C’était le début de l’automne, les feuilles des arbres commençaient à peine à tomber et même si la température du pays avait déjà bien diminuée à cause de sa situation géographique, les sorties à l’extérieur restaient agréables. Même si je n’étais le genre de personne à être arrêté par un climat trop rude, surtout après les années que j’avais passées à vivre dans la nature, je ne pouvais pas non plus dire que j’appréciais particulièrement me geler les miches dans une forêt glaciale. Cette période était donc pour Karyuudo la période parfaite pour me harceler pour que je l’accompagne chasser. J’aimais la chasse autant que lui et il n’avait habituellement pas vraiment besoin d’insister pour cela, mais contrairement à lui, j’avais d’autres occupations. Même si j’avais fini par lui faire comprendre qu’il devait s’entrainer régulièrement s’il voulait continuer à m’assister lors de mes missions en solo, il était toujours à la recherche d’une occupation.

Ce jour-là, ce fut moi qui lui proposa de partir en forêt pour chasser. J’avais faim et je n’avais rien d’autre de prévu. Quant au choix de notre terrain, il fut rapide, les seuls à disposition proches du village étaient la forêt et la montagne, le premier étant bien plus intéressant. Ce fut donc ainsi que je me retrouvai sur le dos de Karyuudo, survolant la cime des arbres d’une dizaine de mètres. Malgré la saison, il était toujours un peu difficile de voir le sol pour chercher des proies. Évidement, j’avais ma propre méthode, bien plus efficace, qui consistait à chercher les sources de chakra alentours. Cela facilitait la chasse, mais j’ajustais mes proies en conséquences, le but n’étant pas uniquement de se nourrir, c’était également un challenge.

- Ça fait longtemps que l’on n’a pas fait un concours !

- Effectivement, peut-être parce que tu sais maintenant que tu n’as aucune chance contre moi.

Entendant ma réponse, Karyuudo émit un glatissement qui indiquait qu’il avait mal pris ma remarque. Sa réaction fut immédiatement, d’un simple battement d’aile, il se retourna violemment, provoquant ainsi ma chute. Il me fut alors impossible de me rattraper à lui.

- Bonne chance à toi, humain.

Il s’envola ensuite dans le ciel, me laissant tomber vers le sol. J’étais capable d’effectuer un saut depuis cette hauteur, mais dans ce cas-là, je n’étais pas en position pour contrôler ma descente. J’heurtai d’abord une branche, qui se brisa à l’impact, avant de m’écraser sur le sol. Cela faisait assez mal, mais je n’avais que des blessures superficielles, j’avais connu pire et je n’avais pas le temps de me remettre, j’avais un concours à gagner. Je n’avais pas de temps à perdre, je savais qu’il allait donner son maximum pour me battre et il pouvait couvrir une plus grande zone que moi. J’utilisai donc ma sensorialité, mon plus grand atout pour le battre. Ce fut à ce moment que je repérai deux grandes sources de chakra, ce qui m’étonnai. Je savais que cette quantité indiquait généralement la présence d’un shinobi, mais cela pouvait également être une grand créature. C’était bien plus rare, mais si c’était le cas, cela pouvait largement suffire pour gagner. Sans perdre plus de temps, je fonçai en direction de ces deux sources, qui semblaient être également en mouvement.

Soudain, je pu voir que l’unes des deux sources était un shinobi. Cela ne m’arrangeait pas vraiment, même si la deuxième source ne me semblait pas l’être également, je me voyais mal voler la proie d’un autre, mais j’étais quand même curieux de savoir ce qu’il se passait. Je m’approchai donc d’eux de manière discrète, j’utilisais un camouflage basique qui n’était pas très performant mais qui suffisait largement si ce n’était pas un shinobi sensoriel.

J'étais repéré, c'était assez subtil pour moi de m'en rendre compte, mais l'individu avait modifié sa course légèrement. Soudain, les deux sources de chakra que je ressentais fusionnèrent. Je n'avais jamais vu quelque chose comme cela. Enfin, je ne l'avais pas vraiment vu, mais cela ne faisait qu'attiser ma curiosité à ce sujet, l'individu m'intriguait de plus en plus. Puis, tout d'un coup, l'individu tira une flèche dans ma direction. Celle-ci, qui semblait être dirigée volontairement contre un arbre, le traversa comme s'il était fait de mousse. Était-ce une tentative pour m'atteindre ou simplement une intimidation, peu m'importait, dans les deux cas, il s'agissait d'un signe d'hostilité envers moi. Je saisis alors mon katana, prêt à attaquer à tout instant. Je n'avais pas l'intention de m'en servir pour le moment, il était normal pour l'inconnu de se sentir menacé par une personne utilisant un camouflage.

Replaçant une flèche sur son arc, il m'intima de sortir de mon camouflage. Il avait raison, je n'avais plus aucune raison de continuer ainsi depuis qu'il m'avait repéré. Alors que j'allais désactiver ma technique, il tira sa deuxième flèche sur un oiseau qui passait par là. Le tuant ainsi sur le coup, celui-ci vint s'écraser à ses pieds. Il retira alors le projectile du cadavre encore chaud de l'animal pour le reposer sur son arme et me menacer avec. Ce fut à ce moment-là que je désactivai ma technique. Je me tenais donc en face de lui, tenant fermement mon arme. Je devais me présenter, ce n'était pas dans mes habitudes, mais s'il était également un kumojin, cela pouvait désarmorcer la situation.

- Je suis désolé de t'avoir dérangé ainsi, je suis Otoke, chuunin de Kumo, j'ai ressenti vos présences et j'ai décidé de vous.. euh de te suivre.

Il s'était divisé en deux, je le savais et je pensais qu'il devait être au courant. Ce n'était ni par sympathie, ni par franchise, mais par respect. Je l'avais surpris alors qu'il pensait être seul, ce n'était pas très correct de ma part. Malgré cela, il y avait quand même quelque chose qui me dérangeait dans cette situation.

- Même si je peux comprendre ta méfiance à mon égard et le tir de sommation que tu as fait contre cet arbre ou même le fait que tu puisses pointer ton arme sur moi, je n'arrive pas à m'expliquer la raison qui t'a poussé à tuer cet oiseau. Si c'était pour te nourrir, ne te gêne pas, dans le cas contraire, j'aimerais comprendre.

Je tuais régulièrement des animaux, mais j'avais toujours une raison valable pour le faire. Le meurtre gratuit ne pouvait être toléré.

Je ne m’attendais pas à entendre le secret de l’inconnu, mais je devais bien avouer que sa réponse ne me satisfit pas vraiment. Je n’allais pas insister plus, s’il n’avait pas envie de m’en parler, je n’étais pas bien placé pour creuser. Je savais ce que c’était de devoir garder un secret dans un village shinobi. J’avais le doigt sur quelque chose, mais je n’étais pas du genre à faire du chantage ou de la délation, alors j’abandonnai pour le moment. Il ne me le dit pas explicitement, mais je compris qu’il était un shinobi de Kumo et comme il s’excusa envers moi, j’en déduis qu’il était un genin, et que par conséquent, j’étais son supérieur hiérarchique.

Il s’avança alors vers moi pour me serrer la main, ce qui était bien mieux pour se présenter qu’une flèche. Je lui serrai la main, je ne lui en voulais pas pour son attitude, il avait réagit parfaitement. Je pensais même que j’aurais réagi beaucoup plus violemment si la situation avait été inversée. Il m’expliqua alors ce qu’il avait l’intention de faire avec l’animal. Cela me rassurait qu’il n’avait pas l’intention de laisser son corps se décomposer dans la forêt, mais encore une fois, sa réponse n’était pas celle que j’espérais. Je ne doutais pas qu’un chasseur pouvait trouver une multitude de façon d’utiliser un cadavre, mais cela ne répondait pas à ma question originelle. Je me doutais bien qu’il n’avait pas tuer cet oiseau pour en faire du maquillage, j’étais persuadé que ce n’était qu’un tir de sommation pour m’impressionner. Il était possible que je me trompais et dans tous les cas, je n’avais pas l’intention d’insister sur cela également. La tension était retombée et un affrontement serait dommageable pour chacun de nous, je n’avais pas envie d’expliquer au Raikage pourquoi j’avais exécuté un genin, alors que ni lui ni moi n’avions de bonnes raisons d’être dans cette forêt.

- Pourquoi je suis ici ? Je dirais que je suis là pour les mêmes raisons que toi. Par contre, si je doute un peu du fait que j’ai le droit de quitter le village quand cela me chante, je suis presque sûr que dans ton cas, cela n’est pas autorisé. Tu as dû finir par comprendre que je ne vais pas te dénoncer, mais que dirais-tu de continuer cette partie de chasse à deux. Qui sait, on aurait peut-être quelques astuces à apprendre à l’autre.

J’avais déjà un concours avec Karyuudo, mais la principale règle de ce concours était qu’il n’y en avait aucune. Si je voulais emmener la moitié du village chasser avec moi, il ne pouvait m’en empêcher, par contre, je n’avais pas toute la journée.

Évidemment, même si j'avais jugé immédiatement à son chakra qu'il était moins puissant que moi, je savais que ce n'était pas totalement fiable non. Ce qui était évidemment, c'était que son chakra était l'un des plus particuliers qu'il m'ait été donné de ressentir. Je ne pouvais savoir s'il se jugeait supérieur à moi parce qu'il était plus vieux que moi ou parce qu'il était persuadé que la chasse n'était qu'un passe-temps pour moi. Cela m'importait peu, s'il était si persuadé d'être meilleur que moi, il n'était peut-être pas intéressant de chasser avec lui. Il me donna alors un flacon contenant de la crème. Il m'expliqua qu'il s'en servait pour camoufler son odeur. Ouvrant alors le flacon, j'approchai mon nez pour vérifier l'efficacité du produit. L'odeur était forte, mais il m'était impossible de différencier les différents éléments qui la constituaient. J'en conclus assez vite que sa crème pouvait effectivement être utile. Malheureusement, l'odeur que dégageait cette crème était un peu trop dérangeante pour une longue utilisation. Je n'étais pas du genre à faire le difficile, mais l'utilité ne valait pas le sacrifice de mon odorat. Je le tendis alors son flacon pour qu'il le reprenne.

- Merci, mais je vais devoir refuser ce cadeau.

Il me demanda alors indirectement que je l'entraîne, non pas en tant que chasseur, mais en tant que chuunin. Il me donna ensuite des conseils sur les différentes proies de la région. Cela me fit esquisser un sourire camouflé par mon masque. Je n'étais pas sûr d'être meilleur que lui, mais ce dont j'étais persuadé, c'était cet homme, pourtant âgé et toujours genin, se croyait supérieur à moi. Je serrai alors la main qu'il me tendait pour rester poli.

- Concernant les reptiles de la montagne, ils se font de plus en plus rares, alors j'évite de les approcher surtout en cette saison. Les ours communs, quant à eux, n'offrent aucun intérêt pour la chasse, ils sont lents et faibles, même si leur chair est savoureuse. J'ai traqué récemment plusieurs loups géants qui m'ont offert une résistance certaine, mais ils étaient encore jeunes et je commence à douter de la présence dans cette forêt de leur chef de meute. Ce dont je suis sûr, c'est que je n'ai pas le temps de le traquer actuellement.

Pour être honnête, je n'appréciais pas vraiment Hachi. Il n'avait pas l'air méchant et il partageait ma passion de la chasse, mais mon instinct me criait de me méfier de lui.

- Si tu recherches un senseï pour t'apprendre son savoir, je suis désolé de t'apprendre que je ne suis pas la personne qu'il te faut. Tu ne serais pas capable d'apprendre les techniques que je maîtrise, ce n'est pas une question de niveau, mais de compatibilité.

Je n'avais pas envie de lui apprendre une technique, mais ma réponse n'en était pas moins vraie.

Alors que je conversais avec mon nouvel ami, je ressentis tout comme lui, une présence proche de nous. Pour être exacte, il s’agissait d’un bon groupe d’humains assez faibles. Je décidai tout d’abord de ne pas y prêter attention, cela n’était pas très rares de voir des groupes de voyageurs perdus au milieu de la forêt. Un léger bruit retint néanmoins mon attention. Il fut assez difficile de savoir si nous étions pris pour cible ou s’il s’agissait uniquement d’un accident, mais une dizaine de projectiles foncèrent dans notre direction. Mon nouvel ami, qui l’avait remarqué également, se précipita pour faire obstacle avec son corps, me servant ainsi de bouclier humain. Surpris par cette initiative, je restai figé. Alors que notre relation n’était pas très joyeuse, il décida de sacrifier son intégrité physique pour me protéger. Tout d’abord, je trouvai cela incroyablement stupide de sa part. De plus, sa réaction m’empêcha de remarquer le projectile qu’il ne réussit pas à bloquer.

Celui-ci partit donc terminer sa course dans mon épaule gauche. Cela m’exaspéra au plus haut point, je ne supportais pas être blessé aux articulations principales, cela me bloquait lors de mes combat. Le carreau d’arbalète s’était enfoncé suffisament pour ressortir de l’autre côté, ce qui ne m’arrangeait pas vraiment. Je cassai ensuite la pointe du projectile pour l’extraire de mon corps avant de l’accrocher à mon fourreau. Je ne ressentais pas vraiment la douleur, mon esprit était entièrement concentré à garder son calme. Je ne supportais pas les braconniers et il n’y avait qu’eux pour utiliser des armes comme celles-ci dans la forêt. Le problème était que je me trouvais toujours à côté de Hachi et du reste d’un autre de ses corps. Je n’avais pas vraiment compris sa technique, mais cela ne m’importait plus du tout. La seule chose qui comptait désormais à mes yeux était de tuer les responsables de ma blessure.

Voyant que mon camarade se dirigeait à leur rencontre, je le suivis.

- Hachi, je suppose que ce n’est pas vraiment nécessaire puisque tu n’as pas le droit d’être ici, mais je dois te demander de ne mentionner à personne ce qui va suivre. Fait toi plaisir également si tu le souhaites.

Je terminai ma phrase en sortant mon katana. Après avoir concentré du chakra Raiton à l’intérieur de mon arme, une multitude d’éclairs en jaillit pour lui donner une couleur bleutée. Je fis alors un grand saut en avant pour me retrouver sur une branche située juste au dessus du groupe de braconnier.

- Que la chasse commence !

Je sautai alors sur l’un d’entre eux pour découper sa tête en deux. Il y avait un peu plus d’une dizaine de personnes et toutes semblaient surprises de me voir. Je compris alors qu’ils n’avaient sûrement pas attaqué des humains volontairement. Par conséquent, je compris que je ne pouvais pas les tuer tous sans enfreindre la loi, puisqu’ils ne me menaçaient pas directement. C’était vraiment dommage pour eux que cela ne changeait pas grand chose pour moi.

Évidement, je prenais beaucoup plus de plaisir à abattre une cible capable de se défendre, mais ce n’était pas non plus obligatoire pour s’amuser. Grâce à ma technique Raiton de renforcement de mon arme, je tranchai les braconniers sans la moindre difficulté. Après en avoir exécuté une demi-douzaine, je m’arrêtai sur l’un d’eux. Je vis à son carquois qu’il était le seul à avoir des carreaux comme celui qui était accroché à mon fourreau. Le saisissant au cou, je le soulevai du sol avant d’enfoncer sa flèche dans son épaule.

- Alors, tu apprécies toujours autant la chasse ?

L’homme se mit alors à hurler, en baragouinant des mots pour essayer de se sortir de son triste sort. Cela ne me procurait pas de plaisir particulier de torturer un homme sans défense, mais cela soulager ma propre douleur. Enfin, jusqu’à ce que ses hurlements se transformèrent en pleurs, d’un coup, ce fut beaucoup moins intéressant. Prenant pitié de lui, je décidai de mettre fin à ses jours. Ma colère du moment s’était relativement calmée. Il fallait maintenant s’occuper des autres.

Armés de son arc, Hachi vint participer à se règlement de compte. Il ne semblait pas vraiment surpris de me voir massacrer ces braconniers, j’étais même persuadé qu’il s’amusait tout autant que moi à le faire. Même s’il m’en fallait un peu plus pour me faire apprécier quelqu’un, je devais bien avouer que l’homme excentrique possédait un état d’esprit assez semblable au mien sur quelques points. Autant dire qu’avec ma personnalité, c’était suffisament rare pour être notifié. De plus, je remarquai également qu’il était plutôt bon dans l’art de combattre. Évidement, il ne l’était pas autant que moi, du moins sur ses capacités physiques, mais je voyais bien que cette différence risquait de se réduire assez rapidement s’il s’en donnait les moyens. Qu’un homme de son âge possédait ce niveau ne pouvait vouloir dire que deux choses, soit il était profondément mauvais, ce dont je doutais fort, soit il avait mis du temps avant de se consacrer sérieusement aux arts shinobis. Je penchais donc vers la deuxième possibilités, qui voulait également dire qu’il pouvait désormais s’améliorer beaucoup plus rapidement qu’il ne l’avait jamais fait auparavant.

Après m’avoir aidé à nettoyer la zone, il décida d’en garder un en vie pour l’interroger sur la présence éventuelle d’amis à lui. Je n’y avais pas vraiment penser puisqu’il s’agissait plus d’une vendetta pour moi plutôt que d’un nettoyage, mais il n’avait pas tord, la forêt serait bien mieux en étant débarrassée de nuisibles comme eux. Je ne supportais pas le braconnage en groupe. Des hommes faibles venaient en groupe, avec des armes de guerres, pour exécuter des proies pour les revendre. Alors évidement, si les proies n’étaient pas capables de survivre, c’était leur problème, mais ces hommes ne respectaient rien. Et sur le même principe, s’ils n’étaient pas capable de survivre à Hachi et moi, c’était leur problème. Depuis la nuit des temps, les forts mangeaient les faibles qui tentaient inlassablement de fuir. Si quelqu’un s’en prenait à plus fort que lui ou n’était pas capable de fuir, alors il était dans la logique naturelle des choses qu’il mourût.

Après avoir exécuté son prisonnier, Hachi s’adressa à moi pour me demander si je voulais participer à la suite des événements. Je ne savais pas vraiment s’il s’agissait d’une vraie question ou d’une simple réponse humoristique à ma précédente invitation.

- Merci du compliment, je te le retourne d’ailleurs, cela fait bien longtemps que je n’avais pas vu quelqu’un se servir d’un arc aussi bien. Pour les autres, on ne va pas laisser ce travail inachevé, ce serait indigne d’un shinobi.

Je terminai ma phrase par un léger rire, je ne savais pas si c’était mon interlocuteur ou le massacre qui venait de se dérouler, mais j’étais de bien meilleure humeur que précédemment.

- Bon, cette fois, je te laisse commencer, chacun son tour.

Il ne s’en rendrait sûrement pas compte, mais ce n’était pas anodin. Il était particulièrement rare pour moi de laisser quelqu’un commencer à attaquer une proie avant moi.

J’étais un peu calmé par rapport à mon assaut précédent, ma blessure à l’épaule ne me faisait plus autant souffrir. Par contre, même si cette soif de vengeance s’était apaisée, je désirais toujours éliminer tous les nuisibles qui pullulaient dans cette forêt. Je suivis donc Hachi, qui semblait savoir parfaitement où il allait. Je n’avais pas pu l’observer correctement à l’oeuvre, alors le laissant prendre les devants pouvait me permettre d’en savoir un peu plus sur ses compétences. Faisant preuve d’une sensorialité plus que correcte, il réussit à nous guider jusqu’au campement du reste du groupe. Ils étaient bien plus nombreux et organisés que ce à quoi je m’attendais, mais ce n’était pas un problème.

- Si tu trouves des enfants, tu ne répondras pas de tes actes ? C’est amusant, puisqu’ils vont tous mourir de toutes façons.

Comme j’avais invité mon camarade du jour à commencer l’assaut, il prit l’initiative de partir en premier et de me demander d’attendre. C’était osé et si cela n’avait pas été une occasion pour moi de l’observer tranquillement, je l’aurais sans doute mal pris. Il me demandait d’attendre deux minutes, c’était beaucoup. Je ne comprenais pas son objectif.

Utilisant ma sensorialité pour le suivre à la trace, je le vis partir camouflé en direction du camp. Le camouflage n’était pas nécessaire, mais il pouvait au moins permettre aux proies de ne pas s’enfuir. Puis, il prit l’apparence de l’un des leurs, ce qui était encore plus étrange. Il réussit néanmoins à tous les attirer autour de lui. C’était dans le seul but de les exécuter. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi il avait fait preuve de subtilité si c’était uniquement pour lancer l’assaut de manière aussi brutale. Décidément, cet Hachi était un individu bien étrange.

J’assistai ensuite au combat, enfin plutôt à l’exécution. Il n’avait aucun mal à tuer les uns après les autres ses proies. Lorsque les deux minutes furent écoulées, je sautai en direction du fuyard le plus proche. Comme Hachi n’avait pas besoin d’aide, je décidai de me focaliser sur ceux qui ne voulaient plus combattre. Utilisant des projectiles et mon arme, je n’eus même pas besoin d’utiliser de chakra pour exécuter ces hommes dont la lâcheté les empêchaient d’apprécier leur dernier combat comme ils le devraient.

Assez vite, il ne resta plus que lui et moi, debout, entourés de piles de cadavres et recouverts de sang. Il ne restait plus personne à tuer. Je n’avais plus envie de m’en prendre à lui, il en fallait bien plus pour me faire vraiment apprécier une personne, mais il s’était bien rattrapé.

- Bon, maintenant que nous avons terminé ce travail, nous allons nous quitter. Fais-ce que tu veux, mais n’oublie pas que si une personne qui s’en préoccupe, contrairement à moi, voit un genin en dehors du village, il pourrait très bien en avertir les autorités. Mais je ne doute pas que tu sais comment éviter cela sans avoir à tuer toutes les personnes que tu croiserais.