Ce n’était qu’une succession de purs hasards qui avait donné naissance à cette recherche et Hirako le savait très bien. Tout d’abord, il y avait eu cet homme, qu’il avait failli faire tomber en courant vers l’hôpital pour aller voir son frère. Un Kumojin, avec qui il avait failli se battre. Une altercation qui lui avait fait prendre du retard… et heureusement, car lorsqu’il pénétra dans l’hôpital du village, il put entendre une discussion qui attira sa curiosité.

« Myouga Nozomi ?
─ Oui, pourquoi ne pas lui proposer de nous aider ? Elle est arrivée avec sa délégation pour l’Examen, alors elle pourrait peut-être accepter un travail de quelques jours… »
─ Mais tu oublies que ce n’est qu’une Genin.
─ Et alors, en tant que ninja médecin je ne refuse aucune aide. Les méthodes de chaque pays peuvent être différentes. Sinon il y a Matsumoto… »

Mais le Kaldera n’avait pas écouté la suite. Lui qui était venu voir son frère car il ne savait pas quoi faire d’autre, s’était tout à coup intéressé à l’évènement du moment : l’Examen Chûnin. Il y était inscrit, évidemment, mais cette discussion et son altercation avec le Kumojin lui rappela que des délégations du monde entier étaient arrivées.

Et peut-être que parmi toutes ces personnes, il y en avait qui pourraient l’aider concernant la sclérose de son frère. Aussitôt arrivé, le jeune médecin était reparti aussitôt de l’hôpital. Myouga Nozomi : il fallait la trouver.

Ce n’était pas facile de trouver un renseignement sur le placement des délégations dans les quartiers Sunajins. Heureusement, le Genin connaissait plutôt bien son village, et il sut où chercher. Kumojins, Shûkaijins et Konohajins : il vit plusieurs shinobis étrangers.

Son regard s’arrêta sur un gradé, visiblement, de Suna. Il alla à sa rencontre, puis lui demanda simplement s’il connaissait une Myouga Nozomi d’une des délégations étrangères. Toshiro Ogami lui répondit par l’affirmative, affirmant que c’était une Konohajin tout en dressant oralement un portrait de cette dernière. Après avoir remercié son supérieur, le Kaldera reprit sa route.

Il lui fallut une bonne trentaine de minutes avant de trouver la kunoïchi, dans une des ruelles principales de Suna. Il y avait beaucoup de monde, et heureusement qu’en pleine après-midi, tout le monde était dehors. Se frayant un chemin au travers de la foule qui allait dans tous les sens, Hirako arriva enfin à la hauteur de la jeune femme.

« Excusez-moi… Myouga Nozomi ? »

Il attendit un regard partagé par la Konohajin, avant de reprendre en hésitant un peu sur des mots auxquels il n’avait pas eu le temps de réfléchir.

« J’ai entendu dire que vous étiez un ninja médecin de Konoha… J’en suis un aussi, enfin de Suna bien sûr. Accepteriez-vous que je vous invite à boire un café ? »

Se rendant compte que son invitation faisait davantage référence à une tentative de séduction qu’à un rendez-vous professionnel, le Sunajin ne put s’empêcher de sourire et de se gratter l’arrière du crâne.

« Enfin, ce n’est pas de la drague hein ! C’est pour parler médecine. »

Nozomi était arrivée à Suna avec la délégation Konohajin, afin de participer à l'examen chûnin. La dernière fois qu'elle y avait mit les pieds, elle n'était qu'une errante visitant le village. Cherchant à apporter son aide partout où elle le pouvait. Tant de choses avaient changé depuis ! Elle était désormais shinobi. Shinobi, oui. Elle avait encore du mal à s'y faire. Elle qui les avait toujours détestés, qui les avait tenus responsables de tous ses malheurs. Voilà qu'elle en était devenue une. Et le plus ironique dans cette situation c'était qu'elle s'apprêtait à participer à l'examen qui lui avait prit son frère de cœur. Elle revoyait encore cet air plein de fierté qu'il avait en partant de la maison, avant de s'y rendre... Il n'était jamais rentré.

Et maintenant elle prenait son chemin. L'issue de serait pas la même, puisqu'elle ne s'engagerait pas dans les rangs de Suna. Elle avait choisit Konoha. Bien plus proche de Yu no kuni, là où ils avaient habité ensemble. Et puis surtout, plus plaisant à vivre. Elle avait beau ne pas craindre la morsure du soleil, vivre constamment sous la chaleur ne l'enchantait pas vraiment. Et surtout, ça manquait de verdure à son goût.

La jeune femme déambulait dans les rues de Suna, se laissant porter par la vie du village. Elle observait les gens, sentait les odeurs des étalages et écoutait distraitement les différentes conversations. Et elle laissa affluer les différents souvenirs de son premier voyage ici, il y avait trois ans de cela. Trois ans déjà. Elle avait fait beaucoup de rencontres dans le désert. Avant de venir, elle avait rencontré le golem Goren à Kawa no kuni. C'était aussi là bas qu'elle avait fait connaissance avec celui qui ne la quittait plus depuis : Haru. Elle le gratifia d'une petite caresse sur la tête, avant de tourner à l'angle d'une rue.

C'était aussi à cette période qu'elle avait rencontré Yosuke. Et tant d'autres encore. Elle se souvenait surtout de son arrivée à Suna. C’était juste après l'appel de Monwa. Elle avait alors empêché un genin Sunajin de se scarifier afin de devenir un de ses serviteurs. Qu'était-il devenu ? Monwa n'était plus, mais l'ombre de la menace furyou planait toujours. Il en restait encore dans la nature, toujours aussi dangereux. La jeune femme s'arrêta devant un magasin, et y acheta un fruit exotique. Elle s'apprêta à mordre dedans lorsque quelqu'un s'adressa à elle.

- « Oui, c'est moi. »

Etait-on venu la chercher pour le début des épreuves ? Il lui semblait pourtant qu'elle avait un peu de temps devant elle avant que ça ne commence. Puis il poursuivit, se présentant comme un collègue médecin. Comment savait-il qu'elle en était une elle-même ? Peut-être que les Sunajin avaient des dossiers sur les participants à l'examen. Elle resta quelques secondes sans savoir quoi répondre avant qu'il ne se reprenne, et elle lui répondit avec un sourire.

- « Oui, bien sûr. Je vous suis. »

Elle rangea son fruit dans le sac qu'elle portait constamment à la ceinture avant de lui emboîter le pas. Après quelques instants de marche ils entrèrent dans un établissement, où ils purent s'installer. La jeune femme commanda un thé à la menthe, avant de reprendre la conversation.

- « Vouliez-vous me parler de quelque chose en particulier ? Puis-je vous aider en quoi que ce soit ? »

Après tout leurs deux villages étaient plus ou moins alliés, même si ce n'était qu'économiquement. Elle n'avait aucune raison de refuser quoi que ce soit. D'autant plus que même sans cela, elle était invitée à Suna et refuser une conversation était malpoli, et risquerait d'être mal vu. Elle connaissait encore mal les us et coutumes shinobis mais ne tenait pas à être responsable d'une mauvaise entente entre leurs deux villages en refusant un café.