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 Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage]

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Katano Raion
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Message(#) Sujet: Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage] Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage] EmptyMar 24 Fév 2015 - 13:28

Je m’étais arrêté dans un bar de la ville. Le moins fréquenté et pourtant là où l’alcool était le plus gustatif. J’appréciais cet endroit et cela faisait déjà un moment que je passais tout mon temps libre entre ses murs. Le gérant ne me regardait ni comme un monstre cybernétique ni comme une abomination mécanique. Il avait certes été surpris par ma dégaine la première fois que j’avais passé le seuil de sa porte, mais depuis, il s’était montré particulièrement respectueux. Aussi je donnais de bons pourboires. Il m’était sympathique et l’envie de voir son établissement rester à flot m’animait à chaque fois que je réglais l’addition.
Ce jour là j’étais assis sur le comptoir, comme à mon habitude. J’appréciais doucement la liqueur qui se trouvait au creux de ma main : un whiskey pure du pays des cascade. Le gérant avait ouvert une bouteille pour moi, il l’avait fait en souriant. Il s’était même servi un verre. Ensemble nous avons trinqués à un monde trop compliqué et il est retourné travailler. Il m’a laissé là, assis, tout seul, enseveli par mes pensées. Ces derniers mois me repassèrent en tête. Ma mort, ma résurrection, ma nouvelle vie. Je n’avais aucune idée de comment tout cela allait finir, je n’avais aucune idée de mon état à la fin de mon combat. Dans l’absolu, je désirais rester en vie, suffisamment longtemps du moins pour pouvoir apprécier le nouveau monde que j’aurais créé.

« Tu savais qu’il avait élu domicile près des portes de la ville ? Ouai… Sans déconner, il avait disparu et maintenant il est de retour ! Le Nidaime Kazekage… »

J’en avais entendu assez. Cette phrase prononcée par l’un des clients situé à quelques mètres derrière moi m’avait sorti de ma torpeur psychologique. Pour une raison que j’ignore, j’eus soudain envie de rencontrer cet individu mystérieux. J’étais encore loin de mon objectif principal qui était de me rapprocher de l’actuel chef du village mais si je pouvais tisser des relations avec les vieux vestiges de cet endroit, peut-être arriverais-je à mettre en place une stratégie potable pour atteindre Zanshi.
Le tavernier se rapprocha de nouveau, il était en train de nettoyer l’intérieur d’un verre avec une serviette portant le sigle de Suna. Je me perdis quelques secondes dans la contemplation de ce mouvement presque mécanique avant qu’il ne me demande ce qui pouvait bien m’attirer dans ce qu’il faisait. Je baissai alors les yeux et souris du coin des lèvres. Je finis mon verre de whiskey et le reposai à l’envers sur le comptoir.

« Que savez-vous sur le Nidaime Kazekage ? »

« Seulement qu’il est revenu il y a quelques temps. Ca n’a pas fait autant de bruit que je l’aurais cru. Mais c’est un vieux monsieur, presque dans la tombe si vous voulez mon avis. En quoi cela vous intéresse-t-il ? »

« J’ai un penchant pour tout ce qui est sur le point de mourir. »

Je ponctuais ma phrase d’un sourire compatissant et le tavernier, interloqué, me jeta un regard curieusement fraternel. Il devait sans doute se dire que j’étais un sacré personnage et qu’il avait de la chance de pouvoir m’observer tous les jours ou presque. Du moins c’était ce que ses yeux laissaient croire. Pour ma part, je me redressai sur mes pieds et rangeai le tabouret sous le comptoir. Je déposai quelques billets sur ce dernier et pris le chemin de la porte. Ensuite je fis route vers l’entrée du village. Il ne me fallut pas longtemps pour traverser la ville. Il ne faisait pas particulièrement beau et les gens, apeurés par la possibilité d’une averse, s’étaient pour la plupart cloîtrés chez eux en attendant le retour du beau temps. C’était tant mieux pour moi, je n’aurais pas à croiser le regard accusateur de trop de ces villageois haineux.

