La délégation kumojin arriva au village de Suna assez tardivement, il faut le dire. Nous fûmes accueillis comme il se devait, mais je ne me sentais pas à l'aise de me trouver si près d'Hôritsu que je n'aimais pas. J'eus préféré m'écarter du reste du groupe, me séparer d'eux pour découvrir un peu plus le village caché du sable qui me plaisait beaucoup et qui était si différent du village caché de Kumo.

L'épreuve avait lieu le lendemain, ce qui me laissait le temps de me balader, de découvrir les lieux, la population, la culture, et même, je pouvais me préparer la veille et en parallèle, prendre quelques informations. Dissimulant mon bandeau du village caché des nuages, je me baladais dans les rues du village. Il valait mieux pour moi que les populations locales ne sachent pas d'où je provenais.

En effet, les relations entre les deux grandes nations n'ont pas toujours été excellentes et il est vrai que certains pouvaient avoir la rancoeur tenace. J'eus demandé à des passants où se trouvait le terrain d'entraînement, certains d'entre eux ne savaient même pas affirmant qu'ils ne venaient pas du village. J'eus donc demandé aux Shinobi présents en grande quantité dans les rues du village.

Déclinant mon identité, ces dernières me guidèrent jusqu'au terrain d'entraînement où j'aperçus de nombreux Shinobi de toute origine, mais il fallait l'avouer, il y avait nettement plus de Sunajin. Il y avait même de nombreux Shinobi venus observer d'autres s'entraîner. Il y avait des Sunajin de rang supérieur venus profiter du spectacle curieux de savoir ce que la génération future était capable et d'autre Genin participant à l'examen qui devaient sûrement observer les capacités de leur concurrent.

J'eus cherché un partenaire d'entraînement, mais je me suis dit qu'il fallait mieux me réserver, cacher mes techniques et mes aptitudes. La meilleure chose à faire était de me préparer physiquement et effectuer une séance de musculation en solitaire dans mon coin. M'isolant alors, j'eus entamé par plusieurs séries d'exercices en tout genre, visant à travailler mon cardio.


J'eus improvisé un véritable circuit : pompes, dips, abdominaux, tractions, et j'en passe... Il y avait de nombreux exercices que j'enchaînais les uns après les autres sans répit effectuant plusieurs séries de chaque. La chaleur était pesante, mais soutenable, puisque nous étions en plein hiver. J'eus tout de même limité mes efforts pour éviter de me blesser ou de me claquer la veille de l'épreuve. Je devais donc me ménager, tout en me préparant physiquement à cette première épreuve qui avait lieu le lendemain. Le mieux que je pouvais faire, en ce jour, était de travailler mon cardio.

Le soleil se couchait lentement, il devait être aux alentours de dix-neuf heures. Une légère brise d'air sec effleura mon torse sur lequel coulaient quelques gouttes de sueur. Torse nu, j'effectuais mes exercices, tandis que l'air frais me caressait délicatement le corps me donnant quelques frissons. Les hivers à Suna semblaient doux et agréables, tandis que ceux à Kumo étaient rudes.

Le soleil, qui se couchait lentement, projetait de nombreuses ombres, en particulier celle d'un homme que je ne pouvais apercevoir. C'était une silhouette en mouvement que je n'entendais même pas approcher, ce qui m'inquiétait. J'étais suspendu sur la barre de traction quand mon attention se porta sur cette silhouette. Observant avec vigilance, ce que pouvait être cette ombre qui se déplaçait.

En raison de la hauteur du soleil, l'ombre était projetée assez loin, ce qui ne pouvait pas me permettre de déterminer d'où elle provenait. Il devait sûrement se trouver derrière un de ces nombreux rochers hauts de plus de deux mètres de hauteur. L'aurore orangée couplée à la douceur du vent rendaient cette atmosphère bien inquiétante.

Soudain, une petite bille qui n'échappa pas à mon intention fut lancée par la personne en question, je pus le voir aux mouvements de son ombre. Le lancer provenait de derrière le rocher, il était donc bel et bien derrière le gros rocher. Suspendu à la barre de traction, je la relâchais pour retomber sur mes jambes, puis me retournai aussitôt. Je pus voir la bille rouler quelques mètres derrière moi. Je ne savais pas ce que c'était, cela devait être involontaire ; le lanceur s'était probablement raté.

