PNJ Flafou:

♫:

Vous avez déjà essayé de retrouver une blonde qui a décidé de quitter Suna pour jouer la fille de l'air? Non? Ben bien du plaisir! Flafou, lui, il comprit rapidement que la tâche n'allait pas être aisée. Son programme de reconnaissance du terrain analysa la région dès qu'il posa la roue à Yu ni Kuni: hautes herbes qui faisaient parfois deux fois sa taille, montagnes qui ralentissaient sa progression, terrain difficile et cours d'eau réguliers. Quand on fonctionne à l'électricité on vite de se mouiller le noyau d'énergie! Autant vous dire que la pauvre petite boîte jaune avait galéré avant de finalement retrouver Tsukiko grâce au sceau que Lina lui avait posé...

Si le droïde pouvait ressentir de quelconques émotions il serait sûrement fâché contre sa créatrice ou irrité par le voyage. Mais il se contentait de résonner avec des algorithmes préétablis, rien de plus. En d'autres termes il obéissait sans se poser de questions. Un robot utile et attachant qui avait tout de fois un sens de l'humour foireux. Une tentative de Lina qui avait mal tourné pour lui donner un peu d'humanité dans le passé. Elle avait retenu la leçon et ne s'était plus risqué à faire de même avec ses créations suivantes...

Tsukiko était donc en compagnie d'autres humains auprès de ce qui semblait être des sources d'eau chaudes. Il arriva en trombe vers la demoiselle et fit plusieurs fois le tour de sa personne avant de se stabiliser tant bien que mal sur sa seule roue. Il était ici pour délivrer un message et c'est ce qu'il allait faire sans tarder. Mais pas sans s'être assuré qu'il s'adressait bien à la bonne personne. Ce qu'il fit en scannant la demoiselle. Concrètement, un trait rouge descendit et remonta sur le visage de la Kawaguchi et lorsqu'il le compara à sa base de donnée, Flafou eut confirmation que c'était bien celle qu'il avait été envoyé chercher:

- "Bonjour, être organique!" fit-il de sa voix chantante - sensée traduire une bonne humeur - et métallique à la fois. "Je suis Flafou, droïde messager de Lina Saibogu! J'ai un message à vous transmettre!"

Une petite trappe s'ouvrit sur la face avant de la boîte et le visage de la Saibogu en question se dessina sur l'écran qu'elle révéla. Celle-ci tapota sur l'écran quelques fois tout en fronçant les sourcils. Visiblement elle n'avait pas l'air satisfaite et c'était plutôt rare quand on connaissait la demoiselle:

- "Salut ma pote! Tu m'entends? Un, deux, trois... Allo? Bon, ça fonctionne on dirait!" elle marqua une courte pause avant de se pencher vers la caméra: "Non mais t'as complètement perdu la tête ou quoi? Moi, conseillère? Hey! On avait dit que je te suppléerais pendant ton absence, pas que tu allais carrément me déléguer le poste! Alors écoute-moi bien ma p'tite dame: hors de question! Non, non et non! Je ne peux pas travailler sur notre projet et te renseigner sur les agissements des conseillers, gagner leur faveur et maintenir mon intégrité en même temps! Je suis une ingénieure moi, pas Jem'ss Bonh'd!"

La rouquine se tait quelques instants pour s'allumer une clope. Elle adopte alors une posture étrange et se met sur ses gardes.

- "J'ai cru que c'était Oniri qui rappliquait! Je n'ai pas le droit de fumer dans les ateliers mais je perdrais trop de temps à sortir! Du temps que je pourrais utiliser un peu plus intelligemment qu'en regardant le ciel en fumant! Bref! Donc, le rôle de conseiller..."

Elle lâcha un long soupire tandis que ses épaules s'affaissaient:

- "Je ne vois pas pourquoi tu tiens tant à partir à l'étranger pour Suna alors que tu serais bien plus utile qu'ici! Tu vas te faire des ennemis et te faire accuser de je ne sais quoi en ne te pointant pas ici quand on en a besoin! Le pire c'est que tu en es consciente on dirait! Alors pourquoi tu ne rentres pas? L'alliance entre Konoha et Suna attendra, on a bien fait sans jusqu'ici! Sérieux, je ne te comprends pas ma vieille..."

