Retour de flammes [Pas Kira Bee mmmais...]

(#) Sujet: Retour de flammes [Pas Kira Bee mmmais...] Sam 14 Nov 2015 - 21:35

Mais Kira K ! Comme dans Kira Kawaguchi, comme les noms de celui qui se serait fait un plaisir de boucler toute la délégation shûkaijin. Oui, en soit les trois participants à l'examen et Mikami, ce qui représente pas une délégation à en tomber à la renverse non plus… Enfin, attendez le reste de l'histoire. Quoi qu'il en soit, le Yorurai n'avait aucune idée de l'identité de ce gars là, mais son visage avait été bien mémorisé. Si ç'avait été la raison de son passage à la voie illusionnée ? Pas la moindre.

À vrai dire, il avait pensé le recroiser quand il avait envisagé de faire un tour dans le désert, mais marchant patiemment dans le long canyon ses idées étaient plutôt tournées sur les lieux qu'il pourrait trouver. Le désert regorgeait de quantités de trésors, en comptant bien sûr les oasis ainsi que les traces et ruines de civilisations éteintes. Parfois même les deux en même temps… il avait la ferme intention de ne repartir qu'après avoir passé du temps dans un endroit du genre.

Ou après avoir combattu un scorpion géant, même s'il y avait Van pour ça. Et si un Saibogu avait redonné vie à une statue millénaire jusque là profondément ancrée dans le sable ?! Ça ce serait trop classe ! Surtout le fait de batailler pour la mettre hors d'état de nuire. Et tous ces autres mystères qu'il osait à peine imaginer et dont les livres n'avaient fait qu'éveiller le doute de l'existence ? C'était les genoux tremblotant d'excitation que le Yorurai regagnait la lumière baignant la partie de la route vers l'inconnu ouverte sur le désert.

Un peu d'eau à la ceinture, il savait où en chercher si le besoin se faisait ressentir. S'il avait trop chaud, sa cape légère pourrait être suspendu entre son sabre et son fourreau plantés au sol, tirée par des filins métalliques et il aurait facilement de l'ombre. De toutes façons ils étaient obligés de s'habituer à la chaleur, les rayons du soleil étaient la vraie plaie contre laquelle se protéger. Et s'il tombait sur une de ses bêtes féroces… il pourrait en faire son repas.

C'est sûr de lui et insouciant qu'il traversa la loge d'accueil à grand pas en saluant de la main ceux qui s'occupaient de trier les allées et venues lançant les informations qu'il jugeait nécessaire à la volée, trop impatient de partir à l'aventure pour s'attarder sur les détails. Ils auraient encore une fois tout le loisir de lui bloquer l'entrée pour qu'ils leurs racontent tout son périple s'il le fallait… à son retour.

- Yo ! Mikami, shinobi de feu l'alliance ! En partance pour le désert et sans but précis. À plus tard !

Ainsi il s'enfonçait dans le sable.

Ola cabron ! (je sais j'parle pas espagnol ×) ) À toi de choisir qui était présent et comment à la sortie, si tu m'interceptes ou me suis, d'ici ou depuis le village Wink

Sur ce bon rp l'ami !

(#) Sujet: Re: Retour de flammes [Pas Kira Bee mmmais...] Jeu 19 Nov 2015 - 7:28

Je suis toujours assigné à la Voie Illusionnée. Du moins lorsque je ne suis pas en repos et donc en entraînement en prévision de l'examen chûnin. Sauf que cette fois-ci je suis du piquet. Vous savez le type qui est juste là à attendre qu'on ait besoin de lui. Autrement dit celui qui espère de tout son coeur qu'il se passera quelque chose pour venir briser la monotonie d'une journée gâchée. Mais il y a tout de même un avantage: je suis à l'ombre dans cette caserne proche de l'entrée de Suna. Un bien maigre réconfort quand je pense à tout ce temps perdu...

Pourtant il n'est pas si rare de se voir appeler pour exécuter un quelconque ordre. Et cette fois-ci le messager qui se présente face à moi m'indique qu'il s'agira de suivre Yorurai Mikami. Je l'ai déjà rencontré lors de l'arrivée de la délégation du Shûkai. Même si je n'ai pas eu le plaisir de pouvoir l'envoyer en salle d'interrogatoire. L'intervention de la cheffe du Kakumeigun leur a évité bien des ennuis. Je l'imaginais incompétente. Et ce jour-là j'ai eu la preuve que cette Yami l'était bel et bien. Mais qu'importe au final. Si les impériaux causent des troubles à Suna on ne pourra rien me reprocher...
- "J'ai l'impression de passer mon temps à surveiller des étrangers. Je dois déjà m'occuper de Shu, le type qui n'arrive pas à s'exprimer et à comprendre ce qu'on lui dit." je soupire. "On me refourgue tous les handicapés..."
Le messager lâche un léger rire avant de m'adresser un signe de la main et s'éloigner. De mon côté je lui emboîte le pas à cadence mesurée, peu pressé de jouer à l'accompagnateur. Si Mikami veut aller dans le désert, qu'il y aille. Et qu'on en parle plus... Je reçois finalement mes dernières instructions une fois aux portes. Puis je crée mon nuage de sable pour partir à la recherche de l'étranger. Il n'est guère éloigné et mon altitude me permet de le repérer rapidement. Ceci fait je me porte à sa hauteur et m'éclaircit la gorge au cas où il ne m'aurait pas encore vu:
- "Je dois t'accompagner!" rien qu'en prononçant ces mots mon irritation s'accentue. "Et oui, ça m'emmerde!"
Autant être clair. Le Shûkai nous a insultés! L'absence de leur empereur à la tête de sa délégation est un signe de mépris évident. Aussi je ne vois pas l'intérêt de me montrer cordial avec un homme que je déteste par principe car étranger. Je suis là pour faire mon boulot, point. Et non pour sympathiser...
- "Je ne vois pas ce que tu veux faire dans le désert mais laisse-moi te rappeler un point évident: ma présence n'est pas négociable. Tout... invité de Suna doit être accompagné lorsqu'il quitte le village. Pour sa propre sécurité, évidemment..."
Et aussi pour s'assurer qu'il ne commettra rien de répréhensible. La coopération des villages dans le cadre de cet examen ne signifie en rien que ces derniers doivent se faire confiance plus que de raison. Si même Kioshi l'a compris alors c'est que c'est une évidence qu saute aux yeux...
- "Tu essaies de me fausser compagnie, d'aller où je te dis qu'il ne faut pas aller ou toute autre connerie du genre et je te casse la gueule..." je hausse les épaules. "Rien de personnel!"
Ou presque... Je m'allume une clope puis m'obstine dans le silence. Les choses essentielles ont été dites. Reste à voir si l'autre est du genre à raconter sa vie. Ce qui malheureusement n'est pas considéré comme illicite par le code pénal de Kaze... J'attends donc que l'étranger poursuive sa route ou se mette à contester les faits que je lui ai énoncés, clope vissée au coin des lèvres.

