La douleur.. J'avais mal. J'avais mal partout. Mon corps était malade. Mon esprit était souffrant. Cet infâme désert, ce lieu sans vie, ne laissait point l'unique intérêt de ce monde fleurir.. Non. Le feu ne pouvait pas être limité.. Il ne devait pas être ainsi limité. Mais désert, Ô grand Désert.. Qu'as-tu fait..

J'étais là. J'étais près d'un oasis, un point d'eau. C'était rare dans ce désert, dans ce maudit désert. L'eau était si rare. L'eau.. Et dire que je pensais que cet endroit était splendide. L'ennemi naturel du feu, le maudit liquide vital, manquait par ici.. Cette terre devait être la terre du feu, la véritable terre du feu.. Non. Le feu n'était rien ici. J'essayai. J'essayais depuis très longtemps. Lentement, j'avais rassemblé du sable. J'avais créé un tas. C'était si facile. Il était léger. Il était parfait. Mon sabre m'avait été utile. Merci ancienne victime. Puis, j'y avais apposé trois plumes, trois magnifiques plumes. Les mudras étaient inutiles. Je les reproduisais. Rien. Rien. Rien de rien. Le feu ne faisait pas son apparition. Rien ne brûlait, si ce n'est ces odieuses plumes. Ma technique.. Etait-ce ma technique ? Mon chackra ? Etais-je cassé ?

Non.

C'était ce maudit sable. Le sable. Cet infâme pays était rempli de ce véritable ennemi naturel du grand, du beau, du magnificiant feu. Aucune flamme ne pouvait être attisée, ici-bas. Quel pays de demeuré. Ils se chauffaient comment ? Au chackra ? Je détestais cet endroit.

Il m'avait prévenu. Cet imbécile et son stupide renard m'avaient bien prévenu.. J'aurais dû l'écouter. Je devrais l'écouter plus souvent. Il m'avait bien dit que le sable ne brûlera pas.. Mais là, j'avais l'occasion de brûler un pays.. Quelle meilleure offrande à mes yeux. L'illumination du feu, directement retiré du cœur d'un pays, c'était la meilleure offrande que je pouvais leurs faire. Pauvre regard. Tu patienteras avant de voir ce dense spectable éblouissant.

Où était donc passé Shamaru ?! Il était où cet infâme traitre ?! J'étais persuadé qu'il m'avait prévenu juste pour éviter que je le croie. Il m'avait manipulé. Quand je le reverrais, je le cramerais ! J'adopterais son renard, au cas où j'ai faim un jour. Le renard flambé, ça doit être bon.. Miam. J'avais l'appétit ouvert désormais.

Il fallait allumer un feu ! Vite du bois ! … Oh. C'était ce pays.. Je m'étais emporté. C'était mauvais signe. Jamais je ne m'emportais. Mais jamais je n'avais pu dire non à cette obnibulante passion. Le feu était ma vie. Je me souvenais de ma première fois, de mon premier et surtout, de ma famille. Ils criaient. C'était beau. Le feu était imprévisible. C'était son charme. Il était si mignon. Oh.. Quelle beauté.

Reprenant doucement mon calme, humant l'air austère de ce pays infernal, je vis le sable, je vis le tas de sable et les nombreuses plumes que j'avais carbonisées plus tôt. Mon sabre non loin, j'attrapai la lame et je frappai à quatre reprises, ivre de rage, ce maudit sable.. J'étais assis près du feu, sans feu. Oh quelle maudite journée.

« Il ne te fera rien, tu sais, le sable. » dit-elle doucement avec son sourire angélique.

Plus tôt, Ema sorti de Suna, sentant qu'il était temps de se promener et d'admirer la beauté des paysages dont Suna regorge. Elle venait de passer quelques temps en compagnie de son Sensei et se sentait plus forte et puissante. Les scorpions et serpents qu'elle recontrerait ne lui ferait pas peur. Néanmoins, elle ne s'attendait pas à tomber, quelques temps de marche plus tard, sur un homme, grand, beau et d'une puissance certaine pour couper le sable. En voyant cela, Ema sourit. Elle aimait rencontrer de nouvelles personnes et cela lui mettait dans une humeur joyeuse, surtout lorsqu'un de ces voyageurs de Suna frappait le sable à coup de lame.

