Réminiscences d'une guerre [Hattan le jaune]

(#) Sujet: Réminiscences d'une guerre [Hattan le jaune] Dim 1 Nov 2015 - 15:18

Le contrôle à l'entrée ? Fait. Les accrocs avec le Kakumeigun ? Réglés. Les participants shûkaijin ? Autonomes. Mikami pouvait profiter de son temps libre. Vadrouille habituelle, flâner au hasard des rues du village caché du sable, traversant ruelles commerçantes et bondées du centre-ville comme le calme des quartiers résidentiels en train de s'endormir, en passant par les coupes-gorges... la lune est toujours plus belle vue d'un lieu inquiétant et isolé, surplombant une bâtisse pour sûr animée mais paraissant inatteignable et présente seulement pour que l'astre ne mettent en avant sa puissance en surlignant ses contours. Mystérieuse nuit que celles passées dans le désert. Cette ville avait un charme nocturne fou. D'autant plus lorsque l'on range tout signe d'appartenance à l'empire de Kakeshuou Samui.

Rares étaient les fois où l'amnésique arborait un signe de ralliement au shûkai, les amalgames allant bien trop rapidement. Et il avait clairement senti la différence entre les moments où il portait son bandeau frontal et quand il l'avait enlevé. Sans faire de généralités, les regards portés sur lui étaient bien différents. Non pas qu'il renie ses origines bien que relativement récentes, mais n'être personne d'autre que lui-même, sans l'ombre d'un pays, d'un village ninja ou d'un dirigeant pour altérer la couleur de sa peau aux yeux des tiers étaient un acte de liberté et de vérité, rattachant ses actes et ses mots à sa seule personne sans que ces derniers ne soient rattachés à une quelconque institution. C'était en tant que Mikami Yorurai qu'il souhaitait aller à l'encontre des autres civils et shinobi et ce avant d'être un des capitaines de l'empire.

Le fantôme des quelques actes déjà accomplis avaient déjà fait éclater des conflits internationaux et mis leurs vies en danger... mais certains n'avaient pas attendus que leur Kage ne les envoie au front pour faire parler le peu de pouvoir qu'ils avaient déjà entre les mains. Y avaient-ils des raisons historiques à ceci ? Des conflits ancestraux dont l'amnésique n'avait pas connaissances ? Ces questionnements superposés à la lumière projetée dans la rue depuis les fenêtres de la bibliothèque centrale lui firent instinctivement tourner des talons. Deux doubles-portes séparant le brouhaha citadin de la placidité des murs de livres offrant des couloirs de savoir donnant sur des tables d'enrichissement. Le shûkaijin défila d'abord au hasard des rayons, suivant la logique anarchique qui l'avait déjà conduit jusqu'ici.

Il se perdit à lire le titre de chaque livre comme le nom de l'auteur sans même les enregistrer, perdu dans les senteurs du papier confiné en masse, appliquant une sérénité olympienne à ses émotions, les secouant parfois de haut-le-cœur ne lui inspirant que manque et tendresse. Une association d'idée faisant parler des sentiments qui n'avaient pu être effacés, à l'inverse de la personne en ayant été la cible... Presque tout aussi au hasard et par critères arbitraires basés sur seulement quelques mots clef dans les résumés ou des titres pertinents, Mikami s'était emparé d'une petite pile de bouquin. Les tenants sous le bras, appuyés sur le manche du katana, il prit la direction des tables d'études ou une ridicule poignée de personne était assise. Un ou deux bandeaux frontaux...

dont un Kumojin. Un léger instant il resta paralysé, croyant voir une jeune femme sous ses cheveux longs et bruns et arborant ce code couleur, paisiblement penchée sur maintes et maintes volumes de savoir oublié. La couleur de la table changea, comme le nombre de livre et l'apparence du shinobi des nuages quand son odeur parvint à ses narines. Ce n'était pas cette kunoichi mais lui, il le connaissait aussi. Les rencontres de ce genre allaient forcément arriver, mais quelle ironie que celle-ci survienne dans ce genre d'endroit. De toutes façons, ce n'est pas parce qu'il n'est pas judicieux d'allumer un brasier dans une bibliothèque qu'un départ de feu ne peut y voir le jour.

Sans hésitation ni la moindre crainte, avec presque un plaisir narquois à le prendre par surprise et à se confronter à lui dans un contexte n'ayant aucune accointance avec les précédents, il s'avança et posa sans prévenir ses livres sur la table occupée par le jeune Seki dont il ne connaissait que le prénom pour l'avoir entendu sur le bateau dans lequel il avait été un des prisonniers, se saisit de la chaise en face de lui et s'assit, croisant les mains sur la table et plongeant son regard dans celui du garçon.

- Qu'est-ce que tu cherches dans ces livres ? À t'améliorer ? Trouver d'autres voies que le combat ? Ce qui nous pousse à combattre ou ce qui pourrait calmer les ardeurs ?

Aujourd'hui, Le Seki se rendait encore à la bibliothèque pour apprendre des choses, diversifier ma culture. Il y a pleins de choses qu'on peut apprendre lorsqu'on lit des livres. Cependant, on peut voir plusieurs choses fausses dans les livres, surtout écrit par un shinobi d'un village, car il peut y avoir des phrases qui ment beaucoup, car oui, chacun écrit un livre en pensant quand même à la puissance de son village et ses intérêts, c'est donc pour cela que le Seki ne croyait pas tout ce qui est écrit dans les ouvrages. Cependant, c'était tout de même intéressant de voir le point de vue des habitants de village différent.

Le Fantassin marchait pendant quelques minutes avant de trouver la bibliothèque du village, Il ouvrit la porte de la bibliothèque, et saluai juste la personne qui était à l'accueil d'une geste de la tête puis Le Chûnin de Kumo se promenait dans le " labyrinthe d'ouvrages " cherchant un livre qui pourrait l'intéresser. Marchant toujours à la quête d'un livre qu'il pourrait étudier, Le Seki remarquait qu'il y avait des Ninjas qui venaient prendre des livres pour parfaire leurs connaissances sur la vie de ninja, les guerres, conquêtes... Il y a pleins de ninjas qui n'ont pas connu encore le système des guerres. Le Fantassin avait eu la chance de connaître et de souffrir de ces guerres...

C'est cela qui l'avait permis de mûrir et de me changer en un homme nouveau. Il prit un livre sur les combats, pourquoi se battre. Le Seki prit ce livre puis se dirigea vers une table, il s'assied tout en ouvrant l'ouvrage, Le Chûnin de Kumo lisais quelques livres, puis un homme lui parla en créant un effet de surprise, il lui demanda qu'est-ce que je cherchais dans ces livres. Le Fantassin savait à qui il avait à faire, Mikami de l'Alliance des Pays Neutres.

« Qui êtes-vous ? »

Le Fantassin ne lui jeta aucun regard, il regardait toujours son livre.

« Avant de me poser tant de questions sur ce que je lis, vous pouvez décliner votre identité ? »

Oui, le Seki était du genre un peu moqueur.

Mikami esquissa un sourire, car il aurait ri si ici le silence n'était pas requis. Le jeune se mit à feuilleter les couvertures des livres qu'il avait emprunté pour en faire une petite sélection à présenter au jeune Seki. Hattan Seki, * Je connais ton nom. * pensa-t-il, lui ne connaissait que son prénom, le nom de son clan, au pays de la foudre, courrait encore les grimoires vieux de centaines d'années dont les récits étaient destinés à effrayer les enfants de Kaminari. Fruit des craintes que les adultes nourrissaient à une certaine époque...

- Est-ce que tu m'aurais aussi posé cette question si j'étais venu masqué ?

Simple rappel à l'ordre. La prochaine fois, s'il cherchait à le piquer, qu'il essaie au moins d'être crédible. Car dans le cas inverse le Yorurai ne pourrait que répondre avec des pieux.

- En fait, il me paraissait plutôt évident que je ne m'intéressais pas encore à ta lecture, mais faisait référence au grand besoin que tu as de t'améliorer.

Et ses nerfs, étaient-ils solides ? À quoi avait-il passé son temps entre le retour du pays de l'eau et le départ pour le pays du vent ? Mikami non plus, n'avait pas levé la tête pour regarder si un rictus d'agacement prenait forme sur son vis-à-vis. Mais de sa pile de bouquin il en avait retiré trois qu'il présenta tour à tour au jeune garçon. D'abord il lui glissa sous le nez un livre intitulé « Histoires de captures » ou comment les prises d'otage et la surenchère n'ont fait qu'envenimer les conflits et se sont retournés contre chacun des deux parties.

Ensuite il avança, empiétant presque sur la lecture du kumojin, « Les plus belles montagnes à travers le monde », un livre illustré de paysages époustouflants retraçant les hauteurs les plus inaccessibles aux vues les plus précieuses, depuis chacun des pays du Yuukan. Escalades à très haut risques, chutes d'eau vertigineuses débouchant sur des canyons creusés par des millénaires d'écoulement et d'érosion oiseaux en tout genre et disproportionnés que l'amnésique s'imaginait déjà chevaucher, quelques emplacements de forêt luxuriantes et regorgeant de vies végétales et animales, avec quelques conseils pour les préserver. Dommage que ce livre là ne prévienne pas du risque d'agression et d'emprisonnement par certaines tribus autochtones et barbares.

Au suivant : « Kiri la sanglante », tout simplement. La couverture représentait une carte de l'archipel, et la mer était coloriée d'un rouge sombre. Ce bouquin là cachait carrément une page entière de celui qu'Hattan lisait.

Mikami avait relevé la tête et fixait le jeune garçon d'un regard froid et dur qui s'abattait comme un jugement plutôt qu'une provocation.

- Et maintenant, tu te remets ?

Le Seki était-il venu ici pour se libérer de son asservissement plutôt que de se contenter d'aiguiser seulement son sabre ? Le Yorurai quant à lui s'attendait à ce que ses livres soient repoussés et ses paroles ignorées, mais espérait néanmoins être surpris.

Le Seki regardait toujours son livre, mais il sentait que le Mikami voulait rire mais le silence était obligatoire dans un lieu de lecture. Le Mikami tentait de l'attaquer directement en posant une question, est ce que le Fantassin lui aurait posé cette question si le Mikami serait venu masqué. Le Chûnin de Kumo ne regardait toujours pas son interlocuteur, il montrait toujours un visage impassible et concentré sur son livre. Le Mikami voulait revenir dans le passé... Le Seki lui répondit d'une voix totalement neutre.

« Si vous serez venu masqué, je vous aurai massacrer, puis je vous attacherais pour au final : être torturer jusqu'à la fin de vos jours. »

Les yeux du Seki continuait de regarder les lignes de son livre, le Mikami revenait à la charge en disant qu'il ne s'intéressait pas à la lecture du Fantassin, mais il faisait référence au besoin qu'il a de s'améliorer. Le Seki continuer de lui répondre sans poser un oeil sur lui.

« Moi, je ne m'interesse pas du tout à ta lecture, mais vu le nombre de livre que tu as en mains, il me semble que tu as besoin de t'améliorer autant que moi. »

Le Seki lui rendait l'appareil, après tout, ce n'est pas le Fantassin qui avait commencer ce petit jeu là, il lui avait simplement demander de décliner son identité. Le Mikami commençait peu à peu à passer à la vitesse supérieur, il commença à poser un livre devant le livre du Seki, le premier livre se nommait " Histoire de captures ". Cela rappelait au Seki la capture du Mikami. Il posa un autre livre nommée " les plus belles montagnes à travers le monde ". Sa première rencontre avec Mikami lorsqu'il n'était qu'un Genin arrogant.

Il en posa un troisième qui s'intitulait la Kiri Sanglante, cela lui rappela son combat face à Mikami, lorsqu'il a du sacrifier son bras pour gagner le combat, tous ces souvenirs sont déjà loin derrière, il n'était qu'un Genin. Le Fantassin vit à présent son présent.

« Vous êtes du genre borné, mais vous ne m'avez toujours pas décliner votre identité. »

Le Seki se leva de sa chaise et pris son livre d'une main pour d'un geste de la main, il disait...

« Mais puisque vous êtes accrochés au passé à ce que je vois, je ne vois pas l'intérêt de vous parler. »

Puis le Fantassin s'assied sur une nouvelle chaise à quelques mètres du Mikami qui allait sûrement revenir...

- Moi, je ne m'interesse pas du tout à ta lecture, mais vu le nombre de livre que tu as en mains, il me semble que tu as besoin de t'améliorer autant que moi.

- Affirmer l'inverse aurait été bien trop prétentieux, même pour moi. On n'a jamais fini d'apprendre. Et si l'on prend comme échelle l'ensemble des connaissances qui nous ont été léguées par les générations précédentes... alors oui, j'ai sûrement autant besoin de m'améliorer que toi.

Et le jeune garçon gardait les yeux rivés sur son livre, malgré celui du Yorurai qui empiétait sur une de ces pages. À ce stade là de la discussion, où il paraissait clair que Mikami n'avait pas besoin d'un échange de regard pour converser, pourquoi s'entêter à le détourner ? Lui qui parlait de laisser le passé à sa place, avait-il peur d'assumer les erreurs qu'il y avait commises ? Non, ce devait être toujours de la provocation... ce qui sonnait comme une menace, sous-entendue un peu plus tôt, laissait penser qu'il n'avait toujours pas changer de voie.

- Je suis celui que tu appelles " étranger " ; un shinobi natif de ton pays, salissant déjà ses mains du sang des ennemis de Kaminari alors que tu courais encore les jupons de ta mère.

Est-ce que lui dire qu'il était Mikami l'aurait autant informé ? Sûrement pas. Et malgré tout, son vis-à-vis se leva et s'assit un peu plus loin. Pas si loin que ça remarque... « Mais puisque vous êtes accrochés au passé à ce que je vois, je ne vois pas l'intérêt de vous parler. » ... très bien. Faisons comme ci le terrain était neutre et ne vivons que de l'instant présent. Après tout, l'amnésique était passé maître en la matière ; cependant il n'ignorait pas les règles fondamentales de la vie. À savoir que tout acte avait un jour ses conséquences... Il se leva à son tour en embarquant ses bouquins, les déposa légèrement sur la nouvelle table de discussion, débarrassée de tout remue-ménage antérieur, puis s'assit à son tour en respectant le silence dominant ces lieux.

- Alors faisons comme ça.

Chuchotant toujours, un certain engouement était nettement perceptible dans sa voix.

Je m'appelle Mikami Yorurai. Très peu de gens connaissent ce nom de famille. Il m'était encore inconnu la première fois que nous nous sommes rencontrés. Je suis amnésique vois-tu. À cette époque j'étais en quête de mon village natal.

Cette même fois où il l'avait jugé ennemi national et tenté de le boucler, pour qu'il ne racle au fond de sa gorge les piteuses informations dont il avait connaissance, à cracher avec les germes de sang.

- Et toi tu es Hattan Seki, c'est bien ça ?

Le Fantassin s'était levé de sa chaise pour changer de table. Le Mikami était beaucoup trop collé sur le passé, il semblerait qu'il allait changer son sujet de discussion, reprendre du début et oublier son passé piteux quand il était dans le Pays de la Foudre. Vu que le Fantassin avait persisté sur son identité, il me répondit sèchement en disant qu'il était celui que le Kumojin appelait " étranger ", il était né à Kumo et il se salissait déjà les mains de sang des ennemis du Pays de la Foudre. Le Fantassin le regardait dans les yeux puis prit la parole d'un ton neutre.

« Je ne crois pas que je t'appellerais " étranger ", je t'appellerais plus un " traître ". C'est plus approprié pour mon point de vue. »

Le Kumojin ne faisait pas ça pour provoquer le Shukaijin, c'était juste pour le corriger, car le Seki pensait que c'était un étranger, mais surtout un traître qu'on doit exterminer comme les autres shinobis qui sont de la même espèce que ce Mikami. Il commença enfin à jouer le jeu, il débuta en disant son prénom et son nom, il se nommait Mikami Yorurai, son nom de clan était inconnu pour le Fantassin. Il continuait de parler, le Seki l'écoutait en fermant les yeux. Il était donc amnésique, lorsque Hattan et Eiko ont traqué pour la première fois dans les terres de la Foudre, c'était pour savoir d'où il venait...

Il semblait déjà connaître le nom du Chûnin. Il répondit d'un ton neutre.

« C'est exact, je m'appelle Seki Hattan. Vu que tu viens de parler de notre première rencontre sur les terres Kumojins. Je ne faisais simplement mon devoir, lorsqu'un " inconnu est sur nos terres, nous devons l'emmener dans l'enceinte du village pour le questionner; ceux qui est tout à fait normal pour moi. »

Il fit une brève pause qui était utile.

« Ne nous attardons pas sur ce sujet. Je suppose que si tu es à Suna, c'est pour l'examen international pour devenir Chûnin. Il y a d'énormes talents dans chaque village et l'Empire, tu ne trouves pas ? »

Il attendait sa réponse puis il lui posa une nouvelle question.

« Participes-tu à l'examen ? »

Intriguant point de vue que celui du jeune Seki. Révoltant, qui plus est. Insulter de traître un shinobi dont les derniers souvenirs remontaient à un trou noir nimbé de solitude, d'où il avait du se relever seul, aidé uniquement des mains tendues que des personnes lambda lui avaient tendues. Des civils, nomades ou commerçants sédentaires, ces hommes et femmes du quotidien qui vivent avec ou sans le système shinobi. Même trois ans plus tard, personne n'était venu à sa recherche et pour retrouver ses capacités il s'était mis au service d'un pays porté par une alliance en laquelle il croyait. Mikami n'était donc pas resté attaché aux chaînes de son amnésie, mais il avait quand même cherché à retracer ses origines. Et alors qu'il croyait enfin les toucher du doigt, voilà qu'un de ceux qui auraient pu combattre à ses côtés si ce mystère n'avait pas eu lieu le renvoyait au rang de paria sans le moindre honneur.

Le shûkaijin avait tenté de mettre sur le côté les défauts que le Kumojin avaient montré, mais voici ce dernier qui les lui renvoyaient au centuple. Ces accusations lui laissaient la pire des aigreurs au fond de la gorge, et la seule envie de lui recracher violemment à la figure. Des années de souffrance surmontées pour se voir repousser par un bleu-bite qui n'avait connu la guerre qu'à travers les suppositions d'un raikage qui les avaient envoyés à la mort et instrumentalisé leur haine pour les réduire au rang d'arme non pensante. Mais il accomplissait « simplement son devoir ». Toute l'ouverture dont avait pu faire preuve le Yorurai s'estompa radicalement pour ne laisser place qu'à ce faciès impassible qui contenait cette rage envers le reste des shinobis. Telle était la source de leur regard froid devenu emblématique pour quiconque les avaient croisés. Mikami avait essayé de faire un pas en avant, Hattan restait sur ses positions, les vouant ainsi tous les deux à être ennemis peu importe le camp dans lequel pourrait se retrouver l'amnésique à l'avenir.

- Alors si, m'étant mis au service d'un autre pays, je deviens un traître… tu sous-entends que l'intérêt de ces deux pays ne peut absolument pas coïncider ?

Un jugement qui placerait leurs deux populations dans l'impossibilité de sortir de confrontations séculaires… Toute la sympathie qu'il s'était efforcé de mettre dans sa voix quelques secondes à peine auparavant avait totalement disparu, ne laissant place qu'à une profonde impassibilité à refroidir les oreilles indiscrètes qui les croiserait une pile de livre sous le bras.

- Il y a des talents partout, mais c'est ce qu'ils ont dans le crâne qui fera la différence. Je pense… qu'il y a des choses qu'aucun livre ne pourra t'apprendre.

Son regard avait changé et même ses pupilles avaient une toute autre allure. Elle tremblaient, gesticulaient, comme si l'iris jaune brûlait de flammes noires.

- Les innombrables morts parmi ceux que tu aimes te feront comprendre que tu es dans l'erreur. Pourquoi crois-tu que l'on demande à un shinobi de se défaire de toute forme de sentiment ? Mais dis-moi… quel est ton nindô ? Je ne pense pas que tu sois pour la paix… tu dois être de ceux qui sacrifieraient tout pour leur village non ? Mais s'arrêter à son village ne renvoie qu'à de nouvelles confrontations… Je suis curieux de savoir quelles valeurs tu défends.

Et alors que toutes les fenêtres étaient fermées, un vent froid souffla sur les deux shinobis.

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