Je me retournais aussitôt pour regarder l'ombre de nouveau, mais à ma grande surprise, elle avait disparu. Je ne comprenais pas pourquoi la silhouette qui semblait être celle d'un homme aux cheveux mi-longs avait disparu après avoir lancé cette bille, dans ma direction. Une provocation ? Des enfantillages ? Peu importe, j'étais bien au-dessus de cela. Tandis que je m'apprêtais à reprendre mon travail, j'entendis une voix.

Ebahi, je fis volteface, puis vis un homme qui ressemblait trait pour trait à la silhouette dessinée par l'ombre que j'avais vu sur le sol. Comment avait-il fait pour arriver ici sans que je le voie et sans que je l'entende ? Il avait disparu pour réapparaître derrière moi. Une téléportation ou un mouvement ultra rapide ? Mais qui était-il au juste ? Choqué et surpris, je n'eus pas trouvé les mots.

Sur mon visage, on pouvait clairement voir que j'étais extrêmement surpris par ce tour de magie que je ne parvenais pas à expliquer. Tout était si rapide, si inattendu, que je ne lui répondis même pas sur le moment. Je me souvins que les courants du vent avaient été modifiés, en raison du déplacement ultra rapide qu'il avait fait, mais je ne m'en étais même pas rendu compte sur le moment. Il s'était sûrement teleporté au moment où je m'étais retourné pour la première fois.

C'était sûrement une téléportation, plutôt qu'un mouvement ultra rapide. Il avait peut-être effectué un déplacement si rapide que je ne l'ai pas vu passer et qu'à mon impression, il s'agissait d'une téléportation. Tout comme, nous avions tendance à penser que la lumière est instantanée alors qu'elle se déplace à une vitesse extrêmement élevée qui s'apparente à de la téléportation pour, nous, êtres humains.

"Shirudo, je suis ici pour participer à l'examen de demain." - Disais-je en me dirigeant vers mon sac.

Ce dernier se trouvait à ma droite, je fouillais dedans pour trouver mon bandeau du village caché de Kumo pour le montrer à Kibo toujours en conservant une certaine distance avec lui. Je l'eus ensuite mis autour de ma taille, telle une ceinture. Une chose est sûre, je n'avais certainement pas affaire à un Genin du village caché de Suna. Il s'agissait sûrement d'un Shinobi extrêmement puissant comme en témoignent sa carrure, son charisme, son assurance et le tour de passe-passe qu'il venait de me faire.

Je savais que cela n'était qu'une simple démonstration des immenses capacités qu'il possédait. Une telle vitesse... Cela me plaisait, car j'aspirais à devenir le Shinobi le plus rapide que le monde ait connu. Ceci étant, je pouvais peut-être en faire un rival. Ce ne sera sûrement pas réciproque, mais je pensais me servir de lui comme objectif, pour ainsi m'inciter à me surpasser et à devenir encore plus rapide qu'auparavant jusqu'à même le surclasser. Je pourrais entre autres m'inspirer de lui, qui sait.

"Comment t'as fait pour faire ce que tu viens de faire ?" - Lui demandais-je avec un sourire mêlant étonnement et admiration.

J'eus ensuite repéré la présence d'une femme dans mon dos. Je me retournais alors pour la regarder fixement dans ses yeux. Elle semblait plutôt m'ignore, et avait nettement moins d'assurance que l'homme aux cheveux blancs. Elle possédait des cheveux bruns ainsi qu'une épaisse frange. Elle avait les joues roses, les lèvres pulpeuses. La jeune femme semblait prendre soin d'elle, ce qui n'est pas toujours le cas des Kunoichi. Etait-ce sa petite amie ?

Elle gardait ses distances, mais nous regardait tout de même, elle semblait timide, peut-être même méfiante. Il se pourrait que ce soit son élève puisqu'elle était jeune. J'eus supposé que c'était une Genin, voire Chuunin même, tout au plus. Je me retournais ensuite de nouveau pour regarder l'homme.

"Et vous qui êtes-vous ?"

Je me retournais à plusieurs reprises pour que ces derniers sachent que je m'adressais bien à tous les deux et non seulement à l'homme aux cheveux mi-long, bien que son identité m'intéressait clairement plus que celle de la femme. J'esquissais un sourire amical pour montrer que je n'étais pas hostile, mais bel et bien, un allié. Ils étaient en position de se poser des questions sur mes intentions et je préférais mettre les choses au clair et détendre l'atmosphère.

