Aujourd'hui, pour changer, j'avais décidé d'aller m'entraîner sur les terrains prévus à cet effet. Je voulais surtout m'entraîner au sprint et à l'endurance, car tourner en rond au fond de son "jardin" n'était pas très divertissant. Puis ça me permettait de sortir et de prendre l'air en dehors des hauts murs qui entouraient la maison.

Pour les entraînements, je mettais une tenue plus adaptée : un pantalon de sport, une paire de baskets et un T-shirt avec par-dessus une veste de sport, même s'il faisait chaud. Inutile d'attirer l'attention sur mes bras.

J'effectuais des tours de piste, toujours très concentrée sur ma respiration et mon rythme cardiaque. Quand tout à coup, sur un autre terrain, des explosions attirèrent mon attention. Pas une bombe non, plutôt comme... des sceaux explosifs.

L'heure de la pause approchant, je me permettais d'aller voir de plus près. Je grimpais dans un arbre bordant le terrain. D'ici je voyais l'autre rangée d'arbres en face qui avait en partie, brûlé lors de la rencontre avec mon sensei. C'est donc en sautant de branches en branches et d'arbres en arbres que je m'approchais de ce mystérieux personnage.
C'était un homme que je n'avais jamais vu. Il portait une blouse blanche et des lunettes de vue. La trentaine. Il avait l'air un peu étrange, mais j'avais appris à ne pas me fier aux apparences. L'homme s'entraînait au Fuinjutsu. Grâce à des sceaux, ils invoquaient des scorpions. Je trouvais cela assez intéressant. Les scorpions se dirigeaient vers le mannequin et... explosaient. Cette technique était géniale !

Je me laissais alors glisser vers le sol et m'approchais du type en blouse blanche. Arrivée à sa hauteur et m'étant assurée qu'il m'avait vue, j'effectuais un salut assez formel : mains sur les genoux, en inclinant le buste. Puis je sortis mon carnet et commença à griffonner, en faisant attention de soigner mon écriture. J'aurais voulu être moins directe, mais hélas j'étais handicapée pour les discours. Je tendis le papier à mon interlocuteur.

« Bonjour, je m'appelle Chikamatsu Ruri. Votre technique des scorpions est fantastique ! Vous habitez à Suna ? »

J'attendis la réponse du personnage qui se tenait en face de moi, avant de lui tendre une deuxième note :

« Accepteriez-vous de me l'enseigner ? »

Cet homme s'appelait Hohenheim Van et venait du Shukaï. Il me semblait avoir déjà entendu ce nom... Mais je ne connaissais personne venant de l'Empire des Pays Neutres. Peut-être était-il quelqu'un d'important ?

Un mot dans sa phrase avait attiré mon attention : "...mes scorpions en se sacrifiant." C'était donc de vrais scorpions qui explosaient ? Ah, la technique me rebutait un peu. Je ne voulais pas tuer des insectes à chaque fois. S'il était d'accord pour m'enseigner ces sceaux, il faudrait que je trouve une alternative. Mais l'homme n'avait pas encore répondu à ma demande, peut-être ne voudrait-il pas.

En même temps, une parfaite inconnue venait lui demander de lui consacrer du temps et de lui enseigner son savoir, je comprenais que la requête était assez bizarre et pouvait même passer pour impolie. J'aurais peut-être dû engager un peu plus la conversation avant. Je n'avais pas vraiment de talent en communication et relations humaines, tout ça était assez nouveau pour moi.

Pour quelle raison accepterait-il ? Et bien, je ne le savais pas moi-même. Effectivement, il n'y gagnait rien et je doutais que mes techniques l'intéressent. Surtout que je ne savais pas son grade, peut-être était-il Chûnin, peut -être même plus ? Ou alors il voulait de l'argent, mais je trouvais ça assez malhonnête de payer pour une technique.
La phrase qui suivi me renseigna un peu plus sur ses intentions. S'il s'intéressait au Kugutsu, alors peut-être que je pourrais lui montrer deux ou trois trucs. J'écrivis alors la réponse.

« Enchantée, monsieur Hohenheim. J'espère que ma demande ne vous paraît pas trop déplacée. Oui, les Chikamatsu sont la famille régente des Marionnettistes. Vous vous intéressez au Kugutsu ? »

Et comme pour prouver mes dires, j'invoquais ma marionnette. Je bougeais du doigt pour faire en sorte que mon pantin salue notre interlocuteur. Il était comme moi : il ne pouvait pas parler. Cela m'amusait, de faire comme s'il était humain. Je me sentais un peu moins seule.

