« Combien de temps comptes-tu vivre ici ? Tu es assez grand pour te débrouiller tout seul et manger ton propre pain ! » disait donc mon oncle. Me rappeler ses complaintes me donnait assez mal à la tête alors que je poussais un long soupire, déposant le dernier carton emballé sur le seuil de ma nouvelle maison. Un appartement, petit mais suffisamment grand pour moi qui préfère passer le plus clair de son temps dehors de toute manière. Un toit pour dormir c'est déjà très bien ! Enfin, j'imagine que je ne pouvais pas me contenter de dormir sur le paillasson. Ma première action en arrivant chez moi : dépoussiérer l'appartement. Parce qu'il fallait quand même l'avouer, ça avait bien besoin d'un petit coup de balai et de chiffon tout ça.

Après avoir déballé mes premiers cartons, je me rappelais de la lettre que ma mère m'a envoyé lors de mon dernier anniversaire. Comme si elle avait prévu la réaction de mon oncle, elle m'a donnait quelques astuces pour vivre seul lorsque le temps sera venu. Et comme elle savait que j'habiterai dans un quartier avec de nombreux appartements aux alentours, j'aurais probablement des voisins que je devrais saluer. « Et n'oublies pas d'apporter un cadeau ! » rajoutait-elle en soulignant la phrase. Je n'étais pas aussi indiscipliné que ça quand même, enfin j'espère que ce n'est pas l'image que je donnais ! Tout en jetant un œil autour de moi, je me demandais ce qui pourrait faire l'affaire en termes de cadeau… A part quelques babioles sans intérêt, je ne voyais pas vraiment ce que j'avais à offrir.

Puis vint l'idée de génie ! En partant de chez mon oncle je n'ai eu aucun scrupule à emporter avec moi tout le bon poisson que j'avais pêché en début de semaine, histoire de lui infliger une petite punition pour me demander de partir aussi rapidement héhé. Sans tarder je prenais en main le bac glacé où se trouvait le poisson, me dirigeant vers le petit coin où la cuisine était installée. Je commençais à préparer délicatement la nourriture en m'assurant à bien retirer les écailles, découper la queue ainsi que la tête de l'animal et ainsi le découper en plusieurs tranches pour ensuite finaliser la cuisine. Et voilà ! Un petit plat fait maison, ça devrait faire un bon cadeau non ?

Après l'avoir soigneusement emballé, je sortais de chez moi pour ensuite me diriger vers l'appartement situé non loin du mien. De l'extérieur c'était à peu près identique à ce que j'ai eu, même si je voyais mal pourquoi les artisans s'ennuieraient à faire tout différemment. A part quand ce sont des familles importantes qui le demandent, j'imagine. M'enfin, ce n'est pas réellement mes problèmes et ce n'est pas non plus le sujet d'aujourd'hui. Face à la porte, je toquais légèrement du dos de la main en attendant de voir si une réponse allait venir. Le soleil commençait à peine à se coucher, indiquant qu’il serait bien l’heure de diner donc mon timing était excellent !... Du moins, tant que la personne à l’intérieur n’avait pas mangée.

Cette journée s'est passée comme absolument toutes les autres de la semaine, longue et ennuyante. Sorolla s'est levé le matin pour aller courir. Il ne faisait pas très chaud et le vent qui flottait dans ses cheveux lui procurait beaucoup de bien. Elle raffolait de ces petits moments de solitude, seule face à son corps épuisé par les enjambés rapides de la course. Elle passait par divers endroits mais finissait par tourner autour du terrain d’entraînement sans même sans rendre compte. En effet, au bout d'un moment, elle commençait à ne plus trop connaître les alentours et faisait alors demi-tours pour ne pas risquer l'égarement. Peu importait, ce qu'elle aimait elle, c'était courir, sentir la douleur qui se propageait dans ses cuisses, dans ses abdominaux jusqu'à ce qu'elle ne puisse réellement plus franchir une foulée de plus.

Spoiler:

Allongée dans l'herbe non loin du terrain d’entraînement, Soro regardait les nuages défiler d'une vitesse folle dans ce doux ciel bleu. Elle pensa bien vite qu'il ne faisait pas chaud, mais mouillée de transpiration son jugement n'était certainement pas objectif. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à toutes sortes de choses, qu'elles soient bonne ou mauvaise. Ça faisait maintenant quelques mois que nous vivions ici, et les missions venaient à peine de commencer pour son plus grand bonheur. Elle aimait se mettre au service du village qui lui avait donné refuge le jour où elle est partie de Shimo no Kuni, elle aimait véritablement vivre ici, elle s'y sentait incroyablement bien. Et pour cause, elle commençait à rencontrer de nouvelles personnes, ce qui était plutôt rare étant donné son incroyable timidité. Elle était songeuse quant à la suite de son aventure, elle venait d’être accepté dans l'équipe de Hashiru senseï, composés de 3 élèves féminines ce qui était plutôt rassurant pour elle vu qu'elle n'était pas encore très à l'aise avec les garçons.

