Ordre de mission:

♫:

J'attends Ogami depuis une vingtaine de minutes maintenant face à la voie illusionnée mais ce n'est pas parce qu'il a du retard! Non c'est moi quoi ai de l'avance en fait! C'est plutôt rare que je me traîne hors de mon laboratoire plus tôt que prévu mais je dois encore vérifier quelques trucs sur le véhicule que j'ai "emprunté" à mon clan pour remplir notre mission. On doit faire des prisonniers alors je m'assure que nous aurons la place pour les transporter. La dernière fois que j'ai vu Ogami on a du les traîner derrière nous et avancer à la vitesse du pas donc bon...

J'observe notre moyen de transport en caressant mon menton du bout de mes doigts et je ne sais pas trop quoi faire. Le véhicule est armé mais ça ne me plait guère! D'un autre côté vu la mission qui nous est confiée ce serait peut-être pas mal d'avoir un moyen de dissuasion visuelle. Le lance-scies circulaires de la tourelle est plutôt impressionnant et pour avoir assisté par hasard à l'un de ses tests je sais qu'il est également efficace. Alors? Le désarmer ou garder son équipement?

véhicule:

Une réflexion de Chappie - oui, je l'ai pris avec - me confirme qu'il vaut mieux ne rien toucher. Si jamais je faisais une bêtise en modifiant le véhicule je devrais expliquer aux responsables du clan comment c'est arrivé. Je soupire et hausse les épaules: ok, on laisse les armes! Je m'adosse au massif châssis et déplie le parchemin qu'on m'a remis la veille. Je sais bien qu'il faut de tout pour faire un monde mais quand même... bouffer des cervelles? Quand je pense qu'Ogami trouve que je suis bizarre! Ha tiens, en parlant du loup...

- "Yello!" je le salue d'un mouvement de la main et désigne le véhicule: "T'as vu ce que je nous ai ramené? Avec ça on aura aucun problème pour se balader rapidement dans le désert! Et sans se fatiguer en plus! Merci qui?"

Je commence à tourner autours du monstre de métal et désigne tour à tour plusieurs de ses éléments:

- "Sept mètres de pure technologie! Blindage renforcé et habitacle renforcé pour la sécurité des occupants, deux-cents chameaux sous le capot et capacité de stockage importante!" je lève ensuite le regard vers l'arme. "Et un truc qui devrait te faire plaisir: un lance-scies circulaire intégré à chargement automatique, capable de pivoter sur trois-cent-soixante degrés grâce à la tourelle. Vingts coups minutes et portée d'environ cent mètres! Mais ça, on va pas l'utiliser! C'est juste pour faire peur!"

Je lui lance un regard d'avertissement et grimpe derrière le volant avant de l'inviter à prendre place dans ladite tourelle. Puis j'allume le moteur et me fend d'un sourire satisfait en entendant le puissant ronronnement qui s'en échappe. Il n'y a pas à dire: j'ai encore beaucoup à apprendre des anciens de mon clan pour parvenir à égaler leurs prouesses! Je tors mon cou pour jeter un regard à mon coéquipier qui se trouve derrière-moi, en hauteur. Je vois surtout ses jambes en fait!

- "Ha, en fait... Les missions que j'ai accomplies se comptent sur les doigts d'une seule main alors pardonne-moi par avance si je ne suis pas aussi efficace que dans tes attentes. Mais je ferai de mon mieux!" bon, ceci dit: "Donc... Je conduis et tu observes?"

Je pose la question par pure politesse mais à peine ma phrase terminée je lance déjà le véhicule à l'assaut du désert. Ce dernier est si grand que ce ne sera pas aisé de retrouver cette secte. On sait qu'elle s'attaque à des transports mais il y a plusieurs pistes que les caravanes peuvent emprunter! Et elles sont longues...

- "On patrouille le long d'une des pistes qu'empruntent les voyageurs où tu veux qu'on se rende sur le lieu de la dernière attaque pour essayer de trouver des indices? Autre chose?"

Je m'en remets à son expérience et monte un peu le volume de la musique avant de m'allumer une clope. C'est parti!

L'heure était à la mission, j'avais reçu une notification il y a deux jours de cela. Celle-ci me priait d'intervenir sur une mission de rang B. C'était ma première en tant que Chûnin, je devais alors peut-être diriger l'équipe-.. Enfin, ce n'était pas dans ma priorité de m'imposer en tant que dirigeant. Ma priorité était surtout d'arriver à remplir les objectifs et préserver ma partenaire. En parlant de partenaire, j'avais d'ailleurs été affecté avec une fille nommée Lina. Une Saibogu, elle faisait partie des personnes qui dés la première rencontre pouvait causer de nombreux problèmes aux autres. Bien sûr, c'était à moi qu'elle avait causé des problèmes. Elle avait manqué de me tuer avec un engin crée par elle-même, c'était la première chose et il s'en était suivi tellement d'autres. Peut-être que cette mission allait changer la vision des choses de cette damoiselle, à vrai dire la classification en elle même imposait une mission à risque. En principe, il était difficile d'éviter les morts et les blessés. La lettre signifiait le niveau de difficulté, la récompense était plus élevée mais cela ne m'importait que très peu. Je remplissais les missions pour élever la notoriété de mon village, l'argent n'était que vraiment secondaire.

La missive parlait d'une secte qui ces derniers temps avait attaqué de nombreux voyageurs. Des caravanes entières déambulaient dans le désert afin d'importer et même d'exporter des marchandises. Il nous était impossible de laisser faire cela, la justice devait être rendue et nous devions éliminer cette menace. Sans dire que les assaillants mangeaient même le cerveau des victimes, nous avions à arrêter des psychopathes. Je n'étais pas devin pour être honnête mais je devinais sans doute la méchanceté de nos adversaires et donc cela allait amener obligatoirement à des affrontements difficiles. On devait les mettre en prison, seulement cette partie de la mission n'allait peut-être pas être remplie. Si je devais en tuer pour sauver ma partenaire, cela serait sans hésiter une seule seconde. Sa vie était beaucoup plus important que la vie de la secte entière, pareillement pour la mienne.

Comme à chaque mission, je préparais mon équipement la veille pour être prêt pour le lendemain. Azura, mon Katana était toujours de la partie, je prenais aussi quelques kunais, senbons et fumigènes pour palier à certaines situations. Sans oublier du fil, le fil nous permettait de poser des pièges et même repérer les ennemis. Dans le cas présent, ils pouvaient être utiles. Le sac était posé sur la table basse devant le canapé, j'observai à travers la baie vitrée mon village. J'avais une vue magnifique tout comme l'ancien propriétaire de cet appartement. Le piano était par contre un ajout de la part de ma sœur, il devait pas être attiré par cet instrument.

Enfin, la soirée passa assez vite et sans me rendre compte je m'étais dirigé vers la voie illusionnée où je devais retrouver ma partenaire et mon amie. Un lien s'était formé, je ne pouvais le nier et même s'il fût très rapide, je pouvais la considérer comme telle. J'avais toujours une vision assez abstraite de l'amitié mais j'arrivais à classer les personnes en fonction de leurs attitudes envers moi. Lina avait bien failli m'ôter la vie malgré elle, cependant son attitude et sa façon de me parler m'avait plu, c'était une bonne fille. Deux silhouettes se dessinèrent au loin, une bien plus grosse que l'autre, elle était en avance donc.

Il y avait la rouquine et Chappie, à son côté je pus aussi voir un autre engin. C'était un véhicule bien plus imposant que celui que j'avais conduit, à l'arrière je discernai un mécanisme dont j'ignorais les possibilités. La seule chose que je pouvais confirmer était son but, son but était de blesser en vu de l'armature. Elle avait peut-être pris conscience de la gravité de la mission et avait revu à la baisse ses principes. J'abaissai légèrement le haut de mon corps afin de la saluer avec respect. L'autre jour je n'avais pu le faire mais cette fois-ci c'était différent, il n'y avait pas d'accident -pour le moment-. Mes vêtements étaient adaptés à la mission, je pouvais me mouvoir à ma guise grâce à ceux-ci.

« Lina, j’espère que tu vas bien! »

Sans même à avoir à le demander, elle me fit un cours sur son engin. Je ne compris évidement pas certains termes mais elle ne devait pas sans douter, pour lui faire plaisir et abréger ces explications je hochai la tête faisant mine d'avoir compris ses paroles. D'après ses mots, cette machine était une véritable machine de guerre. Cela me faisait doucement rire, je ne comprenais pas ce revirement de situation. Finalement, elle conclut en me disant qu'on n'allait pas l'utiliser, ce n'était qu'un moyen de dissuasion. Je m'étais donc trompé sur sa personne, je m'étais fait de fausses idées. Après un petit bond, je me trouvais sur la tourelle à l'endroit indiqué. Je ne savais pas quel était mon rôle à cette place mais je faisais confiance à ma partenaire. Lina démarra donc son engin pour laisser émaner de celui-ci un bruit assez sourd, on pouvait nous remarquer à des centaines de mètres à la ronde à cause de cela. Ce n'était peut-être pas le moyen de transport le plus efficace pour être discret. Nous allions peut-être devoir nous en séparer lors de la mission, ce n'était pas dit, simple supposition.

