C'est un jour spécial aujourd'hui, pour moi comme pour tous les Ketsueki restés au village depuis la désertion de Yami et ses acolytes. Nous vivons tous, chacun pour soi, chacun dans notre petite maison et c'est cela qui fait de nous des Ketsueki différents des autres. Et ça, je ne veux pas le changer. Moi ce que je souhaite, c'est un groupe Ketsueki soudé, que nous tirions tous à la même corde afin de devenir des citoyens à part entière de Suna et non plus les "vampires", "buveurs de sang" et autres inepties que je ne saurais entendre.J'ai donc décidé de convoquer les derniers Ketsueki restant afin de leur faire part de mon projet.

Pour ce faire, j'ai donné rendez-vous à mes confrères dans une salle réservée spécialement pour l'occasion. J'ai dû signer à contre cœur un contrat comme quoi je m'engageais ainsi que tous les membres à ne pas réaliser de sacrifices plein de sang à l'intérieur des locaux. Je n'ai pu m'empêcher de jeter un regard plein de condescendance envers mon interlocuteur, car celui-ci n'y connait rien et qu'il doit encore croire aux histoires que lui raconte ses parents. J'ai préparé la salle de façon à faire face à tous les Ketsueki présent. Comme un dirigeant. Comme quelqu'un qui souhaite montrer la voie. La voie que nous, Ketsueki et Sunajins, voulons suivre. J'espère pouvoir tous les convaincre, mais j'en doute. Certains ne sont pas des modérés, mais juste trop vieux pour suivre Yami dans un périple nomade.

Une estrade avec un petit pupitre, des chaises en face. Sur les côtés, des tables avec quantités diverses de boissons et de nourriture. Nous serons ici afin de faire connaissance et pourquoi pas entrer dans une nouvelle ère, mais surtout pour passer un bon moment. Ceux qui s'ennuient ou ne sont pas intéressés par le fait de vouloir changer notre réputation ne seront pas les bienvenues.

Une fois la salle préparée il ne me manquait plus qu'à trouver un traiteur qui accepterait de nous fournir en nourriture et boisson, j'ai trouvé ce qui me convenait rapidement. De la nourriture simple et efficace et diverses sortes de boissons, alcoolisées ou non. Il ne me manquait plus que deux choses, un discours ainsi qu'envoyer les invitations à travers le village.

Un rapide passage au palais du conseil souverain m'a permis d'obtenir la liste de tous les Ketsueki encore présent au village, ils ne sont plus qu'une vingtaine. Ce chiffre me convient parfaitement. Je commence donc l'écriture des lettres qui feront office de cartons d'invitations.

Lettre:

Simple et efficace, j'espère qu'ils seront nombreux à venir. Une dernière étape avant la soirée de demain, l'écriture du discours. Je rentre chez moi et monte dans mon appartement, je ne suis pas habitué à travailler un discours et je n'ai donc aucune idée de comment commencer. Je me présente ? Je vais droit au but ? Je pense qu'un parfait mix devrait faire l'affaire, mais comment l'écrire... c'est une autre question.

Je décide de me changer les idées en allant me mettre de l'eau à chauffer afin de me préparer un thé, à la menthe pour changer. Je profitais du temps que l'eau mettait avant de bouillir pour me rouler un joint, en plus du tabac, je mettais un peu de cette drogue. Elle est tellement douce et son goût, sucré, on dirait du caramel. Je ne vais bientôt plus pouvoir m'en passer. Si seulement ma mère savait, je me doute qu'elle n'apprécierait pas trop. L'eau est maintenant prête et c'est donc, une tasse à la main et un joint à la bouche que je suis monté sur le toit du bâtiment. J'adore me ressourcer ici, j'y ai même créé un petit endroit bien tranquille. J'en ai parlé avec le propriétaire et il a été d'accord pour me laisser aménager le toit à ma façon.

Nous y trouvons donc une petite cabane, ouverte sur deux côtés afin de laisser entrer la fraîcheur de la nuit ainsi que le vent, les deux autres côtés sont fermés afin de créer de l'ombre à un matelas posés spécialement ici. Une ou deux étagères en plus et le tour est joué. Je peux me poser ici des heures durant avec juste un livre, un thé et une cigarette. Profiter de ces quelques moments de paix dans ce monde fou.

