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 La nuit de l'ange [Yami]

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Suna
Meïka A. Oniri
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Message(#) Sujet: La nuit de l'ange [Yami] La nuit de l'ange [Yami] EmptyLun 11 Mai 2015 - 23:46

Elle était si attentionnée envers moi. Si gentille. Sa voix était douce. Sa voix était affectueuse...

Je me rendais compte a quel point tout ceci me semblait si lointain. J'en étais presque venue à oublier tous ces moment de candeur passés en sa compagnie. La voir ainsi se préoccuper de moi suffit à me redonner le sourire. Un sourire honnête que je n'hésitai pas à afficher devant elle. Il y avait tant de chose que je lui cachai à présent. Lui confier la part de mes sentiments étaient la moindre des choses, elle à qui je devais tant.

Elle énonça Bloody et son compagnon Rabbit, avant de souhaiter passer plus de temps avec moi, proposant d'aller boire un verre toutes les deux. Je ne pus cacher ma mine interloquée. Boire un verre ? Yami ? Cela ne lui ressemblait pas. Il me fallut quelques secondes pour réaliser qu'elle chercher simplement un prétexte pour mieux nous retrouver. J’acquiesçai de la tête, les yeux pétillants, telle une enfant à qui l'on venait d'offrir le cadeau dont elle rêvait tant.

-Oui, allons-y.

Voilà, encore une fois, je redevenais une gamine insouciante. Il n'y avait qu'elle qui provoquait cet effet chez moi, car savais que je pouvais être celle que je voulais sans qu'elle ne cherche à me juger en retour. Peut-être était-ce également pour cela que je l'aimais, parce qu'elle me permettait d'être moi-même et non celle que je devrais être aux yeux des autres.

Et il me fallait renoncer à elle. J'espérai simplement ne pas perdre cette complicité.

Nous sortîmes du bureau de Kioshi comme si de rien n'était, alors que quelques minutes plutôt j'étais prête à verser des larmes. Devant les autres j'affichais un visage autoritaire et déterminé. Parce qu'en tant que Gardienne de Suna il me fallait inspirer la crainte autant que le respect aux yeux des autres. J'étais prête à endosser ce rôle pour le bien de ma nation.

Dehors le soleil chutait dans sa course. Nous n'étions pas si loin du crépuscule, mais il nous restait encore un peu de temps avec que la journée ne touche à sa fin. J'ignorai ce qu'elle voulait sous entendre par boire, mais je n'allais certainement pas lui imposer la moindre goutte d'alcool. Une simple boisson fraîche saurait faire l'affaire.

Nous nous installâmes sur des chaises à l'extérieur d'un bar. La terrasse de ce dernier surplombait Suna ainsi que l'ensemble de ses habitations, offrant un magnifique spectacle à nos mirettes. Nous n'étions pas loin du Mur, dont l'ombre nous protégeait du soleil. Je dépotai mes lèvres de la paille de mon jus de fruit et poussai un soupir satisfait.

-Méphisto et Hotep vont-il bien ? Tu as réussi à comprendre la langue des Anciens de ce dernier ? Je t'avouerai que je n'ai pas vraiment eux le temps de m'y intéresser, mais j'envisage de prendre quelque cours avec lui. Cela pourrait m'aider dans l'avancement de mes recherches sur les ruines de Kaze.

J'abordai ce sujet de conversation simplement pour discuter et surtout nous éloigner de nos problèmes actuels. J'aurais voulus lui demander comment elle se portait, savoir ou en était l'avancement de sa maladie, mais au fond je craignais sa réponse, quoi qu'elle en fut. Nous étions là pour nous détendre, pour profiter de ce temps passé ensemble. Elle me regardait avec ses grand yeux de rubis. Je lui souriais avec innocence et reportai ma boisson à mes lèvres pour m'amuser avec la paille coincée entre mes dents, l'extrayant de mon verre pour jouer avec.

-Je t'avais-dis que j'ai également perdue ma moto ? Enfin perdue, on me l'a plutôt volé dans le désert... Cela m'apprendra à trop boire...

Je mâchouillai nerveusement l'extrémité de ma paille, agacée à cette simple pensée. Évidemment je me gardais d'avouer que Kioshi avait été présent et qu'il ne s'était pas privé pour ramener de l'alcool, principale cause de cette tragédie. Je ne connaissais pas encore la nature des sentiments de Yami à l'égard du Yamada. A dire vrai, il s'agissait sans doute de la dernière chose que je voulais lui demander en ce moment. Je préférai même ne pas le savoir par crainte de rompre le peu de volonté qui me restait. Alors j'essayai de concentrer mes pensées sur la conversation et donc sur ma moto. Je laissai retomber la petite tige creuse, où tout du moins qu'il en restait, dans mon verre. Je reposai ce dernier sur la table entendant le tintement cristallin des deux glaçons qui venaient de s'entrechoquer.

-Je t'avouerai que je n'ai pas eux le courage de recommencer. A me rendant compte de ce qui s'était passé, j'ai cru que j'allais devenir folle, mais ça a finit par passer. Mais maintenant que j'ai accès au sous-sol du Kenkyuujo, je vais pouvoir programmer des machines qui en fabriquerons une nouvelle à ma place. Elle sera plus rapide, plus performante, plus résistante. Bref, tout en mieux !

Seulement, cela ne serait jamais ma première invention. Je n'éprouverai pas la même fierté en la conduisant. Parfois j'avais l'impression que chaque élément de mon ancienne vie disparaissaient un à un pour laisser place à une nouvelle. Je n'aurai su dire s'il s'agissait d'une bonne ou d'une mauvaise chose.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: La nuit de l'ange [Yami] La nuit de l'ange [Yami] EmptySam 16 Mai 2015 - 12:20

Oniri semblait ravie de ma proposition et voir ses yeux pétiller de la sorte me mettait du baume au cœur. Le temps m'était compté quoi qu'il advienne et même si je ne mourrais pas cela serait peut-être le cas de celle que j'étais actuellement. Je voulais construire avec tous mes proches des instants qu'ils n'oublieront pas en ma compagnie pour qu'ils sachent réellement qui je suis et qu'ils tentent de me ramener à la raison le moment venu.