(#) Sujet: Re: Retour de flammes [Pas Kira Bee mmmais...] Sam 21 Nov 2015 - 2:27

Il l'avait craint et c'était arrivé... on lui avait filé un colle-au-train. Pauvres garçons... Du coup, il était heureux de voir que tous deux pouvaient tout de même tombé d'accord sur au moins un point : passer la journée ensemble voire plus était une véritable plaie. Après être passé par le sentiment de révolte, vite éteint par la connaissance du fonctionnement du système shinobi, après avoir pensé à dépenser un maximum de chakra en une fuite fulgurante, l'endormir pour l'assommer par surprise et s'enfuir plus sereinement, et enfin après avoir remis les pieds sur terre, Mikami esquissa un sourire en coin... orienté du côté par lequel il était suivi ; soit, visible. À travers la menace d'une sanction brutale induite par sa subordination aux lois, ce sunajin lui proposait un jeu. Pour ceci, le shûkaijin n'avait pas besoin qu'on pousse la provocation, son sourire était marque d'accord.

Quand, et comment se débarrasserait-il de ce grain de sable qui lui collait à la peau ? À quoi ressemblerait l'éclatement de la situation ? Serait-il au moins capable de le semer ? En fait, ce serait le fumeur sur son nuage qui finirait par lui fausser compagnie. Vous n'y croyez pas, attendez de voir. Mais tout de même, il fallait qu'il règle quelques modalités. Si sa tranquillité était importante, son intimité y trouvait une place.

- Et tu comptes aussi me la tenir quand j'irai arroser le sable ?

Maintenant le rythme de sa marche, le quart de tour effectué d'un regard nonchalant lui permit de constater ce qui avait permis au Kawaguchi de le rattraper.

On va pas se le cacher longtemps, il y a un moment où je vais devoir aller chier. Proche d'un arbre de préférence ; d'ailleurs, j'ai pas fait avant de partir alors autant te dire que ça va pas tarder.

La présence de la sangsue qu'on lui avait refilé accélérait grandement le phénomène d'ailleurs. Pour terminer il chercha vraiment à attraper son regard, toujours avec cette même nonchalance, alors que jusque là il ne faisait que regarder dans sa direction.

- Tu vas vraiment me mater à ce moment là ? On va vraiment se regarder les yeux dans les yeux alors que j'aurai le cul à l'air... en train d'effectuer tout le barda là ?

On sentait une pointe de désespoir au fond de sa voix, sans pouvoir déterminer vers qui celle-ci était tournée. Si il regrettait d'avoir à forcer sous le regard précis et professionnel de Kira, ou s'il pensait que ce dernier avait vraiment poussé son obéissance aux mesures de sécurité jusque là... Il soupira en retournant la tête vers l'avant, puis rouvrit les yeux pour observer le sable qui glissait entre ses orteils qui n'avaient pas fini de le fouler. Son adversaire pouvait se déplacer aisément dans le désert grâce à son kekkai genkai, faisant de lui le maître de cet environnement. En revanche, un senseur n'aurait pas eu besoin de prendre de la hauteur pour le retrouver.

Le Yorurai effectua une partie de sa route aléatoire sans en dire plus, s'efforçant d'oublier la présence du Kawaguchi, désormais identifié comme faisant parti de ce clan. Faire abstraction de cette surveillance permanente, tant qu'il continuait de marcher droit et n'avait rien à se reprocher, était possible. Il essayait de s'en convaincre, en rajoutant que c'était normal, que les gens était sous tension en ce moment, qu'il fallait bien occuper ces shinobis plantés là à rien faire... Puis intérieurement, il explosa : * Foutaises ! * hurla-t-il au plus profond de ses tripes... Que faisaient-ils de ces moments où il ressentait l'envie de se rouler dans le sable comme un demeuré, dévalant les dunes au rythme de roulades effrénées, s'il voulait courir dans tous les sens en criant son retour à l'enfance ?! Un regard inconnu en permanence sur soi, c'est brimant. Quoi qu'on en dise.

Et soudain, alors que cette merde lui collait toujours autant au cul, ce fut la libération : un oasis se dessinait à l'horizon, avec ses deux ou trois palmiers dont l'un aurait l'honneur de recevoir proche de ses racines son humble et majestueux rejet fécal. Poser une brique ? Ici, maintenant ? En fait c'était vraiment pas trop tôt, même s'il aurait préféré trouver quelque chose de plus luxuriant. Il y avait une ou deux minutes de marche avant de pouvoir entendre les clapotis de l'eau et le bruissement des palmes, alors autant anticiper :

- Eh, je te propose un truc : déjà, je vais aller m'occuper du cas de cet arbre - t'inquiète, je recouvrirai de sable. Après, je te propose de me faire une visite guidée de deux trois lieux touristiques à voir dans ce désert. ... Réfléchis ! Tu peux être sûr que je rentrerai pas au village tant que je serai pas satisfait de mon escapade, et si on continue à aller n'importe où ça peut durer plusieurs jours. Je rigole pas, je sais me préserver du froid ici. Mais je pense que ça m'emmerderait autant que toi qu'on passe autant de temps ensemble ; mais en revanche, si ta visite est efficace, on pourra même rentrer et se séparer avant le coucher du soleil. Je te laisse y penser...