Elle est rentrée peu de temps après midi à son appartement en constatant qu'elle n'avait presque plus rien dans son frigo. Elle s'est donc préparé un petit bol de nouilles aux légumes avec ce qui lui restait, cela ne l'avait pas rassasiée bien entendu mais elle avait complètement la flemme de partir faire des courses. C'était quelque chose qui l'agaçait au plus haut point, et pourtant elle prenait beaucoup de plaisir à faire la cuisine mais bien sûr, on ne faisait rien sans rien. Sans se soucier une seule seconde de son dîner, Soro passa toute l'après-midi affalée sur son canapé à lire un vieux bouquin. Elle l'avait déjà lu une bonne dizaine de fois mais n'avait jamais pensé à renouveler sa bibliothèque, il n'était même pas si passionnant que ça, c'était simplement des espèces d’hypothèses sur les fourmis. Ça ne servirait à rien à personne de savoir le mode de vie de ces petites bêtes, seulement Soro s’émerveillait pour peu et voulait tout savoir sur tout, cela ne m'étonnerait pas que son prochain livre soit sur les différentes sortes de champignons...

Je devrais peut-être devenir l’amie imaginaire de quelqu’un d’autre, cela m’épargnerait de longues journées d’ennuis comme celle-ci ! Je cesse de bougonner quand quelqu’un frappa à la porte, enfin, un petit peu d’excitation s’offrait à nous. Sorolla resta bloquée plusieurs secondes en fixant la porte, les ordres de mission n’arrivaient jamais le soir et depuis son emménagement, elle n’avait jamais eu aucune visite. Reprenant ses esprits, Soro alla ouvrir la porte. Derrière se trouvait un jeune homme, il avait des cheveux d’une couleur rouge feu assez impressionnante, et devait avoir à peu près le même âge que Sorolla. Elle ne l’avait jamais vu auparavant, et elle se demandait vivement ce qu’il faisait ici. Tout en restant polie, elle le regardait attentivement pendant qu’il se présentait et expliquait pourquoi il était là. Son attention était très gentille, peu de gens viendraient se présenter à ses nouveaux voisins, elle ne l’avait d’ailleurs pas fait non plus en arrivant... Elle lui sourit et répondit :

« Salut, je m’appelle Kinzoku Sorolla. Entre je t’en prie.»

Tout en patientant plusieurs longues secondes, je réfléchissais déjà à une manière polie de me présenter. Je savais qu’en général on n’avait pas l’occasion de donner deux fois une première impression, et c’est bien pour cela que je ne tenais pas à paraître indiscipliné et rude ! Même si bon, les souvenirs de ma jeune enfance me revenaient petit à petit. Avant c’était simple d’aller vers les autres enfants ou les adultes, quand on ne mesure pas plus haut que trois pommes et que nos parents vivent dans le coin. Plus on grandit et moins on trouve davantage d’intérêt à faire de nouvelles rencontres, c’est ce que j’ai pu remarquer même si moi je n’y croyais qu’à moitié. J’imagine que si l’on veut discuter avec quelqu’un alors il suffit de le faire, même si entre les entraînements, la pêche et les quelques activités journalières j’avoue avoir du mal à placer un créneau pour aller à la rencontre des gens.

Même si je pense que ça ne fait pas de moi quelqu’un d’antisocial, la preuve ! Je venais tout juste de frapper à la porte de mon voisin pour payer mes respects et lui offrir un cadeau. En parlant du loup, je voyais la porte s’ouvrir doucement pour laisser une jeune femme me faire face. J’ai été assez surpris, après tout je m’attendais à voir quelqu’un qui d’apparence aurait au moins dix ans d’écart avec moi ! Pour le coup toute ma préparation mentale et mon speech n’aurait plus aucun sens, ça pourrait lui donner l’impression que je voudrais mettre un mur entre nous alors qu’on est déjà des inconnus l’un pour l’autre. C’est pas vraiment la meilleure des manières pour se présenter, non ? Lorsque je sentis quelques secondes de silence passer après qu’elle ait ouverte la porte – alors que j’avais la bouche légèrement entrouverte, signe de ma petite surprise – je décidais de rapidement me prendre en main en tendant le cadeau.

▬ Bonsoir ! Je suis Akabaya Toki, le nouveau voisin ! J’ai pensé que ce serait une bonne idée de venir se présenter, avec ce petit cadeau pour toi.

J’ai pris pour option d’être naturel, gardant un ton assez enthousiaste et amical. Je ne laissais pas paraître de signes pouvant se traduire par un quelconque stress, après tout j’étais assez à l’aise avec une personne de mon âge plutôt qu’avec quelqu’un qui transpire les années sur son visage, surtout pour des inconnus au bataillon ! D’ailleurs, maintenant que je faisais davantage attention à elle, je remarquais plusieurs détails qui sautaient aux yeux comme ses longs cheveux blancs ou ses yeux aussi sombres que l’ébène. Son sourire assez chaleureux venait contrebalancer les tons doux et froids de son visage, ce qui lui donnait un côté assez charmant ! Elle m’invitait à entrer à l’intérieur de l’appartement, j’imagine qu’au vu de son sourire et du fait qu’elle me laisser visiter j’avais réussis à faire bonne impression ? Super ! Mon sourire ne s’en faisait que plus clair et significatif alors que je m’avançais délicatement pour franchir le seuil de la porte.

