Beaucoup d'événements se succédèrent en très peu de temps après que Natsuki eu levé un majeur fièrement dressé par-dessus son épaule à l'attention de Miko et de sa remarque. La petite troupe hétéroclite s'était d'abord rassemblée et avait prit la suite de la moine Naela une fois les portes du temple ouvertes. Seule Tsukiko s'était éclipsée. Suite à quoi une explosion avait retentit dans les environs, suffisante pour faire trembler les fondations malgré la protection qui les renforçait. Des envahisseurs déterminés à entrer, avait songé le Nara tatoué, jusqu'à ce que la preuve lui soit apporté sous la forme d'un boulet de chair bronzée qui les frôla au seuil, suivit d'un individu trouvant l'activité de marcher beaucoup trop surfaite.

En étant à peu près sûr de ne pas se tromper, il identifia le patriarche et sa garde rapprochée d'un côté, et l'envahisseur susnommé de l'autre. Entre, beaucoup de shinobis de tous les horizons continuaient d'arriver. Pour un endroit supposé devoir être inviolable, cela faisait du monde dans la grande cour, à croire que l'endroit était taillé dans le gruyère plutôt que la pierre...

Puis vint l'instant de révélation, '' le plus grand secret de l'Histoire '', comme l'avait vendu Howaito. Une sacrée déception, au regard du rêve annoncé. Un peu comme découvrir qu'une fête fantastique s'organise dans votre dos pour votre majorité, mais de se rendre compte une fois sur place qu'il n'y a que des crudités et du coca leaderprice sur les tables. Certes, ce que l'homme chevelu avait annoncé était plutôt grave, mais au final, cela ne concernait essentiellement que le Patriarche. Quelqu'un proposait de vendre du consommable aux Villages pour qu'ils évitent d'envoyer leurs propre shinobis à la morts dans des opérations suicides : refuser serait bête. Éthiquement parlant bien sûr, c'était surtout les raisons du patriarche qui étaient douteuses, à savoir faire éliminer seulement ceux qui compromettaient sa position dans le domaine Kiezan. Mais la convention des Droits du Soldat et du Citoyen était propre à chaque pays, et Konoha n'avait ni le droit ni le devoir d'y mettre son grain de sel là-dedans. Un trafic d'humain, comme l'avait dit le porteur de lunettes. De la vente de chair à canon d'un côté, et de l'achat de mercenaire de l'autre, ce point de vue se valait aussi, si les Villages ignoraient que les moines qui leur étaient livrés étaient sélectionnés sur ce critère particulier.

Toujours était-il que la révélation n’eut pas un impact aussi minime chez Natsuki que pour son entourage. Beaucoup – surtout les moines en fait – affichèrent stupeur ou indignation sur leur visage. Et presque aussitôt, l'agitation commença. Cela débuta par des regards, chacun jaugeant son voisin avec méfiance, puis une nouvelle déflagration de bombe sonna le début d'un capharnaüm sans nom. Certains fuirent, d'autres s'éloignèrent, mais globalement, tous avait prit une décision : celle de croire l'accusateur des Nuages, ou de laver l'affront fait au Patriarche tout puissant. Des affrontements éclatèrent rapidement aux quatre coins du domaine, la violence étant le moyen le plus rapide de faire valoir ses droits et son avis. Ravis de voir que malgré tout ce que l'on disait d'eux, mêmes les célèbres et disciplinés moines de Maskine partageaient ce point de vue de temps en temps.

Mais quand même. Il avait suffit de quelques mots accusateurs de la part d'un étranger pour que ce soit la débandade dans les rangs. Personne n'avait-il donc jugé utile d'entendre l'avis de l'accusé avant de s'agiter ? Visiblement si. Immobile au milieu des festivités qui prirent progressivement de la distance, Natsuki remarqua que d'autres individus étaient comme lui restés. La narration ne retenant que les principaux plutôt que les anonymes, il en compta donc quatre : un '' cousin '' qu'il connaissait déjà, un homme, une femme, et un bonze. Les bras croisés sur son torse, il parcourra rapidement les trois premiers du regard, comme pour se faire une idée de leur avis sur la situation, puis tourna un sourcil arqué en direction de l'homme trop saint pour fouler la terre des simples hommes.

