Le commun des mortels sait qu’une explosion un brin trop proche pouvait causer quelques troubles auditifs. Cependant, ce même commun pouvait-il mesurer le trouble suite à deux explosions proches dont Kiseki a subi le souffle chaud d’un ? La barrière explosa, surprenant le petit homme, le projetant contre un mur avec une sacrée violence. Il fut étourdi, son monde s’était figé et il ouvrit grand la bouche comme si ce long et abominable sifflement allait prendre fin. Peine perdue.

Avec difficulté, il activa un sceau sur son corps et commença à s’auto-administrer les tout premiers soins. Une petite lueur verte se concentra sur la zone brûlée, apaisant cette inflammation et tentant de « lisser » cette peau un tantinet roussi. Il allait en garder une variation de l’épiderme, pour sûr. Il se promit de développer un tantinet plus ses talents de petit médecin miraculeux plutôt que de médecin catastrophe… Il serait ridicule de mourir si jeune.

Soudainement et enfin pour le petit homme, la vieille femme qu’ils avaient à protéger pris parole, imposant une paix à ce groupe. Elle semblait se rendre – de ce qu’il comprenait des bribes qu’il recevait en termes d’information-, exigeant une rencontre avec le commanditaire de cette attaque. Qu’elle rencontre qui elle veut, mais qu’elle ne compte plus pour Kiseki pour sauver sa vieille peau destinée à une tombe d’un mois à l’autre !

Enfin, il finit par se relever, se frottant la zone précédemment brûlée. Encore un regard et effectivement, il gardera une trace : pas une peau fripée lisse si caractéristiques des grands brûlés, mais une peau avec un ton plus foncé.

- Ça va ? cria-t-il à l’intention de Kurasa, les oreilles encore un tantinet bouché. On fait quoi maintenant ?

Et dans tout ça… il récupéra quoi hormis une stupide brûlure ? Pas un malade à examiner ? Pas un poison ou deux à découvrir ? Pas un ou deux ouvrages sur les pratiques médicinales nordiques ? Absolument rien ?

« En plus d’être bonne à mourir, elle est avare la vieille ! Quoique, peut-être qu’on aura droit à beaucoup d’argents ! » se disait-il, se promettant d’aller récupérer sa « part » du butin auprès d’Hiro. Il commençait sincèrement à avoir besoin de fond pour son matériel médical ou de recherche. Il attendit donc la suite pour pouvoir aller demander l’argent sagement et tranquillement. Aura-t-il droit à un petit surplus pour cette abominable petite brûlure ? Il pourrait tenter !

Spoiler:

Comme depuis le début de l’affrontement, les événements s’enchaînèrent très rapidement, installant un tel chaos dans le palais qu’il pouvait apporter une confusion générale chez les acteurs de cette scène. Malheureusement, et de manière très surprenante, le déroulement des faits ne pencha pas en faveur des membres du Youhei no Sekai. Et la faute n’était pas vraiment la leur, ils avaient fait du mieux qu’ils pouvaient pour prendre le dessus sur leurs adversaires et, bien que mal parti, le duo composé du ninja masqué, Tenbtasu Kurasa, et du petit médecin de génie, Sana Kiseki, avait réussi à se défaire de leurs adversaires. Le manipulateur de démon et de Fuinjutsu était tombé inconscient tandis que celui qui l’accompagnait, incapable de bouger à cause de l’enjeu du combat, s’était pris de plein fouet les corbeaux aqueux du mercenaire masqué, avant de recevoir, de la part du petit binoclard, un puissant kunai explosif en pleine poire !
De leur côté, Yamanaka Hiro et Ozai combattaient, avec les forces qui étaient les leurs, celui qui incarnait le rôle de chef des assaillants et semblait promis à une victoire sur le papier ! Seulement, c’était sans compter sur les surprenantes capacités de réaction du Samui qui en quelques mouvements éclair était parvenu à invoquer un imposant démon, qui se chargea de récupérer des mains du ninja aux allures de nobles la vieille Daimyo. En un instant, le vent avait de nouveau changé et le seul ninja du Shukai encore debout avait un rapport de force bien plus avantageux puisqu’il avait en otage celle que les mercenaires devaient protéger !
L’allure triomphante qu’espérait l’ancien ninja de Kiri n’allait donc pas avoir la chance d’exister cette fois-ci, rien n’était perdu pour autant, même si la situation semblait désespérément leur échapper, il fallait réagir !

Seulement, cette envie aussi n’allait pas voir le jour. La Daimyo du Pays de la Neige prit, pour la première fois depuis le début des hostilités, la parole et demanda avec force que le combat cesse sur-le-champ. Sa décision était malheureuse, mais au vu de la situation et d’éléments diplomatique, que ne connaissait certainement pas Kurasa, elle décida d’accepter le marché que lui proposait son ennemi, imposant tout de même quelques conditions…
Cette situation ne satisfaisait pas du tout le ninja masqué qui bouillait d’envie de poursuivre le combat, quitte à faire mourir la vieille dame ! Au moins, l’Alliance des Pays Neutres ne serait pas totalement vainqueur dans ce coup d’état et les mercenaires frapperaient un premier grand coup en envoyant les têtes de leurs quatre adversaires ! Ou alors ils pouvaient agir plus intelligemment en battant ces shinobis sans pour autant les tuer et marchander leur vie contre une grosse somme d’argent, une reconnaissance ou encore des contrats ! Quelle que soit la manière, ils devaient tirer quelque chose de ce périple pour ne pas passer pour des faibles !

Posé sur Gamabunta en compagnie de son leader et du co-fondateur de l’organisation, il resta là, les bras croisés et jeta un coup d’œil au petit gamin de dix ans. Leurs regards se croisèrent et le médecin lui demanda comment il allait. Assez drôle comme situation, c’était plutôt à Kurasa de demander cela à son camarade, c’était ce dernier qui avait été le plus atteint par l’explosion et qui se trouvait encore en bas, plus proche de ses ennemis que de ses compagnons.
Il fallait bien admettre que le petit s’était plutôt bien débrouillé pour ce qui devait constituer un de ses premiers combats. C’était surtout grâce à ses capacités en Fuinjutsu et son kunai explosif qu’ils avaient pu vaincre la moitié des troupes ennemies ! Peut-être y avait-il encore quelques petites choses à améliorer dans l’intention ? Il faudrait qu’il développe ce côté obscur et violent qui était présent chez lui comme tout autre être humain selon le ninja masqué. Cela ferait probablement partie de sa formation…

« Oui. Viens nous rejoindre maintenant. »

L’ordre fut sec, sincère et doté d’un brin d’agacement, mais tout le monde pouvait comprendre qu’il était dû à la situation. L’instant d’après, Kurasa bondit sur la bête, passant de ses pattes, à son épaule, pour arriver jusqu’au sommet de sa tête. Il se posa à côté de son chef, croisa de nouveau les bras et enfila ce rôle de conseiller qu’il avait commencé à prendre depuis le début de cette mission. Sans pour autant tourner la tête, il fixa le Yamanaka de son regard sanglant, affichant une mine sévère…

« Hiro. On ne peut pas partir de ce pays sans rien y gagner. Soit on continue le combat, quitte à faire perdre la vie à la Daimyo, soit il faut trouver une autre solution… Quoi qu’il en soit nous te suivrons. »

Spoiler:

L’affrontement culminait à un point de non retour. Des dégâts, il y en avait et il y en aurait encore. Gamabunta était sur le terrain, j’étais prêt à dévoiler toute ma puissance, prêt à écraser ces vermines une à une sans faire d’état d’âme. Je voulais être reconnu pour cela, craint. Je voulais donner une dimension nouvelle à l’organisation dont j’étais proclamé chef. C’était la une occasion en or. Je contemplais le courage et l’adresse des guerriers qui se battaient pour moi, et avec moi. Nous étions un groupuscule, mais nous étions désormais unis. Unis par les armes.

J’avais pu reconnaître la juste valeur de mes équipiers qui, plus bas, se donnaient corps et âme dans la bataille, prêt à en découdre. De mon plus fidèle allié, au gamin encore prépubère, en passant par le vagabond Kurasa, tous retenaient mon attention et méritaient que je me démène comme ils le faisaient. En face, le groupe dont le leader était le blondinet, nous donnait du fil à retordre. Ils étaient bons, courageux aussi, mais j’étais persuadé de pouvoir les ravager en déchaînant l’ensemble de mes pouvoirs.

Je me retrouvais cependant vite bloqué par un fait inattendu. Alors que sa vie était en danger, et que se jeter au centre des hostilités n’arrangerait rien, la vieille Daymio s’interposa. Elle criait et demandait l’arrêt du massacre avant qu’il ait totalement lieu. Elle acceptait de se rendre, en échange de la protection de sa famille, de son peuple, et d’une discussion avec le cerveau de l’opération, un fameux Samui Kakeshuou. La donne venait de changer. Tout ceci n’était qu’un plan d’un fin stratège, perché là-haut, aux sommets du gouvernement Shukaijin. Un personnage qui devenait intéressant, de par sa stature, mais aussi ses ambitions, qui semblaient laisser une place à des négociations entre lui et moi.

Maintenant que la vieille souhaitait se rendre, tenir les armes était-il une bonne idée ? Je n’en étais plus aussi sûr… J’avais peut-être mieux à tirer d’une telle situation, j’avais certainement devant moi une opportunité de me faire un “ami”. Et puis après tout, notre contrat s’achevait au moment même où notre commanditaire direct se rendait à l’ennemi. La suite n’était plus de notre ressort… Je parlais du haut de mon Kuchiyose.

« Se rendre ? Ainsi soit-il. Désormais, nous ne sommes plus liés par aucun contrat, votre vie ne nous importe plus. »

Je tournais ensuite le regard vers mes compagnons d’arme. Gamabunta s’abaissait pour les laisser monter.

« Nous n’avons plus rien à faire ici, mes frères… En revanche, toi le blondinet, préviens ton empereur que bientôt, Yamanaka Hiro viendra frapper à ses portes. Je viendrais parler affaires... »

HRP: