Une nuit somme toute banale, mon sommeil en moins. J'étais sur ma terrasse entrain d'observer les dernières effluves du village qui s'endormait maison après maison. Dans la pénombre on remarquait tout de même des civils préparer les commerces pour le lendemain, certains shinobis effectuer des rondes ou aller prendre leur tour de garde aux portes. Dans mon cas j'étais de repos aujourd'hui, et j'en avais profité pour réaménager mon duplex et acheter quelques mobiliers pour les placer sur le toit terrasse, me laissant ainsi la possibilité de me prélasser comme tout bon gradé qui se respectait.

Mais une ombre en bas de mon bâtiment attira mon attention, une soudaine agitation apparue alors dans la rue et dans quelques autres coins du village. Alors que je tâchais de me concentrer pour pouvoir mieux observer, un chûnin apparu devant moi, un ordre de mission à la main avec marqué "URGENT" en encre rouge. Je le fixais, attendant qu'il m'annonce que j'étais convié illico à une mission et qu'il était désolé de m'interrompre.

• Eichi-Sama, je suis désolé, mais nous avons une mission urgente à vous confier. Un haut dignitaire d'un clan marchand de Kaze no Kuni s'est fait enlevé et on nous rapporte plusieurs cas de vols et de violences aggravées sur toutes la côte, on vous a désigné comme vous l'avez souhaité sur cette mission avec votre équipe, vous devez partir dans le quinze minutes pour avoir une chance d'intercepter ceux qui ont enlevé le patriarche, des informations vous serons envoyées sur la route.

• Très bien, veuillez aller prévenir chacun de mes élèves, et donnez une mission à un genin ou à une équipe pour remplacer l'un de mes élèves en poste dans un restaurant, pour qu'il ne se fasse pas sanctionner. Je les attendrais dans une dizaine de minutes aux portes, aucun retard ne sera toléré.

• Bien Eichi-Sama.

Un nuage de fumée prit sa place, il avait fait son œuvre et allait faire se lever mes compagnons de voyage. La mission allait être longue et plutôt délicate pour chacun d'eux, d'autant plus qu'ils n'avaient jamais eu l'occasion de travailler leur cohésion d'équipe et de se connaitre les uns les autres, ils allaient le faire sur le terrain face à des personnes qui risquaient d'intenter à leur vie. Je ramassais une poignée de sable, déplacé jusque sur mon toit par le vent ayant donné son nom au pays, j'ouvrais ma main en soufflant à l'intérieur en direction de la lune qui était déjà très haute dans la ciel. En y réfléchissant, notre petite escapade allait pouvoir souder l'équipe dans le dur, c'était le meilleur ciment possible.

Je détournais les talons pour entrer dans mon appartement, fermant la baie vitrée que je venais de franchir, j'entrepris rapidement de concentrer mes affaires sur mon lit : mon katana si particulier, quelques parchemins de fuînjutsu, des armes de jets, du fil et tout ce qui constituait le parfait rudiment du ninja. Rapidement je scellais mon matériel dans les différents sceaux alloués sur mes bras et mes mains me laissant alors avec seulement ma poignée de katana et la lame incrustée dans le sceau, ma chemise blanche, ma veste, mon bermuda, mes sandales et mon bonnet, fin prêt à prendre la route, l'étaient-ils aussi de leur côté.

Je me hâtais jusqu'aux portes, dans quelques minutes nous partirions, avec ou sans les possibles retardataires. Je m'asseyais donc sur un banc adjacent aux portes. Certains garde vinrent me demander ce que la mission exigeait de nous, je leur racontais comment je la voyais mais je dû m'arrêter : mes élèves arrivaient. Un à un ils rejoignirent le groupe et sans un mot, si ce n'était un signe, je les invitais à me suivre, pas de temps à perdre.

• Bien, équipe Shinkirô, notre première mission : Prenez chacun l'ordre pour bien l'analyser et proposez moi des stratégies. Nous allons voir qui de vous se rapproche le plus de la mienne ! Attention il s'agit bien entendu d'une rang B ce qui signifie qu'elle est dangereuse pour des Genins, nous discuterons en avançant, il n'y a pas de temps à perdre. Ah oui j'oubliais : Tetsui, Emishi voici Uji, c'est un Akuzu et il sera la pierre complémentaire de votre trio. Parlez entre-vous sur la route pour apprendre de chacun.

Citation :

Ordre de mission rang B :
Alors qu'un groupe de bandits semble semer quelque terreur dans le Sud du pays, on nous apprend qu'un noble patriarche d'une famille de Kaze s'est fait enlevé dans le Nord. Sa famille est très influente politiquement sur l'ensemble du pays, et même au-delà. Vous avez pour mission, à l'instar de suivre les hors-la-loi près des côtes, de remonter pour secourir ce nonagénaire.

En attendant, notre groupe devait rapidement faire route vers le nord-est. L'objectif était de sauver le noble enlevé puis de traquer et d'arrêter, voire de mettre hors d'état de nuire si la nécessité était, chacun des preneurs d'otages puis des bandits de la côte. Nous ne pourrions cependant pas nous permettre de laisser s'échapper un seul des preneurs d'otages, sans quoi nous ne pourrions assurer la sécurité des peuples du sud du pays. L'idée de séparer l'équipe m'était venue mais était bien vite partie : je ne pouvais pas laisser deux Genin affronter une horde de brigands ou sauver à eux seul un haut dignitaire.

Les étoiles reluisaient dans cette pénombre tandis que je réfléchissais aux évènements. Mon comportement avait changé lorsque j’étais rentré chez moi. Mon père avait lu sur mon visage mon incapacité à comprendre l’abruti qui nous servait de maître. Quel intérêt y avait-il de perdre du temps avec un homme à moitié civil et qui était déjà trop vieux pour prétendre monter en grade rapidement. Il m’aurait désigné ?! Foutaise ! Je ne comprenais pas ce qu’il pensait de moi et encore moins ce qu’il pensait des autres. Etait-il seulement gentil ? Son comportement n’était pas humain et beaucoup trop désintéressé. L’homme par nature agit égoïstement et ceci on ne l’apprend pas par expérience, on le ressent déjà au fond de soi. Seul ceux qui auront agi en conséquence de vous mériteront que vous fassiez de même pour eux. C’est pourquoi recevoir son aide alors que je m’étais comporté comme un ingrat me mettait mal à l’aise. Mon père ressentait aussi cette chaleur brûlante au sein de ma poitrine et mon désarroi. L’espoir qui chaque soir me poussait à m’entrainer au taijutsu était bien plus brûlant qu’auparavant. Je n’étais rien d’autre qu’une coquille d’un monstre du passé qui se battait sans cesse. Je ne voulais pas me souvenir de ces morts, ni même du sang versé mais, pourtant le souvenir de ma joie lorsque je me battais et cette envie qui fait que j’avais continué de me battre assaillait mon âme. Je le savais très bien : à quel point j’étais autodestructeur. Néanmoins je devais contenir mes envies et mes démons car j’avais un devoir et une famille, dorénavant toujours présente et qui s’affairait au mieux dans ce restaurant. Nous n’avions pas les moyens de payer un serveur de plus et je me devais d’aider au mieux.

Je rentrais dans ma chambre sans un mot et me couchait dans mon lit directement après une douche salvatrice. J’étais engourdie et le maléfice jeté sur moi s’évanouissait dans la chaleur du torrent qui frappait mon corps. Le sommeil aurait pu être réparateur mais le sortilège était toujours présent puisqu’à notre porte l’on vînt toquer. L’homme malhabile aura réussi à tous nous réveiller, Taku et moi compris. Nous nous regardions l’un dans l’autre en se demandant ce qui avait pu se passer. Par inquiétude peut-être, mon père s’armait de l’un des rares kunais qui lui restait. Dès lors je fus envoyé à l’abattoir et j’ouvrais la porte. Surpris de la vision d’une famille apeurée et prêt à se battre pour survivre, instinct barbare et vestige d’une lointaine ère, le jeune jônin fut décontenancé un instant avant de nous révéler des informations capitales. Me nommant il m’enjoignit de rejoindre mes camarades dans 15 minutes. Malheureusement je dus décliner l’offre car j’étais d’astreinte au nettoyage pour le restaurant. Lorsque ces mots sortirent de ma bouche, mon père eut un bref instant le regard qui se détournait. Quel lâche, incapable d’assumer sa situation ni même de me regarder en face alors que mes désirs s’envolaient à chaque fois que je soulevais les mêmes termes aux gens. Il me dégoutait de tant de couardise et cet aspect fuyard d’un homme meurtris par les guerres m’agaçaient au plus haut point. Je haïssais son handicap et l’homme qu’il était devenu, une larve attachée à moi. C’était horrible car je savais que mon comportement égoïste était des plus ignobles mais je ne pouvais pas m’empêcher de lui en vouloir à chaque fois qu’il avait envie d’aller au toilette, de se changer ou tout simplement qu’on l’emmène à des endroits un peu excentré du centre-ville.


J’aurais pu en vouloir à cet homme éternellement mais un poids vînt à se détacher de mes épaules alors abattu par une pression externe. En effet Wada Eichi aurait demandé une mission de rang D pour qu’un genin puisse s’occuper de prendre ma place. Cela aurait un coût certain pour ce dernier et le fait qu’il soit prêt à engager une partie des biens qu’il gagnerait en mission avec nous pour pouvoir payer cette mission n’était pas à prendre à la légère. Il faut comprendre que ce que les ninjas reçoivent n’est pas l’exacte pris que l’employeur met à la disposition du village et, c’est ainsi que la marge permet au village de s’en sortir. Généralement pour une personne on paye 2,5 fois le prix de la main-d’œuvres employées. Cela permet de s’assurer en cas d’échec d’un remboursement possible si le nombre de mission réussi est supérieur au nombre de mission raté mais aussi d’avoir la possibilité de faire une marge si les coûts d’hôpitaux ne sont pas trop extravagant. Des hommes qui reviennent estropiés coûtent bien plus qu’une mission raté et c’est pourquoi il faut parfois privilégier les intérêts de survie d’un groupe ou d’achever les plus mal au point que de les ramener. Ce n’était pas par sentiment noble ou ignoble mais tout simplement une histoire d’économie. Cela étant dit cela voudrait dire que l’entière paye de ces prochains jours par Wada Eichi passerait à la trappe. C’était la première fois que quelqu’un que je ne connaissais pas s’impliquait financièrement à nous aider.

C’était un sentiment bizarre de légèreté qui s’emparait de moi. J’étais un peu perdu. Je ne savais pas trop quoi penser de cette nouvelle situation qui s’offrait à moi. Un instant de silence se fit savoir avant que mes pas résonnent à nouveaux lorsque l’homme reparti chercher mes compagnons. Pendant ce temps-là je m’habillais dans le silence le plus totale mais mon excitation était au plus haut point. J’étais fait pour ça: un monstre, voilà ce qui restait de moi. Je ne sais pas si c’était la meilleur des choses à faire, de revoir ces scènes plus sordides que les unes que les autres mais on m’a dit un jour :

Les paroles de notre chef d’escadron retentissaient tandis que mes premier pas au village me rappelaient nos missions sordides de reconnaissance dans ce désert que nous ne connaissions pas. Tous ces souvenirs ressurgissaient. Je retournais en enfer, ma véritable maison. Mon gilet était prêt, ma sacoche de fumigène solidement attaché avec deux kunais explosifs. Je rajoutais à cela une seconde sacoche de makibishis et sur ma cuisse droite étaient solidement attachés mes kunais. Je n’avais pas pris la peine d’acheter beaucoup de kunais et je n’en avais que trois. De fait c’était un équipement un peu pauvre en apparence mais c’était bien plus dur auparavant, lorsque l’on devait se battre à main nues car nous n’avions pas les ressources d’équiper la tribu entière. Mon sac de provision était prêt et mon sac de couchage remontait légèrement au-dessus de ma tête. Le sac en lui-même n’était pas bien lourd mais le sac de couchage était assez large.

Je sortis du restaurant avec une résolution différente de ce que j’avais d’habitude. Je n’avais pas un intérêt personnelle pour ce qui nous attendait mais je me sentais libre, tout du moins un instant, de faire ce que je voulais. Je ne pouvais pas m’empêcher de sourire en m’attelant de rejoindre mes compagnons. Le sourire n’était pas large mais le rictus bien voyant. J’étais reconnaissant envers Wada Eichi. Aucun jônin auparavant n’avait pris la peine de miser aussi gros sur ma tête. Il faudrait que j’en vaille la peine et cette mission était ma seule chance de réussir. C’est dans cet état d’esprit que j’arrivais en dernier sur le lieu de rendez-vous, retenu par mes obligation un instant ainsi que mon hésitation lorsque la nouvelle de mon bienfaiteur arriva à mon cerveau.

Pile à l’heure j’écoutais la présentation de notre sensei tandis que mon regard se posa sur un autre membre de clan connu.


Les Akuzus étaient un clan connu pour leur élasticité et leur maîtrise du taijutsu. A l’heure actuelle ils étaient même considérés comme les meilleurs utilisateurs de cet art en Suna de par leur pouvoir héréditaire qu’ils associaient avec brio à leur compétence martiale. Le jeune Akuzu était certe plus vieux que Tetsui et d’un clan célèbre mais mon regard se posa un instant sur Tetsui. Je ne m’étais pas intéressé à eux mais je remarquais que le choix de mes partenaires étaient clairement définis par leur prédisposition. Le clan Yamada devait surement être le plus connu des clans tant le kekkei de la chaleur était un pouvoir incommensurable qui permettait bien des choses. Yamada Kioshi était un homme connu et influent, chef du Kakumeigun. Il était l’un des grands hommes et garant de l’intégrité du village. De fait je me demandais quel était alors mon atout pour cette équipe et les choix de mon sensei. Pour la première fois, l’homme que je pensais béa et abrutis me semblait bien plus intriguant qu’auparavant. De fait j’aurais tout le loisir d’en apprendre plus sur mes compagnons d’armes plus tard. Nous devions partir sur le champ.

Nos pas laissaient des traces dans le sable à l’orée de cette nuit froide. Les nuits étaient toujours ainsi dans le désert mais il y avait dans cette nature morne le bénéfice d’apercevoir toutes les étoiles et les constellations. C’était beau et le village disparaissait peu à peu au loin. Un autre rictus de joie pouvait se lire sur moi. Je n’avais plus cet air désintéressé. Bien sûr j’étais toujours hautain, arrogant et égoïste mais mon sourire narquois était bel et bien visible sur mon visage et mes yeux encore un peu perdu par les évènements luisaient comme les astres que je regardais auparavant. J’écoutais attentivement Akuzu avant d’à mon tour prendre la parole et réfuter les dires du jeune genin.


Arrêtant mes paroles un instant comme pour laisser au benêt d’Akuzu le temps d’assimiler l’ensemble des informations je jugeais de sa personne. Sa stratégie était compréhensible mais hâtivement il n’avait pas tenu compte de l’ordre de mission : un ninja doit savoir lire entre les lignes. Néanmoins le jeune homme connaissait ses points faibles car il avait avoué lui-même que les stratégies n’étaient pas son fort. Il avait donc un potentiel plus élevé qu’il n’y paraissait. Connaître ses propres faiblesses et savoir par la suite y remédier étaient le meilleur moyen d’être fort ou, tout du moins d’être plus complet. Mes yeux pétillaient d’intérêt pour tout mon environnement comme un fauve lâché dans une arène nommé « connaissance ». Je reprenais ensuite mes derniers arguments afin de rassurer l’Akuzu sur les dangers de ce que je proposais ainsi que ma conscience des risques.



Souriant et confiant, peu m’important que ma stratégie soit la meilleur ou pas, je continuais d'afficher ma mine joyeuse. J'étais confiant en notre équipe. Je n'avais pas un don spécial ou une quelconque supériorité sur mes compagnons mais Wada Eichi, ce jeune homme de mon âge, avait réveillé un feu qui jamais ne s'éteindrait. Au final j'avais bien choisi la couleur à apposer à mes cheveux, elle m'allait parfaitement. Le mirage que nous étions était sur le point de s'abattre.

À écouter les différentes prises de paroles de mes petits, je comprenais vite que mes choix étaient les bons. Deux sur trois avaient la bonne réponse : Nous devions nous occuper de la prise d'otage d'abord. Pourquoi ? Deux raisons principales et une plus discutable. La première était que si les deux affaires étaient liées et qu'un brigand du sud parvenait à s'échapper, retrouver l'otage vivant était presque impossible. Deuxièmement il y avait le fait de l'importance du dignitaire enlevé pour Suna et sa réputation auprès des civils. Enfin la dernière était d'ordre logistique, le nord étant plus près de Suna que le sud. Je ne préférais pas prononcer un mot encore, tout en augmentant la cadence de notre course, jusqu'à ce que je m'arrête près d'un immense rocher où un palmier avait décidé de s'abriter comme par enchantement : Le lieu de rendez-vous des éclaireurs de Suna. Comme prévu mon contact était présent.

- Les nouvelles ?
- Ils avancent lentement, moitié moins qu'un shinobi manquant d'entrainement, sans doute la charge de l'otage. Nord-est d'ici, environ cinq kilomètres. Vous devriez pouvoir les rattraper là. Il indiquait sur une carte un petit village, parfait pour leur servir de refuge pour une pause.
- Ils se doutent de quelque chose ?
- Pour sûr, ils sont assez nombreux mais rien de bien dangereux, ils font beaucoup de rondes et certains sont dissimulés dans la population.
- Merci. En route !

Le shinobi disparu presque instantanément, semblant s'estomper dans le désert comme un voile de sable. Son intervention éclairerait bien entendu mes petits camarades sur notre première destination. J'espérais en plus qu'ils aient bien assimilé les détails des défenses ainsi que l'importance d'une reconnaissance dans une mission où la moindre alarme sonnée pouvait signifier la mort de l'otage. Je faisais un signe avant de continuer sur la route, la carte donnée par mon collègue sous les yeux.