▬ Oh, merci c’est gentil !... Hey c’est très joli ici, on a vraiment l’impression de se sentir chez soi.

Je n’hésitais pas à laisser échapper un petit commentaire alors que mon regard venait se perdre sur l’appartement de cette chère Kinzoku Sorolla. Mon cône de vision me laissait entrevoir des détails de la vie de tous les jours, un livre posé près du canapé, un bol vide mis de côté proche de la cuisine etc… Cela me donnait une sensation de repos et c’était plutôt agréable. Tout en me tournant vers Sorolla, je lui tendais une nouvelle fois le repas soigneusement emballé, un léger sourire reflétant une petite fierté.

▬ Voilà un plat fait avec le poisson que j’ai moi-même pêché. Je peux t’assurer de sa qualité car que je suis très doué en ce qui concerne la pêche et ces bêtes-là.

Si on veut mieux connaître une personne, autant commencer par parler de soi non ? C’est sans gêne que je lui donnais quelques indices sur l’une de mes passions et mes compétences en termes de pêcheur. Même si j’avoue ce serait gênant si je lui disais que j’avais gagné l’un des plus grands concours à l’âge de six ans alors que je savais même pas que j’y participé ! Espérons que mon nom ne lui dise rien… Mais qu’est-ce que je raconte moi ? Ce n’est pas ma propre personne qui est importante ici, mais bien celle de Sorolla ! J’espérais ne pas non plus paraître trop invasif.

Quand le jeune homme passa la porte d’entrée, Sorolla se rendit vite compte que son appartement n’était pas apte à recevoir quelqu’un. Rien de catastrophique en fait, seulement le bol de nouilles de ce midi qu’elle n’avait pas rangé de suite, son livre encore posé sur l’accoudoir du canapé et un énorme plaid en fausse fourrure beige. Seulement, elle était très maniaque et aimait que tout soit parfaitement impeccable dans son petit chez elle, elle s’empressa alors d’y remédier en rangeant le livre dans sa bibliothèque et en pliant la couette afin de la poser au bout de son lit. Puis elle s’exclama avec un léger sourire :

« Excuse-moi, je n’ai vraiment pas l’habitude de recevoir du monde ! »

Bien entendu, tout cela n’était pas réellement dérangeant, d’ailleurs le petit appartement de Sorolla avait l’air de beaucoup lui plaire. Installée depuis peu de temps, elle n’avait pas encore pu développer son sens de la décoration à l’intérieur. Il était alors des plus simplets, les murs encore blancs et peu de meubles pour combler le tout. Mais parfois, la simplicité était plaisante, réconfortante, après tout, ce n’était qu’un toit pour dormir. Elle passait déjà bien trop de temps à ne rien faire sur son canapé, qu’est-ce que cela deviendrait si son appartement était complètement décoré à son goût, attentif aux moindres détails de sa personnalité ? Elle ne sortirait plus du tout, c’était une évidence.

Qu’était-il devenu de la petite fille qui ne supportait pas d’être enfermée plus de 5 minutes dans la même pièce ? Cette même enfant qui marchait des heures en forêt seulement pour se sentir entourée de la nature, de ce qu’elle trouvait réellement réel. C’était beau, tout était beau, on voyait tellement de magnifiques choses, des petits animaux qui arrêtaient leurs occupations intriguées par notre présence, tout cela me manquait et je suis persuadée qu’à elle aussi. Bref, Sorolla s’était approché de son invité qui lui tendait un paquet.

« Voilà un plat fait avec le poisson que j’ai moi-même pêché. Je peux t’assurer de sa qualité car que je suis très doué en ce qui concerne la pêche et ces bêtes-là. »

« C’est vraiment très gentil, merci beaucoup ! Restes donc dîner avec moi, je vais préparer le nécessaire ! »

Le jeune homme accepta et elle se chargea de l’installer à table. Elle alla ensuite chercher deux assiettes, puis deux verres et des couverts. Elle prit soin de préparer une salade dans un saladier pendant que son invité lui parlait de ses passions. Elle n’avait rien de mieux à lui offrir en accompagnement, mais après tout c’était simple et passe partout ! C’était alors un passionné de pêche, et sa préparation avait était pêché par lui-même peu de temps auparavant. C’était très intéressant, peu de personnes ont la patience nécessaire pour porter ce loisir à leur cœur, encore moins chez les shinobis, grand nombre d’entre eux aime l’action, que tout bouge vite et tous le temps, la pêche c’était différent, calme et paisible. Sorolla n’avait jamais pêché, cela lui plairait certainement beaucoup mais elle n’avait jamais eu l’occasion d’essayer.

