Vous êtes réveillé, parfait, votre condition s’est grandement améliorée, vous êtes quasiment remis. L’Hokage vous attend, faites signe au garde devant votre porte quand vous serez prêt à aller la voir, il vous emmènera jusqu’à son bureau.

Le docteur examinait les signes vitaux de son patient à peine réveillé alors qu’il lui annonçait la couleur. Des bandages recouvraient encore son cou et plusieurs membres du patient. Mais les articulations ne devraient plus être douloureuses. Le ninja qui l’avait ramené ici avait fait un travail propre. Laissant le Jisetsu seul dans cette chambre d’hôpital éclairée mais qui ne donnait sur aucune fenêtre, le docteur referma la porte, chuchotant au garde pour lui signaler que le colis était réveillé. Cela faisait deux jours qu’il était dans les vapes, il n’avait plus qu’à s’habiller avec les affaires laissées à son attention et il pourrait se présenter devant la dirigeante de la Feuille.

* * * * *

Elle s’était rendue sur place après l’arrivée du paquet. Afin de constater par elle-même l’état misérable du prisonnier que lui avait dépeint Natsuki. Takeo et Aoi avaient corroboré la version de Natsuki, affirmant que le Jisetsu n’avait pas été des plus collaboratifs. Hautement agacée en premier lieu contre ses émissaires, elle avait relâché la pression à la lecture des rapports expliquant comment une simple mission d’escorte avait tourné de manière aussi catastrophique, étant au final derrière ou plutôt devant ses hommes, ne leur en tenant pas rigueur.

Demon se remettait de son combat contre Natsuki dans les sous-sols de l’Hopital de Konoha où il était traité par l’un des médecins de qualité de l’établissement, un sachant travailler en silence et taire une information si besoin. Sceau de chakra l’empêchant d’utiliser une quelconque technique et Nara-esclavagisé à l’entrée de sa chambre, le Nukenin était plus que bien encadré.

Aucun os n’avait été cassé, ses membres ayant été simplement démis par le Nara, et sa chair avait été lacérée à quelques endroits bien que le chef de la Racine s’était assuré que sa proie ne se vide pas de son sang. Le médecin avait fait un travail efficace alors que l’invité forcé était toujours inconscient. Au vu du rapport il n'y était pas allé mollo dans sa tentative de résistance au lieu de tout bonnement se rendre et écouter la voix de la raison. Et dire que quand elle l’avait rencontré et parlé avec lui il semblait avoir une once de jugeote. De quoi en faire soupirer beaucoup.

Entrez.

Natsuki entra dans la pièce, précédant Demon.

Assieds-toi je t’en prie.

Désignant le fauteuil en face du sien, elle l’invita à s’asseoir. Natsuki s’adossa contre la porte et Mizuki resta en retrait non loin d’elle. Le bureau avait beau être grand, elle espérait que personne d’autre ne s’inviterait à leur petite réunion, n’aimant pas se sentir oppressée.

Beaucoup de choses ont changé depuis notre dernière rencontre … Mais rentrons dans le vif du sujet veux-tu. J’avais demandé à mes hommes de t’escorter jusqu’ici afin de te faire une proposition. Suite à notre conversation passée, j’ai mené mon enquête de mon côté avec mes hommes, et nous avons découvert que c’était avec Kumo que tu comptais t’emparer du Pays des Vagues et nous avons également vérifié la situation … désastreuse là-bas.

Relevant ses lunettes de vue sur son front, Miko avait le visage fermé et ne montrait aucune sympathie à son interlocuteur. Impassible et professionnelle, elle ne savait plus réellement si sa proposition était toujours viable, celle-ci nécessitant d’avoir confiance dans le Jisetsu en face d’elle.

J’avais dans l’idée de supplanter l’offre que t’avait faite Kumo, quelle qu’elle soit.

En d’autres circonstances l’ambiance aurait été plus amicale mais au vu de la tournure de la chose jusqu’à maintenant, elle testait calmement la température de l’eau avant de s’y engouffrer totalement. La balle était dans le camp de son interlocuteur.

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Exaspérée au possible, elle roula des yeux, plus pour elle que pour son interlocuteur ou leurs deux témoins.

Natsuki … Ce n’était pas la peine de le faire venir s’il était toujours sous cortisone ou calmants.

Regardant le Nara blasé au fond de la pièce, elle reporta son attention sur le garçon rebelle devant elle. Pas de proposition de jus d’orange pour celui-ci, il n’avait pas été suffisamment sage ni suffisamment respectueux. Au moins Mizuki devait jubiler de n’avoir pas à faire la bonniche pour une fois.

Je trouve que tu prétends me connaître un peu trop. J’aurais pensé que tu avais enfin compris que les deux-trois marques d’affection envers ta personne lors de nos rencontres n’avaient eu d’autre but que de te tirer les vers du nez. Et pour cause, il t’aura fallu quoi, un sourire et un coup d’œil aguicheur pour que tu confies tes plans à une parfaite inconnue ?

S’enfonçant dans son fauteuil, elle craqua son petit doigt à l’aide de son pouce, avant d’imposer le silence d’un geste de la main à son interlocuteur. Il avait parlé, c’était son tour.