« Et donc, Maître Patriarche ? »

Il posait la question, mais ce n'était pas comme s'il avait le droit de rendre un jugement à la fin. Mais bon, puisqu'il était présent sur place, autant prendre le temps d'écouter ce qui se disait. Après tout, si le Kumojin disait vrai, il doutait qu'on le laisse partir d'ici sans essayer de le réduire au silence avant. Alors autant essayer de gagner un peu de temps, et aviser. Faute de preuves concrètes, cela ne restera jamais qu'une parole contre une autre tout cela...

L'affaire valait-elle vraiment qu'il joue les héros pour sauver les moines du joug du vilain patriarche machiavélique ? Plus manichéen tu meurs.

Les accusations, puis les murmures, puis les actions… Le face-à-face était réel, palpable. Le Patriarche n’avait pas dit le moindre mot malgré tous les évènements qui s’étaient enchaînés. Il était simplement là, au-dessus des marches, à regarder de ses yeux plissés le spectacle qui se déroulait devant lui. Un soupir face aux dernières questions qu’on osait lui poser. Des Konohajins, des moines, et tant d’autres invités…

Le moine s’était assis, les jambes croisées et les poings opposés. Il attendait.

Toute sa vie, il avait su que ce jour arriverait. Le jour où il devrait répondre de ses actes, devant tout le monde. Il se doutait que les shinobis, malgré le faible nombre avec lequel il avait enchaîné les pourparlers, ne tiendraient pas leurs engagements. Tôt ou tard, la vérité éclaterait.

Pourtant il n’avait pas pensé que le déroulement serait si… arrogant ? Cet homme, apparemment membre d’un clan de Kumo, avait tellement omis des erreurs d’éloquence que nombreux étaient ceux qui ne l’avaient pas cru et s’étaient même retournés contre lui. Même si l’on pouvait dire la même chose pour le Patriarche, vers qui certains moines et certaines moniales hésitaient à jeter leurs regards.

Mais vu la tournure des choses, il pouvait nier. Il pouvait gagner du temps…

Voulez-vous savoir, mes frères et mes sœurs ? Bien. Je vais vous livrer une partie de l’Histoire, celle que j’ai écrite…

Un léger rictus s’afficha un court instant sur le visage du moine, si bien que quiconque aurait eu le doute sur la véracité de ce rapide moment. Une chose était néanmoins sûre : il semblait d’un calme olympien.

Nous, moines de Maskine, avons toujours eu à cœur de défendre notre Dieu. Et tout ça se fait à l’instar de votre Hokage que vous vous devez de protéger, j’imagine ? Imaginez qu’un homme, étranger comme patriote, se mette à scander que votre Kage n’a pas sa place là où il est. Imaginez qu’il insulte sa personne d’une telle force que vous savez que toutes les peines du monde ne suffiraient à changer sa nature, quelle serait votre réaction ?

L’ombre du Patriarche s’élargissait à vue d’œil. Pour preuve, il était bel et bien en train de flotter à quelques dizaines de centimètres des marches de pierre.

Les plus directs d’entre vous le puniraient et les plus hésitants attendraient l’ordre de votre chef, de votre Hokage. Il en fut de même pour moi. Il y eut des fois où je pris la décision seul, et des fois où… Maskine me guida.

Dès que le nom de son Dieu fut prononcé, la quantité d’énergie qu’il dégageait prit une autre dimension. Les shinobis et les moines les plus faibles parmi les présents pouvaient légitimement être tétanisés.

Le pacte que j’ai initié avec deux membres éminents de chacun des grandes puissances ne fut qu’une façon d’équilibrer le monde et de rentabiliser ces tristes pertes. Si Maskine m’ordonnait d’envoyer à la mort un hérétique, il se satisfaisait grandement du fait que ça puisse se faire en débarrassant le monde de criminels et en permettant à Ta no Kuni et à ses fils de vivre en paix.

La violence du chakra dégagé commença à initier des fissures dans les pierres. Et cela se propageait dans tout l’escalier.