« Je n’ai jamais pêché, si un jour te prend l’envie d’emmener une gentille néophyte avec toi, tu sais ou me trouver ! » dit-elle en souriant

Elle ne voulait en aucun cas déranger, peut-être qu’il aimait particulièrement pratiquait son activité en solitaire et qu’une intruse l’embêterait. Ou alors c’est tout le contraire, il préférait avoir de la compagnie mais ne trouve pas grand monde intéressé par la pêche. Dans tous les cas, Sorolla ne voulait pas s’imposer et lui laissait pleinement le choix de jeter sa proposition aux oubliettes si nécessaire. Elle posa le petit saladier sur la table et déballa le plat de poissons soigneusement emballés par son invité. Les deux jeunes gens se servirent et commençaient à manger leurs assiettes.

« Bon appétit ! »

Peu de temps après avoir commencé à manger, Sorolla se souvint qu’elle n’avait pas servi de quoi boire à son invité. Elle se leva et alla chercher une bouteille de vin rouge dans la cuisine située juste derrière eux :

« Je te serre un verre de vin ? » demanda-t-elle en espérant qu’il aimait ça car elle n’avait rien d’autre à lui servir à part de l’eau plate bien sûr.

Je patientais légèrement une fois rentré, observant Sorolla qui se presser de ranger ce qu’elle aurait pu mettre de côté en venant m’ouvrir la porte. Cela m’amusait un peu de voir des personnes pouvant parfois être maladroites tout en restant innocentes dans leurs actions, un peu comme moi lorsque j’oubliais d’entretenir ma chambre ! Mais cela ne faisait jamais de mal d’avoir un manque d’attention par moment, cela montre à quel point on est humain et que notre esprit a lui aussi besoin de se laisser aller de temps en temps. Enfin, je dis ça mais je ne parais pas vraiment crédible étant donné que je peux être foncièrement maladroit alors que je laisse souvent mon cerveau se reposer lorsque je pêche hahaha !

Après avoir remis le cadeau à la fille aux cheveux argentés, je fus légèrement surpris de voir qu’elle m’invitait pour dîner avec elle, faisant preuve de beaucoup d’hospitalité. Cela me faisait plaisir de voir un plat que j’ai moi-même préparé aussi rapidement accepté, j’imaginais les filles beaucoup plus suspicieuses face à un repas cuisiné par un garçon du même âge qu’elles. Comme quoi les apparences sont trompeuses ! Et tant mieux dans un sens, si les humains devaient se baser sur l’apparence et les préjugés de chacun alors je n’ose imaginer ce qui deviendrait ce monde, bien que je n’aie pas l’esprit assez ouvert pour réfléchir sur le sujet. En attendant je préférais me concentrer sur quelque chose que je savais très bien faire, c’est-à-dire suivre les consignes de Sorolla qui me proposait de m’asseoir. Sans épiloguer, je passais doucement ma main sur mon épée à ma ceinture, la saisissant par le fourreau afin de la déposer délicatement contre un mur à côté de la table. Dans un coin que j’estimais être tranquille pour ne gêner personne.

▬ Désolé ça doit paraître bizarre de me voir avec une arme mais j’y attache beaucoup d’importance, c’est comme si elle faisait partie de mon corps.

Sans de réelles explications je m’excusais soudainement, peut-être que c’est ce que ma mère veut dire par « psychologie inversée ». Actuellement je voulais remercier mon hôte pour m’inviter sous une telle tenue, mais au lieu de cela je me suis excusé. J’imagine que si je devais me mordre la langue à chaque fois que je faisais une telle erreur… M’oui enfaite ce n’est pas une bonne idée d’imaginer, oublions tout ça et essayons de recentrer la discussion dans un bon sens ! Autant que je parle des poissons que j’ai pêché, cela devrait intéresser la demoiselle de savoir ce qu’elle s’apprête à manger.

▬ Je pêche le plus souvent au Lac Keiryuu, un peu au sud du village. C’est là-bas que j’arrive à trouver des poissons d’eaux douces comme ces Carpes avec un croissant lune sur le front. Biens préparées elles peuvent devenir délicieuses ! Il y a un conte qui dit que plus la lune est complète sur leur front, plus ils apportent vitalité et bonne fortune à ceux qui le mangent. Même si ce n’est qu’une légende j’adorerais attraper une de ces fameuses Carpes avec une pleine lune, juste par curiosité !

Le temps que j’avance dans mes histoires, la jeune femme venait de terminer la salade qui accompagnerait le plat que j’avais préparé de mon côté plus tôt dans la journée. Le fait que Sorolla m’écoutait et se proposait même pour pêcher un de ces jours me faisait sourire, à tel point que j’effectuais la pose du Nice Guy en levant le pouce à son attention.

▬ Pas de problème, tu peux compter sur moi pour te montrer les meilleurs endroits pour pêcher !

