En début de journée, je me me demandais bien comment j'allais pouvoir m'occuper. En effet, j'avais un jour de repos -presque obligatoire-. Je n'étais pas intéressé par ces jours, je préférai de loin être utile et en déplacement pour mon village. Ce que je préférai, c'était les missions à l'extérieur et même si possible aux frontières du pays du vent. On pouvait alors découvrir la magnificence des paysages et découvrir des choses. Je me rappelais d'une mission aux côtés d'un marionnettiste nommé Hidame Satoru. Je le considérai aujourd'hui comme un ami, une personne de mon entourage. Je m'entendais plutôt bien avec cette personne et grâce à une mission nous avions dû nous déplacer aux frontières du Pays du Feu et de Kaze no Kuni. Là où le désert s'arrêtait commençait les forets. C'était deux paysages différents et si plaisant même si je préférai de loin mes dunes de sable. J'étais né à Kaze no Kuni et depuis plusieurs générations les Toshiro foulaient ces terres. Il était presque normal pour moi d'aduler ce pays.

Seulement, cette adulation était bien mince en comparaison avec celle que j'avais pour Suna. Mon rôle était écrit, je devais faire parti des Shinobis de Suna pour pouvoir l'aider d'une façon ou d'une autre. Je croyais en quelque sorte au destin, un homme qui était né pour être un médiocre Shinobi allait le rester toute sa vie. Pour ma part, je n'avais aucune idée de ce qui était prévu pour moi. Pour savoir où était ma limite, je continuais encore et encore à me battre pour obtenir de la puissance. Je redoutais du jour où j'atteindrai cette limite.

Finalement j'avais décidé après avoir couru à travers le village de rester pour la journée dans mon appartement. Celui-ci avait été gracieusement offert par ma sœur de cœur, Yami. Elle était aujourd'hui l'illustre dirigeante du Kakumeigun et j'étais plutôt fier d'elle. Un piano se trouvait au milieu de mon logement et une baie vitrée me permettait en même temps d'avoir une superbe vue. Les heures passèrent encore et encore, je ne voyais pas vraiment le temps passer si bien que le soir arriva rapidement. Mon corps semblait avoir faim, il en témoignait avec quelques grognements. Ce n'était pas bon signe et je n'avais pas l'envie de me préparer quelque chose. Avec modestie je pouvais dire que j'étais un bon cuisinier, j'avais même fait goûter à Yami certains de mes plats quand elle passait à l'appartement. Nous avions conclu que c'était le notre et même si elle n'était pas souvent à « la maison », je considérais cela comme tel.

Enfin après m'être vêtu d'un Kimono noir et avoir placé Azura -mon Katana- à mes côtés, je me dirigeai vers le centre-ville pour pallier à ma faim. Ma première idée fût de prendre la route pour découvrir un restaurant nommé « Emishi » si mes souvenirs sont bons. J'y avais bien mangé et le service clientèle n'était pas mauvais. Je n'étais pas accompagné et donc prendre une table seul pour moi, je ne trouvais pas ça intéressant. Ce n'était pas à cause du regard des autres mais je n'avais pas envie de me retrouver à déguster un menu seul. J'y retournerai peut-être un peu plus tard avec mes partenaires ou ma sœur, peut-être même mon maître s'il en était disposé.

Un petit stand se trouvait à ma droite, il servait des ramens et quelques plats ne nécessitant pas une trop grande préparation. Je me laissais guider par les effluves émanant du stand pour finalement m’asseoir sur un tabouret aux côtés de quelques personnes. Je les connaissais pas mais disons que cette fois-ci je n'occupai pas une table pour moi seul. L'homme semblait bavard, je ne l'étais pas alors je mis rapidement fin aux conversations pour commander un bol de ramen avec quelques ingrédients en plus. Après quelques bouchées je pouvais juger de la qualité de cette nourriture, c'était plutôt bon et pour ce prix je n'avais pas à me plaindre. C'était plutôt tranquille malgré le bruit de la cuisson de certains aliments et de la voix roque du cuisinier.

Du moins c'était ce que je croyais avant d'entendre un bruit à ma droite et de recevoir quelques gouttes sur mon Kimono. L'air sérieux et en même temps étonné j'observai la scène. Un homme s'était retrouvé la tête dans son plat. Comment cela était possible ? Je n'en savais rien, seulement je ne voyais aucune raison apparente à cela. Par contre je pouvais voir qu'il n'était pas mort et encore moins en danger. Peut-être était-il juste fatigué ? Le cuisinier ne voulait pas le lâcher et criait encore et encore, le stand se fit peu à peu encercler par des passagers. Je déposai quelques pièces sur le comptoir avant de mettre ma main sur le col de la personne et de le retirer doucement. Une fois cette chose faite, je le soulevai afin de m'écarter de cette foule.

«  Il n'est pas mort, cessez de dire des idioties. »

Ce n'était pas pour autant fini, il continuait à déballer des histoires plus bête les unes que les autres. Après quelques mètres, je déposai l'homme contre un mur. C'était un Shinobi de Suna et en vu de mon rang je devais peut-être aider les autres.