Laisse-moi te dire que tu as fait un bien pauvre choix dans le ton de la discussion. Mes chiens de gardes ? Une Hokage minable, avide et intéressée ? Tu es tellement loin de la réalité et incohérent que c’en est navrant mon pauvre. Des querelles avec le Raikage ? Qu’en sais-tu exactement ? Replaçons en contexte. Kumo et Konoha sont au bord de la guerre. Celle-ci arrivera au moindre faux pas d’envergure. Et je laisserai de possibles ennemis établir un avant-poste si près de nos côtes ? Qu’a Kumo à offrir aux habitants de Nami ? S’en sont-ils ne serait-ce qu’intéressé ? Mes « chiens » se sont rendus là-bas, sont venus en aide à la population tout en enquêtant. Ces mêmes chiens ont confirmé tes racontars, établi la liste des différents gangs de pirate pullulant sur ces îles et confirmé l’incompétence et la corruption du Daimyo. De plus, Konoha et le Pays du Feu bénéficient d’un commerce fort, stable, et renforcé plus récemment par une alliance commerciale avec le Pays du Vent. La Foudre ? Bien trop loin pour être bénéfique. Même militairement. Pourront-ils réagir à temps en cas d’attaque ? Et en cas de guerre ?

Craquant cette fois l’annuaire, sa voix montait, se faisant violente afin de raisonner l’aveugle en face d’elle.

Tu me traites de naïve et de vendue, d’esclavagiste et de minable ou que sais-je encore. Mais c’est toi qui es d’une naïveté navrante. À quoi t’attends-tu à parler ainsi, à cracher sur mes hommes, mon village ou moi-même ? Te penses-tu à l’abri ? Invincible ? Protégé par un Raikage qui malheureusement n’est pas là et n’aura jamais voie au chapitre sur les décisions prises entre ces murs ?

Craquement du majeur.

Si j’avais demandé à mes hommes de te ramener en privilégiant la manière douce c’était car j’espérais être tombée sur une personne suffisamment intelligente pour laisser sa vanité de côté et qui se souciait réellement des habitants de ces ilots. Oui, mon intérêt premier pour Nami était de contrer la tentative d’expansion Kumojin. Une horrible intéressée ? Jamais rien ne se fait sans intérêt. Tu parlais de soigner les enfants de Zennosuke, l’aurais-tu fait s’il avait été ton ennemi juré ? En travaillant main dans la main, nous aurions pu intervenir dans le Pays des Vagues le plus rapidement possible. Rattachés au Pays du Feu, les habitants auraient profité des mêmes bénéfices que tout autres citoyens. Une économie redorée, un territoire débarrassé des pirates, une position forte, un indice de vie pour chacun qui aurait augmenté exponentiellement. Sans compter l’apport des différentes technologies qui commencent à faire le quotidien des citoyens du Pays du Feu. Un rapport de confiance et de respect mutuel au même titre qu’Ame.

C’était au tour de l’index de retentir dans le bref silence qui s’était immiscé entre deux de ses monologues.

Mais tu veux savoir la triste réalité maintenant ? C’est qu’au final. Même sans ton aide ou ton soutien, Konoha pourra toujours intervenir à Nami. Voire même s’arroger le succès de tes précédentes actions comme cette histoire de nécromancien. Je n’irai donc pas ramper à tes pieds pour ton soutien.

Finissant sur le pouce, elle se laissa retomber lentement dans son fauteuil après s’être redressée sous le coup de la colère.

Car oui, le rapport de force, n’est pas en ta faveur comme tu pourrais le supposer. Tu parlais de t’envoyer une lettre ? En quoi était-ce discret ? Je ne savais même pas où tu étais. Mais mes hommes t’ont retrouvé, certes. Il serait peut-être temps de te révéler comment. Vois-tu lors de notre dernière rencontre, l’un de mes parasites s’est infiltré sous ta peau et est venu se nicher à la base de ta colonne vertébrale. Les phéromones que celui-ci dégage me permettent de te pister facilement mais … ce n’est que l’une des particuliers de la bestiole que tu abrites. Un claquement de doigt et celui explose, faisant sauter ta boîte crânienne. Alors dis-moi Demon, renversons quelque peu les situations. Qu’aurais-tu à m’apporter pour que je te laisse en vie ?

La situation était posée. Les différents éléments entre ses mains à plat devant elle. Elle avait abattu toutes ses cartes et continuait à regretter la tournure des événements. Ses chiens étaient peu diplomates ? Lui non plus n’était pas un monstre d’éloquence. Un claquement sonore se faisant entendre, elle tourna un visage blasé et fermé en direction du Nara qui avait cru bon de réellement claquer des doigts pour vérifier à la lettre les dires de sa récente supérieure. Quel humour …

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Se passant la main lentement sur le visage en espérant que ceci était un mauvais rêve, elle entendue un rictus amusé derrière elle alors que Demon avait fini de cracher sa bile. Elle était de plus en plus d’accord avec Mizuki ces derniers temps, elle commençait à en avoir presque peur. Ou alors à être rassurée. Son élève semblait marcher sur ses pas. Comme quoi elle n’était pas aussi incompétente que ce que pensait le Jisetsu. Enfin bon … Même une gamine qui deux ans auparavant avait peur de sa propre ombre avait su saisir le ridicule de la situation qui se déroulait ici même. Mais le principal intéressé ? Non visiblement, rien. Il n’avait toujours pas réalisé malgré ses grands discours sur la mort. Se sentait-il maintenant en sécurité grâce à son monologue attendrissant sur les fleurs, la jeunesse qui grandissait et sa fille adorée ? C’en était lassant …

Arrogant ? Orgueilleux ? Non … Tu es surtout quelqu’un de très stupide.

Longuet. Il était irrécupérable malgré son semblant d’ouverture … Il voulait être son égal ? Qu’il arrête d’abord de se comporter quand un gamin immature et exigeant.

Je n’ai probablement jamais rencontré une personne plus aveugle que toi … Ironique n’est-ce pas, quand on sait que le pouvoir des Jisetsu vient de leur dojutsu.

Et maintenant ? La mort ? Le passage par des Yamanaka puis la mort ? L’enfermement ? Un panel de solutions s’offrait à elle. Mais elle avait déjà retiré certaines de son jeu, notamment celle consistant à le relâcher indemne hors du village. Tapotant sur son accoudoir distraitement comme si elle envisageait tant de claquer des doigts que ceux-ci la démangeaient, elle reprit la parole.

