Aujourd'hui était un jour pas comme les autres. Je n'étais pas envoyé en mission quelque part. Je ne faisais pas de travail pour le village sous mon identité d'ANBU. Je n'étais pas en train de participer à des missions évènementielles. Non, cette fois-ci, j'étais libre de mes devoirs de Shinobi… Mais pas de professeur. En effet, je devais en fin de compte tenir mon rôle de sensei envers la team Ryûtama. J'ai hélas dû délaisser ce rôle pendant de nombreux temps, et en suis le premier désolé. Cependant, aujourd'hui, je n'allais pas faillir à mon devoir, j'allais démontrer toutes mes capacités de professeur afin de donner à ces futurs pouces de Konoha la force et les capacités qu'ils aient besoin pour protéger la feuille !

*Ahem* Je m'égare… Pour ce faire donc, j'avais choisi de contacter les membres de mon équipe afin d'organiser un petit entraînement. Le but était de trouver un moyen d'améliorer leur arsenal personnel afin de les préparer pour leurs missions. Je pensais auparavant que je n'aurais pas à devoir aborder ce point dés maintenant, étant donné que les genin ne seraient en général pas envoyés dans une expédition suffisamment dangereuse pour les obligés à de telles extrémités. Cependant, il fallait bien que je me rende compte qu'avec la dernière mission de sauvetage des Gekei que tous les shinobi du village seraient utiles un jour où l'autre peu importait leur grade, chose qui m'inquiétait un peu.

J'attendais ainsi mes élèves au terrain d'entraînement auquel je les avais convoqués. En réalité, je ne savais pas vraiment comment j'allais faire pour leur enseigner mon savoir. Si pour le cas de Soma et Tama, qui étaient tous les deux utilisateurs du Ninjutsu, cela s'averrait assez simple, pour ce qui est du cas de Yukine, son travail serait plus difficile, car il devrait utiliser adapter mes enseignements sur son utilisation de l'art de l'illusion. Mais bon, je faisais bien confiance à tous mes élèves pour essayer réussir à aller au bout de mes enseignements. Après tout, s'ils n'en étaient pas capables, il n'y aurait aucune raison pour que je les garde comme élèves.

Les minutes passèrent, et je voyais enfin ceux que j'attendais arriver. De toutes façon, je n'allais pas attendre une minute de plus, la ponctualité était un point d'honneur que je tenais à faire respecter. Me levant de la roche qui me servait de siège, je m'approchai d'eux afin de commencer le briefing de cette journée.

" – Bonjour à vous. J'espère que vous êtes en forme, car aujourd'hui, nous avons un programme chargé. Etant donné mon absence de ces derniers temps, et j'en suis le premier désolé, nous allons rattraper ce temps perdu de manière efficace. "

Je m'arrêtai quelques secondes afin de leur faire comprendre que le repos pendant ces périodes serait une denrée rare qui leur faudra apprendre à profiter, car leur corps sinon ne pourrait tenir le rythme ardu des entraînements que j'allais leur imposer. Une fois que les esprits furent éclaircis, je repris mon exposé.

" – Bien. Vous maîtrisez tous l'affinité liée à la terre, le dôton, et heureusement pour vous, c'est aussi mon cas. Avant de commencer, dîtes moi pour quels genres de techniques cette affinité peut s'avérer des plus avantageuses ? "

Un petit rappel aux bases théoriques ne pouvait pas leur faire de mal. Et puis, cela me permettrait de les aiguiller en terme d'inventivité dans leurs jutsus à l'avenir si jamais ils se trompaient ou avaient oublié une affinité. Attendant donc leur réponse, je restais devant eux les observant un à un et écoutant leurs exposés.

Premier entraînement d'équipe! Autant dire que j'ai eu du mal à trouver le sommeil cette nuit et que l'impatience me gagne de minutes en minutes. Je fais les cent pas dans la luxueuse demeure dont ma soeur et moi avons hérités après la mort de nos parents. Et je cherche la moindre occupation susceptible de faire passer le temps sans que je m'en rende vraiment compte. Mais peine perdue! Tout ce que j'arrive à faire c'est penser encore plus à Yusei-senseï et aux surprises qu'il nous a réservées.

Et puis je stress aussi un peu. Je ne serai pas seul avec lui cette fois-ci: il y aura également Soma! Un copain de l'académie avec qui je m'entends super bien! Mais j'ai envie de me montrer meilleur que lui et de devenir le chouchou de notre professeur. Comme ça j'aurai droit à plein de choses chouette et le Nara se tapera les tâche ingrates. C'est de bonne guerre! Et puis je suis pratiquement certain que mon camarade pense pareil de son côté. Ma soeur dit toujours qu'il n'y a pas d'amitié qui tienne en amour. J'imagine que c'est pareil pour les équipe? J'sais pas, on verra bien...

*Et puis il y aura aussi Tama...* joie! *Elle est plutôt mignonne même si elle est bizarre!*

J'emporte avec moi quelques vivres dont un gâteau aux chips que j'ai spécialement fait pour Yusei-sensei. Bon d'accord, il a une sale gueule! Il est tout noir et puis pas très très rond! Mais il doit sûrement être bon... J'espère en tout cas! Il manquerait plus que je refile une indigestion au Kurokami. De toute façon j'ai plus ou moins suivi la recette même si - et c'est regrettable - j'ai renversé tout le poivrier dedans. Bon allez, il maîtrise le Katon donc il doit aimer ce qui est épicé! Non? Bon au pire je le donnerai à Soma!

J'arrive donc à l'heure au rendez-vous et je retrouve donc mon coéquipier mais pas Tama. Où est-elle? En tout cas il y a notre senseï, c'est déjà ça! Ce dernier se lève de son cailloux pour s'approcher de nous. Il commence par s'excuser de son absence - pas grave senseï, pas grave! - et nous indique clairement que la journée sera chargée! Tant mieux! De toute façon je n'avais rien prévu d'autre à part embêter ma frangine. Une activité quotidienne qui mine de rien prend quand même un sacré temps et demande de l'imagination!

S'ensuit des questions sur le dôton et plus particulièrement son utilisation et ses avantages. On apprends ce genre de choses à l'académie et j'imagine que Yusei-sensei veut vérifier si on a bien été attentifs en cours. Ho ça oui! Enfin... La plupart du temps en tout cas. Je me mets sur la pointe des pieds et lève la main aussi haut que je le peux. Comme si je souhaitais toucher les nuages de mon doigt! Pour un peu je serais presque en train de sautiller sur place comme je le fais d'habitude quand j'ai besoin d'aller faire pipi!

- "Moi je sais! Le dôton est parfait pour les techniques défensives grâce à sa solidité!" je me penche vers Soma et reprends d'une voix plus basse. "Et pour enfermer sa frangine aux toilettes aussi..."

Je lâche un petit rire amusé avant de reporter mon attention sur notre senseï. Ce qui s'exprime principalement par un regard brillant et plein d'admiration pour lui... Je m'approche de lui et m'incline ensuite respectueusement pour lui offrir mon gâteau!

Musique:

Olé olé, j'avais été prévenu d'un entraînement ! Le premier des premiers, le début du début des débuts-... Bah c'était bien sûr avec Yukine le pote de l'académie et Tama, la folle qui parle aux arbres et qui en plus se croit intéressante. Je n'avais d'ailleurs jamais compris les Hayashi, ils se disent proches de la nature ou je ne sais quoi. Un jour un m'avait dit « écoute la nature, parle avec les arbres », ne reculant devant rien je m'y étais essayé et j'étais bien passé pour un idiot. On ne m'y reprendra pas deux fois, ça j'peux le dire. Il n'empêche que Tama me semble cool, je n'ai pas trop parlé avec mais je pouvais presque le certifier. Yuki lui rien à dire si ce n'est que c'est un Yamanaka, le genre de mec qui rentre dans ton esprit et essaie de tout brouiller. Faut faire gaffe à ça, je le savais mais en même temps c'était super de l'avoir dans l'équipe. Une complémentarité était nécessaire et à nous trois on pouvait balayer tous nos ennemis.

Bon, c'était le grand jour et cette fois je ne voulais pas passer pour un idiot. Je m'étais couché assez tôt pour me réveiller correctement et être prêt. La dernière fois j'étais venu comme un mort-vivant à notre première rencontré, c'était sans dire le bordel que ça avait fait ! Bon j'étais quand même fatigué faut dire, je descendis les escaliers menant à la cuisine pour voir que tout était prêt sur la table. D'un coup d’œil, je pus voir la mamie allongée sur le canapé à dormir. Elle s'était réveillée tôt la vieille, trop bien ! Allez que je mange avec passion ce qu'elle m'avait préparé, cette femme avait beau cumuler les siècles qu'elle disposait d'un don pour la cuisine. Même ses déjeuner étaient somptueux, ça me rendait jaloux et fou en même temps. Une fois fini, je pris à nouveau l'escalier pour rejoindre ma chambre et m'habiller.

Comme d'habitude, je portai une tenue plutôt bleue marine et autour de mon poignet il y avait une bandelette blanche. Cette bandelette, c'était celle qui déclenchait en moi l'euphorie de la cuisine-.. Enfin une autre histoire ça ! Hop cette fois-ci je sautai du haut de mes escaliers pour me prendre le mur d'en face. Assis en tailleur je me serrais la tête en tentant de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller la centenaire. Après m'être remis de cette épreuve résumant toute une vie de bêtise, je fis un p'tit bisous sur la front à mamie avant de me hâter pour rejoindre les terrains d'entraînements.

Franchement, il n'y a pas à dire. Tandis que je marchais, je pouvais contempler mon village. Konoha c'est le top du top, rien ne peut l'approcher. Moi je l'aime et c'est tout ce qui compte, on y vit bien. D'ailleurs j'avais récemment aidé à détruire les visages gravés dans la grande montagne, je m'étais joint aux côtés de Natsuki-senseï et l'assistante de la Hokage. Elle m'avait d'ailleurs fait un clin d’œil, elle avait sûrement dû succomber au charme de mes cheveux et de mes yeux. Perso' je ne pouvais pas lui en vouloir, elle ne devait pas être la seule.. Du moins je l’espérais !

Après une bonne quinzaine de minutes, j'étais enfin arrivé à destination. Je pus voir que le senseï était déjà là, j'étais en retard ? Stressé, je cherchais un de mes partenaires des yeux sans en voir l'ombre d'un. Je soupirai de soulagement avant de saluer d'un signe de la main le Yusei-senseï.

«  « Yooooo Yusei-senseï, toujours aussi classe à ce que je vois ! J'ai presque envie de vous ressembler, presque ! »

Je mis ma main devant ma bouche pour cacher mon rire. Je ne pouvais pas m'empêcher de faire le bête à peine arrivé, je devais reprendre mes esprits. Je me redressai pour reprendre la parole.

«    Non je rigole, je rigole ! Vous êtes cool et j’espère un jour pouvoir être aussi fort que vous. Si je n'y arrive pas bah-.. Je me lance dans une carrière de cuisiner, je sais que ça fonctionnera dans ça au moins. »

Je ne rigolais pas par contre pour l'histoire de classe, mon senseï était réputé à Konoha. On disait même qu'il était un Shinobi assez puissant et qu'il fallait faire attention à ne pas trop l’énerver. Des rumeurs circulaient et je les avais entendu, par contre je voulais me faire une propre idée de la bête donc j’espérai pouvoir apprendre à le connaître. Yukine était arrivé, je le saluai aussi à lui aussi. Il était venu avec quelque chose, qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Une légère odeur sortait du paquet et ça n'annonçait rien de bon. Le maître s'excusait de son absence, non il ne fallait pas, pour ma part je m'étais amusé à cuisiner pendant qu'il s'amusait à faire je ne sais quoi. Dans tous les cas j'étais quand même content de commencer l'entraînement. Il nous posa quelques questions ensuite et Yuki répondit. La défense, la solidité, on savait tout ce blabla, le plus marrant c'était quand il parla d'enfermer sa sœur aux toilettes.

«   Haha bien vu, franchement ! Tu l'as déjà fait Yuki ? Je vais peut-être faire pareil avec mon pépé quand il est aux toilettes alors. Quand il s'y met, il y reste une plombe le vieux ! Alors s'il veut y rester, je vais utiliser cette technique hihi. »

Je rigolais à nos propres bêtises avant de le voir s'avancer vers le senseï pour lui donner le paquet. Ah mais c'était un gâteau ? Ça ? Mais c'est un crime contre l'humanité ! Je me tapai le front avant d'exploser de rire à nouveau.

«    Franchement Yuseï-senseï je vous dis bon appétit ! Je n'oserai même pas toucher ce gâteau avec un bâton. Yuki tu as voulu tuer notre senseï ? Bah bravo, ça commence bien ! Au mieux il passera sûrement ses journées aux toilettes et au pire, il va direct à l’hôpital !  »

Un meurtre, un !

«  Oh mais j'y pense, elle est où l'autre? Vous savez.. » Je joignis mes mains comme pour prier. « Esprit des arbres viens à moi j'implore ta puissance, mhmhhmhmhmhm mhhmhmhm mhmhmhmhm mhmmmmmmmm. »

Yukine et Soma avaient tous les deux répondu présent à l’appel que j’avais lancé, afin de venir s’entraîner. Je pouvais voir que tous les deux étaient motivés et énergiques comme à leur habitude. Une chose qui, malgré ce qu’on pourrait penser, j’appréciai. En effet, après tout, moi aussi, il fut un temps où je pouvais être tout aussi agité que ces deux jeunes hommes. Enfin… À un certain niveau, il fallait bien le reconnaître. Alors que le premier semblait me confondre avec un Akimichi en essayant de m’acheter avec de la nourriture, l’autre ne cachait pas sa langue dans sa poche en disant haut et fort ce qu’il pensait, agréable comme désobligeant. Il m’allait falloir réussir à leur apprendre à canaliser leurs énergies respectives afin qu’ils puissent devenir des shinobis convenables pour la feuille.

Pour commencer la journée, j’avais choisi de revoir les fondamentaux. En effet, si l’on ne connaît pas notre point de départ, inutile de chercher une destination. C’était une manière assez simple de voir s’ils avaient acquis les fondamentaux, mais aussi de tester leurs niveaux d’ingéniosité. Le premier à répondre était, comme à son habitude, le jeune Yukine fut le premier à réagir pour répondre. Il énonça ainsi les propriétés protectrices de cet élément, qui était le plus utile pour établir des défenses. Il continua alors en disant cette fois-ci des messes basses, pas trop cependant, puisque je pus aisément entendre leurs dires en tendant l’oreille. Il raconta ainsi le genre de blagues qu’il faisait à sa pauvre sœur. Je soupirai non seulement à l’écoute de ceci, mais aussi suite à la réponse de son camarade qui voulait reproduire ce genre de pitrerie.

Comme je l’avais dit plus tôt, bien qu’ils étaient emplis de bonnes volontés, ils manquaient très sérieusement de sens d’auto contrôle. Je me voyais déjà, dans l’un de mes fameux rêves éveillés, en train d’abattre le crâne de l’un contre celui de l’autre pour leur apprendre la notion de calme. Mais bon, bien évidemment, je ne ferais rien de ce genre. Enfin… M’interrompant dans cette réflexion, je vis Yukine se présenter devant moi avec une de ses fameuses pâtisseries… Enfin, pouvais-je vraiment appeler ce qu’il me tendait de la nourriture ? La remarque du Nara fut quasiment instantanée, et beaucoup plus prononcés que la mienne, puisqu’il n’hésitait pas à mettre son expertise d’apprenti cuistot sur le tapis. Prenant l’étrange chose dans ma main, et l’observant en me demandant ce que je pourrais bien en faire, je fus interrompu par la demande de Soma, qui s’interrogeait sur Tama.

Hayashi Tama, la dernière membre de cette version de la Ryûtama. Ou du moins… « Ex- »dernière membre. En effet, bien que la jeune fille semblait prometteuse, elle ne montrait hélas que peu d’intérêt à notre monde et à la vie de shinobi en général, préférant se rester plongées dans ses propres songes. C’était triste, mais après en avoir discuté avec sa famille, pour essayer de démêler la situation, il nous est apparu qu’elle ne pourrait hélas pas continuer à suivre mon enseignement. Prenant le temps de choisir mes mots, je m’adressai alors aux jeunes hommes devant moi pour leur dire quelle était la situation avec leur camarade.

« - Il y eut des circonstances qui font qu’elle ne pourra pas continuer avec nous. Je l’ai donc remercié de l’équipe, en espérant qu’elle puisse un jour trouver sa voie. »

Je n’avais guère besoin de leur en dire plus. Après tout, il n’y avait pas besoin pour eux de connaître les circonstances exactes de son départ. De plus, nous avions déjà autre chose de prévu pour aujourd’hui, il nous fallait continuer si je voulais arriver au bout de mon programme. Gardant le « cadeau » de Yukine dans ma main, je toussai légèrement dans l’autre avant de continuer mon exposé.

« - Pour reprendre où nous en étions… Le dôton est en effet l’élément le plus favorable pour tout ce qui est protection, de par sa notion de solidité. Il peut également servir d’immobilisation, comme tu en as pu informer ton jeune camarade, Yukine… »

Je marquai une courte pause en lançant un regard presque accusateur à l’attention du blond, avant de refermer les yeux pour continuer. Il devait comprendre que les débordements du genre ne devaient pas se reproduire.

« - Aujourd’hui, nous allons ainsi voir concernant la seconde utilisation. Dans un combat, l’une des grandes forces d’un Shinobi réside dans sa liberté de mouvement. Un shinobi immobilisé ne fait qu’une cible facile pour ses adversaires. Soma, toi qui viens du clan Nara, tu dois bien savoir à quel point tes ombres sont utiles en soutien afin d’entraver tes ennemis ? »

Je lui laissai le temps de répondre, en espérant qu’il soit conscient du potentiel de ses pouvoirs claniques, plus qu’avantageux lors d’un combat, puisqu’il pouvait réussir à immobiliser les mains de l’adversaire, et par conséquent, ses müdras pour lancer des jutsus. Une fois cela fait, je hochai la tête pour continuer.

« - Cependant, l’inconvénient avec beaucoup de techniques de ce genre, c’est que cela vous oblige également à rester immobile pour la maintenir. Seules des techniques de hauts rangs vous permettent de vous mouvoir après utilisation. C’est pour ça qu’aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur l’incapacité partielle d’un adversaire, marchant aussi bien pour le ninjutsu que le genjutsu. Avez-vous des idées sur comment procéder, ou en quoi cela pourrait être tout aussi utile qu’une immobilisation complète ? »

Soma semble trouver ça cool d'avoir enfermé ma frangine aux toilettes. Il est même prêt à tester mon wc no jutsu sur son pépé. Mes parents m'ont toujours dit qu'on devait respecter les vieux parce qu'ils sont faibles et puis bientôt morts. Mais d'un autre côté peut-être que ça soulagerait un peu leur solitude si on s'occupe d'eux en leur faisant des blagues du genre. Enfin non ce serait un peu bizarre de combattre la solitude en les enfermant dans une prison dôton. Des fois je pense à des truc bizarres...

- "Ouais, je l'ai fait! Une fois!" je bombe le torse de fierté. "C'était rigolo! Elle a d'abord crié puis ensuite hurlé avant de finir par gueuler. Je l'ai laissé dedans jusqu'à ce qu'elle me dise que j'étais le plus fort et qu'elle mentait en disant qu'elle voulait m'envoyer à l'orphelinat. Mais j'crois qu'elle aurait pu se libérer toute seule en fait! Sauf qu'elle aurait du démolir la maison pour ça sûrement. Et elle aurait plus pu faire la vaisselle et comme elle aime ça, ça l'aurait rendue triste. Et j'aime pas quand elle est triste!"

C'est vrai! J'aime bien l'embêter mais pas la faire pleurer! Ca aussi on m'a dit qu'il fallait jamais faire pleurer une fille mais que ça arriverait tôt ou tard quand je commencerais à utiliser mon zizi et à les tromper avec leurs copines. On verra! J'ai le temps! Et puis en même temps les filles ça pleure tout le temps de toute façon. C'est impossible de les en empêcher, c'est prévu pour! Faut faire avec comme disait mon grand-père. Et les écouter seulement quand elles ont un truc intelligent à dire, aussi. Ce qui arrive rarement si j'en crois mon aîné... C'est peut-être parce qu'il a viré notre camarade. Trop d'emmerdes...

- "Les filles ça cause que des problèmes de toute façon! Et ça a toujours faim en plus!"

Ouais ben tant pis hein? Je pensais que peut-être j'allais faire des trucs de grand avec elle dans quelques années mais ce sera pour une autre fois. Et puis de toute façon elle était bizarre, je suis d'accord avec Soma. Parler aux arbres, c'est louche! Et pas intéressant en plus! J'ai essayé une fois mais j'ai pas eu de réponses. D'un autre côté peut-être que les filles, justement, aiment parler à quelque chose qui ne peut pas se défendre. Quelle lâcheté!

- "T'es un con Soma! Mon gâteau il est parfaitement parfait! Il est peut-être moche mais l'important c'est le goût! Y'a des papas qui se disent ça quand ils dorment avec des mamans! Et ça marche! Alors pourquoi pas pour mon gâteau, hein?" je lui lance un regard de défi. "De toute façon t'es juste jaloux de ma cuisine parce que toi, tu sais pas comment on fait un gâteau. Même les pâtes t'arrives pas les cuisiner! Alors qu'il suffit de les mettre dans de l'huile jusqu'à ce qu'elles prennent feu!"

Je suis un génie incompris! Même Yusei-senseï n'a pas envie d'y goûter. Peut-être plus tard? Si ce n'est pas moi qui finis par le manger comme la dernière fois. Il aime pas mon cadeau? C'est nul! Et puis même quand on aime pas, on doit dire merci! Ma soeur me l'a expliqué la dernière fois qu'on m'a offert un vêtement et que je l'ai balancé parce qu'il était moche. Genre c'est la politesse ou je ne sais plus quoi. Mais pourquoi remercier des gens alors qu'ils vous offrent de la merde? C'est bizarre quand même... Et en plus il m'a jeté un regard accusateur comme si j'avais fait une erreur...

Notre senseï se lance dans des explications plus poussées sur le dôton et sur l'immobilisation de l'adversaire. Pourquoi l'immobiliser, je comprends pas? Il suffit de lui faire croire qu'il est dans un monde imaginaire et paf, il fait plus rien sinon sourire bêtement avec un filet de bave autours des lèvres. Mais bon peut-être que c'est quand même utile de faire autre chose que du genjutsu. Par contre au bout d'un moment je me perds dans les explications de Yusei-sensei et du coup je comprends pas du tout - mais alors pas du tout du tout - sa question. Ma soeur me répétant sans cesse qu'il n'y a jamais de questions bêtes, je me lance:

- "Heu... J'ai pas compris! Vous pourriez réexpliquer s'il-vous-plaît Kami-Senseï?" je me gratte les cheveux. "Je dois faire quoi?"

Je suis sensé paralyser partiellement quelqu'un? Mais... pourquoi? On l'immobilise complètement et voila hein? On va pas s'embêter de midi à quatorze heure. Et puis même si le méchant d'en face arrive à bouger encore un peu, y'a qu'à le taper jusqu'à ce qu'il ne bouge plus du tout. J'ai de la peine à comprendre ce que Yusei-senseï cherche à nous faire comprendre. Mais peut-être que c'est pour ça qu'il est un grand shinobi après tout: il arrive à comprendre des trucs compliqués! C'est un boss, mon boss!

Ohoh, il l'avait vraiment fait le grand fou ! Bon à vrai dire je n'avais jamais eu de grande sœur ou de grand frère et tout alors je ne savais pas ce que ça faisait mais punaise, ça devait être cool de les embêter. Oh mais en y repensant, peut-être même que sa sœur est belle ? Il va falloir que je fasse un tour chez lui prochainement pour vérifier ça, elle deviendrait une des femmes dans mon harem super classe. En vérité, je cherche plutôt à attirer l'assistante de l'Hokage, elle est déjà bien sensible à mon charme c'est sûr.

Bah comme il le disait, les femmes sont chiantes, ma vielle l'est déjà alors je n'imagine même pas une jeune fille.. La preuve, la sœur à Yukine voulait même l'envoyer dans un orphelinat l'ordure ? Est-ce que c'est normal ça ? Non, pas du tout du tout sérieusement. Il n'avait rien compris lui Yuki, pourquoi il faisait un gâteau empoisonné à Yuseï-senseï au lieu de le faire à sa sœur ? Si elle voulait l'envoyer dans un orphelinat faut s'occuper d'elle rapidement. Quand l'occasion se présentera, j'enquêterai sur la situation, les Yamanaka sont trop bizarre ou quoi ? C'est quoi cette idée d'envoyer sa famille dans un truc bizarre comme ça..

Le pire quand même c'est quand Yuki me dit que son gâteau est parfait, il déconne n'est-ce pas ? Une petite blague ? Et pourtant je ne vois pas un p'tit sourire sur son visage il est bien sérieux. Je me tape le front avec ma main droite, j'exprimai clairement mes pensées, c'est à dire : « Yukine t'es bête comme tes pieds ». Hihi, il osa ensuite me défier ? Moi ne pas savoir cuisinier ? Hérésie, blasphème, enfermons le ou envoyons-le dans le désert de Suna avec les nomades. Je plisse les yeux d'un air sérieux. Nara Soma le grand cuisinier de Konoha, il ne connait réellement pas mes talents cet idiot ? Bon, je me faisais insulter comme un malpropre mais pour cette fois et puisqu'il est gentil comme copain, je décidai de laisser passer. La seule façon de prouver ma supériorité, c'était de lui montrer tout simplement héhé.

Yusei-senseï revint tout de suite au sérieux, il ne rigolait pas lui. Sérieux il est où le sourireeee ? Allo ? Un sourire est demandé à l'accueil, c'est trop demandé pour un mec comme lui ? Il disait quand même des trucs intéressants, j'aurais pu entièrement l'écouter mais j'étais perdu dans mes pensées. Je regardai le ciel en imaginant mes futures missions aux côtés de ces deux-là. En plus j'pourrai découvrir le monde entier et apprendre de la cuisine de dingue ! « Soma » j'entendis, ola ! Je me repris alors rapidement, mimant une garde militaire pour l'écouter. Je ne savais pas ce qu'il avait dit avant alors j’espérai que ça ne cause aucun problème par la suite. Il parlait de mon clan et tout, l'immobilisation c'était notre domaine ouais !

Le seul problème résidait en fait dans notre mobilité, il n'avait pas tort. Bon je passais aussi le chakra, ayant une petite réserve avec un simple Kagemane no Jutsu je pouvais être vidé de mon chakra illico presto. À moins de me confronter à une situation réelle, une mission, je ne suis pas sérieux du touuuuut ! Je préfère de loin m'amuser, cuisinier et être avec mes copains, Yukine et tout.

«  Oui, vous avez raison Yusei-senseï ! Vous êtes trop fort, j'suis autant fan de vous que je suis fan des visages sur le Mont-Hokage..  »

Je tournai ma tête vers la droite en riant tout seul à ma blague.

«  Ah bah il n'y a plus de visage.. c'est plutôt bête ça, quel hasard !  »

Hasard pas vraiment en fait, j'avais participé à la destruction des visages. Aux côtés de Natsuki-senseï aussi et la belle et charmante Aburame Mizuki. Ce jour-là elle avait eu le coup de foudre pour moi la p'tite dame.. Avant de me faire taper dessus, je mis mes deux mains en avant pour faire signe à mon senseï de ne pas faire le con.

«  Héo, je blague senseï ! Je pense qu'une démonstration est plus cool non ? Yuki, regarde moi bien, j'suis le meilleur Nara du village. Natsuki-senseï a appris de moi. »

Je joignis alors mes deux petites mains pour ensuite élancer mon ombre dans la direction de mon partenaire. Je le contrôlais alors, bon pas pour longtemps mais on passait ce petit détail. Je commençai alors à bouger mes mains pour montrer mon contrôle sur lui. Une idée fantastique me traversa l'esprit, je m'y appliquai alors aussi rapidement.

« Crotte de nez no Jutsu ! »

Et hop, Yukine avait ses propres doigts dans ses narines. Je n'osai pas les ressortir mais j'étais tout de même mort de rire tandis que mon emprise allait bientôt s'effacer.

Qu’avais-je donc fait pour me retrouver dans cette situation… Ah oui, c’est vrai, c’est moi qui voulais avoir des élèves. Je me souvenais parfaitement comment j’avais envisagé la chose dans ma tête à mes débuts. Ils auraient étés calmes, disciplinés. Ils avaient de l’ambition, des idéaux à défendre, et surtout, n’avaient pas peur de les afficher face au monde. Ils auraient fait en sorte de se démener afin de contribuer pour la feuille, et devenir de grands Shinobis que n’importe qui pourraient être fiers, moi le premier. Des Konohajin qui auraient fini par se faire suffisamment remarquer pour grimper en grade et ainsi voler de leurs propres ailes. Mais… Il fallait croire que comme à mon habitude, je plaçai mes espoirs une nouvelle fois un peu trop haute pour ces deux esprits encore coincés dans l’adolescence.

Le premier, non-content de ne pas avoir compris qu’il devait garder son calme pour le reste de la journée, se contenta de continuer d’argumenter avec son camarade sur comment continuer à tourmenter sa pauvre sœur, en omettant de payer attention à mon « cours ». D’un autre côté, son camarade était encore en train de revenir sur le sujet qui semblait le passionner plus que l’entraînement : la nourriture si étrange que m’avait apportée le blond. Quand il s’agissait de cuisine, je le savais capable de mettre en place une thèse digne des plus grands scientifique. S’il mettait autant d’énergie dans son apprentissage des arts ninjas, il serait devenu un Junin en moins de temps qu’il ne le faut pour dire « supercalifragilisticexpialidocious ». Et le voilà qu’il se mettait à rejoindre son camarade sur la pente des bêtises, forçant son camarade à faire des actions peu honorables. Soupirant de dépit, je me mis dans leurs dos et les frappai légèrement de mes deux poings sur leur crâne, les forçant ainsi à regagner leur attention sur moi.

« - Désolé de devoir employer des extrêmes, mais dîtes-vous que plus longtemps vous continuerez ces agissements, plus longtemps nous resterons sur l’entraînement, et je doute que vous souhaitiez rentrer chez vous après l’heure du souper. Ai-je été clair ? »

Une question rhétorique, puisque je n’attendais pas d’autre réponse qu’un simple « oui ». Attendant ainsi qu’il m’exprimèrent leur accord, je repris ma place afin de continuer mon discours précédent, essayant de leur faire comprendre ce que je voulais dire par « immobilisation partielle ».

« - Comme je l’ai dit, vouloir immobiliser entièrement quelqu’un vient en général avec un gros prix : soit votre propre mobilité à sacrifier également, soit un énorme coup en chakra, chose qu’il faut apprendre à éviter en combat. De ce fait, si vous arrivez à limiter les mouvements de l’adversaire de manière intelligente, il vous sera possible d’éviter l’un ou l’autre. »

Je me doutais que cette fois-ci encore, ils n’avaient pas réellement compris l’utilité d’une telle méthode, et comme pour tout, parfois, une simple démonstration serait plus utile. Croisant les bras et prenant une pause pour réfléchir, une idée germa dans mon esprit, me permettant ainsi à la fois leur faire comprendre la chose, mais aussi inculquer un peu de discipline chez ces jeunes esprits.

« - Bien, le mieux serait de faire une petite démonstration. Mais avant tout, commençons par de simples échauffements. Mettez-vous en position de pompe, je vais compter pour vous. »

Une fois l’ordre donné, je me mettais dans leur dos, de sorte à ce qu’ils ne me voient pas, et attendit qu’ils fassent ce que je leur demande. Une fois en position, je leur demandai de commencer tout en comptant à haute voix. Pendant ce moment court, je commençai à composer des Müdras rapides avant de poser mes deux mains au sol. L’action fit que les deux jeunes genin virent leurs mains s’enfoncer dans la terre, les laissant prisonniers du sol. Comprenant leur interrogation, je me permis de revenir devant eux, afin de leur expliquer. Je gardai cependant mon regard éloigné de ceux de mes élèves, sachant qu’ils seraient capables de faire des représailles.

« - Voici donc la fameuse « démonstration ». Comme vous le voyez, actuellement, il n’y a que deux parties de votre corps que vous ne pouvez pas bouger : vos avant-bras. Cependant, cela permet ainsi de vous empêcher de trop vous mouvoir, et qui plus est, vous empêche de faire le moindre Müdra pour des techniques développées. De plus, ce genre de technique a un coût modéré en chakra, et me permet encore de me déplacer, vous laissant ainsi à ma merci. J’espère que maintenant, vous serez prêts à comprendre l’utilité de la chose… »

Étrangement, un léger sourire se dessinait sur mon visage, celui de la satisfaction. Prenais-je du plaisir à enseigner à mes élèves via la manière forte ? Possible. Enfin, il ne fallait pas trop en profiter. Me relevant, je m’éloignai un peu d’eux afin de m’asseoir plus loin, avant de sortir un parchemin pour le lire.

« - Bien, maintenant que j’ai votre attention, voici l’exercice d’aujourd’hui : vous devez tout d’abord réussir à enchaîner une cinquantaine de pompes d’affilé, je compterai, et dans la fouler réussir à me trouver trois concept de techniques à développer afin de vous entraîner là-dessus. A la suite de cela, vous vous entraînerez pour celle de votre choix, après m’en avoir fait part. »

Commençant à lire un peu les écrits que j’avais en main, je me disais que des complaintes pourraient arriver, et décidai de surenchérir en leur donnant une petite dose de motivation, un sourire, plus neutre cette fois, toujours aux lèvres.

« - Ah, et j’oubliai, mais il s’agira d’une petite « compétition ». Le gagnant aura le droit de rentrer chez lui pour festoyer à sa faim. Le perdant, en revanche… Et bien aura le droit de goûter au magnifique cadeau de Yukine. Maintenant, que les chances soient de votre côté. Commencez ! »

Paf, je me retrouve avec les doigts dans le nez alors que c'est pas du tout ce que je voulais. Ça m'était même pas venu à l'esprit même si bien évidemment - et comme tout le monde - je me gratouille le nez de temps à autre. Mais genre pas devant un dieu vivant, Soma et un gâteau au chips de dernière génération. Je tourne mon regard vers le Nara et fronce les sourcils. Je vais lui genjutsuter la face à ce lèche-cul. Yusei-senseï c'est mon Yusei-senseï. Pas le sien! Enfin si aussi! Mais je l'ai vu le premier! Je suis l'élève numéro un, donc.

"Arrêêeêêêêêêêêêêêêêêêteuuuuuu Soma! Je vais faire danser ton cerveau si t'arrêtes pas! Genjutsu dans ta gueule! C'est ça que tu veux hein? C'est que ça que tu veux? Nooooooon je crois paaaas nooooooooooonnnnn! Alors couché!"

En fait c'est moi qui me prends une tarte derrière le crâne. Mais ça va parce que le Soma il s'en est mangé une aussi. Haha, pas de favoritisme. Mais je suis la victime! Pourquoi mon senseï me tape aussi? Nooooon! Brisage de coeur! J'adopte une moue contrariée en me massant le crâne à l'endroit où le poing divin du Kurokami s'est abattu . Ouille!

"Si jamais on doit rester pour le souper il y a toujours mon gâteau à manger!" je bombe le torse. "Prévoyant le Yukine hein? Un Yamanaka de compét', ça!"

Héhé! Si avec ça je montre pas mes capacités supérieures d'anticipations de la faim. Sans nourriture, on meurt. Et si on meurt, on peut plus devenir des shinobis reconnus. Et je n'épouserai jamais la Reine Cafard. À moins qu'elle aime les morts? Ma soeur m'a dit que des fois les gens ils faisaient des cochonneries avec des cadavres. Peut-être parce que ça parle pas? Je sais pas en fait si les filles ça parle pendant qu'elles font des bébés.

"Les filles elles parlent en fait pendant qu'elles font crac-crac?"

Notre senseï pourra nous éclairer à ce sujet, lui qui est grand. Il a sûrement du jouer au docteur avec une fille. J'attendrai pour ma réponse parce qu'on doit faire des pompes. Facile. Mais chiant.

"Soma il triche! Il a oublié de compter un chiffre pour me rattraper!"

Ouais, je passe plus de temps à surveiller mon pote qu'à me concentrer sur mes pompes. Du moins jusqu'à ce que la terre capture mes mains. Je lâche un cri de surprise puis des sueurs froides. Pourquoi la terre me bouffe? Qu'est-ce que je lui ai fait? Je ne suis qu'un petit garçon tout mignon et tout intelligent. Injustice.

"PUTAIN LA TERRE ME BOUFFE!" ha nan deux gros mots dans la même phrase. "Pardon Senseï, pardon! Je ne recommencerai plus!"

Les adultes n'aiment pas qu'on utilise des vilains mots. Genre c'est pas poli et tout. D'habitude je surveille mon langage. Je parle pas comme les autres jeunes avec ma soeur ou les adultes. Mais là, l'émotion et tout... Et puis maintenant j'ai compris que c'était un tour de notre senseï. Genre pour nous montrer que même si on est pas tout à fait immobilisés, on peut pas faire grand chose. Forcément j'ai envie de lui prouver le contraire. C'est dans ma nature d'emmerdeur.

"Hey, Soma?"

Je capte son regard et lui balance ma revanche visuelle. J'infiltre son esprit pour lui faire croire qu'il réussi à se débarrasser de ses entraves dôton et qu'il a une folle envie d'exprimer sa joie. Il va juste se payer l'air con en fait! Mais il m'a forcé à mettre mes doigts dans le nez. La guerre amicale est déclarée! Que le meilleur gagne. Moi, donc! Beau gosse attitude!

Ce petit interlude passé on doit proposer des techniques à notre Senseï qui les validera. Ou non! Et ensuite on devra en entraîner une seule d'entre elles. Ok! Facile! Par contre il s'est trompé et offre mon cadeau au vaincu. Alors que le vainqueur doit rentrer chez lui, loin de son aura de puissance et de classe.

"Vous voulez dire que le vainqueur aura droit à mon gâteau et le vaincu sera renvoyé et ne restera pas plus longtemps avec vous plutôt, non?"

Sinon c'est pas très logique. Pauvre Yusei-sensei! Il doit être fatigué à force de se faire draguer et de travailler et de nous enseigner à faire des pompes sous la terre et juste être lui en fait. Ça doit demander beaucoup de force mentale pour supporter tout ça. Pas facile d'être un sex symbol.

"Bon j'ai mes techniques! La première c'est pour faire croire à un adversaire qu'il est plongé dans un monde sans lumière. Genre que le type il est aveugle! La deuxième je vois bien faire croire à un adversaire que c'est un homme si c'est une femme ou une femme si c'est un homme. Même si bon, je taperai jamais une fille parce qu'après ça pleure. Du coup le mec il serait tout déstabilisé et il arrêterait de se battre. Et puis pour la troisième..." je réfléchis un instant en me massant le menton. "Ouais, voila: je lui fais croire que c'est un Nara! L'angoisse..."

Je décoche un sourire de prédateur à mon kamarad puis adopte un air satisfait en attendant la réaction de notre senseï. Maintenant il peut faire son choix. Si après ça il ne s'est toujours pas rendu compte que je suis le plus brillant esprit de son équipe de rêve...

Musique:

Hihi, je suis un chef ! J'ai bien réussi à rendre complètement fou mon pote Yuki. J'avoue ne pas avoir eu envie d'analyser ce qu'il avait sorti de son nez hein, je voulais partager des trucs avec lui, normal c'est mon copain mais pas tant que ça quoi. Et puis m'sieur monte sur ses grands cerfs – Expression Naranienne- en me disant vouloir me lancer des illusions et tout, franchement c'est un vrai gamin ! Je ne lui avais rien fait de chiant quoi.. Ah si peut-être que ma fameuse technique « Crotte de nez no Jutsu » n'était pas à son goût. En même temps quand on voit la tête de son gâteau, on peut se demander quels sont ses goûts haha. Bon, je me calme quand même car je sais qu'il ne faut pas pousser le bouchon.

J'eus un petit avertissement de la part de notre senseï, il me tapa sur la tête ce fou ! Habituellement, je lui aurais fait goûter du calamar sucré avec de la crème fraîche et du gingembre, une recette bien affreuse et ça, pour lui montrer qu'on ne touche pas le plus grand cuisinier et Shinobi de Konoha. Il parla alors du gâteau à Yukine, le perdant devait le.. le manger ? Mon visage tout bleu, je déglutis en imaginant penser cette chose. Mon ventre en criait déjà, malheur, quel malheur. Yusei-senseï était vraiment atteint sérieux, je me demandais bien pourquoi il avait une licence de senseï. Comment on pouvait obtenir ce permis en infligeant aux meilleurs éléments des traitements comme ça! Une grève, voilà l'idée du siècle, faudra que j'en parle à mon copain Yuki pour voir s'il est d'accord.

Il le serait certainement car on se suit souvent dans les coups héhé !

Bon, sans oublier qu'on se retrouvait maintenant au sol, les avant-bras cloués. Un abus de pouvoir, comme je le pensais, le monde ne tourne pas rond.. Je vais devoir le révolutionner. Alors que je réfléchissais à comment obtenir des droits que je nommerai certainement « Les droits des Genins », je vis Yuki commencer l'exercice. Punaise j'étais en retard, quel idiot ! Je me mis immédiatement à faire des pompes mais c'était duuuur, je n'avais pas l'habitude d'avoir à faire cinquante pompes sérieusement.

Et puis entre deux efforts, j'essayais de me reposer mais je ne pouvais pas compter sur cet idiot de Yamanaka, il me dénonça aussitôt. Je grognais d’énervement avant de lui lancer un regard meurtrier.

«  Yuki je vais te tuer ! Attends qu'il me libère j'vais te faire en sauce punaise ! »

Et bien sûr on ne s'arrêta pas là nous, on voulait faire autant de pompe que possible. Mais comme Yukine c'est un petit bonhomme fragile, il était plus fatigué que moi héhé ! Eh oui, je lui avais dit hein. Il mangeait trop de bêtises aussi des fois et puis il était plus occupé à faire le bête à l'école qu'à suivre les exercices physiques. En y repensant.. moi aussi en fait ? Je transpirais autant que lui, la honte, sérieusement, la grosse honte. Si je pouvais me taper le front, je le ferai, à la place je le cognai contre la terre. Pendant ce temps mon copain disait des gros mots, j'imaginais déjà la réaction de Yuseï-senseï.. Terrible !

Et tout à coup, mon partenaire m'appelle. Je sens la bêtise arriver mais on ne sait jamais, de temps en temps il est au top ! Bon en fait, il voulait juste me regarder. Mes yeux peut-être ? Je regardais alors mes mains mais.. j'avais fini, pourquoi je continuais ? Et en plus avant mon idiot de Yamanka haha. Je commençai alors à bouger mon corps autant que je le pouvais, je poussais avec mes jambes pour monter tout mon corps.

«  J'ai gagné, t'es nul, lalalalala. T'eeees nuuuuuuuuul ! Rentre chez toi Yuki, vas faire le ménage comme les femmes. »

Je fis un petit sourire à mon senseï, il n'avait pas l'air de comprendre ma joie mais bon... Il était un peu à l'ouest aussi fallait dire. Avec un petit air, je chantai à vive voix.

«  Nara Soma, Nara Soma c'est le meilleur, Nara Soma, Nara Soma, c'est le meilleur.. Naraaaaaa Somaaaaaa c'est le meilleur ! »

Puis d'un coup, je me sens bizarre. Très bizarre, j'ai l'impression de ne pas avoir réussi. Et je regarde Yukine qui lui avait fini avant moi.. Hein ? Et puis le senseï ne m'avait pas confirmé ma réussite, mon attitude avait changé. Je commence à devenir tout chaud, j'ai envie de tuer cet enfoiré de Yukine. Il m'a fait un sale coup, je sais que c'est lui avec sa petite tête d'ange il ne me trompe pas.

«  Senseï vous avez vu, il m'a fait un coup ! Tuez le, pendez le ! En plus il est moins beau que moi ! »

Après toutes ces histoires, on en vient à discuter de nos techniques. Bien sûr, il en rajouta une couche le petit blond. Il était fort à ce jeu là, presque le meilleur !

«  Bah moi, je peux utiliser ma manipulation des ombres pour capturer les attardés comme Yuki et en faire ce que je veux ! Avec un peu d'effort, je pourrai lui donner un peu de classe.. Ah non, trop dur ça hihi. » Je ris d'une mine un peu bête avant de reprendre. «  Non, sérieusement bah.. Après je maîtrise le Dôton, ça m'aide pour me défendre. Je suis très vulnérable quand je me mets en position Kagemane, c'est difficile mais vous devez connaître Yusei-senseï. Combien de fois ma mamie m'a envoyé son rouleau à pâtisserie quand j'étais en position lors des entraînements.. quelle vielle folle. »

Spoiler:

Alors que j’observai une dernière fois mes jeunes élèves avant de plonger mon regard dans ce parchemin que je tenais entre mes mains, je me disais qu’enfin, ils avaient compris la leçon que j’essayai de leur apprendre. Il leur en aurait fallu du temps pour comprendre, et même que j’en vienne aux mains pour littéralement leur bourrer le crâne, mais au moins, c’était fait. Normalement, je n’avais plus besoin de m’inquiéter de savoir si j’avais réussi à me faire comprendre ou non. Et puis, je sortis de mon monde idyllique, où tout se passait comme prévu. Deux gamins qui s’amusaient à répondre à l’attaque infantile de l’autre, voilà la vision qui était bien loin de celle que j’attendais, et qui pourtant était bien réelle.

Levant les yeux, je pus voir ainsi que le jeune Yukine a de nouveau fait des siennes avec ses capacités d’illusionniste en faisant croire à Sôma que l’exercice était fini. Le jeune Nara semblait célébrer sa « victoire » en faisant une danse, bien que difficile les bras dans le sol. Si ça n’avait été qu’à cela, j’aurais sans doute soupiré une énième fois et passé l’éponge sur l’exercice. Mais ce n’était pas ça qui allait me faire sortir de mes gongs, non. La chose qui me tiqua au point de ne plus me taire, était qu’ils n’avaient rien, mais alors RIEN, écouté des consignes et des leçons que je leur avais données aujourd’hui. Ils m’avaient certes donné des idées de techniques (parfois inutiles) comme je leur avais demandé, mais elles ne correspondaient à rien à l’image de ce que je voulais auquel ils réfléchissent.

« - … L’entraînement ne sert plus à rien à continuer ainsi. »

Un ton monotone, une voix sans colère ou lassitude. On pourrait croire que je ne ressentais pas grand-chose face à ce spectacle affligeant. Et c’était le cas. La seule chose qui restait dans mon esprit à ce moment précis était de la déception. J’étais dépité de croire que les idées de ce que je me faisais de l’entraînement avec de jeunes recrues n’était pas ce à quoi je m’attendais. Quelques müdras de ma part, et les voilà de nouveau libres de leur bras. Mon état d’esprit était tel que je ne voyais plus vraiment d’intérêt de les retenir, puisque de toute évidence, cela ne servait point à grand-chose. Je me levai ainsi de mon siège, rentrant le parchemin dans mon manteau, avant de reprendre la parole.

« - Vous ne semblez pas avoir compris le but de cette leçon, alors, je vais me répéter une énième et dernière fois, mais plus en espérant que vous compreniez… Il s’agissait de vous faire comprendre que parfois, la chose la plus importante dans un combat n’était pas la force, la vitesse ou quoique ce soit d’autre, mais la mobilité. »

Oui. Avoir l’avantage sur son adversaire en le privant de certains mouvements alors que nous sommes en pleine possession de nos moyens. Voilà ce que je voulais leur enseigner. Ils étaient encore jeunes, donc ce n’était pas vraiment possible de compter sur une certaine puissance. Mais s’ils avaient la capacité d’exploiter leur esprit versatile afin de pouvoir se tirer des situations dangereuses, ils pourraient survivre dans ce monde. Du moins, je pensais qu’ils avaient ça en eux.

« - En faisant en sorte que vous puissiez avoir plus de possibilité d’actions que votre adversaire, vous pourrez faire en sorte de vous sortir des situations les plus délicates, voire même de sauver votre vie. Mais ça, vous ne semblez pas le comprendre. »

Si j’avais pu contrôler mon regard jusque-là, cette fois-ci, la déception que j’avais accumulée se lisait belle est bien sur mon visage. Ils m’avaient déçu, en ne voulant pas prendre cet entraînement qui pourrait plus tard leur sauver la vie, ne prenant même pas la peine d’y faire attention sérieusement. J’étais à deux doigts de laisser tomber, d’aller voir directement le Hokage et lui demander de me retirer ce rôle qu’elle m’avait pourtant confié avec tant d’attentes. Mais, il restait quand même une part de moi qui voulait leur laisser une dernière chance. Mais cette fois-ci, ils allaient devoir la saisir seuls, sans mon aide.

« - Si vous souhaitez continuer à chercher le sens de mes mots, faites comme bon vous semble. Pour ma part, je pense que j’ai besoin de vous laisser seuls un peu. Il y une question à laquelle j’aimerais trouver la réponse, et j’espère vraiment qu’en revenant, je pourrai enfin la voir. »

Je fis dos ainsi au duo, en espérant qu’ils aient compris la gravité de la situation à laquelle je les mettais face. Ils avaient dépassé les limites, et je n’allai pas pardonner si facilement tant d’insubordination. Après quoi, je partis assez loin pour qu’ils ne puissent me suivre, après leur avoir posé la question qui me taraudait en tête.

« - Pourquoi n’avez pas eu le même sort que la jeune Tama ?... »

Il nous aime pluuuuuuuuuuuuuuuuus... Yusei-senseï ne veut plus de nous! Je sens mon petit coeur se briser tandis qu'il s'éloigne après un discours particulièrement poignant. Ses mots ont eu un impact. Il ne nous fait pas la morale comme ma soeur pourrait le faire. Ho non, c'est beaucoup plus vicieux comme truc! C'est un stoïque, notre boss! Il nous met la pression et il attend que ça fasse son oeuvre. En tout cas ce qui est sûr c'est que Soma et moi on se retrouve un peu comme des cons sur le terrain d'entraînement avec un Yôgan en train de s'en aller dans le lointain. Bizarrement la musique d'une série avec un cow boy qui s'enfonce seul dans le désert sur fond de soleil couchant me vient à l'esprit. Mais ce n'est pas l'heure de chanter, si?

Je jette un regard à mon pote: on a pas vraiment brillé sur ce coup-là. Il faut qu'on devienne des grands maintenant. C'est fini l'académie. Le soucis c'est que je ne sais pas trop comment expliquer à mon maître qu'en fait j'ai pas vraiment besoin de son enseignement. J'veux dire... Mon truc à moi c'est d'entrer dans la tête des gens. Quand on a le pouvoiiiiiiiiiir ça sert pas à grand chose de faire des pompes. Bon remarquez après je serai très musclé et je pourrai faire mon beau à la rivière, en été.

"Tu crois qu'il est fâché?" question stupide. "Genre il est parti pour boire des verres et éviter de nous mettre des fessées et avoir ensuite des problèmes avec l'Hokage pour maltraitance de genins?"

Bon, on l'aurait mérité. C'est sûr qu'on doit pas être les élèves les plus disciplinés de Konoha. Ni même les plus doués. Mais on a d'autres qualités, nous. La fidélité. L'amitié. Les gâteaux aux chips. L'amour du village ou des nems. La capacité à se faire plaisir en pleine nuit en pensant à l'Hokage... Toujours est-il que nous avons pris un mauvais départ, c'est certain.

"Faut qu'on lui remonte le moral et qu'on lui montre qu'on est des bêtes de combat!" j'ai le regard luisant de détermination. "On pourrait lui faire des petits gâteaux et les lui amener chez lui? Ensuite on prend un air triste et tout en le regardant dans les yeux comme l'autre chat du film, là. Et on lui dit qu'on est désolé et que cette journée est à oublier. Et puis demain t'essaies de pas foutre la merde et moi aussi, d'accord? Et on fait ses exercices bizarres avec concentration et tout, ok? Sinon il va vouloir aller chercher d'autres élèves et il partira en dépression quand il se rendra compte qu'on était les meilleurs..."

Il a même pas pris mon gâteau, Yusei. Il s'est barré sans, Yusei. Alors que j'avais mis plein d'amour dedans! M'enfin je peux le comprendre tout de même. J'ai lu un livre assez bizarre le mois passé: ça parlait de pactes de sang. Genre c'est un pacte mais encore plus cool que les pactes normaux. Et ça veut dire que si on rompt le serment les dieux viennent nous bouffer tout crus. C'est pas cool! Mais c'est fait pour en fait!

"Soma? On fait un pacte de sang mais sans le sang?" ouais, j'ai pas envie de me couper la main pour faire genre, quoi. "On jure qu'à partir de maintenant on fera tout pour faire plaisir à notre senseï et qu'on deviendra la meilleure équipe du village après celle de l'Hokage, de Mizuki, de Satochi, de Natsuki, de Kishiro, Natakina, Nikita et Sizuko?"

Je lève la main d'un air solennel en prononçant ces mots puis la tends en direction de mon pote. S'il la sert une nouvelle aventure commencera! Et Yusei sera le plus heureux de tous les senseïs du monde entier. Et il ne sera plus triste parce qu'il perd des élèves un peu tout le temps!

"En fait c'est vrai ça! Pourquoi on a pas eu le même sort que Tama?"