Je ne connaissais pas les états de la Saibogu et à vrai dire je ne m'étais pas renseigné, elle m'expliqua d'elle même n'avoir accompli que très peu de mission. Je me fichais de cela, c'était l'occasion de travailler en équipe et ses antécédents ne m'intéressaient pas.

« Le centre des missions m'ont donné une incompétente.. Difficile pour moi. »

Accompagnais-je d'un sourire moqueur, ce n'était que de l'humour je ne le pensais pas du tout. Elle l'avait sûrement compris en vu de mon caractère. Je lui expliquais préférer me rendre sur les lieux des incidents avant de quadriller le désert. Sans indice, nous devions nous en remettre à la chance ou bien la mission pouvait durer un bon mois, voir plus même. Nous avions donc pris la route, à pied nous étions peut-être à une quinzaine minutes, avec ce véhicule je ne doutais pas qu'on y parvienne avant. Le temps passa et j'observai comme dit, seulement il n'y avait aucune infraction à l'horizon. De temps en temps on croisait une caravane, des Shinobis, des vieillards, rien nous donnant l'envie de nous y intéresser. Je pouvais à l'horizon voir des débris, le soleil accablant faisait remonter comme des gaz et ma vue était donc brouillé.

Après quelques minutes, on put alors voir l'horreur de la scène. Une équipe s'était occupée des corps mais il restait encore du sang séché sur des mètres carrés entier. Les caravanes elles aussi avaient été détruite, la férocité des actes se faisaient ressentir. Une odeur nauséabonde émanait du sol, j'imaginais alors sans difficulté le massacre qu'il y avait du avoir ici. Je jetai un regard à ma partenaire, voici la beauté humaine.

♫:

S'il y a bien une chose que je préfère encore à rester enfermée dans mon laboratoire pour bricoler des trucs, c'est bien parcourir le désert au volant d'un bolide de mon clan. On se sent puissant à bord de tels véhicules et puis, surtout, libre. Les cheveux au vent, la clope à la bouche et le coude sur la portière.. Voila qui parfait cette sensation! Et puis ici il n'y a personne pour vérifier votre travail ou vous rappeler le règlement shinobi!

Je rigole volontiers lorsque Ogami me fait remarquer qu'on lui a refourgué une incompétente. Je sais bien qu'il me taquine même si dans le fond il n'a pas vraiment tort. Mais l'inexpérience peut parfois être compensée par la motivation n'est-ce pas? En tout cas, c'est ainsi que je vois les choses! Notre donnée d'ordre n'est pas vraiment sympathique mais au moins j'aurai l'occasion d'apprendre sur le terrain des choses qui me serviront certainement à l'avenir. J'espère en tout cas parce que sinon notre petite escapade ne sera rien de plus qu'une perte de temps. Même si on arrive à attraper le ou les responsables de ce massacre, il n'en restera pas moins que j'aurais pu inventer des choses bien plus utiles dans mon laboratoire pendant ce temps...

- "Hey, Ogami!" je crie pour couvrir le bruit du vent et du moteur. "Tu veux faire le trajet à pied? Non parce que tu dis sinon hein? J'ai qu'à appuyer sur un bouton et j'active le ressort de ton siège! Et là, paf, tu te transformes en shinobi volant!"

Naaaan, ce bouton n'existe pas vraiment! Mais bon mon cher compère ne le sait pas ça, pas vrai? Et puis vu que la plupart des gens se méfient de la technologie de mon clan - avec raison je suppose - il prendra peut-être l'avertissement au sérieux. Même si dans le fond ce n'est rien de plus qu'une blague, évidemment. J'aime bien le taquiner ce garçon! Et puis il ne se prive pas pour faire de même...

- "En parlant de voler..."

Paf, je fonce sur une grosse dune et met les gaz à fond! Notre tremplin improvisé se révèle diablement efficace puisqu'on quitte le sol pendant quelques instants avant d'atterrir sans grande douceur quelques secondes plus tard. Le tout pendant que je pousse un cri qui traduit merveilleusement bien mon amusement. Joindre l'utile à l'agréable, c'est la base! Sinon on devient rapidement fou dans un monde si fortement marqué par la violence et les tragédies! Le rire, c'est l'antidote à la morosité! Ouais, parfaitement!

Je répète le procédé plusieurs fois jusqu'à ce qu'enfin on arrive sur les lieux du crime. Les corps ont déjà été emportés par une équipe qui nous a précédés mais le sable gorgé de sang nous donne une assez bonne idée de la violence de la scène qui s'est déroulée ici. Je jette un regard à Ogami et croise son regard: visiblement, nous avons le même avis sur la question! La cruauté s'est encore exprimée dans notre merveilleux désert. Une fois de plus... et certainement pas la dernière! Au bout d'un moment il faut se faire une raison...

- "Les jours se suivent et se ressemblent, hein?" ma voix ressemble plus à un murmure qu'autre chose. "Allez, voyons voir ce qu'on peut trouver! Il y a peut-être quelque chose qui a échappé à l'équipe de nettoyage!"

J'espère en tout cas! Parce que si on ne peut rien tirer du lieu du crime il faudra attendre qu'un autre se produise. Et il y a déjà eu assez de morts comme ça! Je mets pieds à terre et glisse une nouvelle clope entre mes lèvres avant de m'approcher prudemment de l'une des traces de sang. Enfin, trace... on dirait carrément un petit lac asséché tant il y a de fluide vital sur le sable. Je m'agenouille et trempe mon doigt dans les petits grains maculés de rouge avant de le porter à mes lèvres. Je les recrache aussitôt tant c'est ignoble!

- "Ouais ben... Quand ils font ça dans les films, ça fonctionne!" je me justifie auprès d'Oga qui me regarde avec des yeux ronds. "Ils savent depuis combien de temps les crimes ont eu lieu, tout ça quoi! Là c'est... ben, c'est juste dégueulasse en fait!"

Je ne suis pas vraiment ce que l'on pourrait qualifier d'enquêtrice de génie, vous l'aurez sans doute remarqué... Toujours est-il que j'ai à ma disposition toute une gamme de gadgets qui pourraient se montrer utiles pour notre petite investigation. J'active alors l'un d'un sceau dans mon dos et je me retrouve aussitôt équipée de mon jet pack favori! Je prends alors de la hauteur pour observer les lieux du crime avec un peu de recul. Avoir une vue d'ensemble, c'est important! Hé ouais!

Une fois à une vingtaine de mètres du sol j'appuie sur l'un des boutons de mon équipement et une paire de jumelles viennent prendre place sur ma jolie frimousse. Par-fait! Avec ça je vais pouvoir repérer la moindre présence étrange dans un périmètre plus qu'appréciable. Pourtant... rien! C'est complètement... désertique! Ma remarque silencieuse m'arrache un léger sourire même si pour le coup nous ne sommes guère avancés. Peut-être que mon adorable compagnon aura trouvé quelque chose de plus substantiel à se mettre sous la dent? C'est lui l'expert, après tout! Moi je ne suis qu'une... incompétente! Pour le coup, ce rôle de suiveuse me va comme un gant!

J'atterris donc avec un semblant de douceur sur le sol et m'approche de lui tandis que mon jet pack se replie de lui-même dans mon dos pour finalement complètement disparaître. Le fuin, c'est cool! C'est trop trop cool, même! M'enfin ce n'est guère le moment d'exprimer mon avis sur le sujet. Faut être sérieux! Ouais, même quand c'est chiant!

- "Rien de spécial à l'horizon mais ce n'est guère étonnant j'imagine! Ceux qui ont fait ça ont eu largement le temps de fuir et je doute qu'ils allaient rester ici bien sagement en attendant de se faire attraper..." ouais, je suis d'une logique à toute épreuve! "Et de ton côté ça donne quoi?"

J'essaie de me concentrer sur la tâche qui nous incombe et j'observe donc avec attention Ogami, comme une élève désireuse d'en apprendre plus d'un senseï. Ce qui fait que, parallèlement, je ne prête pas la moindre attention à Chappie.

- "Je s'appelle Chappie!"
- "Pas maintenant! J'enquête!"
- "Je s'appelle Chappie! Je s'appelle Chappie!"

L'inquiétude que je peux déceler dans son synthétiseur vocal me force toutefois à tourner le regard dans sa direction! Et là, horreur! Je le vois s'agiter à côté de mon véhicule qui commence à être englouti par le sable. Hein? Mais heuuuuu! C'est quoi ce délire encore? Je me précipite vers le bolide que j'ai - rappelons-le - emprunté à mon clan mais c'est déjà trop tard: un craquement sourd précède sa chute dans les ténèbres. Quelques secondes plus tard c'est un bruit de tôle froissée qui nous indique qu'il a trouvé le fond. Je saisis mes couettes, anxieuses, et me met à tirer dessus.

- "Je vais me faire tuer!" on sent aisément l'angoisse dans ma voix. "Et ensuite je vais me faire ressusciter et encore tuer!"