Une technique contre une technique. Oui, ça me semblait juste. Même si mes techniques n'étaient pas aussi puissantes que les siennes, cela lui convenait. C'était un étranger, mais après tout, contrairement aux autres clans, les Marionnettistes n'étaient pas tous liés par le sang. Et s'il connaissait les bases du Kugutsu, c'était qu'un autre Marionnettiste lui avait accordé sa confiance.

« Oui, je suis d'accord. C'est une méthode juste. Un échange équivalent en somme, ça me va. »

Puis après tout, ce n'était pas tous les jours que je rencontrais quelqu'un du Shukaï. Et plus le temps passait, plus j'avais le sentiment que la personne en face de moi était quelqu'un d'important. Il faudrait que je me renseigne. J'espérais seulement que je n'allais pas transmettre les techniques du clan à quelqu'un qui s'en servirait pour faire le mal.

« Je n'ai pas beaucoup de techniques, je ne suis Genin que depuis récemment. Mais j'en ai une qui peut être utile, notamment si l'on veut repousser un ennemi qui se battrait au corps-à-corps ou pour fuir. C'est ce que j'ai de mieux pour l'instant. »

La journée se révélait beaucoup plus intéressante depuis que j'étais tombée sur cet homme. J'étais partie m'entraîner à la course, et rentrerais à la maison avec une nouvelle technique.

« La technique consiste en un nuage de fumée épaisse, irrespirable. Elle est soufflée par la bouche de la marionnette. Elle peut servir d'écran de fumée pour fuir, ou comme piège pour un adversaire. Elle n'inflige pas vraiment de dégâts, mais elle fait tousser la personne qui la respire, l'occupant pendant quelques temps. »

Il me fallait du temps pour coucher tout cela sur le papier. Mais mon interlocuteur semblait patient. Il avait les yeux rivés sur la marionnette. C'était toujours impressionnant, les premières fois où l'on voyait un pantin s'animer. Et encore plus s'il avait forme humaine, où s'il faisait vraiment peur.

« Pour ma part, votre technique des scorpions explosifs me plaît toujours autant. Cela vous convient-il également, Monsieur Hohenheim ? »

La jeune marionnettiste muette s'empressa de répondre positivement sur sa pancarte. La situation amusait quelque peu le Lumineux qui n'avait encore jamais tenu ce genre de conversation avec quelqu'un. Cela devait être un vrai handicap pour Ruri qui cherchait malgré tout à devenir Kunoichi. Une détermination qui lui rappela immanquablement sa propre élève au Shukai qui s'appelait Setsuko. Atteinte de cécité, celle-ci n'était tout simplement pas disposée à voir le monde dans lequel elle vivait...

Finalement la Sunajin expliqua ce dont elle était capable au Seigneur de Guerre. Dans son panel de techniques, elle ne disposait que de quelques jutsus de bases, dont une qui servait expressivement à engendrer une diversion. Il s'agissait là d'un camouflage assez pratique visant à recouvrir la zone autour de la marionnette d'un épais nuage opaque. En la voyant faire, Van pensa aussitôt à l'idée de sceller un fumigène à l'intérieur d'un sceau qu'il apposerait sur ses propres marionnettes. De ce fait il serait largement en mesure - et ce même en plein combat - de se servir de ce subterfuge lui aussi.

Hoheinheim apprit du même temps que Ruri était une Genin de Suna élue seulement depuis peu. Il n'y avait aucune honte selon le Lumineux à débuter dans l'art Ninja. Lui même ne s'y était réellement atteler de son temps, qu'une fois la Trentenaire atteinte... Ce fut donc pleinement satisfait que l'homme pu lire la réponse positive de la marionnettiste. Celle-ci conquise par l'idée de cet échange de bon procédé.

Van ~ " Et bien marché conclu ! " S'empressa-t-il d'ajouter sourire aux lèvres en débutant la composition de ses quelques mudras.

Une dizaine de scorpions surgirent des manches du Seigneur de Guerre qui ordonna à ses Kuchyoses de rester à ses côtés. L'intention étant de révéler à la jeune femme, les Fuinjutsus qui se trouvaient sur le dos de chacune de ses invocations.

Van ~ " Il n'y a rien de compliqué pour cette technique. Il te faudra simplement trouver un substitue à mes scorpions pour te permettre de déplacer tes Fuinjutsus explosifs jusqu'à ta cible. Kunais, Shurikens, peu importe le support... "

Le Trentenaire claqua des doigts, ce qui eut comme conséquence de faire réagir les scorpions qui aussitôt se dirigèrent vers un mannequin perdu sur le terrain d'entraînement.

