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… C’est actuellement une très bonne idée.

Mains jointes, elle avait salué son élève de la tête alors qu’il était rentré dans son bureau avant de commencer à parler. Suivant le fil de sa pensée, elle s’avouait elle aussi dérangée par le fait que Konoha en était ressorti plus indemne que les autres même si elle doutait que la perte du Raikage soit très dérangeante pour Kumo. Au contraire même, au vu de ses relations avec le Kaiho-sha. La Foudre ne s’en apercevait pas, mais perdre Hôritsu leur avait peut-être été bénéfique. Enfin … Tout cela dépendait bien évidemment de son successeur. Et malheureusement ce dernier semblait être comme cul et chemise avec ce péteux imbu de lui-même qu’elle avait rencontré à la réunion qui s’était déroulée à Suna.

Je suis contente que tu aies renoncé à ton travail de garde forestier… À vrai dire cela faisait un petit moment que je me demandais si tu étais taillé pour l’enseignement. J’ai même dépêché un duo de Genins afin de tester ta patience. Le résultat m’a un peu déçu … Mais bon, j’aurais dû m’y attendre...

À vrai dire elle ne se souvenait plus du résultat de cette mission qui avait comme simple but d’embêter Kihran pour tester ses réactions. Mais elle savait qu’elle aurait dans tous les cas trouvé quelque chose à redire. Jamais contente et beaucoup trop exigeante. Ils étaient de toute façon maintenant habitués à ces deux traits de caractère, cela allait faire le 11e mois irl qu’elle était leur sensei.

Ces combats que tu proposes se feraient sur base de volontariat et ils seraient désignés au sort ? Si oui, il faudrait faire en sorte que les gradés soient au courant de tout ce fonctionnement. Faire un peu de publicité. Leur promettre éventuellement une récompense ... Beaucoup d’entre eux feront leurs douillets en matière de combat soit par peur de blesser leur adversaire, soit par peur de lever un voile de mystère concernant leurs prouesses martiales. Il faudrait par ailleurs développer quelque chose avec l’Hôpital afin que des Eisei-nins soient déjà sur place pour limiter les risques.

En pleine réflexion, elle porta sa tasse de café à ses lèvres.

Mais ton idée me plait bien. Les Konohajins ont besoin d’être le plus préparés possible pour les difficultés à venir. D'ailleurs, une fois enseignant à l’académie, tu pourrais parallèlement faire en sorte d’organiser des entraînements communs avec tes collègues pour l'ensemble du corps militaire de Konoha, qu’en penses-tu … et toi Mizuki ?

Définitivement, les titres liés au rang de la personne, c’est pompeux. « Miko-Sama », quoi. Enfin, je critique, mais je m’y plie aussi face à des gens que je ne connais pas et qui semblent avoir un rang plus élevé que moi ou dont je veux tirer des choses importantes. Mais il ne me semblait jamais avoir entendu Kihran parler de Miko en disant « Miko-Sama ». Senseï, à la limite. Enfin, du moment qu’il évite de me le faire à moi, tout va bien dans le meilleur des mondes. Il était donc ici pour nous faire part d’une idée, et après l’avoir annoncé, il marque une pause. Je plissai légèrement les yeux : le fait qu’il vienne et qu’il veuille voir l’Hokage n’était certainement pas pour jouer au tennis, donc personnellement je me doutais des raisons de sa venue. Et puis cette pause. Il voulait qu’on s’assoit pour digérer cette information : il avait une idée !

J’écoutais cependant ladite idée pour laquelle il avait fait tant de mise en scène, et il fallait avouer qu’elle n’était pas si mauvaise. Même si je doutais de la pertinence des combats d’exhibition récurrents : à quoi cela servirait-il concrètement ? J’entends : par rapport à un cours sur les tactiques et les stratégies de combat ? Y participer, bien sûr que oui : mais est-ce qu’un gradé qui affronterait un genin va forcément apprendre ou faire apprendre quelque chose ? Les victoires sans péril ne servent à rien, pour aucun des deux camps. L’intérêt de ces matchs n’aura de sens que lorsque l’on se retrouvera avec des adversaires du même acabit, pour voir où se situent nos points faibles.

- L’idée de réformer l’académie est plaisante et très bonne en soi, et j’encourage évidemment Kihran à se lancer là-dedans. Pour être franche j’ai effectivement vu passer la candidature il y a quelques jours. Deux choses cependant : je ne trouve pas que de simples combats soient véritablement productifs s’ils ne sont pas un minimum régulés. Je veux dire : si Miko va se battre contre un Genin, quel est l’intérêt pour le Genin ? Et pour Miko ? A moins d’un coup de chance, le jeune ninja n’aura aucune opportunité, et Miko s’ennuiera comme un rat mort. Les combats devraient être équilibrés. Et surtout ne pas être ouverts à tout public : nous ne sommes pas des phénomènes de foire.

La deuxième chose que j’avais à dire concernait les postulats qu’il présentait, presque comme des axiomes. Je pense qu’il faudrait nuancer.

- Quant à ce que tu dis à propos du fait que Konoha s’en soit sorti indemne, et qu’on ait su limiter les pertes, je pense différemment de toi. Nos pertes ne sont, à mon sens, pas liées à un manque d’entraînement, au contraire. On ne peut décemment pas vouloir qu’une guerre se termine par aucun mort de notre côté. Le Kaiho-Sha était nombreux, c’est normal – même si dommageable – que nos rangs en subissent les conséquences. Honnêtement, je trouve que Konoha était presque le mieux préparé à tout ça quand on voit l’état des autres forces, mais bon…

Je soupirai. Au fond, est-on vraiment prêts à subir une guerre éclair ? Pas vraiment : mais l’on pouvait être fiers de ce que les Konohajins avaient fait ce jour-là. Sans compter que les pertes à Nami étaient presque réduites à zéro, preuve, s’il en fallait, qu’en matière militaire, Konoha était bien au-dessus.