Finalement, nos pas nous menèrent sur la terrasse d'un bar mezzanine dans la douceur du déclin de la journée. Le soleil s'étiolait peu à peu, prenant un repos bien mérité alors que moi même je n'étais pas prête de dormir vu le travail qui m'attendait. C'était aussi pour cette raison que ces retrouvailles étaient les bienvenues.

Je sirotais mon Bloody Mary, un cocktail rougeâtre contenant un alcool assez fort mélangé avec des épices et du jus de tomate d'où il tirait sa couleur et sa texture n'étant pas sans rappeler de l'hémoglobine. La paille dans ma bouche, j'aspirais le liquide tout en portant le regard aux alentours avant de le reposer sur ma meilleure amie à laquelle j'adressais un sourire. Elle engagea finalement la conversation.

« Oui mes Kuchiyoses vont bien. Ils se baladent toujours dans le manoir mais Méphisto n'est jamais très loin de moi. En ce qui concerne la langue des Anciens oui je la maîtrise de mieux en mieux et lui connaît de plus en plus de mots de notre langue. Finalement c'est un partage de culture intéressant... Je ne sais pas si ce langage me sera utile un jour mais je m'applique à l'apprendre. »

Je marquais une pause avant de lui adresser un sourire lorsqu'elle évoqua l'idée de prendre des cours auprès d'Hotep :

« Tu sais Hotep n'est pas du genre très « patient » et il est assez plongé dans son univers : il est tête en l'air. S'il accepte de te l'apprendre pourquoi pas mais si j'ai du temps, j'essaierais de t'initier moi même, tu gagneras du temps crois moi... »

Je partais dans un rire cristallin en imaginant Hotep professeur. Finalement, la conversation dévia sur un tout autre sujet : sa moto. J'écarquillais de grands yeux ronds lorsqu'elle m'apprit qu'elle l'avait perdue ou plutôt volé, remettant en cause son état alcoolisé.

« Ce n'est pas vrai ! Qui ça ? Tu étais seule ? Toi qui y a passé des heures et des heures... Je suis désolé pour toi... Tu te sens le courage d'en façonner une autre ou tu veux aller la récupérer ? Je peux t'y aider si tu le souhaites ! »

Elle m'expliqua qu'elle cru devenir folle en se rendant compte de ce qu'il s'était passé et j'imaginais aisément sa réaction. Elle tâchait de relativiser en parlant du laboratoire où elle chargerait des machines d'en construire une nouvelle plus performante, surpassant la première. Elle rebondissait malgré la déception, c'était bien.

« Je comprends. Cela ne remplacera jamais la première que tu as façonné de tes mains et même si elle peut être changée, cela ne ramènera pas l'aspect sentimental que tu pouvais avoir avec l'autre. Ça en sera une autre mais pas la même... Tu es sûre que tu ne veux pas la récupérer ? Qui sait ce qu'ils peuvent être en train de vouloir de faire... Ils ne peuvent pas la conduire si ? Il me semblait que seul un dispositif raiton était capable de la faire démarrer non ? »

Je n'y connaissais absolument rien mais je me rappelais pour l'avoir vu de nombreuse fois la faire démarrer.
Je laissais ensuite s'installer le silence, mordillant ma paille et tâchant de trouver l'illumination dans le fond de mon verre alors que mon ton changeait pour devenir plus sérieux encore. Mes yeux rubis se plantèrent dans les siens alors que je la suppliais presque...

« Oniri... Je sais que nos promesses sont parfois difficiles à respecter mais... Peux-tu m'en faire une nouvelle ? »

Je posais ma main sur la sienne et ne la lâchais pas du regard :

« Si jamais je venais à changer... Je veux que tu me promettes de te souvenir que la vraie Yami est celle que tu as là, en face de toi. »

Les moments de bonheur étaient fugaces et les problèmes nous rattrapaient. Tout changeait, nous aussi...
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: La nuit de l'ange [Yami] La nuit de l'ange [Yami] EmptyLun 18 Mai 2015 - 19:27


Musique ♫:

Yami semblait vraiment se préoccuper de ce qui était arrivé à ma moto ce qui me toucha, car cela signifiait qu'elle avait conscience de l'importance que mon invention avait à mes yeux et que, par conséquent, elle me comprenait. Lorsqu'elle me demanda si j'avais été seule, je me sentis quelque peut gênée, n'osant prononcer le nom de Kioshi, me sentant presque coupable alors qu'il n'en était rien. Je plantai un instant un regard rêveur sur la Ketsueki. Elle était toujours aussi belle... L'imaginer dans les bras d'un autre m'était si douloureux. Je devais me faire à cette idée, mais je n'y arrivais pas encore. Pourquoi les choses devaient-elles être toujours aussi difficile ? Je ne laissai rien paraître, comme d'habitude, me contentant de lui présenter une moue gênée.

-Malheureusement je n'ai aucun moyen de savoir où est-ce qu'elle se trouve actuellement. Personne n'a peut la démarrer mit à part moi. Elle est sans doute enfouie sous les sables du désert, quelque part.

Probablement en train de rouiller et de prendre la poussière. Je devais aussi me faire à cette idée là ce qui me fit lâcher un soupir de lassitude. Yami m'avisait à son tour de ses yeux écarlates. Instinctivement je compris que la conversation s'apprêtait à prendre un tout autre tournant qui n'allait certainement pas me plaire. Elle désirait une nouvelle promesse, je ne savais pas si cela avait encore de sens pour nous deux, mais je ne souhaitai nullement laisser sa confiance m'échapper. J'ignorai ce qu'elle s'apprêtait à m'annoncer, mais j'attrapai tout de même sa main entre les miennes pour lui faire implicitement comprendre qu'elle pourrait compter sur moi. A défaut de ne pouvoir devenir celle que je prétendais être, peut-être pouvais-je rester en partie celle que j'avais toujours été. A savoir une femme aimante et protectrice envers l'élue de son cœur.

