Une journée ordinaire à Gyumda enfin ... En apparence seulement, car alors que la famille s'éveillait et le village sortait doucement de sa torpeur matinale, un gamin parcourait les rues enneigées à vive allure en portant sous son bras, ce qui semblait être un journal. Il arriva finalement devant l'une des grandes bâtisses qui emplissaient ce quartier chic et frappa plus que vigoureusement à la porte. Beaucoup trop vigoureusement en fait pour n'être la que pour dire bonjour. Sa voix trahissait presque, elle, la panique :


"Chifumi Sama ! Yuko Sama !!!! Réveillez-vous !"


Il insista jusqu'à ce qu'enfin, une femme ouvre la porte pour accueillir le jeune homme :


"Kenji ? Mais qu'est-ce qui t'arrive de si bon matin ?"


Yuko Samui, encore en chemise de nuit et sortant à peine du lit, visiblement, laissa entrer le jeune homme dans la maison alors que ce dernier lui annonçait :


"Des mauvaises nouvelles Yuko Sama ! Tae sempai m'a demandé de vous apportez directement la chose qui a agité sa matinée !"


Yuko regarda le jeune homme un peu surprise qu'il soit aussi agité :


"Allons donc ! Tae San a pour habitude de s'exciter pour pas-grand-chose ! Voyons !"

Elle ouvrit la missive et la parcourut longuement des yeux. D'abord normalement, puis une seconde fois de plus en plus frénétiquement. Son regard vrillé, ses joues rougirent alors qu'un juron s'échappait de sa délicate bouche :


"Oh mon dieu ! Maman !!!"


L'alerte était visiblement donnée, car en appelant l'ancienne, le sujet à traité été visiblement plus grave qu'il n'y laissait paraître.


"Retourne auprès de Tae San et dit lui de prévenir le conseil d'urgence ! Conseil exceptionnel ! Je veux tout le monde de présent !"


Alors que le gamin partait à la va-vite, le médecin rejoignit l'une des chambres de la maison pour y réveiller sa mère et lui tendre le précieux document. La mauvaise humeur de la vieille femme ne tarda d'ailleurs pas à faire résonner la maison de diverses insultes toutes plus fleuries que les autres desquels on pouvait entendre le caractéristique : "vieux fou" Ou en encore le "j'aurais dû l'émasculer la dernière fois que je l'ai croisé !"

La journée s'annonçait vraiment lourde en évènements, car, alors que la capitale du pays de la neige semblait pourtant prête à accueillir une journée des plus ordinaires. Le clan Samui, lui, allait connaitre une petite révolution.
Un grand conseil !

Cela faisait longtemps que cela n'avait pas eut lieu. La dernière fois en l'occurrence, c'était alors que le clan avait failli se faire éradiquer à cause des agissements d'un certain vieillard, un nommé représentant. Un vieux combattant qui pourtant semblait avoir regagné du poil de la bête dernièrement. Tellement de poil d'ailleurs que l'agitation que la nouvelle qu'on venait d'apporter semblait avoir fait son petit effet.

Allons, Allons, Kakeshuou ! Tu vas peut-être trop vite en besogne en pensant que le clan te fait pleinement confiance, est, va approuver chacun de tes agissements sans sourcilier !

Lorsque Yuko et Chifumi Samui arrivèrent dans la salle du conseil, Masayuki, la chef du clan, avait bien du mal à faire garder son calme à la plupart des convives déjà largement installé autour de l'immense table rectangulaire qui trônait dans la pièce. Les deux femmes s'installèrent à la place qui leur était attribuée. En bout de table, proche de la chef du clan plus exactement compte tenue de leur place dans cette petite hiérarchie bien organisée.
Deux places étaient vides seulement parmi toutes. Celle de leur fille, petite fille, Yuki Samui, actuellement en déplacement ... Et aussi ... Celle du traite, de cet homme qui osait imposer sa loi sans tenir compte de ce que cela allait engendrer pour l'ensemble de sa famille.

Le brouhaha était incessant. Chacun défendait son opinion. En faveur de Kakeshuou ou au contraire contre lui. Les avis étaient tous divers et variés, pourtant, il était peut-être temps de faire place nette et de vraiment commencer la réunion comme il se devait.

Masayuki n'agissait toujours pas et c'est un froid glacial qui se rependit dans l'assistance qui finis par tous les faire taire. Chifumi étaient connus pour ses colères dantesques bien au-delà de sa puissance. C'était une femme respectable. Un sang pur, dans un corps hem ... Presque pur.

Les regards se croisèrent, le silence se fit. Masayuki remercia la vieille femme d'un hochement de tête et prit enfin la parole :


"Mes amis ! Nous sommes ici concernant une nouvelle qui vient de nous parvenir directement depuis la capitale du Shukaï ... Cette organisation dont nous avons décidé de rejoindre les rangs, car elle répondait à nos principes les plus profonds ! Les plus éminents de nos Shinobis étaient des hauts gradés à la tête de ce rassemblement hors ..."


Elle marqua une pause, se tournant alors vers Chifumi, qui se leva à son tour et continua :


"Hors des trois personnes ici absentes ! Kakeshuou Samui, Capitaine de l'Oda à visiblement décidé de faire un coup d'état diplomatique et de renverser le gouvernement en fonction pour s'assurer à lui seul le pouvoir suprême ... Une situation que nous n'avions non seulement pas prévue, mais qui place le clan dans une position des plus délicates ! Le pouvoir lui est visiblement monté à la tête ..."


La vieille femme regarda l'ensemble de l'assemblée s'esclaffait et repartir en discussions de plus en plus virulentes les unes que les autres alors que Chifumi se penchait vers sa fille pour lui murmurer quelques mots :


"Masayuki n'aura jamais la trempe pour gérer une telle crise ... Il est peut-être temps de changer de chef de clan !"


Sa fille la regarda profondément et approuva d'un petit hochement de tête :


"Oui ... Mais pas aujourd'hui maman !"


Masayuki essayait de reprendre l'ascendant sur l'assemblée. Sans y parvenir une nouvelle fois. Trop peut forte, pas assez imposante. Qui pourrait donc la remplacer. Un autre des conseillers se leva finalement, Samui Seijiro, un homme sage. Tout le monde s'arrêta de discuter pour l'écouter :


"Je pense que nous devrions peut-être convoquer l'intéressé ! Réfléchir aux accusations que nous allons porter à son encontre car bien entendu ! Il y a violation de notre code clanique ! La sûreté du clan est mise en danger par ses agissements ! Les autres pays risquent de chercher les causes de tout cela et soyez en assuré ! Nous serons en première ligne pour payer chacun de ses agissements !"

L'ensemble approuva, et un autre membre du conseil se leva. Hideaki Samui, le père du jeune Rei dont le clan avait malheureusement perdu toutes traces :


"Nos enfants seront les premières victimes de cette constitution dictatoriale ! Nous ne pourrons pas assurer l'entière défense de notre sang si nous sommes attaqués de toute part ! Nous avons déjà beaucoup perdu lors des guerres claniques ! Il est temps que cela cesse ! Nous devons envisager toutes les solutions, et cela, rapidement !"


Rapidement ! C'est le cas de le dire et alors que plusieurs autres convives prenaient à tour de rôle la parole, Hideaki Samui fit signe à Chifumi d'un léger hochement de tête. Ils devaient avoir une discussion.

Le conseil était fini pour le moment ... Une simple pause qui avait permis à Hideaki et Chifumi de s'éclipser discrètement pour une discussion des plus privées dans l'une des salles du temple où ils étaient sûrs de ne pas être surpris par des oreilles mal avisées. La discussion se porta rapidement sur la principale inquiétude des suites du conseil et c'est Hideaki qui lança les hostilités :

"Je te connais Chifumi ... Et tu me connais très bien ! J'ai vu les regards que tu lançais à Masayuki et je crois comme toi ... Qu'il est temps pour nous d'élire un nouveau chef de clan avec plus de cran, plus d'épaules ! Masayuki a été une bonne dirigeante, mais son règne est fini !"


Voilà qui confirmait bien ce que pensait la vieille femme. Si Hideaki le pensait aussi, c'est que c'était la fin pour la dirigeante actuelle. Elle pourrait désormais retourner à une vie plus tranquille, loin des tracas quotidiens qu'apportait ce rôle. Mais quelqu'un aurait-il la trempe de la remplacer. Il fallait y réfléchir, voir qui aurait le courage de se proposer à ce poste de haut vol et d'en assumer les conséquences. Une personne de leur âge, un membre du conseil de longue date aurait pu faire l'affaire, hors ... Chifumi ne semblait pas de cet avis :

"Place à la jeunesse ! Laissons l'occasion à nos plus jeunes membres de prendre leur envol ! Ça peut être l'une des meilleures formations que l'on reçoive en ce bas monde et qui sait ! Cela apportera peut-être un peu de modernité au clan ! Essaye de retenir les ardeurs des autres anciens et continuons sur notre lancée !"


Le cinquantenaire se contenta de hocher positivement la tête en signe d'approbation. L'idée de Chifumi semblait lui plaire pour le moment, mais le conseil n'était pas dans son ensemble. Il fallait un procès équitable où chacun pourrait proposer son opinion :


"Rappelle ta petite fille ! Le temps qu'elle revienne, nous aurons déjà eut de nombreux débats sur l'attitude à adopter concernant la félonie de ce guerrier ! Cela peut être une bonne instruction pour elle !"


La vieille femme hocha cependant les sourcils. Mal à l'aise et perturbé :


"S'il ne l'a pas entraîné dans sa propre folie ! Elle devait le rencontrer à Ki no Kuni. Elle le considère comme son grand-oncle, tu sais bien et il a énormément d'influence sur elle ! Qui sait s'il n'arrivera pas à la convaincre de le rejoindre ! Elle était plongée dans un tel état de stress après ... Enfin, tu sais ... Les évènements !"


Inutile de décrire le petit évènement qui s'étaient passé des semaines plus tôt. Tout le clan était au courant de cela désormais, mais ce qui semblait le plus inquiété la vieille femme était la position que prendrait son enfant.
La vieille femme pousse un léger soupir tout en écoutant les plaidoiries qui continuent à affluer de la salle voisine. Visiblement les discussions se perpétuent avec une bonne lancée. Le vieux Kakeshuou doit en avoir les oreilles qui frémissent a l'instant présent, mais une chose est certaine. Le clan Samui à des règles et des principes ancestraux. L'ambition d'un seul homme ne peut pas passer outre ses dernières sans explications sur ses motivations.

La vieille femme secoua la tête de droite à gauche, il était temps de prendre des décisions, et cela, rapidement. Elle redressa le visage et observa un long moment Hideaki sans rien dire avant de finalement prononcer quelques brèves paroles :


"Très bien ! Je vais prévenir Masayuki de sa destitution ! Convoque tous les membres du clan se trouvant à l'extérieur du pays pour les informer du conseil ! Y compris Kakeshuou ! Ceux derniers se tiendra dans ... Deux semaines ! Pas un jour de plus, pas un jour de moins, nous ..."


Non, impossible de finir ses paroles, un jeune adolescent venait de débarquer dans le couloir, paniqué :


"Hideaki San ! Chifumi Sama ! Il s'est passé quelque chose de grave au palais du Daimyô !!! Venez voir !!"