Après quoi il traversa l'étendue d'eau en foulant sa surface, se dirigeant vers le palmier qui avait le plus gros tronc. Il en détacha quelques feuilles d'un lancé de shuriken pour les rattraper sur sa route telle Loïs Lane chutant d'un building. Oui il comptait s'essuyait avec Loïs, mais la métaphore n'était pas prévue et je ne la connais pas assez bien pour me permettre d'en faire volontairement cette utilisation. Puis il s'effaça derrière le tronc le plus épais. Là, de suite, dans cette situation, avec ce qu'il s'apprêtait à faire, il avait besoin de TOUTE son intimité. Ainsi il se dissimula entièrement, se plaçant au mieux dans l'axe, creusa un trou... baissa son pantalon, s'accroupit, etc. Déposant ainsi son plus bel et odorant. Quelques secondes passèrent...

Mikami finit par ressortir, le visage étrangement fermé, se dirigeant tête baissée vers l'étendue d'eau. Il s'y rinça les mains, laissant perdurer cette manœuvre finalement inutile dans le seul but d'énerver un peu plus le Kawaguchi, répétant des mouvements déjà opérés, à vitesse plus réduite, laissant couler allégrement l'eau le long de ses avant-bras, la regardant avec abrutissement. Il termina tout de même en exécutant l'opération originale normalement et rapidement, et enfin, finalement, se releva, découvrant à son vis-à-vis un visage qui n'avait pas l'air encore tout à fait soulagé.

- Bon, je te suis ou bien ?

Je comprends sa frustration puisque je la partage. Il n'a aucune envie de m'avoir sur le dos et suivre cet impérial est une activité qui se trouve tout en bas de ma liste de souhaits. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il emploie l'ironie pour répondre à mon agressivité. Mais peu m'importe: tant qu'il accepte ma présence - que ce soit contre son gré ou non - je m'en satisferai. Même si je reconnais que j'avais quelque part espéré qu'il tente de s'y soustraire. Notre improbable duo n'aurait dès lors pas duré très longtemps. Et j'aurais pu retourner à mon poste après avoir envoyé le Taichou visiter l'hopital.
"J'ignorais qu'il y avait quelque chose à tenir..." j'ai aussi un peu d'humour, vous voyez? "Mais rassures-toi: j'ai vu bien pire qu'un étranger en train de chier dans ma vie! Je survivrai..."
La perspective de contempler ce type en train de saloper le sol de mon désert n'est pas des plus plaisantes, évidemment. Mais je vois mal comment je pourrais lui refuser ce qui relève des besoins naturels. Comment justifier le fait de tuer un type tout simplement parce qu'il soulage la nature? Il y a certaines limites que je ne peux malheureusement pas dépasser. Et c'est fort regrettable...
"Et puis de toute façon je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'un impérial fasse preuve de fierté..." je hausse les épaules. "Ça se saurait si vous en aviez ne serait-ce qu'un soupçon..."
Je colle donc aux basques de cet irritant invité de Suna sans pour autant prendre la peine de briser le silence qui s'est installé et qui me convient ma foi fort bien. Les clopes s'enchaînent et ma frustration s'accumule, exprimée par de réguliers et furtifs soupirs. J'espère simplement que ce type souffrira bien assez rapidement de la chaleur, du manque d'eau ou de la fatigue qu'on accumule naturellement dans un environnement aussi hostile. Il voudra rapidement retourner au village, c'est une évidence...

Nous arrivons toutefois en vue d'une oasis. Hasard ou anticipation? Est-ce que ce Mikami a pris le temps de noter quelque part dans un coin de son esprit l'emplacement de ces précieux points d'eau? Dommage... J'aurais tant aimé le voir ramper à mes pieds dans l'espoir d'obtenir un peu de mon eau. Espérons que ce ne soit que partie remise... Quoi qu'il en soit ce dernier me fait une offre: lui servir de guide! Le tout en ponctuant sa demande d'un semblant de chantage: plus vite il obtiendra ce qu'il veut, plus vite il rentrera à Suna. Voyez-vous ça...

Je lui réponds tout d'abord par un simple sourire en coin. Puis je l'observe aller soulager la nature au pied du palmier sur lequel il a jeté son dévolu. L'idée de profiter de la situation pour le buter me traverse à de multiples reprises l'esprit. Après tout il aurait sans doute du mal à se défendre dans une position aussi... inconfortable. Mais les senseurs auraient tôt fait de comprendre que la mort du Taichou n'avait rien d'un accident. Je soupire une énième fois avant de m'allumer une cigarette. Le tout sans quitter du regard le jeune homme et la vision d'horreur qu'il m'offre avec tant de détachement. Ces impériaux ne sont que des animaux... Et le voilà qui revient vers moi une fois sa besogne terminée pour obtenir ma réponse à sa proposition.
"Non! C'est moi qui te suis!" il me semblait avoir été clair. "Tu veux faire du tourisme? À ton aise... Mais ne compte pas sur moi pour jouer au guide! Ho bien sûr ça m'emmerde profondément de passer davantage de temps avec toi. Mais cet inconvénient est largement éclipsé par le plaisir que je tirerai à te voir crapahuter dans le désert à la recherche des lieux que tu souhaites visiter. Chercher une aiguille dans une botte de foin, ça te parle?"
Je lui désigne l'espace environnant de mes deux bras avant de replacer mes doigts autours de ma cigarette. À lui donc de choisir son chemin dans ce labyrinthe de sable. Il est parfaitement libre de ses mouvements après tout.Et je ne suis là que pour m'assurer qu'il reviendra à Suna vivant. Sauf? Oui! Sain? J'ai bien peur que ce soit une autre histoire...
"Tu peux survivre des jours dans le désert?" je ponctue ma question rhétorique d'un dénis évident. "Moi, des années! Le désert est la maison des Kawaguchi! Peux-tu en dire autant? Connais-tu la faune de Kaze? Ses dangers? Les endroits qu'il vaut mieux éviter? Les voies empruntées par les caravanes ou encore la localisation du plus petit point d'eau?"
Je lâche une bouffée de fumée en direction du ciel azur et hausse les épaules. Je veux bien lui laisser le bénéfice du doute à ces sujets. Mais je suis certain d'une chose: il se lassera bien avant moi. Et ce n'est qu'une question de temps avant qu'il en arrive à la même conclusion...
"En d'autres mots: démerdes-toi!" le ton est catégorique. "Du moins jusqu'à ce que tu me supplies de te ramener à Suna... Bon! Donc, où allons-nous?"
À lui de mener la danse...

