Dans le large hall du palais, elle observait inlassablement, jour après jour, le défilé incessant des gens de Suna. Ninjas, civils; tous avaient quelque chose à faire dans ce lieu. Une rencontre avec la Kazekage, un rapport à remettre à un supérieur ou encore des documents à consulter, tous avaient une bonne raison de passer les portes de l'imposant palais. Elle, elle s'occupait des archives sous la coupelle d'un jônin lui même en charge d'une partie de l'administration du QG de Suna. Ce bâtiment était à peu prés semblable à une gigantesque fourmilière, et si Ji était une ninja elle remplissait plus un rôle d'ouvrière que de guerrière.

La jeune femme n'aimait pas les conflits, comme peu de personne pouvait on supposer. Mais ce rejet du combat était sans doute bien plus fort chez elle que chez n'importe qui d'autre. Sa formation au sein de l'académie de Suna fut d'ailleurs pour elle d'un laborieux sans comparaison. Ce dégoût de la confrontation, qu'elle quelle soit; prenait sa source dans un passé assez houleux qu'elle préférait mettre entre parenthèse. Elle eut donc la chance d'être affectée à cet endroit. Les Archives. Un lieu calme, silencieux et poussiéreux. Un monde parfait qu'elle -pour ne pas dire chérissait- appréciait.

Même si ses capacités physiques et même de shinobi restées moins que passables, elle brillait en revanche par son intellect. Loin de pouvoir rivaliser avec un Nara de Konoha, elle était douée d'un esprit naturellement perspicace et surtout : vif. L'excellence des réponses qu'elle avait su fournir lors de l'examen chuunin lui valurent le grade à elles seules. On comprit qu'elle n'était pas faite pour le terrain mais peut-être, plutôt; pour diriger, pour commander. Enfin, ce dernier point était encore très lointain. En attendant, elle triait, classifiait, veillait à la tenue de cette pièce sombre au deuxième étage sous le palais.

Bref, tout ça pour dire qu'elle était bien ou elle était. Elle voyait du monde sans pour autant faire de rencontre. Rares étaient ceux consultant les documents précieusement rangés sur longues et hautes allées d'étagères.
Ce jour, elle avait fait le plus gros de son travail, elle était remontée dans le hall, attendant qu'on lui confie de nouveaux dossiers à ranger. Son supérieur, le fameux jônin; la croisa alors et comme à chaque fois lui demanda.

"Tu as fait les poussières ?"
"Oui senseï."
"Tu en es sûre ? Non parce que je reviens des archives là, et c'est... poussiéreux."
"Ben... Ce n'est pas de ma faute si la poussière se redépose... La pièce n'est pas assez ventilée." Soupira-t-elle.
"Si la Kazekage voyait l'état des..."
"Si la Kazekage a un problème avec la poussière, ce dont je doute, elle n'a qu'à faire rénover la pièce."
Le jônin soupira face à l'impertinence de sa jeune élève. "Essayes de faire en sorte que cela reste propre." Ajouta-t-il avec un signe de la main, puis il s'en alla.

"La poussière... sérieusement." Baragouina-t-elle.

Dans un nouveau soupir, elle reprit le chemin du sous-sol. Marmonnant toujours. Cette histoire de poussière se répétait toujours, jamais un jour ne s'était écoulé sans que son senseï ne lui fasse cette remarque, sans que cela anime une de leur très instructive conversation hautement intellectuelle. Enfin, même si l'Archiviste savait pertinemment qu'elle avait raison, cela n'empêchait pas qu'elle obéissait. Ji allait franchir la porte de la cage d'escalier menant au niveau moins deux lorsqu'une voix résonna assez faiblement dans son dos. On lui adressait la parole ? Elle se retourna et posa son regard sur une femme, assez jeune. Une Saibogu ? Cette dernière lui adressa à nouveau la parole.

"Bonjour."

C'était effectivement bien à elle quelle parlait. La chuunin replaça correctement ses lunettes sur son nez et répondit.

"Ha, oui, bonjour.. Hum... je peux faire quelque chose pour vous ?"

♫:

Les projets dont m'avait chargée Tsukiko allaient me demander énormément d'efforts, je le savais. Il était illusoire de penser relier la capitale à Suna grâce à un moyen de transport mécanisé sans auparavant avoir fait un long et fastidieux travail de recherche. Quand j'ai besoin d'informations je puise dans deux sources différentes mais cependant complémentaires: les archives Saibogu - du moins celles auxquelles j'ai accès - et les archives du village. Et c'est vers ces dernières que j'ai décidé de jeter mon dévolu pour obtenir les données que je cherche!

Le soucis? C'est que se balader à l'intérieur du palais avec mon compagnon de métal n'est pas vraiment une bonne idée. Massif et maladroit, il risquerait encore de renverser les étagères au sous-sol. Chappie dans les archives? Aussi dangereux qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Et comme j'en suis la responsable devinez sur qui les ennuis retomberaient en cas d'incident?

- "Attends-moi ici Chappie!" je sais qu'il ne va pas apprécier l'ordre. "J'en ai pas pour longtemps! Quelques heures tout au plus!"
- "Je s'appelle Chappie?"
- "Non, on en a déjà discuté! Le mieux c'est que tu restes à l'entrée!"
- "Je s'appelle Chappie?"
- "Je sais pas moi... T'as qu'à compter le nombre d'oiseaux qui passent ou défragmenter ton disque dur! Ou alors tu lances un diagnostique de tes systèmes pour être sûr que tout va bien!" je m'approche de lui et lui caresse sa joue brûlante à cause du soleil. "Mais surtout tu restes sages d'accord? Tu promets?"
- "Je s'appelle Chappie!"

Parfait! Il aura droit à un bon bain d'huile et une révision complète s'il se montre sage! Je lui donne une petite tape sur son pectoral métallique et lui adresse un clin d'oeil avant de m'enfoncer dans le bâtiment. J'arrive assez rapidement au premier sous-sol après avoir demandé l'autorisation d'accéder aux archives. J'adore voir ces rangées de dossier soigneusement classés et rangés sur des étagères. J'évalue rapidement leur quantité avec quelques multiplications basiques avant de soupirer en me disant que je n'aurai pas le temps de tout lire. Même si j'en avais envie... C'est fou l'histoire qu'un village aussi jeune que Suna a déjà...

Je ne trouve personne sur place et je décide de descendre à l'étage inférieur. Et c'est là que je rattrape une demoiselle. Chouette, pas besoin de chercher plus longtemps! Elle pourra sûrement me renseigner!

- "Heu..."

Ma première tentative de prise de contact est un peu frileuse mais l'autre la remarque. Elle se retourne et m'observe derrière ses lunettes. Je ne crois pas l'avoir déjà croisé. Peut-être une nouvelle?

- "Bonjour!"

J'incline légèrement le haut du corps en signe de politesse. Il paraît que la première impression qu'on a d'une personne est persistante. Je ne m'y connais pas vraiment en psychologie mais dans le doute autant se montrer cordiale. Je n'ai pas vraiment besoin de me forcer, c'est dans mon caractère. La politesse est à la base d'une société saine...

- "Je m'appelle Saibogu Lina, enchantée!" que je lui réponds quand elle me demande si elle peut faire quelque chose pour moi. Ouf, elle semble disponible! "Un peu d'aide ne serait pas de refus, oui! Alors alors..."

Je me mordille la lèvre et commence à me tortiller sur place malgré moi avant de reprendre la parole:

- "Pour commencer j'aimerais savoir si vous avez le compte-rendu de la réunion pour le développement de Suna qui s'est tenue il y a quelques mois? Je voudrais surtout pouvoir consulter les différentes idées qui ont été émises et celles qui ont été retenues! Et puis celles qui n'ont pas été retenues aussi tant qu'à faire..."

Les idées des autres sont parfois bonnes! S'en détourner est stupide si on peut en tirer quelque chose de chouette. Et puis peut-être qu'elles m'inspireront pour mes propres projets. J'ai bien d'autres choses à demander à l'archiviste encore mais j'ai eu peu peur de l'effrayer si je balance tout d'un coup. Mieux vaut y aller étapes par étapes et peut-être même sympathiser avec elle. Qui sait, peut-être qu'elle pourra alors me montrer des choses que je ne suis pas sensée pouvoir voir! On peut rêver non?