J'ai concentré la fin de ma journée sur l'écriture du discours et je suis allé me coucher de bonne, demain est une grande journée pour moi, pour les Ketsueki, pour notre avenir, celui de nombreuses personnes même. J'ai passé une nuit calme, je ne me suis réveillé qu'une seule fois afin d'aller soulager ma vessie.

Le réveil n'a pas été compliqué, je rêvassais déjà depuis une dizaine de minutes avant que celui-ci ne sonne. Je me suis levé et j'ai relu une dernière fois mon discours. De A à Z, de Z à A. Rien ne m'échappait, encore aujourd'hui je modifiais quelques tournures de phrases, remplaçaient des mots par d'autres, en cherchait un plus approprié pour l'occasion. Mon but n'était pas seulement de les réunir tous sous un nouveau nom, j'avais pour but de les faire participer à quelque chose, une mission bien étrange proposée par Ogami lui-même.

Je passais le reste de la journée à ajuster les derniers préparatifs, le moindre détail était pris en compte. De la décoration à la forme des verres. L'heure fatidique approchait, lorsqu'un jeune homme masqué s'approcha de moi. Son masque est bizarre, mais le tout crée une certaine classe chez l'homme. Je me redressais avec un air interrogateur et, tout en me redressant, je lui dis.

"Oui ? Je peux vous aider ?"

"Bonjour, vous devez être Kazushi. Je suis Keisuke, j'ai bien reçu votre lettre... Je suis venu un peu en avance afin de vous aider. Je suis tout à fait d'accord avec vous sur toute la ligne."

"Enchanté Keisuke, tu peux le tutoyer dans ce cas. Je te remercie de ton intérêt pour mon travail." Je marque une pause afin de réfléchir et de lui trouver un travail. "Ah oui, j'ai trouvé ! C'est vital pour la journée d'aujourd'hui ! Alors, ne me déçoit pas. Vas chercher les plats que j'ai commandés chez le traiteur. Il est à quelques rues d'ici, vers l'armurerie du vieux Mitsuhide, tu vois ?"

"Très bien ! Je ne vou... te décevrais pas !"

"On doit avoir le même âge Keisuke !"

Le jeune homme reparti donc aussitôt qu'il était arrivé. Moi, je continuais de préparer la salle. Le jeune homme est revenu chargé comme un mulet à peine une dizaine de minutes plus tard. Je le remerciais gracieusement avant de mettre les plats à leur place, les Ketsueki n'auraient plus qu'à se servir comme ils le souhaitent. Je profitais du petit laps de temps restant afin de faire plus ample connaissance avec Keisuke, lui expliquant mes projets plus en détails, ma façon de voir les choses. C'est un homme très gentil et c'est donc de cette manière qu'il est devenu mon ami et mon second. J'ai donc décidé de l'engager afin de m'aider à chapeauter cette tâche qui s'avère et qui s'avérera difficile. C'est sur ces dernières paroles que les premiers Ketsueki arrivèrent.

De salutations en salutations, j'avais pu tous les compter. Aucun des Ketsueki restant au village ne m'a fait de faux bond ! Rien que ça est déjà une petite victoire pour Keisuke et moi. Je m'avance donc vers le pupitre accompagné de Keisuke avant de m'éclaircir la voix afin de prendre la parole devant la vingtaine de Ketsueki restant.

"Cher Ketsueki ! Vous voici, aujourd'hui réunis ! Je suis là afin de vous présenter quelques projets qui nous tiennent à cœur, Keisuke et moi-même. En parlant de Keisuke, il est l'un des nôtres et me sert de second dans toute cette histoire ! Je vous prie donc de le traiter de la même manière que n'importe quel autre membre de notre clan, au même titre que moi. Je suis le chef, mais je ne vous suis pas supérieur." Je marque une légère pause avant de reprendre. "J'ai vu que certains avaient déjà repérés les divers plats et boissons que vous pouvez trouver sur les bords de la salle. Servez-vous ! Il ne doit plus rien rester à la fin de la journée ! Je reviendrais ici d'ici une dizaine de minute afin de vous présenter les divers projets restant, ceci n'était que le premier discours, celui d'ouverture !"

C'est sur ces mots que je repris place dans la "foule".