Je me retournais parfois pour observer le comportement de mes élèves, si ils se parlaient, leurs visages, savoir si ils étaient stressés ou non de la situation. Et si il y avait bien une chose pour laquelle je pouvais sourire actuellement était l'implication sans faille d'Emishi dans la mission : je le voyais sérieux, appliqué et réfléchi, loin de la première image qu'il avait renvoyé que ce soit à son camarade Tetsui ou bien à moi. Pendant notre déplacement, j'en profitais pour adresser quelques mots à mes suivants.

- Je ne peux pas me permettre de séparer l'équipe Uji, du moins pas dans l'état actuel des choses. Lorsque vous serez plus aptes, je pourrais le faire. Et donc vous aviez raison vous deux, on va aller sécuriser l'otage. Cependant, et comme l'a bien précisé Emishi, je veux que ça soit en évitant le plus possible les effusions de sang, pour autant je ne veux qu'aucun des kidnappeurs ne puissent en échapper pour éviter, si lien il y avait qu'ils aillent prévenir leurs petits copains du sud. Donc on les maitrise, on les assomme et on s'arrête là sauf ordre ou nécessité contraire. On extrait l'otage et on le dépose au poste de garde le plus proche, ensuite on file sur la côte.

Je gardais la tête tournée alors que nous avancions toujours à une cadence plutôt élevée, en cela j'étais fier d'avance de mon équipe car ils arrivaient à maintenir un rythme de course nécessitant tout de même de longs entrainements, notamment d'endurance. Je pouvais en plus mieux comprendre certains idéaux de mes protégés, principalement Tetsui qui se refusait presque à faire usage de la force à propos de son refus des guerres et qui s'intéressait davantage aux sentiments qu'à la politique. C'était très noble mais totalement erroné dans notre monde malheureusement. Il me faisait penser à ce doux rêveur de Kibo, sauf que le Yamada je le formais !

Les kilomètres s'avalaient aisément et le soleil commençait à pointer le bout de son nez sur la longue étendue de sable. Nous n'étions plus qu'à la moitié du trajet et je sentais la pression monter doucement. Non pas que je stressais pour une mission rang B mais plutôt que cette fois j'étais accompagné de trois genin n'ayant pas forcément le bagage nécessaire du shinobi. C'était une bonne expérience, tout du moins tant qu'il n'y avait pas de blessés.

La route se faisait de plus en plus visible et bientôt les premières visualisations de bâtiments étaient possibles. Je m'arrêtais donc en plein milieu du désert, à vue du village, pour les briefer une dernière fois sur ce que nous allions faire.

- Bien, dernier briefing et petite leçon : Vous avez sans doute remarqué le shinobi de tout à l'heure qui nous a donné les informations, c'était un senseur de Suna, spécialisé dans l'observation primaire des objectifs, un éclaireur. Sur le sol de Kaze, nous avons ce genre de possibilités, profitez-en quand cela est nécessaire, comme ici. Cela nous a permis d'identifier plusieurs problèmes : Les bandits infiltrés dans la population et le grand nombre d'ennemi dans le village en protection du dignitaire. Ceux à l'intérieur de la population sont notre plus épineux problème.

En effet ces derniers agissaient souvent par paire, tandis que l'un identifiait la menace, l'autre prévenait et c'était un échec cuisant. Il fallait donc les attirer un à un pour pouvoir facilement les mettre hors d'état de nuire. Pour cela rien de plus simple.

- Or, nous savons que ce ne sont pas des shinobi, il sera facile de les duper. Première étape, et ça ne va pas vous plaire : vous posez vos affaires de ninja ici, derrière ce rocher : Kunai, shuriken, katana et bandeaux de suna. Je vais effectuer pour ma part un Henge et prendre la forme d'un personnage plus âgé qui sera en quelque sorte votre père, ayez l'air naturel. On va faire une ronde en ville, et dès que vous voyez quelque chose de suspect comme un groupe d'individu peu commun, un bâtiment plutôt bien surveillé ou autre, vous me le dites discrètement et on agira ensuite.

Je savais que mon plan avait des failles mais je laissais les trois garçons avoir leur propre réaction. J'essayais de former doucement leur leadership et leur esprit d'initiative. Néanmoins, si il avait des failles, il fallait reconnaitre que dans un lieu inconnu, cela restait le mieux à faire. Un mudra plus tard et j'étais transformé en homme ayant une quarantaine d'années, cheveux grisonnant par endroit et plutôt trapu, habillé en vêtements lambda des oasis de Kaze no Kuni. J'indiquais à mon petit groupe l'entrée du village après qu'ils aient ôté chacun leur matériel. Il ne fallait pas qu'ils s'en fassent car je pouvais leur redonner des kunai quand ils le souhaitaient.

Le village n'était pas très grand, je pu le comprendre dès la première observation, une demi-douzaine de rues principales et quelques dizaines de badauds dans chacune d'elle : La tâche de repérage allait pouvoir se faire assez facilement. Je mettais une main sur l'épaule de Tetsui et une dans le dos d'Uji, tout en regardant Emishi pour donner l'impression que j'étais leur père. Le tour se faisait doucement et nous pouvions apercevoir plusieurs points chauds et suspects parmi lesquels : Une boutique de confiserie avec des personnes adultes à l'intérieur, une auberge où deux personnes sommes toutes classiques étaient devant la porte, un restaurant avec une arrière salle et un étage où les volets étaient étrangement tirés et enfin une ruelles ou trois personnages tout de noir vêtus discutaient. Peut-être en avais-je raté mais j'étais persuadé que mes élèves auraient d'autres observations à me donner. Je faisais se diriger le groupe vers un marchand primeur adjacent où je commandais quatre salades de fruits. Nous nous installions tandis que le serveur nous apportait la commande, dans le même temps, en me piquant l'intérieur du poignet avec un cure-dent, j'activais mon sceau à kunai pour en extraire trois spécimens.

- Bien, gardez les bien cachés. Donc pour ma part j'ai vu la boutique de confiserie avec des adultes à l'intérieur, l'auberge forcément mais peut-être trop classique, la ruelle avec le groupe qui discutaient en épiant la rue et le restaurant à étage avec les volets clos alors que le restaurant en lui-même était ouvert. Et vous ?

Le sable chaud aurait dû laisser nos empreintes mais le vent se soulevait déjà. Suna était notre bienfaiteur et déjà nos empreinte s’évaporait après le passage des enfants du vent et du sable que nous étions. Ce village où résonnait paix était en soi une véritable hypocrisie et une tension à lui seul. A plusieurs reprises Suna aura été en guerre et bien que la menace furyou dont je ne connaissais rien si ce n’est le nom avait disparu, tout était encore à faire. De plus, quel intérêt aurions-nous à être un village shinobis en temps de paix ? Si les négociations avec le pays du vent se passaient bien, aurions-nous toujours un gagne-pain durable pour nos familles ? En soir la voie de shinobis ne me paraissait pas la plus sure mais je ne pouvais nier le fait que j’étais heureux de repartir en mission. En même temps le paradoxe voulait que je sois effrayé par mon passé sanglant qui était commun à bon nombre d’entre nous : cette époque d’avant le village de Suna.

En ces temps le pays de Kaze existait déjà mais était déchiré intérieurement par les querelles de ses clans ninjas qui se battaient sans cesse pour obtenir la garantie de la zone. Nation et ordre étaient toutes deux des faces d’une même pièce que je jaugeais du mieux qu’il le fallut pour obtenir un avenir radieux. Au fond c’est Suna qui avait fait le choix de relation étroite avec Kaze no Kuni. Nous deviendrions leur armée, uni espérons-le mais l’indépendance du village était, quant à elle, discutable. Une coexistence pacifique entre les deux entités étaient-ils vraiment possible ? Le soleil devait me taper sur la tête ou, tout simplement étais-je trop négatif mais, j’avais un mauvais pressentiment. Je ne sais pas pourquoi : l’intuition peut-être ?

La lumière est faite de multiples couleurs mais on peut aussi dire qu’elles ne sont les variantes d’une seule et unique qu’est le noir en peinture et le blanc en lumière. Au final le ying et le yang était un perpetuel changement qui se révélait même au tréfonds de la nature. Le principe taoïste était une balance. Conscient de mon existence paradoxale teinté de gris je comprenais à quel point, bien que mon point de vue soit négatif, je tenais à ce que Suna et Kaze puissent vivre en harmonie. Etait-ce dû à ma culture ? Il n’y avait pas de doute là-dessus mais je ne pouvais nier que je désirais continuer à me battre car le démon rongé que j’étais ne connaissait plus que cela. J’avais beau être un serveur de restaurant les marques du passé ne s’effacerait jamais et je ne désirais pas assez la pérennité en ce lieux pour être un véritable shinobis aux valeurs fières. La véritable personne qui pourrait illuminer ce chemin, ce serait des gens comme Yamada Tetsui. Plus jeune et plus innocent, porté par des valeurs saines et ancré par une forte personnalité excentrique. Ce paresseux avait toutes les chances de permettre un avenir meilleur et de découvrir des idées que nous n’aurions jamais. L’Akuzu avait dix-neuf ans, je ne savais pas trop quoi en dire par rapport à son âge si le passé l’avait touché au même point que moi ou non. Peut-être étais-je le seul aussi à me souvenir ? J’ai toujours eu un don pour me souvenir de tout avec exactitude. Le rictus ou même le battement de cil d’une personne que j’ai rencontré il y a plus de dix ans. Je ne suis que rancune et haine enchainé par des mœurs, celle de la société.

Le monstre que j’étais avait bien pu être taraudé tout le long du chemin qu’il ne vit pas que nous nous approchions enfin d’un rocher. J’avais laissé Tetsui et Uji parler durant cet instant. Je réfléchissais trop certainement mais j’exécutais les ordres sans sourciller pourtant dans le même instant, comme déphasé par rapport à la mission. Revenu à moi-même après les dires de notre sensei, je n’avais même pas remarqué qu’il n’avait pas répondu auparavant. Mon regard se fit plus sérieux à son écoute car il me fallait rester rigoureux.

Nous rentrions dans ce village fantôme né d’un western de basse envergure. Il n’y avait rien de véritablement intéressant si ce n’est des adultes à une confiserie. C’était complètement louche…. Néanmoins je n’étais pas le plus doué pour discerner, tout du moins pas plus doué que mon sensei ou mes camarades. Mes yeux tournaient dans la ville que nous venions d’accoster mais j’étais incapable de dire quelle piste serait la meilleure. La mission aurait été beaucoup plus simple si nous n’étions pas des genins. Dans une telle situation nous aurions pu nous disperser et ne pas prendre la couverture d’un père et de ses enfants. Néanmoins je tentais de percevoir des informations nouvelles mais rien ne me parvint. Uji m’étonna par son regard vif qui débusqua un homme sur le toit. Pourquoi dans ces moments je me méfiais de tout ?

Ce n’était pas seulement l’auberge, tout m’offusquait en cet endroit. C’est comme une odeur puante et peu ragoutante qui venait jusqu’à vous. Mon regard, toujours aussi expressif, était bien plus sérieux que d’accoutumé. Mes lèvres peu enclines à afficher un nouveau sourire.

Je ne sais pas. Je n’ai rien découvert de plus mais, je n’aime pas beaucoup cet endroit.

Je n’avais rien d’autre à dire en plus si ce n’est mon sentiment. J’avais eu jadis un sensei à mon arrivé dans le village de Suna. Il n’était que chuunin mais était en charge de la réhabilitation des shinobis que nous étions pour faire de nous de véritable soldat. En mission il était mort en me sauvant. Sauvé et devenu un déchet j’avais arrêté de rêver jusqu’à ce qu’Eichi prenne sur lui pour abandonner les gains de la mission et perdre ces jours avec nous, mettant en péril sa vie. C’était un geste noble mais je détestais ça. Je lui étais reconnaissant et bien entendu que j’étais content mais, vraiment je n’aimais pas tant de gentillesse. Je ne sais pas si c’était de la jalousie mais j’avais envie de le claquer. Cet homme que je considérais dorénavant comme mon sensei est sauver, je ne pouvais décidemment pas l’encadrer… Sa aussi c’était à prendre en compte.