Umi Ji écouta donc attentivement la demande de son interlocutrice. Elle lui fit signe de la suivre, en accompagnant le mouvement de la parole. Ce n'était pas grand chose, mais cette... visite ajoutait un peu de piment à ses longues journées restant, même si elle les appréciait, assez monotone. En effet, il ne lui fallait pas grand chose pour rompre ses habitudes; et ce n'était pas plus mal. Ji savait se contenter de peu pour être heureuse! Elles arpentèrent donc les couloirs du palais jusqu'à l'étage du bureau de la Kazekage.

"Vous avez de la chance, le dossier n'est pas classé. La Kazekage n'autorise que rarement les personnes extérieures à son staff à accéder aux archives... Mais là... Dit-elle en ouvrant le tiroir d'un classeur métallique. Il est à disposition."

Elle prit l'épais dossier portant sur le développement de Suna et Kaze. Divers documents y figuraient, plusieurs plans. Elle même le feuilleta un court instant, survolant les titres du sommaire, contrôlant le nombre de pages signalé en bas de page et le referma. C'était un document important, enfin, c'était davantage un résumé qu'autre chose, mais il comportait des informations telles que les matériaux nécessaires, les ressources ou la main d’œuvre. Cependant avant de tendre l'ensemble à la Saibogu, elle le rouvrit. En effet le dossier lui semblait assez fin compte tenu du nombre de page qu'il sensé comprendre.

L'Umi l'ouvrit à nouveau, cette fois à plat sur le bureau de la secrétaire de la Kage, qui n'était vraisemblablement pas là; et compara les parties de l'étude au sommaire. Elle sourcilla en s’apercevant qu'il manquait des pages, peut-être leur dirigeant en chef les avait elle gardé pour les modifier ou autre chose. De nouveau elle le ferma.

"Tenez, évitez de perdre des pages nous n'en avons qu'un exemplaire pour le moment. Certaines des pages manquent, il faudra s'adresser directement à la Godaime pour les consulter. Bien sûr, ce serait idéal si nous récupérions le dossier dans la journée."

Elle observa un instant la jeune femme, tentant de la sonder; de savoir ce qu'elle cherchait dans ces documents.

"Vous vouliez voir quelque chose en particulier ? Continua-t-elle en attrapant un registre. Et vous signerez ici. Montrait elle du doigt. Indiquez votre grade, nom, prénom et âge. C'est la procédure. Sourit-elle."

♫:

Et ben ça pour une chance alors: le dossier que je recherche n'est pas encore classé et je vais pouvoir le consulter librement. Après avoir suivi l'archiviste jusqu'à l'étage où se trouve le bureau du Kazekage et avoir laissé mon regard vagabonder sur tout ce qui passe sous mon nez pendant le trajet, j'ai enfin le droit de consulter ce fameux dossier. J'ai les yeux brillants d'excitation et je fais de mon mieux pour ne pas sauter sur place. J'ai beau savoir qu'il est libre d'accès je me sens tout de même privilégiée. Et puis c'est la première fois que je monte si haut dans le palais et ça ajoute encore à la beauté de la chose!

Malheureusement il semble qu'il manque quelques pages et quelque chose me dit que c'est les plus intéressantes. Je suis déçue et je l'exprime par une petite moue. Mais j'ai quand même de quoi me mettre sous la dents et je me jette pratiquement sur le dossier lorsque je peux enfin le consulter. J'ai hâte de découvrir ce qu'il contient!

- "Merci beaucoup!"

Je saisis avec précaution les pages et les feuillette d'abord rapidement histoire de me faire une rapide idée de la masse d'informations. L'archiviste me dit que ce serait mieux si je pouvais lui rendre tout ça avant la fin de la journée et j'opine du chef. J'ai tout prévu! Je fais alors quelques mudras pour faire apparaître un appareil photo et je le montre fièrement à mon interlocutrice.

- "Ne vous en faites pas, j'en ai seulement pour quelques minutes! Le temps de photographier les pages et il est à vous!" hé ouais! "Comme ça je pourrai les consulter tranquillement au laboratoire et je ne vous ferai pas perdre plus de temps que nécessaire..."

J'ai bien envie d'avoir la totalité des pages à ma disposition ceci dit. Mais je suis un peu gênée de demander à la Kazekage l'autorisation pour y avoir accès. Et puis la Godaime me fait peur! Elle a ce genre de regards qui vous donne l'impression d'être nue face à elle. Si on ajoute à ça le fait qu'il m'arrive d'être maladroite et de raconter n'importe quoi en présence d'une personne qui m'impressionne... Je me dis que j'ai autant de chances d'obtenir ce que je désire que de finir à Ergastule. C'est un pari que je ne suis pas spécialement pressée de faire, m'voyez?

La jeune femme me demande si je cherche quelque chose en particulier avant de me présenter un registre que je m'empresse de signer. J'y inscris les informations qu'elle me demande et me permet même d'ajouter un petit bonhomme qui sourit à côté histoire de rendre la chose un peu plus sympathique. De toute façon c'est la procédure et je n'ai d'autre choix que de m'y plier. Et puis je comprends également que la femme que j'ai en face de moi est quelqu'un de très organisé. On ne peut pas dire que ça nous fasse un point commun quand on voit la gueule de mon laboratoire. Mais le génie réside parfois aussi dans le foutoir!

- "Voila!" je tourne le registre et le lui rends. "En réalité je ne sais pas vraiment ce que je recherche. Pour être honnête je voulais pouvoir me faire une idée générale des propositions faites par les Sunajins histoire de me donner une idée de leurs attentes et, pourquoi pas, tenter d'y répondre."

Ce n'est pas totalement faux mais pas tout à fait exact non plus. Je suis avant tout venue pour mon projet de train qui relierait Suna à la capitale. Alors puisque l'archiviste se propose de m'apporter son aide - à moins qu'elle souhaite tout simplement satisfaire sa propre curiosité - je ne vois aucune raison de refuser. Au contraire, c'est très sympathique de sa part.Tant qu'à faire pourquoi ne pas profiter de ses connaissances des archives pour obtenir plus vite ce que je recherche même si ça implique de partager l'idée générale de mon projet avec elle? Après tout elle doit être habituée aux secrets vu son poste et Tsuki ne m'en voudra sûrement pas...

- "Mais maintenant que vous le dites... En réalité j'ai pour projet de développer un train pour relier la capitale et le village. Je me suis dit que je trouverais peut-être quelques pistes à suivre dans ce dossier mais peut-être que vous auriez d'autres documents qui pourraient m'aider? Par exemple des relevés géologiques précis de la région ou encore une liste de projets semblables et des difficultés rencontrées pour le mener à bien? Tout ce qui va dans ce sens me ferait gagner de précieuses heures vous savez?"

Je croise les doigts mentalement en espérant qu'elle a en mémoire quelque chose d'utile. Et puis une fille organisée comme elle n'aura de toute façon pas de mal à trouver ce que je recherche. Après, quant à savoir si j'ai le grade nécessaire pour les consulter.... Ça, c'est une autre histoire!

- "D'ailleurs à ce propos... Il y a de grandes chances que je doive passer plusieurs fois aux archives dans les jours à venir. Je dois demander une autorisation spéciale pour consulter les documents dont j'aurai besoin ou je n'ai qu'à m'adresser directement à vous à chaque fois que je viendrai?"

J'espère que ça ne la dérange pas trop d'ailleurs! Mais je suis une passionnée et quand j'ai une idée en tête c'est dur de m'en écarter. Pour autant ça ne me donne pas plus envie d'aller voir la Kazekage. Peut-être qu'elle peut m'aider à ce niveau-là!