«  Comment est-ce que ça va ?  Tu es peut-être fatigué ? »

Musique:

Je pouvais affirmer avoir vu des choses étranges à Suna et voilà que cette soirée m'en apporta une nouvelle. En effet, il n'était pas commun de voir un homme s'endormir dans un bol de ramen. Je pus voir assez rapidement qu'il n'était pas mort ou bien mal en point comme le pensait un homme au modeste petit stand de quartier. Je m'étais donc dirigé à travers les ruelles de Suna pour le déposer contre mur et comprendre ce qu'il se passait. J'étais Chûnin maintenant et j'avais un peu plus de responsabilités, dont de m'occuper des autres membres du village plus sérieusement. Ses yeux étaient plissés et j'avais du mal à savoir s'il était réveillé ou non, c'est lorsque que son regard se posa sur moi que je pus presque entrevoir la couleur de ses yeux. Sans même m'en rendre compte, je plissais aussi mes yeux, c'était automatique.

Une réaction humaine fallait-il savoir, il n'était pas rare de voir une personne croiser les bras ou se mettre dans une position particulière car son voisin ou même son interlocuteur le faisait. Notre corps le faisait inconsciemment. Le Shinobi de Suna me disait alors être simplement fatigué et que ça lui arrivait souvent de s'endormir de la sorte. Sans avoir à trop réfléchir, j'imaginais aisément qu'il devait avoir vécu des situations gênantes et rocambolesques.

«  Je vois, ça ne doit pas être très pratique. Surtout pour un Shinobi et en même temps, cela doit donner quelque chose de assez amusant.  »

Dis-je en le regardant se lever, il m'observait un petit peu avant de reprendre la parole. Il voulait sûrement savoir qui j'étais et en observant une personne on pouvait le deviner. Ma corpulence et ma tenue pouvait faire penser à quelqu'un s'entraînant au corps à corps et mes mains témoignaient d'une utilisation intensives de celle-ci. Les quelques coupures et les rougeurs -même après avoir appliqué une mixture adaptée- montraient l'entraînement que j'effectuais. Au final il n'était pas difficile de cerner une personne seulement à son physique. Mon interlocuteur, « le dormeur » me remercia de l'avoir aidé à sortir de cela. Il riait même de cette situation, j'affichai un sourire en retour de ses paroles pour l'accompagner. C'était la moindre des choses.

«  Il n'y a aucun problème, cela ne m'a pas dérangé.  »

Il disait pouvoir sortir seul de cette situation et je n'en doutais pas, ça devait lui arriver fréquemment alors à moins de se noyer dans un bol de ramen, il pouvait survivre à ces « coups de fatigue ». Des paroles en entraînant d'autre, voilà qu'il m'indiquait être de la garde. Il patrouillait donc dans le village et de ce que j'ai vu, il n'était pas à son poste. Je m'étonnais même de cette pause, je haussai un sourcil. Le dormeur me proposa de l'accompagner et même de m'offrir un verre, il n'était peut-être pas utile que je lui fasse part de ma nouvelle promotion de Chûnin. Je regardai le ciel étoilé quelques secondes avant de prendre la parole.

« Je suis un Shinobi et je n'ai rien d'autre à faire, faisons ça. »

Je pris place à ses côtés, j’espérai au moins qu'il connaisse le trajet à effectuer à ce poste. Voilà qu'il me demanda une petite faveur en me demandant de ne pas étaler l’événement précèdent. Il ne savait toujours pas qu'il était à ma portée de rédiger un rapport à son égard pouvant conduire à une nouvelle affectation ou à un blâme. Je fis un petit sourire mesquin en faisant signe avec mes mains que ce n'était rien.

Je jouais peut-être mal le jeu mais j'attendais la fin de la soirée pour savoir si je devais ou pas faire un rapport à son égard.

«  D'ailleurs, je me nomme Shinji et toi, comment tu t'appelles ?  Il nous sera plus facile de nous appeler par nos prénoms respectifs, tu ne penses pas ?»

Je ne lui donnai pas ma vraie identité et c'était fait exprès, peut-être que le nom de Toshiro Ogami lui aurait fait penser à quelque chose, je n'en savais rien. Et puis je trouvais cette situation amusante de pouvoir être aux côtés d'un spécimen et de pouvoir influer sur son sort, une sorte de sadisme ou alors j'étais simplement impliqué dans mon rôle de Chûnin.

«  Tu es affecté à la garde pour le mois ? Pour la semaine ?  »

J'avais moi aussi rempli le rôle de garde et ceci n'était que temporaire, on m'avait alors demandé d'accomplir quelques missions aux côtés de Sunajins. Je n'aimais pas être en jour de repos, je trouvais ça même presque ennuyant en dehors des entraînements. Mon corps n'était pas habitué à rien faire, c'était peut-être triste à dire mais j'étais formaté à accomplir mes devoirs de Shinobi.

Mon interlocuteur eut le don de me faire esquisser un sourire en se présentant. Il disait alors que des personnes normalement constituées auraient pensées à se présenter en premier lieu. Il était vrai que ça tombait sous le sens et je ne pouvais le nier. Je ne pouvais pas non plus infirmer ses propos, j'étais tout autant spécial même si pour ma part il ne m'arrivait pas très souvent de me noyer dans un bol de nouilles. Nous marchions sans même nous en rendre compte, Jax devait avoir à peu près mon âge. Seule chose plutôt étrange, il avait des cheveux gris. Je n'avais d'ailleurs jamais entendu parler de lui, il faisait par contre parti du clan des Yamada. Un clan reconnu à Suna si bien que le dirigeant de ce même clan était aussi le dirigeant du village. Il y avait donc une sorte de respect qui s'était imposé à leur égard. C'était tout à fait autre chose pour les autres clans comme celui des Ketsueki.