Cette paix que Maskine et moi désirons pour nos frères les plus proches, c’est la même que vous avez toujours voulu. Combien de guerres avaient vous perpétrées pour cela ? J’ai l’intime satisfaction d’avoir réussi là où vous avez échoué : en envoyant les fanatiques un par un dans des missions suicides commanditées par les villages shinobis, je débarrasse petit à petit les moines de Maskine des hérétiques sans déclencher la moindre bataille. Là où vos guerres se sont étendues partout dans le monde, je n’ai jamais eu à faire le moindre pas en-dehors de ce palais pour préserver la paix des miens.

Il lâcha un profond soupir, tandis que certains commençaient à peine à s’accommoder de ce chakra si virulent.

Oui ce que cet homme a dit est vrai. Mais vous qui désiriez connaître cette partie de l’Histoire, laissez-moi remonter plus loin que ce Bakushô n’a osé s’aventurer.

Lentement, les jambes du Patriarche se décroisèrent. Les quelques moines et moniales qui regardaient la scène sans déjà combattre ne purent qu’être pris d’une panique mélangée à une stupéfaction pleine de respect. Le Patriarche, plus que jamais, semblait si grand, si beau, si proche de Maskine.

Quelques hérétiques contre une paix officieuse et des ressources économiques, ne trouvez-vous pas ce marché plutôt satisfaisant pour nous, moines ? Il y a une raison à cela. Avant que je ne devienne Patriarche et que je prenne définitivement position dans ce temple je me battais déjà pour l’équilibre du monde. J’ai le souvenir d’avoir combattu un jeune effronté qui allait devenir Shodaime Raïkage, et il ne m’a fallu qu’un coup pour le briser.

Ses pieds se posèrent sur les marches en pierre, qui aussitôt se brisèrent. Le Patriarche était désormais debout.

La Grande Guerre… C’est d’ailleurs parce qu’Uchiwa et Senju se disputaient la puissance que Maskine m’avait donnée que j’ai toujours désiré la paix pour les miens et un temple auquel personne ne toucherait. Tout cela m’avait valu des surnoms allant du Uchiwa sans virgule au Senju de lumière. Shinobis, qu’importe votre nombre, vous ne pourrez me vaincre. Car avant d’être votre allié secret, avant d’être un Patriarche respecté…

Aussi invraisemblable et spectaculaire que ça puisse paraître, le temple tout entier tremblait derrière le Patriarche. S’entourant d’une lumière blanche, il ne tarda pas à léviter, laissant en dessous s’écrouler quelques morceaux de terre. L’immense ombre du temple montrait le moine sous des teintes nouvelles. Son regard, pour la première fois, se dévoilait.

… j’ai été l’homme le plus craint de la Grande Guerre.

A leurs dires, au moins une des personnes du quatuor fraichement débarqué était aussi moine ici. Un constat bien peu intéressant au regard des éclaircissements que fit le Patriarche sur cette singulière affaire. Pour peu qu'il ne mentait pas ou n’omettait rien dans son monologue, ses révélations apportaient enfin une vraie touche d'importance dans le résumé fade qu'avait fait le le Bakusho au début. Un secret qui prenait un peu plus de sens et de poids que du simple trafic d'humains international.

Natsuki avait déjà commencé à échafauder mentalement le déroulement que devrait prendre l'enquête, mais au final, il s'arrêta en pleine écriture puisque l'accusé s'était mit à table. Enfin, le problème n'était pas tant les crimes du coupable que le coupable lui-même. Ce dernier, dans son explication de l'Histoire taillée à la force de ses petits poings musclés et de sa foi envers Maskine, avait jugé nécessaire d'arroser généreusement son auditoire en émanation d'énergie. La première vague frappa le Nara tatoué comme un mur, dense et puissant, ce qui éveilla immédiatement son instinct de prédateur. Son réflexe primaire fut toutefois de se protéger le front du bras gauche contre les éclats rocheux et autres petits débris qui volaient, faisant son possible pour ne pas perdre de vue l'homme qui continuait de discourir, l'air de rien. La pierre se fendit sous ses pas, et le temple entier trembla jusque dans ses fondations. Le Patriarche rayonnait d'une énergie sacrée, élimant plus que jamais la limite entre l'être de chair inférieur et la divinité. Peu d'humains pouvaient prétendre à autant de pouvoir, et de prestance, un respect forcé inspiré d'un simple regard. Un homme assurément dangereux...

A mesure que Natsuki s'habituait à la pression environnante, et que sa propre aura lui permettait au moins d'arrêter que ses cheveux lui fouettent le visage, le Patriarche lui se montrait de plus en plus menaçant dans le sens de ses parole. Instinctivement, tout son corps de soldat se mit en alerte, prêt à combattre, bien qu'il n'éprouvait lui pas le moindre désir d'en venir aux mains, ou de le fuir. Il n'avait pas la moindre raison de le faire après tout : ce qui apparaissait comme l'élu de Maskine, ou son incarnation terrestre, était aux commandes du monastère tout comme l'était les Kage de leurs Villages respectifs. Il était donc en droit, par sa position, de gérer ses moines comme il l'entendait, et de les punir comme il le voulait. Et comme ses décisions n'avaient d'impacts que sur une petite communauté isolée qui lui appartenait, personne n'était vraiment en droit d'intervenir : si les moines en avaient assez de leur dirigeant, c'était à eux de s'insurger. La même chose se ferait à Konoha dans une situation similaire...

En résumé, le Patriarche était dans son juste, et si ce n'était pas le cas aux yeux de ses confrère, c'était à eux d'intervenir, personne d'autre. Ce qui amena Natsuki à la réflexion suivante:

« Une histoire qui se vaut, et des actes qui ne sont pas plus condamnables que nos propres méthodes de fonctionnement, voire même meilleurs. Konoha n'a donc pas la moindre raison d'intervenir dans votre conflit interne, et nous aucune de rester ici. »

Il marqua une courte pause pour souiller Maskine de son regard d'humain mortel.

« De fait, à quoi rime cette grotesque démonstration de force ? Intimer le respect à vos moines, ou nous expliquer que vous ne souhaitez pas que nous repartions d'ici vivants après toutes vos révélations ? »

Dans d'autres circonstances, des remarques chargées de sarcasme lui seraient venu à l'esprit, mais dans l'instant présent, il ne trouvait aucunement matière à rire. Face à un homme de la stature du Patriarche, il se sentait oppressé, dans une situation au moins aussi critique que lorsqu'il s'était tenu devant le Messager. Tout son sang bouillonnait dans ses veines, parcouru par des décharges d'adrénaline à ne plus en finir : un mélange des plus désagréables avec les sueurs froides qui perlaient le long de son échine.

Le calme avait la tempête. Le Patriarche n'avait pour le moment aucune réaction face aux accusations qui lui avaient été portés. Il gardait son sang-froid. Et même si de plus en plus de personnes venaient mettre leurs grains de sel, cela n'en changeait rien quant à son attitude. Je remarquais par ailleurs une autre tête familière au sein du rassemblement. Une chevelure bleuté appartenant à un jeune garçon. Impossible de me rappeler son nom même si je l'avais sur le bord de la langue, mais j'étais sûr d'au moins une chose : je l'avais croisé aux portes de Konoha. Si je me rappelais bien, il était Nukenin. Pourquoi était-il ici ? Bonne question, ses motivations ne semblaient pas différentes des miennes. Il voulait entendre ce que le moine avait à dire sur toute cette histoire. Quant à sa coéquipière, elle semblait plus affectée par les évènements récents. Elle ne pouvait contenir sa colère que je pus parfaitement ressentir lorsqu'elle me fixa après les interrogations que j'avais posées au Patriarche. Peut-être appartenait-elle à la religion de Maskine ? Ou une connaissance du grand Moine. C'était les seules options qui me venaient à l'esprit sur le moment. Et je n'y avais pas tellement le temps d'y réfléchir, car le Patriarche passait enfin à l'action.