« Bonjour, je m'appelle Zenzaburô Ema. » fit-elle poliment, se courbant en respect.

Elle n'osait s'approcher de l'homme, bien qu'il n'avait pas l'air offensif, mais respectait l'espace de vie de l'homme. Peut-être ne voulait-il pas être dérangé. Et puis... Il avait tout de même l'air intimidant. Jamais Ema n'avait vu, ni senti, un homme dégagé une telle aura. En plus de cela, il était rare qu'un homme sain d'esprit puisse vouloir frapper le sable à coup de sabre. Ema prit avec douceur et calme la gourde qui était accrochée à sa ceinture, puis la tendit en direction du jeune homme.

« Tenez, si vous désirez boire. Voici de l'eau. » proposa-t-elle, tout en se courbant respectueusement.

Elle déposa la gourde remplie d'eau près de l'homme, se rapprochant légèrement, puis retourna à sa position initiale où elle s'assit en tailleur. Elle se posait une myriade de questions. D'où venait-il, qui était-il, avait-il soif, que faisait-il dans ce désert, attendait-il quelqu'un,... Mais elle ne posait néanmoins pas ces questions, restant muette, laissant la parole à ce personnage qu'elle venait de découvrir. Elle méditait sur ses questions intérieures, tout en jouant avec ses mains dans le sable. Elle aimait la sensation du sable sur ses mains, tellement doux et si léger, elle y prendrait plaisir des heures entières. Tout en jouant, elle admirait la beauté qu'offrait Suna, dunes, sable, soleil, brise et animaux en tout genre qui se faufilait sous le sable, lorsque l'on faisait attention.

J'abattai mon sabre sur le fruit du malin. Le valeureux, mais démoniaque, tas de sable se répandit sur ses grains jumeaux. Une voix féminine me sorti alors de cet état second qui était le mien depuis une poignée de seconde. Mon regard s'illumina, et je me retournai vers la source de ce festin annoncé. Sans m'en rendre compte, une plume virevolta vers ma main. N'était-ce pas le signe de ma folie, de mon envie irrépressible d'offrir à ce pays un spectacle éblouissant.. N'est-ce pas le rêve de toute jeune femme de devenir l'actrice puissante d'un spectacle sans commune mesure. Alors que j'essayai de concentrer mon énergie dans ma plume, cette dernière refusa d'obéir.. Cette femme.. cette maudite femme du désert avait-elle fait quelque chose à ma plume, à mon énergie, à ma volonté ?

Sans chackra, je n'étais plus rien. Je n'étais qu'un vagabond incapable d'user de mon art. Sans mon art, il n'y avait plus de volonté. Il n'y avait plus rien. Il n'y avait plus de spectacle. Il n'y avait plus de feu. Quel triste monde..

Mon regard, ivre de haine, se fixa sur la jeune femme. Oh j'étais en colère. Je la détestais. J'étais haineux à son égard. Concrètement, cela signifiait que mon visage en restait inchangé. J'étais incapable de montrer mes émotions qu'ils disaient ces imbéciles de médecins.. Enfin.. ils avaient aussi crié que ils avaient -malencontreusement pris feu. C'était un bon souvenir. Mon visage tourné vers elle, je ne pu voir que cet intolérable sourire, un sourire angélique. Mais j'étais un démon. Les anges, je ne les aimais pas.. Alors pourquoi mon sabre ne bougeait pas.. Etait-ce une illusion, ce stupide renard était-il encore dans le coin ? Non. Mon partenaire n'était pas là. C'était cette femme, juste cette femme.

Je la fixai. Je ne pouvais rien faire d'autre. Elle se présenta, poliment. Elle me fit cadeau de ce qui semblait être de l'eau. Oh. Je voulais la tuer ! L'eau.. ennemi mortel de ma flamme sacré. Etait-ce une insulte ? Son sourire était une jubilation ?! Oh.. Il fallait absolument que mon sabre traverse sa poitrine, qu'elle pousse un cri de désespoir et qu'elle maudisse mon nom pour l'éternité.. Pour l'heure, elle devait .. vivre. Je ne pouvais prendre sa vie.. pas ici, pas maintenant. Nous avions beau être seuls, seuls au milieu d'une étendue désertique.. Je ne pouvais m'exposer en ces lieux, sans chackra et sans coéquipier. Elle était intouchable.

La jeune femme, forte de cette immunité, s'asseya dans ce désert.. si simplement. Il y avait de la folie dans le cœur de cette jeune femme, une folie qui ne pouvait que rendre un homme curieux. A défaut de pouvoir brûler sa peau, je pouvais brûler le secret de cette mystérieuse personne.

Je plantai d'un coup sec mon arme sur le sable, et je m'en servi pour me relever. Je lui faisais face désormais. Elle était assise, j'étais debout. Ma main droite caressa lentement la poignée de mon katana.. Je ne savais que faire.. Les relations humaines n'étaient pas véritablement un secteur dans lequel je brillais.. Oh.. Cet imbécile de Shamaru était là.. Mais il était jamais là quand il le fallait.. Puis, il aurait probablement torturer cette femme avec des mots doux.. C'était un véritable requin, une bonne chose qu'il ne soit pas là.

Avec ma grâce naturelle, j'abandonnai mon arme dans le sable et j'avançai de deux pas en avant, vers cette Zenzaburô Ema. Je laissai de côté la boisson maléfique qu'elle m'avait proposé, et je la regardai. Elle était assise, j'étais debout. Je la regardai avec ma grâce, mon allure noble. Est-ce que je l'impressionais ? C'était une autre question.

« Je suis Mȏkin Shinkû. »

Ah ce nom, ce pseudo, ce surnom.. Je ne faisais confiance à personne. Peu connaissait mon vrai nom.. Et cette femme, cette mystérieuse femme.. Elle n'en faisait pas parti.

« Pourquoi traîner dans le désert, seule ? »

Je n'étais comme elle, poli. Je ne me cachais derrière des considérations sociales pour taire mes besoins et mes envies. Si je voulais me renseigner sur quelqu'un, je me renseignais sur quelqu'un.

Ema eut un sursaut en entendant l'homme planter son sabre pour se lever. Elle tourna son regard vers lui, ouvrant de beaux yeux ronds. Il était très musclé. Ema n'avait jamais vu cela. Elle était impressionnée. Cependant, elle ne pouvait regarder plus, ce n'était pas son genre. Elle était vertueuse et son code de fonctionnement n'était pas de ce genre. La jeune femme regarda l'homme avancer, curieusement. Que faisait-il là?

« Je suis Mȏkin Shinkû. Pourquoi traîner dans le désert, seule ? »

Ema se leva, se courbant devant l'homme en salue respectueux.

« Enchantée, Shinkû. À vrai dire, je me promenais. Le paysage de Suna est magnifique, je trouve. »

Relevée, elle sourit gracieusement à ce nouvel inconnu nommé Shinkû. Elle était heureuse de se faire une nouvelle connaissance.

« Et vous? » fit-elle, le vouvoyant.

À première vue, elle ne voyait pas son bandeau. D'où venait-il? Était-il un ninja de Suna qu'elle n'avait jamais vu?

« Venez vous de Suna? Où êtes vous un ninja errant? »

Elle dit cela sur un ton empreint de curiosité, s'imaginant les voyages qu'il avait dû faire et les magnifiques paysages de la nature qu'il avait pu découvrir. Elle en était presque jalouse. Ema se retourna sur elle-même, regardant autour d'elle, le sable de Suna, les dunes, les cailloux, les nuages, le ciel. Elle ressentait encore ce vent et le soleil brûlant sa peau.

« Cela doit être une aventure extraordinaire que de parcourir le monde. » dit-elle rêveuse.

Reprenant ses esprits, elle sourit, gênée. Elle alla à la rencontre de l'homme afin de reprendre la gourde d'eau qu'il n'avait pas touché. Elle en prit une gorgée, revenant à sa place initiale, puis une deuxième.

« Si jamais vous en voulez, soyez libre d'en redemander. »

Ema se rassit, là où elle s'était assise auparavant. Elle enleva son gilet de soie blanc à cause de la chaleur pour le poser à côté d'elle, retenu par la gourde qu'elle posa ensuite dessus.