Le temps passait assez vite et finalement la discussion s'était engagée. Il me répondit à une interrogation sur laquelle je demandais s'il était affecté à la garde depuis un certain moment. C'était la première fois, il était même de remplacement. J'avais aussi remplacé à plusieurs reprises des personnes absentes pour des rôles comme celui-ci. C'était plus fréquent de remplacer un membre d'une équipe mais pour la garde, ça fonctionnait aussi comme ça. On ne lui avait pas donné la raison de l'absence de cette personne. En soit ça semblait logique et d'un autre côté je ne trouvais pas ça normal, pour ma part je trouvais ça correct de savoir pour quelle raison on remplaçait une autre personne. Nous ne faisions que notre travail mais ce n'était qu'un juste retour des choses.

Il en profita pour faire un petit trait d'humour ne savant pas si ce rôle lui convenait, l'idée de se battre à plusieurs reprises avec de la nourriture ne l'enchantait guère et je pouvais bien évidement le comprendre. Cela dit, je n'oublias pas vraiment ma première idée qui était de vérifier si cet homme faisait correctement son travail. Mon grade ne me permettait pas pour autant d'agir comme bon me semble mais un simple rapport pouvait être fait pour signaler un Shinobi ne respectant pas ses engagements.

Je regardai le ciel quelques secondes pour en observer sa magnificence et même si je laissais un petit blanc à notre conversation, personne ne pouvait nier que le ciel du désert en soirée était magnifique.

« Je vois ce que tu veux dire, il est important de se restaurer et je ne peux le nier. »

Finalement même si à première vue il n'était peut-être pas exceptionnel en plein travail, je ne pouvais me permettre de faire un rapport sur une personne ayant seulement dérogée sa route pour manger. Cela dit j'avais tout de même une remarque à lui faire concernant cette attitude, j'allais prendre la parole mais il la prit avant moi. J'écoutais alors ses mots, m'indiquant que le trajet était fini tout comme son rôle. Il m'avait proposé de boire un verre mais il ne connaissait pas vraiment un lieu approprié. Je réfléchis quelques secondes avant de l'indiquer à me suivre, il y avait un bar pas très loin d'ici. Je n'étais pas un amateur d'alcool mais cela ne me dérangeait pas d'agir différemment pour ce soir.

« Je te remercie d'avance mais si je peux me permettre, même pour manger il ne faut pas laisser son poste à l'abandon. Le rôle de la garde est très important, une intrusion, une attaque il faut être prêt à riposter ou à donner l'alerte. »

Dis-je en plantant mes yeux dans les siens, j'étais sérieux et honnête et même si ça pouvait paraître froid, c'était le fond de mes pensées. Nous avions rejoint le bar que m'avait un jour montré mon ancien camarade Shinji. Je m'étais d'ailleurs inspiré de lui en donnant un prénom à Jax. Je ne l'appréciais pas particulièrement cet ancien camarade surtout après ses actes mais malgré ça, il n'était pas quelqu'un de foncièrement mauvais. Il y avait du monde, certains s'amusaient à des jeux sur table tandis que d'autre s'essayaient au jeu des fléchettes. On s'avança vers le comptoir en bois, tout était en harmonie dans ce taudis. Le bois en était d'ailleurs maître, les tables étaient usagées et réparées.

Il y avait peut-être des conflits de temps en temps, des conflits amenant des hommes ivres à montrer les dents et ensuite à se battre. La dernière fois que j'étais venu ici, il m'était arrivé la même chose et je n'espérais pas que cela se reproduise.

Un soir à Suna mais pas comme un autre à vrai dire, j’avais débuté la soirée plutôt étrangement avec un homme se noyant dans son propre bol de ramen. Cet énergumène m’intriguait, si bien que j’avais eu la folle idée de l’amener dans une ruelle pour le « réveiller ». Quoi qu’il en soit, il m’avait annoncé être de la garde et en vue de mes nouvelles fonctions je m’étais senti obligé de garder un œil sur lui. Il était normal de se restaurer en tant qu’humain sauf que d’après les missions et les règles, en plein service ce n’était pas autorisé. Un problème et cela pouvait se retourner aisément contre la personne. Je ne faisais pas parti des personnes voulant punir de suite sans même comprendre, j’aimais connaître le fond de l’histoire et la personne intéressée.

Le tour de garde fini, il était temps de trouver un bar et je menais mon interlocuteur à un bar plutôt vétuste. J’espérais que cela ne soit pas trop de mauvais goût. A l’entrée, je remarquai de suite que nous n’étions pas spécialement les bienvenues. Malgré ça, en tant qu’habitant et même futur consommateur il me semblait normal d’accéder à ce lieu.

Peut-être se souvenaient-ils de ma dernière visite remontant à un an et demi ? C’était avec l’Akuzu et cela s’était soldé par quelques meubles cassés et du sang sur le sol, pas très glorieux je l’accorde. Avant je ne voyais pas l’intérêt de boire un verre, seulement aujourd’hui je voyais d’une autre façon les choses. Certains avaient besoin d’un verre ou deux pour discuter, pour simplement se détendre. Mon interlocuteur me semblait être l’un d’entre eux, il avait pris l’initiative de m’offrir un verre après sa patrouille ; Chose que je n’avais bien sûr pas refusé.

Jax qualifiait cet établissement comme charmant et n’arrivait presque pas à définir la raison de celui-ci. Je souris alors brièvement avant de lui répondre.