J'écoutais attentivement les paroles de chacun de mes élèves, ne faisant que de bouger la tête affirmativement par rapport à leurs différentes observations qui étaient en général bonnes. Durant tout ce temps sous henge, je ne faisais qu'observer les alentours, et tout coïncidait dans le fait que tout le village semblait acquise à la cause de nos preneurs d'otages, même cet homme posé derrière nous. Je leur faisais signe d'attendre quelques secondes, je me levais comme pour aller aux toilettes sauf qu'au passage j'attrapais l'inconnu pour le trainer avec moi dans la pièce. Je fermais la porte à clé, le jetant contre un mur assez violemment.

L'objectif était assez simple, savoir dans les moindres détails le dispositif ennemi. Je le saisissais par le col, le soulevais un peu, mon henge se dissipa pour laisser apparaitre mes cheveux blancs et mon regard de feu. Je le fixais, sans aucun mot, juste un sourire carnassier. Je n'avais rien à lui demandé, il savait ce que je voulais.

• Partout... Partout, on était sûr que vous viendriez. L'auberge en face, deuxième étage. Pitié laissez-moi vivre, je fais ça pour nourrir ma famille !
  
• Très bien, merci.

J'apposais ma main au niveau de sa nuque et laissais le courant venir assommer mon interlocuteur. Ainsi ils avaient eu vent de notre arrivée et comme prévu ils étaient dans l'auberge ? Ça paraissait trop trop simple, néanmoins notre devoir était de nous assurer de la non-présence de notre cible dans le lieu indiqué. Sans prendre la peine de réinitialiser mon Henge, je me rendais à la table de l'équipe, soufflant un peu avant de fixer mon regard sur le bâtiment face à la boutique où nous étions installés.

• Bon, je n'ai aucune assurance de ce que j'avance, apparemment l'otage serait dans l'auberge. Donc vous entrez par la porte principal, pas besoin de prendre de gants pour ça. Ils doivent s'attendre à de la finesse. Je m'occupe du garde sur le toit et des deux postés devant la porte, dès que c'est fait vous entrez et vous neutralisez toute menace.

Je faisais un simple signe de ma main droite et je disparaissais de leur vision pour arriver dans le dos de l'espion sur le toit du bâtiment ciblé. Je tapotais doucement son épaule, il se retournait et je le saisissais à la gorge, serrant de plus en plus fort en prenant soin de camoufler ses potentiels cris jusqu'à ce qu'il s'évanouisse. Je le posais doucement contre la surface du toit avant de tirer deux senbons de ma poche, de les électrifier et de les jeter sur les deux gardes devant la porte d'entrée, ce ne fut qu'une question de seconde avant que le courant face son œuvre.

Problème idiot, les villageois qui passaient dans la rue, même si le monde tel qu'il était aujourd'hui faisait que les civils passaient sans se soucier des évènements, mais regardaient quand même les deux corps inertes effondrés. Rapidement mes yeux parcouraient l'environnement, bientôt je me fixais sur le groupe de la ruelle, qui cherchaient des yeux leurs collègues. Ils commençaient à se déplacer, je ne pouvais pas prendre le risque qu'ils interpellent mes jeunes camarades. Un Shunshin plus tard j'étais au milieu de leur trio. Ils s'arrêtèrent tous en sortant des armes comme des longs couteaux ou encore des bâtons. Primitif. J'esquivais la première attaque, désarmais l'homme avant de le propulser dans le mur, le second arriva à profiter d'un moment de faiblesse de ma part pour m'infliger une blessure au bras à l'aide d'une arme tranchante. Celui là je le plantais d'un kunai dans la gorge, sans doute empli de haine par rapport à ce qu'il m'avait fait. Le troisième fut prit de peur, me frappa dans le ventre avec son bâton. Je rigolais avant de l'électriser lui aussi à l'aide de mon chakra raiton. Mon regard rapide vers l'auberge m'indiquait que le petit groupe venait d'entrer.

Laissant ma tête aller de droite à gauche dans la rue, je me décidais d'emboiter le pas à ma petite équipe, en m'assurant de ne pas être suivi. Je me plaçais proche de l'entrée quelques secondes, couvrant les actions de mes comparses. Je regardais la fenêtre du premier et m'y plaçais en écoute. Deux hommes discutaient de leur méthode pour la suite, ils parlaient de changer de trajectoire sur leur fuite tout en demandant aux bandits du sud d'augmenter la cadence des pillages et la brutalité de ces deniers pour nous diviser. Intelligent. Je redescendais avant d'entrer à mon tour dans le bâtiment et d'observer les agissements des trois genins qui m'accompagnaient.

• Bien, on monte allez, il y a deux meneurs en haut. J'ouvre la marche.

Je commençais à progresser dans les escaliers, doucement pour ne pas éveiller les doutes, pourtant déjà des bruits d'excitations se faisaient entendre. L'entrée des shinobis de Suna avait fait son office et venait faire paniquer les hommes à l'étage.

Il y a des jours où l’on se demande pourquoi perdre son temps avec des gens qui ne nous convienne pas. Uji Akuzu allait se révéler être un boulet de taille au sein de notre groupe. Il avait de bons instincts mais ses capacités mentales ne devaient pas avoir été grandement entrainées pour foncer ainsi aux paroles d’Eichi-sensei. Sans aucune préparation et montant à toute vitesse il mettait en péril sa vie ainsi que la nôtre puisque nous le poursuivions. Je n’eus pas le temps de pester qu’au moment où ce dernier nous ayant tracé se retrouvait étalé par terre. Sa fougue aura eu raison du jeune homme étalé sur le parquet. Un tic visible sur mon visage en disait long sur mon agacement. Deux personnes étaient situées dans la chambre mais notre cible n’y était pas. Les deux manants avaient assomés le blondinet et étaient à ma portée. Je ne pris pas la peine de réfléchir et j’agissais directement tant l’occasion et le placement des deux bons hommes étaient en ma faveur. La paume de mes mains vînt s’écraser dans le ventre de chacun les faisant vaciller un instant en arrière. Les secondes qui suivirent furent le manque de présence d’esprit des deux larrons qui pensaient recharger sur moi avant de s’effondrer sur le coup de douleurs stomacales importantes. Je m’avançais ainsi dans la pièce sans aucun soucis et calmement. Je dégageais de mon pied sur le côté l’un des hommes sur le chemin avant de regarder la pièce.

