J’avais fini de lire le rapport qu’Ozuka et Tori m’avaient envoyé. Leur voyage leur était apparemment utile, tant mieux. Même si les informations n’étaient pour l’instant pas surprenantes ni importantes, j’étais heureux de voir qu’ils s’appliquaient à faire ce que je leur avais demandé. Enroulant le parchemin, je me remémorai l’ordre de la mission que j’allais faire. Escorter la princesse de Kawa no Kuni jusqu’à son pays. Cela faisait plusieurs jours qu’elle était venue à Kaminari no Kuni pour parler des relations avec ses terres. Elle avait fait de même en arrivant hier à Kumo. Même si elle n’avait pas le physique type d’une princesse, elle avait montré qu’elle avait le mental. Et pour être sûr de tisser de bonnes relations avec le Pays de le Rivière, je m’étais porté garant pour la raccompagner. Une mission jugée de rang B. C’était une occasion que j’avais jugée bonne pour emmener un shinobi avec moi. C’était Gecko Shin que j’avais choisi, récent promu Chûnin suite à l’examen de Kiri. Il n’allait pas tarder à arriver. Voilà quelques temps qu’il était passé ninja de moyenne classe et je voulais juste en savoir un peu plus sur lui. En tout cas, la princesse attendait en bas, mon shinobi n’allait sûrement pas tarder à frapper à ma porte.

Deux minutes plus tard en effet, quelqu’un toqua à ma porte et lorsque j’autorisai ce dernier à rentrer, je vis que c’était bien celui que j’attendais. Le Gecko me salua avant de me demander ce qu’il pouvait faire pour moi. En effet il connaissait sa mission mais pas son coéquipier. D’ailleurs, peut-être pensait-il qu’il allait l’accomplir seul ?

─ Bonjour Shin. Ce que tu peux faire ? M'accompagner pour la mission d'escorte que tu as reçu, lui dis-je d'un léger sourire.

Je me levai pour sortir de mon bureau en lui indiquant de faire pareil et de me suivre. En descendant les marches la princesse nous attendait. Je lui priai de nous suivre et c'est ainsi que nous partîmes vers les portes du village. Quelques minutes nous suffirent pour atteindre ce but. Un vif regard aux gardes et nous entamèrent notre marche dans le Sentier Perdu. Deux minutes après être sortis du village, je m'arrêtai, pour me tourner vers le Chûnin et la jeune femme. L'heure des instructions était venue.

─ Cette mission est simple, la vie de notre princesse ici présente est ce qui compte le plus. Elle ne doit être touchée sous aucun prétexte. Si tu dois protéger quelqu'un Shin, c'est elle, ni moi ni même ta propre vie. Même s'il serait peu probable que nous subissions des attaques de puissants shinobis en plus, il faut rester très attentif. Princesse, vous allez rester devant nous. Il est primordial que nous vous ayons toujours sous les yeux.

Le trajet allait prendre plusieurs jours. Nous allions même passer par Hi no Kuni, d'ailleurs Konoha avait été prévenu de notre passage. Etre prudents avant tout, et tout se passerait bien. Nous reprîmes donc la route, un voyage que j'allais passer à surveiller autant la princesse que mon shinobi récemment promu.

Nous avancions depuis quelques instants maintenant. Un peu plus tôt, soit juste après avoir donné mes consignes, Shin m’avait assuré que la princesse n’allait rien craindre avec elle. De l’arrogance ? Non, de la volonté mélangée à un peu d’humour sûrement, en tout cas j’espérai que sa confiance en lui-même était à la hauteur de ses capacités. Cela devait normalement être le cas, vu qu’il était depuis quelques temps Chûnin. D’ailleurs, le Gecko s’approcha de moi tout en discrétion afin de me parler en privé. Cela concernait sa récente promotion, il fallait s’en douter. Mais je pensai d’abord à lui rappeler sa mission avant de lui répondre sur ce sujet, car j’avais bien vu que Shin avait lâché la princesse du regard. Ce n’était pas bien grave, mais il devait être pointilleux, surtout pour une mission d’escorte.

─ La princesse Shin, ne la lâche pas des yeux.