« Je crois que c’est un bon bar, je ne suis pas non plus un expert je suis venu ici une seule fois. »

Dis-je en l’accompagnant jusqu’à devant le comptoir où il me demanda ce que je voulais boire. Aussitôt il demandait au barman de lui servir sa boisson la plus forte ; Si l’on nommait ce liquide la boisson du diable ce n’était pas sans raison. En effet c’était légèrement excessif mais cette chose entré en contact avec le sang, l’estomac pouvait mettre un homme à genoux et le faire changer du tout à rien. J’en avais fait les frais et j’avais vu mon ami défunt finir au sol à cause de l’alcool. Il était désinibié et n’avait pas peur de prendre des risques. Les effets de l’alcool pouvaient être dévastateurs pour le plus gentil des hommes.
Je levai la main droite en direction du barman.

« La même chose je vous prie. »

A peine eut-il le temps de me servir que Jax avait fini son verre d’une traite. J’écarquillais les yeux avant de laisser échapper un rire. C’était amusant de voir son expression faciale, celle-ci était difficile à cerner à cause de ses yeux plissés. J’avais du mal à voir ses yeux mais la boisson semblait un peu trop forte pour lui. Je bus une gorgée mais ce n’était pas de mon goût, je posai alors doucement le verre sur le comptoir avant d’écouter le garde de la nuit. Il me demandait quel genre de Shinobi j’étais, une bonne question sauf que je ne m’étais pas présenté comme un Toshiro.. Je décidai de jouer le jeu correctement.

« Quel genre de Shinobi dis-tu.. Je viens d’une famille nommé Iora, Iora Shinji donc. Je suis un genin et je m’essaie à devenir de plus en plus fort. Je passe le passage sur l’envie d’être le meilleur des meilleurs-.. Et toi, tu te vois comment? »

Arrivais-je à jouer un rôle ? Je ne le savais pas trop, mes mots étaient différents comme mon intonation ; L’alcool qu’ingurgitait mon interlocuteur allait peut-être m’aider sur cette voie-là.

Mon interlocuteur me demandait pourquoi je voulais devenir le meilleur, si à la base ce n'était qu'un mensonge de plus afin de meubler la conversation, je voulais réellement devenir fort. Jax disait ne pas comprendre le concept. Je pouvais lui expliquer et cela de façon sincère, allait-il percevoir un peu plus de sincérité dans mes prochains mots ? Je n'en savais rien à vrai dire. Je m'entraînais et me battais de façon à remplir certains buts. Protéger, oui je souhaite protéger Suna et ses habitants. Mon entourage que je veux tout autant préserver, j'avais goûté malgré moi à certaines émotions et j'étais lié étroitement à celle-ci. Comment faire pour protéger un village, il faut acquérir du pouvoir et devenir plus fort. Savoir faire des sacrifices afin d'obtenir quelque chose en retour, quelque chose de puissant. J'avais sacrifié des années de ma vie, des années de solitudes et aujourd'hui ça commençait à payer.

Ce n'était par contre toujours pas assez, je m'essayais à devenir toujours plus fort. Je tentais aussi d'aller toujours plus loin, aucun obstacle ne me semblait insurmontable ; En réalité, personne ne pouvait m'arrêter. Je plantai mes yeux dans ceux de mon interlocuteur en affichant un air sérieux.

« Pour servir Suna, servir ses habitants et éviter qu'ils ne vivent les mêmes épreuves que moi. J'ai promis sur la tombe à mon père de tout faire pour ma nation. Comprends-tu mieux le concept maintenant ? »

Il n'était possible de protéger un bien sans être fort, penser autrement n'était que faiblesse et mensonge. Je ne doutais pas une seule seconde que mon interlocuteur puisse comprendre mon état d'esprit, il n'avait pas l'air très bête même s'il avait un don pour s'endormir si facilement il me paraissait encore à mon écoute. Suite à mes paroles, il me répondit à ma question. Il se voyait comme quelqu'un de nonchalant, un fardeau pour le village si je suivais bien ses mots. Une expression étonnée se dessina sur mon visage, il m'avait dit ça si facilement-.. Mon caractère faisait que je n'aurais jamais pu prononcer des mots comme ceux de Jax, cela m'était totalement impossible. Une simple homme, il n'avait pas tort ; Une frontière existait entre hommes et divinités, celle frontière pouvait-elle être rompue ?

Cela dit, il finit avec quelques informations intéressantes. Il souhaitait protéger une fille de tous les dangers, il voulait donc mettre sa vie en péril pour l'aider. Sa vie était sienne, j'observai l'air sérieux le Yamada avant de déporter mon regard quelques secondes sur le côté. Les regards autour de nous se faisaient pesant, je sentais qu'on nous observait et une tension était palpable. Cela fût interrompu par le fait que mon partenaire me pose une question. Automatiquement, je déposai mes yeux sur lui avant de l'écouter. Ses mots eurent d'ailleurs le don de me faire sourire.

«  Du tout Yamada Jax. Comment dire de façon simple sans parler d'émotions et parler comme un être sensible-.. Tu me disais ne pas comprendre mon concept et pourtant tu souhaites protéger une personne. Un danger se caractérise de plusieurs façons, ça peut aller d'une simple entorse à un assassinat. Pour prévenir ces cas, il te faut simplement devenir fort.  »

Je ne m'étais pas étalé sur les sortes de danger, il allait sûrement comprendre le fond de ma pensée. J'avais caché mon identité mais je m'exprimais clairement et honnêtement. J'entendis quelques pas derrière nous, c'était l'homme s'occupant du bar. Il se mit à nos côtés avant de s'abaisser pour rapprocher sa tête. Il souhaitait nous parler doucement, il ne voulait pas que les autres clients entendent ses paroles.