L'homme aux cheveux blancs déclina son identité ainsi que celle de sa coéquipière. J'avais donc affaire à deux Sunajins prénommés Kibo et Ema. D'ailleurs, je me posais des questions quant à leur relation. J'eus d'abord pensé à une relation de maître/élève, mais il ne devait pas s'agir de ça puisque Kibo a présenté son amie comme si elle lui était égale. Peut-être qu'ils avaient bien une relation de maître/élève et qu'il ne la prenait pas de haut, je n'en savais rien.

J'eus supposé que j'allais découvrir leur relation au fur et à mesure que nous discutions à l'aide de petits détails et de petits indices notamment dans l'emploi des mots et dans leur façon d'être. Très vite, Kibo prit un ton sérieux puis cassa l'ambiance détendue à l'aide d'une simple question fracassante. J'étais assez gêné tout de même, mais je ne comptais non plus me laisser marcher dessus. Je tutoie tout le monde, excepté mes supérieurs et les gens pour lesquels j'avais énormément de respect.

Ce qui n'est pas le cas de Kibo, puisque je ne le connaissais pas. A ce propos, la femme se mit à rigoler, je la regardais alors avec un grand sourire. Elle se moquait de moi, mais je le prenais bien, après tout, c'était assez drôle. D'ailleurs... Kibo ? Ce nom me dit quelque chose, j'avais déjà entendu parler de lui, j'ai peut-être vu sa mention dans un des nombreux livres que j'ai lus. J'avais un petit doute là-dessus, mais je n'en étais pas sûr. Toujours est-il que j'avais déjà entendu ce prénom, mais où et quand ? C'était un mystère...

"Je tutoie tous les gens que je ne connais pas pour me mettre à l'aise et pour les mettre à l'aise également héhé..." - Lui disais-je en rigolant.

"Mais d'ailleurs... ton nom me dit quelque chose... Kibo... mhhh..." - Lui affirmais-je en réfléchissant.

Je regardais le sol en me tenant le menton tout en me grattant la joue afin de montrer que je réfléchissais. Je plissais alors légèrement le sol pour fixer le sol l'air pensif.

"Je sais plus, mais je l'ai déjà entendu. Mais où, quand et pourquoi ? Je n'en sais rien. Qui es-tu en fait ?" - Lui demandais-je avec beaucoup d'attention.

J'attendais impatiemment sa réponse, mais à ce que j'ai vu, il aimait bien rester évasif pour créer un certain mystère. Il semblait avoir pour habitude de répondre à une question, sans donner trop de détails, créant un mystère que les curieux dans mon genre étaient impatients de connaître. Cela me donnait d'autant plus envie d'en savoir davantage que ce qu'il m'annonçait. Je savais donc qu'il n'allait pas me répondre clairement, mais plutôt laisser des indices dans son discours. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il maniait bien les mots et qu'il avait de la répartie.

Il m'affirma qu'il rigolait, cela devait donc ne pas le déranger. De toute manière, je n'avais aucune raison de le vouvoyer donc, je ne comptais pas le faire. La Kunoichi s'avança pour arriver au côté de Kibo, puis prit la parole. Elle allait, elle aussi, participer à l'examen Chuunin de demain. Elle affirma, qu'on pouvait peut-être faire partie de la même équipe : c'était probable en effet.

"Ouai peut-être, on verra ça demain." - Lui disais-je en souriant.

Je mis alors mon haut que j'avais accroché à l'extrémité de la barre de traction. L'entraînement était sûrement terminé, puisque j'avais fait la rencontre de ces deux Shinobi dont je souhaitais apprendre à connaître puisqu'ils m'intéressaient, car ils me paraissaient sympathiques.

Kibo affirma qu'il était plutôt rapide, c'est pour cette raison qu'il put effectuer son mouvement que l'on pourrait qualifier de "magique". C'était donc bel et bien basé sur sa vitesse de déplacement. C'est vrai, il avait une carrure à peu près similaire à la mienne sauf qu'il était plus grand que moi. Il semblait visiblement musclé tout en étant sec, ce qui lui donnait une carrure svelte et d'énormes capacités athlétiques.

