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La nuit venait de tomber sur le village, les lumières des éclairages publics et celles des habitations parsemaient Konoha. Installée à son balcon afin de se détendre avec une cigarette, l’Aburame fut néanmoins dérangée par quelques-uns de ses insectes. Quoi encore ? Roulant des yeux, elle les renvoya d’un geste de la main. On ne pouvait jamais être tranquille. Laissant ses insectes se disperser au gré du vent, Miko retourna à l’intérieur, la nuit était quelque peu fraîche et elle avait cette irrésistible envie de se faire couler un bon bain chaud. Un peu de détente avant de devoir se salir les mains en infligeant les nombreux coups de fouet qui allaient pleuvoir sur ceux qui étaient sortis en catimini.

S’engouffrant dans les rues et survolant les remparts, les nano-insectes de l’Aburame retrouvèrent bien assez tôt leurs proies. Plus petits que des grains de poussière disséminés de la sorte, nul doute qu’ils ne les avaient pas vu. Nuit et jour, les insectes de l’Hokage rodaient autour du village sur une petite étendue. Ils avaient donc immédiatement repéré la jeune femme qui n’était pas passée par les portes. L’homme quant à lui, avait probablement été autorisé à sortir. Mais pour quelles raisons ? Se positionnant dans la végétation tout autour, quelques insectes se regroupèrent entre eux sous le couvert des arbres, formant une boule noire qui s’ouvrit subitement pour y faire apparaître l’œil de l’Hokage.

Ce n’était pas à elle de faire la police. Hésitant à dépêcher Mizuki, elle préféra attendre un peu. Pourquoi pas Kihran plutôt ? Il avait exprimé le souhait de devenir professeur à l’académie. Il devait donc apprendre à réprimander les gens. Notant l’identité du premier : Gekei Notsuu, envoyé à Nami et qui avait ramené des documents d’une grande importance, les insectes attendirent impatiemment la suite.

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La soirée était fraîche dans le village de la feuille. Enroulée dans mon peignoir, je me trouvai à mon endroit désormais fétiche, devant ma grande baie vitrée qui dominant Konoha. Les lueurs aux fenêtres, les éclairages publics : toutes ces lumières baignaient le village dans un doux apaisement et une sérénité sans pareille. Je m’assis dans un grand fauteuil, respirant un grand coup : la journée avait été éreintante. Comme toutes les autres, d’ailleurs. Je ne suis peut-être pas une de ces kunoïchis qui font bouger l’Histoire (même si, ça se discute, hein, en tout cas je l’ai plus fait que certains qui se font appeler « démons » mais qui partent chialer à la moindre contrariété, incapables de prendre les bonnes décisions ni d’être un minimum lucides), mais je me bouge assez moi pour être impliquée et finir mes journées fatiguée.

Pourtant, la soirée ne fut pas des plus tranquilles. Depuis quelques temps maintenant, j’avais opéré une large campagne de contamination de la faune mondiale, qui croissait d’ailleurs très rapidement. A l’heure actuelle, j’étais capable de ratisser sans aucun problème le Pays du Feu, et je pouvais ratisser facilement pas mal de pays grâce à tous ces animaux dans lesquels un de mes parasites se trouvait. Ils étaient mes yeux, mes oreilles, mon nez, mes sensations à chaque centimètre de terre, d’air et même de mer. Et justement, un oisillon venait frapper avec son bec à ma fenêtre. Finalement, j’avais œuvré pendant longtemps pour me constituer un réseau d’informateurs que je voulais appeler « les oisillons », parce qu’ils chuchotaient à mes oreilles tout ce qu’ils auraient pu savoir : qui aurait cru que ce seraient de vrais oisillons qui me chuchoteraient aux oreilles ?

Enfin, il faut avouer que ce qu’ils chantent parfois est irritant. Comme ce soir, d’ailleurs : une jeune femme a créé une brèche sous le mur de Konoha et tente de s’enfuir. Idiote : si tu voulais t’enfuir ma grande, il te suffisait de sortir par la grande porte. Personne n’aurait pu se douter de ta volonté de quitter Konoha avant qu’on ne le remarque, sans doute plusieurs heures plus tard. Voire jours. Voire jamais, si tu es insignifiante. Soupirant, j’enfilai un long gilet de coton noir et sortit dans l’obscurité de la nuit, en direction, moi, de la Grande Porte.

- Mizuki-Sama !
- Arrêtez de… Oh et puis merde.

Je pense que je vais arrêter de vouloir me battre pour qu’on cesse de me surnommer ainsi. Ca donne de la prestance, après tout, et ça flatte mon égo : certaines personnes doivent se tirer les cheveux de voir ou d’entendre ça, mais bon. Heureux les imbéciles, comme on dit, car le monde des cieux leur appartient. Même si dans le cas précis auquel je pense, le gars doit être Dieu vu comment le royaume des Cieux lui appartient VRAIMENT. Bref, je sortis du village (moi j’ai le droit de faire ce que je veux donc j’ai même pas eu besoin de signifier les raisons de mon départ ni de signer quoique ce soit, on m’ouvre et voilà, je sors en grande princesse), puis, dirigée par quelques oiseaux, je me dirigeai vers l’endroit où se trouvait Hayashi Leika et Gekei Notsuu.

Fatiguée, franchement pas encline à débattre des bien fondés de Konoha, des principes de ses habitants et blablabla, je fis quelques mudras. Leika dut sans doute sentir une piqûre au niveau de son cou, n’empêche que la suite fut qu’elle ne sentit plus ses membres, totalement paralysés. Sortant de l’ombre, je m’avançai vers les deux individus.

- Je te conseille de rentrer chez toi, Notsuu. A moins que tu ne veuilles être associé aux crimes perpétrés par Mademoiselle Hayashi ici-présente.

Je m’avançai un peu plus près.

- Quant à toi, Leika, je te pensais plus intelligente que ça. Tu crois vraiment pouvoir creuser un trou sous les remparts de Konoha sans éveiller le moindre soupçon ? Je suis ici, et mes oisillons me disent que d’autres personnes, encore plus dangereuses, t’observent en silence.

Est-ce que tu entends, Miko ? Je sais que tu es là, cachée, silencieuse, prête à intervenir dès que Leika se sera éloignée de Konoha.

- Tu es une civile du village de Konoha, et que ça te plaise ou non, il y a des règles, des lois et des principes à suivre. Tenter de le quitter sans raison n’en fait pas parti. Détériorer le village non plus. Et ouvrir des voies propices aux invasions futures en laissant des brèches exploitables par l’ennemi, encore moins.

Je m’approchai d’elle, désormais plus qu’à deux ou trois mètres.

- Pour tentative de désertion d’un village caché, détérioration et dégradation de biens publics et surtout pour mise en danger de la sécurité du village, je suis désolée de t’annoncer que tu vas passer les prochains jours en prison. Peut-être deviendras-tu un peu plus rigoureuse. En attendant, tu n’es que décevante.

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