«  Messieurs, vous devriez quitter mon bar.. Sinon ça va péter et j'en suis sûr. ! Je ne veux pas tout avoir à payer.. ma femme me tuerait vous comprenez ! C'est un démon !»

Je me levai de mon tabouret doucement pour ne montrer aucune agressivité, suite à cela je jetai un regard autour de nous à nouveau pour évaluer de potentielles menaces. Sans l'ombre d'un doute, il en mentait pas. Je pouvais éviter un conflit en quittant l'établissement, je posai quelques pièces sur la table en guise de pourboire avant de faire signe à Jax. Je n'étais pas intéressé par le fait de me battre surtout contre des faibles. Il n'y avait aucun défi et malgré moi ils faisaient partis des personnes de Suna à protéger.

«  Nous partons dans ce cas.  »

Peut-être que le Yamada n'était pas en accord avec moi ?

Jax me demandait mon avis, il se demandait si l'on devenait fort pour protéger ou alors l'inverse. Ceci était une bonne question en soit même si cela revenait à la même chose. Je voulais, depuis tout petit devenir fort alors peut-être me servais-je de l'objectif visant à protéger mon village pour repousser mes limites. J'étais devenu fort pour protéger les miens, je voulais acquérir de nouvelles capacités, apprendre de nouveaux jutsus, me préparer physiquement-.. Tout ça pour être un Shinobi redoutable. J'y étais parvenu selon moi, j'avais été promu suite à mes actions et je pouvais utiliser plus de techniques, ma réserve s'était comme « élargie » avec le temps. Je pouvais alors utiliser des techniques dévastatrices, c'était ce à quoi j'aspirais et pourtant je n'étais toujours pas comblé.

Ce sentiment d'insatisfaction était omniprésent dans ma vie, il était impossible pour moi de remédier à ça. Je ne pouvais assouvir cette soif de puissance, je n'arrivais même plus à l'expliquer à ce niveau-là. Si cela n'était pas d'ordre psychologique, on me le rappelait souvent et je voyais la différence de niveau entre mon maître et moi. Elle était conséquente, les entraînements me l'avaient démontré. C'était sans parler du niveau à mon maître indirect, le Kazekage du village. Il dépassait toutes mes espérances et mon combat contre lui m'avait encore plus descendu. Il avait maîtrisé deux Chûnins en ne recevant qu'un seul coup et pour finir, il avait utilisé une technique qui me semblait presque impossible à contrer. Si je devais jauger son assaut final, je dirai peut-être que c'était une technique de rang S, soit une des plus puissantes. Heureusement nous étions dans un Genjutsu et les blessures n'étaient réelles, cela dit en combat réel face à un homme de son niveau, je serai mort dans d'atroces souffrances.

Je priais pour qu'ils ne soient pas beaucoup en ce monde, les personnes comme lui. Pour en revenir à Jax, je croisai les bras quelques secondes en tentant de croiser son regard. Je pris la parole aussitôt en soupirant.

« Je suis devenu fort pour protéger autrui, je le pense du moins. »

Je pouvais parler pendant des heures de mon objectif, je pouvais énumérer les raisons me poussant à poursuivre un but si commun mais ce n'était pas le meilleur moment pour cela, les regards pesant autour de nous étaient de plus en plus lourd. Le barman nous avait même demandé de prendre la porte, il ne voulait pas que son bar devienne un champ de bataille et je le comprenais tout à fait. J'avais donné ma réponse sans en informer le Yamada, nous n'étions pas obligés de rester ici de toute façon. Ce n'était qu'un lieu de distraction, un lieu où on pouvait discuter tout en sirotant un verre. N'étant pas un expert en alcool, je n'arrivais qu'à accepter très peu ces boissons alcoolisées mais j'essayais tout de même de m'y faire. Je croyais que cette histoire allait s'arrêter là, seulement c'était bien trop beau pour être vrai.

Deux hommes nous attendaient à la porte, pour être plus précis ils ne voulaient pas nous laisser le passage. Je croisai les bras en fermant les yeux, le plus bourré des deux prit la parole. Celui-ci dégageait une odeur d'alcool qu'on aurait pu sentir à des kilomètres, son haleine était similaire à celles des vers géants, c'est à dire putride. Une personne de sa famille était soit-disant emprisonné, si tel était le cas, il l'avait mérité et mon partenaire répondit correctement à sa phrase. Pour ma part, je ne comptais pas prendre la parole pour le moment. Jax se débrouillait très bien. Se confronter à un Shinobi était en soit, un acte fou et si on ajoutait à cela un délit, c'était doublement fou. Le nomade avait beau le rappeler, l'homme ayant pris la parole lui rit au nez. J'ouvris les yeux doucement, l'air froid et sérieux avant de déposer ma main droite délicatement sur l’extrémité de mon Katana. Une mesure de précaution pour répondre à une possible attaque. Le genin utilisa ses capacités, j'en étais sûr ; Je le vis en voyant attraper le poignet de notre adversaire. Adversaire était le mot qui convenait à la situation, peut-être au pluriel par contre.

Je dégainai mon arme en même temps que nos nouveaux amis.

