HRP:

Les heures les plus sombres étaient passées, aujourd'hui j'aidais certains Shinobis à déblayer des parties de notre village. Si je pouvais diriger les hommes du Kakumeigun, ça ne m'empêchait pas de pouvoir aider les travailleurs et les habitants à réhabiliter Suna. Tandis que je pansai les blessures d'une petite fille qui avait voulu nous aider aujourd'hui, je sentis un danger dans mon dos. Je m'étais tourné aussitôt et j'avais vu une poutre céder et un plafond qui allait s’effondrer sur un homme. Sans même réfléchir, j'avais crée un pilier Shôton et quelques branches accrochées à celui-ci pour maintenir le plafond. J'avais évité le pire et l'homme un peu choqué resta sur place, je m'approchai de lui doucement pour l'extraire. Je pus voir alors que mon Shôton avait résisté mais une grosse fissure se trouvait en son milieu, je ramendai l'homme à l'écart avant de m'approcher à nouveau de ma création de cristal. La fissure était grosse et en son centre, ce qui rendait vulnérable mon jutsu... J'étais perplexe, comment avais-je pu créer ça ? C'était une erreur que même un débutant ne faisait pas.

J'étais peut-être fatigué ? Je ne voyais que cette explication, je me retournai alors pour vaquer à mes occupations quand j'entendis le pilier céder en mon dos. Sans même le regarder, je savais où était le problème mais quelques secondes en moins et j'aurais pu blesser quelqu'un.. Qu'est-ce qu'il se passait.. c'était une question que je me posais et qui m'effrayait.

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J'avais rejoint une foule entière, nous étions là pour écouter le discours du bras-droit du Kazekage, mon maître. D'après les dires de l'ancien Rêveur, c'était le Rokudaime qui lui avait demandé de lire ce discours devant le peuple. Avait-il eu un empêchement ? Comment pouvait-il encore être si peu présent pour le village.. pour un simple discours. Ce mandat était déplorable, lamentable, on essuyait tellement d'échecs qu'on ne les comptait plus, c'était à remodeler entièrement. Je me demandais par contre toujours comment faire, comment faire pour parvenir à montrer une image forte de Suna, comment faire pour réussir à conquérir le peuple. Pour l'instant, le monde entier connaissait notre faiblesse, la sécurité.

Pour le discours, je n'avais pas mis un apparat exceptionnel, je portai seulement un Kimono noir. Mes cheveux étant long, je les avais attaché avec une ficelle noire. Mon Katana toujours à mes côtés, j'observai l'homme qui allait être le messager du Kazekage, mon maître. Le discours débuta avec une phrase qui laissait penser que Suna était en fait une famille, je le pensais aussi, un temps. Si j'aspirai à protéger chacun d'entre eux, certains causaient notre perte et je ne souhaitais pas les considérer comme des frères. Les mots s'alignaient et quelques uns m'interpellèrent, Ketsueki Yami .. kidnappée ? Comment était-ce possible, non c'était un mensonge. Je ne pouvais tout bonnement pas le croire, ça me semblait insensé. Mon visage laissait apparaître une expression étonnée, je ne croyais pas à ça mais par précaution tout de même.. Je baissai la tête quelques secondes en réfléchissant à la situation.

Le Kazekage avait donc déserté son village dans le moment où on avait le plus besoin de lui mais il y allait pour une bonne raison, sauver ma sœur. Non ce n'était pas ce qu'il devait faire, le Kakumeigun pouvait le faire à sa place alors pourquoi nous laisser sans Kazekage ? Des interrogations se bousculaient dans ma tête. Voici maintenant qu'il se disait être le meurtrier de la Godaime. Mon visage se faisait de plus en plus sérieux et je relevai la tête. Il était temps d'arrêter, arrêter de se laisser dicter par les sentiments et faire ce qui était juste pour son village. J'écoutai le discours dans son entièreté avant de rejoindre le quartier général.

Je pris place dans mon bureau en laissant tomber légèrement le dossier de ma chaise en arrière. Je réfléchissais à la situation. Quelques secondes plus tard, j'ouvris des dossiers pour consulter l'effectif du Kakumeigun. La priorité était de retrouver Yami et ensuite d'éliminer le déserteur et le traître qu'était Yamada Kioshi.
Tandis que je travaillais sur ses dossiers, j'entendis Kibo à ma porte. Je levai ma tête, l'air toujours sérieux avant de lui dire d'entrer. Il avait beau être l'élève d'un traître, lui je le respectais contrairement à son prédécesseur. Je ne voyais en lui pas une once de traîtrise, il ne devait même pas être au courant que le Yamada était l'assassin de la Godaime.

«  Oui j'y ai assisté, je suis en train de réfléchir à la façon dont on va retrouver Yami. Le village a besoin de tous ses effectifs mais certaines personnes peuvent être débloquées, j'en suis sûr. Pour ma part, je ne peux pas m'absenter du village et je ne compte pas le faire. J'ai décidé de mettre de mes côtés mes sentiments, c'est beaucoup trop dérangeant. »

Cependant, je n'allai abandonner sous aucun prétexte ma sœur, jamais.