À deux doigts. Deux putains deux doigts. À deux doigts de sceller le dernier signe incantatoire qui n'attendaient plus que ces deux derniers doigts ne s'entrechoquent. Deux doigts d'invoquer cette putain de machinerie qui vous aurait donné ce que je vous avez promis. Et par dessus tout, à deux doigts de rentrer dans l'histoire... À deux doigts d'être le premier shinobi à réussir une diversion grâce à ses déjections. Comme quoi c'était vraiment un rôle merdique... Si seulement cet empoté avez hésité ne serait-ce qu'une seconde de plus avant de le suivre derrière l'arbre, mais même pas ! C'est avec une aigreur tiraillée entre l'échec de son plan et le traumatisme imposé par ces yeux figés et indécrottables qu'il relança son joyeux partenaire d'escapade :

- Moi, je n'avais rien vu de pire qu'un étranger en train de me regarder chier si rigoureusement. C'est ça, la fierté Sunajin ?

Et pourtant il en avait vu des horreurs, souvent à la seule portée du bras. Ensemble, Kira et Mikami venait d'en ajouter une nouvelle à leur liste. Un grand amour débutant entre visage serré et fesses écartées. Que de belles images aujourd'hui mesdames et messieurs. Mais si l'homme du désert savait rebondir d'une situation désagréable sur la jouissance que lui procurait ses mesquineries, celui venant des montagnes saurait tout aussi bien en faire de même pour que son accompagnateur ne s'égare sur son propre terrain de jeu. En d'autre termes, il n'aurait même pas à le supplier de rentrer à Suna pour qu'il le laisse tranquille. Aussi, sachant où se rendre, il invita son acolyte à ne pas le sous-estimer.

- Je brûle la botte de foin et je récupère l'aiguille...

Non pas qu'il souhaite mettre son désert à feu et à sang... mais c'était une façon de lui expliquer qu'il n'avait rien à faire de ce que ce Kawaguchi appelait "sa maison" , avec pour témoin ce regard dédaigneux qui se retirait de ce dernier pour se tourner sur ce qu'il sortait de sa poche. Une carte. Sèche, cornée, déchirée par endroit. En bref : usée. Usée par le désert, les manipulations et les transports. En soit, usée par le temps. Reconnaissant un étranger par ses demandes et un shinobi par son katana, l'homme posté à l'office des voyageurs ne lui avait donné aucune carte sur le désert qui avait été récemment mise à jour. Pour ordre d'idée, toutes dataient de bien avant la formation du village caché. Mais le Yorurai avait pu tirer une information intéressante à ceci, jusqu'à ce qu'elle se mue en fantasme qui ne délogeait pas de son esprit.

- On va bifurquer vers le Sud-Est alors. Regarde sur ces cartes - l'une doit avoir une cinquantaine d'années et l'autre cent, voire beaucoup plus - le petit point bleu, c'est où on est ; et il a pas bougé. En revanche ce qui a bougé c'est ça :

Il pointa du doigts, parlant aussi pour lui-même afin de se ré-orienter sans trop se soucier de l'attention de son interlocuteur, une étendue verte sur la plus vieille carte, se retrouvant à une distante différente des repères sur la carte la plus récente.

- C'est censé être une étendue de verdure. Il doit y avoir une masse d'eau qui s'écoule lentement vers la mer depuis une strate annexe de la nappe phréatique, ou dans d'anciennes galeries ou je ne sais quoi. Peu importe. Toujours est-il que si ça a suivi un rythme régulier et assez lent pour que la verdure poursuive son chemin... elle doit à l'heure d'aujourd'hui recouvrir les ruines qui sont indiquées ici. Alors peu importe ce qu'on va y trouver, on va par là.

Et il tourna aussitôt des talons, rangeant ces cartes sûrement jugées trop vieilles pour servir à la mise en place d'avant-poste destiné à une attaque sur le village caché du sable. Et ce saligaud avait certainement pris soin d'octroyer la plus grande marge de sécurité qu'il put. À croire qu'ils s'étaient passés le mot pour lui compliquer la journée et tenter de mettre à mal sa joie de vivre. Méfiance, quand tu nous tiens... Ainsi il reprit la route en faisant au mieux pour oublier la présence du fumeur, bien plus nuisible que le peu qu'il recrachait. Si seulement ç'avait été de l'herbe ils auraient peut-être eu une chance de s'entendre, ou du moins de ne pas trop se mettre sur la gueule.