- "Dites... Vous pourriez peut-être demander à la Kazekage de m'autoriser à consulter les pages qui manquent? Elle le prendra peut-être mieux si ça vient d'une personne qu'elle connait plutôt que d'une genin dont elle n'a sûrement jamais entendu parler vous ne pensez pas? Et puis vous savez je suis quelqu'un de très soigneux alors elle n'a pas à s'inquiéter! Je n’abîmerai rien!"

Je suis un peu tendue du coup quand je me redresse pour l'observer je fais tomber sans faire exprès le dossier sur la tranche. Merde! Je le ramasse immédiatement en espérant - on peut rêver! - qu'elle n'a pas vraiment remarqué ce qui est pourtant évident. Vite, faut trouver quelque chose pour que la pilule passe un peu mieux! Et là, paf, illumination: je croise les bras dans mon dos et je me tortille sur place pour exprimer la gêne la plus innocente qui soit. Histoire d'ajouter une petite touche attendrissante à me requête! L'instant de vérité!

Ji l'écouta parler. Et elle parlait beaucoup. L'archiviste avait vu venir la demande de la Saibogu. C'est qu'avec le temps la chuunin devenait bonne, enfin, elle connaissait de mieux en mieux son métier et savait à peu prés anticiper ce genre de réclamation. Bien évidemment, elle n'allait pas déranger l'Habashi pour ces quelques documents; elles pourraient bien s'arranger autrement sans que cela mette en péril le moindre secret d'état; lesquels d'ailleurs elle ne connaissais pas non plus.

Sans objection quant aux photos, elle reposa le dossier où elle l'avait prit et replaça ses lunettes sur son nez. Un train reliant le village à la capitale ? Sur le coup l'idée lui semblait interessante mais rapidement une question vint ébranler ce magnifique projet. Elle ne s'attarda donc pas davantage pour répondre.

"Un train ? C'est ambitieux. Mais ce n'est pas un peu dangereux ? Enfin... Je dis ça. Sourit-elle en posant le regard sur le registre, vérifiant les entrées et les sorties. Elle redressa la tête et reprit avant que Lina ne lui explique son idée de façon plus approfondie. Pour les autres pages... Je ne sais pas si cela sera possible mais on ne sait jamais, vous pouvez toujours repasser non ? Quant aux autres informations, elles sont archivées, leur accès est restreint au personnel administratif, et aux gradés. Vous êtes une genin d'après le registre... Hum.."

Elle marqua une courte pause, feintant de réfléchir à une solution qu'elle avait trouvée au moment même où la mécanicienne -à en juger sa tenue- avait posé la question. Elle supposa que le règlement n'interdisait à personne de consulter les archives du village tant qu'un employé autorisé accompagnait... De nouveau, elle posa son quadruple regard sur son interlocutrice.

"Je vous accompagnerez aux archives, si vous en avez besoin. Cela ne devrait pas poser de problème. En contrepartie, je voudrai bien que vous répariez ceci pour moi. Dit-elle en sortant une montre à gousset d'une des poches de sa veste militaire. C'est un présent qu'on m'a fait, mais le sable en a eu raison on dirait bien... Donc si vous êtes d'accord..."

De la main droit, elle tendait à la jeune femme la petite montre argentée. Ji ne tenait pas à grand chose ou à grand monde en dehors du village, de sa fonction et de cet objet assez banal. En fait, c'était surtout un souvenir; une ancre du passé dans le présent lui permettant de se rappeler... L'échange paraissait à la jeune kunoichi plutôt équitable, et c'était pour elle un moyen assez simple de demander un service. En effet, de nature assez timide en dehors du palais; Ji n'avait jamais osé demander de l'aide à qui que ce soit pour quoi que ce soit; et peut-être aussi parce qu'elle n'aimait pas être redevable. Mais ça, c'était autre chose.

"En revanche, il faudrait éviter de parler de cet accord, si vous acceptez."

Finit-elle en glissant le marque page en tissu au centre du registre avant le refermer.