Van ~ " Une fois assez proche de ta cible il te suffira de déclencher l'explosion simultanée de tous ces Fuinjutsus. "

L'index et le majeur levé face à lui, le Hoheinheim ne tarda pas à briser les sceaux de ses Kuchyoses pour qu'une seconde explosion retentisse. Le souffle souleva un lourd nuage de poussière qui retomba petit à petit sur le terrain en révélant le triste état dans lequel pouvait bien se retrouver à présent le mannequin d'entraînement.

Van ~ " Puisque tu es toi même une utilisatrice du Fuinjutsu tu n'es pas sans savoir que cet art relate d'une certaine capacité d'anticipation... Aussi le "timing" est primordial pour nous autre qui devons avant tout placer nos sceaux !

Cherchant un parchemin dans la poche intérieure de sa veste, le Trentenaire finit par le dérouler à même le sol. Il s'agissait de son Fuinjutsu explosif, qui serait bien plus visible à lire que sur la carapace sombre de ses scorpions.

Van ~ " Voilà la base de cette technique. Il te suffira de maîtriser ce sceau puis à t'entraîner à déclencher l'explosion simultanée de chacun d'entre eux pour faire de ce technique la tienne. "

Souriant le Trentenaire quant à lui n'avait semble-t-il nullement besoin de s'essayer à reproduire la technique de la jeune genin de Suna. Puisqu'il savait comment sceller un objet à l'intérieur d'un parchemin, il lui paru logique de simplement apposer le fuinjutsu contenant le fumigène directement sur une de ses marionnettes...
La seule tare étant qu'il n'y ait encore jamais lui même penser... D'une certaine façon lui aussi était un débutant.

Spoiler:

Les scorpions de Hohenheim étaient des Kuchyoses. Comme ce dernier l'avait lui-même mentionné, il faudrait que je trouve un autre support sur lequel apposer le sceau explosif. Je ne pouvais pas maîtriser les Kuchyoses, mais je trouvais cela beaucoup plus joli que de simples Kunaïs... Peut-être que je pourrais en fabriquer sur le même principe qu'une marionnette, sauf qu'ils seraient téléguidés ? Etant Genin, je ne pouvais contrôler qu'un seul pantin la fois, donc ce serait impossible de les diriger par du Chakra. Il faudrait que je réfléchisse à tout ça.

Pour l'instant, le but principal était de maîtriser ce sceau. L'homme originaire du Shukai entreprit de faire une démonstration. La façon dont les scorpions réagissaient face aux ordres muets de leur maître était absolument stupéfiante. Je trouvais ça incroyable.

Je suivais des yeux les scorpions se diriger vers un mannequin à une centaine de mètres sur le terrain d'entraînement. Je les vis exploser. Cela me faisait de la peine de les voir mourir, surtout pour quelque chose d'aussi futile qu'une démonstration. Surtout que c'était ma faute.

Il ne restait pas grand-chose du mannequin, autant qu'il ne restait aucune trace des scorpions. La technique était redoutable. Je languissais de pouvoir essayer de déclencher ce sceau moi-même, puis pourquoi pas de l'essayer en combat. Je n'avais pas beaucoup de techniques puissantes, celle-ci allait étoffer mon registre.

Hohenheim Van me montra le sceau sur un parchemin, que je m'empressais de reproduire sur un de mes propres parchemins. Selon Van, la difficulté de la technique était de déclencher tous les sceaux en même temps. Il me faudrait de l'entraînement et sûrement une grande quantité de Chakra.

C'était maintenant à mon tour de montrer ma technique. Elle était beaucoup moins complexe et sûrement que l'homme pouvait la reproduire sans démonstration, mais je le faisais quand même, pour la forme.

Je laissais ma marionnette souffler sa fumée à distance respectable de Hohenheim, et je lui montrais que, grâce au bandeau sur ma tête, je n'avais aucun problème à rester dans le nuage si je le rabattais sur ma bouche et mon nez. Peut-être que ça lui donnerait une idée.

Après sa démonstration, Van toisa la jeune Chikamatsu qui s'empressa de reproduire le Fuinjutsu qu'il lui avait montré sur l'un de ses parchemins. Cette petite était douée et avait de bons réflexes d'apprentissage. Même si elle n'en avait peut être pas conscience, le fait de reproduire un sceau sur un parchemin à l'aide d'une plume était toujours plus favorable à la mémorisation de celui-ci. En s'y reprenant plusieurs fois et avec de l'entraînement, Ruri pourrait à terme parfaitement s'en servir lors de ses combats tout comme le faisait Hoheinheim...