«  Suna un village de traître n'est-ce pas ? La liste s'allonge peu à peu, tu ne crois pas ? Je vais faire mon maximum pour aider à ce que le village se relève, qu'on retrouve Yami et ensuite qu'on s'occupe des traîtres. On doit les traduire en justice, Suna est faible aux yeux du monde actuellement. »

Et bien sûr, on devra mettre à bas Yamada Kioshi et ne plus jamais le nommer comme un Kazekage.

Succomber ? Ce n'était pas une mauvaise idée en soit mais ça n'était pas non plus mon premier choix, je souhaitais tout d'abord les confronter à la justice de Kaze no Kuni. Mais pour être honnête, les deux méthodes étaient bonnes à prendre, si jamais je n'avais qu'un seul choix, celui d'éliminer les opposants et traîtres, je le ferai sans hésiter. Dans le cas contraire, je préférerai que la justice s'en occupe mais on ne peut pas toujours faire comme on le souhaite. En toute objectivité et si je n'y mêlais pas mes sentiments, j'avais plusieurs choix à faire dés maintenant. Le premier était de mobiliser tous les effectifs afin de protéger et d'aider Suna. C'était déjà fait et c'était même en cours, toutes les forces armées faisaient de leur mieux pour répondre aux attentes des dirigeants et de Suna même. Kusa no Kuni nous avait envoyé de l'aide, des personnes dotées de très bonnes capacités médécinales et physiques.

Si je méprisais dans le passé l'Empire par leur action contre les Daimyos, je devais me rendre à l'évidence, ils avaient été notre seul soutient. Les autres délégations s'étaient enfuies après tout, certains ont eu avant à affronter des ennemis mais le résultat était le même, nous étions seuls. Nous étions seuls et pourtant pendant l'examen nous les avions accueillit et nourrit. On avait aussi essayé de les protéger, ce n'était peut-être pas assez mais rien ne nous disait qu'un des leurs n'avait pas orchestré tout ça. En temps de guerre, il fallait se pencher sur toutes les pistes, on me l'avait rappelé au Kakumeigun. Actuellement et malgré les accords du passé, je voyais en l'Empire de potentiels collaborateurs. Ce n'était que des suppositions, après tout en tant que remplaçant au Kakumeigun je n'avais pas à me soucier de tout ça.

J'écoutai l'ancien rêveur et j'étais d'accord avec lui, à l'heure actuelle une traque nous était impossible, nous ne pouvions le faire. Pour qui que ce soit d'ailleurs, la priorité était d'abord de renforcer notre village. Nous sommes à la fois l'épée et le bouclier de Kaze no Kuni, un pays tout entier peut être en danger par notre faute, nous avions à nous relever pour protéger tous les résidents de ce pays. J'appris alors une nouvelle information, mon maître connaissait l'identité de la personne ayant enlevée Yami. Je haussai les sourcils et me concentrai bien plus sur la conversation, laissant les dossiers et mes recherches de côté. Le traître était menacé d'après une lettre et le Nidaime Kazekage l'avait menacé, je lâchai un rire nerveux le temps de quelques secondes avant de reprendre mon sérieux. Qu'est-ce que c'était que cette vaste blague ?

«  Accorder de la confiance à cet homme ? Même pas une once, si son mandat a été lamentable, il s'est terminé d'une façon bien plus dramatique. Autrefois, j'avais entendu dire que Suna était une famille. On protège sa famille mais on ne l'abandonne pas, Kioshi n'est plus des nôtres et ne le sera plus jamais. »

Autrefois je l'appelais Kazekage, senseï mais aujourd'hui je n'avais plus à attacher à son nom un signe de respect, il n'avait plus à être respecté.

«  J'avoue ne pas accorder de crédit à ses dires Kibo-.. Mais dans le doute je préfère savoir si Yami se porte bien donc je vais lancer des recherches quand je le pourrai. Cela dit, je la connais parfaitement et elle est forte, j'ai du mal à croire à son enlèvement. Pour l'instant je sais très bien que l'objectif est de reconstruire Suna et d'être présent pour Kaze no Kuni, de pouvoir à nouveau protéger notre pays mais dans un futur proche, il faudra montrer l'exemple. En commençant par appliquer la justice et amener les traîtres à payer.. Mais je sais ce que tu vas me dire, chaque chose en son temps. Et je suis tout à fait d'accord. »

Je marquai une pause de quelques secondes, ma voix se faisait sérieuse et pourtant je n'étais pas froid contrairement à d'habitude.

«  Pour ce qui est de la sécurité actuelle, j'ai décidé de faire surveiller toutes les entrées et les sorties que ça soit des marchandises, du courrier, des humains et tout ce qui s'en suit. Nous le faisions déjà avant mais c'est d'autant renforcé mais temporaire, je pense qu'il ne faut pas oppresser à nouveau les villageois de Suna. »

En détail, les entrées de marchandises étaient fouillées de fond en comble avec des senseurs expérimentés. Chaque récipient était vérifié, on ne pouvait se faire avoir à nouveau avec un « mystérieux homme » pouvant se cacher dans une gourde et passant à travers de nos radars. Les courriers l'étaient aussi, voie postale, voie aérienne, tout était contrôlé. Si je n'aimais pas agir de la sorte, on devait le faire le temps que tout se rétablisse. Certains habitants félicitaient même ces directives, certains étaient mécontents mais on ne pouvait plaire à tout le monde. La majorité l'était alors le reste devait s'adapter.