-Tu... Tu vas finalement le faire ?

Les mots me manquaient. Elle avait finit par faire ce choix. Je savais ce dont il en retournait et le prix qu'il lui faudrait payer pour accéder à l'immortalité. Cette nouvelle me rassura en même temps qu'elle m'attrista. D'une part je n'aurais plus à m'inquiéter pour sa maladie, mais de l'autre, je perdrais définitivement celle que j'avais connue.

-A quel point cela va-t-il te changer ?

Je la dévisageai avec de grands yeux ronds. Incertaine, craintive et inquiète à son égard. Mes mains s'étaient davantage resserrée autour de la sienne. Voilà que je redevenais égoïste. Lorsqu'il s'agissait d'elle, je n'étais vraiment plus la même. Parfois, j'avais l'impression qu'elle tendait à me tirer vers celle que j'étais autrefois ce qui, sur le moment, m'importait peu. Mes doigts caressèrent lentement la paume de sa main. J'expirai lentement, reprenant mon calme. Toujours aussi inquiète, toujours aussi faible.

-Pour moi tu es et resteras ma Yami. Dis-je avec sincérité.

C'était la vérité. J'aurais beau vouloir l'oublier, renoncer à elle, aimer quelqu'un d'autre. Elle était et resterait à jamais la première, celle dont j'étais tombée amoureuse. Savait-elle tout ce que cela représentait ? Probablement pas. Elle m'avait toujours aimée comme une amie et ne pourrait jamais me comprendre pleinement. En réalité nous étions si différente l'une de l'autre. Pourtant cela n'empêchait pas d'êtres unies par un lien fort.

-Sais-tu quand est-ce que cela aura lieu ? S'il te plaît. Si tu le peux, viens me voir après. J'aimerais être la première personne à te revoir...

J'arborai un sourire triste.

« Où plutôt à te rencontrer... » Pensais-je.

Dois-je à présent compter le temps qu'il me reste avant de te perdre définitivement ? Pourquoi ais-je avant envie de t'embrasser ?

Ma famille, ma moto, Shinji, Zanshi puis maintenant toi. Le monde change beaucoup trop vite. Je me demanda si je vais un jour réussir à le rattraper.

Le temps de l'insouciance est indubitablement révolu....
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: La nuit de l'ange [Yami] La nuit de l'ange [Yami] EmptySam 23 Mai 2015 - 11:27

Music ♫:

Oniri m'attrapait à son tour la main entre les siennes comme pour s'y raccrocher et se préparer à la nouvelle que je m’apprêtais à lui dire. Elle devenait blême, craignant le pire en me demandant à quel point j'allais changer. Le problème c'était que je n'en avais pas la moindre idée.

« Je ne sais pas. Mon père dit que cela implique de lourds sacrifices et une perte de soit même. J'émets l'hypothèse que je perdrais mes sentiments ou l'affection que je vous porte. C'est en tout cas ainsi que je l'imagine et je ne veux pas vous mentir... »

Mon regard fuyait un instant le sien avant de le capter de nouveau, incertaine.

« Je veux pouvoir profiter du temps qu'il me reste tel que je le suis pour me créer de nouveaux souvenirs avec vous et vous en créer aussi. Pour que vous n'oubliez jamais celle que j'étais. C'est peut-être stupide mais je me dis que tous cela parviendra peut-être à me faire redevenir celle que je suis aujourd'hui... Je vais lutter. Je vais me battre contre moi même pour ne pas changer mais j'ignore si mes actes auront de la portée... »

Finalement tout demeurait bien flou. Mon avenir, bien qu'éternel, semblait incertain et je serais changée à jamais.

« Je n'ai pas trouvé d'autre alternative... Et je ne veux pas mourir ainsi... Rongée par la maladie. Je prends sur moi mais je souffre chaque secondes de ma vie désormais et je sais que le temps ne fera qu'empirer ce fardeau. La douleur est intense alors que je sens aussi mon organisme s'affaiblir et mon chakra défaillir. Je ne peux rester ainsi et devenir un poids jusqu'à attendre que la mort me porte avec elle. »

A elle je pouvais lui dire tout cela, lui faire part de mes véritables sentiments et de la souffrance que je ressentais. Je me gardais pourtant bien de l'exprimer aux autres, prenant sur moi, me voilant la face pour donner l'image d'une Ketsueki forte et inflexible : ce n'était qu'illusion.

Oniri semblait encaisser chacune de mes paroles, avant de finalement me dire que je resterais sa Yami. Ce message me fit sourire et verser instantanément une larme. Elle ne pouvait savoir a quel point elle comptait pour moi... Pas autant que ce qu'elle aurait voulu ou du moins pas de la même manière, je le savais, mais elle était celle grâce à qui j'avais appris a faire parler mes sentiments et grâce à qui j'avais découvert l'amitié : celle qui avait amorcé mon changement. Je nous voyais comme une sorte de complémentarité. J'avais aussi besoin d'elle qu'elle avait besoin de moi et plus que la peur de perdre tout ceux que j'aimais c'était véritablement perdre ce lien avec Oniri qui m'attristait le plus et me déchirait le cœur, car nous en souffrirons toutes les deux. L'une sans l'autre nous n'étions pas grand chose... Je m'en rendais compte en cet instant alors que je revoyais tous nous instants passés ensemble : bons comme mauvais. Lorsque l'autre était loin, nous ne faisions que des faux pas. Cela avait coûté un œil a Oniri et m'avait perdu dans ma folie pour laisser Megami réapparaître.

Ma meilleure amie me demandait quand est-ce que cela aurait lieu, elle voulait être la première a me retrouver une fois changée mais je ne savais pas si je pourrais exhausser ce souhait.