«  Je ne sais pas, j'attire aussi ce genre de personne ; On doit avoir un problème tous les deux.  »

Comme prévu, les deux personnes s'élancèrent pour débuter le combat. Je laissai le soin à Jax de s'occuper de celui qu'il avait déjà tenté d'amocher avant de bloquer le couteau de mon assaillant avec ma lame pour le repousser avec le pied. Il se trouvait dehors au sol, je le suivis alors en marchant doucement vers lui. Plus il tentait, plus j'esquivais ; Je décidai alors de mettre fin à cette mascarade en prenant ma lame du côté non coupant -son dos- pour venir le frapper assez fort à son poignet. Il lâcha son arme sous la douleur avant de serrer son poignet contre lui. Il avait peut-être quelques os cassés au vu du bruit et de ses cris.

«  Ne te relève plus si tu ne veux pas que je répète l'opération.  »

Je tournai ma tête en direction de mon partenaire tout en rangeant ma lame.

Ils ne méritaient pas qu'on combatte sérieusement, la nuit était tombée et personne n'était intéressé à notre bagarre si ce n'est les quelques clients du bar. Il était temps d'oublier cette histoire et de passer à autre chose, la soirée n'était peut-être pas finie ?

Je me retournai rapidement pour observer mon partenaire, il était tenu en l'air par un des hommes et était déjà bien amoché. Comment se faisait-il qu'il ne réponde pas aux actions de ses assaillants ? Il m'intriguait de plus en plus, j'avais beau chercher mais je ne comprenais pas ses réactions. Les humains me donnaient tous les jours de nouveau challenge, plus je me sentais proche socialement d'eux plus je voyais que ce n'était toujours pas gagner. Ma route vers la sociabilisation n'était pas encore achevée, loin de là. Je m'approchai doucement de l'homme le tenant, la main gauche délicatement posée sur le haut de mon arme. J'étais non seulement prêt à dégainer pour briser un des os et l'empêcher de continuer ses méfaits mais aussi de m'occuper qui semblait déjà avoir causé des dommages à Jax, derrière lui. Les yeux écarquillais, j'écoutais les paroles du Yamada. La flemme ? J'avais bien entendu, il parlait d'une « flemme » dont je n'arrivais toujours pas à comprendre le sens.

Je le vis alors se sortir tout seul de ses problèmes et cela très rapidement, nous n'avions pas eu à utiliser nos capacités pour nous en sortir. Ils n'étaient que des civils peu importants, ils avaient sûrement bu quelques verres et cela avait donné des forces à ces nuisibles personnes. Le bar n'était pas épargné, on pouvait le voir de l'extérieur. Le comptoir n'avait pas réussi à arrêter convenablement le projectile humain. Finalement, Jax se dirigeait vers moi. Je le regardais de haut en bas pour analyser correctement celui-ci, je n’espérais pas qu'il soit blessé. J'avais continué la soirée à ses côtés pour l'évaluer, il était comme sous ma responsabilité si j'ose dire. Je soupirai en regardant au-dessus de son épaule. Ils essayaient de se relever mais on pouvait dire honnêtement qu'ils avaient beaucoup de mal à surpasser leurs blessures. Le liquide alcoolisé dans leurs sang n'aidait pas non plus comme on avait pu le remarquer.

Je croisai les bras en écoutant ses paroles. J'esquissai un sourire avant de répondre à ses phrases. Il avait terminé en proposant de finir la soirée sur les remparts, j'étais assez content de sa proposition. J'en avais même oublié le rôle que je m'étais donné le concernant, je laissais tomber tout simplement. Mes paroles étaient accompagnées d'un mouvement de tête, acceptant sa proposition.

« Je suis d'accord avec toi, allons-y. »

Il avait aussi parlé de ma lame, Azura. Celle-ci avait une histoire un peu particulière, je l'avais obtenu pas très légalement. Lors d'une mission classifiée rang B, je me devais aux côtés de Saibogu Oniri de pénétrer dans un caveau. Celui-ci avait été volé par des pilleurs de tombes et le devoir de Suna était de répondre à ses actes. Il était impossible pour notre patrie de laisser un acte immonde comme celui-ci se passer. Quelqu'un avait émis une demande de mission relative à ce sujet, peut-être était-ce un membre de la famille encore en vie. Dans tous les cas après un combat acharné contre une armure possédée par un fluide ocre, un Katana était tombé au sol. Une garde rouge était visible dessus, du moins à la base. Tout comme notre ennemi, c'était tombé en poussière et je me trouvais simplement avec une lame.

Pour parer à de possibles blessures, j'avais entouré le manche d'un tissu et avait serré celui-ci. Quelques bandelettes tombaient de temps en temps mais ça ne me gênait en rien. Ça me rendait presque nostalgique de penser à cette histoire. Elle me ramenait à mon attitude passée, le chemin que j'avais parcouru était facilement visible. Yami avait vu mon évolution, tout comme mon maître et ça j'en étais certain.

«  Elle est belle en effet, je l'ai nommé Azura et je dois te dire qu'elle m'accompagne partout où je vais. Pour moi elle compte autant qu'une vie humaine, bien sûr à choisir entre elle et une personne de ce village je choisirai la personne mais-.. »

Je marquai une pause de quelques secondes en soupirant.

« C'est pour te dire à quel point je suis attaché à ce Katana. C'est étrange l'importance qu'on peut apporter à du bien matériel, nous les humains. Nous sommes étranges. »

Dis-je en souriant. J’emboîtai le pas pour nous diriger vers les remparts, mes pensées furent bousculées par les précédentes actions de Jax. Il était aisé de dire qu'il possédait un caractère bien atypique, de ma vie je n'avais jamais vu ça. Un homme se faisant malmener, je l'avais déjà vu et même volontairement mais de cette façon.. Non. D'un côté, c'était une bonne chose, il avait laissé l'occasion à ces hommes de faire machine arrière. Cette façon de faire était tout à son honneur même si au final son corps était marqué.