Mais bon... Lina sait aussi que quand Tsukiko a une idée derrière la tête il est impossible de lui faire changer d'avis. Obligée de composer avec le délire d'aventurière de son amie, la rouquine n'avait pas une grande marge de manœuvre. Et ça l'ennuyait! Normal non?

- "Si je me foire tu ne t'en prendras qu'à toi-même! Non mais c'est pas vrai ça... Et la prochaine étape ce sera quoi? Allez jouer de la harpe sur la lune? Tu me demandes des trucs de plus en plus compliqué Tsukiko tu le sais ça hein?" Finalement je me fends d'un sourire. "T'as de la chance que je t'aime bien, toi! Parce que sinon je ne vois pas pourquoi je t'aiderais sur ce coup-là..."

Voila, l'essentiel est dit! La Saibogu fera son possible même si Tsukiko ne doit pas s'attendre à des miracles non plus. Ceci étant dit:

- "Je te laisse, je dois encore programmer Flafou pour qu'il te trouve! D'ailleurs je lui ai dis de rester avec toi tant que tu voyageras à l'étranger! Bonne chance avec ça!" un petite sourire amusé qui ne présage rien de bon plus tard, la rouquine reprend: "Il a aussi en mémoire les avancées des projets sur lesquels tu m'as demandé de travailler! J'ai pensé que tu aimerais y jeter un coup d’œil. Pour ça il te suffira de les décrypter. T'en fais pas, même un enfant de cinq ans y arriverait! On communiquera de cette manière le temps que je mette un système plus efficace en place!"

Le temps pour la jeune femme d'écraser sa clope et jeter un regard inquiet dans une zone extérieur au champ de la caméra et elle reprend:

- "Je dois te laisser! Bonne chance, sois prudente, tout ça quoi... Et reviens un seul morceau! Ha et n'oublie pas d'exposer Flafou au soleil pour qu'il puisse se recharger. Et de l'huiler une fois tous les trois jours! Allez, ciao!"

Et paf, l'écran redevient noir! Laissant Tsukiko en compagnie du droïde chargé désormais de lui tenir compagnie pendant son absence de Suna. Ce dernier ne tarde pas avant de reprendre:

- "Voilà, maîtresse Lina a parlé! Je suis votre nouveau copain!" il a l'air heureux mais bon, il a toujours l'air heureux grâce à son modulateur vocal. Il vint agripper les jambes de Tsukiko pour se frotter contre de manière un brin... sexuelle. "Et maintenant, le message à décrypter! Prenez des notes, les êtres organiques sont un peu lents lorsqu'il s'agit de retenir des choses du premier coup! Attention, première partie: 00110101010101110001011100..."

Et là, le carnage: le droide se met purement et simplement à énumérer une suite de uns et de zéros interrompues, ou presque. Lina a peut-être tendance à oublier que pas tout le monde maîtrise le langage informatique. Qu'importe, Tsukiko trouvera bien une solution, hein?

Kawaguchi Tsukiko n'avait plus expérimenté une journée pluvieuse ou enneigée depuis sept ans. Elle ne saurait dire si c'était reposant, ou fatiguant. Effectivement, elle appréciait la vue des flocons de neige se déposant délicatement un peu partout, ou encore le son de cette légère pluie qui s'abattait de temps à autre sur le Pays. Cependant, aujourd'hui, rien de tel. C'était une fraîche journée ensoleillées par un soleil des plus fatigués et des plus pâlottes. A bien y réfléchir, aucun soleil ne pouvait être aussi beau que celui du Pays du Vent.

A cette pensée, une bouffée de nostalgie s'empara d'elle. Sa "famille" lui manquait mais elle savait que tout avait changé - Kibo était distant, et Kioshi totalement désespéré -, ses amis également mais elle se demandait qui était encore fidèle à la demoiselle et qui s'était perdu dans l'effervescence inutile de Suna ... L'enquête ne donnera rien, ou alors plongera les personnes dans de sombres secrets les menant à leur mort ou à leur silence. Les Ombres se mouvaient encore et toujours, des Ombres qui l'avaient incité à sortir et à chercher de l'aide ... Différemment .

