« UNE MISSION ! ENFIN UNE PUTIN DE MISSION ! »

Tu attrapais ce qui trainais dans ta pitoyable chambre et le fourrais avec vélocité dans un grand sac. Tout y passait sans qu’aucun tri ne soit fait. A vrai dire, c’était ta première, tu étais toute excité et ne savais pas vraiment comment t’y prendre. Es qu’il fallait emporter uniquement le nécessaire, fallait-il prendre du change au cas ou cela dur plusieurs jours ? Bon ça à la rigueur, tu t’en tapais, tu ne te changeais grossomodo qu’une fois par semaine, et encore, les semaines ou tu sortais de chez toi. Et les armes ? Il faut des armes ? Un kunaï cela suffit ? Dans le doute, tu en attrapais une bonne vingtaine et les enfonçais dans ton fourre-tout, te battant au passage avec la fermeture réticente.

Hop ! Ni une ni deux tu avais filé, claquant derrière toi la porte branlante de ton entrée, oubliant de la fermer. Temps pis, te disais-tu, de toute façon, si un voleur y entrait, il te laisserait surement un billet en admettant que tu étais bien plus dans le besoin que lui. Marchant d’un pas rapide, tu te dirigeais vers les portes de la capitale. SORTIR ! Ce mot frappait ton esprit, cela faisait maintenant des mois que tu n’avais pas mis le nez dehors. Coincée entre des murs de bétons à longueur de journée, la chaleur du sud commençait à te rendre sacrément barjot.

Tellement barjot que tu venais de te rendre compte d’une chose… Tu avais complètement oublié quelque chose de très important ; l’ordre de mission ! Qu’elle plaie sérieux… T’as première mission et tu oublie ça… Tu fais pitié Sana, sérieusement… Le pire, c’est que tu n’avais à peine pris le temps de lire ce qu’elle contenait et que l’objectif t’était complètement inconnue maintenant. Le seul petit truc dont tu rappelais, c’est que tu devais faire équipe avec un gars, Kizito ou Kimiko un machin du genre. Dans tout les cas, tu allais vite le remarquer. C’était un Samui, et ces trucs là, ça ne passe pas vraiment inaperçu.

Ah.. Les Samui, avant de débarqué ici, tu ne les aimais pas des masses. Normal en même temps, ils se prenaient pour le clan le plus fort de Yuki, alors que de toute évidence, les Suzurane étaient bien plus balaise. Mais depuis que tu habites la capitale, tu as appris à mieux les connaitre, et mon dieu qu’ils sont cons ! Et voilà qu’il se prenne pour les maîtres de l’alliance, et voilà que ca se prend pour les chefs de Yuki, et blablabla le Hyoton c’est trop fort… Mais fermez la un peu ! Avec votre affinité en papier mâché ; moi la dernière fois que j’ai vu pisser sur la glace, elle a fondu.

« Samui Karizo ? » demandais-tu aux personnes qui attendaient aux portes.

T étais arrivée aux portes. Il n’y avait pas grand monde, tu espérais que Kouzino allait vite te remarquer.

Je ne m'y attendais pas spécialement, mais un ordre de mission était vite arrivé dans mon logement. J'avais énormément de choses à organiser, mais partir en dehors du Shozaichi était toujours une chose intéressante pour moi. J'aimais voyager, et lorsque je lus l'ordre de mission, un large sourire était apparu sur mon visage : j'allais partir jusqu'à Tsuchi no kuni. Je n'y avais jamais mis les pieds, et c'était donc une chose fort intéressante pour moi. Bien sûr, j'allais en profiter pour visiter !

La mission était en duo, et j'allais être accompagné d'une fille. Suzurane Sana, c'était une personne qui ne me disait rien du tout ! Dans tout les cas, je connaissais le clan Suzurane et leurs capacités plutôt spéciales. C'était les personnes qui se battaient grâce à la douleur, chose dont je n'arrivais pas à comprendre. Ce clan était originaire du pays de la neige comme le mien sauf que ces jours-ci, c'était mon clan qui était supérieur. J'étais arrivé aux portes le premier, et il y avait déjà un petit peu de monde. Je n'attendis pas très longtemps avant d'entendre la voix d'une fille, qui n'hésita pas à égratigner mon prénom.

Je m'approchais d'elle, et je la regardais de haut en bas. Peut-etre avait-elle juste mal lu mon prénom.

Kirito, c'est Kirito. Je suppose que tu es Sana, nous ferons cette mission ensemble donc.