« Tu es toujours comme ça ? Disons lent, endormi ? Comment tu te débrouilles en combat, je me doute que tu es plus actif mais comment ça se passe ? »

J'imaginais alors une idée farfelue, avant même d'en parler je riais quelques secondes.

«  Peut-être faut-il que tu prennes des médicaments pour accélérer ton corps, je ne sais pas moi ahah-.. Quelle est la solution ? »

Bien sûr ce n'était qu'humour plutôt mauvais, je n'avais pas la prétention d'être une personne amusante ; Pas du tout même !

Musique:

Je devais avouer une chose, complimenter ma lame me rendait spécialement heureux. Cette lame devait avoir une histoire qui pouvait me dépasser mais je ne pouvais le savoir à moins de faire des recherches. Je l'avais acquise comme dit lors d'une mission et depuis elle m'accompagnait partout. Un lien s'était crée entre la lame et moi, de puissants guerriers au cœur de pierre disaient la même chose ; Les armes pouvaient se trouver être nos meilleures amies lors des conflits, pour moi c'était évident. Bien sûr, je ne l'estimais tout de même pas plus que certaines personnes de mon entourage mais si jamais la solitude ne m'avait pas quitté, elle aurait bien plus de valeur à mes yeux que des centaines de personnes. Je tapotai légèrement le haut de ma lame ou ce qu'on pouvait appeler « garde » sur un Katana d'apparence normal. J’acquiesçai d'un signe de la tête avant de continuer notre route.

« Disons qu'elle m'a été très utile et depuis, je la conserve précieusement et m'occupe d'elle. C'est la moindre des choses je trouve, qu'en pense-tu ? »

Il me parlait alors de son état, j'avais même engagé la conversation à ce sujet. Il était rare de rencontrer une personne aussi atypique que lui. Il agissait finalement seulement par réflexe, une fois le danger trop haut il se trouvait être dans l'obligation de se mouvoir. Je me grattai la tête à la recherche d'une logique à sa façon de procéder, pour être honnête je n'en trouvais aucune. J'avais encore un peu de mal à comprendre les autres, Yamada Jax en était un exemple. Pour l'instant il pouvait y arriver, je pensais à répondre aux actes « d'assaillants ». Seulement en combat réel, je pensais impossible de parvenir à maîtriser une situation dans son état. A moins bien sûr que dans sa tête, inconsciemment ou consciemment il réfléchisse au moins un petit peu. J'enjambai un petit obstacle, je détournai alors à nouveau mon regard pour lui répondre.

«  Je vois là où tu veux en venir Jax, seulement cette façon de réagir présente plusieurs inconvénients. Je ne veux pas te déranger avec ça mais tu devras au moins « atténuer » cela lors de véritable affrontement. Le monde est rempli de monstre Yamada Jax, tu peux me croire sur parole.  »

J'en avais rencontré un parmi tant d'autre. Ce monstre se trouvait être une créature venue des profondeurs, un Furyou comme on les appelle communément. Des créations qui pouvaient à eux seules, détruire un régiment Shinobi. Pour ma part, c'était une femelle possédant le pouvoir d'absorber notre chakra. Seules les attaques physiques pouvaient parvenir à mettre à bas notre ennemie. Seulement malgré nos tentatives, des Shinobis étaient tombés. Une Konohajin était morte sous mes yeux. Sa mort ne m'avait pas coûté, ne m'avait pas blessé, seulement les cadavres ambulants eux m'avaient marqué. Je n'étais que genin à cette époque, cela pouvait se comprendre. Aujourd'hui je prendrai sûrement la situation avec plus de réflexion, je réfléchirai plus à une façon de combattre la démone. C'était peut-être même cet événement qui m'avait poussé à perfectionner mon Taïjutsu, pour pouvoir la vaincre. Ce que j’espérai au plus profond de moi, c'était de la retrouver face à face pour assouvir ma vengeance-..

J'écoutais à nouveau mon interlocuteur qui me disait que des médicaments ne changeraient pas grand chose. Je pensais plutôt à des effets pouvant activer certains « excitants » qu'à l'endormir. Un médicament ne pouvait même pas l'endormir plus qu'il ne l'était actuellement à mon humble avis. Je fis un signe de la tête pour faire comprendre à Jax que j'avais compris là où il voulait en venir même si il n'avait peut-être pas compris ma phrase. Comme je le pensais, il fallait qu'un événement provoque sa réactivité, c'était une information intéressante le jour où je me battrai à ses côtés. Feinter un tragique accident pourrait le faire sortir de ses gonds.

Il s'exprima et ses mots me firent esquisser un sourire. Je le regardai du coin de l’œil tout en répondant à sa phrase.

«  Je te prends déjà pour un fou, un déchet peut-être pas par contre ! »

Dis-je en tentant de faire de l'humour, je pouvais en effet concéder que ce n'était pas ma spécialité ; Ce n'était pas pour ça qu'il fallait que je refrène mon envie de faire sourire mes interlocuteurs. On marchait encore en direction du mur, après quelques dizaines d'escaliers, nous arrivâmes en haut de l'édifice et on pouvait observer la lune éclairant si gracieusement le désert. Je pensais alors à quelque chose, mon « infiltration » n'était plus vraiment utile.