Son plan était infaillible, si tout allait dans son sens.

Elle finit par quitter les comptes des thermes qu'elle tentait de remettre à flot, s'étira longuement et finit par mettre un pied à l'extérieur pour faire un tour de l'établissement en pleine rénovation. Son but était de juger le travail accompli par une petite et amatrice main d'œuvre, mais également évaluer son travail d'architecte. Elle avait imaginé un plan simple à réaliser mais qui dégageait le style nécessaire pour attirer une certaine clientèle bien précise. Il semblerait que c'était "réussi" car le lieu commençait à prendre "forme", attirant les regards et la curiosité des passants. Des regards qui emplissaient de joie et de fiertés la demoiselle. Parmi ces passants, l'un se démarquait par sa marche, par sa carrure et par sa nature même ...

Elle se mît immédiatement sur ses gardes, prête à attaquer la machine non identifiée devant elle. Cependant, cette dernière finit par dévoiler sa véritable fonction sous forme d'une image animée de Saibogu Lina. Il semblerait que la demoiselle ait opté pour ce "moyen de communication" , ayant sûrement "oublié l'aspect discrétion et rapidité. En effet une si grosse caisse ne passera pas inaperçue et dire tous les messages à haute voix était agaçante si jamais des oreilles traînées non loin... Une peur qui ne fit que se confirmer lorsque la rousse fit part de son rôle de Conseillère remplaçante ou encore de son rôle de s'attirer les bonnes grâces des "Grands".

Cependant, Tsukiko était heureuse de voir que la petite n'était pas si tête en l'air et idiote qu'elle avait l'air. En effet la petite fit immédiatement référence aux prétendus ennemis. Oui d'éventuels ennemis désireux de rejeter la faute sur le premier suspect afin d'accomplir ses pires crimes. Quant à ses vrais amis, ils ne feront qu'applaudir lorsqu'elle aurait expliqué ses démarches et montré ce qu'elle avait accompli.

- Ne t'inquiètes pas, tu t'en sortiras et je sais ce que je fais, conclut-elle. Je ne fais pas du "tourisme" dans l'unique but de me relaxer ou fuir une situation où je suis innocente.

Si interrogatoire, elle dirait sincèrement ce qu'elle avait fait et pourquoi elle était partie. Elle n'avait pas tué la Godaime, donc elle ne craignait personne. Sauf les complots.

- Pourquoi pas la Lune ? Rigola-t-elle, n'es-tu pas censé constamment te surpasser ? Taquina-t-elle, se sentant stupide en se disant que la demoiselle ne devait pas entendre.

Elle était fatiguée à l'idée d'avoir un tel compagnon encombrant, ou encore avoir à le "charger" ou à "l'huiler" ... Ou encore subir ses caresses des plus douteuses et gênantes. Un tel acte mériterait un cercueil à 200 mètres sous terre ... Mais de la part d'une "personne". EnFin, elle ne savait quoi penser de la machine : mauvais programme ou un message implicite de la petite Lina ? Elle préférait ne pas trop y réfléchir... Et comptait déléguer tout l'aspect entretien de la chose à son futur élève - elle avait reçu une petite lettre à ce sujet.

- Merde.

C'était officiel, ce messager était un véritable boulet. Le message important que la demoiselle avait envoyé était cryptée en une succession de 1 et de 0. Elle attendit quelques minutes, que la machine traduise, mais non ... La succession continuait, désespérant de seconde en seconde Tsukiko. Elle espérait un voyage fructifiant et paisible, elle se retrouvait avec une machine incompréhensible et perverse et un futur élève sûrement espion. Pourquoi le destin la punissait-elle de cette façon ?

- Répète la première partie, dans un langage "organique". S'il te plait.

Cette marque de politesse a été ajouté suite à une longue hésitation : devrait-on s'excuser à une machine sans sentiment et sans raison humaine ?

- Si tu ne peux pas, peux-tu contacter ou retourner auprès de Lina ? Demanda-t-elle, toujours avec hésitation.

Elle espérait que la chose retournerait chez Lina pour être doté de plus de discrétion et d'un langage plus "humain".

PNJ Flafou:

♫:

Cet être organique répondant au nom de Tsukiko était défectueux. Du moins c'est la conclusion à laquelle arriva Flaflou lorsqu'il la vit répondre à Maîtresse Lina. Ou plutôt au message pré-enregistré quelques jours plus tôt. Il garda bien sur sa conclusion pour lui comme sa programmation le lui ordonnait. L'humour, oui. Les insultes, non! Le droïde se contenta donc d'émettre une série de bips électroniques sensés imiter le rire humain.

Et le module de décryptage de la jeune blonde semblait présenter quelques défauts de conceptions. Elle était ainsi incapable de traduire du simple binaire. Pourquoi Lina ne l'avait pas mise à la casse? Flafou leva sa caméra frontale en direction du visage de l'être organique en se demandant s'il était confronté à de l'humour humain ou si elle n'était véritablement pas capable de transposer le langage informatique en japonais. Lina ne lui avait jamais dit qu'il devait traduire le message, juste qu'il devait le lui transmettre et rester auprès d'elle tant qu'elle ne serait pas rentrée à Kaze no Kuni. Bug!

- "Je répète: 00110101010101110001011100..." et c'est reparti pour deux ou trois minutes de uns et de zéros. "...01011100100101!"

Voila, cette fois elle a forcément dû comprendre le message! Surtout qu'il a même fait l'effort d'activer ses hauts-parleurs intégrés. Bon pour la discrétion on repassera! Quoi qu'il en soit il ne peut pas faire plus que ce que Lina lui a demandé! Et Tsukiko devra faire avec...

- "Maîtresse Lina a expressément demandé à Flafou de rester auprès de Tsukiko! Il ne peut pas la quitter de vue! Voila les ordres de Flafou!" et hop, une petite dose de coups de "reins" dans les jambes de la blonde. "Flafou aime déjà Tsukiko!"

Si tant est qu'un robot puisse aimer... En tout cas il avait sa façon bien à lui de le montrer, ça c'est sûr! On aurait dit un petit chien en chaleur même si lui-même n'en avait pas vraiment conscience. Il se contentait d'imiter les humains et leurs conventions sociales pour mieux s'intégrer, point. La perversité? Ce mot-même n'avait aucun sens pour le droïde.

- "Maîtresse Lina mettra Flafou dans une presse si jamais il désobéit! Et Flafou a reçu le message cinq sur cinq, Flafou pas Chappie! Alors Flafou préfère encore activer le code rouge que de devenir un cube!"

Bon il ressemble déjà à un cube, d'accord! Mais il ne le sait pas alors ne lui dites pas, il risquerait de mal le prendre! Ceci dit le robot était tout à fait sérieux et sa matrice de sauvegarde lui imposait de sauvegarder son intégrité. Entre deux maux, il préférait choisir celui qui lui semblait le plus bénin: l'autodestruction! Et il comptait bien montrer à Tsukiko qu'il comptait bien rester auprès d'elle en accord avec les ordres qu'il avait reçus...

- "Autodestruction enclenchée! H moins dix secondes! Neuf... huit... sept... six... cinq... quatre... trois..."

Non, ne vous inquiétez pas! Il se tient toujours à la jambe de la blonde et ne va pas la faire disparaître dans une grosse explosion! Il n'avait pas le droit de faire du mal aux êtres organiques, ça allait à l'encontre de la première règle de sa programmation. Par contre rien ne l'empêchait de faire un peu d'humour, non?

- "Deux... un.... zéro... Nous vous remercions d'avoir voyagé avec nous et vous souhaitons une agréable mort! Bonne journée!"

Le droide se mit à vibrer de plus en plus fort sans pour autant exploser. Finalement ce fut un second rire numérique qui laissa place au bref silence qui remplaça sa dernière réplique. Il lâcha finalement la jambe de la demoiselle et se mit à tourner sans la moindre interruption autours d'elle.

- "Flaflou rigoler! Flafou pas vouloir exploser avec Tsukiko!" il expose ça d'une voix enthousiaste. Pas sûr que Tsukiko apprécie la blague, elle. "Maîtresse Lina dire aussi à Flafou d'aider Tsukiko! Flafou fort! Flafou rapide! Flafou intelligent!"

Et hop, il agite ses deux minuscules petits bras mécaniques avant de tourner plusieurs fois sur lui-même en un semblant de danse. Puis il revient se fixer devant la blonde et l'observe avec sa caméra un moment:

- "Flafou pouvoir faire presque tout ce que Tsukiko veut! Sauf si dangereux ou impossible ou improductif ou contre la programmation de Maîtresse Lina! Ou si Flafou pas vouloir aussi..."

Tsukiko se rendra vite assez compte qu'il n'est pas capable de grand chose, finalement...

Connaissez-vous le « Facepalm » ? Si non, ce n’est guère bien grave. Je vous invite, chers lecteurs, à vous concentrer particulièrement sur l’expression faciale ou encore sur les gestes de Kawaguchi Tsukiko. Observez les paupières qui se ferment, la commissure des lèvres qui se relève dû à un tic nerveux – et non pour former un sourire, petits chenapans – et la main qui se lève doucement mais lourdement pour s’aplatir impitoyablement sur la face de la blonde. Un geste désespéré pour une situation désespérée.
 
« Pourquoi … Ne suis-je entourée que d’être extravaguant ? » se demanda-t-elle sincèrement. Pourquoi n’avait-elle pas droit à une famille conventionnelle, avec des amis conventionnels et une vie conventionnelle ? Pourquoi avait-il fallu qu’elle soit une bâtarde rejetée, entourée d’amis qui devenaient tantôt amants, tantôt ennemis, tantôt professeur, tantôt glaçons ou qui vivaient dans une toute autre planète que la sienne et pourquoi diable choisir la voie des armes et non une autre comme celle des fleurs ? Dernièrement, à cette longue liste, s’ajoutait un robot aux agissements des plus « douteux » et des plus « suggestifs ».
 
« Sérieux, c’est vraiment la chose à faire quand on n’a pas vu un seul homme durant des mois » soupira-t-elle intérieurement, donnant un coup violent à la carcasse de la bête pour s’en séparer. Mais elle s’arrêta dans son geste, entendant des chiffres … Comme s’il décomptait. Oui, dans ses profondes et spirituelles pensées, la petite demoiselle n’avait guère écouté la « chose ». Lorsque le mot « mort » résonna, elle se figea sur place, « priant » presque, se sentant incroyablement stupide de mourir aussi « facilement » et « bêtement ».
 
Rien ne se produisit. Au lieu de ça, « Flafou » se dégagea pour tournoyer autour de lui, et émettre un « rire » - si on pouvait appeler cette suite de petite note électronique un « rire » -. Cette chose s’était « moquée » d’elle ? Depuis quand une machine était-elle apte à faire des blagues d’un tel mauvais goût ? Son exaspération allait grandissant lorsqu’elle entendit l’ordre donné par Lina – ne jamais la quitter, misère – ou encore ses compétences – soit rien. En effet, Lina était contre la moindre violence or son voyage n’était pas un simple rituel touristique « relaxant ». Enfin, tout était dangereux et impossible et improductif dans la vie d’un ninja, mais on s’y accrochait – encore. Plus important, elle devait rencontrer des personnes importantes, et discrètement… Il fallait qu’elle trouve très rapidement un moyen de le débrancher « partiellement » ou « temporairement ».
 
« Aucune connaissance en mécanique ou électronique … Génial ».
 
Elle vit les passants lancer des regards étranges, surtout ceux ayant assistés à toute la scène curieusement … Tsukiko ne tardait guère à prendre la décision de faire rentrer la bête dans les thermes.
 
- Bien, si tu vas m’accompagner longtemps, dis-moi ce qu’il faut faire pour te tenir en bon état et ce qu’il ne faut pas faire pour te « détruire ». Si je casse une invention à Lina, c’est moi qui va finir dans la presse, dit-elle tout en marchant vers les premières marches de la rentrée.
 
Elle se tut. Que venait-elle de faire ? Parler à une machine comme si elle était apte à penser d’elle-même ? Folie …
 
- Et également ce que tu peux faire, techniquement. Par exemple monter des marches ? Par contre Flafou, tu ne casses rien ! C’est un « projet » que …
 
Elle se tut, lorsqu’elle vit que la petite bête « bloquer ». Elle ferma les yeux, soupira longuement, comprenant le « problème ». Cette chose n’allait pas pouvoir marcher les marches de l’entrée, et encore moins les marches pour montrer dans la salle pièce « habitable » de ce lieu.
 
« J’ai à le porter … C’est pas vrai … ».
 
Et elle fit un véritable « effort » physique pour aider cette carcasse mécanique monter. Trois ou quatre marches offrirent une merveilleuse séance de transpiration à la demoiselle – presqu’aussi efficace que les Onsens -. Elle pleurait intérieurement quand elle vit la suite. Et elle prit une décision qu’elle n’appréciait guère : elle usa de son sable au sein de cet établissement. Une plateforme de sable se créa, entoura agréablement la carcasse, et le monta jusqu’au « bureau » à l’étage.
 
Elle en profita pour récupérer un stylo et calepin.
 
- Bien, répète la séquence, doucement, ordonna-t-elle.
 
Comment était-elle censée apprendre un langage binaire ? Elle n’en savait guère, mais elle trouverait un moyen comme toujours. Elle avait autant d’inventivité et de débrouillardise qu’un Marionnettiste ou Ingénieur Saibogu … M’enfin, au Pays des Sources, où était-elle censée mettre la main sur un mordu des chiffres et langage d’un autre monde ?

PNJ Flafou:

♫:

Tsukiko acceptait visiblement que Flafou reste à ses côtés! De toute façon elle n'avait pas vraiment le choix, c'est vrai! Mais le robot prit les questions de la demoiselle pour un accord et se mit à nouveau à tourner autours de la jeune femme en lâchant son fameux rire numérique. Jusqu'à ce que cette dernière lui demande comment il fallait s'en occuper et ce qui était susceptible de le détruire. Son programme d'analyse ne sut pas vraiment comment interpréter ces interrogations...

- "Pourquoi Tsukiko vouloir savoir ça?" une certaine forme d'étonnement était perceptible dans son enthousiasme persistant. "Ça facile! Tsukiko pouvoir pousser Flafou dans eau ou ne pas exposer Flafou au soleil! Flafou n'aura alors plus d'énergie pour veiller sur Tsukiko! Mais Flafou pas vouloir ça! Flafou vouloir rester avec Tsukiko! Même si Tsukiko vouloir détruire Flafou quand même!"

Aucune rétention d'informations... Ou presque! Il n'avait pas stipulé les cent-quatre autres choses qui représentaient un danger pour lui mais uniquement parce que Tsukiko n'aurait pas retenu toute la liste! Flafou avait remarqué que le disque dur de la demoiselle était défectueux dès la première fois où il lui avait énoncé la séquence en binaire.

- "Pour entretenir Flafou, ça facile aussi! Tsukiko devoir huiler moteur interne et rouages mécaniques! Mettre pointe d'huile dans trou B2, C1 et C3 puis lancer diagnostique sur console dorsale de Flafou! Flafou alors savoir si opération réussie et si tout fonctionner correctement! Si non, Tsukiko devoir retirer panneau ventral et dériver puissance sur circuit trois et couper alimentation secteur deux et scanner dérivateurs de puissance et vérifier transformateur interne et pas toucher à ce qu'il ne faut pas toucher! Ensuite lancer un diagnostique sur la console principale cachée et vérifier si problème résolu! Si pas résolu, retirer panneaux six et sept sur flanc gauche de Flafou et modifier l'alimentation de batterie principale! Si pas fonctionner, relancer le système après avoir saisi les trente-sept chiffres d'identification! Si ça pas fonctionner, Flafou foutu!"

Clair, non? Et voila que l'improbable duo arrive finalement en bas d'une série d'escalier. Le droïde se penche en avant et se redresse peu à peu tandis qu'il mesure l'étendue de l'obstacle qui se dresse face à lui. Des escaliers! Sa hantise! Le seul truc qu'il ne peut pas franchir ou presque! Quand on a une roue et qu'on est habitué aux rampes des laboratoires Saibogu, ce problème est de taille. Tsukiko lui demande d'ailleurs ce qu'il sait faire ou ce qu'il ne peut pas faire! Houla...

- "Flafou est un robot de dernière génération!" tu parles... "Flafou pouvoir tout faire! Sauf nager et courir et cuisiner et ramper et sauter et voler et se battre et faire enfant et voler et mentir et jouer aux cartes et jouer tout court et parler japonais antique et lire et manger et dormir et danser et porter choses lourdes et monter escaliers et diriger armée et pop-corn et chanter et masser et sautiller et..."

Liste non exhaustive qui se compléta peu à peu jusqu'à ce que finalement Tsukiko se mette à le porter! Et là, panique! Il se mit à gigoter dans tous les sens, sa roue libre roulant dans le vide. Il sera de toutes ses forces ses petits pinces autours des bras de Tsukiko par peur de tomber.

- "Tsukiko devoir relâcher Flafou! Flafou pas aimer ça! Flafou pas aimer ça du tout même! Flafou pas vouloir tomber dans escaliers! Tsukiko devoir être gentil être organique maintenant! Sinon Flafou plus se frotter contre Tsukiko et Tsukiko être triste aussi!"

Il ne remarqua même pas qu'elle ne le tenait plus et qu'il était en train de voyager sur du sable à la manière d'un Aladin sur son tapis volant! Autant dire qu'il ne comprit pas vraiment ce qu'il se passa lorsqu'il se retrouva soudainement dans le bureau à l'étage.

- "Flafou avoir tort! Flafou pouvoir voler finalement! Flafou étonne Flafou parfois! Flafou être super shinobi maintenant!"

Tsukiko le rejoignit peu après et il se jeta à nouveau dans ses jambes pour la gratifier de son frottage mécanique jusqu'à ce qu'elle lui demande de répéter la séquence. Encore?

- "Tsukiko bug? Tsukiko vouloir Flafou lui insert sa tige de diagnostique pour vérifier si Tsukiko avoir problème? Tsukiko manque énergie ou huile peut-être?"

Et hop, il sort de la partie plane de sa tête une longe tige articulée qu'il essaie de glisser dans l'une des prises de la demoiselle, celle qui se situe entre ses jambes. Les êtres organiques ont l'avantage d'avoir plusieurs orifices ce qui facilite le travail!

- "Flafou répéter séquence ENCORE à Tsukiko alors pendant que Flafou chercher problème dans Tsukiko! Flafou dire très lentement pour que Tsukiko enregistre cette fois!" et hop, aussitôt dit aussitôt fait! "0... 0... 1... 1... 0... 1... Tsukiko devoir arrêter de bouger maintenant si Tsukiko vouloir être réparée! 1... 0... 1... 1..."

C'est pas sa faute, il se rend pas compte que c'est pas bien vu de vouloir diagnostiquer une humaine de cette manière. Ce qui ne l'empêche pas de chercher à continuer à glisser sa petite tige mécanique dans l'intimité de la demoiselle...

Si les larmes avaient leur efficacité vis-à-vis d’autrui, ce n’était sûrement pas le cas vis-à-vis d’une machine. Et Dieu savait à quel point la petite blonde voulait pleurer à chaude larme à cet instant. En effet, que faire d’une boîte de conserve qu’il ne fallait pas traîner dans des températures ou environnements extrêmes ou encore qui avait un fonctionnement bien trop compliqué pour la demoiselle ? Elle ne retint ni les câbles, ni cette histoire de trente-sept chiffres d’authentification – ou identification, maudit langage Saibogu - … Et son désespoir n’allait que grandissant lorsque le robot crut qu’il était « apte » à voler.

- C’est mon sable … Flaflou, ne put-elle s’empêcher de dire, en soupirant, tout en posant un doigt sur cette tempe. Une main qui s’aplatit lourdement, sous forme de poing, sur la carcasse solide de la bête.

Effectivement, elle ne pouvait pas dire « Merci beaucoup » pour la tige qu’il fourrait là où il ne fallait pas, un lieu normalement « sacré » et d’intouchable pour toute main étrangère et non autorisée. Quoique, contrairement, ce n’était pas vraiment une « main », ce n’était même pas humain. Une rhétorique sur laquelle elle ne put guère se pencher dû à une douleur fulgurante ayant pris naissance au niveau du poing, et remontant tout le long du bras. Le coup de poing qu’elle avait asséné n’avait pas eu l’effet désiré. Au lieu de voler loin, la machine resta là droit comme un i, à sûrement observer Tsukiko devenir tout rouge, se tenant la main, soufflant encore et encore dessus. Elle venait de se briser quelque chose – elle en était certaine au souvenir d’un ou deux craquements TRES audibles – et elle allait en souffrir le martyr pour les prochains jours.

- JE NE SUIS PAS DEFECTUEUSE ! JE VAIS BIEN ! Tu ne me répares plus, tu ne cherches plus de problèmes, crétin de robot !

Jurant encore et encore dans sa barbe, elle ne put s’empêcher d’ouvrir des tiroirs pour trouver sa trousse des premiers soins. Durant toute cette recherche, elle ne put s’empêcher de se dire que oui, elle était « défectueuse » à toujours mettre la main sur les personnalités les plus étranges et décalées, et à toujours finir dans une mauvaise situation alors que le monde lui souriait. Ou plutôt lui avait souri.

Elle ne tarda pas à sortir une trousse de premier secours et à tenter maladroitement à se faire un pansement. Flafou tenta, encore, quelque chose mais avant que cela ne conduise à un quelconque désastre, Tsukiko l’arrêta en le faisant voler un peu tout autour de la place – à cinq centimètres du sol – pour qu’il s’extasie sur sa propre et fausse personne. La matrone des lieux arriva à ce moment, lança un regard perplexe au robot et finit par apporter une aide – une vraie – à la blonde. En moins de dix minutes, sa main était recouverte comme une momie, solidement, par des bandages aussi blancs que la neige qui commençait à tomber à l’extérieur.

- C’est bientôt le repas.
- Je mangerai ici, se contenta de dire la petite demoiselle.

A nouveau seule avec cette chose, elle lui lança un regard noir.

- Bien, tu vas devoir me quitter Flafou car ton rôle est de porter des messages. Donc, je vais écrire un message à Saibogu Lina, et tu vas le lui porter.

Et elle commença à écrire encore et encore. Ou du moins, elle se prépara … Jusqu’à ce que Flafou l’interromps. Encore. Qu’avait-il à dire encore ?

Apporte ça à ta sensei … Je préfère ne pas y retourner, surtout après l’avoir vu …

* * * * *

AAAAAAAAAAAAAAAH TROP STYLÉ !!!!

Débarquant en trombe en renversant une partie du bol alors qu’il s’était arrêté brutalement pour ouvrir la porte, Taku posa violemment le bol de soupe aux épinards sur le bureau de sa sensei sans faire vraiment attention. À vrai dire il s’en foutait, un peu de la soupe renversée, c’est bon elle prenait son écharpe ou sa manche voire même elle aspirait directement à même son bureau. Il n’était pas son domestique. S’accroupissant près du robot, Taku l’examina sous tous les angles.

Un robot pour nous ? Trop classe ! Il s’appelle comment ! Salut moi c’est Taku ! La proprio m’a dit qu’elle l’avait entendu parler… Et …

Éclatant soudainement d’un rire, il commença à avoir les larmes aux yeux tellement la situation que la matrone pensait avoir vu était géniale.

Ah mais … mais …

Essayant de se calmer alors qu’il repartait dans un fou rire, le Genin parvint finalement à se maîtriser, épongeant les larmes de ses yeux.

Désolé d’après la proprio apparemment j’ai peut-être interrompu un truc entre vous deux… J’te pensais pas si en manque que ça Tsutsu-sensei … Franchement … Utiliser un robot Saibogu pour ce genre de choses … Si tu veux j’ai des marionnettes, j’pourrais te les présenter un jour. Elles sont pas humaines non plus.

Grand sourire il s’inclina à moitié devant la blonde avant de reporter son attention sur le robot. Il lui fallait ce genre de truc pour ses marionnettes.

Pourquoi il est là ? Il est pour nous ? On peut le garder ? Hein Tsutsu-sensei !

Oh il bougeait ses petits bras ! Trop meugnon.