Diplôme accroché sur le mur, prêt à commencer les missions, je me réveille doucement sous la faible lumière du jour qui filtre de mes volets fermés. Je repense à toutes les indications que l’on m’a données il y a quelques jour, lors de la cérémonie. « Au début, tu ne recevras que de simples missions histoire de ce que j’appellerai te faire la patte, mais avant de commencer il faut que tu te sentes prêt, car c’est une grande responsabilité envers le village ». ha, ce professeur, toujours là à nous apporter ces bons conseils. Mais le grand jour est arrivé et je me sens tout fait préparé pour aller au bureau et récupérer un des précieux parchemins ou est marqué l’objectif.
J’ai le ventre quelque peu noué pour ce petit déjeuné, mais le stress n’est pas très difficile à gérer. Je ne paraît pas fort physiquement, et je ne le suis pas beaucoup d’ailleurs, mais mon esprit est doué, capable d’une grande résistance, ce qui sera sûrement très bénéfique lors de possibles séances de tortures par l’ennemie.
Bref, le ventre plein, la toilette faite, je me lance dans ce village que je ne connais pas encore parfaitement. Il faut dire que sa superficie est assez impressionnante et que la brume, quasi permanente, n’aide pas à se repérer. Fort heureusement la concentration d’humain y est importante et je demande sans difficulté mon chemin auprès des passants, souvent ici présent depuis plus longtemps que moi. Hier, déjà décidé, j’avais regardé le plan de la ville histoire de trouver le centre de mission, ce qui fait que je ne me balade pas au hasard dans l’immense rue encore peu peuplée, mais que je suis le chemin retenu pour me rendre au lieu prévu.
La porte du bâtiment est assez imposante et j’observe l’entrée et la sortie d’un bon nombre de shinobi qui viennent sûrement récupérer leurs quotidiennes missions. Je rentre à mon tour dans la battisse et me rend directement au bureau puisqu’il n’y a pas de file d’attente. Une jeune femme me reçoit et regarde, pendant ce qui me semble de longues minutes, dans ses papiers. Elle semble en sortir ce qui ressemble à ma fiche et présente un petit sourire en voyant sûrement que c’est ma première mission malgré mon âge.
Je suis nouveau dans le village, ma tribu vient d’emménager, je suis impatient de recevoir ma première mission et de la réussir à bien si possible !
C’est tout naturellement que je me dois de l’informer sur ma situation pour que la moquerie qui s’emblait s’imposer dans son esprit disparaisse. Tout cela dit avec un superbe sourire pour faire passer la, quelque peu, critique, inaperçue. Elle ne réagit pas à mes mots et ne fait que sortir un autre papier de son bureau afin de me le donner. Ce papier est en fait une lettre scellée que je sois, semble-t-il, obligé d’ouvrir pour trouver ma mission. Je l’à remercie et elle me rend la politesse avant de me congédier.
Ma curiosité étant à son maximum je ne peux attendre, et sans même avoir quitté le sentre j’ouvre la lettre. Quelques lignes sont écrites :
- Mission a écrit:
Mission de rang C: Deux petits villages se trouvant à une quinzaine de kilomètres de Kiri sont les principaux fournisseurs du village en terme de pains. Le problème réside dans le fait que le livreur ne peut pas assurer son service pour trois jour, remplacez-le.
Et bien me voilà bien servie, moi qui ne suis pas un homme très disposé pour les travaux physiques, je vais maintenant devoir y être en plein dedans. En plu, Kir est en majorité constituée d’îles ce qui fait pas mal de voyage par bateau. Mais bon, c’est ma première mission et il est hors de question que je ne montre pas à la hauteur.
Jour 1 :
J’arrive au premier village vers midi et on me donne la carte de mes livraisons, un chariot sur deux roues ainsi qu’un assistant en apprentissage de livraison. Je ne m’y oppose pas puisque je sens que tout renfort ne peut être que bénéfique dans ma situation. Les lieux où je dois apporter ce pain se trouvent à peu près sur toute la carte. Le voyage devrait se faire d’île en île et il prend normalement une journée à faire d’après l’ancien livreur. D’après ce plan, je fournis quelques îles grâce au pain de ce village, puis direction le village de la brume où la majorité de cet aliment est distribué. Je comprends maintenant pourquoi le pain est assez rare en début de journée au village caché. Je dois ensuite me rendre au second lieu de production et faire la tournée de quelques îles secondaires dans les alentour. Le reste du pays de l’eau étant ravitaillé par d’autres villages.
Sans attendre je me mets en marche jusqu’au port pour reprendre le bateau m’ayant amené. L’apprenti se présente quelque peu, mais reste assez timide et ne fait que me suivre pendant que je tire le lourd, vraiment lourd, chariot de pain. Je me sens déjà épuisé en arrivant au bateau alors je ressens que la suite va être très dur. Savoir qu’aucunes de mes techniques ninja ne pourra m’aider ne me réconforte pas du tout.