Je parle évidemment des responsables du clan à qui j'ai emprunté le véhicule! "Vous en faites pas!" que je leur ai dis! Ben là, pour le coup, c'est à moi de m'en faire! Je suis foutue!!! Je me précipite vers le gouffre nouvellement créé et y jette un regard. Mais... rien! Le noir absolu malgré les rayons du soleil qui éclairent obliquement les premiers mètres des profondeurs. Qu'est-ce que c'est? Une sorte de tunnel? Peut-être un réseau sous-terrain? Je ne pense pas vraiment à notre découverte pour l'instant mais plutôt à la façon dont je vais devoir annoncer ça à mes supérieurs! Ma vie est foutue!!! Même avec un décolleté je suis bonne pour des années de nettoyage au Kenkyuujo!

- "Dis, Oga..." je tourne un regard presque suppliant vers lui: "Je peux dire que c'est de ta faute?"

Après tout, c'est à ça que servent les amis non?

Je m'étais habitué à un engin similaire alors je ne sentais pas vraiment les petites secousses, c'était une chance pour moi. Seulement, à l'entente d'une amusante blague de ma partenaire, j'écarquillai les yeux. Était-elle sérieuse en disant pouvoir m'éjecter du siège ? Je ne voulais pas vérifier ses paroles pour être honnête, j'étais presque sûr que pour son amusement elle serait capable d'essayer ce fameux bouton. Je fis alors un signe de la tête pour montrer mon refus à cette gentille et généreuse proposition, je n'étais pas prêt à me faire éjecter du véhicule en marche. Je pourrais peut-être me rattraper mais tout dépendait de la hauteur-.. Enfin comme Lina faisait les blagues par paire, elle enchaîna en prenant de toute vitesse une dune.

Pendant quelques secondes je pus entendre seulement le moteur avant que l'objet touche le sol en retournant la moitié des objets à l'intérieur du véhicule. Je me tenais où je le pouvais, ce n'était pas chose aisé. L'air énervé et agacé, je voulus m'exprimer quand elle prit à nouveau une dune semblable à la précédente. On ne pouvait entendre que des petits bruits émaner de ma bouche et même les dents claquer lors des chocs, je sentais une petite douleur mais elle n'était que mineure par rapport à celle que je pensais infliger à ma partenaire. La route semblait plus calme, plus paisible voir même trop paisible-.. Je reprenais mes esprits en lançant des regards inquisiteurs à la Saibogu. Je ne parlais pas mais elle devait sûrement comprendre où je voulais en venir. Nous étions enfin arrivés après un moment passé dans la création des génies. Le paysage était devenu rouge, le sable avait absorbé de façon considérable le sang. Il n'y avait aucun corps, une équipe était venue avant nous mais on pouvait aisément imaginer la scène. C'était tout simplement dégoûtant ; Une odeur de mort se faisait sentir, je posai un regard sur Lina afin de m'assurer qu'elle ne panique pas.

Je connaissais son penchant pour la non-violence-.. Elle venait d'assister à la violence humaine à l'état pur.

«  Ce n'est pas très propre en effet. Si tu ne te sens pas bien, écarte toi. »

Ce n'était pas le cas, elle avait l'air d'être presque à l'aise. Je n'avais plus à m'inquiéter de ça et c'était un avantage pour ce mission.  Si je n'avais plus à me soucier de ces envies de pacifiques, je pouvais exécuter convenablement mon travail. Je m'abaissai pour gratter le sol avec mes doigts avant de voir Lina goûter à ce mélange de sable et de sang. Mon expression se changea, j'étais tout simplement dégoûté de l'action de mon interlocutrice. C'était tout à fait compréhensible, il était rare de voir une personne n'étant pas Ketsueki agir de la sorte. Elle mit d'ailleurs la puce à l'oreille en me parlant de résultats en analysant le sang. Je me relevai l'air perplexe en esquissant un petit sourire à la Saibogu.

«  Pour être honnête, tu viens de me donner une idée. Tu es bien plus utile que je n'aurais pu le croire mon garçon.  »

Dis-je en l'observant s'envoler dans les cieux, elle avait utilisé le Fuinjutsu afin d'invoquer quelque chose positionné à l'arrière de son dos. Cela la propulsait d'une manière que je ne comprenais pas, elle examinait les horizons et était à la recherche de preuves supplémentaires. Je m'essayai à faire de même avant de la voir se poser au sol. Je n'avais rien trouvé, l'équipe de nettoyage avait minutieusement quadrillé la scène de crime. Je croisai les bras en me laissant quelques minutes pour réfléchir et répondre à Lina.

« Rien non plus, je ne pense pas obtenir des preuves ici. C'est peine perdue sur ces terres. Il y a maintenant plusieurs choix qui s'offrent à nous-.. »

Ma voix masquait les dernières paroles de Chappie et je vis le véhicule qui nous avait permis de rejoindre la scène de crime s'enfoncer dans le sable.. Des sables mouvants ? Ce n'était pas notre jour de chance. On ne put réagir et même faire quelque chose, c'était simplement impossible. Ce n'était pas des sables-mouvants mais plutôt une crevasse. Un bruit assourdissant sortait de celle-ci, ma partenaire s'était dirigée vers son véhicule mais n'avait pu faire quelque chose. Je soupirai en regardant le ciel, comment se débrouillait-elle pour casser tout ce qu'elle touche. Elle devait être une vraie calamité au laboratoire Saibogu. La peur se faisait ressentir dans la voix de la destructrice, ce n'était pas la première fois qu'elle endommageait un engin Saibogu. Le Kenkyuujo mettait à disposition du matériel mais c'était pour le rendre en état et non en pièces détachées.

«  Tu vas te faire tuer et je trouve ça assez amusant. Dis moi combien ça coûte ces réparations ? Tu vas peut-être devoir changer de métier pour régler ce problème. Tu peux venir faire le ménage chez moi. Si tu promets de ne rien détruire ! »

Dis-je en marquant une petite pause de quelques secondes.

«  Ah non tu me dois déjà une sécurité pour mon appartement, ça va faire beaucoup à rembourser.. Dis donc ! Tu es une fille endettée.  »

J'affichai une expression sérieuse sur mon visage, une personne ne me connaissant pas pouvait facilement croire que tout ceci était dit sérieusement ; Je n'étais pas le plus doué pour l'ironie, pour me moquer mais j’espérai que la destructrice comprenne mes mots. Voici maintenant qu'elle me demandait de me déclarer comme le fautif dans l'histoire, véritablement elle ne l'était pas non plus mais le véhicule était sous sa responsabilité. Je posai une main sur sa tête avant de la pousser pour qu'elle tombe contre le sable.

«  Peut-être, peut-être pas. »

C'était oui, je n'étais pas gêné de me confronter aux Saibogu et je n'allais certainement pas payer de ma poche. La mission pouvait être dangereuse et une excuse pouvait faire l'affaire. Je me dirigeai à nouveau vers le sang séché avant de m'accroupir pour le gratter une nouvelle fois.

«  Lina j'ai besoin de toi, est-il possible d'extraire le sang du sable d'une façon ou d'une autre ? Es-tu capable de faire cela ?  Pour le reste, j'ai quelqu'un qui pourra nous aider. »

Dans le cas d'une réponse positive, j'allais sûrement devoir creuser le sable en créant une pelle Shôton. Je relevai les manches, j'étais presque sûr qu'elle soit habilitée et qu'elle puisse répondre à mes exigences.

♫:

Loin de m'épauler, Ogami en rajouta une couche. Après m'avoir rappelé que j'étais une fille endettée et que je devais encore installer le système de sécurité dans son appartement, il resta vague sur la possibilité qu'il puisse accepter d'endosser la responsabilité de la destruction du véhicule. D'un autre côté quand la panique disparut peu à peu de mon esprit je me dis que ce n'était pas vraiment la faute à quelqu'un. Comment est-ce que j'aurais pu deviner que je l'avais garé sur un sol friable. Tout est recouvert de sable dans le désert alors si on doit commencer à faire des études géologiques à chaque fois qu'on doit arrêter son véhicule...

Cette pensée me rassure et je me dis que les responsables du matériel du laboratoire Saibogu abonderont également dans ce sens. Et puis au pire j'aurai encore une retenue sur mon salaire. À ce rythme je vais me retrouver en soubrette chez Ogami à ramasser tous les caleçons qui laisse traîner sur le sol. Tiens, d'ailleurs je me demande s'il est du genre maniaque ou si c'est un homme comme les autres. Je plisse les yeux et l'observe en cherchant la réponse sur lui. Mais on ne peut pas dire que ce soit concluant! Et puis de toute façon ce n'est pas vraiment le moment de penser à ça!

Je le regarde s'approcher du sang séché et commencer à gratter le sol tandis que je me relève. Mais!? Pourquoi il m'a poussée? C'est une sorte de preuve d'affection ou le signe que je commence sérieusement à le gaver? On va choisir l'option numéro une hein? Je m’époussette et me rapproche de lui pendant qu'il me demande si je pourrais séparer le sang du sable. Pourquoi est-ce qu'il veut savoir ça? Et qu'est-ce qu'il compte en faire? Qui est cette fameuse personne qui pourrait l'aider? Pourquoi j'ai toujours plus de questions que de réponses?