Ma sauvagerie hein … Je vais te laisser réfléchir un moment à ma demande, je pense… Quand à te considérer comme mon égal, tu le seras, ne t’en fais pas.

Posant son moignon bien en évidence sur l’accoudoir gauche, elle croisa ses jambes en véritable chef de gang dans son fauteuil en cuir et riva son regard dans celui de Natsuki.

Préviens Iji qu’il va devoir faire quelques heures supplémentaires. Et n’hésite pas à lui couper la main avant l’interrogatoire, histoire d’affaiblir ses possibles résistances mentales.

Pensant soudainement à quelque chose, elle rectifia son erreur.

Enfin non, préviens Iji mais également d’autres membres du clan Yamanaka. Je sais que les pauvres sont débordés avec les nouvelles mesures de sécurité aux portes, mais même pour lui, retracer une vingtaine d’années devrait lui prendre énormément de temps. Veille à ce que Aoi, la Genin qui l’avait amené jusqu’à toi fasse partie de l’équipe qui épluchera ses souvenirs comme un vulgaire journal intime, elle pourra bénéficier de l’expérience de ses ainés.

Une corvée peut-être pour la gamine qui avait déjà pas mal contribué au problème Demon, mais l’expérience qu’elle gagnerait sur cette affaire serait sans conteste vitale pour plus tard. Pour elle, mais aussi pour le village et ses citoyens. Mizuki avait eu raison de la conseiller …

Une fois cela fait, rase le, retire lui ses vêtements et met le en cage. Des membres de l’ANBU s’occuperont de le poser le plus simplement du monde dans un coin de la place publique.

Natsuki ayant déjà immobilisé Demon via son emprise des ombres, le Jisetsu ne pouvait qu’assister à tout cela, impuissant. Son attention de nouveau sur lui, elle le regarda avec le plus grand calme.

Nous allons t’aider à trouver quelque chose qui pourrait nous servir ne t’en fais pas. Et tu pourras également ressasser tes erreurs, ma proposition, et dialoguer avec mes fameux larbins. Konoha est depuis longtemps un village composé d’individus avec leur propre volonté, leurs propres idées. Avant de faire de moi une marchande d’esclaves et une dresseuse de chiens, va à leur rencontre … quoique non … Ce sont eux qui viendront à la tienne. Avec un peu de chance, certains d’entre eux auront été envoyés à Nami…Mizuki, prend un parchemin, je vais te dicter quoi écrire. Tu iras voir Kihran après, j’aurai également besoin de ses services... Ah et fais venir Takeo. Il assurera le premier tour de garde en temps et en heure.

* * * * *

Elle se retrouvait face à Demon. Dans cette cage en métal il faisait peine à voir. Nu comme un ver, son seul bras valide attaché dans le dos, il était fort heureusement bâillonné. Le soleil allait bientôt se lever, et elle n’avait pas envie de réveiller trop tôt son village encore endormi. Debout devant la cage en compagnie de deux ANBUs -l’un d’eux étant l’Inuzuka qui avait fraîchement rejoint les forces spéciales-, de Kihran et de Mizuki, elle regarda Demon avant de faire un signe. Kihran avait déjà fait pousser le grand panneau d’affichage qui trônerait devant la cage et avait rajouté comme dit un toit au cas où il pleuvrait. Ne restait qu’à Mizuki d’afficher le parchemin dont l’écriture était suffisamment grande pour être lue de loin qu’elle avait écrit juste après le départ de Demon pour son interrogatoire. Les laissant travailler, Miko reporta toute son attention sur Demon, se rapprochant de la cage.

Tu réfléchiras à ta condition une bonne semaine, puis je repasserai te voir. Si tu n’as toujours pas d’idée quant à ton utilité, je te couperai la deuxième main afin de t’empêcher de continuer ce bras de fer perdu d’avance et repasserai à nouveau une semaine après histoire de savoir où en est ta réflexion. Nous aviserons à ce moment-là... J’ai appris par ailleurs que tu avais presque incité des membres de ton clan à se séparer de l’Empire. Très impressionnant je dois te le reconnaître. Comptais-tu les faire rejoindre Nami no Kuni ? … Peut-être une piste de proposition à exploiter, non ?

Se retournant, elle avisa ses deux élèves qui avaient fini leur travail. Faisant signe aux ANBU pour qu’ils se positionnent à côté de la cage elle-même accolée à son propre appartement, elle commença à s’éloigner, faisant trois pas avant de se retourner, lancer une dernière pique et donner ses dernières consignes.

En espérant qu’il ne pleuve pas trop ces prochains jours. Pensez à enlever son bâillon lorsque les premiers intéressés lui adresseront la parole. Ne vous montrez pas menaçants ni agressifs, et référez-vous à moi au moindre problème.

Qu’il tente un peu de faire une grève de la faim afin de se laisser mourir. Elle lui injecterait elle-même de quoi survivre à l’aide de sa plus grosse aiguille. Tapotant le panneau de sa main valide, elle quitta la scène, laissant le choix à Mizuki et Kihran de rester sur place pour parler au prisonnier.

Contenu du message sur le panneau d’affichage géant a écrit:

Konohajins,

Ici se trouve devant vous Jisetsu Demon, un Nukenin qui avait voulu me recruter pour ce qu’il aura appelé « La reconquête de Nami no Kuni » qui visait à renversait le Daimyo en place et à asseoir sa propre autorité sur le pays des Vagues. Dans sa proposition, il aura sous-entendu l’implication du village de Kumo dans ses plans, village avec lequel Konoha est plus qu’en froid récemment à cause de leurs différentes ingérences qui auront mené notamment à la désertion de masse en poussant Sabakyô Seitô à commettre l’irréparable, et leur irrespect et mépris flagrants comme vous le savez déjà.

Suite à l’intervention à Yu no Kuni pour laisser une dernière chance aux membres de l’ancienne organisation du Shoraizen, j’ai moi-même rencontré Seki Zennosuke, Godaime Raikage qui a confirmé sans le vouloir l’implication de la Foudre dans la conquête à venir à Nami. Depuis mon investiture j’ai donc œuvré pour empêcher la Foudre d’établir un avant-poste militaire si proche de nos côtes en cas de danger de guerre, envoyant des troupes à Nami sous couverture afin de vérifier les conditions déplorables dans lesquelles vivent les habitants des Vagues dont le prisonnier devant vous m’avait fait part. Parallèlement une autre équipe était envoyée pour ramener Jisetsu Demon à Konoha afin de lui proposer de supplanter l’offre kumojin, le Pays du Feu profitant d’un commerce fort et d’une grande puissance militaire à proximité immédiate du Pays des Vagues.

Au retour de Nami no Kuni, tous les rapports ont été formels : le Pays des Vagues est actuellement dans une situation désastreuse, l’entièreté de la population vivant dans des conditions de misère, sur des îles où pullulent les pirates et où le Daimyo du pays ne semble pas réagir. Konoha agira probablement sous peu pour venir en aide à ce pays et tenter de le placer sous sa tutelle, à l’image d’Ame no Kuni à l’époque, qui maintenant est un pays en pleine prospérité. Quant au bilan de la mission de rapatriement de Jisetsu Demon, ce dernier ayant tenté de s’enfuir, il aura été ramené de force à Konoha, son implication dans le projet pouvant grandement accélérer et simplifier les choses.

Malgré son hostilité envers l’escorte -à la base, diplomate- envoyée, la proposition sera restée inchangée bien que soumise avec plus de réserve qu’initialement. Cependant l’homme que vous voyez devant vous aura refusé tout accord, restant arrogant, orgueilleux, menaçant et vulgaire, insultant Konoha, traitant les Konohajins de vulgaires chiens et me trouvant des surnoms bien plus fleuris avec un irrespect encore plus remarquable que celui des Kumojins à Yu no Kuni, qui insultaient pourtant ouvertement Myakudou Onpu. Enfin, non. Il penserait finalement à peut-être s’allier avec le Pays du Feu, s’apercevant probablement enfin de la situation délicate dans laquelle il se trouve actuellement, en suivant toutefois ses propres conditions bien évidemment, pensant qu’il peut faire ployer notre village au lieu de travailler avec lui, afin de « ne pas vous ressembler ».

S’il se trouve devant vous aujourd’hui et si vous lisez tout cela, c’est afin de respecter ma promesse de transparence à votre encontre. Jisetsu Demon restera dans cette cage durant les deux dernières semaines de juin, le temps pour lui de réfléchir à sa condition, à la proposition qui lui a été faite et à ses erreurs. Vous êtes bien sûr libre de converser avec lui s’il le souhaite. En cas de mécontentement quelconque ou demande le concernant, n’hésitez pas à prendre contact avec le secrétariat du Palais afin de convenir d’un rendez-vous dans lequel vous pourrez exprimer votre point de vue à son sujet, voire défendre l’homme qui se tient devant vous.

Cordialement,
Aburame Miko, Nanadaime Hokage

Spoiler:

Une vieille chanson raconte l’histoire de deux seigneurs se faisant la guerre. L’un, fier et orgueilleux, ne reconnut pas la supériorité, pourtant évidente, de l’autre. Il finit par être humilié et toute sa famille fut décimée. C’est à cette chanson que cette « entrevue » me faisait penser. Un petit homme venu armé d’un poignard pour défier un dragon. Un poisson pris au piège d’un pêcheur mais qui continue tout de même de remuer dans l’espoir d’être libéré. Au fond, un simple Nukenin venu provoquer l’une des kunoïchi les plus puissantes de son temps. Les monologues s’enchainèrent, les discours se suivirent, et chacun campa sur ses positions. Même moi, pourtant rarement formelle et protocolaire dans ce grand bureau, n’osais bouger ou parler, tant la tension était palpable.

Entendons-nous bien cependant : la tension dont je parle, ce n’est pas vraiment une tension entre deux personnes, comme il en existe dans des situations où les protagonistes sont au bord de l’affrontement. Non, là je parle de la tension émanant d’une seule et même personne : la personne qui me prouve chaque jour pourquoi je suis fière d’être son élève et son assistante depuis toutes ces années : Aburame Miko. La prestance, l’éloquence et le charisme de chaque mot qu’elle prononçait, son ton et son air prouvant à quel point elle devait se contrôler pour ne pas « claquer des doigts ». En face d’elle, une caricature, l’ombre de ce qu’un homme sensé pouvait être. Des paroles forcées, imprégnées de tout ce qu’on peut trouver de personnalités préfabriquées dans le monde.

Quand les gens apprendront-ils que le monde shinobi n’est pas un monde normal ? Quand apprendront-ils qu’un village militaire, qu’un pays régi par la force des ninjas, ne peut pas être considéré comme « normal » ? Rechercher un idéal de paix quand on use de la force, de la manipulation et de techniques ninjas pour avancer, c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Typiquement le genre de raisonnement d’esprits médiocres qui se disent prêts à tout pour ne pas aller à l’encontre de ses valeurs mais qui reprochent aux autres de tout faire pour suivre les leurs. Pitié, quoi. C’est d’un pathétique. Natsuki en face de moi devait sans doute penser la même chose au vu de la petite blague qu’il fit en claquant des doigts. Je commençais peu à peu à connaître le personnage, bien plus complexe qu’il n’y paraissait, et j’étais presque persuadée qu’il considérait Demon, actuellement, comme un moins que rien gorgé d’idéaux à la con.