L’arrivé à la première île est rapide et je décharge avec précaution mon précieux chargement. Il serait bête que tout part à l’eau, ce serait d’ailleurs l’échec de la mission. D’après les explications de la boulangerie qui m’a fournie, je dois me rendre au centre de l’île chez des commerçants qui s’occupent ensuite de redistribuer aux acheteurs.
Fort heureusement, le bout de terre dans l’océan est plutôt plat, ce qui fait que la marche en est d’autant plus facile. Je rencontre beaucoup de gens en commun qui se rendent au même endroit pour acheter la précieuse marchandise, essentielle à la vie de beaucoup de gens. Je discute sans problèmes avec eux et nous échangeons des nouvelles du village caché et des alentours du pays de l’eau. Il est vrai que nombres d’îles sont un peu isolés et proches des frontières, ce qui fait que le livreur habituel dois posséder de précieuses information et rumeur des autres pays. Je suppose que les services secrets doivent glaner quelques informations de temps en temps.
J’arrive enfin devant l’immense battisse de redistribution. Il est marqué sur la porte que le livreur doit passer par la porte de derrière et je m’exécute tandis que l’apprenti reste en compagnie de la population. Je trouve très étrange sa façon de réagir, ressentant presque de la peur dans ses yeux. Il est étonnant qu’il ne m’accompagne pas pour simplement dire bonjour aux gens avec qui il travaille habituellement. La porte de derrière est beaucoup moins impressionnante et deux personnes, qui pourraient tout à fait être un couple, m’attendent devant l’entrée. Je suis peut-être un peu loin, mais je suis certain de ne pas les voir sourire. Cela se confirme quand je me retrouve à quelques mettre d’eux. Ils montrent un air craintif et renfrogné et me donnent un bonjour discret.
Où est passé le livreur habituel ? Qui êtes-vous ?
Bonjour, je suis Shui Gui, Genin de Kirigakure. Pendant trois jour, je vais assurer le service du livreur habituel. Je n’ai pas plus d’informations, je suis désolé.
Ce qui se révèle être effectivement un couple me regardent maintenant méchamment depuis que j’ai prononcé le mot Genin. Je me demande pourquoi j’ai le droit à un tel accueil de leur part et je ne peux m’empêcher de m’interroger.
D’une part, pourquoi suis-je accueilli par la porte de derrière. Je ne pense pas que ce soit le plus pratique pour le livreur, donc il doit y avoir une raison tout autre. Leur demander maintenant ne serait pas judicieux puisqu’ils risqueraient de se refermer comme une huître. Mais je ne pense pas que la raison soit d’une grande importance. Il est vrai qu’à force de livrer toutes ces îles, des liens de confiance ont dû naître et je suis l’intrus à qui on ne veut pas avoir à faire.
Je les salue brièvement et m’en retourne avec mon chariot plein vers l’apprenti et la façade principale. Celui-ci était semble-t-il déjà en route pour venir à ma rencontre et il semble quelque peu nerveux. Je lui demande très clairement ce qui ne va pas depuis que nous sommes parti du village principal, mais il évite brillamment la question et nous repartons.
Le reste de la tournée se fait sans accros, si ce n’est que le retard s’accumule. Les gens seront certainement servis, mais pas à l’heure habituel, et j’en suis profondément navré, mais je n’ai pas le coup de main et les petits passages plus rapide que connaît le livreur habituel. L’apprenti, qui m’a enfin révélé son nom, Mendal, m’aide du mieux qu’il peut, et dès l’arrivé à la deuxième île, il a perdu sa nervosité et a très bien parlé avec les clients. Cela ajoute à mon interrogation initiale quant à ce comportement suspect.
L’arrivée à Kirigakure est aussi l’heure où arrive ma pause déjeunée, moins longue que pour le livreur d’origine, malheureusement, à cause du retard accumulé. C’est ce moment que j’essaie pour entrer un peu dans la faille et glaner quelques informations quant à ce mal être au niveau de la première île.
Est ce que tu pourrais m’expliquer le comportement que tu as eu sur la première île ? Je ne le répèterai à personne ne t’inquiète, mais j’ai une incompréhension totale envers ce qu’il s’est passé.
Le jeune homme n’ose même pas me regarder, et je sens que cela va être très dur d’obtenir quelques phrases à ce sujet. Mais mon flair me dit que je loupe quelque chose. Je pause ma main sur son épaule pour le forcer un peu à se confiant en utilisant la confiance. Je lui rappelle que je suis un ninja et que je suis donc chargé de protéger les habitant de kiri, et que quoi qu’il se passe rien ne lui arrivera. Cela semble fonctionner car le jeune homme ne tient pas longtemps et fini par me dire tous ce qu’il sait ou pense savoir.
Les affaires qu’ils mènent sur cette île ne sont pas nettes. Mon maître ne me laisse jamais l’accompagner à l’arrière du bâtiment. Il y a environ un mois, j’ai donc décidé de le suivre à son insu. Je me suis planqué dans les hautes herbes, mais j’étais trop loin pou entendre ce qu’ils disaient. Ils se sont échangé le pain, mais le couple s’est mis en colère et a commencé à frapper mon maître. J’avais trop peur, et j’ai cru qu’ils allaient le tuer, j’ai couru très vite en essayant de ne pas me faire remarquer. Il est revenu peu de temps après moi, la lèvre et l’arcade en sang. Il n’a rien voulu me dire sur ce qu’il s’est passé et je n’ai rien osé dire non plus. Je vous le dis, il y a quelque chose qui ne colle pas là-bas.