Sans plus tarder nous pouvions enfin commencer à manger ! A force de penser au déménagement j’en avais complètement oublié de me remplir l’estomac. Après avoir remercié Sorolla pour le repas et lui souhait un bon appétit, je commençais à me servir en prenant quelques bouchées à la fois de la salade et du poisson mélangé au riz, le tout donnant un festival de goûts et de couleurs dans ma bouche de quoi faire rugir mes papilles. Tout en souriant à la demoiselle je la voyais qui revenait avec une bouteille de vin rouge. Je levais un peu les sourcils en voyant la boisson quelque peu remontée, préférant décliner poliment l’offre.

▬ Désolé, je n’aime pas beaucoup l’alcool, bien que je ne t’empêche pas de te servir ! Après tout tu es chez toi. D’ailleurs, ça me fait penser : tu vis toute seule ? Si tu en as les moyens c’est que tu dois être comme moi : une shinobi, non ?

Ce n’était qu’une simple déduction de ma part, en temps normal je serais prompt à dire que je me trompe souvent mais à cet instant j’en étais prêt à mettre ma main à couper. Après tout, depuis quelques minutes déjà j’ai eu l’occasion de regarder autour de moi et voir quelques détails transpirant la vie de ninja, comme un set d’équipements laissé sur un meuble plus loin. Non pas que j’étais du genre à m’immiscer dans la vie privée des autres, juste que cela me mettait bien plus à l’aise de voir une camarade qui semblait vivre dans les mêmes conditions que moi !

▬ J’avoue que cela me met davantage à l’aise de vivre à côté d’une fille de mon âge et qui est une kunoïchi !

Le jeune homme refusa poliment le vin qui lui était proposé, elle leur versa alors de l’eau à tous les deux en s’exclamant :

« Tu as tort, il faut boire un verre de vin rouge par jour pour garder une bonne santé ! »

Elle disait bien sûr cela sur le ton de la rigolade, elle ne croyait pas en cette pauvre rumeur et savait à quelle point l’alcool pouvait avoir un néfaste impact sur quelqu’un, par ailleurs un verre de temps à autre en bonne compagnie ne faisait de mal à personnes. Elle se rasseyait à table pour finir son assiette tout en répondant aux questions de son invité :

« Oui effectivement je suis une shinobi installée ici depuis peu, ce qui me permet de vivre seule comme tu as pu le constater. J’ai commencé les missions il y a peu de temps, et même si pour l’instant ils ne me confient que des choses sans grande importance, cela me plaît vraiment beaucoup ! Je suis originaire de Shimo no kuni, et Kumo ma offert le refuge dont j’avais besoin à l’époque alors je suis très heureuse de le servir aujourd’hui. »

Les souvenirs lui revinrent en tête quand elle parlait à Toki. Elle haïssait littéralement Shimo no kuni et les souvenirs que ce pays lui avait laissés. Malgré son jeune âge, la mort de son père avait été une bien triste étape de son passé. Or sa vie à Tetsu no Kuni n’avait jamais été non plus très sympathique, et elle voudrait bien tout oublier à jamais. Un nouveau départ a réellement était pris il y a quelques mois quand elle s’est installée ici et est devenu kunoichi. Elle se souvint ensuite de ses excuses quant à l’encombrement de son épée dans son petit appartement, elle n’avait pas relevé, trop occupée à préparer sa salade d’accompagnement. Tout en continuant de manger, elle créa un petit cube en or au-dessus de son index gauche et s’amusa à le faire tourner de façon plus ou moins rapide.

« En tant que Kunoichi, je comprends tout à fait que tu ne te sépares jamais de ton arme, ça me paraît inimaginable. Mon pouvoir fait partie de moi-même, je ne le quitterai pour rien au monde. On doit toujours avoir la possibilité de se défendre ou de protéger ceux qui ont besoin de nous si nécessaire. »

Encore une fois, elle pensait à tous ces pauvres gens qui ne recherchaient que la paix, et vivaient pourtant à contrecœur dans la peur et la tristesse. C’est difficile de vivre de nos jours entourés de tensions causées par des personnes qui au fond, adorent ça. Elle voudrait protéger toutes les personnes qu’elle estime le mériter, ce qui est bien évidemment impossible. Elle ne pourra pas toujours être au bon endroit et au bon moment pour éviter un drame. Mais en attendant, elle fermait les yeux en essayant de ne pas voir toute cette injustice qui l’entourait, c’était bien plus facile de survivre aveuglément.

Le dîner était vraiment délicieux, le poisson ramené par son nouveau voisin était exquis, elle n’avait jamais goûté de poisson aussi bon. Certes, elle ne mangeait presque jamais de poisson, mais c’était une bien bonne excuse pour augmenter la fréquence ! Il avait l’air d’être vraiment très doué, mais surtout passionné, c’était facile de s’en apercevoir avec la façon dont il en parlait. Elle le remercia vivement pour le dîner qu’il avait apporté en expliquant que c’était délicieux et qu’elle n’avait pas aussi bien mangé depuis un très long moment. Elle débarrassa ensuite la table sans trop se presser, et y posa un plateau de fruits. Il y avait énormément de fruits, créant un joli mélange de couleurs au milieu de la table, elle prit du raisin blanc à grignoter. C’était très simplet, et elle en était gênée mais elle ne voulait pas s’excuser à nouveau parce que de toute façon cela ne créerait pas un framboisier comme par enchantement.