De plus, il portait un Katana, j'eus donc pensé qu'il avait le même style de combat que moi puisqu'il me faisait qu'il excellait dans les domaines que moi, à savoir : l'agilité, la vitesse, la vivacité. J'eus supposé qu'il combattait avec des mouvements rapides et fluides, un peu comme moi, sauf que les siens devaient être plus tranchants que les miens. Il affirmait avoir vingt ans, mais je pouvais déjà sentir en lui des années d'expérience et un lourd vécu. J'étais vraiment intéressé de connaître l'étendue de sa maîtrise du Katana et l'efficacité de son tranchant.

"Tu es donc si rapide que ça, il se trouve que je le suis également, mais assurément, je le suis beaucoup moins que toi, c'est une évidence."

"Je m'entraînerais pour être encore plus rapide que toi, après tout, j'aspire à devenir le Shinobi le plus rapide que le monde ait connu et je mets tout en oeuvre pour cela."

"Au fait, j'ai 18 ans et je vais sur mes 19."

J'en faisais d'abord l'éloge avant le provoquer gentiment afin de le défier. Je m'attendais à ce qu'il réagisse à ce que je venais de lui dire. Il est vrai que j'avais beaucoup de culot, beaucoup d'arrogance et surtout énormément d'assurance et de confiance en moi. J'étais conscient de mes capacités et j'en étais fier, c'est pourquoi j'aimais beaucoup m'avancer, car cela me poussait à en faire toujours plus pour atteindre mes objectifs et je n'avais pas le droit à l'échec, ce qui était une autre source de motivation.

J'eus envisagé le fait qu'il puisse réagir négativement, qu'il pouvait peut-être mal le prendre, à vrai dire, c'était fort probable. Je ne savais pas pourquoi, mais j'en avais la certitude, je le sentais. La Kunoichi me demanda si Suna me plaisait. Il est clair que je n'avais pour le moment quasiment rien vu. J'en savais beaucoup trop peu pour pouvoir juger, mais globalement le village me plaisait bien. Le fait de changer radicalement de décor comme cela, ça me plaisait beaucoup, surtout à moi qui aimais l'aventure et la découverte. Voir de nouvelles choses, aussi différentes que celles dont j'avais l'habitude de voir me plaisait grandement.

"Ouai, j'ai pu visiter vite fait et j'aime beaucoup votre pays. Ca change du mien et j'aime découvrir de nouvelles choses. J'aimerai y rester pour plusieurs semaines histoire de le découvrir encore plus, il me plaît beaucoup. J'ai du mal avec la chaleur par contre, mais je pense que c'est une question d'habitude."

J'avais affaire à deux Shinobi véritablement bons, mais je devais demeurer tout de même prudent. Entre amitié et sécurité, je devais faire attention à ne pas trop me lier à eux, puisque, compte tenu du passé de nos deux nations respectives : il est probable que ces derniers aient un projet à mon encontre. Je ne comptais néanmoins pas faire de ce différent une barrière et je ne voulais pas non plus être trop imprudent, il fallait donc trouver le juste-milieu.

"Ahhhhhh !!! Tu es le second du Kazekage, je comprends mieux !"

"C'est un honneur de faire ta connaissance !" - Lui-disais-je avec une grande sincérité.

Son grade et son importance au sein du village expliquaient la raison pour laquelle il possédait un charisme, une assurance telle. C'était un Shinobi de très haut niveau, de par son grade, il faisait partie de l'élite de ce monde, à un tel point que j'avais déjà entendu son nom de l'autre côté du continent. A présent, l'impressionnante vitesse dont il avait fait preuve, ne m'impressionnait même plus.

Il était jeune, il avait un an de plus que moi et il possédait tellement d'avance sur moi. Il était déjà dans l'élite mondiale, tandis que moi, je n'étais qu'un simple Genin ; j'avais donc du chemin. Je voulais en faire mon rival, mais il est vrai que... dans l'état actuel des choses, je ne pourrais pas le rattraper avant des années. Une telle puissance à un si jeune âge... je me demandais toujours si c'est lui qui était en avance sur sa génération ou moi qui était en retard sur la mienne.

"Justement, j'aimerais bien rester et au vu de ton grade, c'est envisageable. Les rapports que j'ai avec Hôritsu sont très compliqués. En fait, je ne le reconnais pas du tout comme étant mon Raikage." - Lui affirmais-je en toute sincérité.