Silence après silence et bruit de pas après bruit de pas, enfin apparaissaient les premières traces de cet oasis mobile. Çà et là aux pieds des dunes gisaient des branches mortes comme les dernières possibilités de respirer l'air frais d'un arbre sec enseveli sous des tonnes de sables. Plus ils avançaient, plus elles se densifiaient et s'épaississaient, pour que quelques minutes plus tard ne se montrent les premiers cadavres de tronc repoussés par le vent. Ils finirent par entrer dans une forêt d'arbres morts, sublimant l'état de désolation dans laquelle la vie pouvait être plongée quand elle laissait le sable, vestige d'une pierre pré-destinée à l'érosion, se glisser entre ses racines pour n'en faire à son tour que le vestige d'une forme de vie pourtant destinée à pérenniser. À l'horizon se dessinait une tâche verte, apparemment bien plus large que ce que Mikami s'était imaginé grâce à la carte. Ce devait être immense... et là-bas, à la portée et l'insu de tous, devaient logiquement se trouver les ruines d'une civilisation passagère. Était alors venu le temps de réveiller son camarade de jeu...

- T'as l'air si persuadé que je pourrais mourir dans ce désert... autant que de pouvoir me suivre si sans prévenir je te faussais compagnie. Moi qui te pensais imbu de toi-même, je me rends compte qu'en fait tu as plus confiance en ce désert qu'en tes capacités.

Une des dernières fois qu'il jouait avec ses nerfs, parce qu'il était encore trop tôt pour jouer avec le feu. Ceci dit... sous peu...

Dilemme! Je crève d'envie de jeter un oeil aux cartes que l'étranger a réussi à se procurer. Ne serait-ce que parce qu'elles semblent vieilles et qu'elles doivent sans doute indiquer des emplacements qui n'ont plus lieu d'être relevés sur les plus récents atlas. Mais céder à ce désire reviendrait à montrer un minimum d'intérêt à Mikami. Et ça, c'est franchement pas une perspective agréable. Et qui en plus irait à l'encontre de mon comportement à son égard. Que faire? Misère... J'opte finalement pour un mixe des deux options et rapproche mon nuage de Taichou de manière à pouvoir observer les document par dessus son épaule. Sans paraître néanmoins trop insistant... Dur!

Car tout ce qui touche à Kaze m'intéresse. Et d'autant plus lorsque je découvre de nouvelles choses. Je connais la région qu'il m'indique. Mais mon clan m'a toujours déconseillé de m'y rendre. Les ruines qui s'y trouvent sont imposantes et semblent indiquer qu'elles étaient le centre d'une civilisation antérieure à la nôtre. Mais personne n'a réellement su expliquer pourquoi elle a commencé à décliner. Et il n'en fallait pas plus pour que les rumeurs et légendes les plus folles se mettent à circuler à leur sujet. Vérité? Mensonge? Sans doute un mélange des deux... Les vieilles histoires, aussi exagérées soient-elles, sont toujours nées de la réalité.
"C'est toi le guide..."
Je tente de masquer mon intérêt soudain pour notre destination derrière un masque d'impassibilité. Pourtant je suis sûrement aussi curieux que lui de découvrir ce qui nous attend une fois sur place. J'avais oublié cet endroit même si petit je m'étais juré d'aller l'explorer dès que je serais en âge de le faire. Je ne sais pas à quel moment cette promesse s'est égarée dans les méandres de ma mémoire mais maintenant qu'elle resurgit du passé je compte bien l'honorer.

Nous reprenons donc la route et je reste volontairement en retrait de l'étranger. Me placer à ses côtés pourrait l'inciter à croire que je ne suis plus réfractaire à la discussion. Ce qui n'est pas le cas. Dès lors j'estime plus sûr de rester dans son dos pour le surveiller mais également pour éviter des propos que j'imagine déjà stériles. Les secondes, minutes et autres heures s'écoulent peu à peu sous le soleil de plomb de Kaze et au bout d'un moment je décide d'économiser mon chakra pour poursuivre à pied. Qui sait quelles surprises nous pourrions découvrir dans ces ruines. Et si le danger venait à se manifester je préfère avoir suffisamment d'énergie sous le pied pour y faire face. Mesure élémentaire de précaution...

Finalement les restes d'une forêt sans doute bien garnie apparaissent. Signe que nous arrivons à destination. Les végétaux n'ont pas résisté à l'absence d'eau et leur agonie à dû être rapide. Peut-être quelques semaines tout au plus. Pourtant la verdure a résisté un peu plus loin. Signe évident que les arbres et autres plantes ont trouvé de quoi subsister. Ce qui en soit est un bon signe puisque nous aurons alors de quoi nous hydrater. C'est ce moment que choisi mon... protégé pour reprendre la parole. Pour un peu j'aurai pu oublier à quel point le son de sa voix est irritant...

Mikami a semble-t'il décidé de jouer la carte de la défiance. Il s'en prend cette fois-ci à l'assurance dans laquelle je me drape depuis que je l'ai rencontré. Il doute de moi? Tant mieux... Je préfère être sous-estimé que surestimé. Il compare le désert à mes capacités et j'écrase ma clope entre deux doigt avant de la glisser dans ma poche puis enfin daigner poser le regard sur lui.
"Me fausser compagnie hein? Fais donc! À défaut de pouvoir te casser la gueule je retournerai simplement à Suna pour expliquer qu'un shinobi étranger ne s'est pas plié aux règles du village et s'est ainsi montré désobligeant et irrespectueux envers la nation qui l'accueille. Après la petite démonstration de cette Hiko a votre arrivée aux portes... Et bien disons que les conséquences pourraient t'être désagréables..." je lui décoche l'un de mes sourires carnassier. "Est-ce que la réputation déjà bien amochée des impériaux résisterait à ce nouvel incident? J'en doute... Et puis ça ne ferait que confirmer que le Shûkai s'estime au-dessus des règles."
J'imagine que les sanctions seraient cette fois-ci bien plus graves qu'une simple remontrance. Mais pour être honnête j'espère qu'il tentera de me fausser compagnie. Ne serait-ce que pour prouver aux yeux de Kaze a quel point Ketsueki Yami fait preuve de laxisme. Elle a déjà fermé les yeux sur l'intrusion du gamin dans nos défense. Un second incident ne ferait que renforcer l'impression qu'elle ne maîtrise en rien son sujet. Et qu'elle n'est pas digne de diriger le Kakumeigun. Ho bien sûr, j'aurais également droit à quelques remontrances pour avoir laissé filer le Taichou. Mais c'est un inconvénient que j'accepte avec joie si en retour je réussis à affaiblir la position de la Ketsueki. On a rien sans rien...
"Quant à plus faire confiance au désert qu'à mes capacités... Pour un Kawaguchi ces deux choses sont étroitement liées. L'une ne va pas s'en l'autre. Je ne m'attends pas à ce que tu comprennes. Mais si tu veux une petite démonstration tu n'as qu'à demander. Je me ferai un plaisir de t'éclairer à ce sujet..."
Il fera peut-être moins le malin lorsque je l'aurai enseveli sous une tonne de silicium. Mais pour l'instant j'ai mieux à faire qu'utiliser davantage de chakra pour étouffer l'arrogance d'un étranger. Ma curiosité est toujours bien présente et j'ai hâte d'explorer ces ruines. J'indique donc d'un signe de la tête notre destination au Taichou et prends cette fois-ci la tête de notre improbable duo. Il nous faut encore une demi-heure pour parvenir sous le couvert des premiers arbres et ainsi profiter d'une ombre bienvenue. Le temps de faire une halte pour s'hydrater et nous commençons notre exploration.

