sentis alors quelque chose de solide percuter le côté de mon pied droit à toute vitesse. Balayant mes jambes d'un croche-pied efficace, je perdis l'équilibre et avant même que je ne touche le sol, son coude vint se planter dans mon thorax alors qu'il accompagnait ma chute en effectuant cette manoeuvre.

Le coup fut violent et m'arracha un grognement de douleur alors que je fit une roulade sur le côté avant de me relever et de jeter un regard beaucoup plus critique et sérieux vers mon adversaire. La joie de se mesurer à autrui venait de quitter mon visage, effaçant ce petit sourire en coin que j'avais gardé depuis le début de l'affrontement. J'écartai donc les jambes pour bien stabiliser ma position et je ne dérogeai point mon seul et unique oeil du regard de mon adversaire qui me chargeait une seconde fois, puis je commençai à effectuer des mouvements souples avec les bras et les jambes, avançant tranquillement vers celui qui semblait bien décidé d'en finir avec moi...mais les Shinobis les plus assidus avaient pu remarquer que, lors de mes katas, mes mains avaient composées quatre mudras bien distincts; Oiseau, Serpent, Dragon, Oiseau.

Puis, des rafales de vents se levèrent et vinrent m'entourer, créant un cyclone autour de mon corps qui rapetissait à vu d'oeil, pour enfin se concentrer autour de mes deux bras. Cette fois-ci, l'air en mouvement autour d'eux était bien visible, car la poussière s'était accumulée dans ces deux petites tornades qui tournaient à une vitesse folle autour de mes membres supérieur et aussitôt que mon opposant eut porté son premier coup, ma parade fut agressive. Je soulevai le bras gauche d'abord et je repoussai celui de mon adversaire en appliquant une pression sur son avant-bras qui lui, fut littéralement repoussé par le mouvement de l'air qui le percuta. Ensuite, ce fut de même pour son bras droit, puis le coup de pied qu'il tenta de m'assener. Le fûton créait ainsi une protection mobile qui bougeait au rythme de mes propres coups, expulsant tout ce qu'ils touchaient au moindre contact et lorsqu'enfin il eut terminé de m'attaquer, je libérai les mini-tornades en expulsant l'air partout autour de mes bras, créant un véritable nova de vent. La poussière se souleva de nouveau, les feuilles des arbres dansèrent et les cheveux et les vêtements de tous ceux nous entourant battèrent sous la poussée d'air.

Kirito Samui avait voulu un combat sans arme pour mon adversaire, et celui-ci le récoltait maintenant alors que cette fois-ci, quelque peu désemparer par ma maîtrise de techniques d'attaques et de défenses aussi efficaces, il ne savait trop quoi faire pour la suite. S'il y avait réellement à faire...

...car je me retournai simplement, sans rien dire et je quittai l'ère de combat. Ce qui me valu la huée de certains des spectateurs qui s'étaient jusque là accumulés autour de nous. Mais je n'en avais cure. Le combat était terminé et je rejoignais ceux avec qui j'avais entamé une discussion un peu plus tôt. Je me permis, néanmoins, une remarque envers celui qui avait osé nous défier tout les trois, mais avait à peine réussit à tenir tête au plus faible des trois Shinobis (selon Ketsuen)

Une victoire ou une défaite? Fais-en ce que t'en veux grande gueule, au fond de toi tu connais la réponse.

J'ordonnais à Ketsuen, Heishi encore, de se battre sans épée. Il pouvait utiliser toutes les techniques de Taijutsu qu'il souhaitait, mais son épée ne devait pas être utiliser. Dans tout les cas, j'avais pu remarquer une nette amélioration dans son style de combat et il avait dû s'entraîner intensivement pour atteindre ce niveau. Petit à petit, il rattrapait mon niveau... enfin, seulement si je ne m'entraînai pas mais ce n'était pas le cas. Régulièrement, je tentais de me trouver des disponibilités pour accroître mes capacités. D'ailleurs, je comptais fortement m'entraîner au corps à corps. Une spécialité que j'affectionnais particulièrement avec le Ninjutsu.

En tout cas, je fus content que le Samui comprenne ce que je souhaitais lui dire et je regardais le combat attentivement. Il était rapide, très rapide et Ketsuen ne put voir le premier coup arrivé. Son oeil lui faisait défaut, et il devait se baser sur bien d'autres choses pour compenser cela. Mon regard se porta sur l'inconnu qui se présenta : un Kaguya. J'en connaissais deux dans mon entourage, il s'agissait de Doragon, qui avait disparu de la circulation et Milly, femme que j'avais rencontré au pays de l'Eau également puisqu'elle était l'une des participantes à la reconstruction de Kiri. Et, si je ne me trompais pas, elle était la chef du clan.

Kaguya ? J'ai connu deux Kaguya, mais je ne sais pas ce qu'ils sont devenus aujourd'hui. L'une est la chef de ton clan.

Certainement qu'il devait la connaître, enfin normalement. Tout le monde devait connaître le chef de son clan, c'était d'une logique suprême pour moi. En tout cas, le combat finit plus rapidement que ce que j'aurais pu penser avec la victoire de mon congénère. Il avait progressé. Il lança une dernière parole à son adversaire du jour avant de revenir à proximité du Kaguya et de moi.

Tu t'es bien battu, tu n'es pas blessé ?

Les coups donnés avaient été puissant quand même, et ma question était donc légitime.

Ketsuen, voici Oshura. C'est un Kaguya, et surement Heishi de l'Empire aussi.

Je ne lui avais pas demandé, mais c'était probablement cela sinon il ne serait pas sur ce terrain d'entrainement également. Je laissais la parole à Oshura pour le coup afin qu'il se présente à nous.