Saluant un peu plus proprement mes invités de tout âge et tout sexe, je discutais brièvement avec quelques-uns d'entre eux. J'ai pu m'assurer que la plupart ici présent sont des modérés, où du moins se cachent bien. L'heure est venue, l'heure du discours principal de la soirée. Celui où je leurs explique le pourquoi du comment, et donne ma première mission en tant que nouveau "Chef" du clan, du moins de la vingtaine qui n'a pas suivi Yami à Hai. Je me dirige vers Keisuke qui discutait avec une connaissance avant de les couper.

"Excusez-moi, mais je vais vous le prendre. On y va Keisuke."

Je pris place une nouvelle fois sur l'estrade, face à toute l'assemblée des Ketsueki Sunajins. Je me racle une nouvelle fois la gorge avant de commencer.

"Excusez-moi !"

Je laisse quelques secondes à la foule, le temps qu'elle se taise, aux moins, ils n'ont pas de problèmes à cohabiter pendant quelques heures dans une même sales. Cela rassure mes pensées, celles me disant qu'ils sont bel et bien modérés. Un "vrai", ne supporterait jamais rester ici avec tous ces "faux". Le brouhaha à maintenant fait place au silence, je peux commencer.

"Merci. Comme vous le savez certainement tous, je suis ici pour vous poser une question. Mais avant, je souhaite vous la présenter." Quelques secondes plus, tard, je reprends. "J'ai comme idée de réunifier tous les Ketsueki restés au village, afin que nous puissions dire sans craindre nos origines, parler avec tout le monde sans être jugé. Je sais que cela parait un peu utopiste par les temps qui courent, mais je sais tout aussi bien que vous, comme moi, avez vécu ce que j'ai vécu. La mise à l'écart, les regards de biais, noirs. Et j'en passe." Je laisse encore une nouvelle fois un peu de temps afin qu'ils puissent se poser quelques secondes sur ce que je viens de dire. "Pour ce faire, il faut que nous nous mélangions au peuple, en ne vivant pas en groupe, en délaissant le Manoir. En vivant au Manoir, vous n'arriverez jamais à vous intégrer. J'ai toujours vécu à l'écart, et aujourd'hui je peux fièrement dire que j'ai des amis, que je peux me déplacer dans le village sans attirer trop les regards. Alors, prenez vos enfants, maris, femmes, grands-parents et partez du Manoir. Ceux qui vivent déjà en ville, bravo. La première étape est réussie. Le reste viendra en faisant des tâches de tous les jours, missions, courses, travail etc." Je laisse à nouveau quelques secondes pour se poser sur mes paroles. "Me suivrez-vous ? Si vous ne voulez pas un meilleur Avenir pour nous, vous pouvez partir maintenant."

En disant ça, je tente le diable, je pourrais très bien me retrouver seul avec Keisuke d'ici quelques secondes. Mais pourtant, pas une personne ne prit la direction de la porte. Personne, j'ai été choqué, mais heureux de cette réaction des miens. Je repris une nouvelle fois la parole.

"Je vous remercie, je suis heureux que nous pensions tous la même chose."

Je vais en venir maintenant au sujet principal de cette rencontre, ou du moins celui qui risque de faire bouger les choses un peu plus rapidement qu'ils ne le croient.

"Comme vous le savez sûrement, le Kazekage actuel est débordé. Et c'est donc pour cette raison, qu'avec Toshiro Ogami, son bras-droit ainsi que d'autres clans du village et l'aide de la capitale, nous avons prévu un coup-d'état." Je peux voir l'étonnement sur leur visage. "Je vous fais une demande, que toutes les personnes voulant participer à ce coup-d'état, pourront venir moi voir tout à l'heure. Pour cette mission et comme tous les jours, il vous faudra dorénavant laisser tomber vos anciens différents, avec les Kawaguchi et même les Marionnettistes. Je peux compter sur vous ?"

Pnj :

Nous ne connaissions presque pas ce jeune homme, et voilà qu'il s'autoproclamait chef de notre clan. Voilà qui était bien présomptueux. Je n'étais pas d'accord avec les agissements de Yami, mais ce n'était pas pour autant que j'accepterais le premier venu comme dirigeant. Malgré son ton chaleureux et son air insouciant, rien ne me certifiait qu'il n'était pas un monstre assoiffé de sang, comme les autres. Il devait faire ses preuves, et c'était bien la raison de ma présence ici : je lui laissais une chance.