C’est donc tout en marchant que je l’avertis, sans pour autant tourner les yeux. Un petit égard de temps en temps, ça arrivait à tout le monde, mais il ne faut pas que ce soit involontaire sinon ça peut arriver n’importe quand. Enfin passons, je retournai donc à sa question, soit celle de sa promotion au rang de ninja de moyenne classe. Son combat me revint en tête, face à une Kirijin, si ma mémoire était bonne. Un combat pas très explosif, mais assez surprenant. Shin avait fait le malin avec ses parchemins explosifs mais ça ne s’était pas passé comme prévu. Pourtant, les conseillers avaient décidé de le promouvoir et j’étais du même avis. Ce n’était pas tant ce combat qui avait importé en fait, mais sa personne et ce qu’il avait déjà fait. Ce n’était donc pas l’Examen Chûnin qu’il fallait retenir, pas seulement cette unique prestation mais tout ce qu’avait fait le dénommé Gecko Shin.

─ La décision n'a pas seulement été prise par moi-même. Sache aussi que ce n'est pas que ton combat qui a été pris en compte. Sers-toi de cette mission pour me montrer que nous avons eu raison.

La princesse marchait toujours devant nous, et cela continua pendant près d’une heure. Nous allions bientôt arriver aux frontières du pays, c’est pourquoi je décidai qu’il était le moment de marquer une courte pause. Je dis donc à notre princesse de s’arrêter, puis je l’invitai elle ainsi que Shin à s’asseoir sur l’énorme rocher qui se trouvait tout près.

─ Nous allons faire une petite pause. Vous voulez boire quelque chose Mademoiselle ?
─ Je veux bien de l'eau, merci.

Je lui sortis donc une gourde d'eau que j'avais pris avant de la donner à la princesse. La mission semblait bien se dérouler. Ce n'était que le début mais c'était en tout cas un bon départ.

Ma question était claire et précise : Pourquoi avis-je était promu chûnin ? J'attendais une réponse avec des explications, car cette question me rongeait de l'intérieur depuis quelques jours. J'avais le sentiment de ne pas mériter cette promotion et d'être le plus nul de tous les genins promus chûnin, c'était un sentiment fort désagréable. Le kage du village des nuages me répondit rapidement par un ordre, celui de ne pas lâcher la princesse des yeux. C'est vrai que je l'avais complètement oublié pendant quelques minutes, ne me concentrant que sur mon cas. Tch, quelle piètre ninja je faisais. Je regardais la dame et elle semblait aussi me fixer. La princesse était sûrement impressionnée de devoir faire la route avec des shinobis. C'est vrai que c'était normal pour nous, mais pour les clients ça devait sûrement l'être beaucoup moins. Peut-être qu'un jour son pays deviendra l'une des grandes nations et qu'elle en sera pour quelque chose, qui sait ? Seul l'avenir nous le dira ...

La réponse d'Uriô ne me surpris pas. A vrai dire je m'attendais à la phrase " La décision ne vient pas que de moi. " Mouais, il avait raison, c'était du passé cet examen chûnin maintenant. Si je restais fixé dessus et sur ma défaite, comment pourrais-je espérer progresser encore plus ? Je n'avais pas montré une très belle image de moi au descendant du clan Kadoria mais, j'allais me rattraper dès maintenant ! Après une heure de marche, le Shodaime Raïkage proposait une pause. Cela ne me dérangeait pas et la princesse semblait un petit peu fatigué. Nous nous avançâmes en direction d'un gros rocher et je m'assieds dessus, tout comme la princesse d'ailleurs. Uriô était très gentil avec elle, lui proposant même de boire. Je ne m'étais jamais vraiment attardé sur l'alimentation d'un client et sa bonne santé. Tant qu'il marchait à bonne allure, pour moi le client n'était pas en danger. Mais c'est vrai que les petites attentions du kage envers la princesse remit en cause ma façon de faire avec les personnes que j'escortais. L'écart de niveau entre lui et moi tant hiérarchiquement que mentalement me prouvait que j'avais encore beaucoup de progrès à faire si je voulais un jour arriver à sa trempe.

Après une bonne quinzaine de minutes à nous reposer sur le rocher, notre petit groupe reprit la route en direction de l'ouest du pays de la rivière. On pouvait voir au loin la grande ville de Kawa. C'était imposant, y avait rien à dire là-dessus. Mais, nous n'avions pas vraiment le temps de nous éterniser à regarder le paysage. La princesse était impatiente de retourner chez elle et cela pouvait se comprendre. Nous avançâmes donc vers les portes du pays de la rizière. Je me présentais en premier aux gardes et leur expliquait la raison de notre venue.