Les puissantes racines des végétaux et des blocs de roche se mêlent, les premières incrustées dans les seconds. Il reste peu de murs ou de bâtisses encore debout mais il reste facile d'imaginer à quoi elles ressemblaient du temps de leur splendeur. Quelques serpents se glissent dans les multiples cavités qu'ils offrent. Et des oiseaux s'envolent lorsqu'ils prennent conscience de notre présence. La faune semble guère habituée à la présence des humains et il semble rapidement évident que nous dérangeons. Depuis combien de temps l'Homme n'a-t'il pas remis les pieds ici? Et... pourquoi?
"Je me dis qu'il est peut-être utile de préciser un point qui tombe pourtant sous le sens: tout ce que nous pourrions trouver ici appartient à Kaze! Hors de question que tu ramènes un vestige de notre passé au Shûkai!" le ton ne laisse pas place à la discussion. "Ces ruines ne sont pas une boutique souvenir!"
Ce détail réglé, je lui désigne d'un mouvement de la tête une ouverture dans ce qui pourrait bien être les restes d'un temple de dimension plus que respectable. Il voulait explorer? Pourquoi ne pas commencer par là?

- Une démonstration ? Tu me tentes…

Mikami le regarda ostentatoirement de haut en bas, comme s'il le jaugeait.

Mais je préférerais attendre que ton niveau ne devienne supérieur à tes prétentions, je ne veux pas être déçu.

En vérité, maintenant sur les lieux, le shûkaijin regretterait de laisser aller leurs arts destructeurs au beau milieu de ce que d'innombrables décennies de tranquillité avaient protégé. Lui aussi pouvait profiter de la configuration du terrain : quantité de recoins où se cacher ou coincer son adversaire et des tonnes de végétation à brûler et lui renvoyer dans ses murs de sable. Oh oui, ç'aurait été dantesque… mais regrettable. Alors quitte à repousser ce plaisir, autant attendre que chacun s'améliore pour que l'explosion ne soit à la hauteur de leurs prétentions mutuelles.

- Remettons ça à la prochaine fois que nous nous verrons, tu penseras à moi quand tu élaboreras ta prochaine technique meurtrière.

Et sur ces mots il écarta le rideau de lierres qui fermait l'accès au temple et s'effaça à l'intérieur. D'autres feuillages recouvraient les colonnes qui s'y dressaient. Ceux qui avaient œuvré à la construction de ce bâtiment avaient dus y mettre toute leur attention ; pas une seule parcelle de la toiture ne s'était effondrée et les ouvertures lumineuses étaient intactes, laissant passer de parfaits rayons que le sable en suspension soulignait alors que leur forme se reflétait sur la verdure qui s'était infiltrée à l'intérieur comme si elle tentait d'empoigner la construction. Ce Kawaguchi avait l'œil, ça ressemblait bel et bien à un temple, avec son autel sacrificiel qui prenait une position centrale dans un espace dans les angles ouvrait sur ce qui prenait la forme de corridors. Le Yorurai s'en approcha lentement, comme interpellé par une certaine bizarrerie. Était-ce vraiment un socle destiné à réalisé des sacrifices ? Parce que ça n'en avait absolument pas l'air. En tout cas, et malgré le peu de connaissances qu'il avait dans le domaine, ce n'était pas du tout ce que ça lui inspirait.

L'amnésique continua alors de vaquer à l'intérieur du temple, laissant sa main glisser sur l'hôtel et s'en dérober doucement, sans vraiment prêter attention à son accompagnateur. Son regard parcourait la voûte et les murs, saisissait l'atmosphère dans son ensemble comme si ce temple était un temple destiné à une divinité temporelle, cristallisant à la foi son cours inarrêtable et son inertie, permettant à deux époques séparées de se culbuter en un lieu sous son emprise. Mikami finit par s'arrêter nettement, comme si la pose de son second pied sonnait son immobilité dans le silence de cathédrale qui imprégnait chaque grain de sable en suspension comme couché au creux d'une feuille.

Ses yeux refirent le tour de l'endroit. Les ouvertures dans les murs étaient omniprésentes. Pas très large, mais nombreuses. Les contours de certaines étaient rendus irréguliers par l'infiltration de branche de lierre qui collaient à l'édifice et contournaient le recto et le verso de chaque face. D'autres étaient totalement recouvertes de feuillage et décrivaient des rectangles d'un vert plus clair que celui qui recouvrait la plupart de l'intérieur. Mais un mur, seul et unique, échappait à la présence de fenêtre. Ceci dit, la végétation ne l'avait pas épargné. Le shûkaijin s'en rapprocha et en arracha tout un pan pour y découvrir… des dessins ? Des symboles ? Une écriture ? Impossible à déterminer à vrai dire…

- Eh, t'as déjà vu ce genre de truc ?