♫:

J'avais espéré l'aide de l'archiviste mais là je dois dire qu'elle dépasse de loin mes espérances. Non seulement elle s'occupera de me fournir un accès aux pages manquantes mais elle se propose carrément pour m'accompagner lors de mes recherches dans les méandres des dossiers de Suna. C'est super, ça! Elle vient de gagner une bonne dizaine de point d'estime en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Finalement il y a quand même des gens qui méritent qu'on s'y intéresse quand bien même ils ne sont pas Saibogu. Je la verrais bien rejoindre le clan celle-là, d'ailleurs! Elle a ce petit quelque chose en plus...

*Et puis elle trouve mon projet intéressant! Si ça c'est pas une fille cool!*

Bon après il est vraiment intéressant hein? Même si c'est Tsu qui en a eu l'idée - encore une Saibogu qui s'ignore, tiens! - c'est moi qui le réalise. Donc forcément, c'est cool! Bon par contre ma nouvelle amie archiviste trouve que c'est dangereux. Bof, pas plus que le reste de mes inventions j'ai envie de dire. C'est vrai que certaines explosent de temps à autre mais percer les mystères de la science n'est pas vraiment une occupation sans risques. Le savoir, ça se mérite!

Toujours est-il qu'en échange de l'aide de la demoiselle je dois simplement lui réparer une montre à gousset. Facile! C'est pas trop mon domaine l'horlogerie mais ce n'est pas non plus ce qu'il y a de plus compliqué. Je saisis avec précaution l'objet qu'elle me tend et l'ouvre tout aussi délicatement. Effectivement, les aiguilles ne bougent plus. Hum! Bon allez je peux bien sacrifier un peu de temps pour la jeune femme d'autant plus qu'elle m'en fait gagner davantage encore. Et puis j'aime bien rendre service de toute façon!

- "Ok, vendu!" je lève mon pouce avec assurance et lui décoche un sourire. "Et pas de soucis, ça restera entre nous. Bien que je ne vois pas vraiment pourquoi vous tenez à ce que ça reste secret. J'veux dire, tout le monde s'en fout de votre montre non?"

Mouais, c'est peut-être pas la meilleure manière de présenter les choses en fait... Sur le fond, pourtant, je reste sur mes positions: qu'est-ce qu'elle a de si spécial cette montre pour que l'archiviste souhaite garder secret notre petit accord? Ou alors ce n'est pas le fait que je répare sa montre mais plutôt qu'elle m'offre son aide pour consulter ce que je désire? De toute façon ça ne change pas grand chose pour moi!

- "On va dire que ce n'est pas mes affaires..."

Je scelle donc ainsi notre accord et scelle rapidement la montre pour éviter de l'abîmer en route. Le fuinjutsu, c'est juste trop pratique quoi! Je crois que je vais carrément faire passer toute une batterie d'analyse à cet objet quand je rentrerai histoire de voir s'il est plus que ce qu'il semble être. La jeune femme a réussi à éveiller ma curiosité et un retour en arrière est impossible. Si cette montre cache quelque chose, je le saurai! Ho que oui! Défi accepté!

- "Bon et bien j'ai tout ce qu'il me faut..." ouais, j'crois que je n'ai rien oublié! "Je vais aller lire le dossier et réparer votre montre-qui-n'existe-d'ailleurs-pas-parce-que-c'est-un-petit-secret!"

Un petit clin d'oeil pour rajouter une dimension au côté confidentiel de la chose et me voilà sur le départ. Je lui rendrai sa montre dans les plus brefs délais et en mains propres. Vu qu'elle y tient je suppose qu'elle n'aime pas trop l'idée de devoir s'en séparer trop longtemps. Mais c'est chouette, j'ai peut-être trouvé la le moyen de me mettre l'archiviste dans la poche! Plutôt pratique pour mes futurs recherches!

- "Je vous donnerai rapidement des nouvelles!" voilà qui scelle notre discussion. "J'aimerais bien rester plus longtemps mais vous savez ce que c'est pas vrai? Nous, les Saibogu, on est toujours très demandés. Alors... Merci beaucoup pour votre aide et à très vite!"

Je quitte alors le bureau puis l'étage avant de rejoindre l'atmosphère étouffante de Suna. J'ai hâte d'aller décortiquer les informations que la jeune femme m'a remise mais bien plus encore d'aller étudier sa montre...