L’Examen de sélection des Chûnin battait son plein, la première et la deuxième épreuve étaient terminés et les moins compétents des participants avaient désormais tous été éliminés.
Aujourd’hui avait d’ailleurs débuté la troisième et dernière épreuve, une épreuve reposant sur une suite d’affrontement de deux Genin prêts à en découdre.
Le spectacle devait parfois valoir le détour, mais le Chef du clan Rakuzan n’avait pas vraiment le loisir d’y assister.

Depuis son arrivé à Suna, il n’était tiraillé que par deux choses. La première, les révélations que Tsukiko Kawaguchi lui avait faites et la seconde, sa mission de protection d'Iji Yamanaka. Il n’avait pas beaucoup de temps libre, mais il y avait un moment auquel il ne dérogeait pas et ce moment était sa pause repas.

D’ailleurs en parlant de pause repas, l’heure était arrivée !

- Iji, je vais chercher à bouffer, je te ramène un truc ?

C’était son petit train train quotidien, et le seul moment où il pouvait se retrouver seul et prendre un peu l’air. Il se dirigea donc vers le centre-ville du village caché des Sables et se heurta alors à un choix difficile.
Qu’est-ce qu’il allait pouvoir manger aujourd’hui ? Des brochettes ? Cela semblait être une bonne idée.
Il se dirigea donc vers un petit stand bien décidé à se remplir la pense.
Lorsqu’un mouvement de foule s’initia à seulement quelques mètres de lui.
Sur le point de prendre sa commande, il demanda au restaurateur de patienter un instant.

La scène se déroula très vite, quatre garçons étaient en train d’initier une dispute, et le plus chiant dans tout ça c’est que deux d’entre eux étaient de Konoha. Les deux autres de Suna. Ces morveux de Genin, toujours prêt à foutre la pagaille.
Il fut rapidement dépassé par un homme aux cheveux blancs et l’instant d’après le shinobi était intervenu pour stopper cette chamaillerie puérile.
Mais l'évidence était telle que le Rakuzan n’allait pas pouvoir esquiver ce début de bagarre qui aurait pu avoir des conséquences non-négligeables.

Avec agilité, il atterrit juste un peu sur le côté du Konohajin dont la main avait été bloquée. Empoignant fermement le poignet de ce dernier, le Jônin n’allait pas se gêner de passer un savon à ce garnement.

- Tu n’as pas eu ta dose dans le désert ? dit-il d’un regard noir. Malgré ton échec, tu trouves encore le moyen de la ramener ? Montres un peu plus de respect pour notre hôte et excusez-vous tous les deux ! Gronda-t-il.

Ceci étant accompli, il posa enfin son attention sur le Sunajin aux cheveux blancs qui était intervenu.

- Encore désolé pour ces gamineries s’excusa-t-il. Tenez, il me semble, c’est à vous dit-il tout en offrant une brochette qu’il avait rattrapé avant son intervention.

La question à présent était “Qu’allait-il se passer à présent ?”.

Pendant que Satochi remontait les bretelles des deux Genins Konohajins, le Jônin fut satisfait d'entendre son homologue de Suna en faire de même avec les gosses de son village.
L'impartialité était présente et c'était une très bonne chose.
L'incident avait été évité de justesse, et malgré une envie réticente presque palpable, les deux haut-gradés parvinrent à faire s'excuser leur Genin respectif.

Une fois débarrassé de ces quatre morveux, les deux aînés purent enfin se consacrer un peu de temps.
Et la discussion se lança dès le moment où le Rakuzan restitua la brochette égarée à son propriétaire.
Ce dernier sembla très heureux de la retrouver et il laissa même s'échapper un cri d'exclamation.
Par la suite, le shinobi au cheveux blanc ajouta qu'il n'était pas nécessaire que Sato' s'excuse. La raison qu'il fournit était tout à fait vraie. Mais ce n'excusait pas tout.