Bien qu'il commençait son discours, l'on pouvait ressentir sa sérénité rien qu'à sa voix. Alors que le Bakusho l'avait confronté avec vivacité et haine, le Patriarche répondait d'une façon totalement opposée. C'était fort dommage que le Kumojin ne soit pas là pour assister au discours du moine, après tout c'était son œuvre. Il aurait pu avoir la décence de rester ici pour avoir ses réponses.
Je ne pouvais lever les yeux du Patriarche. Toute mon attention était dirigée vers lui et je n'arrivais pas à m'en détacher. Il dévoila un point très intéressant lorsqu'il fit une comparaison avec Konoha et plus généralement avec les villages. Dans un moment similaire, j'aurais effectivement suivi les ordres de mon Kage. Et cette personne, pour lui c'était Maskine. Mais il y avait une énorme différence : le Kage lui est réel. Est-ce que ce Dieu était apparu aux yeux du monde, c'était révélé ? Cela arrangeait bien des personnes qu'il ne se révèle qu'aux élus. Au fur et à mesure qu'il se justifiait, on pouvait ressentir une émanation de chakra gigantesque. Être senseur n'était pas nécessaire, s'en était tout bonnement effrayant. Y avait-il une limite à la puissance de cet homme ? Il était clair que nous n'avions aucune chance face à lui. Son aura était si pesante que j'avais l'impression de porter sur moi une épaisse armure. Je tentais tant bien que mal de rester sur mes jambes même si cela devenait de plus en plus dur. Tout en écoutant le reste de son discours. On ne pouvait effectivement pas le blâmer de vouloir garder son pays en paix. D'un côté, il n'avait pas tort. Il avait œuvré pour apporter la quiétude à Ta. Plus j'y réfléchissais et plus je comprenais. Konoha faisait pareil, envoyant ses ninjas en guerre pour protéger les leurs. Étions-nous si différent de ce Patriarche ? Plus important encore si ce phénomène venait à se produire dans mon village, qui serait à même de contester l'autorité, de faire pencher la balance ? Pas Suna, pas Kumo, aucun autre village. Mais les ninjas de Konoha eux-mêmes. Ce pays n'était pas notre propriété, nous n'avons aucune autorité ici. Même si cela me faisait mal de le dire, c'était aux Moines de faire leur choix.

Pour faire court, il s'était débarrassé de la vermine qui faisait pourrir le Temple de l'intérieur tout en aidant les villages à lutter. Il avait réussi à purifier sa patrie. Il allait même jusqu'à dire que les villages feraient mieux de prendre exemple sur lui, qu'il était clairement supérieur à nous autres qui initions les guerres. Le sol commençait à se fissurer sous la puissance de cet homme. Chaque fois que j'arrivais à m'adapter, sa puissance augmentait. C'était un véritable monstre. Tout cela était l'œuvre de Maskine ? Force qui apparemment était convoité par les Uchiwa et les Senju. Voilà bien longtemps que je n'avais pas entendu ses noms. C'est à partir de là que son ambition de mégalomane fut particulièrement grandiose. Uchiwa sans virgule, Senju de lumière. Cela pouvait sembler impossible, mais le spectacle qui se déroulait devant moi me poussait à croire le contraire. Oui, il était probable que ça soit ses véritables surnoms. Ma première intuition était la bonne. Nous avions affaire à un monstre. Pour pouvoir se frotter à lui il n'était plus question de courage, mais d'insanité et de folie. Mon compère Nara prit la parole une fois que le Patriarche eut fini son monologue. Je ne voyais pas quoi rajouter d'autres, il était clair que nous n'avions rien à faire ici. Mais allait-il nous laisser repartir ?

« Bien, merci de nous avoir fait part de la vérité. Ce n'est pas à nous de juger ce qu'il adviendra à présent. Konoha n'a aucune légitimité en ces terres, nous ne voulons pas d'un incident diplomatique. Même si la vérité froisse parfois, comme ici. Une chose est sûre, bien que je n'aie jamais entendu vos surnoms vous n'en restez pas moins impressionnant. Maintenant si vous voulez bien, nous allons nous retirer. »

Je lançais un regard Natsuki. Il valait mieux partir d'ici avant que cela dégénère. Certains appelleront cela de la lâcheté, pour ma part j'appellerais ça du bon sens. Les fous qui resteront pour se confronter seront enterrés ce soir. Et je ne voulais pas en faire partie. J'en profitais pour sonder l'audience, y avait-il des fous parmi eux ? Le jeune garçon m'avait semblé être un bon gars, il serait bien dommage qu'il vienne à mourir aujourd'hui. Peut-être allais-je attendre quelques minutes avant de m'éclipser, pour surveiller la tournure des choses. Mais dans tous les cas, je suivrais Natsuki sur le chemin de Konoha.