La pièce était petite et vétuste. Un lit était apposé sur le côté et les draps sentaient une douce odeur de lys. Une boite de préservatif était posée sur le meuble à côté. Il n’y avait rien à redire sur le bon temps qu’avait pris ces porcs. Je me tournais ensuite vers l’étagère en cherchant du coin de l’œil des documents intéressants. Je ne tentais pas d’interroger les deux hommes qui avaient rejoint Uji à mes pieds du fait de la douleur trop intense que je leur avais infligé. Les deux hommes beuglaient dans toute la pièce comme si ils allaient mourir tant les douleurs aux ventres sont très souvent les plus infâmes. Néanmoins le pronostic vital des deux hommes n’était pas à mettre en jeu. Si j’avais visé avec précision et atteint les organes vitaux comme l’intestin les effets n’auraient pas mis autant de temps à apparaître et ils seraient déjà en train de chialer.

Enfin dans cette foutue étagère des documents intéressants en ressortaient. Une lettre leur avait été attribuée par un homme. Rien ne permettait de deviner ce qu’il adviendrait du futur de notre cible mais il semblait s’être dirigé bien plus au nord que cela et nous devions nous hâter avant qu’il ne franchisse la frontière. Lorsque notre mentor fut présent je lui présentais les papiers tandis que nos deux hommes semblaient être en âge et Uji dans les bras de Morphée. Je regardais Uji à terre.

Que faisons-nous ?

Uji serait un boulet à trimballer à mon sens et la mission était un échec. Comment pourrions-nous rattraper des bandits qui sont déjà à 2 jours de marche de notre localisation actuelle ?

Les choses ne s'étaient absolument pas passées comme prévu. Il y avait plusieurs points qui me faisaient croire que nous allions échouer si nous n'étions pas capable de relever la tête : Uji venait de nous mettre des bâtons dans les roues en sautant tête baissée pile où il ne fallait pas et je sentais que je perdais la confiance de mes élèves de plus en plus. C'était une chose primordiale pour moi, la confiance, et je me demandais déjà si je n'allais pas couper court à mon idée d'équipe en observant leurs réactions physiques et verbales. Emishi était cinglant, le ton froid, le regard rempli d'une chose semblable au dédain. Tetsui que je pensais bien plus convaincu que son camarade avait soupiré plus d'une fois. Et notre intrusion dans l'auberge qui avait été un fiasco. Il n'y avait plus personne ici.

Je serrais mon poing avant de frapper le mur donnant vers le nord pour y créer une grande brèche : inutile de passer plus de temps ici. Tant pis si l'information allait arriver aux oreilles des rebelles de la côte, nous ne pouvions pas nous permettre de laisser passer l'otage. Je fixais tour à tour chacun des genins m'accompagnant avec un air déçu, mais pas de la situation, de leur agissement, non, juste de leur comportement. Je saisissais le corps d'Uji avant de me précipiter dehors en faisant signe à mes camarades de me suivre. Je me précipitais rapidement vers le fameux rocher où nous avions laissé nos équipements. C'est là que je posais le corps du genin évanoui. Des shinobi de Suna allait bientôt arriver ici et s'occuper de lui. Pourtant je ne bougeais plus, l'air grave.

• Nous ne partons pas, du moins pas dans les conditions actuelles. Je vais aller chercher l'otage et seulement avec ceux qui ont foi en moi. Si vous ne croyez pas en moi et mon enseignement, vous êtes libre dès à présent de repartir vers Suna et de quitter l'équipe, il n'y aura aucune sanctions. Vos réactions et le ton de vos paroles ne vont pas du tout avec l'idée d'une équipe. Je refuse donc d'être votre Sensei plus longtemps. Il faut bien vous mettre dans l'idée que peu importe les erreurs des uns ou des autres, la façon de procéder, il faut se faire violence ! Vous n'êtes que des Genins, et je peux vous dire que cette vie n'est pas facile, mais elle apporte une satisfaction que seuls ceux se donnant corps et âme au village peuvent comprendre, et j'en fais parti. Vous non. C'est là ma conclusion. Des éclaireurs arrivent pour récupérer Uji, mais si vous repartez, prenez le avec vous, sur ce c'est peut-être là que nos routes se séparent...

Mon ton était des plus graves, c'était une décision lourde de sens que je venais de prendre, un ultimatum que je venais de mettre face à eux. Voilà donc le choix qui s'offrait à eux : Poursuivre avec moi et devenir ce qu'une équipe signifiait ou bien repartir à Suna pour des vies loin de toute fierté. Je prenais un Kunai marqué d'un sceau de localisation que je lançais dans le rocher. L'objet métallique se planta à l'intérieur sans fissurer le minéral, témoignant de mon énervement actuel. Je baissais la tête pour les saluer tout deux et m'élançais vers le nord à grande vitesse, mais assez lente pour qu'ils puissent me rattraper si ils le souhaitaient.

La route était longue, je n'arrivais pas à sentir si ils me suivaient ou non, qu'importe car je voyais bientôt une sorte de caravane ayant une organisation presque militaire. Une telle défense annonçait clairement qu'ils protégeaient une personne importante. C'était lui, c'était sûr. Je me précipitais rapidement vers leur flanc gauche, profitant des dunes pour camoufler mon approche. Dix kunai ornaient mes deux mains, dix kunai qui furent projetés sur les cibles, imbibés de Raiton. Quatre plantèrent leur cible à la gorge, les autres allèrent dans le sable. Je tirais la poignée de mon katana sur laquelle apparue la lame. J'assénais un coup violent sur l'homme à ma gauche qui s'effondra sur le coup, je repérais un vieil homme excité à l'idée de s'échapper sans doute, mais alors que je me précipitais vers lui pour l'extraire, je reçu un shuriken dans la cuisse, ce qui me stoppa quelques secondes, le temps que je le retire avant de le relancer sur l'assaillant. En pleine gorge.

Mon katana vola en direction d'un autre adversaire, le temps que celui-ci esquive, j'avais le vieil homme dans les bras, nous nous cachions rapidement derrière l'un des chariots, sous le feu des jets de projectiles dont nous étions les cibles.