- Vous avez bien raison, et après ils s'étonnent de ne pas passer Chûnin conclu t-il d'une voix neutre en laissant s'échapper un sourire sarcastique vers la fin.

Le Sunajin profita d'une pause pour notamment se présenter. Le bras droit du Kazekage, rien que ça ! Sato' ne s'y attendait vraiment pas. Cependant, il n'hésita pas un seul instant à serrer la main de prénommé Kibo. Honoré de cette rencontre imprévue.
Le Jônin de Konoha se présenta à son tour dans la foulée.

- Enchanté Kibo, Rakuzan Satochi, Jônin et Chef de mon Clan.

Les présentations terminées, le Sunajin proposa au Rakuzan de l'inviter à festoyer, réfléchissant quelques instants. Pensant à Iji, il constata que ce dernier pouvait très bien attendre encore un peu.
La brun sourit alors et accepta volontiers cette invitation.

- Avec plaisir, j'étais sur le point de justement de commander des brochettes, vous pourrez sans doute me donner vos conseils d'expert sur vos spécialités d'ici accorda-t-il de bonne humeur.

Les échanges de formalités avaient été rapides entre Kibo, bras droit du Rokudaime Kazekage et Satochi petit Jônin de la feuille. Cependant, c'était l'histoire du Rakuzan qui semblait intriguer au plus haut point le shinobi au cheveux argentés. Le Sunajin curieux souhaita connaître son âge par rapport à son poste de Chef de clan.
Une femme lui aurait certainement claqué une gifle dans sa tronche, mais Sato' n'avait aucun problème avec ça.
Il savait qu'il était jeune. Jeune Jônin, Jeune Chef de clan. Mais ce qui était également vrai, c'était la fierté du Rakuzan.
Le brun était heureux de son histoire, de sa progression lors de ces trois dernières années. Genin à 18 ans, Chef de clan et Jônin à 21. C'était une belle courbe de progression.

- J'ai 21 ans Kibo-san.

Au même moment, leurs deux mains se lâchèrent et Satochi accepta l'invitation de Kibo pour trouver quelques choses à manger. le Konohajin était prêt à découvrir les spécialités de Suna.
Les deux hommes avancèrent donc dans la ruelle et après quelques instants, c'est le Bras droit qui revint vers le Rakuzan en premier. Décidément, son rôle de Chef de clan l'intriguait au plus haut point.

- Cela doit faire quelques mois aujourd'hui... dit-il tout en songeant grossièrement à la durée depuis laquelle il avait pris la direction du clan. Cette histoire semble vous intriguer, pourtant, vous m'avez l'air pas plus âgé que je le suis et pourtant, vous êtes déjà le Bras droit du Kazekage. Notre différence est évidente conclu-t-il simplement.

Kibo était à un tout autre niveau sur un point de vue responsabilité et l'histoire de ce Sunajin rendait curieux le Jônin à son tour. C'est pourquoi il allait prendre le temps de manger. Kibo était peut-être l'alter-ego du Rakuzan en version Sunajin. Cette rencontre promettait et c'est pour cela que Sato' ne voulait pas la bâcler.

- Je vous suis, j'ai tout mon temps.

Dès cet instant, le Rakuzan attendait le choix d'orientation de l'expert des lieux, ce dernier s'étant arrêté en attendant la réponse du Jônin.
Il semblait évident qu'il aurait à raconter les grandes lignes de sa vie. Mais si en retour il recevait les mêmes informations venant du Sunajin alors tout était ok.
Un bon moment entre homme respectable semblait se profiler en l'horizon avec sans doute à la clefs la naissance d'une nouvelle amitié.

Dès la réponse du Rakuzan, le Sunajin retourna son âge. Le garçon à la chevelure argentée avait donc grossièrement un an de moins que le Jônin de la Feuille.
Une importance moindre mais cependant relevable. Recevoir la distinction d’être le Bras Droit du Chef du Village ce n’est pas rien. Toutefois, la réponse donnait par Kibo était intéressante. Pour lui, Sato’ rabaissait le rôle de Chef de Clan et aux yeux du Rakuzan, il était évident que le Sunajin en faisait de même avec le poste qu’il occupait pourtant à un si jeune âge.
Il serait sans le moindre doute captivant d’en débattre et c’est pour cela que le brun répondit l’instant suivant à son homologue.

- Il est vrai, qu’au sein du Clan je suis la figure d’autorité, le protecteur, celui en qui on croit. Mais au sein du village, je suis qu’un Jônin qui tout comme vous obéit à son Kage.
La différence entre vous et moi se fait au niveau de la confiance que l’on reçoit de notre Ombre. Le Rokudaime Kazekage vous fait confiance plus qu’en personne d’autre, c’est une énorme distinction.
À mes yeux, le Bras-droit est celui sur qui le Chef du Village peut se reposer, celui qui l’aide dans sa tâche de maintiens de l’ordre au sein de Sunagakure.

En fait, Satochi pensait que Kibo n’avait pas vraiment conscience de son rôle. Sans doute que ce dernier n’avait jamais eu réellement à user de ces pouvoirs certains sur les Sunajins. Cela expliquerait pourquoi il semblait “mitigé” sur son implication pour Suna.
Cependant, un jour, peut-être, comprendrait il le poids de sa tâche.

Les deux shinobis continuèrent donc leur marche, vouant une confiance presque aveugle à Kibo en matière de nourriture, Satochi le suivait sans sourcilier
Ce n’est qu’après plusieurs minutes qu’ils arrivèrent finalement devant une petite échoppe
D’après la discussion en deux Sunajin étroit d’esprit auxquels le Rakuzan n’avait accordé que très peu de crédit, le combat suivant avait été repoussé pour équilibrer les chances entre leurs deux opposants. Une décision sage que l’Organisation avait bien fait de prendre. Après tout, combattre sous le soleil de Suna était pour les étrangers du pays aussi difficile qu’il pourrait l’être pour des étrangers d’évoluer dans les forêts entourant Konoha.
Ici, l’épreuve finale serait équitable même si aux yeux du Rakuzan la chaleur ne devait pas être un facteur de report. Mais le Jônin parlait sans doute ainsi grâce à son expérience du terrain. Ayant combattu Teichiro dans le désert de Kaze dans une lutte tout feu tout flamme. Il semblait avoir eu son lot de chaleur comme l'attester le kimono noir qu'il portait et qui semblait revêtir sans difficulté.

Ravis d’entendre que les brochettes seraient délicieuses, le Rakuzan lâcha un sourire et témoigna son excitation.

- J’ai hâte de voir ça !

Le duo prit alors place à une table et le choix dans le menu fut rapidement fait. Satochi allait laisser Kibo le conseiller, sur les petites spécialités de Suna.

- Dites-moi donc… Qu’est-ce que vous me conseillez ?

Kibo demanda ensuite au Chef du clan Konohajin de lui raconter son histoire. Satochi n’y voyait aucun inconvénient et c’est ainsi que son récit commença.

- Alors… Je suis devenu Genin il y a trois ans après le message universel de Monwa. Cela faisait deux ans que j’échouais à l’Académie. Disons que la mort de mon paternel et Troisième Chef du clan m’a comment dire… Fait sortir de mes objectifs primaires. Par la suite, j’ai rejoint l’équipe d’un Jônin de Konoha du clan Nara et j’ai fini par devenir Chûnin un an après l’obtention de mon bandeau.

Il allait alors faire un bond d’un an dans le temps. Omettant de parler de l’île inconnue sur laquelle il s’était rendu sans avoir l’impact qu’il aurait souhaité.

- Un an plus tard, j’ai passé l’Examen Jônin de mon village que j’ai réussi. L’année qui a suivi a été plutôt difficile, j’avais des projets de rassemblement inter village, mais Kumo n’a pas hésiter à me trahir. J’ai livré une bataille qui a bien failli me coûter la vie et j’ai empêché un coup d’état interne au sein de mon clan. C’est ce qu’il m’a valu ma nomination.

C’était un rapide condensé, mais Satochi n’hésiterait pas à rentrer dans les détails si Kibo le souhaitait. D’ailleurs, le brun avait bien envie d’en apprendre plus sur le Bras-Droit. Ainsi, il retourna la question de Kibo à ce dernier.

- Et vous, racontez-moi votre histoire.

Lorsque Satochi évoqua l’identité du clan du sensei duquel il avait beaucoup appris pendant plus de deux ans Kibo se laissa tenter par un petit jeu de déduction. Il laissa échapper le nom de Nara Natsuki. Un curieux hasard ? Un choix unique ? Il était cruellement difficile de déterminer cela. Mais le brun se contenta de hocher positivement la tête. Le bras droit devait sans doute connaître Natsuki par rapport à l’examen Chûnin. Le Nara ayant fait partie de la première fournée de Konohajin présent pour organiser l’évènement. La rencontre entre les deux hommes avait certainement eu lieu à ce moment précis.

Par la suite Satochi continua son récit qui l’amena finalement à sa récente prise de pouvoir sur son clan. Une histoire qui sembla intéresser Kibo.
Mais l’était-elle réellement ?

- J’ai juste récupéré ce qui me revenait de droit depuis la mort de mon père. Mon clan est partagé en deux branches, la principale et la secondaire. Je suis issue de la première et donc le pouvoir de Chef se transmet habituellement au fils du défunt. Mais lorsque mon père est mort à Hai no Kuni dans la guerre contre Makka. J’étais trop jeune et la branche secondaire à hériter du leadership.

Cela n’avait pas vraiment de rapport avec son histoire, mais cela plaçait un peu plus de précision dans le contexte avec lequel le Rakuzan avait dû composé pour ramener le clan sur le droit chemin.

- Aujourd’hui, je dois briser les distances qui ont de plus en plus pris forme et on va dire que le coup d’état que le mari de ma cousine de la branche secondaire à essayer de faire m’a donné la possibilité de les fédérer un peu à nouveau.

L’aboutissement de son travail était loin d’être atteint, et les brochettes qui venaient d’arriver n’allaient pas faire avancer ses réflexions plus vite. Toutefois, le brun était confiant. Il avait confiance en ses capacités alors il était persuadé qu’un jour, il y parviendrait.
Sato’ souhaita alors un bon appétit à sa nouvelle connaissance et attendit qu’à son tour ce dernier parle de lui et de son histoire personnelle.

Satochi apprit alors qu’à la base le Sunajin n’était qu’un fermier de Ki no Kuni et qu’il avait pris la décision de devenir un shinobi suite à une attaque sur son village. Le reste était une évolution classique, Genin puis Chûnin pour finalement intégrer l’unité spéciale de son village. Kibo avait eu une vie plus qu’active et aujourd’hui, il vivait loin de ses racines. Des racines qui avaient été salement amochées lors d’un évènement naturel tragique.
Écoutant le Sunajin tout en engloutissant ses brochettes le Jônin de Konoha écouta la suite.
La partie concernant le tour du monde du Sunajin captiva l’attention du Rakuzan qui comprit alors que les deux shinobis avaient beaucoup plus de point en commun qu’on aurait pu le penser.

Kibo avait fait ce que le Rakuzan avait tant désiré accomplir jusqu’à la trahison Kumojin et quelque part. Satochi retrouvait de ses idéaux dans ceux du Sunajin.

- Surprenant… J’ai l’impression que nos idéaux se croisent Kibo-san. Mais avant tout, j’aimerais être rassuré. Vos parents ont-ils été touché par la catastrophe de Ki no Kuni ?
J’ai aidé à sortir des enfants des ruines de l’orphelinat du village au pied de l’arbre saint… et aujourd’hui, je suis content de dire que s’il est encore debout, c’est en partie grâce à mon jutsu.

Satochi se souvenait parfaitement de l’immense consolidation faite de cendre qu’il avait réalisé pour stopper la chute de l’arbre si important pour les habitants de Ki no Kuni.
Le Jônin fut ensuite questionné sur l’objectif qu’avait été le sien lorsqu’il avait lui aussi commencé un voyage visant à rallier les forces shinobi sous une seule et même enseigne.

- Lorsque je suis devenu Jônin, j’ai eu l’idée de partir de Konoha pour faire un tour du monde un peu comme vous l’avez fait. J’avais dans l’idée de fonder une organisation nommée Kiyomeru qui signifie Purification. Je voulais débarrasser le monde des Furyous et des criminels qui menaçaient la paix fragile de notre monde dit-il en terminant par une pause.
J’ai sollicité l’aide du Godaime Raikage en premier lieu, car ses compétences devaient me permettre de comprendre les secrets d’un objet qui m’aurait donné la possibilité de me rapprocher du Shoraizen que vous connaissez très certainement.

Le ton du Jônin changea et devint bizarrement plus glacial.

- Mais mon idée n’a pas convaincu le Raikage et pire encore, il a abusé de ma gentillesse pour résoudre les secrets de l’objet dans l’unique intérêt de Kumo. Je me suis senti trahi et depuis ma confiance pour Kumo est proche du néant. Parallèlement, j’avais tout fait pour gagner l’intérêt du Godaime, je suis même parvenu à tuer Samidare Teichiro ici dans le désert de Kaze no Kuni pour prouver ma valeur et montrer que s’il coopérait les Furyous ne seraient plus que des histoires anciennes. Mais il a préféré me trahir et trahir Konoha. Si j’ai un conseil à vous donner Kibo-san, c'est de vous méfier de la Foudre.

Enfin, il termina son long récit pour finalement avouer qu’il avait renoncé à son projet et qu’il se préoccuperait à l’avenir de protéger les siens avant tout, mais qu’il aspirait un jour à voir éclore une union sincère et pas déguisée derrière de fausse conviction politique ou bien militaire.

- Aujourd’hui après seulement 21 ans d’existence, je trouve dommage que seule la peur et le désir de survivre soient les principaux moteurs permettant aux shinobis de réellement s’entraider.

Ainsi, Kibo partageait la même vision des choses que le Rakuzan. Malgré leurs différences et leurs origines différentes, les deux shinobis semblaient percevoir le monde d’une manière similaire. À savoir “S’entraider pour mieux-vivre” ou bien “S’entraider pour mieux se protéger”.
Le Sunajin n’hésita pas à caractériser les deux jeunes hommes de “Sauver de ce monde”. Une perception idéaliste de ce que pourrait être la vie future des deux shinobis. Mais une perception qui demandait encore à faire ses preuves et qui était très certainement loin d’être aboutie.

En fait, cela faisait presque plaisir à attendre. On avait bien trop longtemps reproché au Chef de clan d’avoir une vision bien trop simpliste du monde. Une vision idyllique où tout le monde était beau et où tout le monde était gentil. Le brun s’était accroché à cette vision pendant très longtemps. Mais depuis la trahison Kumojin, le brun avait revu son regard sur les autres à la baisse. Il avait été trompé une fois et c’était déjà bien trop suffisant pour lui.

- Bien, c’est une bonne chose répondit-il tout en avalant une portion de brochette lorsqu’il apprit que les parents adoptifs du Sunajin étaient sains et sauf. Une preuve qu’en alliant nos forces, nous sommes plus forts et quelques choses me dit qu’on aura prochainement besoin de se serrer les coudes à nouveau.

Satochi évoqua ensuite son projet tué dans l’œuf et n’hésita pas une seule seconde à parler de sa mésaventure avec les Kumojins.
Désirant avant tout prévenir Kibo ce dernier répondit de manière tout à fait correct.

- Je ne fais que vous avertir… La méfiance n’est pas un défaut, je l’ai appris à mes dépens et je pensais aussi voir le bon en chacun. Aujourd’hui, je m’attarde bien plus sur les faits que sur mon ressenti personnel.

Le Jônin de la feuille avait ensuite enchaîné, avec la plus sombre de ses visions. Celle qui lui était apparu comme une évidence lors de sa discussion avec Kawaguchi Tsukiko.
Le monde allait être bousculé et si les shinobis ne se rassemblaient pas, ils périraient tous jusqu’au dernier. La menace était réelle, et comme il l’avait évoqué à juste titre, la peur serait la source de ce rassemblement. Cela n’avait rien à voir avec la présence d’autre personne comme le brun et le Sunajin.

- Je ne suis pas défaitiste, mais mon expérience me pousse à croire que cela ne sera pas aussi simple. Pour la simple et bonne raison que chaque dirigeant pensent et à juste titre à l’intérêt de leur village avant les autres dit-il d’un sourire frustré.

Il leva cependant son verre en y ajoutant une petite touche personnelle.

- Mais à défaut de pouvoir unir tout le monde à ce jour, je n’ai cas rasé de ce monde les parasites nuisibles à notre paix commune.

Dans ce lot, il incluait naturellement, les Furyous restants, les criminels passés, présents et futurs ainsi que les futurs malfrats nationalistes que l’Ordre Shinobi ne tarderait plus à rencontrer.
Si la paix était impossible entre les villages. Alors exterminer les sources à problème serait une première étape.

HRP:

Petit à petit, minute après minute, le repas avançait et les confessions faites par les deux shinobis allaient de bon train.
Kibo avait beaucoup appris du Rakuzan et l’inverse était également le cas.
Cette rencontre avait un goût très spécial pour Satochi qui pour la première fois avait rencontré une personne qui avait sensiblement la même vision du monde que lui.
C’était un réel plaisir de se sentir comprit d’un part et moins seul d’autre part.

Cependant, seul l’avenir déterminerait si les deux jeunes hommes changeraient ce monde à leur image, il était, pour l'heure, bien trop difficile de faire des conjectures tant les menaces qui pesait sur les ninjas étaient importantes.
Le Bras-Droit ne cacha toutefois pas ses intentions et ses ambitions pour l’avenir.
Il voulait lier Konoha et Suna, il imaginait une alliance en béton dont Satochi et Kibo lui-même seront les pilliers.
Hélas, le Sunajin se faisait peut-être de plan sur la comète.

- Nous garderons contact, c’est certain, cependant, je n’ai pas les pouvoirs de décider d’une alliance ou pas. Ce pouvoir revient au Nanadaime où à la personne qu’elle pourrait éventuellement déléguer pour les négociations. Mais si nos deux villages peuvent y trouver leurs comptes alors je me porterai naturellement volontaire.

Cela ne répondait pas vraiment à la question du shinobi aux cheveux argentés, mais après tout, Sato’ lui-même était incapable de quantifier son influence au sein de Konoha.

Le Rakuzan après une longue discussion attrapa la dernière part de brochette que Kibo avait poliment laissé pour lui, une dernière bouchée d’un succulent repas avant que le Sunajin atteste de la reprise prochaine des combats.
L’élève de ce dernier serait d’ailleurs au centre des débats et ainsi, le Konohajin comprit que les deux hommes allaient se séparer.

- Un plaisir partagé, j’attendrai donc votre courrier.

Satochi se leva donc et suivit Kibo à l’extérieur du restaurant, et suite à une poignée de main sincère, les deux shinobis se séparèrent.