"Au vue de ton importance au sein de Suna, je suppose que tu le sais, mais il a attaqué le village, a kidnappé un Genin du village, a pris le pouvoir par la force, il a déchu le Godaime et s'est auto-proclamé Raikage et c'est un déserteur de l'empire du Shukai. Comment puis-je le reconnaître comme étant le Raikage de Kumo et par conséquent, mon supérieur ?" - Disais-je avec tristesse.

Il ne fallait pas tergiverser, il fallait aller droit au but et ne pas faire sa langue de bois. J'eus préféré mettre les choses au clair puisque j'avais affaire au second du Kazekage et qu'il avait une place suffisamment importante pour pouvoir m'apporter quelque chose. Cela pouvait être des conseils découlant de son expérience, de son vécu, ou encore, il pouvait utiliser son grade et son influence pour me venir en aide.

"Excellente idée, ça serait cool ! On fera ça plus tard ou un autre jour, puisque tu as l'air occupé avec Kibo. Après, tu me dis si ça te dérange ou si tu es occupée."

"Merci en tout cas ! C'est vraiment gentil de ta part, j'apprécie ton geste." - Disais-je à la Kunoichi.

C'est un geste que j'appréciais de sa part, il est vrai que je n'étais pas tombé sur des personnes comme les autres, mais sur des Sunajins véritablement bons. J'acceptais alors sa proposition tout en lui affirmant que je ne voulais pas la déranger. Je savais que ça ne la dérangeait pas puisqu'elle me l'avait proposé, mais il s'agissait de politesse et de courtoisie. Je voulais lui proposer de lui faire visiter le village de Kumo un de ces quatre, mais sait-on jamais, au vu de la tournure que la conversation a prise, il se pourrait que ce moment n'arrive jamais...

La modestie, c'était ce que Kibo souhaitait montrer. Il restait humble malgré tout, malgré le fait que sa renommée était planétaire et malgré le fait qu'il soit le second de l'un de quatre hommes les plus importants du monde. Il a rencontré et côtoyé les grands de ce monde, pourtant, il n'a pas pris la grosse tête et ça, je respectais. Il m'affirma qu'il n'était qu'un Shinobi banal comme moi et, il avait raison ; néanmoins, il a plus d'influence et a accompli bien plus que moi ou qu'un quelconque autre Shinobi et c'est en cela qu'il se démarquait.

"Je lui ai parlé lors de la cérémonie d'intronisation devant des centaines de Kumojin. Il agissait étrangement. Sa politique était complètement différente de celle du Godaime dont je m'étais accoutumé, mais force est de constater que les tensions avec Suna ont subitement disparu. Je ne pense pas que cela soit le fruit du hasard, je pense que tout ça, c'est grâce à lui, même si je ne sais pas ce qu'il a pu faire pour apaiser nos relations. Il a rencontré et côtoyé les grands de ce monde, pourtant, il n'a pas pris la grosse tête et ça, je respectais."

Kibo avait raison, il fallait mieux que j'en sache plus sur lui notamment en lui parlant entre quatre yeux, mais je ne pensais pas qu'il allait être honnête avec moi. La vérité... je ne l'entendrais peut-être pas de sa bouche, je devais donc me fier à certaines personnes qui en savaient davantage que moi, car Hôritsu n'était peut-être pas celui qu'il prétend être. Etant le second du Kazekage, le Sunajin pouvait peut-être m'aider à en savoir plus sur lui et je l'ai d'ailleurs indirectement invité à m'aider là-dessus. Il fallait néanmoins que je redescende sur terre, car il n'avait aucun intérêt à m'aider. C'était un Sunajin de très haut niveau, il avait peut-être autre chose à faire que d'aider un vulgaire Kumojin de bas rang, mais comme on dit : qui ne tente rien n'a rien.

"Je quitterais Kumo si jamais je suis sûr que Hôritsu soit une menace pour sa sécurité et pour la paix dans le monde. A l'heure actuel, je ne peux que supposer, je n'en sais que trop peu pour penser à la désertion."

Au final, les deux Sunajins me posèrent chacun une question qui étaient étroitement liées. C'était une question légitime que n'importe qui me poserait dans cette situation. La réponse n'était pas spontanée, puisque je ne la connaissais pas, je devais donc y réfléchir. Pour être honnête, je n'en savais pas, c'est pour cette raison que je m'apprêtais à me lancer dans un long discours durant lequel j'allais réfléchir à haute voix sous les yeux des Sunajins. Je pris un peu de temps avant de leur apporter une réponse.

"Je ne sais pas..." - Affirmais-je attristé en fixant le sol.

"... Mais je suis confronté à un problème. Je dois avant tout penser à la sécurité de Kumo et du monde, Suna y compris. Et en cela, une question se pose : est-ce qu'Hôritsu est réellement une menace ? Je n'ai pour l'heure aucun moyen d'infirmer ou d'affirmer cela. C'est pour cette raison que je ne déserte pas. Si je déserte le village pour en rejoindre un autre, ça voudrait dire que j'ai définitivement mis un trait sur Kumo et au nom de quoi ? Pourquoi ferais-je un trait sur ce village qui m'a tout apporté ? En revanche, si je déserte pour être un renégat sans affiliation, je pourrais mener des actions pour déchoir Hôritsu. Mais je n'aurais recours à une de ces deux options seulement si j'ai la preuve irréfutable qu'Hôritsu soit bel et bien une menace pour ce en quoi je crois. En d'autre terme, avant de prendre une quelconque décision, je dois en savoir plus sur lui." - Leur expliquais-je tête haute.

"Voici ma réponse." - Affirmais-je pour conclure mon propos. Dans ce discours, j'avais répondu aux deux questions qui étaient, à mon sens, liées.

Que de courtoisie, de compassion et de respect dans cette entrevue. Il compatissait à ma situation, tentait de m'aider, me conseillait, alors même que nous n'étions pas issus du même village. Comment était-ce possible ? Hier encore nous nous détestions, aujourd'hui, nous sommes amis. Quel étrange monde ! Cet élan de solidarité me touchait vraiment. Je ne doutais pas de leur sincérité, mais je me demandais s'ils n'agissaient pas dans l'optique de m'inciter à devenir Sunajin plutôt que par simple désir de solidarité.

Je me demandais s'il ne voyait pas un futur potentiel Sunajin plutôt qu'un pauvre jeunot complètement égaré. Je demeurais tout de même prudent, j'écoutais leurs propos avec une grande attention. Je m'étais confié à eux pour une raison qui m'en échappait. Il est vrai que je jouais au dur en voulant garder tout pour moi, je n'aurais jamais imaginé pouvoir me confier à quelqu'un de la sorte surtout qu'ils étaient extérieurs au village. J'étais forcé de constater qu'ils avaient quelque chose de plus, quelque chose qui m'attiraient vers eux. Etait-ce seulement chez eux deux ou chez tous les Sunajin ?

"Que veux-tu dire ? Pourquoi je me le mettrais à dos en me méfiant de lui ?"

Il le connaissait beaucoup plus que moi, le Sunajin semblait savoir des choses que je ne savais pas. Que voulait-il dire ? La méfiance est naturelle, le Raikage ne semblait pas s'en soucier du moment que je lui obéissais. En effet, il m'avait clairement affirmé qu'il n'en avait rien à faire d'avoir ma confiance ou non, ce qui lui importait, c'était que je lui obéisse au doigt à l'oeil, ce qui est inconcevable pour moi. Je ne peux pas lui obéir aveuglément tant que je n'ai pas confiance en lui.

"Merci à vous, ça me fait très plaisir." - Affirmais-je en souriant.

Ema m'affirma qu'elle était prête à me faire visiter le village et que je n'avais juste à lui demander. Cela me faisait très plaisir, et justement je lui en remerciais. Kibo, de son côté, m'affirma que les portes du village m'étaient ouvertes, j'eus donc souri et je l'ai remercié. Je savais que nos chemins allaient se croiser de nouveau et si ce n'était pas dû au fruit du hasard, je forcerais moi-même ces retrouvailles, je partirais à leur recherche et je les retrouvais.

"Nous nous retrouverons très rapidement. Soyez en sûr, je viendrais à vous. Je vais essayer de prolonger mon séjour à Suna, le plus longtemps possible, mais je sais que je devrais rentrer au village, au moins pour en apprendre plus le Raikage."