J'estimais que les Ketsueki avaient bien plus de valeur que ce que voulait bien croire le reste du pays. La faute était nôtre, ou du moins, à cause de certains. Nous passions pour des monstres, des tueurs sanguinaires, des Vampires. Je ne voulais pas avoir affaire avec ces gens-là. Nous étions malheureusement du même clan, mais hors de question que je sois mis dans le même panier que ces sauvages. Fort heureusement, les plus "agressifs" d'entre eux avaient suivi leur Maîtresse. Le jeune Ketsueki souhaitait agir dans ce sens redorer notre nom et notre blason ; but qui était aussi le mien. Son discours était prometteur, mais beaucoup trop détendu et évasif. Et son âge ! Il sortait tout juste des jupons de sa mère, il n'avait certainement pas beaucoup d'expérience dans la vie. Alors mener un clan entier, composé en plus de quelques déficients mentaux ? Ce n'était pas pour me rassurer.

Son ton un peu direct allait certainement déclancher les passions. Le tact n'était pas son point fort... En conseillant les autres de quitter directement le Manoir, il allait mettre le feu aux poudres. Bien sûr, moi j'habitais depuis toujours en ville. Je détestais ce vieux bâtiment lugubre, sans aucune classe ! Une maison hantée de fête foraine, avec de vrais monstres dedans, tss ! Quelle faute de mauvais goût. Entre mes mains expertes, cet endroit aurait pu avoir un charme fou.

J'attendais patiemment dans un coin de la salle la réplique cinglante qui n'allait pas tarder à arriver. Je ne ferais entendre ma voix que si la situation m'y oblige.

Pnj:

Quel blanc-bec ! Pourquoi j'étais venue, au fait ? Ce grand idiot, diriger notre majestueux clan ? HAHAHA ! Laissez-moi rire ! Quel discours fade et sans entrain ! Il croyait vraiment pouvoir rivaliser avec Yami, avec sa tête de clown et ses trois poils aux pattes ? Ce type n'avait simplement pas la carrure. Le bruit courait qu'en plus, sa mère n'était même pas une Ketsueki ! Un bâtard, voilà ce qu'il était, rien de plus ! Un bâtard avec de trop gros espoirs pour ses frêles épaules.

Et maintenant un coup d'état ? En quel honneur devrions-nous aider cet homme, il n'était pas de notre clan ! J'explosais sous le coup de la colère, laissant bouillir mon sang maudit, cadeau du Diable en personne et que je chérissais chaque jour de ma vie. Le même que celui qui coulait dans les veines de notre nouveau "chef".

« Tout ceci est une blague, j'espère ? Pour quelle raison devrions-nous nous mouiller, pour quelqu'un que nous ne connaissons pas et dont nous nous fichons ? Il n'est pas du clan, il ne mérite pas notre appui ! »

Quelques murmures s'élevèrent. Certains pour protester de mon insolence, d'autres pour appuyer mes dires. J'entendis des "Chut !" et "Quelle peste !". Une voix d'homme s'éleva : " La seule politique qui nous intéresse est celle du clan ! " Sur ces bonnes paroles, je renchérissais :

« Faire la paix avec les autres clans ? Laisse-moi rire ! Ce n'est pas parce que toi, tu fais ami-ami avec ces salauds de Marionnettistes, que nous oublions notre guerre ! As-tu oublié ce qu'ils nous ont fait ? »

Le sang battait dans mes tempes. Comment osait-il ? Une autre voix, la même qu'avant, s'éleva : "Nous ne sommes pas les chiens du Village !" et une autre "Tu n'avais qu'à partir avec eux, si tu n'es pas contente !". Je n'avais qu'une envie, détruire, détruire. Ma main se crispait dangereusement sur le dossier de ma chaise, qui se brisa sous la pression. J'allais quitter la salle comme une furie lorsque qu'il m'interpella.

Je m'en doutais un peu, finalement, les remarques étaient arrivées. Je suppose que certains sont d'accord avec elle, d'autres avec moi. C'est pour cette raison qu'il va falloir montrer rapidement de quel bois je me chauffe. Ils restent encore des Ketsueki, malgré le fait qu'il soit modérés. Je réfléchissais rapidement à une solution lorsqu'une me frappa. Que penseraient-ils d'une petite démonstration de force et de supériorité ? Je suis d'avis qu'ils apprécieraient ce genre de façon de faire. Après tout, je me présente devant eux leur disant que je vais devenir leur chef.