« Dans quelques semaines d'après mon père... Lorsqu'il aura réuni tous les éléments nécessaires à l'accomplissement du rituel. Ou plutôt des rituels. Eien m'a expliqué que je devrais passé celui de l'Ascension pour me voir octroyer une maîtrise du sang plus aboutie qui me permettrait entre autre de ne plus me laisser maîtrisée par l'attrait du sang et ensuite celui de l'Immortalité pour accéder au titre de Comtesse tout en me voyant guérir de ma maladie. »

Je marquais une pause avant de reprendre :

« Je tâcherais de venir te trouver en premier mais je ne peux malheureusement pas te le promettre... Je ne sais pas quel état d'esprit m'habitera à partir de ce moment là. Je crains fort redevenir la Yami que tu as connu au début de notre rencontre avec un je ne sais quoi supplémentaire... »

Devais-je le lui dire que je craignais de devenir un semblant de Megami ? Non... Je ne préférais pas car rien n'était sure.
Sa mine triste me crevait le cœur si bien que je lui adressais un regard compatissant tout en effleurant sa joue de ma main libre.

« Même si la nouvelle Yami prétend le contraire, sache que je n'oublierais jamais ce lien qui nous caractérise. Je n'oublierais jamais, au fond de moi, tout l'attachement que j'ai pour toi. Pardonne moi … Pardonne moi de te faire souffrir par ma faute... Peut-être que ma mort serait préférable finalement... Tu en souffrirais dans les deux cas mais au moins tu n'aurais pas a t'adresser à une Yami qui sonnerait presque comme une étrangère. Dans les deux cas je serais celle qui ne souffre pas, qui ne souffre plus et cela est réellement injuste au fond... »

Que devais-je faire ? Je voulais accomplir ce rituel pour guérir et suivre la trace de mon paternel pour être a même de redresser mon clan déchu mais mes intérêts valaient ils la peine d'être accompli si cela faisait souffrir ceux qui tenaient à moi ?
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: La nuit de l'ange [Yami] La nuit de l'ange [Yami] EmptyJeu 28 Mai 2015 - 22:15

Chacune de ses paroles me faisait mal en même temps qu'elle me touchait. Je comptais vraiment pour elle. Pourtant, elle ne semblait pas pleinement réaliser les tenant et aboutissant de ses actes.

-N'as-tu pas peur de devenir comme Megami ? Lui demandais-je alors que la peine et la crainte étaient lisible sur mon visage.

Oui, réalisait-elle tout ce qu'elle s'apprêtait à perdre ? Je ne savais pas. Encore une fois je serais celle qui souffrirait comme elle le disait si bien. Je n'osai pas lui dire que je commençai à en avoir l'habitude. Et puis, quoiqu'il en fut cela ne changerait rien à la situation. Je me laissai lentement porter par la caresse de sa main sur ma joue. Quoi qu'il advienne, dans le meilleur comme dans le pire des mondes, j'allais irrémédiablement finir par la perdre. Ce constat avait quelque chose d'amer, néanmoins je parvenais presque à y trouver une source de réconfort devant l'inéluctabilité. Quoique je veuilles, quoi que je fasse, je ne pourrais plus rien faire. J'avais tout donné. Maintenant il ne me restait plus qu'à tout perdre.

-Es-tu sur de ton choix ? N'as-tu pas cherchée une autre solution ? Perde ceux que l'on aime, c'est mourir en soit. Je sais de quoi je parle...

C'était la première fois que je faisais preuve de ce genre d'honnêteté avec elle. Et cela ne se référait nullement à elle, mais plutôt à tous les autres, que j'avais pris le risque d'aimer pour mieux les perdre en retour.

-Je ne te demande pas de renoncer. Je te demande de faire ceux que tu veux vraiment et non ce que ton père ou ton clan attendent de toi.

Je me laissai retomber sur ma chaise, expirant lentement, la tête basse, une main posée sur le front. Tout était toujours si complexe. Je parlais, mais je ne savais pas vraiment quoi faire. Je ne voulais pas qu'elle perde la vie, mais je ne voulais pas non plus la voir se transformer en ce monstre qu'était Megami.

-Elle m'a déjà tant prit Yami... Machinalement je reposai la main sur le bas de mon ventre, là où se trouvait cette ancienne cicatrice. Je ne sais pas si je supporterai de vivre à ses côtés au quotidien.

Moi-même, je n'en revenais pas de mes propres paroles. Était-ce le désespoir qui me touchait ? Ou bien trouvais-je, après plus de deux ans, enfin le courage de lui parler de cette blessure, de cet affrontement qui avait aussi bien marqué mon âme que mon corps à vie. Je repensai à tout cela, au fait que je ne pourrais jamais avoir d'enfants. A l'époque cela m'indifférait. Enfin, disons plutôt que je cherchai à ne pas y penser. Mais à mesure que le temps passait j'avais de plus en plus de mal à accepter cette vérité. Et naturellement des larmes se mirent à couler le long de mes joues. Je relevais les yeux vers elle, laissant ainsi nos regards se croiser.

-Ne me fait pas ça... Dis-je d'un ton presque suppliant.

Étais-je devenue égoïste ? En avais-je assez de souffrir ? Où la perspectives de la perdre à jamais me brisait-elle ?
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Message(#) Sujet: Re: La nuit de l'ange [Yami] La nuit de l'ange [Yami] EmptySam 30 Mai 2015 - 10:24


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Les questions se bousculaient dans sa tête et les réponses manquaient dans la mienne. Être comme Megami ? J'avouais y avoir déjà penser. J'étais une part d'elle même : elle était ma mère. Et bien qu'elle était ce qu'elle était, elle avait toujours suivi la voie des Ketsueki : elle et Eien étaient des vrais Ketsueki selon la tradition. Avais-je réellement envie de reprendre le flambeau ? Bien sûr que oui, je voulais porter mon clan mais je voulais le mener d'une manière différente. Ses convictions l'avaient perdu et voilà où nous en étions aujourd'hui, il lui fallait un souffle nouveau que je lui attribuerais mais qui ne serait pas forcément au goût de mon père.