Je ne pus réprimer un petit rictus quand Demon répondit à Miko. Cette arrogance, cette absence de discernement… Comment pouvait-il penser une seule seconde être en mesure de négocier ou de réclamer avec tout ce qu’il venait de dire ? Il était seul au beau milieu d’un village entier et prétendait pouvoir jouer le malin. Grave erreur. Et Dieu sait à quel point l’Hokage lui avait laissé des chances de s’en sortir. Jamais je n’avais vu Miko tendre des perches aussi souvent que lors de cette entrevue. Et j’ai suivi Nami de près, donc je sais que ses intentions sont louables et sincères. Mais apparemment, l’homme face à elle n’était plus qu’une parodie. Et une mauvaise parodie, qui plus est.

Je pris un parchemin sur lequel j’écrivis la convocation de Takeo

Message pour Inuzuka Takeo a écrit:

Takeo Inuzuka,

Vous êtes attendus au bureau de l’Hokage dès maintenant. Merci de vous y rendre dans les plus brefs délais.

Encore maintenant, j’hésitais à signer « Aburame Miko », « Aburame Mizuki », « Bureau de l’Hokage »… Pendant que Demon était emmené dehors, j’écrivis ce que Miko me dictait (mon poignet la remercie), puis j’enfilai une veste et me dirigeai vers le quartier Hayashi pour aller prévenir Kihran de ce qu’il avait à faire et de ce qu’il se tramait.

Le lendemain, j’avais enfilé une longue cape noire pour palier à la fraîcheur de la nuit encore installée, à mon état de fatigue résultant de la dure journée d’hier et de la courte nuit qui s’en était suivi et aussi, avouons-le, parce que dans ce genre de situations, porter une cape, ça fait mystérieuse et ténébreuse. J’accrochai le parchemin sur la grande pancarte que Kihran avait fait pousser, écoutant les dernières paroles de Miko à l’encontre de son prisonnier. Elle partit, et je restai quelques instant devant lui, regardant comment des actes inconsidérés pouvaient détruire une personne.

- C’est donc comme ça que va finir Demon Jisetsu ? Comme un vulgaire animal qu’on laissé pourrir pour les corbeaux. C’est pathétique. Tu parles de courage, de valeurs, d’honneur… Mais dis-moi, Demon, que connais-tu à toutes ces choses ?

Il ne m’écoutait peut-être pas, mais une chose était sûre : il n’avait pas le choix de m’entendre. Je m’avançai un peu. Je ne souriais pas, mais n’avais pas un visage froid : j’étais juste surprise et choquée par la décision que cet homme avait pris.

- Tu parles d’idéaux de paix, mais tu es le premier à insulter une Kage au cœur de son village. Tu parles de sauvagerie, mais tu es celui qui n’a pas accepté la discussion, comme un simple animal borné et sans raison. Tu parles de ta famille, mais tu es prêt à les abandonner purement et simplement pour des raisons aussi stupides que des valeurs clichées pour lesquelles tu ne lèves pas le petit doigt, préférant mourir avec ce que tu crois être de l’honneur mais qui n’est en fait que de la lâcheté. Franchement ? Si j’avais eu un père comme toi, qui préfère mourir manchot dans une cage au soleil plutôt que de tout faire pour me retrouver, jamais je n’aurais été fière de toi et jamais je n’aurais pensé que tu avais été un héros. Et crois-moi, la façon dont tu es mort va se répandre comme une traînée de poudre si tu t’obstines dans ta médiocrité. Et ta famille finira par le savoir.

Je m’étais un peu emportée, et je sentais au fond de moi cette petite lueur qui faisait que je ne pouvais arrêter mon flot de paroles. Alors qu’il y avait de fortes chances que je parlais à un mur.

- Tu veux savoir le plus débile dans cette histoire ? C’est que tu défends corps et âme, comme un mec à qui Dieu serait apparu pour te confier une mission, le bien-être et la protection de Nami et de ses habitants. Miko a envoyé des dizaines de ninjas pour enquêter et protéger les civils, pour apprendre ce qu’il se passait, voir comment les habitants étaient traités et en savoir plus sur le Daimyo. Si tu ne me crois pas, sache que Konoha est au courant de l’inactivité des gardes, de leur corruption, du Daimyo qui s’enrichit en laissant mourir de faim sa population, des centaines de pirates qui rôdent dans les villes du pays…

J’avais haussé la voix durant l’énumération, criant presque sur cette carpette à la fin. Remettant une mèche de cheveux derrière mon oreille, j’eus un petit rictus. Je tournai les talons et me dirigeai vers le palais de l’Hokage. Après quelques pas, je m’arrêtai et tournai la tête pour regarder une nouvelle fois l’animal en cage.

- Mais tu as sans doute raison. Konoha est un village de chiens sauvages qui ne respectent rien et qui n’agit que pour son propre intérêt. Et toi, Demon Jisetsu, tu recevras sans doute le prix du papa de l’année.

Je repris ma marche en direction du palais, soupirant. Quel genre de père abandonne sa famille pour des idéaux aussi stupides et sans discernement ? Ça me dépassait…

Finalement, j’avais raison. L’animal m’entendait, même s’il n’écoutait pas vraiment. Il me répondit, d’un air calme et serein, comme si nous étions assis autour d’une table. Il ne comprenait vraiment pas. Je commençais à avoir de l’empathie pour lui. J’arrêtai ma marche pour me retourner, étant cette fois-ci un peu plus loin, les deux gardes regardant droit devant eux sans réellement prêter attention à moi. Je me retournai, faisant voleter mes cheveux au gré du léger vent frais du matin. Le soleil commençait à diffuser ses premiers rayons sur les toits du village. Bientôt, Demon sera un monstre de foire, une attraction que l’on vient voir, l’exemple de ce qui arrive à ceux qui défient la Volonté du Feu. Je m’avançai un peu plus, les yeux légèrement froncés de blasement. Il ne comprenait donc rien. Je soupirai légèrement avant de lui répondre.