Il faut que je sois respecté. Si je ne m'impose pas maintenant, ils ne m'écouteront jamais. D'un pas rapide et décidé je me dirigeais vers la femme qui venait de m'interpeller. Les personnes s'écartaient sur mon chemin afin de me laisser la place. Je suis maintenant à sa hauteur et je peux sentir tous les regards posés sur nous, le mien est planté dans le sien.

Je concentre un peu de chakra dans mon bras avant de la prendre par le cou et de la soulever. Prenant un air supérieur, je le regardais droit dans les yeux avant de dire d'une voix forte et puissante afin que tout le monde puisse m'entendre.

"On fait la paix avec les autres, car j'ai décidé de mener le clan dans une nouvelle ère. Je suis ton chef. Tu vas m'obéir." Je lui laissais le temps d'avaler ce que je venais de dire avant d'ajouter. "Si tu n'es pas contente..."

Je la laissais retomber sans même la prévenir afin qu'elle s'écrase par terre. Je me retournais pour reprendre la direction de l'estrade. Après quelques pas, je finissais ma phrase, d'une voix sombre et grave.

"Tu n'as qu'à rejoindre Yami."

Je regagnais ensuite mon estrade pour faire face aux Ketsueki, face à eux, je levais la tête afin de les regarder les uns après les autres. Je marchais le long de l'estrade en ajoutant une dernière chose.

"Quelqu'un à d'autres réclamations à formuler ?"

Laissant quelques secondes aux personnes ici présente de répondre, je m'asseyais sur le fauteuil, tel un trône.

Pnj :

Ah, le divertissement arrivait enfin. Comme je m'y attendais après le discours du jeune Ketsueki, les esprits s'échauffèrent. Mais je ne fus pas du tout surpris de connaître l'identité de la première rabat-joie. Ah ! Quelle tristesse. Cette jeune fille était une vraie boule de nerfs, et bien que pleine de charme, elle était dénuée de classe. Comment allait réagir notre nouveau chef ? Plus les murmures s'élevaient et plus mon impatience grandissait. Allait-il s'écraser ? Allait-il y avoir des effusions de sang ? Quel bonheur de voir le sang Ketsueki s'irriter !

Le jeune homme aux cheveux noirs (comme presque nous tous, en fait) fendit la foule d'un pas décidé. Les mots se turent sur son passage. La fille eut tout juste le temps de se retourner qu'il la saisit à la gorge. Ma bouche s'arrondit sous la surprise. Alors, il n'était pas que miel et sucre, il savait aussi faire preuve de violence ! Mais juste un peu, juste ce qu'il fallait. Après avoir lâché une phrase cinglante qui dû faire un électrochoc à plus d'un, il laissa tomber la pauvre brebis au sol, qui s'écrasa sur les genoux. Et tel le Maître du Cirque, il retourna s'asseoir après avoir domptée celle qui ressemblait plus à la Belle qu'à la Bête.

Alors que je la vis ouvrir la bouche pour protester à nouveaux d'autres inepties, je ne pus m'empêcher d'enfoncer le clou.

« Ah, ma pauvre Jenna, ou peut importe le surnom ridicule dont tu t'affabules ; pourquoi n'as-tu effectivement pas rejoint Yami ? Oh, oui, j'oubliais ! Parce qu'elle n'a pas voulu de toi, pauvre enfant... Te souviens-tu ou dois-je conter l'histoire à toute l'assemblée ? » J'avais prononcé ces quelques phrases avec un ton horriblement moqueur. « Maintenant, si tu veux bien cesser de te donner en spectacle, assieds-toi et laisse notre nouveau chef finir son discours. » Cette dernière phrase était froide comme de la glace.

Je m'assis ensuite sur le siège le plus proche, avec toute la grâce d'un prince. J'avais eu ma minute sous les projecteurs et j'en étais bien heureux. À présent que Kazushi nous avait montré sa poigne de fer, j'étais bien impatient de le voir prendre ses responsabilités dans ce maudit clan. Qu'il brille ou qu'il s'écroule, je serai là pour regarder le spectacle.