« C'est effectivement l'une des craintes que je possède. Je ne sais rien de ce que je vais advenir et c'est bien cela qui m'effraie : l'inconnu. »

Ce n'était pas la crainte de devenir une nouvelle personne dont j'avais peur mais bel et bien d'être une personne causant du tord à ses « anciens proches » d'une quelconque façon.
Perdre ceux que l'on aime c'est mourir quelque part... Oui c'était vrai et si Oniri savait de quoi elle parlait je pouvais ne dire tout autant. Ma vie avait été régit par la solitude.

Ma meilleure amie me demandait de faire ce que moi je voulais et non ce que mon père m'imposait. Une profonde réflexion s'ouvrait à moi alors même que je n'avais jamais abordée la chose sous cet angle, trop aveuglée par les retrouvailles avec mon père, ma famille, que j'avais toujours cherché et cru inexistante. Renoncée aux pouvoirs qu'il jugeait issus de Jashin reviendrait à rejeter une part de la Ketsueki que j'étais. Eien ne me verrait que comme une faible, incapable de maîtriser pleinement sa capacité du sang et marchant vers une direction utopiste qui ne ressemblait pas à mon clan. Mais qu'avait-il à m'apporter ainsi ? J'avais toujours été seule et il était réapparu subitement ! Bien sûr que je tenais à lui et je savais qu'il éprouvait une forme d'attachement à mon égard mais je ne pouvais pas simplement suivre ses traces maintenant qu'il était réapparu alors que j'avais moi même arpenter un chemin différent. J'avais découvert l'amitié et m'épanouissais ainsi malgré mon nom que je tentais de redorer auprès du village pour qu'il n'ait plus jamais a souffrir de sa réputation et Eien qu'avait-il ? Il était seul depuis des années. Il m'avait moi désormais mais au fond je ne voulais pas m'éloigner de tout ce que je chérissais simplement pour devenir celle qui voulait que je devienne.

« Non je ne suis sure de rien... Je n'ai simplement pas trouvé d'autres alternative pour guérir... Elle me semblait propice car me permettait d'accéder à un savoir supplémentaire de mon clan duquel j'ignore finalement tout en plus d'acquérir la fierté de mon père mais... »

Je laissais cette phrase en suspens. Mes yeux perdus dans le vide se logeaient dans celui ambré d'Oniri. Ses suppliques me tordait le cœur. Etait-ce vraiment ce que je voulais ? Imaginer tous mes proches souffrir par ma faute... Bien sûr que non ! Elle soupirait et dissimulait son visage alors que je me mis a taper du poing sur la table, le regard embué de larmes.

« Que devrais-je faire Oniri ?! Je n'ai pas envie d'arpenter la voie que mon père me désigne mais je ne veux pas non plus mourir ! Je n'ai pas envie de vous faire tous souffrir par ma faute ! J'ai PEUR ! »

J'exprimais plus que jamais mes émotions moi qui ne me dévoilais que très rarement et qui surtout n'aimais pas faire acte de mes faiblesses voilà que j'étais en train de lui avouer à quel point j'étais tétanisée par l'effroi.
Elle aussi pleurait, me suppliant de ne pas lui infliger une Megami au quotidien alors qu'elle ne lui avait que trop volé.

Quelles alternatives s'offraient à moi ? Que pouvais-je donc bien faire pour guérir et continuer de mener ma vie comme je l'entendais ? Je voulais relever mon clan et le diriger sans suivre les convictions ancrées de mon père qui s'apparentait à celle de tous les autres Ketsueki qui avaient vécu avant moi. Je voulais être l'instigatrice du changement. Ma part sombre serait toujours là, je ne pourrais jamais m'en défaire et je ne voulais pas non plus m'y dérober car elle faisait partie de moi. Pour autant, je voulais protéger les miens et non les décimer pourtant je l'avais déjà fait et si Oniri en avait connaissance elle ne serait pas là, en face de moi à pleurer sur mon sort...

Je ne pourrais jamais me racheter de mes fautes et je devrais vivre avec, en silence, dans le secret, pour ne pas ternir la réputation de mon clan que j'essayais de changer. C'était une fois encore égoïste de ma part mas je ne pouvais pas laisser mes actes passés, que je regrettais quelque part, gangrener ma vie et ternir tous mes efforts d'adaptations.

« Je ne veux pas abandonner ni vous abandonner... Mais je ne veux pas non plus mourir... »

Je ne savais plus quoi faire, j'étais véritablement perdue. Les larmes qui dévalaient de mon visage n'étaient plus de consistance salines. Des perles écarlates roulaient le long de mes joues, laissant une trace écarlate sur leur sillage. Ma peine était infinie et les larmes n'étaient plus suffisantes pour exprimer mon désarroi...

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Message(#) Sujet: Re: La nuit de l'ange [Yami] La nuit de l'ange [Yami] EmptySam 30 Mai 2015 - 18:50

Elle était perdu et désemparée. Devais-je éprouver de la honte pour l'avoir mise dans cet état ? Certainement. Mais à cet instant seule la crainte dominait mon esprit. Je la voyais essayer de vainement se justifier. Cela était inutile car elle n'avait pas besoin de le faire, elle voulait vivre c'était simple. Moi je me sentais désemparée par cette triste fatalité qui ne lui laissait aucun choix autre qui ne la mènerait pas à faire souffrir les autres. La voir ainsi réagir me rassura malgré tout. Elle était encore là, ma Yami. Celle que j'avais connu, celle que je devais cesser d'aimer était toujours parmi nous.

-Dans les deux cas tu nous abandonneras. Ces deux alternatives te feront perdre tout ce que tu as si durement acquis.

J'étais toujours prostrée sur ma chaise, la tête basse, une main posée sur le front. Les larmes continuaient de couler et mes mots renfermaient tant d'amertumes. Je voulais qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas d'options, que son père ne lui laissait aucun choix. Pourtant j'étais certaine qu'il en existait bien d'autres.

-As-tu seulement essayé de trouver d'autres solutions ? Je suis certaine qu'il en existe. Je ne peux croire que ce rituel soit le seul moyen de guérison à ta maladie...

Mon regard larmoyant était insistant. Il ne me restait plus qu'un œil, mais à lui seul il pouvait déjà transmettre tant d'émotions. Je voulais y croire. Ne plus pleurer sur mon sort. Cesser d'espérer un lendemain meilleur en attendant qu'il arrive. Par le passé tout m'avait toujours été du. A présent ce serait à moi d'aller chercher ce que je souhaite quérir. Je me rendis compte que je tremblais sous le coup de l'émotion. Yami également.

-Je ne veux pas que tu nous abandonnes et... j'ai peur de te perdre...

Amie ou amour qu'importait, elle resterait quoiqu'il advienne une part primordiale de ma vie. Je ne pourrais jamais totalement renoncer car elle était si chère à mon cœur. Elle était de ces personnes qui me permettait d'avancer un peu plus chaque jour, de celle pour qui je me battais afin de leur offrir un monde meilleur.

Et je sentis mon cœur se tordre en voyant ces larmes de sang couler le long de son visage. Aussitôt les miennes cessèrent. Par chance nous étions seules sur la terrasse. Personne pour nous observer ou nous dévisager. La nuit tombait lentement sur le désert, nous offrant un spectacle imprenable sur les habitations de Suna baignant dans le soleil couchant. C'était beau, mais je n'en avais que faire. Yami pleurait. Chose si rare. Je me rendais alors compte à quel point nous n'avions jamais cessée de nous voiler la face l'une devant l'autre. Le jeu des facéties ne s'étaient jamais totalement achevé. Nous continuions encore à ce jour à cacher nos réelles émotions, moi plus que jamais. Hors si nous devions passer nos courtes existences à nous mentir, il y avait au moins une chose sur laquelle nous resterions honnêtes.

Je me redressai de ma chaise, contournant lentement la table pour me retrouver devant elle. J'attrapai sa main pour l’inciter à se relever. A peine eut-elle le temps de se mettre debout que je la serrai affectueusement dans mes bras. Des bras qui se voulait réconfortant, chaleureux et apaisant.

-Ne t'inquiète pas. Je vais trouver une solution. Laisse-moi m'occuper de tout. En attendant ne fait rien sans mon accord.

Je parlais d'une voix douce. Quelques spasmes me secouaient encore, mais le fait de vouloir réconforter Yami m'aider à m'apaiser moi-même. Je m'écartai légèrement, sortant un mouchoir de ma poche pour commencer à essuyer son visage couvert de sang. Nous nous retrouvâmes yeux dans les yeux. J’eus un petit sourire gêné avant de l'embrasser.

Contrairement à toutes les autres fois, je ne le faisais pas pour moi. Ce n'était pas parce que je l'aimais, pas parce que j'en avais envi. Je l'embrassai pour elle. Parce que quelque part elle avait besoin d'affection, elle avait besoin de savoir à quel point elle comptait pour les autres...

-Cette fois-ci je vais m'occuper de tout. Tu peux te reposer sur moi. Dis-je calmement alors que mes doigts venaient effleurer sa joue
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Message(#) Sujet: Re: La nuit de l'ange [Yami] La nuit de l'ange [Yami] EmptyMer 3 Juin 2015 - 22:22

Music ♫:

Tout ce qu'Oniri me disait je le savais déjà et j'en avais conscience. Perdre tout ce que je chérissais et que j'avais si durement acquis ne me plaisait aucunement mais les alternatives qui s'offraient à moi étaient bien trop peu nombreuses...

Elle avait l'air certaine qu'une autre méthode existait pour me guérir de la maladie qui me gangrenait depuis ma naissance mais je restais dubitative...

« Je dois t'avouer ne pas avoir vraiment eu le temps de chercher ni la force d'ailleurs... Il y a certains jours où la maladie m'accable et où je suis tellement affaiblie qu'il m'est déjà difficile de m'organiser dans mes tâches du Kakumeigun ou à l'hôpital... »

Je n'avais pas le temps ni l'occasion de quitter le village pour trouver des solutions : j'avais trop de responsabilités. C'était bien sûr stupide de penser à cela alors que si je ne faisais rien ma vie serait écourtée sous peu mais... par où commencer ?

« Le monde est trop vaste et le temps m'est compté. J'ignore où chercher. »

Cela me semblait impossible. Les larmes écarlates obstruaient ma vue et j'avais de la peine à réunir mes idées, ainsi ronger par la peur et l'amertume envers moi même. L’œil d'Oniri miroitait lui aussi et des perles salines ne tardèrent pas a venir glisser le long de ses joues. Son corps tressautait sous l'émotion et la voir emprunte de tant de chagrin devant le constat de ma situation accentua ma peine. Je n'avais pas le droit de la faire souffrir davantage, je n'avais été que trop souvent la cause de son désespoir.

« Moi aussi j'ai peur de te perdre... De perdre tout ce que j'ai bâti, grâce à toi... »

Car elle avait bel et bien été l'élément déclencheur à mon changement. Sans elle, ce n'était pas sûre que je serais celle que j'étais aujourd'hui. Elle m'avait permis de prendre un tournant décisif dans ma vie et voilà qu'elle voulait encore et toujours m'aider alors que je ne faisais que le contraire pour elle bien malgré moi. Un lien particulier nous unissait et jamais je n'arriverais à véritablement le définir : elle était en quelque sorte mon équilibre. Tous les actes inconsidérés qui lui avait coûté chers avaient été fait lorsque je n'étais pas auprès d'elle et ma folie, réveillant Megami, n'avait jamais été aussi puissante que lorsqu'elle s'était absenté de longs mois durant.

Finalement, qu'importait la solution à ma guérison, j'étais persuadée que, tant que nous le chercherions ensemble, nous parviendrons à trouver une réponse. Elle serait forcément liée à ma guérison d'une façon ou d'une autre, j'en étais persuadée. Cette idée fit arrêter le flot de mes larmes pourpres alors, qu'au même moment, Oniri se leva et attrapa ma main pour me faire faire de même. Elle m'attira alors contre elle pour me serrer affectueusement dans ses bras, sans que je n'y vois rien à redire : au contraire, je me laissais aller contre elle, fermant les yeux tout en calant mon menton sur son épaule. Ma chevelure d'ébène se mêlait à la sienne, ivoire, révélant une fois de plus le contraste qui nous opposait en de nombreux points.

Le temps semblait se suspendre dans cet instant, comme c'était agréable de la sentir si près de moi, après ces longs instants sans à peine nous adresser la parole dans un cadre autre que professionnel. Je ne voulais jamais oublier ces instants : quoi qu'il m'arrive...

« Tu t'es assez occupée de moi Oniri... Les rôles devraient s'inverser de temps à autre... »

Si je guérissais, je me faisais la promesse de le faire : de veiller sur elle et de l'aider tout comme elle l'avait fait pour moi.
Elle s'éloigna quelque peu, ôtant le sang sur mon visage avec un mouchoir, nous laissant face à face, les yeux dans les yeux. Son sourire se déforma un instant pour se montrer gêner et je savais alors ce qu'elle allait faire. Je ne reculais pas, je la laissais faire : je n'étais pas contre ce baiser dans lequel je voyais tout le soutien et la sincérité de ses propos, elle était là pour moi et tâchait de me le prouver.

Ses doigts effleuraient ma joue alors qu'elle me demandait de se reposer sur elle, qu'elle allait s'occuper de trouver le moyen de me guérir.

« Tu as toi aussi tant à faire... Je ne veux pas que tu te tues à la tâche. Laisse moi t'aider. Trouvons la solution ensemble. Tu le sais très bien que les choses se passent mieux pour nous lorsqu'on les entreprends ensemble... »

J'attrapais sa main qui cajolait mon visage et nouais mes doigts aux siens. La vision de Bloody et Rabbit sur ma commode, si différents, possédant leur propre histoire et pourtant inséparables me vint à l'esprit. Nous n'avions pas de famille sur qui réellement compter, nous n'étions plus des petites filles se cachant de leurs démons, emplie de solitude bien qu'ayant grandi dans des univers différents. Aujourd'hui nous étions réunis et nous ne pouvions être que plus fortes...

J'attirais Oniri par la main pour l'inviter à me suivre, essuyant au préalable les quelques larmes qui séjournaient encore sur sa peau diaphane. Une esquisse se sourire se révélait sur mon visage des suites de toutes ces idées.
Nous nous promenions ainsi, main dans la main, insouciantes l'espace d'un instant malgré nos problèmes respectifs, observant Suna sous la lueur en déclin de l'astre diurne.

Le regard tourné vers l'horizon, je tentais de nous rappeler notre véritable nature :

« Nous n'avons peut-être pas de famille ou du moins nous ne pouvons guère établir de dialogue avec mais nous ne devons jamais oublier que je suis une fille du désert et toi de la neige. Si deux personnes opposées telles que nous sont parvenues à accomplir tout cela ensemble, il n'est pas impossible que nous trouvions une alternative miracle pour combattre ma maladie. J'en suis convaincue tant que nous serons ensemble Oniri... »

Je lui adressais un sourire emplit de sincérité. Peu importait ce que la vie pouvait nous faire traverser, je voulais pour toujours conserver ce lien si particulier qui nous unissait : je voulais pouvoir garder mon équilibre...
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Message(#) Sujet: Re: La nuit de l'ange [Yami] La nuit de l'ange [Yami] EmptyJeu 4 Juin 2015 - 14:12



Musique ♫:

S'occuper de moi ? Oui, tel était ce que j'aurais souhaitai. Je n'en demandai pas énormément, juste assez pour pouvoir me reposer un peu. Mais la vie était ainsi faite, nous n'avions pas toujours ce que nous méritions et n'obtenions pas toujours ce que nous voulions. Cependant cette fois-ci elle voulait que nous avancions ensemble. Elle qui se montrait soudainement si affectif. Je voulais l'aider. Je voulais que sa guérison soit le dernier acte d'amour que j'éprouvai pour elle avant qu'il ne disparaisse.

-La technologie de mon clan avance un peu plus chaque jour. Peut-être pourrions-nous l'utiliser afin de trouver une solution ?

Car je ne connaissais que cela. Il s'agissait du seul domaine dans lequel j'excellai. En effet je ne croyais aucunement en des remèdes miracles. Par chance, j'avais désormais accès aux départements de recherche les plus poussé du Kenkyuujo. Néanmoins ces quelques heures d'aujourd'hui, qui s'écoulaient avant la venue de Mère nuit, nous seraient entièrement dédiées. Nous étions toutes les deux tellement fatiguées. Nous devions profiter de ce repos mérité. Passer plus de temps ensemble... Nous nous le promettions sans cesse, mais ce n'était pas toujours aussi facile.

Main dans la main nous prîmes la direction de ville, déambulant sans but dans les ruelles, avec pour seul désir celui de rester réunis toutes les deux. Le soleil ardent s'atténuait de plus en plus sur l'horizon, laissant le voile d'ombre de la nuit se jeter sur Kaze. Cependant, avant de totalement disparaître, l'astre diurne nous gratifiait d'infinies nuances de couleurs chaudes et chatoyantes tracés dans les cieux. Yami profita de ce splendide spectacle pour nous rappeler ce que nous étions et ce que nous avions accompli ensemble. A savoir grandir l'une aux côtés de l'autre. J'étais une fille des neiges qui ignorait de quoi étaient faits les flocons de ses origines, mais qui apprenait lentement à vivre dans son présent.

-Promet moi seulement de toujours rester toi-même. Je ne veux plus te perdre. Je veux que nous restions toujours amies...

Amie. Ce mot sonnait étrangement. Néanmoins c'était bel et bien cela. Nous étions et nous resterions à jamais rien de plus ou de moins que des amies. Nous reprîmes nôtres routes, jusqu'à nous installer contre un banc non loin du rempart. Tombant de sommeil, je n'hésitai pas à laisser reposer ma tête sur son épaule, fermant les yeux, me laissant bercer par sa présence. Ce contact était anodin, mais il suffit à m'apaiser, comme si toutes la pression cumulée au cours de ces longs jours retombaient. Elle finit de même à laissant retomber sa tête contre la mienne. Nos mains étaient toujours liés. Parfois nous n'avions pas besoin de nous parler pour nous comprendre. L'une contre l'autre, baignant dans la contemplation de l'instant présent, nous n'avions besoin de rien d'autre. Lovée contre elle, je cru finir par m'endormir car le contact de ses doigts effleurant ma joue semblèrent me ramener sur terre.

-Non, encore un peu ! Laisse-moi !

Marmonnais-je avant d'enrouler mes bras autour de sa nuque en nous laissant chavirer du sorte à nous enfoncer un peu plus contre le banc. Nous étions désormais presque allongée dessus et ne payons certainement pas de mine. Seulement pour une fois, je n'avais rien à faire de l'opinion des autres. J'étais enfermée dans mon cocon avec elle, avec cette présence protectrice et réconfortante. Elle était là pour moi, j'étais là pour elle. Je ne voulais pas m'en séparer, pas tout de suite... La ruelle était calme. Le temps semblait s'être suspendue. Les minutes étaient incalculables et intangibles. Lorsque je fus finalement reposée, que mes paupières se rouvrirent la nuit avait reprit ses droits sur le monde. Je me relevai somnolente quelque peut assommée par le sommeil. Mes cheveux étaient en bataille.

-Je crois que j'ai trop dormis... Ou pas assez...

Je me grattai machinalement la tête puis tentai de remettre un peu d'ordre dans ma coiffure.
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Message(#) Sujet: Re: La nuit de l'ange [Yami] La nuit de l'ange [Yami] EmptyDim 7 Juin 2015 - 13:23

Music ♫:

Oniri évoquait la technologie de son clan pour me soigner. Je n'y connaissais pas grand chose, mais je savais que c'était là un moyen sans doute possible... Les Saibogu étaient des érudits, des génies d'ingénieurs, s'il y avait bien quelqu'un dans ce monde capable de créer une machine qui permette de guérir mon sang, c'était bien eux. Pourtant, j'étais quelque part réfractaire à l'idée... C'était une arme Saibogu qui avait tué Zanshi et je laisserais une autre machine tenter de me soigner ? Je n'avais pas vraiment confiance, je devais l'avouer, mais puisqu'il s'agissait d'Oniri cela était différent.

Alors que nous marchions main dans la main, ma meilleure amie était prise d'une nouvelle crainte : celle que je change pour une raison obscure. Je lui adressais un sourire, effleurant sa joue du bout des doigts avant de lui répondre :

« Je cherche justement un moyen pour guérir sans changer. Si j'y parviens, il n'y a pas de raison que je devienne différente de celle que je suis aujourd'hui... »

J'avais travaillé trop durement pour laisser mes efforts se réduire à néant à cause d'un rituel stupide auquel je ne croyais en rien... Ces propos blasphématoires ne plairaient pas à mon père : je le savais. Pourtant je devrais le lui annoncer, lui qui était parti rassembler ce qu'il fallait pour le rituel, que je n'en voulais plus. Il serait sûrement tellement en colère qu'il m'oubliera, me laisserait aussi misérable que je le serais à ses yeux, à moins qu'il ne me tue sur le champ ou qu'il ne me force à subir tout de même le rituel... La seule raison pour laquelle j'avais accepté de subir les traditions de mon clan c'était pour ma guérison. Bien sûr je chérissais aussi l'idée de me rapprocher au plus près des miens et de gouverner comme ils l'avaient fait par le passé en restaurant nos traditions et coutumes mais je me rendais compte que tout cela était vain : notre clan était sur le déclin et c'était cette façon de procédé qui l'avait mené à sa perte : il nous fallait du renouveau, une nouvelle ère. Je serais l'instigatrice du changement tel qu'il avait opéré sur moi même alors que j'avais grandi en solitaire.

Lorsque Oniri suppliait de ne plus vouloir me perdre et de rester amies durant toute notre existence, je ne pus m'empêcher d'esquisser un maigre sourire. « Amies », c'était ce dont elle parlait mais je savais qu'elle espérait plus ou peut-être qu'elle avait espéré plus mais qu'elle tâchait aujourd'hui de faire taire ses sentiments puisque les miens n'avaient pas la portée des siens... C'était un beau geste et je savais ce qu'il lui en coûtait. Devais-je pour autant me sentir coupable de ne pas l'aimer comme elle m'aimait en retour ?

Nous nous installâmes contre un banc dans l'obscurité éthérée tandis qu'elle posa sa tête contre mon épaule en fermant les yeux alors que je posais la mienne contre sa tête. Nos mains toujours liées, je contemplais les astres qui nous surplombaient de toute leur superbe. Depuis quand avais-je connu une nuit si sereine à Suna ? Les esprits s'étaient calmés depuis l'assassinat mais la peur restait ancrée en chacun d'entre nous.

Mes doigts vinrent effleurer son visage opale sous la clarté lunaire, elle gémissait, demandant un temps supplémentaire ce qui me fit émettre un léger rire. Ses bras se nouèrent autour de mon cou alors que je ne m'y attendais pas, me faisant chavirer légèrement en arrière pour me retrouver presque allongée dessus avec Oniri contre moi. Je partais dans un nouveau rire. C'était plaisant de retrouver cette insouciance.

Elle s'endormit ainsi alors que je n'y parvenais pas, préférant veiller sur elle. Les nuits étaient fraîches à Suna mais elle me communiquait de sa chaleur, ainsi collée contre moi, si bien que le temps passa a son rythme alors que mon regard se perdait sur les constellations de plus en plus visible au fur à et mesure que la nuit s'installait.
La belle au bois dormant fini par se réveiller, encore comateuse et les yeux fatigués. Elle disait avoir trop dormi ou peut être pas assez. Je me contentais de lui sourire :

« Allez debout la marmotte ! »

Suite à quoi nous quittâmes notre petit havre de paix, Oniri me raccompagna chez moi et je l'enlaçais une dernière fois avant de rejoindre ma demeure. Le cœur léger et le sourire aux lèvres, je savais que désormais tout allait s'arranger...
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