- Le courage, c’est de savoir aller à l’encontre de notre nature, Demon. Si j’ai peur de sauter dans le vide, je serais courageuse si je finis par sauter le pas. Si je ne veux pas… Je sais pas… Faire un saut périlleux au-dessus d’un nid de serpent, le courage sera de finalement le faire, si cet acte donne du sens à notre vie. Tu défends des valeurs et tu t’appelles courageux : mais qu’as-tu en commun avec tous ces gens du quotidien, qui protègent ceux qu’ils aiment et se battent pour eux ? Tu abandonnes ta famille parce que tu es orgueilleux. Ça n’a rien de courageux. On se bat pour ses idéaux quand on est seul. On se bat pour les idéaux de ceux qu’on aime quand on en a.

Je n’avais que vingt ans et j’avais l’impression de mieux connaître la définition des mots que lui. Rien à voir avec une quelconque vanité ou l’envie de se montrer supérieur : ma supériorité sur lui était évidente à partir du moment où il était nu et en cage. Je voulais lui faire comprendre à quel point sa réaction était stupide. Il avait une fille, une famille : et il était prêt à tout abandonner par égoïsme, pour protéger des valeurs d’adolescent. C’était en fait le principal problème du Jisetsu : il réagissait comme un gosse qui fait sa crise d’ado’ à sa mère parce qu’elle l’a privé de sortie et qu’il veut jouer au plus grand.

- Tu te demandes comment tu pourrais regarder ta fille dans les yeux si tu venais à vendre tes idéaux. La question ne se pose pas, parce que, dis-moi Demon : comment pourras-tu regarder ta fille tout court si tu venais à mourir ?

Petite pause. Pourquoi s’imaginait-il ce qu’il adviendrait s’il « se vendait » mais… Pas s’il ne le faisait pas ? Comme si sa vie redeviendrait normale s’il continuait ce combat perdu d’avance avec Miko… J’aurais pu continuer à converser longtemps sur ses idéaux stupides, ses valeurs débiles et son courage absent, mais à quoi bon ? L’épave du « démon de Kiri » trônait devant moi, refusant catégoriquement de remonter à la surface. Je soufflai du nez, laissant tomber mes bras sur mes hanches en signe de désespoir.

- Tu as perdu ton libre-arbitre dès le moment où tu as été commandé par des valeurs de gosse, Demon.

Puis je tournai les talons, n’écoutant même pas son éventuelle réponse. A quoi bon de toute manière ? Parler aux murs ne m’intéresse pas. Qu’il reste confiner dans sa médiocrité de ninja de seconde zone. L’histoire ne retiendra pas qu’il s’est battu jusqu’à la fin contre Miko. L’histoire retiendra ce que Miko fait des gens qui la défient. Demon restera un vague souvenir quelques semaines, quelques mois tout au plus, pour devenir simplement « Ce mec, là, qui avait manqué de respect à l’Hokage et qui avait fini nu, chauve, manchot et en cage »… C’est vraiment dommage.

Les premiers rayons du soleil parvenaient difficilement à se frayer un chemin dans le ciel de Konoha alors que les heures matinales arrivaient à grand pas. La nuit avait été calme, les températures pas trop froides mais néanmoins moins agréables qu'en pleine journée.
Satochi avait enchainé une deuxième nuit de garde dans la forêt entourant Konoha. Il en était ainsi depuis la nomination de septième Hokage. La sécurité avait été renforcée. Et Konoha prenait très au sérieux la protection des environs du village. Expert à sensorialité, Satochi pouvait couvrir une grande distance, un atout majeur dans ce domaine tant la superficie des forêts avoisinantes à Konoha était vaste.

Le village était encore endormi lorsque le Jônin approcha de la place publique du village. Dans le silence de la nuit, une discussion arriva grâce au vent du matin dans les oreilles du Rakuzan. Curieux, il y porta plus d'attention pour y découvrir Mizuki, la main droite, ou gauche du Nanadaime Hokage sans mauvais jeu de mots. La jeune Aburame qui lors de leur dernière rencontre à Yu no Kuni avait fait preuve d'un caprice déplorable était en train de discuter avec un homme dévêtu prisonnier d'une cage en métal, les cheveux rasés et l'un de ses membres coupés.
Sa curiosité accaparée par la scène, le Jônin s'approcha de la cage alors que l'Aburame du même âge que lui venait de se retourner. Vraisemblablement, la discussion était terminée.

Face à l'Aburame, Satochi lâcha un sourire et salua sa collègue avant de jeter un œil curieux à la pancarte placée à côté de la cage.
Jisetsu Demon...
Il parcourut l'immense roman rédigé par l'Hokage, ou plutôt par sa subordonnée, c’était difficile à dire. Mais c’était un récit passionnant, d’autant plus que les traits du visage du prisonnier n’étaient pas inconnus du Jônin. Le destin était parfois bien drôle.

- Tu as l’air dans un bien triste état, Jisetsu Demon. Si tu es ici dois-je conclure que la réponse que tu as trouvée autrefois n’était pas la bonne, toi aussi, tu n’as pas réussi à surmonter tes démons ?

Une réplique sans queue ni tête, pour n’importe lequel des shinobis de ce monde. À vrai dire, aujourd'hui, seul Satochi connaissait le contexte de ces paroles. Puisque le deuxième les ayant entendues était mort.
Car en effet, les paroles prononçaient par Sato’ était les dernières prononcées par Demon au légendaire Samidare Teichiro.
Le brun aurait sans doute bien voulu boire une tasse de thé avec celui qui avait été brièvement son “compagnon d’armes” durant quelques minutes.
Mais il était un peu fatigué. Mais s’il passait son chemin sans parler, ce type coincé dans sa cage serait mort d’ici deux jours tout au plus.
Alors il allait faire vite. De l’intérieur de sa tunique, il sortit un rouleau de parchemin qu’il déposa sur le sol avant de demander poliment au deux gardes de l’ANBU de reculer un peu.

Brisant le sceau, un corps sans vie apparu dans un nuage de fumée. Un corps bien connu de Demon. Après presque une année, il se trouvait face au corps sans vie de Teichiro. La preuve véridique de la mort du légendaire Nukunin. Le corps était parfaitement conservé bien que carbonisé par la lave du Rakuzan, le corps vêtu de l’armure du Samidare, son épée sur le buste et la petite dague entre les doigts. Tout y était. Satochi ne s’était jamais séparé de ce parchemin qui pourrait devenir catastrophique dans les mains d’un nécromancien.

- De cette façon, on ne perdra pas de temps dans les présentations. Mais avant que tu meures pour des bêtises. J’ai pris le loisir de lire cette pancarte. Et je souhaite te dire que tu fais une grave erreur. Tu juges mal les konohajins. Tu te sens persécuté par notre système. Mais laisse moi t’éclairer sur un point.

Le Jônin plongea son regard dans celui du démon de Kiri.

- Que penses tu qu’il te serait arrivé si Kumo avait apprit la façon dont tu as abandonné un kumojin blessé ? Penses tu que son Raikage aurait maintenu votre alliance en apprenant que tu avais délibérément laissé tomber un allié ?
Dès cet instant aux yeux de n’importe qui tu n’es plus quelqu’un de fiable si je peux dire. Mais pour pousser la réflexion un peu plus loin… Je vais te raconter mon histoire, ça ne sera pas long.

L’espace entre les deux tirades dura seulement quelques secondes, puis, le brun reprit son monologue.

- À l’époque de l’avènement du Shoraizen. Un de ses membres m’a donné un kunai après avoir refusé d’intégrer cette organisation. Il disait “Prends le, comme ça, je pourrais te retrouver si tu changes d’avis”. Je n’avais pas écouté ces paroles. Mais après plusieurs mois, j’y ai réfléchi plus en détail et j’ai finalement compris que je détenais peut-être un moyen de retrouver leurs traces. Le seul problème, c’est qu’il fallait découvrir le secret derrière le sceau du kunai et aucun shinobi de Konoha sembla être en mesure de m’aider à l’époque. Ou disons que je voulais accomplir cela par mes propres moyens.

C’était sans doute barbant, mais ça allait sans doute devenir intéressant. Dès maintenant.

- Je suis donc allé voir nos alliés de Kumo. C’est quelques jours après que l’on s’est rencontré à Kaze no Kuni. J’avais demandé l’aide de Zennosuke pour un projet d’organisation d'envergure internationale pour lutter contre les grands criminels du monde. Il ne m’a pas cru ou disons qu’il n’a pas cru en la capacité des villages shinobis à travailler ensemble pour œuvrer pour la paix. Je lui ai donc promis en guise de preuve de lui ramener le corps d’un Grand Nukenin, le premier de la longue liste des criminels qui peuplent notre monde. On sait tous les deux de qui il s’agit.
Et je l’ai fait. Seulement entre-temps, Kumo avait exploité la piste de mon kunai et avait décidé dans mon dos, mais également dans le dos de konoha à intervenir contre le Shoraizen.

Il laissa filer quelques secondes s’échapper avant de reprendre, il ne lâcher pas le nukenin prisonnier.

- Kumo a trahi Konoha et t’aurais sans aucun doute trahi dans tes projets. Pourquoi ? Car Zennosuke ne jure que par le pouvoir de son village quitte à se servir des opportunités des autres. Et comme moi, tu aurais été trahit à un moment où un autre. C’est ton alliance avec Kumo qui a probablement changé la donne entre toi et notre Hokage. Nous ne faisons plus confiance à Kumo, tu as montré par le passé que tu n’hésitais pas à laisser tomber tes prétendus alliés. Konoha veut savoir aujourd’hui si tu peux être un allié. Ce qui a été dit par le passé ne compte plus. Aujourd’hui, tu es dans cette situation, car tu as parié sur les mauvais chevaux, mais aussi, car tu ne t’es visiblement pas montré coopératif.

Sa petite histoire était terminé, le Jisetsu la prendrait comme il la voudrait, cela ne changerait rien pour Sato’, en revanche cela pouvait tout changer pour lui.

- Tu vois l’offre du Nanadaime comme une soumission ? J’ai une autre vision pour toi, vois ça comme une infime chance de te racheter. Konoha a trop longtemps était insulté pour sa passivité. Montres que tu peux être digne de confiance contrairement à tes anciens alliés. Les cheveux repoussent, aujourd’hui, une main ça se remplace, surtout ici à Konoha. Est-ce un prix cher à payer pour continuer à voir ton enfant ? Ton orgueil vaut-il aussi cher que l’avenir de ta propre fille ?

Oui, le Rakuzan avait entendu des brides de conversation entre Mizuki et le démon de Kiri. Comment un père pouvait-il se montrer si fier ? Satochi qui avait perdu son père ne pouvait qu’imaginer le sentiment de la progéniture du Jisetsu.

- Ta fierté est en train de te perdre comme elle a perdu Teichiro. Toi qui ne voulais pas lui ressembler. Tu finis d’une bien triste manière. Mais penses à ce que t’a dit Mizuki. Mets toi à la place de ta fille ? Que crois-tu qu’elle préfère ? Un père mort ? Ou un père vivant ayant été capable de renoncer quand ce fut le moment ? Ce moment est venu. Tu vas mourir ici en fier shinobi et offrir à ta fille une vie d’orpheline OU alors, tu acceptes la proposition de Miko et tu vis et tu la verras grandir. N’est-ce pas le souhait d’un père ?

