J'attendais depuis le sommet d'un des immenses gratte-ciel de la mégalopole. Il faisait nuit et les innombrables lueurs était tout autant de signe de vie. La foule déambulait à ses occupations. Que ce soit de simples innocents en sortie entre amis, les gangs écumants les ruelles, les prostituées longeant les trottoirs, les ivrognes et autres mendiants échoué dans les lieux exigus. Oui, on pouvait malgré-tout considérer cela comme une forme de vie. Le tout formait une immense fourmilière, grouillant entre les quartiers sinueux. Le tout semblait avoir était construit sans logique. Le découpage des ruelles avait était fait aléatoirement ou plutôt comme si les habitants s'étaient contentés de bâtir leurs infrastructures au fur et à mesure que la cité prenait de l'ampleur. Et moi j'étais là-haut, assises, les pieds ballottant dans le vide, une cigarette coincée entre les lèvres. Je continuai de m'entraîner à ressentir l'ensemble des sources de chakra de la cité.

Bon objectif était de parvenir à percevoir tout ce qui se passait partout autour de moi et ce en permanence, sans jamais relâcher ma vigilance. Je savais, qu'irrémédiablement, mon corps finirait par atteindre ses limites, c'était pourquoi je me devais de renforcer mon esprit pour continuée d'être utile et donc d'avancer. Aussi n’eus-je aucun mal à ressentir la présence de cette connaissance qui arrivait dans mon dos. Moi qui avait pourtant prise soin de masquer mon chakra. Je compris définitivement qu'il se servait de son odorat pour me retrouver. Un deuxième excellent senseur serait plus que bienvenu dans mon groupuscule, étant donné que j'avais déjà commencé à recruter la part de guerrier affranchi nécessaire à l'élaboration de mon projet. Aussi lorsqu'il arriva dans mon, je me fus pas surprise d'entendre sa voix s'élever à mon encontre. Encore est toujours des compliments. J'ignorai s'il cherchait vraiment à m'atteindre avec. Toujours fut-il qu'ils ne firent que glisser sur-moi.

-Attention ! Je vais finir par croire que vous êtes tombé amoureux de moi Isnajh. Mais oui, si vous voulez tout savoir je suis contente de vous retrouver ici avec moi.

Même s'ils étaient sincères, le ton de ma voix ne laissait trahir aucune émotion si ce ne fut une grande lassitude qui, une fois encore, ne lui était pas adressée. Ce qui suivit fut par contre beaucoup moins attendu. Qu'il aille jusqu'à rencontrer Yami entrait certes dans l'ordre naturel des choses, mais pas qu'il lui fasse ce genre de promesse. Aussi en entendant cela, j'allais éclater la paume de ma main sur mon vidage avec une violence telle que je n'aurais pas été étonnée de voir le continuum espace temps se déchirer au moment de l'impact. Hors pour notre plus grand salut il ne se passe rien. Je restai ainsi figée dans cette posture dépitée une poignée de secondes sans dire mot avant de tourner la tête dans sa direction pour lui adresser de grands yeux interrogateurs.

-Ne me dis pas que vous avez fait ça ? Vous ne lui avez quand même pas tout raconté sur mes projets ? C'est une blague ?

Un soupçon de colère me traversa les neurones, mais ne ce n'était en rien comparable à ce sentiment d'exaspération. Je savais que cela ne mettrai pas en déroute mes projets. J'avais toujours anticipé cette éventualité tout en souhaitant qu'elle ne survienne jamais. Mais me dire que cela avait finit par arriver parce que Isnahj était incapable de tenir sa langue...

-J'aurai effectivement préférée que vous ne lui promettiez rien...

Je laissai un temps de pause.

-Qu'est-ce que vous lui avez raconté exactement ? J'espère que vous ne l'avez pas impliqué dans cette histoire. Je ne voudrais pas qu'elle se ramène ici et se mette en danger pour tenter de me retrouver !

Mon ton n'était pas agressif, mais précipité, un rien paniqué. Je me levais pour commencer à faire les cents pas sur le toit du building. J'avais parfaitement confiance en mon amie, mais un peu moins en Isnajh, mais ce n'était pas pour autant que je souhaitai qu'elle me rejoigne. Car dès lors qu'elle aurait mise le pied dans cette affaire il lui serait impossible d'en ressortir sans quoi un interrogatoire poussé adressé à sa personne suffirait pour transmettre toute la vérité aux aures. Et puis de toute façon je la connaissais suffisamment pour savoir qu'elle accepterait de me suivre jusqu'au bout du monde. Et là était le problème.

-Vous savez quels dangers elle risque d'encourir en venant ? Ce n'est ni bon pour elle, ni pour Suna, ni pour son clan.

Je n'étais pas certain que le Ketsueki porte un quelconque intérêt aux deux derniers points ni même la relation qu'il entretenait avec le premier. Alors que je tournais en rond depuis quelques secondes je m'arrêtai soudainement pour expirer lentement. N'étant pas dans le feu de l'action je n'avais pris aucune drogue, ce faisant, la fatigue reprenait les droits sur mon corps et les nerfs étaient les premiers touchés. Hors cette révélation sonnait comme une bombe. Si je faisais tout ceci, si je voulais supprimer la menace que représentait le Shukai, c'était en outre pour elle. Je me pinçai l'arrête du nez avant de secouer la tête comme pour chercher à me remettre les idées en place. Ma nouvelle chevelure flamboyante suivit le mouvement.

-Bon... D'accord. Dans ce cas il va falloir se préparer à la voir venir et essayer de trouver une solution pour tirer le meilleur parti de la situation. Avez-vous un moyen de la contacter ? Un messager ? Une conversation télépathique ou tout autre truc surnaturel qui caractérise tant votre clan ? J’aimerais pouvoir lui faire passer un message. Je doute qu'elle sache réellement dans quoi elle s'embarque.

Mon ton était redevenu plus calme. Plus posé. Cela ne changeai pas. Lorsqu'il était question de la sécurité de Yami, je perdais mon sang froid.

-Simple faute de frappe. Il faut que je prenne l'habitude de me relire... Fis-je en haussant les épaules suite à sa remarque envers mon manque de vouvoiement.

Après quoi il me raconta toute l'histoire en long en large et en travers. Je ne laissai paraître aucune émotions si ce ne fut mon sourcil droit qui se dressait de temps à autres à l'égard de ces révélations successives. L'idée de m'administrer une nouvelle claque me traversa l'esprit, même si en l'état, Isnajh la méritait amplement.

-Super...

Cela se passait davantage de commentaire. J'avais été dénoncé en raison des croyances aveugle et stupide que cet idiot nourrissait envers son Dieu. Comme quoi je ne pouvais accorder ma confiance à personne. Sa foi le rendait définitivement trop versatile ce qui prouvait dans un sens que je ne pouvais compter sur lui. Il ne manquerai plus qu'un de ses préceptes lui demande de me tuer ou me trahir et il s'y plierait sans broncher. Cela me fit froid dans le dos en même temps que j'éprouvai une pointe de déception. Quelque part réaliser cela dès maintenant était salutaire. Au moins n'avais-je pas eu à prendre le risque de réellement m'attacher à lui.

-Et si votre Dieu vous demandait de me tuer le feriez-vous ?

Le ton de ma voix était sévère, plein de reproche et sonnait presque comme un défis, sans pour autant être médisant, car n'étant que le reflet de ma colère de ma frustration. Aussi attendis-je un instant, droite, les bras croisés qu'il daigne me donner une réponse même si je savais qu'aucune ne parviendrait à me satisfaire. Je finis alors par pousser un long soupir de lassitude avant de renvoyer quelques une de mes mèches de cheveux. Sa plaisanterie me laissa de marbre, me contentant d'attendre patiemment que les vingts secondes s'écoulent avant qu'il n'éclate de rire.

-Je ne suis plus vraiment d'humeur à plaisanter hélas... Un ton un peu plus grave. Pour lui faire reconsidérer la tenue de la conversation. Peut-être s'agissait-il d'un jeu pour lui, hors je ne faisais pas tout ceci pour m'amuser.

Et pour finir il demanda, en contrepartie de mon futur message, à connaître le lien qui m'unissait avec Yami. Au vu des circonstances et de ma réaction il aurait été ridicule de chercher à le cacher.

-Il s'agit de ma meilleur amie. Nous étions dans la même équipe sous la tutelle de la Godaime Kazekage. Je ne tiens pas à la mêler à ce genre d'affaire. Non pas pour les dangers, mais parce que j'estime qu'elle n'y a pas sa place.

Je laissai de nouveau planer le silence. L'air nocturne était frais, le nuit était immense au sommet de de building. Pour autant, la tension dans l'atmosphère était à son comble et je savais en être la seule source. Je finis par expirer longuement tout en me frottant le front, cachant par l'occasion une partie de mon visage.

-Moi qui espérait pouvoir vous faire confiance...

Sans outre forme de jugement je lui tournais le dos pour retourner à ma place en m'asseyant au bord du précipice. De-là je pouvais clairement distinguer le son des animations de la ville en contre-bas. Tout semblait si vivant tandis que là-haut, tout me paraissait soudainement plus morne. J'avais presque envie de me laisser tomber pour me noyer dans la folle. Heureusement je n'en fis rien.

-Dites-lui simplement de ne pas s'en faire pour moi. Que je sais ce que je fais et où je vais. Je n'ai pas besoin d'elle. Elle doit retourner à Suna pour veiller sur les autres.

Ouvrage ou non je savais qu'elle finirait par retrouver ma trace à l'aide de son lien de sang. Et je ne tenais pas à perdre mon temps à la fuir.

Elle était déçue de mes déclarations mais au final était-ce réellement ma faute ? On m'avait obligé à dévoiler ces propos mais cela elle ne semblait pas s'en soucier. Vint alors la question fatidique, une question pour laquelle je n'étais absolument pas préparé. Si Jashin me demandait de tuer Oniri-chan le ferais-je ? La réponse était compliqué mais pourtant clair. Je répondais alors par une comparaison comme pour ne pas donner de réponse explicite. J'allais la lui dire pourtant mais après m'être dédouaner avec cette comparaison.


• « Si la personne que vous chérissez le plus au monde vous demandait de me tuer le feriez-vous ? Si vous aviez l'obligation de choisir entre tuer une sœur et tuer une mère, qui choisiriez-vous ? Voilà le cas de figure que vous me proposez, mais puisqu'il s'agit de votre souhait je vais vous répondre. Oui je vous tuerai et si Jashin m'ordonnait de vous dépecer et de me recouvrir de votre peau, je le ferais aussi. Je le ferais la mort dans l'âme, dans une tristesse infinie, je pense que je serais hanté par cet acte toute ma vie, mais je le ferais. Je tiens à vous, c'est un fait réel, mais Dieu est Dieu on ne peut aller contre ses desseins. »


Un instant de pause avant de reprendre.


• « Et donc vous, le feriez-vous ? Ce n'était pas rhétorique, j'attends une réponse de votre part. »


Je l'avais vouvoyer, cela faisait longtemps que je ne l'avais pas fait, mais le sérieux de la situation s'y prêtait. Elle s'exclamait affirmant qu'elle n'était plus d'humeur à plaisanter. En réaction à ma propre blague. C'était cruel le ton que prenait cette conversation et je ne me sentais plus à ma place, tout ce que je souhaitais faire était de quitter cet endroit pour le moment, nous aurons une discussion plus intéressante lorsqu'elle ce sera calmer.

Elle présentait ainsi Yami comme sa meilleure amie, qu'elle avait rencontrée en tant que coéquipière sous la tutelle de la cinquième ombre de Suna. Ha les Kazekage, ils avaient tous cette aura permettant de réunir les gens et ce rayonnement capable de galvaniser la foule. Exception faite de Kioshi-senpaî que je trouvais moins rayonnant. Je m'exclamais alors pour répondre à cela.


• «Être le subordonné d'un Kage, une grande responsabilité assurément. »


Vint alors le sujet de la confiance, je ne préférai même pas y répondre, elle était en colère après moi, j'acceptais cette colère je m'y étais préparé depuis un temps déjà. Enfin elle me demanda de faire passer un message à Yami de lui dire de ne pas s'en faire pour elle. En somme j'étais un simple pigeon voyageur ? Cette position ne me plaisait guère, j'étais un homme fier et on ne pouvait pas me descendre en flèche et espérer que je remue toujours la queue tel un caniche juste après. Je me contentais donc de répondre.