- "Ben..." je me passe une main sur le menton en réfléchissant avant de lui décocher un grand sourire. "Tu te rappelles? Hey, je suis une véritable génie alors séparer deux matières ça ne sera pas un problème! En fait c'est presque insultant que tu me poses la question!"

Ouais ok, je me la joue un petit peu là! Mais demander à un Saibogu s'il peut faire quelque chose revient à lui lancer un défi! On peut tout faire! C'est juste une question de temps et de moyens. Toujours est-il que j'abandonne rapidement ma fausse moue de désapprobation:

- "J'imagine que quand tu parles de quelqu'un qui peut t'aider, tu fais référence à un Ketsueki?" l'idée ne me réjouit guère. "Mouais... C'est pas une mauvaise idée remarque! Mais si ça ne te dérange pas j'aime autant ne pas être embarquée dans une affaire avec un de ces tarés!"

J'ai entendu pas mal de choses sur ce clan et je ne tiens pas spécialement à en avoir un dans mes connaissances. Plus j'en suis éloignée, moins je me porte! De toute façon que peut-on attendre d'un clan porté sur la destruction? Par nature je les trouve totalement opposés aux Saibogu. Nous, on construit! Mais si Ogami fait confiance à l'un de ses représentants je vais me fier à son avis. Sans pour autant désirer avoir un de ces buveurs de sang en face de moi!

- "Allez fillette, prends un échantillon de tout ça et je me pencherai sur le problème à notre retour à Suna! Pendant que tu fais ça je vais aller voir si je peux récupérer quelque chose sur le véhicule! Avec un peu de chance il n'est pas complètement détruit! Peut-être même qu'il fonctionne encore, va savoir!" je hausse les épaules lorsqu'il me jette un regard sceptique. "Bah quoi? Laisse-moi rêver tu veux? On voit bien que c'est pas toi qui va devoir annoncer à ton supérieur que tu lui as défoncé son matériel!"

Ouais, je l'ai appelé fillette. Je crois qu'on appelle ça un prêté pour un rendu! Moi, un garçon? Il tient vraiment à ce que je me mette nue pour lui prouver le contraire? Remarquez... l'idée est plutôt séduisante! Il est plutôt beau gosse Oga malgré ses yeux qui me font peur! Et même s'il est étrange je n'ai rien contre le fait de m'amuser de temps en temps. Bah ouais, on ne vit qu'une fois alors bon... Bref, c'est pas ça qui nous intéresse pour le moment!

- "Ha! Pour répondre à ta question de tout à l'heure... Réparer un véhicule du genre ça ne coûte pas vraiment cher en soi. C'est surtout que ça prend du temps et que c'est toujours ça de perdu pour se consacrer à des projets plus importants! Et puis c'est pas vraiment passionnant de remplacer des pièces. C'est même carrément chiant en fait!"

En tout cas ce qui est sûr c'est que c'est pas ma tasse de thé. J'espère que je n'aurai pas à m'y coller! Je me rapproche de la crevasse et presse sur un bouton de ma prothèse. Un compartiment coulisse au niveau de ma paume et un petit projecteur apparaît. Je le pointe vers l'obscurité mais je me rends rapidement à l'évidence. C'est trop profond pour que je puisse discerner quoi que ce soit. La poisse...

- "Oga?" je tourne la tête vers lui. "Je vais descendre voir ce qu'il y a au fond d'accord? Je reviens tout de suite!"

C'est une affirmation, pas une demande! Du coup je me jette dans le vide avec un petit cri d'excitation avant d'activer en pleine chute mon jet pack. Quelques secondes plus tard j'atterris avec une relative douceur sur le sol pierreux. Je ne tarde pas à trouver notre véhicule qui pour le coup est complètement détruit. Il est tombé à plat mais les amortisseurs n'ont pas réussi à amortir un tel impact. Certaines parties de notre moyen de transport ont même été projetées contre les parois alentours.

- "Quelle merde..."

Je m'approche de l'habitacle et remarque que la portière à disparu. Je me penche ensuite dedans pour voir si je peux récupérer le matériel qui s'y trouve avant de me redresser. C'est quoi ce bruit? Je balaie les couloirs avec mon projecteur mais je ne remarque rien d'étrange. Sûrement mon imagination! Après quelques secondes à faire l'inventaire des choses encore utilisables je me rends à l'évidence. Les trois quart sont complètement foutues...

- "Tu verras Lina, les missions c'est très utile pour parfaire ton apprentissage et apprendre à devenir une vraie shinobi! Et puis ça te change un peu des habituelles journées au Kenkyuujo! Regarde, t'es toute blanche!" bon je paraphrase un peu mes supérieurs mais l'idée y est. "Ha ouais ça pour me changer, ça me change! Et on voit bien que c'est pas eux qui se tapent les coups de soleil!"

Je râle mais c'est surtout parce que je n'aime pas perdre aussi bêtement du matériel. Après un long soupire je jette un regard vers le haut. Le ciel bleu est parfaitement visible et je n'ai qu'une envie: remonter voir ce que fait Ogami:

- "OGAAAAAAAAAMIIIIIIIIIIIIII?"

Si j'avais mes fusées de détresse je pourrais au moins attirer son attention avec classe mais là je suis obligée de gueuler comme une sourde. Je lui annonce que je vais remonter et je déploie à nouveau mon jet pack pour éviter de me taper une escalade conventionnelle. Mais j'ai à peine quitté le sol que je sens une corde s'enrouler autours de mes chevilles et m'attirer avec force vers le bas. J'augmente alors la puissance de mon équipement de vol mais c'est peine perdue: je m'écrase lourdement sur le sol et y reste sonnée un court instant. Je n'ai pas repris es esprits que déjà je suis traînée sur le sol sans réussir à voir ce qui m'agresse.

- "OGAMI!"

Cette fois-ci c'est bien de la peur qui est perceptible dans ma voix. Dans quoi on s'est fourrés encore? Tout ce que je peux faire en attendant l'aide de mon coéquipier c'est ralentir ma progression involontaire en enfonçant mes doigt mécaniques dans le sol. On ne peut pas dire que ce soit vraiment efficace ceci dit. Quoique... Je laisse derrière moi de profonds sillons qui l'aideront au moins à suivre ma piste... J'espère juste qu'il m'a entendue!

Je pensais à une idée toute simple même si elle était à première vue un peu morbide. Les Ketsueki avaient des capacités bien spéciales, Yami pouvait maîtriser le corps de son adversaire en ayant ingurgité un peu de sang de celui-ci ; J'imaginais alors que les autres membres de son clan disposaient eux aussi de capacités spéciales. Le sang n'est pas vraiment un liquide possédant une mémoire propre mais pouvait-elle me donner des informations grâce à une analyse ? Jusqu'à là c'était bien facile à faire, je devais apporter le sang liquide à ma sœur pour qu'elle y goûte ou me conseille un autre Ketsueki. Malheureusement, le sang n'était pas sous sa forme liquide et était absorbé par le sable du désert. Il fallait réussir à extraire l'essence de vie et pour cela, je n'avais pensé qu'à un seul clan : les Saibogu. Ils disposaient d'une panoplie d'inventions plus intéressante les unes que les autres. Lina m'était alors utile, à en juger ses frasques elle n'était peut-être pas la plus apprécié au sein du laboratoire mais j’espérais qu'elle puisse au moins répondre à mes attentes. Ma partenaire confirmait mon idée en me disant pouvoir réussir. Je lançai un sourire à celle-ci, j'étais content de l'apprendre.

Elle avait compris où je voulais en venir et donc aux Ketsueki, elle semblait avoir peur de ce clan. La destructrice n'était pas la seule à Suna, certains voyaient en eux des traîtres, des parasites. Dans le passé ils avaient causé beaucoup de tort à Kaze no Kuni, personne ne pouvait dire le contraire ; Sauf qu'aujourd'hui c'était différent. Yami pouvait à elle seule réussir à convaincre Suna entier qu'ils n'était pas aussi mauvais qu'on pourrait le penser.

«  Oui c'est une Ketsueki, Yami Ketsueki. Elle peut peut-être nous aider, tu comprends c'est important alors tu m'accompagneras et assisteras à la scène.  »

Honnêtement, cette idée c'était avant que le véhicule nous abandonne. Je ne l'avais pas mis de côté pour autant, il fallait pouvoir rapporter le sable rougeâtre à Suna et nos corps allaient devoir supporter un certain poids. Peut-être que le robot à Lina pouvait nous apporter son aide ; Ce n'était pas sûr mais il pouvait beaucoup nous aider. En réponse peut-être à mon « humour », elle me nomma fillette avant de me demander de récupérer un échantillon du sang. Je pensais qu'il fallait creuser tout le sable coloré, je n'y comprenais plus rien-.. En tout cas, j'appréciais l'optimisme de mon interlocutrice qui pensait pouvoir faire fonctionner à nouveau son « prêt ». J'en étais moins sûr, j'avais beau ne pas être expert en dispositif Saibogu, le bruit du choc qui avait émané de la crevasse lui ne trompait pas. Finalement je m'étais trompé sur le fait que les réparations pouvaient être coûteuses d'après ses dires, il était peut-être intéressant donc de récupérer la carcasse de l'engin. Ce n'était pas en vain ?