Tout en portant le verre d’eau jusqu’à mes lèvres j’écoutais la remarque de Sorolla à propos du vin, ce qui eut pour effet de bien me faire rire intérieurement alors que je finissais de boire une gorgée. J’ai vraiment été surpris lorsqu’elle m’avait présenté la bouteille, l’image de mon paternel et de ses amis me venant en tête. Je ne déteste pas véritablement l’alcool, mais disons que j’étais davantage saké que vin rouge pour le moment. Et puis même ce n’était pas le genre de réflexions qu’un jeune homme de 17 ans devrait se faire ! D’ailleurs je ne pense pas que la demoiselle face à moi avait l’habitude de boire fréquemment une telle liqueur, intuition purement masculine me dirait-on.

En tout cas j’étais plutôt content de voir qu’elle commençait à parler de plus en plus d’elle, c’était bon signe ! J’apprenais par exemple qu’elle avait ses racines à Shimo no Kuni. Si ma mémoire est bonne c’est le seul pays frontalier qui se trouve à nos frontières actuellement, plus loin au sud. Bien que cela aurait pu être un bon sujet de conversation, j’ai préparé m’abstenir de poser des questions sur son pays natal car j’entendais d’une bonne oreille ce qu’elle disait, notamment lorsqu’elle affirmait que Kumo fut un véritable « refuge » et qu’elle servirait ce dernier, comme pour payer une dette. Même si je n’étais probablement pas le meilleur des détectives, je n’étais pas assez stupide pour comprendre que lorsqu’une personne recherche un refuge c’est qu’elle souhaite fuir de quelque part.

▬ Je te comprends, étant moi aussi un simple Genin je sais que la portée de nos missions est encore bien petite. Mais viendra le temps où le village aura davantage besoin de nous !

Je préféré rester sur un ton jovial et partagé, le désir de vouloir se rendre utile se faisant sentir à travers ma voix même si je ne blâmais personne pour m’affirmer que je n’étais encore qu’un « petit » dans toute la grande famille. Un bleu comme le dirait les marins d’eaux douces. Cependant, je n’étais pas pressé. Se précipiter risquerait de plus me faire de mal que de bien, du moins c’est que n’hésites pas à me dire mon oncle à ce sujet et ce n’est pas moi qui chercherait à le contredire par plaisir. Alors que mon regard se perdait sur la main de Sorolla, je remarquais un étrange objet tournoyant sur le bon voulant de son index gauche. Je fronçais les sourcils en manquant de m’étouffer, regardant par la suite la demoiselle en pointant le cube.

▬ Wouah c’est toi qui fais ça ? Ca ressemble à du sable non ? Quoique ça brille… Ce serait de l’or ?!

Pour une surprise celle-ci fut bien placée. J’écoutais les paroles de Sorolla en reprenant rapidement mon sang-froid, apprenant que c’était donc son pouvoir. Comme ma lame pour moi, elle ne quitterait son pouvoir pour rien au monde même si sa façon de l’exprimer différer de la mienne. Amusé, je saisissais le fourreau posé non loin pour regarder la poignée de mon arme quelques instants, mes yeux se perdant entre nostalgie et mes petits espoirs.

▬ Hmm oui c’est sûr qu’avec cette épée je pourrais défendre la veuve et l’orphelin, mais elle a une autre valeur qui la classe au-dessus que simple arme. Comment l’expliquer… Cette épée est un héritage de mon oncle, il m’a transmis des sentiments et des rêves bien plus forts qu’un rôle.

Prenant une pause un instant, je redressais mes yeux vers Sorolla en me massant l’arrière de la nuque, comme pour me détendre moi-même alors que je m’apprêtais à avouer quelque chose de gênant.

▬ Plus tard j’aimerais moi aussi avoir la force de transmettre de telles choses à quelqu’un. Réussir cela me permettra de justifier tous les sacrifices que je devrais réaliser à l’avenir pour les autres. Cette lame en sera témoin.

Un silence avait réussi à se placer alors que je déposais délicatement la lame contre le mur, finissait par rire un bon coup avant de m’excuser auprès de mon hôte. Je lui avouais que par moment je pouvais être un véritable moulin à parole et discuter pendant plusieurs longues minutes sans me rendre compte que je faisais un monologue. Alors que nous terminions de manger, je pris avec plaisir les compliments de Sorolla à propos du dîner tandis que je la voyais arriver avec des fruits. L’idée était plutôt bonne, des petits amuses gueules afin de bien terminer le repas. Je ne refusais pas l’offre en passant ma main sur une pomme verte pour y croquer dedans.