Pnj:

Plus personne ne parlait alors que j'étais face à la porte de sortie. Un frisson parcouru mon échine et mon instinct m'obligea à me retourner. Il était là, face à moi ; je pouvais voir le feu de la colère qui luisait au fond de ses yeux rouges. Il m'agrippa à la gorge d'une seule main et mes pieds quittèrent le sol. Mes jambes battaient le vide pour chercher un appui au fur et à mesure que l'air quittait mes poumons. Ma trachée était écrasée sous la pression et les larmes me montaient aux yeux à cause de la douleur et du manque d'oxygène. J'agrippais son bras de mes deux mains pour me dégager mais c'était inutile. Finalement, c'était mes paroles insolentes qui auront eu raison de moi. J'allais mourir ici.

Il prononça quelques mots qui me semblaient déjà venir de loin et après ce qui me parut une éternité, mes pieds regagnèrent la terre ferme. Mes pieds, ou plutôt mes genoux, vinrent cogner le béton froid avec violence. J'inspirais de grandes goulées d'air tout en toussant à me déchirer la gorge. Me relevant sur mes genoux meurtris puis sur mes pieds, j'attendais d'avoir de nouveau assez d'air pour protester de façon virulente. Il m'avait provoquée, puis avait parlé de Yami ! Je ne supportais plus d'entendre son nom. Mais alors que j'ouvris la bouche, c'est une autre voix qui me coupa la parole.

Je reconnus la personne avant même de la voir ; qui d'autre pouvait parler avec autant de condescendance que Masakatsu ? Mais je n'avais rien à répondre à ses piques. Il avait raison, et il savait pourquoi je n'avais pas suivi Yami. Le seul fait d'évoquer cette ancienne histoire réussit à me faire perdre le contrôle de mes émotions. Cette fois-ci, de vraies larmes dévalaient mes joues.

Honteuse et humiliée, je m'assis dans le fond de la salle en espérant que l'attention se porterait autre part et que Masakatsu ne mettrait pas ses menaces à exécution. Il avait eu l'information dans un moment de grande faiblesse... Mais je préférais sacrifier mon honneur et ravaler ma fierté que de voir mon secret découvert par toute la communauté. Yami... C'était mieux pour moi que je ne la vois plus jamais. Qu'importe, que ce Kazushi prenne sa place s'il y tenait tellement, je ne m'y opposerais plus.

J'étais assis face à l'assemblée. La jeune fille, Jenna, s'était réfugié au fond de la salle, comme pour se faire oublier. L'homme qui avait pris ma défense s'était lui assis au premier rang, beaucoup plus intéressé qu'il y avait quelques instants. Je les regardais tous, les uns après les autres, les interrogeant du regard, avant de passer aux suivants. Maintenant que le calme était revenu, j'allais pouvoir continuer et leur présenter un peu plus en détails mes projets.

"Bien, pour ce qui est du Manoir, je ne vous demande pas de le quitter du jour au lendemain, vous allez même pouvoir y rester pour les plus réticents ! Je souhaite juste préciser qu'il sera plus facile de passer inaperçu en n'y vivant plus." Je marquais une légère pause avant de continuer. "Ce que je veux, ce que nous voulons... c'est vivre en paix. Pouvoir se présenter n'importe tout en étant fier de nos origines ! Ne jamais oublier d'où l'on vient ne veut pas dire maudire nos anciens ennemis !"

Je me levais ensuite pour aller me chercher un verre d'eau avant de le boire d'une traite. Tout en prenant un canapé je retournais sur mon siège afin de leur faire face.

"Et comme je vous en ai déjà parlé, vous allez devoir combattre. L'opposition et la capitale ont besoin des Ketsueki pour reprendre la ville." Je marquais à nouveau une pause avant de continuer. "Je vous demande donc, qui sera présent pour ce coup d'état ?"

Les toisant tous du regard, je pouvais voir chez eux une nouvelle envie, celle de se faire valoir. C'elle d'être reconnu.

"Nous serons à jamais marqué dans l'histoire de Suna et de Kaze si nous y participons !" Je me levais et tout en haussant la voix je leur disais. "Vous serez avec moi ?!"

Le reste de la soirée s'est déroulée sans accrocs majeur, j'ai dû encore expliquer à quelques-uns un peu plus en détails les aléas de mon plan, mais tous ont fini par l'accepter, même les plus réticents comme Jenna.

Les Ketsueki entraient ce soir dans une nouvelle ère, de gloire et d'honneur.