D'un coup sec il tira sur une poignée de ces branches souples, arrachant toutes celles qui se trouvaient sur cette immense mur pour contempler que derrière ce levé de rideaux, c'était toute la surface qui avait été gravée de manière à ce que ceci résiste à l'érosion du temps qui avait pourtant arrondi les angles de chacune de ces ruines.

Mikami... Ce type a le don de m'irriter. Mais d'une certaine manière - et c'est frustrant de le reconnaître - nous avons certains points communs. Notre manière de réagir aux remarques de l'autre par exemple. En d'autres circonstances je crois que nous aurions pu nous entendre. Peut-être même devenir des amis. Mais les choses sont ce qu'elles sont: il est un représentant du Shûkai, l'une des nations les plus honnies du Yuukan. Et je suis le fier membre d'un clan non moins fier, les Kawaguchi. Tout nous oppose. Et tout continuera sans doute de nous opposer. Dommage? Je ne saurais le dire. Mais ce qui est sûr c'est qu'il a d'une manière ou d'une autre réussi à m'atteindre, à me pousser à me questionner sur la haine que je lui ai d'office vouée.
"J'espère bien qu'il n'y aura pas une prochaine fois..." je lance ma phrase en aparté alors qu'il disparaît dans le temple. "Deux fois suffisent amplement!"
Je m'engouffre à sa suite dans les ruines après avoir méticuleusement écrasé ma clope puis rangé dans l'une de mes poches son cadavre. Je suis croyant. C'est quelque chose dont je parle rarement et la plupart des gens ne le soupçonnent même pas. Mais il m'arrive régulièrement d'aller faire des offrandes à Shukaku dans le temple qui lui est dédié à Kaze. Aussi je respecte ces lieux chargés de spiritualités. Ceux encore actifs comme ceux ensevelis dans l'oubli. Je m'incline d'ailleurs avec respect à l'entrée des ruines. Au cas où un dieu quelconque aurait encore ses quartiers en ces lieux.
*Je me demande depuis combien de temps ces ruines sont abandonnées... Un bon paquet d'années sûrement.*
C'est la conclusion à laquelle j'arrive lorsque je pose les yeux sur la végétation déjà bien présente à l'intérieur du temple. Cette dernière s'est approprié les lieux sans la moindre once de pitié. Certains murs sont déjà fissurés par les branches et différentes racines qui s'y sont glissés. Malgré tout l'ensemble est encore dans un état remarquable. À l'époque on construisait les choses pour qu'elles durent. Un savoir faire qui semble avoir disparu en même temps que le souvenir des grandioses œuvres architecturales du passé. Quel dommage. Et quel gâchis...

Je continue ma propre exploration tout en gardant un oeil sur Mikami. Il n'a pas intérêt à emporter le moindre petit caillou avec lui. Tout ce qui est ici appartient à Kaze, à notre patrimoine. Et nous devons le préserver avec fierté et non le laisser à la merci du premier étranger venu. Je ne crois pas qu'un décret ou autre loi interdise de profaner ces lieux. Mais peu importe! Je suis le représentant de ma nation auprès du Taichou. Et à ce titre je ne vais pas me priver de m'octroyer des pouvoirs que je ne possède pas. Il faut savoir profiter de chaque situation!

Finalement l'étranger libère un pan de mur et les fresques cachées par la végétation. Curieux, je m'approche de lui et laisse mon regard vagabonder sur les étranges symboles à présent dévoilés. Il me demande si j'ai une idée de ce dont il s'agit. Je hausse tout d'abord les épaules pour lui signaler que je suis aussi perdu que lui. Puis je me rapproche du mur, un détail ayant attiré mon attention. Je fronce les sourcil en passant mes doigts sur ce dernier puis me retourne à nouveau vers l'impérial.
"Tu vois ça?" je lui désigne le symbole qui a attiré mon attention. "C'est un ancien glyphe qu'utilisaient les autochtones pour désigner Shukaku. Il est possible d'en observer des pareils au temple qui lui est dédié, dans les fondations. Ça fait longtemps qu'on l'a remplacé par un kanji. Très longtemps..."
Je me doutais déjà que ces ruines étaient vieilles. Mais je n'avais pas imaginé à quel point. Est-ce que nous sommes les premiers à parcourir à nouveau ce sol depuis des générations. Plus le temps passe et plus j'en ai l'intime conviction. La plupart des habitants de Kaze évitent ces ruines pour les histoires qu'on raconte à leur sujet. Et j'aurais fait pareil si Mikami ne m'avait pas entraîné à sa suite en ces lieux. J'ai envie de repartir, de préserver cet endroit chargé d'histoire que nous bafouons par notre présence. Mais ma curiosité, elle, me commande l'inverse.
"Le temple lui est sûrement dédié. Et vu le nombre de ruines à l'extérieur on peut supposer que cet endroit était très important par le passé. Une grande ville? Peut-être..."
J'exprime mes pensées à voix haute sans vraiment m'en rendre compte. Pourtant ce n'est pas comme si je tenais à faire profiter l'étranger de mon savoir. Mais cette expédition nous rapproche, c'est certain. Nous sommes deux explorateurs en territoire inconnu. Et à ce titre il convient de se serrer un minimum les coudes. Le désir d'apprendre surpasse les préjugés que j'ai à l'égard de ceux qui n'ont pas vu le jour sous le puissant soleil de Kaze.
"Tu as entendu?"
Je lève une main pour demander le silence tandis que je tourne la tête vers l'un des couloirs qui mène dans les profondeurs. J'ai vaguement l'impression d'avoir perçu le bruit d'une petite pierre qui tombe sur le sol et y ricoche en provoquant un écho. Au bout de quelques instants je relâche mon attention, croyant avoir rêvé. Et c'est précisément à ce moment qu'un nouveau bruit résonne dans ce même couloir. Une partie du temple qui tombe en ruine en libérant de la roche? Ou un signe évident de la présence d'une autre personne? Après tout qui sait qui peut avoir élu domicile en ces lieux? Vu le mystère qui entoure ces ruine et la peur qu'elles inspirent traditionnellement, c'est sans doute l'endroit rêvé pour se cacher. Mais de quoi? Et de qui?
"On devrait peut-être partir maintenant? Notre présence n'est sûrement pas bien perçue par les esprits qui hantent ces lieux. Ne leur donnons pas un prétexte pour s'en prendre à nous..."
Si j'ai peur? Bah.. ouais, un peu! Je ne crains aucun être humain. Mais les esprits, les dieux ou leurs serviteurs, c'est une autre histoire. Il y a certaines choses qui ne doivent pas être dérangées en ce monde. Et je suis pratiquement certain que c'est précisément ce que nous sommes en train de faire en cet instant...

Avait-il dit "les esprits qui hantent ces lieux" ? Je veux dire, l'avait-il dit avec autant de sérieux que l'arc que décrivaient ses sourcils ne le laissaient entendre ? Quels esprits les deux shinobis pourraient-ils avoir réveillés ? Une forme de Shukaku ? Un puissant fanatique qui aurait décidé de ne faire plus qu'un avec ces murs pour l'éternité ? Un Mamoru voyageur qui aurait apprécié le coin ? Pfff... Tout le monde sait que les esprits, ça n'existe que derrière les cascades du pays éponyme. Non plus sérieusement, à force de côtoyer des personnes communiant avec l'au-delà et d'avoir été exposé à bon nombres de témoignages entre son vagabondage sur les terres du Yuukan et sa proximité avec le clan aux esprits, Mikami avait fini par développer une pensée plus terre à terre face à ce genre de phénomène. Si il y avait un prolongement avec la vie, pourquoi y aurait-il davantage de personnes dangereuses dans l'au-delà que dans leur monde - proportionnellement ?

Sûrement que la vision de la Vie avait du changer entre temps, certes vous m'en direz tant, mais pour lui "esprits" ne rimait pas forcément avec malheur et destruction mystérieuse de l'âme, ou trucs du genre... Cependant ceci n'ôtait pas toute méfiance de son esprit. Lui aussi avait entendu puis tendu l'oreille avec plus d'attention. Sa main lâcha le mur d'inscriptions avec hésitation, si lentement qu'elle en devenait presque tremblotante quand le bruit de pierre retentit à nouveau. Ce pouvait être absolument n'importe quoi... Le shûkaijin recula d'un sinistre pas en arrière, dont la démarche ne faisaient que sublimer le lugubre qui s'était installé dans l'atmosphère ; au milieu du silence s'étant emparé des ruines et de sa végétation...

- Est-ce... que tu le sens, toi aussi ? J'ai...

... son crâne sembla sortir de sa paralysie pour qu'un sordide quart de tour ne l'oriente vers Kira, le coin des lèvres bien trop tremblant.

- ... j'ai l'impression que... tu chies dans ton froc.

En voyant sa tête il plaqua une main devant sur la bouche pour se retenir d'exploser de rire, quelques larmes coulant déjà entre ses doigts. À ce moment précis, il aurait pu encaisser n'importe lequel des coups de poings que ce n'aurait été que maigre sacrifice à côté du revers qu'il venait de lui envoyer. Sans qu'il ne s'en rende vraiment compte il venait de lui donner la meilleure des raisons pour l'enfouir impulsivement sous des tonnes de sable, ce qui serait extrêmement regrettable - quoi que la punchline valait peut-être le coup. Ceci dit même s'il souhaitait mourir le sourire aux lèvres, ce n'était pas vraiment de cette manière qu'il l'aurait imaginé... Là, il aurait fallut un tremblement de terre pour que le sunajin ne soit atteint d'une crise cardiaque et que l'amnésique n'espère s'en sortir. De toutes, il était prêt à affronter sa réaction car lui non plus n'avait peur d'aucun homme et ce même si la défaite lui était assurée, et le Kamui n'avait qu'à bien se tenir ; pourtant ce fut lui qui dégaina son katana aussi sec qu'un coup de tonnerre et faillit balancer des éclairs à toute berzingue quand un serpent glissa hors du couloir.

* Est-ce vraiment une race de serpent qui prospère dans ce genre d'endroit... ?*

Ses connaissances en la matière ne purent lui permettre de déterminer si la présence de cet animal était vraiment si suspicieuse ou s'il ne faisait qu'émettre des doutes à tout va. Puis le temple sonna à nouveau de son bruit de pierre... Alors même s'il avait hâte d'essayer d'en apprendre plus en visitant la ville, ce couloir devenait un mystère à résoudre et l'adrénaline commençait à monter, peu importe ce qu'ils pourraient y trouver. Resserrant son emprise sur son sabre et raffermissant son regard en direction de la pénombre, Mikami leva sa seconde main et claqua des doigts pour qu'une sphère d'électricité n'apparaisse. Rarement il n'avait été autant concentré sur son ouïe, et malgré le retour du bruit de pierre il gardait l'intime conviction qu'avoir laisser filer ce serpent ne fut pas la meilleure chose à faire. Évitant à Kira les blagues sur la peur dans le noir, il l'invita à venir suivre la voie ouverte par la boule lumineuse plus profond dans le temple voir ce qui pourrait se trouver aux étages inférieurs au niveau de la terre.

- Ça pourrait tout aussi bien n'être qu'un bruit de pierre... alors autant aller jeter un coup d'œil, on sera fixé. Et puis, on a de l'éclairage maintenant. Je sais pas toi, mais je suis curieux de découvrir les mystères que recèlent cet endroit.

Surtout qu'il exerçait une étrange force sur les deux shinobi... En effet, ils y étaient devenus bien plus bavards que dans le désert.

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