En tout cas Van ne parvenait toujours pas à se faire au fait qu'elle soit muette. Alors qu'il s'attendait à entendre quelques exclamations où remerciement, rien ne sortit de la bouche de la fillette. Ce n'était pas si désagréable non plus. Parfois les élèves avaient tendances à se poser trop de questions et à embrouiller tous les esprits. Elle était bien différente.

Appliqué à offrir elle aussi une démo au Seigneur de Guerre, Ruri fit bouger sa marionnette qui cracha par la bouche un épais nuage opaque de fumée. A l'aide d'une sorte de masque à gaz, la Chikamatsu parvint à resté à l'intérieur sans se soucier des effets désagréables. Un ingénieux système qui lui permettrait certainement de masquer ses gestes à son adversaire le temps de se préparer au combat. Où tout simplement de l'y piéger à l'intérieur et profiter qu'il suffoque pour l'attaquer...

Van ~ " Je prend note ceci me servira j'en suis sûr. Mais dis moi Ruri, qui t'as appris à te servir de ta marionnette ? "

Il était intéressant selon Van de le savoir. Après tout il pourrait peut être avoir la chance de rencontrer son mentor et partager quelques leçons d'expériences avec lui. Le Kugutsu était tout nouveau pour le Seigneur de Guerre qui venait tout juste d'apprendre à tisser des liens de chakra solides qui ne cassaient plus à la moindre difficulté.
Encore une fois le Lumineux était tombé sur une personne intéressante. Plus en avance sur lui, la jeune fille et ce malgré ses airs de débutante était sans doute bien plus douée que Hoheinheim ne pouvait l'être à cet instant...

« C'est mon père et mon grand-oncle qui m'ont appris, écrivis-je. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, le Kugutsu est une obligation familiale chez les Chikamatsu. L'apprentissage commence très tôt pour les enfants de la famille. C'est un entraînement très strict et très rigoureux. Il prend d'ailleurs tellement de temps que j'ai été scolarisée à la maison. »

Je ne savais pas pourquoi j'avais dit tout ça à Monsieur Hohenheim. J'aurais pu me contenter de répondre seulement à sa question, ça ne me ressemblait pas d'être trop "bavarde".

« En fait, je ne me souviens même pas du temps où je n'avais pas de Fils de Chakra au bout du doigt ! »

J'avais écrit cela pour détendre l'atmosphère et faire une touche d'humour. Le tout accompagné d'un sourire, pour accentuer le comique de la situation. Mais c'était faux. J'avais vaguement des souvenirs "d'avant". Mais le jour où mon apprentissage avait commencé était gravé dans ma mémoire. Je venais d'avoir six ans...

Inutile de tomber dans la nostalgie à cet instant. Je n'étais pas seule et je n'étais pas chez moi. Mes démons devraient attendre encore un peu. Je les sentais s'agiter au fond de mes entrailles. Comme s'ils essayaient de dévorer mon âme encore et encore. Parfois ils arrivaient à entrer dans ma tête et là ; c'était la fin. Je restais enfermée dans ma chambre, plusieurs heures voire plusieurs jours, le temps d'exorciser mes pensées.

« Puis-je également vous poser une question Monsieur Hohenheim ? »

Le soleil se reflétait dans les lunettes de mon interlocuteur et son visage restait impassible. J'écrivais donc à la suite.

« Pourquoi êtes-vous à Suna ? »

Je supposais que l'apprentissage était terminé, mais après tout, rien ne nous empêchait de discuter un peu. Ce personnage était mystérieux. En temps normal, bien que je ne sois pas Senseur, j'arrivais assez facilement à décrypter les gens. J'observais minutieusement et comme je ne pouvais pas parler, j'écoutais. Et cela me permettait d'analyser et de comprendre des choses qui étaient invisibles aux yeux des gens normaux. Mais cet homme-là restait un mystère. Il n'était pas très bavard et son visage dissimulait ses émotions. Peut-être à cause des lunettes ?

Spoiler:

Van acquiesça simplement en entendant la réponse de Ruri. Apparemment celle-ci avait été formée à l'art du Kugutsu dés son plus jeune âge, plus précisément lorsqu'elle eut ses six ans... Scolarisée à la maison, la fillette n'avait pas connu une enfance banale et s'était corps et âme consacrée à la maîtrise unique des pantins durant toutes ces années. Un prestigieux parcours aux yeux du Lumineux qui lui commençait à peine à en apprendre les bases.
Le Clan Chikamatsu méritait certainement que l'on s'y intéresse davantage, car sans doute avaient-ils une façon bien à eux de former les leurs à devenir des artistes complets dans leur domaine.