«  Tant mieux si ça ne prend que du temps de le réparer mais nous-.. nous n'en avons pas tant que ça. Alors analyse ton invocation et reviens aussi vite que possible.  »

Je n'eus presque pas le temps de finir ma phrase qu'elle s'était déjà débrouillé pour sauter dans la crevasse. Quelle inconsciente, je n’espérais avoir aucun problème avec cette décision. J'avais été nommé comme dirigeant de la mission, elle était sous ma responsabilité et la moindre blessure était de mon fait. Plus que ça, le lien d'amitié nous unissant m'imposait de la surveiller d'autant plus. Décidément avoir des amis est quelque chose de plutôt embêtant au quotidien, on se sent obligé de veiller sur son entourage et de les aider au besoin. De mon côté, je créai une pelle Shôton pour creuser. Je plantai celle-ci dans le sable pour évacuer le sable rouge sur le côté, je réitérai l'opération de nombreuses fois. Le bruit de ces actions masquaient les autres.

Musique:

Entre deux pellées, j'entendis alors Lina m'appelant. Sa voix était comme soutenue par un sentiment de peur, elle était en détresse. Les yeux écarquillés, je lâchai la pelle avant de sauter au bord de la crevasse. Tout en faisant des gestes fluides, j'accrochai des fils -utilisé pour des pièges ou enflammer des objectifs- à des senbons. Je lançai alors les trois fils dans la crevasse en les écartant avant de cracher une flamme de ma bouche sur ceux-ci pour m'éclairer. Je vis alors au fond ma partenaire se faisant entraîner par quelque chose de non identifiée. Je plantai les extrémités sur une surface dure au sol avant de me jeter contre la paroi du trou. Le chakra malaxé dans mes pieds me permettait de courir facilement et d'oublier certaines règles de gravité. On apprenait cela lors des cours à l'académie.

«  Lina ! J'arrive, accroche toi !  »

Criais-je en voyant des traces sur le sol, elle n'avait pas entendu mes paroles pour tenter de s'accrocher au sol. L'air sérieux et concentré, j'utilisai une charge de chakra me propulsant à une vitesse de quinze mètres par seconde. Il m'en suffit de quelques unes pour arriver à la Saibogu. Arrivé à elle et comme si la scène était au ralenti, je passai mon bras gauche autour de sa taille tout en préparant ma lame de l'autre ; J'infusai une certaine quantité de chakra dans celle-ci pour sectionner le piège dans lequel se trouvait Lina. Suite à ça, je levai l’extrémité de mes pieds pour ralentir. Je mis quelques mètres à m'arrêter et un tas de sable se trouvait dans chacun de mes pieds. Je soupirai avant de déposer Lina pour ensuite me redresser face à notre adversaire. C'était quelque chose de mobile.

«  Tu vas bien Lina ? Rassure moi. »

Dis-je en ne détournant pas le regard de notre cible. Après une brève analyse, je pouvais affirmer que ceci était un engin. Un engin ? Un animal plutôt ? C'était semblable à une pieuvre avec une vingtaines de tentacules ; Sauf que cette pieuvre était faite de morceaux de métal assemblés, beaucoup étaient rouillés. Les yeux de la bête étaient si rouges qu'on aurait pu les percevoir à des centaines de mètres. Je plaçai ma main gauche -non armée- devant Lina, je voulais donner quelques indications et l'informer pour la suite.

« Il arrive que le danger d'une mission excède sa classification, je ne sais pas si cette chose a un rapport avec notre affaire mais-.. Faisons très attention. Ne tente rien d'inutile et agis en concert avec moi. Ce n'est pas un humain c'est une machine faite par un de tes confrères je suppose ? »

Oui, c'était assez ironique pour une Shinobi d'être pacifiste mais elle l'était ; Je respectais son point de vue et je soulignais le fait que cela soit une machine pour la pousser à sortir l'artillerie. Je voulais l'inciter à me montrer sa puissance et c'était le moment.

«  Comme ce n'est pas un humanoïde, déchaîne toi. »

Dis-je en exécutant quelques signes d'une seule main, un Dragon de Shôton se créa alors peu à peu. Il allait venir s'écraser sous peu sur la carcasse.

♫:

Se faire traîner sur un sol poussiéreux ce n'est pas vraiment une expérience que je jugerais agréable. Il y a plein de petits cailloux et des morceaux de roches qui vous égratignent le corps et déchirent vos vêtements. Mais je suppose que je n'ai pas trop à me plaindre dans la mesure où je pourrais véritablement être attaquée. Pour l'instant la machine qui me traîne derrière elle ne semble pas avoir d'autres préoccupations que m'emmener le plus loin possible dans les tunnels. Comment je sais que c'est une machine? Parce que la "corde" qui s'est enroulée autours de ma cheville est constituée de métal.

Je tire mon revolver de mon holster de cuisse et décoche quelques tirs au jugé mais la plupart se perdent dans l'obscurité. Je ne suis pas la meilleure tireuse de Suna et les chocs répétés sur le sol m'empêchent d'ajuster ma visée. Heureusement Ogami m'a entendue et il se porte à mon secours à une vitesse impressionnante. Quelques secondes plus tard je suis libre de mes mouvements et nous nous retrouvons à deux contre une espèce de pieuvre métallique qui s'est également retournée. Elle est visiblement prête à en découdre!

- "Ça va, juste un peu secouée!" que je réponds à Ogami lorsqu'il s'inquiète pour moi. "C'est une vraie saloperie cette chose et elle est plutôt rapide, attention!"

J'écoute ensuite les instructions de mon sauver tout en analysant du regard notre adversaire. Je reconnais certains mécanismes basiques Saibogu et d'autres bien plus complexes. On dirait une sorte d'hybride entre une technologie familière et une autre qui m'est en revanche inconnue. Mais c'est dur de se faire une idée précise sur le sujet puisque la plupart des informations sont masquées par le bouclier de métal de sa "tête". Ogami arrive toutefois à la même conclusion que moi puisqu'il me demande si c'est l'oeuvre d'un confrère.

- "Un truc aussi complexe c'est forcément l'oeuvre d'un Saibogu!" bah oui, il n'y a que nous pour créer des machines pareilles. "Où en tout cas quelqu'un qui nous a cotoyés un certain temps! Il faut des connaissances poussées en mécanique pour faire fonctionner quelque chose d'aussi complexe."

Le hic c'est que je ne vois pas vraiment qui pourrait en être le créateur. Ni pourquoi un Saibogu aurait créé une machine qui s'attaque aux humains. Mais ce n'est pas vraiment le moment de s'interroger sur le sujet. La créature de métal commence à s'agiter et à bouger nerveusement ses tentacules au bout desquelles des lames sont soudainement apparues. Ogami me demande de me déchaîner. Il est rigolo lui! Dans un endroit aussi clos on n'a pas vraiment l'avantage face à cette chose.

- "Je t'en prie, après toi!" pourquoi c'est à moi de m'y coller hein? "Je ne suis pas spécialement suicidaire tu sais?"

La question est toutefois rapidement réglée lorsque la pieuvre passe à l'attaque: elle projette la moitié de ses tentacules en avant comme autant de traits mortels qui pourraient nous transpercer de part et d'autre. Je déploie le bouclier circulaire de ma prothèse et bloque celles qui me sont destinées. Le choc me fait glisser de quelques centimètres en arrière mais ma protection tient bon. En même temps c'est normal, c'est moi qui l'ai créée. Ce moment de satisfaction passager derrière moi, je réplique en arrosant la machine de tirs bien ajusté. Ma cible? Les trois caméras qui lui servent d'yeux. Si on l'aveugle ce combat sera rapidement torché!

Mais entre la théorie et la pratique, hein? J'évite une seconde attaque puis fait un bond en arrière pour éviter la troisième. Le tout en répliquant à chaque fois par des tirs qui se veulent bien ajustés mais qui ne font que rebondir contre le blindage de la machine. Si j'avais le temps je pourrais sans doute apprécier sa conception mais vu qu'elle essaie de nous tuer... Même à deux nous avons de la peine à tenir nos positions et davantage encore à lui infliger des dégâts. On arrive toutefois à lui découper quelques tentacules même si ça relève plus de la chance qu'autre chose.

- "Couvre-moi Oga!" je dévie une nouvelle attaque. "Je crois que j'ai une idée pour nous en débarrasser!"

J'attends sa confirmation avant de me jeter en avant. Je décoche à nouveau quelques tirs puis fait une roulade vers notre adversaire pour éviter la riposte. Ma progression est lente mais grâce à l'aide de mon ami je parviens toutefois à avancer sans être trop inquiétée. Je finis par prendre de l'élan lorsque je perçois une ouverture puis glisse sur le sol pour me retrouver sur le châssis de la machine.