▬ C’est super si tu as aimé le repas, l’avantage pour toi maintenant c’est que j’habite à trois pas de chez toi donc sens-toi libre de venir frapper à ma porte. Elle te sera toujours ouverte !

La réaction du jeune garçon face au pouvoir de Sorolla était très amusante, ce n’était pas si surprenant pourtant, de nombreux shinobis possédaient un don propre à eux. Il a d’abord pensé que c’était du sable et ce n’était pas une déduction stupide car unis, le sable ressemblerait certainement à ça aussi.

« J’aime bien dire que c’est de l’or, mais en vérité c’est juste du métal doré, il n’a aucune valeur... »

Elle précisa cela avec une pointe de déception. Ça aurait été bien trop beau que son pouvoir puisse être de l’or véritable. Peut-être que ça ne lui aurait apporté que des problèmes, grâce aux personnes malintentionnées qui voudraient en profiter. Mais elle aurait apprécié d’avoir un peu plus de valeur, c’était toujours rassurant de se sentir spéciale et importante. Elle aimait tout de même énormément son pouvoir, sa couleur dorée faisait son originalité. Elle se demandait souvent si son père possédait la même particularité mais elle ne connaissait personne capable d’éclairer sa lanterne. Cependant dans les nombreux livres dévorés, le Kinton était toujours décrit argenté.

Toki expliqua que son épée était un héritage de son oncle, elle avait certainement une valeur inestimable à ses yeux. Il se confiait à elle, et c’était très intéressant. Il savait ce qu’il voulait faire à l’avenir, et pourquoi. Elle ne répondait rien, prises dans ses pensées. C’est fou comme des fois on aimerait pouvoir comprendre toute la vie et le passé de la personne en claquant des doigts. On était tous tellement différents, avec des événements qui nous on construit petit à petit une personnalité. Pourquoi son oncle semblait-il être autant important pour lui ? Pourquoi voulait-il autant apprendre des choses aux autres ? Etait-ce vraiment nécessaire de gâcher du temps pour autrui ? Je suppose que oui, or Sorolla en doutait fortement. Malgré ça, elle respectait son choix et aimerait beaucoup en apprendre davantage sur lui à l’avenir.

Elle revenu doucement à la réalité quand son invité ria et s’excusa de trop parler. En vérité, elle adorait ça. Etant timide et assez réservée, ce n’était pas elle qui assurerait une conversation réussie... Mais surtout, la psychologie humaine la passionnée. Elle voudrait toujours comprendre pourquoi ils ressentent de telles choses, pourquoi ils passaient de la tristesse à la joie en passant par la colère par exemple. Sa propre existence était une énigme, alors écoutait les ressentiments d’autres personnes étaient pour elle un véritable plaisir. Bien sûr cela pouvait paraître étrange, et être pris comme une sorte de viol, d’où se permettait-elle d’essayer de percer à jour les gens de la sorte ? Elle ne voyait pas le mal, et pourtant certaines personnes pourraient détester ça au plus haut point. En suivant mes précieux conseils, Sorolla décida alors de répondre le plus simplement du monde avec en prime, un petit sourire en coin :

« Ne dis pas de bêtises, ce que tu racontes est très intéressant, j’aime beaucoup t’écouter. »

Elle était contente d’avoir un nouveau voisin aussi gentil, elle l’appréciait beaucoup. C’était rassurant de voir que cette cruche était capable de tisser des liens, je commençais à désespérer ! Elle baillait à répétition depuis 10 minutes, toujours en le cachant à l’aide de sa main. La course de ce matin se faisait ressentir seulement maintenant, ainsi que le bon et généreux repas, elle se sentait lourde et fatiguée. Jonglant entre son verre d’eau et les raisins de différentes couleurs, elle reprit la parole calmement :

« Je suis heureuse de t’avoir rencontré, comme nous habitons juste à côté nous allons certainement nous recroiser souvent, ainsi qu’en mission très certainement. Si tu as besoin de quelque chose un jour, n’hésite pas à venir toquer, entre voisins il faut s’entraider. »

Tic tac tic tac, l’heure commençait à tourner pour permettre à la soirée fraîchement entamée de laisser les rayons du soleil disparaître petit à petit, la nuit n’allant pas tarder à tomber. Tout en observant Sorolla, je souriais en étant assez amusé de la voir bailler de temps en temps. Chez moi on dit souvent qu’après un bon repas une bonne sieste méritée s’imposait ! La demoiselle a dû subir une longue journée et ce n’est pas moi qui chercherais à l’alourdir davantage. Croquant une nouvelle fois dans la pomme que j’avais saisis précédemment, j’acquiesçais face aux paroles de mon hôte et décidé de me lever de mon siège, passant ma main sur mon arme déposée sur le côté.

▬ Je suis content de voir que le sentiment est partagé alors. Ca m’a fait plaisir de faire ta rencontre, et j’espère qu’on aura l’occasion d’échanger aussi souvent les prochaines fois. La nuit ne va pas tarder, je pense qu’il est temps que je tire ma révérence.