Je lui fis un petit sourire, heureusement j'étais quelqu'un de très sociable et je n'avais pas de soucis pour faire la discussion, j'allais donc voir à qui j'avais à faire.

La mission semble plutôt simple, on doit faire un petit réseau d'informations afin d'assurer une sécurité plus simple et rapide.

Tu commençais donc à marcher, ton sac à la main comportant quelques outils basique de shinobis et des parchemins.

Kirito ! Voilà ! Tu te disais bien que ça sonnait un peu comme ça. Mais bon, Kimiko, Kirito, sérieusement il chipote pas mal. C’était tout de même pas ta faute si ses parents lui avait donné un prénom composé de syllabe beaucoup trop proche phonétiquement. Le blond commençait à s'éloigner.

« Euh… Kimino ? On vas ou exactement là ? »

Kimino ? C’est bien ça non ? Oh pis merde, de toute façon tu n’arriveras jamais à le retenir son putin de prénom. S’il te faisait encore une remarque tu allais finir par l’appeler « toi », ou « princesse ». Princesse ça lui irait bien, avec ses petites boucles d’oreilles, toute mignonne. Tu accélérais le pas pour rattraper ton partenaire du jour qui était déjà parti. Tu avais pas mal de truc à lui demander, à commencer sur la mission en elle même.

« Tu as déjà fais beaucoup de mission toi ? Parce que pour tout t’avouer, c’est ma première et je crois que je ne sais pas trop comment ça se passe. »

Bon, ok vous n’étiez peut-être pas parti du meilleur pied, mais ce n’était pas une raison pour se faire la gueule non ? Le voyage allait surement être long, et tu ne comptais te faire chier à le passer en silence. Autant en apprendre un peu sur le Samui. De plus, tu avais vraiment besoin de renseignement, sur comment une mission se passait, qu’es que le Shukai attendait vraiment de vous, pourquoi toi et lui. Enfin bref c’était bien flou tout ca.

« J’ai aussi un autre petit truc à te dire, j’ai comme qui dirait oublier de lire l’ordre de mission… »

Faute avouée à moitié pardonnée, non ? Et puis au final ce n’était qu’on petit bout de papier, ce ne doit pas avoir vraiment d’importance, si ? Tu souriais bêtement en lui avouant ton cruelle manque d’implication, pendant que vous continuiez votre trajet.

Kirito, c'est Kirito ! On va à Tsuchi no kuni.

Si elle se trompait encore sur mon prénom, c'était sûr que je n'allais pas l'apprécier, vraiment. J'avais un prénom simple vraiment, et il était même très aisé de le retenir, non ? Je continuais de l'observer (ou plutôt de la reluquer) quelques instants, je n'avais pas l'habitude d’être avec une femme. C'était même ma première mission avec une femme, il fallait fêter ça, non ? Après l'avoir reluqué, je commençais déjà à marcher en direction du pays de la pierre. Je n'avais pas envie de m'attarder aux portes et plus vite cette mission sera fait, plus vite je pourrai continuer à m'entraîner. Pour cette mission, il n'y aurait pas du tout de castagne. Loin de là, c'était seulement de la communication et je n'était pas le plus doué dans cette pratique. C'était donc un excellent moyen de m'améliorer.

Sana me rattrapa bien vite, et elle m'expliquait que c'était sa première mission et qu'elle ne savait pas trop comment cela se passait. Dans mes pensées, je repensais à ma toute première mission pour le Shukai. Je l'avais effectué avec un membre de mon équipe, et la mission s'était passé sans encombre quelconque. Du coup, je comprenais encore mieux l'expérience que j'avais sur Sana.

Rien de compliqué, tu reçois l'ordre de mission et tu fais ce qui est demandé. Par exemple... Une mission basique dans un village peut etre ratisser un champ ! Tu fais ça, et voilà. Les missions sont classés par niveau : D, C, B, A et S. Selon ton niveau, tu peux effectuer certaines missions. Par exemple, les missions de rang A ou S sont impossibles pour nous, à moins d’être accompagné d'un supérieur. Tu as compris ?