"Kibo, j'ai une question vraiment importante et je te demande, s'il te plaît, d'y répondre avec sincérité. Si je décide de déserter le village, viendras-tu m'aider ? Je suis sûr de ne pas y parvenir seul si jamais j'entreprends cette démarche. Le Raikage ne me lâchera pas et enverra ses éléments les plus puissants pour m'éliminer, je n'y ressortirais pas vivant si je ne reçois aucune aide. D'autant plus que je dois traverser tout le continent et je n'aurais pas une seule minute de répit, ils me pourchasseront sans relâche. Seras-tu là pour m'aider ?"

Question capitale qui allait conditionner ma décision. Il est vrai que s'il refusait, mes chances d'envisager la désertion pour rejoindre le village caché du sable seraient considérablement basses. Et s'il acceptait, est-ce que je pouvais lui faire confiance ? Est-ce qu'il ne me trahira pas ? Est-ce qu'il ne changera pas d'avis ? Est-ce qu'il pourra seulement venir m'aider ? Est-ce réellement envisageable ? Tant de questions que je ne pouvais bien évidemment pas lui poser, c'est pour cela que je devais réfléchir, car je jouais ma vie, mon futur.

Le patriotisme du Raikage, pourtant nouvellement arrivé dans l'enceinte des nuages, était bien au-delà de mes espérances. J'étais bien moins attaché au village qu'il l'était. Au vu des dires de Kibo, j'en avais la certitude, mais il y a parfois un énorme fossé entre la réalité et les paroles. Ce qui me paraissait néanmoins très étrange... c'était... comment Kibo pouvait-il connaître si bien Hôritsu ? C'était comme si les deux étaient amis, comme si le Rokudaime s'était confié, or j'eus compris que ce n'était pas du tout son genre.

Pourtant à moi, kumojin, il ne m'a rien dit. A travers les dires de Kibo, je pus me remémorer les paroles d'Hôritsu lors de son investiture et en effet, ils sonnaient comme un écho. Certaines paroles du Sunajin étaient en corrélation avec celles de l'ex-Shukaijin. En d'autre terme, Kibo ne faisait que confirmer ce qu'Hôritsu a pu laisser entendre. Ce qui signifiait qu'Hôritsu ne mentait peut-être pas, sauf s'il a trompé et menti à tout le monde, moi et Kibo compris ; ce qui était là aussi probable. Le bras droit du Kazekage semblait néanmoins sûr de lui et très sincère ; honnêtement, je ne pensais pas qu'il se trompait, ni même qu'il me mentait, puisqu'il ne faisait que confirmer ce qu'Hôritsu a pu laisser entendre. Kibo pensait donc ce qu'il disait. A moins qu'il veuille conserver les secrets d'Hôritsu, peut-être que le jeune homme savait bien mentir.

J'eus appris que la cruauté d'Hôritsu est sans égale, ses méthodes sont contestables, il fait appliquer les règles, les lois qu'il a conçu lui-même en pensant qu'il est détenteur "du bon sens". Pour cela, il est prêt à tout, y compris tuer ses compatriotes, ses frères d'armes. Qui suis-je pour le juger ? Tuer ses amis, ses frères, ses coéquipiers pour protéger le village, pour protéger quelque chose que nous chérissons, est-ce réellement mauvais ? Moi-même, je ne le savais pas. En soi, je ne pensais pas qu'Hôritsu présente une menace pour le village, mais utilise-t-il réellement les bonnes méthodes ? Ses méthodes ne nuisent-elles pas au village ? Toujours est-il que le village se portait très bien depuis le début de son ascension au rang d'ombre des nuages.

Kibo eut la gentillesse de répondre aux deux questions que je lui avais posées. J'appréciais beaucoup sa façon d'agir et de penser. Il m'affirmait qu'il serait prêt à m'aider si je ne nuisais pas au village. Ce n'est pas comme si je provoquerai des dommages au village caché des nuages avant de déserter. Quelle en serait l'utilité ? C'était néanmoins envisageable, mais je ne pensais pas me retourner un jour contre le village.

Pour ne pas avoir de mauvaises surprises, je voulais tout de même en savoir plus sur les modalités. Cependant, j'en avais déjà appris beaucoup et il fallait que je réfléchisse. J'avais reçu beaucoup d'informations, on m'avait fait de nombreuses révélations, il me fallait digérer tout ça et réfléchir. C'est pourquoi, lors du moment venu, je me mettrais à la recherche de Kibo et là, je pourrais lui poser certaines questions encore en suspends.

"Très bien, je te comprends. Merci pour ton aide."

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