• « Tu lui demanderas toi-même, elle est ici. Dans une grotte à l'extérieur de la ville. Sur ce, nous discuterons à nouveau lorsque tu seras moins en colère à mon sujet. A bientôt ! »


Je tournais des talons et entamais un départ, elle pouvait me retenir ou me laisser partir, mais le choix lui appartenait.

Alors que j'étais proche du vide. J'allumais une nouvelle cigarette comme pour chercher à me calmer. J’essayai simplement de relativiser ma déception, mais ce n'était pas si simple. Une trahison n'était jamais bonne à prendre, d'autant plus lorsque l'on s'était risqué à accorder sa confiance et ce contre toute attente. Je l'écoutai alors déverser ses paroles, les yeux perdus dans le vide,dans cette immense foule qui circulait. Finalement les mots qu'il employa me laissèrent de marbre. Je ne ressentais plus rien si ce ne fut un vide intense. C'était comme si Isnajh s'était amusé à souffler sur la bougie qu'il s'était donné tant de mal à allumer.

-Avec des Si on pourrait refaire le monde. Hors je me contente de vivre avec les faits, pas les hypothèses.

Dis-je calmement alors que la tension venait de retomber. Je tirais quelques lattes sur ma cigarette, laissant la fumer s'échapper lentement par mes narines. Dès lors cette conversation n'avait plus aucun sens à mes yeux. Mais puisqu'il tenait tant a avoir une réponse, je comptais lui en donner une et ce en toute honnêteté.

-Grâce ou cause de vous j'aurai certainement pu reconsidérer la question. Envisager de voir les choses autrement. Hors vous venez de me faire réaliser qu'il ne peut en être autrement car le monde est ainsi fait. Dans un sens je dois vous remercier pour la piqûre de rappel, preuve étant que j'en avais certainement besoin.

Ce faisant je comprenais que je ne pouvais le garder à mes côtés. Un potentiel traître peut-être, mais pas un individu aussi instable qui pourrait être saisi par l'idée de me poignarder du jour au lendemain entre deux cures d'opiums. Je ne pouvais pas me permettre de prendre ce risque. Pourtant, moi qui crue être parée à tout. Quel ne fut pas mon étonnement lorsque j'appris que Yami se trouvait à Kawa, quelque part à l'extérieur de la ville. Les choses s'accéléraient à un point où cela devenait très agacent. J'avais initialement prévu ce cas figure, mais je ne pensais pas qu'il surviendrait aussitôt. Le Ketsueki m'expliqua ensuite qu'il comptait s'éclipser en espérant que je me sois calmée à son retour. Cet imbécile n'en avait aucune idée.

-Inutile de l'envisager. Faite ce que bon vous semble, mais faite-le loin de moi.

Mon ton était autoritaire et froid. Et quand il parti, je ne fis aucun geste pour le retenir. J'avais déjà fait en sorte de l'occulter totalement de mon esprit pour me concentrer sur ce qui était réellement important dans le cas présent, à sa voir Yami. La cigarette coincée entre les lèvres, je fermai les paupières pour laisser ma sensorialité s'étendre bien au-delà de cette ville. Je ne l'avais qu'en de rare occasion poussée si loin. Cela me permit d'inspecter ses alentours de font en comble, à la recherche de cette source de chakra si familière. Finalement après dix bonnes minutes de concentration intensive je finis par trouver cette petite lueur au loin. Elle était bien-là.

Sans plus attendre je jetais ma clope avant de me laisser tomber dans le vide, laissant les fixations métallique de mes bottes crisser sur le béton jusqu'à descendre de moitié l'immeuble. J'activai ensuite le système de mes Darks Boost pour me donner une violente impulsion qui m'élança de plus belle dans les airs. De-là j'utilisai la vitesse combiné à mes grappins pour me balancer entre les immeubles. Il ne me fallut pas moins de deux-minutes pour traverser la ville à une allure folle. Rejoignant sa bordure extérieur, j'allais me rendre jusqu'à mon local de location dans lequel se trouvait ma moto. Un rugissement de moteur plus tard et je filais à travers les pleines herbeuses, prête que j'étais à retrouver mon amie et à, accessoirement, lui donner une bonne leçon.