«  Kusa no Kuni sont d'ailleurs venus à notre aide. Franchement, il y a quelques semaines de cela je me méfiais de l'Empire et même si mes doutes subsistent.. on ne peut que les remercier. Qu'as-tu prévu pour la suite Kibo ? »

La nouvelle Daimyo n'était nulle autre que la Kawaguchi, une femme qui avait d'abord su se hisser à la tête de son clan et était maintenant à la tête du pays. Les rôles n'étaient pas similaires et n’engrangeaient pas le même nombre de responsabilité. Diriger un pays n'était pas chose aisée mais j'étais convaincu que ça allait lui réussir. Le village avait besoin d'aide et elle seule pouvait débloquer les fonds et la main d’œuvre nécessaire afin que Suna puisse briller à nouveau. Pour en revenir à mon maître, il me disait que c'était une triste nouvelle-.. Un mal pour un bien ? Et encore, j'oserai détourner la citation pour dire « Un bien pour un bien », son départ ne pouvait que faire du bien à Suna même si ça fragilisait un peu la hiérarchie. Il nous avait abandonné, c'était son choix et ce choix était impardonnable.

Tout de même, je pouvais le remercier de quelque chose. Il m'avait fait prendre conscience que faire passer ses intérêts personnels avant pouvait nuire gravement au peuple. Les sentiments, les émotions, il ne fallait pas les balayer car pour décider on en avait besoin de temps en temps ; Seulement je pensais à me maîtriser d'autant plus dans futur, prendre les bonnes décisions sans être aveuglé par mes émotions. Quelques temps avant, je n'aurais pas hésiter à aller moi aussi chercher Yami mais c'était une époque révolue. Pour moi elle importait beaucoup, énormément même mais il y avait des priorités et je savais très bien ce qu'elle me dirait de faire dans cette situation. J'avais encore du mal à croire à son enlèvement, elle était bien trop forte pour se faire avoir et bien trop prudente pour ne pas repérer une approche ennemie. C'était sûrement son choix que de nous avoir quitté.

Je joignais mes deux mains en esquissant un sourire à l'ancien rêveur. En effet, je m'occupais de la sécurité comme je le pouvais. Je renforçais les protocoles et réglementer la vie dans le village jusqu'à que la situation se calme. Je ne voyais que faire de plus, je prêtais ma force quand besoin et je gérais les hommes comme on me l'avait appris. Les ressources humaines étant de plus en plus rare, je faisais de mon mieux.

«  Bien, n'hésite pas si tu as besoin de quelqu'un pour t'épauler. Pense aussi que ce n'est pas puisque Yamada Kioshi a déserté que les villageois te voient comme un traître, je pense qu'au contraire ils espèrent quelque chose de toi... »

Le dirigeant du Midorhato m'apprit alors que mon apprentissage était terminé. Je fermai les yeux quelques secondes en réfléchissant à ses dires. Je n'avais plus à recevoir d'enseignement d'après lui, c'était un honneur pour moi de l'entendre prononcer ses mots. Jusqu'à maintenant, je l'avais suivi, je l'avais écouté et avais même changé de route pour rejoindre la sienne et ce, mainte et mainte fois. Si j'en comprenais bien ses mots, il était temps que je trace ma propre route. Je devais aussi faire mes propres choix, pour moi, pour Suna et pour mon entourage. C'était pour moi comme une deuxième majorité même si chez nous les Shinobis, on se trouvait être précoce par rapport à ce sujet-là. D'ailleurs en y repensant, cela faisait quelques années que je n'avais pas fêter mon anniversaire. Ce n'était pas plus mal, je n'appréciais pas tant que ça les fêtes de ce genre. J'abaissai légèrement le haut de mon corps, même assis, pour le saluer avec respect.

«  Merci senseï. Je vais faire mes propres choix et tracer ma propre, pour Kaze no Kuni, pour Suna et pour ses habitants. Je ne sais pas où ça va me mener mais j’espère que ça me conduira à un village tel que j'en ai rêvé. »

En effet, on devait se méfier des nations avoisinantes et encore plus de l'Empire. Cela dit, ils nous avaient apporté leur aide et on ne pouvait que les remercier sans pour autant oublier leurs actes passé. De plus, je n'avais jamais réussi à comprendre leur façon de voir les choses, il serait peut-être l'occasion d'en apprendre plus sur eux. Mon maître lui avait passé beaucoup de temps en compagnie des membres de l'Empire, il avait sûrement des informations à m'offrir mais pour le moment ce n'était pas la priorité. La priorité était de remettre Suna en état de marche et de pouvoir continuer à protéger notre pays.

Je me levai pour saluer mon maître, l'entretien était terminé.

« Bonne chance. »