Comme je m'y attendais le blindage est moins épais à ce niveau-là. Je frappe de mon bras mécanique le métal à quelques reprises et parvient à créer un trou. Ho, il n'est pas très grand! Mais suffisamment pour que je parvienne à y glisser le canon de mon arme et décocher plusieurs tirs à l'intérieurs. Au cinquième la machine ralentit tandis que de la fumée s'échappe du point d'attache de ses tentacules. Elle finit finalement par s'immobiliser avant de vaciller.

- "Oups!"

Je dois rouler sur le côté pour éviter de me faire écraser lorsqu'elle tombe lourdement sur le sol et soulève un nuage de poussière qui me fait tousser. C'était moins une! Je pousse un long soupire de soulagement et jette un regard à Ogami: on a eu chaud mais on a échappé au pire! Suna, un! La grosse méchante pieuvre, zéro!

- "Quelque chose cloche!" je lance cette remarque avec conviction. "Même le processeur le plus puissant ne pourrait pas lui permettre d'agir avec autant d'efficacité. On aurait vraiment dit que cette chose nous en voulait personnellement depuis que tu lui as coupé une tentacule pour me libérer. C'est... plus qu'inhabituel!"

Et le mot est encore faible! Je suis une spécialiste des robots. C'est même carrément mon domaine de prédilection! Alors je sais très bien de quoi je parle. Je me penche sur la partie centrale de la machine et tire de ma besace un tournevis pour ouvrir une petite trappe. Et quand je la retire la solution s'impose d'elle-même. Je m'efface pour laisser Ogami jeter un coup d'oeil: au centre des différents mécanismes se trouve une sorte de petit aquarium qui renferme... un cerveau humain!

- "L'un des préceptes de notre clan nous interdit de faire des expériences au niveau cellulaire. Mais ça s'étend à la plupart des manipulations biologiques. Ce qui est certain c'est que cette chose n'a pas vu le jour à Suna! Les responsables ne l'auraient jamais permis et c'est pratiquement impossible de cacher une entreprise comme celle-là." je jette un regard sombre à Ogami. "Je ne sais pas qui a créé ça mais il faut absolument l'arrêter avant qu'il se constitue une armée de ces... machines!"

Je ne sais pas si le terme est approprié mais je n'en vois aucun autre pour le moment. Toujours est-il que si on considère la quantité de cerveaux volés on peut s'attendre à de sérieuses complications dans le futur. Je me penche alors vers les trois caméras qui semblent encore actives. Je me rends alors compte que la pieuvre est toujours active même si elle semble immobilisée pour de bon.

- "Tu peux nous voir pas vrai?" mon ton est glacial est c'est assez inhabituel pour être relevé. "Et je suppose que tu nous entends aussi! Alors écoute-moi bien espèce de taré: on va venir te chercher, où que tu te caches! Et tu devras répondre de tes actes devant les Saibogu pour ce que tu as fait! Ho ça oui!"

Je tire ensuite à bout portant dans les "yeux" de la pieuvre avant de faire de même avec le cerveau. Un pur acte de bonté compte tenu des souffrances qu'a du endurer le malheureux qui animait la pieuvre. La mort vaut mieux qu'une "existence" de ce genre-là, j'en suis convaincue. Quoi qu'il en soit nous savons quelle direction prenait la machine et il nous suffit de suivre le couloir pour obtenir davantage de réponses à nos questions. Le dénouement est proche, je le sens!

- "Ne perdons pas de temps!"

Je n'ai plus le moindre sourire sur le visage et mon enthousiasme semble s'être évaporé en même temps que cette macabre découverte. Il faut à tout prix empêcher la ou les personnes à l'origine de tout ceci de recommencer. Et vite! J'enjambe la carcasse et lève mon projecteur pour nous éclairer le chemin: c'est l'heure de la chasse!

Ma partenaire n'était pas en si mauvais état que ça et me le confia aussitôt demandé : Après un bref soupir de soulagement, je déposai à nouveau mon regard sérieux sur notre adversaire de métal. Comme je le soupçonnais, c'était une machine Saibogu. La complexité de cette chose faisait que ce n'était pas à la portée de tous. Le savoir Saibogu pouvait se transmettre mais l'apprentissage se trouvait être très difficile. Ils étaient de notre village pourtant, ils s'attaquaient donc à des Shinobis. On pouvait donc en conclure qu'il était possible qu'ils soient des criminels, des exclus de Suna. Finalement je pensais à « une secte », « un groupe » mais peut-être qu'il n'y avait qu'un seul commanditaire après tout.

Toutes ces questions, ces hypothèses cherchaient des réponses et je comptais bien les trouver. Il y avait un rapport de mission à écrire, je souhaitais pouvoir mettre le plus de détails possible à l'intérieur de celui-ci mais tout d'abord : il fallait accomplir notre tâche. J'avais proposé à Lina de débuter les hostilités, chose qu'elle n'accepta pas tout de suite. À l'entente de ses mots, les yeux écarquillés et posés sur elle je me demandais ce qu'elle avait encore. Ce n'était pas un humain et il n'y avait rien de suicidaire à cela, surtout que je comptais en effet la protéger en cas de problème. Cette damoiselle me causait de plus en plus de soucis ; Je sentis alors soudainement un danger, mon corps pivotait d'un réflexe avant que je ne saute au-dessus des tentacules ennemies.

Je fis cette action tout en jetant un coup d’œil à ma gauche où se trouvait Lina. Elle avait paré brillamment les coups même si le choc l'avait fait quelque peu reculer. Après mon petit saut, je laissai mes pieds s'accrocher à la paroi tout en évitant les nombreux coups de la pieuvre ; Chacune de ses attaques faisait un trou assez large dans la paroi. La rapidité des attaques ne me laissait pas de choix, il fallait que je m'essaie à couper les membres métalliques. Lors d'une énième offensive de notre animal, j’insufflais à nouveau du chakra Raïton dans Azura pour la rendre plus coupante. Après une dernière esquive, je balançai ma lame afin de contrer les attaques pour finalement sectionner le tout. Je n'avais nettoyé qu'une partie de la chose, Lina continuait à utiliser ses armes. Je pouvais dire à ses mouvements qu'elle n'était pas seulement une inventrice et mécanicienne, le métier de Shinobi était bel et bien dans sa peau.

Vint alors le moment où celle-ci me demanda de la couvrir pour tenter de mettre fin au combat. D'un signe de la tête j’acquiesçai avant de lever ma main gauche pour composer des mudras.

«  D'accord, fais attention ! »

Un dragon de Shôton se créa afin de couvrir son flan gauche tandis que ma lame encore électrifiée allait permettre de couvrir l'autre côté. Ma créature élancée se frotta à la paroi avant de venir goûter le métal de la bête ennemie. Grâce à sa détermination et son agilité, la destructrice arriva à utiliser une ouverture pour tenter de créer une brèche dans la carcasse de métal. Elle n'avait pas beaucoup de temps, mon dragon ne pouvait tenir indéfiniment . À l'aide se son bras mécanique, elle mit son plan en œuvre pour ensuite tirer quelques projectiles à l'intérieur de la pieuvre. Habituellement et émanant d'un engin à Lina la fumée me ferait peur sauf que cette fois-ci, cela émanait de notre cible et c'était plutôt rassurant.

Après une dernière esquive, je rejoignis Lina pour être à sa hauteur et examiner de plus près notre trophée. Une intelligence artificielle ne pouvait pas être aussi évoluée selon elle, je me grattai la tête en essayant de la comprendre. Heureusement pour moi, elle utilisait des mots assez simples. La réaction de la machine semblait en effet un peu trop humaine, c'était comme immédiat et impulsif même. La mécanicienne colportait un vrai garage, elle sortit un tournevis pour examiner l'intérieur d'une trappe métallique. Ormis l'odeur désagréable je fus étonné de voir à l'intérieur un cerveau humain dans un bocal. Un liquide semblait maintenir l'organe. Je plissai les yeux avant d'observer le changement de comportement de Lina. Comprenait-elle que le monde n'était pas aussi rose qu'elle pouvait le penser ?
Une armée ? Ce n'était qu'une hypothèse pour le moment mais j'y portais une attention particulière.

«  Si c'est réellement possible, ça peut être une menace pour Kaze no Kuni et on ne peut pas laisser faire. Je serai d'avis de prévenir Suna de cette éventualité mais il faut apporter un peu plus de consistance à cette hypothèse.  »

Une règle Saibogu interdisait ce genre d'expérience et comme toute règle, les humains aimaient les braver ; D'après l'intonation et l'expression de Lina, je sentais qu'elle voulait apporter justice. Elle coupa les moyens visuels de notre ennemi avant de m'inciter à prendre la route. C'était une route plutôt simple à suivre, elle allait être empruntée par la pieuvre et nous n'avions qu'à faire de même. Je pris la tête du groupe en m'élançant, le temps était un luxe qu'on ne pouvait pas se permettre et dans cette optique je courais en faisant bien attention à que Lina me suive. Des traces de sang se trouvaient sur les parois et aussi sur le sable, certaines indiquaient même qu'elles avaient été faite avec des doigts. On pouvait imaginer aisément l'horreur de la scène, logiquement la pieuvre servait à attraper des personnes pour ensuite les amener en son repère. Plutôt étrange comme procédé.