La réaction que j'attendais. Je me doutais que ces petites piques allaient fonctionner, mais aussi bien ? C'était pas gagné et pourtant j'entendais petit à petit les adversaires s'effondrer sur le sable à cause des râles de douleurs qu'ils hurlaient, et aussi le bruit de ces coups physiques dont Emishi devait être le créateur. Une vague de chaleur vint s'évanouir proche du dignitaire et moi-même. Je lui baissais la tête pour éviter qu'il prenne les variations de température dues aux capacités du Yamada. J'essayais de cacher mon sourire alors que je comprenais doucement que s'en était fini. Je me relevais, accompagné du vieil homme encore sous le choc, laissant ses yeux trainer de droite à gauche de peur sans aucun doute. Je lui tapotais l'épaule pour lui indiquer que s'en était fini. Mais au delà de l'effet provoqué par mon coup de sang et cette affinité d'équipe trouvée, j'espérais qu'ils comprendraient qu'une stratégie peut voler en éclats lors de certains événements comme ceux du village.

Tetsui ne répondait pas, et c'était d'ailleurs étonnant, car ce fut Emishi qui prit la parole pour me redonner la définition d'un shinobi. Mais il réussit à me tirer un immense sourire, et de la fierté, lui qui ne se considérait pas comme un ninja au sens pur, le voilà qui revendiquait son statut avec assurance. Le Yamada de son côté était dans son tempérament habituel. Je les saisissais tout les deux par les épaules, rigolant aux éclats.

• Et bah voilà les gars ! C'est ça que j'aime ! Félicitations ! Mais on n'en ai à la moitié. Bon ne bougez pas, je reviens vite, je vais chercher des shinobis de Suna.

Ils ne devaient pas comprendre comment j'en étais capable mais je savais le faire. Depuis toujours, à force d'user d'une très grande vitesse dans mes affrontements, j'étais devenu capable de me déplacer dans le pays entier en une seconde, par des déplacements instantanés incroyables. Je m'éloignais un peu du groupe, faisant signe au vieillard d'attendre un peu, je faisais un clin d'oeil et je disparaissais, me retrouvant en une fraction de seconde à un poste de garde à la frontière la plus proche, je saluais les personnages présents en expliquant la situation. L'un d'eux m'annonça être utilisateur du Shunshin, je lui disais alors de me suivre et nous nous retrouvions instantanément à l'endroit où était le reste de l'équipe. Après une brève discussion avec le personnage que nous devions extraire, le shinobi et lui se mirent en route pour Suna, de notre côté la deuxième partie de la mission débutait.

• Oui je sais, c'est assez impressionnant. Peut-être que je vous montrerais tout ça plus tard. En route vers le Sud équipe Shinkirô !

Je venais effectivement de retrouver ma joie de vivre et le bonheur d'être avec eux. Il y avait juste eu ce problème Uji. En réalité, lorsqu'il se réveillerait, il ne serait plus dans l'équipe, il s'était révélé bien trop faible pour notre métier et avant de pouvoir repostuler dans une équipe il devrait retravailler les bases à l'académie, je ne pouvais pas me permettre de remettre en danger dans un futur proche l'équipe et sa cohésion toute neuve. J'engageais le pas, mes camarades l'emboitant, le trajet serait plutôt long, malheureusement le déplacement que je pouvais utiliser, eux ne l'avaient pas, nous ferions donc le trajet à pieds. Finalement ce trajet pourrait permettre à chacun de restaurer le peu de chakra perdu dans l'affrontement et aussi de se parler, de se comprendre et peut-être de pouvoir éviter dans un futur plus ou moins proche de nouvelles prises de bec.

De mon côté je réfléchissais et me doutais qu'à notre retour à Suna je devrais sans doute trouver un nouveau membre pour l'équipe, et d'ailleurs je le convoquerais lui et ses deux futurs coéquipiers à un entrainement plutôt corsé mais néanmoins classique : Eux trois contre moi, bien entendu un affrontement avec des objectifs à atteindre. Ce serait parfait, amusant mais parfait. Je fixais alors l'horizon car un détail me gênait, ce dernier tremblait mais de façon loin d'être naturelle et je compris rapidement qu'il s'agissait encore une fois de mes camarades éclaireurs que nous avions croisé plus tôt. Je ralentissais le pas, signalant d'un geste de la main que nous avions de la compagnie, rapport urgent sur la situation dans le sud ?

• Salut les gars.
  
• Eichi-San, des nouvelles du sud : Les bandits comptent plusieurs nukenins de bas rang, peut-être de rang B maximum, ils ont augmenté la cadence des pillages. Ils suivent la route la plus commerciale, leur destination est...
  
• Odaichi, la capitale, j'ai compris. Merci.

Ils me saluèrent et disparurent. La situation commençait à être critique : nous n'étions plus que trois, eux comptaient des shinobis dans leurs rangs et avaient pour cible la capitale : sans faire de dessins, ils ne devaient en aucun cas l'atteindre. Je tournais un peu la tête pour voir les deux genins du coin de l'œil, mon attitude physique laissait entendre que l'heure était grave. seraient-ils assez forts pour ce qui allait arriver ? Je leur faisais confiance mais déjà mon égo avait reçu un coup à transporter le corps lourd de l'Akuzu. J'étais responsable de lui et j'avais failli, il avait peut-être fait une erreur mais je n'avais pas été là pour le couvrir... Si ça se reproduisait ? Non impossible, il ne fallait pas que je doute, pas maintenant. Je m'élançais donc sur la route, droit vers le sud.

Vu la taille du trajet, nous arriverions sans doute durant la nuit, moment privilégié pour piller les villages et donc moment privilégié de notre côté pour les mettre hors d'état de nuire. Je me réservais le droit à un prisonnier et à plusieurs morts dans l'affrontement si cela devenait nécessaire, ce que je ne souhaitais pas. Je ne voulais pas montrer cette face noir à mes élèves, pas après mes beaux discours, pas maintenant. Tetsui était fragile concernant les sacrifices humains, il me l'avait dit dès le début, et Emishi... Que penserait-il de moi alors qu'il venait enfin d'accepter ce qu'était un shinobi ?

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