Je le rassure en lui disant que je m’en occupe, même si je n’ai pas vraiment l’idée de ce que je dois faire. Prévenir une autorité supérieure sans preuve, surtout que je ne suis que Genin, ne serait pas une bonne idée. Je vais attendre ce soir et aviser, mais il y aura sûrement des heures sup à mon actif.
La seconde partie de la journée se passe encore mieux. Les gens sont très agréables et je récupère un peu de retard, me permettant de discuter avec bon nombre d’entre eux. La vie sur les îles isolé n’est pas dès plus dure. Le pays de l’eau fourni sans problème la plupart des ressources de base, notamment grâce à des livreurs qui font chaque jour les tours des îles. Le système de kiri est très élaboré et laisse peu de faille. Mais il est aussi certain que c’est ces petites îles qui le payeront le plus en cas de guerre, car le ravitaillement ne sera pas du tout évident.
Le soir arrive vite et je sens la fatigue peser sur mes jambes et mes épaules. Je salue toute l’équipe avant de discrètement m’éclipser jusqu’à un petit bateau prêté par Mendal. Je devrai arriver sans me faire voir et aller jouer les espions dans le bâtiment de redistribution de pain.
Malgré la nuit, je reconnais facilement l’île et arrive très bien à me repérer. Je me cache dans les hautes herbes afin de m’assurer qu’il n’y a personne à proximité. D’un bond, je m’élance et cours en verticale sur le mur en vue de grimper sur le toit. Je dois bien avouer que l’espionnage n’est pas ma tasse de thé, mais contre des amateurs il est presque impossible que je me fasse repérer. J’ai le plaisir de trouver sur le toit une légère fissure permettant aisément de regarder à l’intérieur du bâtiment sans être vu en retour. A ma grande surprise cela ressemble à un immense entrepôt, une immense salle remplie d’étagère et de séparation faites grâce à des rideaux. Je cherche du regard le couple suspect, et c’est un véritable numéro de contorsionniste qui s’en suit pour avoir la meilleure vision possible. C’est donc avec grand mal que je les repère. J’arrive également à très bien voir leur activité. On dirait qu’ils brisent des baguettes de pain en deux et en sortent de petits sacs blancs… En une seconde mon esprit allie toutes les données afin de rendre une histoire crédible. Trafic de drogue, livreur impliqué, dangereux trafiquants. Mais jusqu’où va donc se marcher de la substance interdite ? Je n’ai rien repéré de douteux au niveau du reste de ma tournée, et Mendal m’a assuré que son parton le laissait l’accompagné pour le reste des distributions.
Maintenant que toute l’histoire est découverte, je me demande ce que je dois faire. Ce n’est pas le but premier de ma mission, et il est vrai que cela peut attendre demain que je rentre au village pour en parler. Mais en même temps, qui croirait un nouveau venu, genin qui plus est. De plus je ne suis pas certain de pouvoir jouer une telle comédie devant le couple, je ne suis pas un acteur très doué.
Une lame vient se poser contre mon coup, je peux en sentir la pointe érafler ma peau, telle la mort qui pourrait vous attraper à n’importe quel moment. Me suis-je fait repérer ? Impossible, j’en suis certain. Celui qui me menace n’est pas un civile. Cette sensation se révèle être la bonne quand la personne me dit de me relever et me demande de me retourner. C’est un ninja de Kirigakure d’après son bandeau frontal. Il ne paraît pas surpris de me voir et, malgré la pénombre, je le reconnais, même si son costume était bien différent ce matin.
Tu ne devrais pas être la jeune ninja, tu risque de faire échouer ma mission si tu continues !
Il passe ensuite aux explications. Le village était au courant du trafique de produits stupéfiants sur cette île isolé. Le livreur avait une grande facilité à faire passer la drogue, depuis de plus importants villages, grâce à leur situation reculée. Le Chunin ici présent a donc pour but de fermer ce fructueux commerce… Mais il comptait se lancer à l’assaut demain car il lui faut un peu plus de preuves, et me propose de l’aider, histoire d’acquérir de l’expérience d’après lui. Je pense cependant qu’il veut être cool, et me faire participer à l’aventure. Après tout j’ai aussi découvert la supercherie. Il me demande cependant de rester discret et de jouer la comédie jusqu’à demain soir. En effet, il doit aller remettre son dossier d’espionnage à de plus hautes autorités afin que la décision d’arrêter le trafic soit donné. Il ajoute cependant que c’est pratiquement sûr que cela se fasse grâce à la politique du village, puisque ce qui met en danger le village caché de la brume et le pays de l’eau n’est pas toléré.
Sans attendre j’obéis à ses ordres et rentre chez moi, prêt à jouer la comédie demain, tout en restant fixé sur ma mission qui n’est que de distribuer du pain.