Passant ma lame au niveau de ma ceinture, je laissais Sorolla me guider auprès de la porte d’entrée avant de la saluer en signe d’au revoir tout en croquant une nouvelle bouchée dans la pomme qui me fut offerte. Plutôt content de cette soirée, j’arrivais assez enjoué à mon appartement en refermant la porte derrière-moi. Même si la vue n’était pas réellement jolie à cause des nombreux cartons qu’il restait à déballer, je gardais un léger sourire tout en me rappelant de certaines parties de la discussion. Que ce soit les moments où la kunoichi désirait expérimenter la pêche, ou comment j’en venais à apprendre quelques détails sur sa capacité assez originale.

Contrôler le métal avait de quoi me surprendre, d’autant plus qu’au vu de sa façon de l’employer aussi naturellement elle devait bien maîtriser cette capacité. Personnellement je n’étais bon qu’à agiter une épée et à attraper de gros poissons, mais je pense que j’aurais dû réagir davantage face à Sorolla lorsqu’elle paraissait déçue d’avouer que son métal n’avait de l’or que la couleur, et pas sa valeur. Je pense que peu importe si cela a une certaine valeur, ce qui comptait était que ce métal qu’elle produisait faisait partie d’elle. On ne choisit pas forcément de chérir certaines choses pour la valeur qu’on pense mettre dessus… Bon, c’est bien beau de dire ça mais il aurait fallu que je le lui dise en face. Parfois je pouvais être assez lent à la détente sur certains sujets, j’en venais à éprouver de la peine pour moi-même, décidemment.

Néanmoins, Sorolla semblait avoir elle aussi appréciée la discussion alors c’était tout ce qui comptait après tout. Je n’avais pas besoin de déterminer ce qu’il aurait fallu dire ou non, ce qui a déjà été dit est amplement suffisant.

Spoiler:

Le jeune garçon décida de rentrer chez lui, en effet Sorolla qui ne s’était pas occupée de regarder l’heure fut surprise en découvrant la nuit qui s’abattait sur eux. Le sommeil se faisait clairement sentir maintenant et c’était une bonne chose de pouvoir se mettre au lit prochainement. Sorolla amena son invité à la porte qui avait déjà récupéré son épée, resté contre le mur tout le long du dîner. Une fois parti, le vide se faisait sentir dans la minuscule chose qui lui servait d’appartement. C’était la toute première fois que quelqu’un y entrer, d’ailleurs il semblait lui avoir beaucoup plu. Malgré sa timidité encombrante, Sorolla était parvenu à bout de cette soirée réellement intéressante. Elle était plutôt fière d’elle, ayant réussi à enchaîner plusieurs conversations passionnantes avec son invité. Le repas c’était plutôt bien passé malgré le peu qu’elle avait à lui offrir. C’était étonnant de voir avec quelle facilité elle avait fait entrer un homme chez elle, et avait partagé des discussions autour d’un repas. Ils leur faisaient pourtant très peur, à croire que selon les gens l’angoisse se faisait moins sentir comme si des personnes étaient bien mieux que d’autres. Cette discrimination était purement subjective, seulement Soro pouvait sentir avec qui elle se sentait bien et en qui elle pouvait avoir confiance, même si cela s’avérait parfois erroné comme avec ce jour où elle a décidé d’être gentille et de faire confiance à un gosse qui a finis par se retourner contre elle.

Extenuée, elle se dépêcha de débarrasser la table et de faire la vaisselle afin de n’avoir aucune tâche le lendemain. Avoir de la compagnie lors d’une soirée n’était vraiment pas désagréable, elle avait pourtant commencé à s’habituer à la solitude à force de vivre seule, se promener seule et de s’entraîner seule. Cela n’avait rien de triste, vaut mieux rester seul que mal accompagné comme on dit. Cette soirée lui avait permis tout de même d’ouvrir les yeux sur certaines choses. Depuis toute petite elle est persuadée que ce monde était rempli de personnes méchantes, avec de mauvaises intentions qui ne pensent qu’à faire du mal autour d’eux. Or cela n’avait vraiment pas l’air d’être le cas de Toki, même s’il était trop tôt pour en juger. Peut-être que de le voir sur un terrain d’entraînement en pratique avec son épée ou même en train de battre contre une autre personne lui suffirait à la faire changer d’avis. D’ailleurs elle ne savait même pas pourquoi elle pensait une telle chose. Peut-on dire qu’elle considère que n’importe quelle shinobi possède en fait une face cachée voulant faire du mal à autrui ? Rien n’a de sens, car cela voulait dire que c’était aussi son cas. Pourquoi avait-elle besoin d’analyser chaque chose de la sorte au lieu de simplement se remémorer les moments agréables de la soirée ? C’était plus fort qu’elle, toujours obligée de chercher quelque chose là où il n’y avait rien du tout. Malgré ça, elle s’endormit le sourire aux lèvres, heureuse d’avoir fait une si belle rencontre qui en plus de ça, habitait à deux pas de chez elle.

Spoiler: