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 Après le sommet vient inévitablement la chute (solo)

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Nukenin
Wazao no Tetsuya
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Message(#) Sujet: Après le sommet vient inévitablement la chute (solo) Après le sommet vient inévitablement la chute (solo) EmptyMar 13 Oct 2015 - 15:01

Reddition de comptes : Chapitre final Arc Raikage


Après le sommet vient inévitablement la chute (solo) 3bsg


Une pièce qui ne m’est pas inconnue. Une table, faite de marbre, longue de plusieurs mètres. Plusieurs chaises tout le long. Une seule, majestueuse, au bout de la table. Il s’agit du siège du Seigneur des céans. Un coup d’œil vers les tapisseries murales. Elles n’ont pas changé. Comme rien par ailleurs dans cette pièce où j’ai eu l’opportunité de venir assez régulièrement. Pourtant, j’éprouve un étrange pressentiment. Il me semble que quelque chose, a été irrévocablement bouleversé. Contre mon gré. Ou du moins… sans mon assentiment. Une chose que je ressens, là, tout au fond de moi. Mais je ne parviens à mettre aucun mot sur ce sentiment diffus.

Les battements de mon cœur. Il me semble que je n’entends qu’eux dans le silence de cette salle. L’occasion pour moi de me souvenir. Que puis-je faire d’autre de toutes façons ? Tous les évènements de ces dernières semaines me reviennent à l’esprit. Il y a eu tant de défis… Tant de choses en simultané quasiment. Kumo a-t-il jamais eu autant de challenge à relever en un si court laps de temps ? Je me laisse aller à une moue de dépit, tout de suite suivi d’un soupir. Je suis là, usé. Il me semble que j’ai vieilli durant le dernier mois, de plus de dix ans. Diriger est un exercice ardu. Enfin, jusqu’ici ça l’a été. Et il me semble que l’avenir qui s’offre à moi n’est pas des plus radieux. Pourtant, je suis prêt à l’affronter.

Une porte s’ouvre. Là sur le côté droit, dans mon dos. Je me tourne lentement regardant de profil la carrure de ceux qui pénétrerent dans cette pièce. Sans surprise, le Daimyo de Kaminari et à ses côtés, un seul conseiller. Ou dois-je dire une conseillère ? Je me tourne complètement, afin de faire face à mes deux futurs interlocuteurs que je salue au passage respectueusement. Mon regard croise celle de cette femme. Une blonde que je ne connais que trop bien. Je perçois de la dureté dans son regard. Simple constat qui me permet de savoir quelles seront ses positions vis-à-vis de moi.

L’on me demande de prendre place. Et à la suite du Daimyo de la Foudre et de la Régente, je m’assieds. Sans grand formalisme, notre échange tripartite démarre.

_ Zennosuke, la situation est grave à l’interne comme à l’extérieur. Nul doute dessus. Mais allons-y pas à pas. Quel compte rendu fais-tu de ton voyage au Pays de l’Eau ?

Mon regard se posa sur la Régente. Bien entendu, c’était elle qui mènerait les débats. Le Daimyo, je le pressentais, n’interviendrait que lorsque nécessaire. Je prenais une grosse inspiration et répondais à la première sollicitation.

« Daimyo Sama, Otenba Sama… L’intervention à Mizu no Kuni est un échec pour l’instant. Je le reconnais. Car si nous avons stoppé l’intervention des troupes du Shukai alliée à une entité qui m’est encore inconnue, la réunion qui s’est tenue sur l’archipel, sur invitation de votre homologue Daimyo de l’Eau, n’a pas tourné à mon avantage. Le retournement de situation aura été la présence d’un allié personnel, ayant retourné sa veste aux yeux de tous en plein sommet, passant de notre camp à celui de l’Empire. Un coup que j’aurai du voir venir d’ailleurs, dans la mesure où e bonhomme avait été capturé et libéré peu avant ce sommet. »

Je me tu un laps de temps, je ravale ma salive. J’éprouve un étrange sentiment de dégoût. Je revois encore ce moment, les arguments apportés par Goren, cet ex allié… Je ferme les yeux, une, deux seconde afin d’efface dans mon esprit la présence du Golem du Sable.

« Quoi qu’il en soit, le Daimyo de l’Eau a choisi le camp de l’Empire. De fait, Kirigakure no Sato sera reconstruite et d’après les informations que j’en ai eues, elle sera dirigée par un ancien de l’Eau, un binoclard, que nos hommes ont déjà eu à affronter durant les guerres Kiri-Kumo. D’après ce que j’en ai compris, il sera en quelque sorte le dirigeant de la Kiri renaissante et sera sous la houlette de l’Empereur. En clair, Mizukagure no Sato est sous domination du Shukai. Inutile de vous expliquer quelles conséquences mondiales cela peut avoir, même si je suis curieux de constater l’absence de réaction de mes homologues Kage. Le Shukai gagne en ressources, en terres, son armée s’agrandit à chaque fois qu’un nouveau pays rejoint son giron. À mes yeux, Kumo ne pouvait tolérer cet état de fait. Raison pour laquelle, il me semble nécessaire de poursuivre nos efforts afin de tuer dans l’œuf les velléités d’annexion du pays de l’Eau. »

Mes interlocuteurs n’avaient pas placé un mot. Le regard d’Otenba était devenu plus dur, plus froid que jamais, tandis que le Daimyo de la Foudre, lui, préférait se caler un peu mieux dans sa chaise.

_ Donc, si je saisis bien, tu comptes déclencher une guerre ?

Je répondais aussitôt.

« Il faut voir le format, mais il me semble que j’y suis contraint. J’ai eu à proposer au Daimyo de l’Eau, une action conjointe Kumo-Shukai, afin de rétablir l’ordre au pays de l’Eau. J’aurai également appuyé la création de Kiri. Mais comprenez, tout en m’assurant que le Shukai n’imposerait pas sa domination sur l’archipel. Un juste compromis il me semble. Enfin, surtout pour le Daimyo de l’Eau et pour la Foudre. Mais il n’en a pas été ainsi. Entre deux maux, j’ai préféré tenter d’éliminer le plus gros et contrôler, voire réguler le second. Je n’aurai eu ni l’un, ni l’autre. Et pourtant, c’était là la voie royale pour une paix durable. »

_ Et que fais-tu de la situation interne Zennosuke ?

Toujours Otenba. Elle qui avait eu l’opportunité de diriger Kumo comprenait parfaitement les implications de la situation interne versus celle externe. Et il faut dire que je n’ai pas vraiment été aidé sur ce plan.

« L’intervention face au Shukai a révélé de nouveaux cas de désertion et un cas de traitrise sur lequel il me faut enquêter. Car si j’ai voulu faire intervenir mes troupes de manière à ce qu’ils ne soient pas directement identifiés comme des kumojins, mon plan a été floué dès le départ. Ce qui devait être une action rapide et plus ou moins discrète, devint un traquenard et quelque part une déroute, malgré la qualité au combat de mes hommes. L’adversaire savait que c’était Kumo. Mes hommes me l’ont rapporté. Seuls quelques-uns savaient ou pouvaient savoir quelles étaient une partie de mes intentions vis-à-vis de l’archipel et par conséquent trahir ma cause : Goren, Kira Zento et… Monjara Shinji. »

L’œil d’Otenba s’était illuminé. Mais je n’en tenais pas compte. Il s’agissait là certainement d’un simple effet de surprise dans la mesure où j’avais prononcé le nom de son protégé. Supposition corroborée par son attitude.

_ Et pourquoi ces trois-là ? Hormis bien entendu ce Goren.

Je répondais dans la foulée.

« Dans l’ordre, je dirai, Goren, Shinji ou Zento. Ce dernier a été capturé par le Shukai et je ne dispose plus d’aucune nouvelle le concernant. Tout porte à croire cependant, qu’il est réellement détenu et donc un réel adversaire de l’Empire. De plus, il m’a été rapporté qu’il s’est battu avec bravoure face à des adversaires en nombre supérieur. Cependant, ces faits ne l’excluent pas de mon champ de suspicion dans la mesure où, c’est sur demande de Goren qu’il a combattu sur l’archipel, lui qui affichait pourtant sa nature pacifiste. Quelles ont été ses réelles raisons ? Je n’en sais rien. Mais je m’en méfie. »

Une pause, très brève.

« Quant à Monjara Shinji. Il est celui que j’ai envoyé en reconnaissance sur l’île. Il a été le capitaine de l’expédition. Même si c’est un homme de valeur, il m’a semblé qu’il n’est pas étranger à cette mascarade ayant entrainé la perte et la capture de plusieurs kumojins. Les ordres lui étant assignés étaient clairs : l’assassinat des têtes pensantes du Shukai menant le débarquement. Mais, d’après les informations qui m’ont été remontées, son attitude a été à l’exact opposé de ce qui lui a été demandé. Discuter avec l’ennemi au lieu de tenter de le prendre par surprise et de l’éliminer n’est pas le meilleur moyen de réussir sa mission… Même s’il a été capturé, que dois-je en conclure ? »

Je sens qu’Otenba n’est pas en phase avec mes propos. Je la comprends. Shinji est un shinobi à qui l’on ne peut reprocher grand-chose. Il a toujours été réglo, même avec moi. Mais sur cette affaire, la lumière ne jaillit pas. Tout n’est pas aplani.

« Pour ce qui est de Goren… Inutile de m’épancher dessus. Pour l’heure, il est mon suspect numéro 1. Vous l’aurez compris. »

_ Très bien. Et qu’en est-il des déserteurs ? De manière globale. Nous voulons connaître la situation.

Je regarde Otenba. Je sais qu’elle connait déjà la situation interne. Surtout par rapport à la question des déserteurs.

« J’ai hérité d’une situation plutôt désastreuse que j’ai tenté de corriger avec la méthode de recrutement et de formation de nos shinobis fondée à présent sur la seule volonté des aspirants. Fini les recrutements forcés d’antan. Je ne veux pas critiquer, mais la gestion de mon prédécesseur a impacté, il me semble, la motivation de nos troupes et j’ai eu cette patate chaude à gérer en pleine situation de crise mondiale liée à la question des serviteurs et des furyous. Dès lors, j’ai estimé qu’il fallait une décision osée : j’ai fait libérer les Genins désireux de quitter le village et la vie militaire afin de ne disposer que de ceux qui avaient déjà fait leurs preuves, les Chuunins et Jounins ainsi que les Genins motivés. Cela fait certes moins d’hommes à disposition, mais plus d’hommes prêts à tout donner pour le village. La seule désertion notable que je peux attribuer à ma gestion est le cas du Chef Kadoria. Mais même à ce niveau… Un ninja de son niveau et avec toutes ses responsabilités à l’attitude aussi…légère… Pour ce qui est du samouraï déserteur, le cas est assez spécial pour mériter d’être souligné. C’est plus, à mon avis, du côté de la psychologie particulière du bonhomme qu’il faut chercher les causes d’une désertion. Ce qui est triste, car il s’agissait là d’un homme ayant un certain potentiel. »

Une courte pause, afin de reprendre mon souffle. Je suis tendu, pourquoi ? Probablement parce que je déteste devoir m’expliquer sur des choses qui se sont passées et sur lesquelles je n’ai pas eu, à mon avis, de réelles possibilités d’anticipations, de prise en charge en amont des difficultés.

« J’ose espérer que nous aurons moins de déserteurs à l’avenir. Je vais durcir la politique à leur encontre et les traques seront systématisées. De même, tous les shinobis à l’attitude ou à la mentalité quelque peu particulière seront fichées et un minimum suivis pendant un certain temps. S’il s’avère qu’ils présentent des risques, ils seront tout bonnement éliminés. Je ne peux plus me permettre la moindre parcelle de pitié. Ce sont là des ressources à mobiliser, cela demande du temps, certes, mais c’est la meilleure solution à l’heure qu’il est. »

Otenba pris le relais, et pour la première fois, il me sembla qu’elle abondait dans mon sens, même si la fin de son propos me fit comprendre qu’elle ne m’appuyait pas réellement.

_ Oui… L’histoire de Kumo est émaillée d’actes de désertions plus ou moins réussies. Malheureusement. C’est probablement cela le véritable moteur de cette fâcheuse tendance… Seki Raiken a ouvert la voie on dirait.

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Mes yeux se plissèrent et mes sourcils se froncèrent légèrement. L’accession au poste de Raikage m’avait permis de comprendre certaines choses. Non pas de saisir une quelconque vérité liée à ce passé du Kumo, à la relation entre le Shodaime et l’un des Seki les plus connus, mais plutôt de faire un bout de chemin quant à ma vision concernant ce déserteur. Ses motivations réelles sont floues. Peut-être le Shodaime savait-il ? Mais quoi qu’il en soit, il me semble que Raiken n’ait jamais rien fait contre le village. Et c’est là toute la différence. Mais, nul besoin de défendre un déserteur. Car il n’y a plus grand crime, pour un shinobi digne de ce nom, de se détourner de ses engagements vis-à-vis de son peuple. Mais Raiken était-il celui qu’on a voulu faire croire ?

Je me contentais donc d’un hochement de tête. Comme pour valider les propos de la Régente. Je profitais de ce court répit qui m’était offert, dans cet interrogatoire, pour jeter un œil vers le Daimyo. Il était étrangement silencieux. Un peu trop. Habituellement, nous échangions directement lorsque nous nous trouvions face à face. Pourquoi aujourd’hui placer ses mots et ses questions dans la bouche de la Régente ? Au fond, je savais déjà pourquoi. Seulement, je ne voulais pas le reconnaître. Pas encore. Pas tant qu’il ne dirait pas un mot.

La Régente me sorti de mes réflexions. De sa voix pleine d’assurance, elle me questionnait encore.

_ Et qu’en est-il des rapports de Kumo avec les autres nations ?

Je pris une profonde inspiration puis, après avoir jeté un bref regard en direction du Daimyo, toujours curieusement silencieux, je pris la peine de répondre.

« J’ai consolidé nos relations avec le pays du Fer. Les samouraïs, à l’heure qu’il est, sont plus que jamais de fidèles alliés. Vous n’êtes pas sans savoir que Kumo a trouvé et rapporté le corps du précédent Seigneur des Samouraïs Yakigote Tochiro Sama. J’ai moi-même, en compagnie d’un de vos conseillers et de plusieurs de mes ninjas, assisté à la cérémonie d’enterrement. Je me suis également entretenu avec le Régent Kira Musashi. L’entente est bonne si j’ose dire. J’ai également entamé un rapprochement avec les Kinzoku et le pays du Givre. Nous entretenons des relations cordiales, sans animosité depuis plus de dix années. Il m’apparait évident qu’il est temps que ces relations se muent en alliance. L’avantage, de part et d’autre est indéniable. Reste à savoir quelle serait la véritable réaction des Kinzoku face à une proposition d’alliance. »

Je marquais une courte pause. Le moment de parler des points plus délicats…

« J’ai suspendu l’alliance avec Konoha. La situation était déjà délétère du temps du Yondaime. Même si j’ai été somme toute, un acteur important de cette crise, malheureusement, il m’apparaît que c’est plus une question de confiance ; confiance brisée depuis les manœuvres de l’ex Régent… Le Sabakyo. À mon avis, Konoha n’a jamais su ou voulu reconnaître les torts du Sabakyo dans toute l’escalade qui s’est passée. Et c’est cette aveugle obstination à défendre ce déserteur, contre ce qu’ils considèrent être une ingérence, qui a perduré jusqu’à ma tentative de destruction du Shoraizen. Chose curieuse, même là, ils ont trouvé le moyen de considérer cela comme de l’ingérence. Comme si le Shoraizen n’avait pas eu d’impact international. Comme si le Shoraizen n’avait pas été une menace contre Kaminari. Je ne regrette pour ma part aucune des décisions que j’ai prise. Mon devoir était, d’une façon ou d’une autre, d’en finir avec ce groupuscule. L’alliance avec le Feu a sauté au passage, mais en réalité, il n’y avait plus d’alliance depuis belle lurette. »

À nouveau une pause. L’ambiance est comme qui dirait lourde. L’air devient un peu plus difficile à respirer. Pour ma part je dois dire. Pourtant, même si ces différents constats plaident en ma défaveur, je tiens, à répondre le plus fidèlement possible aux question de la Régente afin d’éclairer par mes mots la lanterne du Daimyo. Mais… Il sait déjà tout cela car ma gestion de Kumo a toujours consisté à lui faire des rapports réguliers de ce qui avait été fait et de ce qui restait à faire.

« Pour ce qui est de Mizu. J’ai déjà eu à expliquer en diagonale le pourquoi du comment. Loin de moi l’idée d’annexer ou d’occuper Mizu. Quel intérêt la Foudre en tirerait-elle sinon un énorme gaspillage de ressources afin de maintenir un ordre auquel les populations autochtones auraient été naturellement opposées ? L’objectif était principalement de freiner l’expansion du Shukai. À présent, suite à leur entente avec le Daimyo de l’Eau, le Shukai ceint les terres alliées à Kaminari, à l’Est et à l’Ouest. Imaginez les conséquences si d’aventures ils décidaient de déclencher une guerre ? Imaginez la renaissance d’une Kiri à leurs bottes ? »

À ce moment précis, je sais que j’ai fait mouche. Je sais que le Daimyo, tout comme la Régente Monjara Otenba, prennent la pleine mesure des risques auxquels nous sommes exposés. Alors bien entendu, Kaminari sera seule dans ce combat. Car les autres nations, possiblement loin de tout risques immédiats, se contenteront d’observer, jusqu’au jour où, après en avoir terminé avec la Foudre, le géant de la terre se retournera contre eux. Peut-être par orgueil, peut-être en connaissance de cause, je ne compte demander aucune aide. Ni au pays du Feu, qui certainement se réjouirait, par pur haine, de voir la Foudre en proie à la détresse et aux flammes… Ni au pays du vent. Ancien ennemi lors de la guerre d’indépendance des pays neutres et dont le Kage me demande le paiement d’une dette qui n’en est pas une. Kaminari est bien seule face au géant de la Terre. Et même si le combat est déséquilibré d’avance, il faudra bien qu’on le mène. C’est une question de survie !

Je sens la tension autour de la table. Le Daimyo murmure à l’oreille de la Régente tout en me regardant. Ont-ils oublié ? Je peux entendre ce qu’ils disent. Et j’entends distinctement, cette question portant sur l’autoproclamé Rokudaime avant qu’elle ne me soit posée. Les regards sont à nouveau posés sur moi. C’est un véritable interrogatoire que je subis. Et pourtant, même si j’en devine la fin, à en juger par la pointe de curiosité dans la voix du Daimyo, je réponds, le plus sereinement possible.

« Daimyo Sama, J’ai combattu ce Kadoria Tsuhiro. J’ai entrevu son talent particulier. Il dispose de pouvoir qu’aucun Kadoria n’a jamais eu. Il fera certainement un Kage puissant et possiblement rusé, pour ne pas dire apte à démêler bien des situations difficiles au regard de son esprit retors. Oui, après notre affrontement, j’ai lu et fait des recherches sur son identité. Oui, j’ai compris qu’il était activement recherché par mes prédécesseurs et probablement par vous-mêmes. Mais, le simple kumojin que je suis se pose cette simple question : pourquoi tant d’élan pour une seule personne ? Que peut-il avoir d’aussi spécial pour que tant d’espérances soient placées en lui ? Pourquoi en faire quasiment une sorte de Messi ? Je n’ai pas foi en lui, car de ses propos il semblait oublier un élément important : Kumo n’appartient pas aux Kadoria, encore moins Kaminari. Le maître de la Foudre est le Daimyo et non le Shodaime Raikage ou un quelconque membre de sa lignée. Que va-t-il faire de Kumo et de la Foudre, lui qui vient du Shukai ? Va-t-il détruire le pacte initial des clans majeurs pour tenter d’imposer les Kadoria ? Va-t-il un jour risquer d’attenter à votre propre vie, si vous osez un jour le recadrer ? Nous ne savons rien de sa personnalité, encore moins sur ses aspirations réelles… Je n’ai pas foi en lui. »

Et c’est là, pour la première fois depuis le début, que le Daimyo ouvrit la bouche. Gestes mesurés, digne d’un homme de sa trempe, regard ferme, dans lesquels je ne pouvais deviner aucune de ses pensées, le Dirigeant de la Foudre me parla en ces termes :

_ Godaime Raikage… Nous avons pris la mesure des actes posés durant votre magistère jusqu’ici. Je dois dire qu’à la disparition du Yondaime, il n’y avait nul doute sur l’identité de son successeur, en l’occurrence… Vous ! Nous sommes satisfaits de certains aspects de votre gestion, notamment en ce qui concerne la question des serviteurs, ou la sécurité interne. Quelques avancées ont été notées sur ce plan. Cependant, à ce jour, bien des tableaux ont été obscurcis que ce soit par votre faute ou non. Je parle bien entendu de nos relations militaires avec Hi no Kuni, je parle également de celles avec Mizu no Kuni et de Kaze no Kuni. Je veux également évoquer l’épineuse question des désertions à laquelle vous n’avez su, jusqu’ici apporter une solution efficace.

Le Daimyo se tut. Pour autant nos regards se croisaient. Je ressentais déjà le poids de la décision quasi inévitable qu’il aurait à prononcer suite à ces tournures de phrases. Mais, je ne pouvais m’y résoudre. Je pense être un bon Raikage, même si ma politique est probablement un poil trop porté sur l’action ou dois-je dire la réaction ? Quoi qu’il en soit, je ne suis pas dans la léthargie et avec moi, je pense que Kumo, malgré les difficultés, parvient à garder la tête haute, à préserver son honneur et sa fierté. Mais… Je dois probablement être le seul à trouver en ces points quelques considérations positives. Il y a des risques oui… Une guerre qui se profile certainement, la saignée, faible, mais continue, dans les rangs kumojins, certes. Mais il en a toujours été ainsi. Le Shodaime a connu la guerre. Le Nidaime et le Sandaime aussi, sans parler des troubles internes causé par l’organisation terroriste d’alors. Le Yondaime a connu la guerre et les furyous. Quant à moi… J’ai largement eu pour mon compte. Mais je ne veux pas baisser les bras. Pourtant…

Je baisse le regard un moment. Est-ce un signe de reddition de ma part ? Suis-je résigné face à cette décision qui pèse sur ma tête ? Comment le pourrais-je ?

_ La sécurité de Kaminari et des pays alliés vous incombe Raikage. Seulement, à l’heure qu’il est, le jeu politique risque de se tourner totalement en notre défaveur. Une coalition, des trois grands pays actuels de ce monde, contre nous serait un bien funeste destin pour la Foudre. Êtes-vous l’homme qui saurait éviter pareil futur ? Permettez-moi d’en douter... C’est sur ce plan que votre politique est risquée et en tant que Daimyo, je ne peux me permettre de vous laisser poursuivre cette mission que je vous ai confiée. Du moins, plus en tant que Raikage. Il nous faut un homme nouveau, avec une vision différente qui saura présenter Kaminari sous un angle différent de ce que vous offrez. La politique exige parfois ce genre de sacrifices Godaime Raikage… Je sais que vous me comprendrez.

Tête baissée… Poing serré. Je viens de recevoir un coup. Le plus violent coup que j’ai jamais reçu de mon existence. Ni la dure enfance qui a été la mienne, sans père ; ni mon apprentissage tardif des arts ninjas ; ni mes échecs ; ni la crainte de perte de ma bien aimée Hiryuu ; n’ont été aussi douloureux à vivre que cet instant précis. C’est comme si tout s’était arrêté. Comme si les sons se perdaient, comme si je m’étais mis à rêver éveiller. Il s’agit plutôt d’un cauchemar. Je serre encore plus fort le poing. Il me semble que Hô, tente de me parler… de me réconforter. Je sens de faibles vibrations provenant du ninja-tô dans mon dos. Est-ce la seule force qui me donne le courage de lever les yeux vers le Daimyo dans ce que je ressens être un environnement profondément hostile à mon être ? Pourtant je lève les yeux. Un regard rouge. Je suis brisé de l’intérieur. Détruit.

« Daimyo Sama… Je ne vis que pour servir la Foudre et vous êtes son représentant le plus légitime. Mon pouvoir vient de vous, tel que vous le souhaitez, je vous le rends… »

À peine un regard vers la Régente. Je ne lui en veux pas. Enfin… Je ne sais pas.

« Sera-t-il… ? »

Inutile de poursuivre ma phrase. Le Daimyo m’a compris. Il hoche de la tête.

_ Je veux que vous lui laissiez carte blanche. Il ne faudra pas vous interposer. Ce n’est pas un manque de confiance envers vous, mais je vous invite à demeurer ici, avec moi, les prochains mois.

Une assignation à résidence surveillée. Mes yeux s’écarquillent. Cette lame invisible, enfoncée dans ma poitrine, je la ressens encore plus profondément. Comme s’il prenait un malin plaisir à me faire souffrir encore plus. Je sais que je me fais des idées. Le Daimyo est un homme juste et clairvoyant. Certainement prend-t ’il la bonne décision en m’écartant du pouvoir.

« Vos désirs sont des ordres Daimyo Sama. Je gouterai avec plaisir à un peu de repos ici même. »

Le déshonneur est total. La chute après le sommet. Des rêves brisés. Une destinée qui prend soudainement une perspective totalement différente.

*Un shinobi est avant tout une arme. Une arme ne doit pas avoir d’états d’âmes.*

Le Daimyo se lève, me salue, la Régente en fait de même. Tous deux se retirent me laissant seuls en compagnie de mes démons.

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