J'espérais ne pas trop l'avoir endormi avec mes explications, je n'étais pas très doué pour ce genre de choses. Continuant de marcher, ma collègue m'avouait qu'elle avait omis de lire l'ordre de mission. Je lui faisais un sourire, ce n'était pas bien grave. De ma poche, je sortais un petit parchemin que je dépliais, lisant à voix haute :

L'attaque d'un Ninja étranger sur notre capitale a été une véritable surprise ! Qui aurait cru qu'un ennemi parviendrait à pénétrer aussi profondément dans nos terres ! Il faut trouver une solution afin que cela n'arrive jamais. Vous êtes chargés de vous rapprocher des populations peuplant les montagnes du Mont Mukashibanashi composées d'éleveurs, d'ermites et autres pour qu'ils soient la base d'un réseau local de surveillance pour signaler les intrus proches du Shozaichi. Je fis une courte pause avant d'explique en simple mot : Là, on va devoir discuter avec les populations environnantes du Mont pour créer une sorte de poste de surveillance.

Du moins, c'était ce que j'avais compris à faire et ce n'était pas une mission dès plus compliqué.

*Kirito... Kirito… Kirito…*

Alors que ton coéquipier du jour te pondait un discours soporifique sur les missions shinobi, comment elles étaient classées et à qui elles s’adressaient, tu te repassait en boucle son nom dans ta tête, promettant de tout faire pour qu’il sorte correctement de ta bouche la prochaine fois. De un, ça t’évitais de t’endormir pendant qu’il te parlait, ce qui, en soit, est très inconvenue lorsque que l’on t’apporte des explications. De deux, tu allais vraiment avoir besoin d’entrainement pour ne pas le vexer la prochaine fois que tu allais t’adresser à lui. Attendant sagement qu’il ait fini son speech, tu pris une grande inspiration, comme pour monopoliser toute la concentration dont tu pouvais faire preuve :

« Le Shukai peu vraiment nous envoyer ratisser des champs ?... Kirito ? C’est carrément inhumain ! »

C’est vrai quoi ! Tu n’es pas vraiment la plus caller en humanité, mais tout de même, ratisser des champs quoi… C’est vraiment de la merde qui devrait être réservé aux bouseux et aux gars du sud. Attend, c’est la même chose enfaite. Bref, toi vivante, personne ne te prendra à ratisser quoi que ce soit.

Faut avouer, la mission qu’on t’avais donné n’était pas bien mieux. Convaincre des paysans de jouer les informateurs pour l’empire… Super… C’était vraiment débile d’envoyer des ninjas faire ce genre de choses, n’importe quel débile avec un katana pouvait se pointer là bas, couper deux trois tête, et dire aux autres de jouer le jeu sous peine de finir comme eux.

« Quand tu dis communication, tu penses à leur faire un peu peur, voir beaucoup, non ? »

Ce terme, il était un peu flou, voir carrément inconnue pour toi. Parler, jouer aux politiciens, aux diplomates, ce n’était pas ton truc. Tu ne l’avais jamais fait, et tu ne pensais pas t’y mettre un jour. Alors, franchement, tu priais pour que le blondinet sache s’y prendre, ou tout simplement, qu’il accepte ton plan et que vous alliez vous amusez un bon coup dans ce petit village de civils.

Si elle savait que l'on pouvait être envoyer en mission pour tout et n'importe quoi, elle ne serait surement pas devenu shinobi tout de suite. J'avais vécu ces missions plutôt pesantes, j'avais dû capturer un ours blanc, des oiseaux... C'était des missions fatigantes, mais notre but était d'aider le peuple et c'était ses petites missions qui les aidait au quotidien. Sana ne semblait pas du tout à l'aise avec cela, et je souriais car aucun shinobi ne l'était et pourtant, personne ne le faisait sans rechigner. Ratisser un champ était un exemple parmi tant d'autres, et je pouvais lui trouver bien d'autres missions.

Au contraire, si tu y réfléchis, ce genre de petite missions bénins peut t'entraîner. Ratisser un champ t'entraînera au niveau de ta force et de ton endurance, par exemple.

Je pouvais lui dire que ces missions plutôt chiantes étaient un parfait moyen pour s'entraîner, il fallait toujours voir le fond et la forme avant tout. Nous marchions donc, et je lui expliquais la mission telle que je l'avais comprise. Sana me posait une question, et je me mettais à rire. Je comprenais à présent à quel genre de personne j'avais à faire : la baston, le meurtre, tout ça. Ce n'était pas très normal, pas très fille pour une fille. Il fallait qu'elle sache que les shinobis n'étaient pas là pour apporter la peur.

Non, non! Le peuple que l'on va voir, ils ne sont pas contre l'empire mais... Il faut leur faire comprendre gentiment que nous sommes là pour les protéger, et que pour ça, on a besoin qu'ils nous aident dans la surveillance des frontières. Pas besoin de violent ou autre ici.

J'espérais qu'elle puisse comprendre le principe de la mission, tout ne se résoudrait pas qu'à la violence. Parler, faire connaissance, se montrer sympathique pouvait régler bon nombre de missions, ou de conflits.

Ou même en général, si tu te montres un tant soit peu sympa, tu arrives souvent à tes fins.

Je lui faisais confiance, parlant alors avec mon expérience.

Oui bon, il peut bien te dire ce qu’il veut le Kirito, il ne t’enlèvera pas de la tête que ratisser un champ, c’est vraiment une mission de merde. D’ailleurs, plus vous avanciez, plus tu comprenais à quel point la mission qu’on vous avez donnée était aussi de la merde ! Discuté ? Sérieusement ? On vas convaincre ces gens rien qu’en leur parlant ? Nan mais allo ! Faut ce réveillé au Shukai, les gars la haut doivent être complètement raide pour croire qu’une simple discussion autour d’une table peut forcer quelqu’un a faire tout ce qu’on veux. « Gentiment »… Ce mot, il te ferait presque vomir, qui a besoin d’être gentil ? L’être, c’est être faible. Il n’y a pas d’alternative, pas de juste milieu, la violence est la bonne réponse à tous les problèmes. Si tu es assez fort pour inspirer la crainte chez tous, personne n’osera aller à l’encontre de ta doctrine, si tu laisses croire que tu es concilient et magnanime, tous le monde essayera un jour ou l’autre de te la mettre. C’est triste, mais c’est comme ça.

« Euh.. Ok donc pas de baston à l’horizon ? ». Dis-tu dans un dernier élan d’espoir. « Par contre, s’il on doit vraiment faire comme ça, la gentillesse, le dialogue, tout ça, tout ça, je vais avoir besoin d’un petit cours ».

Clairement, ce n’étais pas ton point fort, les mots. Toi, c’était casser des dents et couper des têtes, qui te bottait. Toutes ces conneries de diplomation, ça te passais tellement haut dessus de la tête que tu ne les voyait même pas. Donc si Kirito veux faire comme ça, pas de soucis, après tout, c’est lui le plus expérimenté, donc lui le chef naturel. Par contre, il allait vraiment falloir qui te donne un ou deux conseils quand à l’attitude à adopter.

« Il y a des choses à éviter de dire, ou de faire ? Perso, je n’ai jamais eu à faire à une situation comme celle ci. Et puis comment ces gens seraient-ils aptes à surveiller les frontières mieux que des ninjas ? Je ne comprends pas vraiment la démarche. »

Je voulais faire comprendre à Sana que le conflit n'était pas obligatoire, mais c'était difficile à lui faire entendre raison. Son caractère était plutôt offensif, et pourtant j'étais bien placé pour la comprendre. Lorsque je combattais, j'étais quelqu'un qui allait vers l'avant, vers l'attaque pourtant mon caractère était plus posé. La contradiction totale. La Suzurane m'expliquait alors qu'elle allait avoir besoin de quelques conseils pour la mission, car le dialogue n'était pas forcément son truc. Je pouvais la comprendre, je devais aussi m'expérimenter sur ce domaine là.

Nous sommes deux, tu sais.

Je lui faisais comprendre alors que je n'étais pas le plus doué en la matière, mais que j'allais tout de même tenter de faire des efforts. Les questions que me posaient Sana n'étaient malgré tout pas très compliqué, et j'allais m'efforcer de trouver une réponse adéquate afin qu'elle comprenne.

Je pense qu'il ne faut surtout pas les froisser, les énerver. Tu sais... Juste, être sympathique avec eux, leur montrer que c'est surtout dans leur intérêt ce qu'ils vont faire. Tu vois où je veux en venir ?

Pour sa seconde question, c'était plus simple à comprendre et à expliquer. L'attaque récent que l'on avait subi avait diminué les effectifs, et il y avait bien d'autres priorités que de se lancer dans ce genre de missions de surveillance. Dans ce cas là, il fallait que la population mette du sien, voilà tout.

Tu vois, avec l'attaque qu'il y a eu au Shozaichi, nous sommes en nombre réduit, et les priorités vont autre part. Du coup, la population doit nous aider là-dedans.

L'explication que j'avais donné était simple à comprendre, je n'avais pas besoin de lui faire un long résumé sur la situation et elle devait déjà être au courant de cela, quand même.

Du coup, on va pas tarder à arriver là.