- Enfin, tu as déjà des idées pour développer tout ça ? Comment organiser ces combats ? Qui y participeraient ?

- L’ouverture au public se défend, même si je ne suis pas convaincue. Mine de rien, Miko a soulevé un point important : pour quelles raisons devrions-nous exposer aux yeux de tous ce qui nous rend forts sur le champ de bataille ? Tu as été présent lors de la mort du Raikage, et de mes échanges avec Kumo et de ce qu’on en sait, son nouveau régent ne compte pas fermer les yeux sur le décès d’Hôritsu. Honnêtement, je ne pense pas que le monde restera en paix encore longtemps : s’entraîner, d’accord. Se dévoiler ? Non. Pas à mon sens en tout cas. Nous ne sommes pas des bêtes de foire. Pour le reste, je n’y vois aucune objection.

Je me dirigeai vers une armoire dans un coin et en sortis deux dossiers, les donnant à Kihran. L’un était très épais, l’autre beaucoup moins.

- Le premier répertorie toutes les précautions qu’on a pu prendre avec le Nanadaime Kazekage – Kibo, au cas où tu n’aurais pas été informé – lors des matchs de l’examen. Tu pourras t’en servir pour préparer tes propres protocoles de sécurité, que tu acceptes ou non le public lors de ces matchs, et tu verras que même à ce niveau, et d’autant plus avec les menaces qui pèsent sur nous, il est peut-être préférable de faire des comités restreints. La décision te revient… Enfin…

Je me tournai vers l’Hokage.

- …te reviendra si ta nomination est actée. Quant au deuxième, ce sont les plans du Colisée, les rapports sur son état, sur la capacité : bref, tout ce qui pourrait t’être utile dans l’optique où tu t’en servirais pour ces dits matchs.

Je retournai à ma place, repensant à tout ce dont j’avais parlé à Miko depuis quelques jours, tortillant légèrement la bouche (et là tu penses que je vais développer, parce que les secrets d’état sont toujours intéressants. Et bien non : les conversations privées entre l’Hokage et moi resteront privées… Pour le moment. Ce n’est qu’une question de temps avant que ce dont on avait parlé commence à se réaliser. Teasing).

- En revanche, je pense qu’il est important que les effectifs du village assistent à un maximum de ces matchs. Et qu’il faudra les briefer sur ce que c’est réellement, de l’origine à leur utilité. Parce que vendre des matchs « pour s’entraîner et divertir la population », bon… J’ai pas embrassé la voie du ninja pour faire la bouffonne au milieu d’une arène pour amuser la galerie, et je suis persuadée que beaucoup y verront la même chose. Les réformes de l’académie nécessiteront une large communication.

Je croisai les bras, souriant légèrement.

- Et pour illustrer ton propos, je veux bien faire la cobaye à ton premier match.

À vrai dire, non la decision ne te reviendra pas Kihran, je préfère que le public n’assiste en effet pas aux combats que tu organiseras. Seuls les shinobi ou les familles des combattants seront acceptés à y assister en tant que spectateurs. Les shinobis Konohajins bien évidemment. Mais j’aimerais toutefois que tu communiques à l’ensemble de la population les raisons qui leur interdiraient d’assister aux combats, en toute transparence : il s’agit d’un entraînement militaire, pas d’un divertissement. Que les civils du village ne voient pas là un statut préférentiel pour les shinobis. Mais qu’ils se rappellent juste que nous avons juré de les protéger ainsi que ceux de Hi, Ame et Nami no Kuni, et qu’à ce titre au vu des récents événements, nous devons améliorer nos compétences du mieux que nous pouvons, sans que nous donnions l’air d’être des phénomènes de foire.

Et le travail à côté pour garantir la sécurité des civils et du village pendant ces événements serait beaucoup moindre. Finissant de boire son café qu’elle avait bien entamé alors que Mizuki s’était exprimé, elle reposa sa tasse.

Pour le reste, comme l’a dit Mizuki, tu en auras la responsabilité. Travaille conjointement avec les autres formateurs de l’académie, qui devront suivre tes directives dans le seul cadre de l’organisation et la gestion des combats d’apprentissage. Ils pourront t’aider à organiser ce genre d’événements avant tout pédagogiques, et pour ce qui est de répandre la nouvelle, les oiseaux de Mizuki iront faire du porte à porte si tu lui demandes gentiment. Pour ce qui est des dates, mieux vaut définir des dates régulières afin de ne pas prendre par surprise les possibles participants, je te laisse consulter les dossiers, voir avec tes nouveaux collègues, et si éventuellement tu as d’autres questions ou autre, n’hésite pas à revenir, mais tu devrais pouvoir gérer la chose, je te fais confiance.

L’idée d’avoir l’un de ses élèves dans l’enseignement lui plaisait, et elle était persuadée que Kihran y trouverait sa place. Cette histoire de combats réguliers d’apprentissage dans le Colisée lui permettrait de prendre quelques responsabilités, de quoi faire en sorte plus tard de lui confier d’avantage de choses : les tests pour passer Genin, l’organisation des formations générales et notamment les examens Chûnins qui resteraient cette fois internes depuis l’apparition des nouvelles menaces et les relations avec les nations étrangères … Examens que son troisième élève avait d’ailleurs intérêt à réussir cette fois.

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