«  Ah, d'ailleurs Jax tant que j'y pense. Je me nomme Toshiro Ogami, Chûnin de Suna et membre du Kakumeigun. Je m'étais présenté d'une autre façon juste pour t'observer, n'y vois rien de mal, je prends juste très au sérieux mon rôle.  »

Pour appuyer ma nouvelle présentation, j'abaissai le haut de mon corps pour le saluer avec respect même si l'ombre d'un sourire était encore perceptible sur mon visage. Je lui avais menti, certes mais pouvait-il m'en vouloir ? Je lui avais sauvé la vie.

Je voyais où il voulait en venir avec sa phrase, il avait du mal à comprendre pourquoi nous étions si attachés à certains objets. Peut-être me serais-je poser la même question si je n'avais pas eu dés le départ des biens me tenant à cœur. J'avais un Katana, celui de mon père disposant d'une garde-rouge et un autre Katana trouvé dans un caveau. Le premier, il restait comme un souvenir de mon paternel et je le conservais précieusement. Peut-être était-ce une réponse ? Ensuite, c'était naturel pour ma part. J'étais venu à Azura pour ensuite m'en emparer, avec le temps j'ai pu profiter de sa lame et je m'en suis attaché. Finalement en y réfléchissant, j'avais du mal à construire une réponse pour Jax, ce n'était pas si facile comme sujet. Je croisai les bras, laissant quelques secondes pour entendre ses prochaines paroles. Je ne souhaitais pas manquer de respect en ne répondant pas à son interrogation mais je n'avais rien de plus à dire. Je tournai légèrement ma tête pour observer du coin de l’œil mon compagnon.

Il ne s'attendait pas à que je le comprenne, pour lui je ne pouvais le comprendre. Ironiquement, je comprenais sa façon de pensée sans pour autant la partager entièrement. Il y a deux ans, je croyais être un des rares Shinobi de Konoha à adopter une attitude similaire à la mienne ; J'avais rencontré Yami et mon avis avait changé, elle m'aida accompagnée de mon maître à m'introduire dans ce que j’appellerai  « la voie de la sociabilisation ». Selon moi, il fallait juste trouver une personne nous donnant l'envie de changer ou d'évoluer-..

«  Tu as sûrement raison, je ne suis pas dans ton cas. Je trouve ça étrange pour être honnête mais je sais que si un jour on est amené à collaborer, je ferai attention à toi. »

Et à moi en même temps, si un seul partenaire faiblissait dans une mission, tous pouvaient en pâtir. Dans cette optique, je ne pouvais pas laisser une telle chose arriver. Il m'avait tout de même dit intervenir que lorsque nécessaire mais je trouvais difficile d'utiliser tous ses sens dans son cas. Impossible pensais-je. Ma curiosité me poussa à imaginer un combat pour voir de quoi il était vraiment capable, je ne faisais que des déductions mais je n'avais jamais eu l'occasion d'être face à lui ou de le voir à l’œuvre. Les assaillants de toute à l'heure n'étaient que des insectes par rapport aux réels dangers se trouvant à l'extérieur de Suna. J'écarquillai légèrement les yeux en entendant la suite, mon interlocuteur me disait ne pas beaucoup s'estimer. Je trouvais ça étrange, il faisait peut-être parti des Shinobis n'ayant aucun but et se laissant porter par le vent ? Je ne critiquais pas cette façon de vivre mais si tel était le cas, je n'arrivais pas non plus à la respecter.

Je me disais être Shinobi de Suna pour plusieurs raisons. Je défendais ma patrie envers et contre tout et je répondais aux demandes de Kaze no Kuni. Ceci dans l'optique d'apporter une vie paisible aux habitants de Suna, du pays et peut-être dans le futur le monde ? Je respectais le code Shinobi et ses valeurs et en plus de tout ça, j'avais décidé de suivre ma propre voie. Un but, une aspiration, des projets, sans ça je ne voyais pas comment avancer.

Il reprit la parole une nouvelle fois, je m'étais présenté réellement cette fois. J'avais répondu sous un pseudonyme pour dissimuler mon identité, je voulais seulement vérifier la qualité de Jax. Je n'étais pas déçu.

«  Rien de très important, je me disais juste qu'après t'avoir vu, je voulais en savoir plus sur toi. Et dans le cas où tu aurais été plus une charge problématique plus qu'un atout pour Suna, je t'aurais sûrement dénoncé au travers d'un rapport.  »

Un grade nous séparait seulement et pourtant c'était déjà assez pour pouvoir juger de la qualité d'un Shinobi. Ce grade, il m'avait été donné suite à plusieurs actions. J'avais participé efficacement à plusieurs missions, je m'étais rendu à Odaichi pour une mission de rang A lors du développement des défenses de Suna, j'avais combattu Kyoshi Rei, je m'étais battu contre un Furyou-.. Tout ceci m'avait permis de devenir Chûnin sans avoir à passer un examen. Je l'avais par contre mérité, peut-être même bien plus que ceux le devenant avec un examen.

«  Ne le prends pas mal en tout cas, c'est juste ma façon de procéder. »

Je marquai une pause de quelques secondes, j'esquissai un sourire pour ensuite me tourner face à lui.

«  Je pense qu'il est temps que je rentre chez moi, je te souhaite une bonne fin de soirée.  » Dis-je en m'abaissant légèrement pour le saluer avec respect.