Après quelques minutes de course, mon pied vint se poser une fois de trop sur le sable. On entendit un léger bruit, j'avais déjà entendu ça dans un temple aux côtés de Oniri. C'était l'activation du piège, aussitôt pensé un panneau de bois sortit du sol pour nous bloquer la route. Le bois n'était pas dérangeant en soit sauf qu'il était accompagné de pieux assez menaçant.

«  Saute ! » Dis-je en le faisant moi même avant de reprendre. «  Fais attention où tu marches, c'est plutôt dangereux. »

Nous étions les indésirables et à en juger mon expérience, ils n'allaient pas être les seuls pièges. Dans cette optique, je concentrai du chakra dans mon corps afin d'améliorer mes réflexes et donc de diminuer mon temps de réaction. Je pouvais alors mieux contrer les attaques et pouvoir porter assistance à Lina. C'était plutôt une bonne décision, j'en convins en voyant deux trappes s'ouvrir de chaque côté pour lancer des projectiles coupant. Pour éviter qu'on soit tous deux perforés, j'avais apposé une main au sol pour ériger de part et d'autre une barrière de Shôton.

Je vis au loin une porte se dessiner et en se rapprochant, je pus voir une armature en métal. Elle semblait résistance et cette fois-ci je ne pouvais pas m'essayer à la détruire avec ma lame.

«  Il faut la détruire, toi qui est la reine pour ça, tu as quelque chose pour régler ce problème ?  »

C'était sans compter un nouvel obstacle : Aux coins supérieurs de la porte blindée, je pus voir deux armes en sortir. Les canons ne présageaient rien de bon et ayant côtoyé les Saibogu, je ne doutais pas de la puissance de leurs inventions. Rapidement, je levai chacun de mes bras pour faire sortir du sol deux boucliers de Shôton. La puissance de tir m'imposait de ne pas bouger, je régénérai à chaque fois la matière en utilisant du chakra. Une seule inattention et je pouvais laisser passer une balle de ces armes.

«  Bon-... Finalement il y a plusieurs choses à détruire ! » Je marquai une pause de quelques secondes avant de reprendre «  Dépêche toi, ces projectiles perforent mon Shôton assez facilement ! »

♫:

Ogami prend la tête de notre duo et on progresse rapidement dans les couloirs. Et aucune résistance pour le moment. J'observe du coin de l'oeil les traces de sang sur les parois et soupire. La science ne devrait pas servir à créer des choses comme cette pieuvre. Elle est sensée aider, pas détruire ou tuer. Et le fait que ce soit un ou plusieurs Saibogu qui en soient à l'origine me révulse au plus au point. Pour une fois je reste silencieuse et me passe des habituels commentaires. C'est un peu ma façon à moi d'exprimer ma colère même si - je vous l'accorde! - ce n'est guère impressionnant...

Mon compagnon m'ordonne de sauter et je m'exécute sans poser de questions. Ce qui est plutôt un bon point pour moi puisque j'évite de me faire embrocher par un panneau de bois hérissés de piques. Un piège rudimentaire mais efficace...

- "Bien vu!"

Effectivement, il vaut mieux regarder où l'on pose les pieds. Ogami gère merveilleusement bien les obstacles qui se dressent sur notre route et va même jusqu'à ériger deux murs dôton qui nous évitent de bien désagréables expériences. On arrive finalement devant une porte à l'aspect bien résistant et mon binôme me demande avec tout l'humour qui le caractérise de la défoncer. Il a pas tort, je suis plutôt douée pour ça! Le hic c'est que c'est surtout au volant d'un véhicule que j'exprime tout mon talent de destructrice...

- "Ouais, c'est dans mes cordes!" je m'apprête à faire des mudras. "Le temps d'invoquer quelques composants et de bricoler un peu et cette porte ne sera bientôt plus qu'un vague souvenir..."

Sauf que des tourelles ont décidé de se joindre à la fête et de nous gâcher le plaisir. Heureusement Ogami érige un bouclier de shôton pour nous protéger des premiers tirs. Tant mieux, ça m'évite d'abîmer mon bouclier. Je me décale derrière lui pour qu'il n'éparpille pas ses forces tandis qu'il me presse d'agir. Le tout en affirmant que les projectiles perforent avec efficacité son cristal.

- "Evidemment, c'est des armes Saibogu..." je relève d'un air absent. "On bat en retraite! Je crois que j'ai une idée..."

Je retourne sur nos pas et plus précisément vers la carcasse de la pieuvre. Les pièges qui nous avaient compliqué le chemin à l'aller s'étant déjà déclenchés, le retour prends des allures de formalité. Je bidouille un instant dans la carcasse et en retire un tube qui clignote à intervalles réguliers. Parfait, j'avais raison! Comme souvent en fin de compte!

- "Ça, c'est notre carton d'invitation!" je présente fièrement l'objet à Ogami. "Un transpondeur! Je te pari ce que tu veux que la porte est équipée d'un capteur. Et qu'elle s'ouvre automatiquement quand cette pieuvre s'approche. Idem pour les tourelles, elles ne la considère sûrement pas comme une menace. On a qu'à se faire passer pour ce truc en somme..."

Nos agresseurs sont évidemment au courant de notre arrivée. Mais je me demande s'ils ont pensé à annuler l'autorisation d'accès de la pieuvre qu'on a détruite. Il n'y a qu'une seule manière de le savoir... On revient vers l'obstacle et on s'approche prudemment. Ogami est prêt à ériger ses défenses et je suis en tête, bras tendus avec le transpondeur. Coool, j'ai vu juste! Les tourelles nous suivent bien de leurs canons mais ne tirent pas. Une fois à leur niveau il nous est aisé de nous occuper d'elles.

- "De la subtilité mon cher, de la subtilité..." je décoche un sourire à Ogami. "N'hésite surtout pas à vanter mes mérites!"

J'aime mettre mon intelligence en avant. Ce petit moment d’autosatisfaction passé et après avoir déverrouillé la porte, il est temps de passer aux choses sérieuses. La porte produit un petit cliquetis et ses doubles-battants s'ouvrent dans un cliquetis. Il est temps de voir qui est à l'origine de toute cette mascarade...

Musique:

Les balles me semblaient perforantes, je devais à chaque fois recouvrir les boucliers d’une nouvelle couche de Shôton. J’avais beau avoir une certaine réserve de chakra mais je n’aspirais pas à encaisser les projectiles pendant une bonne heure ; Dans cette optique, j’avais prié Lina de m’assister dans cette tâche. La rouquine disait avoir une idée, dans ce cas-là j’avais plusieurs options. Soit j’acceptais de la suivre en espérant que ce ne soit pas aussi destructeur qu’elle peut l’être, soit je refusais en imposant la destruction immédiate des tourelles. Plusieurs composantes entraient en jeu, notamment son nom de famille. Saibogu, ce clan est composé de personnes intelligentes et malgré les apparences la destructrice se trouvait être brillante. Je ne mis pas longtemps à acquiescer ses mots pour finalement la suivre. On rebroussait chemin, je n’avais aucune idée pourquoi mais je reculai tout de même en résistant aux balles jusqu’arriver à la limite de la portée des tourelles.

Je soupirai en accélérant le pas, elle avait pris de l’avance sur moi. Nous étions revenus à la carcasse de la pieuvre, ma partenaire monta sur celle-ci et après quelques minutes sortit un tube de notre ancien adversaire. Une lumière clignotait par intermittence, d’un air perplexe j’écoutais les paroles de Lina. Un carton d’invitation ? Voici qui ne faisait qu’attiser ma curiosité, comment cette chose pouvait nous permettre de pénétrer dans le repère de la pieuvre.

En résumant et avec mes mots, ce tube était comme un « camouflage ». Grâce à lui, nous allions pouvoir éviter les tirs des tourelles et ouvrir la porte.

« Je te fais confiance, allons-y dans ce cas. »

Après quelques minutes, nous nous retrouvions à nouveau devant la porte. Miracle, l’idée de la destructrice fonctionna à merveille. J’esquissai un sourire en voyant que ce tube nous ouvrait la voie si facilement. La porte après avoir émané quelques sons nous faisant comprendre à quel point elle était verrouillée, s’ouvrit. Comme à son habitude, il en allait de quelques mots pour se complimenter elle-même. Je n’y répondis même pas, laissant un petit blanc. Je lui avais seulement envoyé un sourire moqueur disant clairement que je n’allais pas répondre à ses attentes. Peut-être l’aurais-je complimenté si elle ne me l’avait pas demandé, quoi que cela lui aurait fait doublement plaisir, c’était hors de question.

Une fois la porte grandement ouverte, quelques lumières s’allumèrent nous laissant voir entièrement la pièce. Elle était immense, je n’en voyais pas le fond. J’observai les yeux écarquillais cette salle de la taille d’un petit village. Ce n’était pas le fait que cela soit seulement spacieux, mes yeux étaient attirés par des cuves remplies d’un liquide. Des fils à l’intérieur étaient connectés sur des cerveaux, ils émettaient des impulsions et on pouvait voir des bulles remonter à la surface. La pièce en contenait des centaines, combien de personnes étaient mortes pour ça ? -.. Si d’avoir appris que le commanditaire en question avait trahi les Saibogu ne m’avait pas fait grand-chose, la vue de ces cuves l’une alignée aux autres m’horrifiait réellement. Je ne devais pas l’être plus que Lina, d’un geste de compassion j’apposai une main sur une de ses épaules en essayant de reprendre mes esprits. Si le dirigeant de cette mission venait à faillir, que penserait la Saibogu ?

« Ne t’en fais pas, nous allons nous occuper de ça.. Ce n’est plus qu’une question de temps maintenant mais le commanditaire de ces horreurs va se retrouver à genoux. Je te le promets. »

Avant même que je ne puisse poursuivre, les lumières s’éteignirent subitement. Une seule était restée allumée et un homme se positionna sur le cercle formé par celle-ci.

Digne d’une entrée théâtrale l’homme abaissa son corps de façon à nous saluer. Il avait la tête parfaite d’un savant fou, ses moustaches étaient entretenues et il était vêtu d’une tenue rouge semblable à celle utilisée dans les cirques. J’haussai un sourcil quand il commença à se diriger vers nous.

« Ohoh ! Bien le bonjour Saibogu Lina et Toshiro Ogami ! Je vous présente mes futurs animaux ! »

Dit-il en balayant la salle avec ses deux bras, il avait l’air très confiant malgré le fait d’avoir deux Shinobis face à lui. De plus, nous n’étions pas les deux premiers venus, notre niveau était loin d’être mauvais et à nous deux on pouvait vaincre les meilleures paires de Suna, en toute modestie. Alors pourquoi se présentait-il de la sorte, pourquoi essuyait-il cet air si confiant face à nous. Peu à peu mon expression se changea en une bien plus colérique, il m’énervait au plus haut point. J’avais peut-être ce défaut, je n’aimais pas qu’on me sous-estime, qu’on me prenne de haut.

« Alors, une damoiselle Saibogu ayant un penchant pour la destruction, un petit bras mécanique pas très esthétique selon moi ; Ajouté à cela, elle doit une petite somme à notre si bon clan et utilise le Raïton en tant qu’affinité. Ensuite Toshiro Ogami, un utilisateur de Shôton et de Raïton, pas vraiment un génie donc pas très intéressant. D'un ennnnuiiii! »

Il joignit ses deux mains l’air heureux de nous énumérer nos capacités.

« Qu’il est facile d’obtenir des informations, une reconnaissance faciale et hop, le tour est joué ! »

Les archives de Suna étaient complètes, il les avait utilisés afin de connaître nos capacités. Si j’applaudissais de temps en temps l’intellect des Saibogu, je le maudissais à moment-là. Il était en position de force, à son domicile, il disposait sûrement d’engins Saibogu performant et disposait de tant d’informations sur nous. Je dégainai rapidement mon Katana –Azura- pour le tendre en sa direction. Peu à peu, de l'électricité jailit de l’arme. Il avait déjà vu cette attaque auparavant et allait la voir de plus près.

« Tu vas répondre de tes actes, vieux fou et je vais effacer de ton visage cet air si confiant. »

Il pouffa de rire en posant ses gros doigts sur son ventre, il en faisait encore un peu trop tel un acteur. Il s’arrêta subitement en appuyant sur une sorte de panel à sa taille. Ce qui provoqua des centaines de claquements, l’écho de salle était tellement fort que le son émanait de tous les côtés. Mes sens étaient perturbés jusqu’à que les bêtes se montrent. Des pieuvres nous avaient encerclé, sauf que ce n’était pas une pieuvre cette fois-ci mais au moins une centaine. La situation était critique, mon arme était toujours chargée en Raïton.

Nos vies n’étaient plus assurées.

♫:

Cette salle représente ce que je déteste le plus: l'utilisation de la technologie dans le but de nuire aux autres. Et l'homme en face de nous est le parfait sociopathe, c'est sûr. Sa tête me dit quelque chose. Je crois que j'ai dû le voir dans les avis de recherche ou peut-être dans les dossiers du clan. Lui, en revanche, est parfaitement informé sur nous. S'il se présente ainsi devant nous c'est qu'il est soit trop confiant, soit parfaitement préparé. Et même s'il est cinglé ça reste un ancien Saibogu. Je doute fortement qu'il nous ait sous-estimé...

- "Tu veux peut-être le voir de plus près, mon bras?" de quel droit il se permet de critiquer son esthétisme, ce con? "Il n'est peut-être pas très beau - enfin, selon tes critères douteux - mais il est plutôt efficace quand il s'agit d'effacer les sourires narquois!"

Oui enfin je ne l'ai pas conçu pour ça! C'est même l'une des rares fois où j'en viens à envisager un usage en dehors de l'utilitaire. Mais ce type-là, je le sens pas! J'ai vraiment envie de lui donner une bonne leçon! Et puis je me répète peut-être mais ce psychopathe a quand même osé critiquer l'esthétisme de mon bras! Et Ogami semble du même avis que moi puisqu'il dégaine son katana et le pointe vers notre ennemi tout désigné, l'invectivant au passage.

- "J'aurais pas pu dire mieux Oga!"

Malheureusement nous n'avons pas un seul adversaire mais plus d'une... centaine! Les pieuvres nous ont encerclés et nos chances de succès viennent de perdre pas mal de leur superbe. Je déplie à nouveau mon bouclier d'une simple torsion du poignet et me met en position défensive. Dos à dos avec Oga, je me force à réfléchir malgré les rires du taré qui prétend nous tuer.

*Ce mec est un véritable génie...* je dois bien le reconnaître. Et ça me pèse, croyez-moi! *On a déjà eu de la peine à se débarrasser d'une seule pieuvre alors... une centaine?*

Attendez... Il a sûrement dû prévoir un plan d'urgence au cas où ses inventions se retournaient contre lui et d'autres choses dans ce genre-là. Ça me semble relever de la plus élémentaire logique quand on travail avec des variables telles que la capacité de réflexion des cerveaux qu'il utilise. Le boîtier que notre adversaire porte à la taille lui permet peut-être de donner des ordres simples. Mais il doit y avoir une console pour les procédures plus complexes. Comme la désactivation d'une centaine de pieuvres?

Je lève les yeux vers le plafond à la recherche de tuyaux ou de fils. Je les suis du regard tandis que l'armée de métal nous offre un peu de calme avant la tempête. Finalement je repère la direction dans laquelle ils semblent tous aller! Parfait! Reste juste à se frayer un passage à travers une foule d'ennemis... Je peux nous faire gagner un peu de temps je crois mais j'aurai besoin de la force de mon partenaire pour véritablement pouvoir faire quelque chose d'utile. J'active un sceau sur ma ceinture et une petite sphère glisse dans ma paume.

- "J'ai une idée!" je souris. "Encore, oui..."

Heureusement que je suis là quand même! Les Saibogu sont les plus intelligent en même temps donc c'est plutôt logique au final que les idées viennent de moi! On peut dire qu'Ogami représente les muscles et je suis le cerveau. Bon, je doute qu'il goûte à ce genre de comparaisons mais là question n'est pas là de toute façon... Je m'égare, pardon!

- "Ferme les yeux quand je te le dirai!" d'un mouvement leste je lance soudainement ma grenade flash. "Maintenant!"

Et paf, tout le monde est aveuglé sauf nous. Les caméras des pieuvres seront brouillées un instant et ça nous laisse tout le loisir de passer dans leurs rangs et de suivre la direction que j'indique à mon binôme. Je tire lorsqu'une occasion se présente et je suppose qu'Ogami taille dans le tas derrière-moi. Il est doué ce type quand même en plus d'être sympa! Ouais, un gars parfait!

Je reste silencieuse jusqu'à ce que finalement on parvienne dans une autre pièce après avoir suivi un couloir en forme de "L". J'appuie sur un bouton qui abaisse une porte blindée derrière-nous. La nouvelle salle est plus petite mais nettement plus importante que la précédente. Cette dernière servait à fabriquer les pieuvres. Celle-ci à les concevoir.

- "C'est son atelier!" pile-poil! "Si tu me fait gagner assez de temps je pourrai sûrement calmer ces pieuvres!"

Des coups violents et répétés sur le blindage de la porte nous indiquent pourtant clairement que nous allons en manquer. Je jette un regard ampli de doutes à Ogami avant de me ruer vers l'une des consoles. Hacker ce genre de choses ce n'est pas vraiment ma spécialité. Ce qui ne veut pas dire que je n'en sois pas capable...

- "Voyons-voir quels secrets tu caches, toi!" je me retourne vers Oga et lui lance mon flingue. "Attrape!"

Je suppose qu'il sera plus efficace s'il peut compter sur mon arme en plus de son katana.

- "Ha et il s'appelle retour!"

Autant je n'aurai aucun scrupules à briser les joujoux de notre "hôte", autant je tiens à cette arme! J'ai déjà bousillé un véhicule du clan alors si en plus je dois aller annoncer à Oniri que ce revolver qu'on a passé des heures à développer est explosé... À chaque jour suffit sa peine comme on dit!