Puisque leur entraînement était terminé, la suite de la rencontre se fit plus calmement. Ruri s'interrogeait sur les raisons qui avaient motivé le Seigneur de Guerre de Taki à venir jusqu'à Suna. La retenue dont-elle fit preuve avant de poser sa question, eut don de flatter l'égo du Lumineux qui aussitôt lui sourit en voyant l'autre pancarte apparaître. Il n'avait aucun intérêt à lui mentir, ni à lui cacher la raison de sa visite. Bien au contraire, le lui dire n'affirmerait que plus le point commun qu'ils pouvaient avoir.

Van ~ " Comme je te l'ai dis, je porte un intérêt tout particulier à l'art du Kugutsu... J'ai par ailleurs obtenu l'accord du Second du Kazekage pour apprendre durant mon séjour à Suna, cet art que tu maîtrises toi aussi. "

Hoheinheim remonta ses lunettes à l'aide de deux de ses doigts. Le regard logé dans celui de la Chikamatsu, ce dernier n'espérait pas l'avoir froissé en lui annonçant une telle nouvelle. Après tout il ne savait même pas si le clan des marionnettistes avaient eut vent de cette information. Puisque Kibo ne lui avait jamais demandé de cacher cette vérité, Van ne pensait pas à mal en le lui révélant très clairement.

Van ~ " Permets moi de te montrer ce que j'ai appris. " Fit-il en levant l'une de ses mains vers la marionnette de Ruri.

Quelques fils de chakra s'échappèrent depuis l'extrémité de ses doigts avant de se fixés sur la marionnette. Maladroitement le Trentenaire parvint à faire tourner le pantin sur lui même avant que celui-ci ne finisse immanquablement par s'écrouler sur le sol. Quelque peu gêné, Van se redressa finalement en rompant le lien puis reprit.

Van ~ " Je manque encore de pratique je dois l'avouer Ha ha ! Je me demande de quelle façon doit-on s'y prendre pour créer ses marionnettes... As-tu fabriquer la tienne Ruri ? "

Une question très pertinente pour le Trentenaire qui voyait là l'occasion en or de parvenir à entrevoir la façon dont s'y prenaient les membres du clan Chikamatsu. A savoir à présent si la jeune Sunajin Chikamatsu Ruri serait prête à livrer un peu plus des secrets de son propre clan à ce drôle d'étranger qu'elle avait rencontré.

Cet homme était donc venu à Suna dans le seul but d'apprendre le Kugutsu ? Je me demandais qui avait été son instructeur. Je n'avais pas entendu parlé de quelqu'un venu du Shukaï pour apprendre notre art. En même temps, je ne discutais pas vraiment avec mon clan... avec personne d'ailleurs. Mais la place de mon père me permettait d'entendre ce qu'il s'y passait.

Hohenheim Van me faisait une démonstration de ses pouvoirs fraichement acquis. Certes, les fils étaient encore très faibles, mais il fallait un début à tout. Il lui faudrait beaucoup de travail également, surtout s'il repartait dans son pays : il n'aurait pas la possibilité de s'entrainer avec d'autres Marionnettistes.

« Oui, j'ai fabriqué ma marionnette, mais pas seule. J'ai eu l'aide de ma famille et de mes instructeurs. Je l'ai commencée il y a plus de cinq ans, mais je continue de la perfectionner. Elle est composée de bois très léger et de céramique, sans compter les divers mécanismes. »

Je laissais le temps à mon interlocuteur de lire le petit papier que je lui tendais, avant d'écrire à nouveau.

« Vous rentrez bientôt au Shukaï ou vous restez encore à Suna pour un moment ? Car je pense qu'il est très compliqué de fabriquer sa première marionnette seul... L'enveloppe demande beaucoup de temps et de moyens, mais les mécanismes intérieurs demandent une réelle expertise. »

Le soleil commençait déjà à se coucher, et je devais rentrer chez moi. Habiter encore chez ses parents représentait beaucoup de désagréments... Même si j'étais majeure, je devais encore me plier à leurs règles.

« Si vous me cherchez, vous pouvez m'envoyer un message ou venir me trouver à la demeure des Chikamatsu, elle se trouve au Nord d'ici, à côté de la tour de guet. C'était un plaisir de vous rencontrer, Monsieur Hohenheim, mais je dois maintenant rentrer. Merci de m'avoir enseigné votre technique. Peut-être à une prochaine fois, si vous revenez à Suna. »

Je lui tendis le dernier papier, puis salua poliment le Shukaijin, avant de prendre la direction de mon foyer.