Pourquoi choisir la mort ? Quand on peut vivre ? Pourquoi rester butter quand un peu d’ouverture d’esprit pour nous sauver ? Pourquoi risquer la vie de ce qu’on aime quand on peut leur offrir un lieu de vie paisible et fleurissant ?

- Réfléchis, que penses-tu que ta fille pensera quand elle apprendra la mort de son père ainsi que les conditions de cette disparition ? Penses-tu qu’elle sera fière de toi, car tu seras resté borné sur tes préceptes ? Ou bien peut-être qu’elle te haïra pour l’avoir laissé au nom de tes idéaux ? Ou bien troisièmement, elle sera rongée par la haine et un jour lorsque le goût amer de la vengeance aura pris le dessus, elle viendra ici à Konoha pour tuer ceux qui auront tuer son père et ce jour là… Tu peux me croire, je lui ferais face. Au mieux, elle se trouvera dans la même situation que toi actuellement. Au pire, son corps sera dans le même état que lui termina-t-il en désignant d’un mouvement de tête le corps de Teichiro.

Le Nukenin devait réfléchir, la nuit portait conseil et la discussion avec Mizuki indiquait qu’il n’avait pas changé d’avis. Il ne lui restait plus beaucoup de temps.

- Ne vois pas ça comme une menace, mais de ton choix d’aujourd’hui dépendra sûrement de l’avenir de ceux que tu aimes et de celui de ta fille, et pour moi, se préoccuper de la vie de son enfant est la première priorité de la figure paternel que tu es au yeux de ta fille.

Voilà, le Rakuzan en avait terminé, d’un geste, il reforma le sceau et le corps du démon cendré disparu à nouveau, le Jisetsu avait été blessé ? Il était en colère ? Il avait envie de s’en prendre à Sato’ et à tout le village de Konoha ? Tant mieux. C’était le but, après ça, il réfléchirait peut-être à son avenir ainsi qu’à celui de ces proches.

Spoiler:

Afin d’ouvrir les yeux à Demon, afin de lui offrir une infime chance de rédemption ? le Jônin de Konoha avait dépensé beaucoup, beaucoup de salive, il avait offert un monologue constitué d’une multitude de pistes de réflexion. La nuit était terminée, le soleil commençait à percer les nuages nocturnes, et le brun était fatigué. Il n’avait donc plus l’envie ni la patience de regarder périr sordidement un shinobi en cage.
Sa réponse était vide. Vide de toute logique. Pour qui se prenait-il ? Son esprit embué lui faisait-il réellement croire qu’il était quelqu’un d’autre ? Invincible ? Un être au-dessus des atrocités que le monde avait connues ? Le Rakuzan l’aurait bien planté là pour ses ultimes heures de survies. Mais son esprit d’analyse le lui interdisait encore. Le Demon de Kiri… Un bien vaste souvenir aujourd’hui. Un surnom du passé qui n’avait en ce jour plus aucune valeur. Aucune. Parce que le démon allait mourir. Un démon, c’est sensé mourir ? C’était une bonne piste de réflexion.

- Nous sommes tous des survivants. Des survivants que Dame Nature nous a fait devenir. Des survivants de guerre et de grandes batailles, toi Demon, tu es le survivant de chacun de tes combats, tu es un survivant de la destruction de ton village. Et dans cette cage, tu es le survivant de bien des choses qui t’auraient pu être faites auparavant.

Il avait évoqué Teichiro et du plan que l’ancien grand Nukenin aurait pu mettre en place en acceptant l’offre de Miko. Dans le fond, ça sonné plutôt bien. Soumission, rébellion. Une attitude qui n’aurait choqué personne. Mais Demon avait-il au moins une fois visualisé ce scénario ? Ou bien ? Sa fierté l’avait-elle bloqué à la case “soumission”, que l’on pouvait renommer ici “coopération” ? Le Jônin n’avait plus beaucoup de temps. C’est pourquoi il allait prononcer une dernière tirade, une toute dernière. La suite dépendrait de la capacité de compréhension du Jisetsu.

- Un homme ? Non. Un homme ne meurt pas en cage, c’est un privilège réservé aux chiens dit-il sèchement alors que les nerfs émotionnels de l’ancien Kirijin semblaient fléchir. En restant ici, tu ne vas pas mourir comme un homme fier. Tu vas mourir comme un chien. Et je ne pense pas qu’une fille désir une mort de la sorte pour son père. Je pense que ta fille aurait aimé Teichiro en tant que père. Car au moins lui, même s’il avait légèrement courbé l’échine pour s’en sortir. Il aurait tout fait, mais réellement tout fait pour la revoir. Lui n’aurait pas servi un discours sur l’amour à un garde rentrant de son affectation pour ensuite se laisser mourir au fond d’une cage au nom de sa fierté.

L’offre de Konoha tenait la route vis-à-vis des anciens petits copains de Demon. Ce qui était demandé était valable. Les moyens d’y parvenir étaient violents ? Vraiment ? Pour un ancien Kirijin ? Satochi en y pensait était sur le point de rire. Il en avait terminé ici.

- Pour le reste, tu ne fais pas confiance à Konoha, ses manières t’ont choquée ? Toi un démon de Kiri, l’ancienne brume sanglante ? Tu t’offusques du traitement infligé aux petits rebelles qui ne coopèrent pas ? Nous ne voulons que protéger ceux que nous aimons, pour y arriver, nous sommes prêts à tout. À la différence de toi, c’est que nous. Nous sommes réellement prêts à tout. Quitte à se salir les mains et à ranger notre fierté au placard

Sur ces dernières paroles, il reprit sa marche disparaissant peu à peu dans les ombres du soleil levant.

NB: