Les tours de garde étaient l’une des tâches au sein du village que j’appréciais le plus, on pouvait ressentir une certaine fierté chaque fois qu’un villageois levait la tête vers nous et nous souriait ou acquiesçait de la tête en sachant qu’avec nous comme première ligne de défense, ils étaient en sécurité. Le fait de savoir que grâce à mes compagnons d’armes et moi, les habitants pouvaient vaquer à leurs occupations la tête en paix était un
prix encore plus gratifiant que mon salaire de Shinobi.

Un homme aux cheveux bruns, à la barbe grossière et portant l’uniforme officiel du pays du vent s’approcha de moi, les mains dans les poches et fumant la cigarette, il la retira tranquillement avec sa main droite et me dit :

- Hé vieux, ton tour de garde s’achève, j’suis ton remplacent jusqu’à demain matin. Tu te débrouille pas mal pour un nouveau, n’arrête pas tes efforts.

Je lui fis un signe de tête pour le remercier et ne tarda pas pour rentrer chez moi, je marchais tranquillement dans les rues, absorbé par mes
pensées. Ces temps-ci, je pensais beaucoup à mon père que je n’avais pas connus, mais qui était présent dans les histoires que ma mère me racontait à son propos. Malgré que je ne sache pas qui il était, les récits que ma mère m’en faisait, je pouvais aisément deviner qu’il était un fier et très bon manipulateur du métal, c’était de lui que me venait son pouvoir.

Soudainement, un cri m’arracha de mes songes, je n’étais pas loin de ma maison et je ressentais une boule dans l’estomac, car ce cri provenait de chez-moi ou tout près. Sans plus attendre, je courus à pleine allure sans même prendre le temps de regarder autour de moi. Ayant presque atteint l’entrée du foyer de ma mère, je pouvais voir deux jeunes hommes s’enfuir en courant dans l’autre sens. J’entrai et la scène que je vis me dégoûta me révulsa complètement, une femme battue et violé et qui de plus était ma mère. Tombant à genoux et restant stoïque, je ne savais pas quoi faire, c’est à moment que deux Shinobi apparus et pris la situation en main, l’un d’un me détourna de cette affreuse et horrible scène, mettant sa main sur mon épaule tentant de me rassurer.

- Tout va s’arranger, ne t’inquiète pas, on s’occupe de tout. Je vais t’accompagner à l’hôpital et nous allons prendre soin d’elle. Concernant les deux lâches qui ont fait ceci, sache que d’autres troupes sont à leurs poursuites.

Malgré le bouleversement des évènements qui venait de se produire, je savais que je devais écouter ce que me disait mon collègue, je leur faisais confiance et que j’aurais fait autant pour lui. Une chose que je n’aimais pas, c’était les hôpitaux, ses lieux de vie et de mort me faisaient froid dans le dos, certes, je n’avais pas peur de mourir, mais de savoir que certaine personne était là au seuil de la mort sans qu’on puisse faire autre chose pour eux me désolais. Assis dans la salle d’attente, un médecin approcha de moi avec un air grave.

- Je suis conscient que vous attendez depuis longtemps et que vous voulez voir votre mère, mais pour l’instant, c’est impossible, elle est encore traumatisée par ce qu’elle vient de vivre et elle a besoin de repos, allez dormir chez vous et revenez demain. Ayez confiance elle est entre de bonne main.

Je n’avais plus d’autre choix que de rentrer chez moi et attendre que je puisse voir ma mère. Je n’avais aucune idée pour ces deux personnes s’en était pris à ma mère, mais je souhaitais vivement qu’il soit capturé et soit jugé pour leur crime.