A deux reprises je demandais mon chemin pour savoir où se trouvait la demeure du Nindaime. Lorsqu’enfin j’arrivais en face de sa maison, située effectivement tout près des portes du village, je m’arrêtais devant la porte et pris une profonde inspiration. Je me rendis compte que je n’avais rien à dire. Que j’allais certainement me retrouver muet face à cet homme qui allait m’ouvrir. Fallait-il mentir ou dire la vérité ? Dans le doute, et plus par respect de mon credo qu’autre chose, j’optai pour la seconde possibilité.
Trois coups sur la porte et je me figeai. Le regard plongé dans le bois de celle-ci, j’attendais patiemment. Quelqu’un vint ouvrir et je fus particulièrement surpris par ce que je trouvai en face de moi. Un jeune homme aux traits parfaits, aux traits dans la fleur de l’âge. Etait-ce le fils ou le petit fils de celui que j’étais venu voir ? Dans le doute, je décidais de prendre la parole.

« Je cherche le Nidaime Kazekage, je suis ici pour converser avec lui. Je suis Yu, ninja de Suna. »
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Message(#) Sujet: Re: Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage] Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage] EmptyMar 24 Fév 2015 - 16:31

    Bien, tout en ce moment se déroulait selon mes plans, je parvenais à recruter de manière confortable, ma gentille Lilith se trouvait sagement au pays de la pluie tandis que ma position en elle-même et ce que je prépare n'a encore été découvert pas personne. Ces plans en eux-même allaient demandé un certains temps avant de fleurir, mais le temps justement, mon équipe et moi-même en possédions bien plus qu'il n'en faut.

    Aujourd'hui était le jour où je devais rencontré Yamada Ta au sujet du laboratoire, nous devions y entreposé un artefact ramené de mon voyage à Tsuchi no Kuni, en effet, ces zones montagneuses n'ayant été récupérée que récemment par l'alliance, des trésors enfouis sont encore cachés dans les galeries présentes dans les sous-sols du pays. Enfin, je parlerai de tout ceci avec mon cher ami quand il se présentera à ma porte.

    Celui-ci arriva bien plus vite que prévu puisque des coups se firent entendre. Mais ce n'était pas lui devant la porte, il s'agissait là d'un inconnu. Je pouvais sentir son âme et il s'agissait d'une que je n'ai jamais ressenti auparavant. J'ouvris la porte et je dévoilais un faciès interrogateur lorsque je vis une personne dont je ne connaissais pas le visage. Celle-ci s'exclama, se présentant comme Yu, shinobi de Suna. Il déclarait vouloir converser avec moi. Je dois bien admettre que pendant deux secondes je restais muet devant cette personne, j'avais pour habitude de rencontrer les personnes intéressantes en les espionnant au préalable pour apprendre leurs habitudes. Là j'étais face au cas inverse, ou tout du moins, au cas où ce n'était pas moi qui prenait l'initiative. Mais malgré tout je devais apporté une réponse à cette personne mi humaine mi mécanique. Je la formulais comme ceci :

      « La personne avec qui vous souhaitez converser se trouve devant-vous. Mais je vous prie de m'excuser, j'en oublie la bienséance, ne vous attardez pas devant la porte, je vous en prie entrez et prenez place. »


    Ma maison était en soit bien classique puisque je ne m'en servais que pour dormir et rencontrer des personnes. Il n'y avait qu'une table et des chaises, une cheminée pour les nuits froides du désert. Un lit double puisque j'étais un homme qui aimait bien m'étendre, ainsi que du mobilier de cuisine. Aucune étagère, aucun élément de décoration, rien qu'une armoire où était rangée des tenues dont ma vieille tenue officielle de Kazekage. Une fois mon hôte de ce jour attablé je lui proposais de se désaltérer comme le veut les règles de bonnes conduites.

      « La politesse m'amène à vous demander si vous souhaitez boire quelque chose, je peux vous proposer du thé ou du café, comme vous le souhaitez. »


    Une fois qu'il eut répondu et que je mis la boisson à chauffer, je m'installais moi aussi en face de l'homme avant de reprendre la parole, une fois encore.

      « Je vous avouerai que votre venue a réussi là où bien d'autres événements ont échoué, à savoir me surprendre. Je ne reçois que très peu de visiteurs, après tout qui viendrait visiter un homme ayant tué son prédécesseur et déclenché une guerre ? N'est-ce pas ? »


    Une simple pause le temps d'une respiration avant de reprendre :

      « Vous souhaitiez donc vous entretenir avec moi ? Aviez-vous une raison précise ? Ou avez-vous fait de votre curiosité votre raison ? »


    Dis-je tout en affichant un léger sourire.
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Message(#) Sujet: Re: Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage] Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage] EmptyMer 25 Fév 2015 - 0:15

Je fus particulièrement surpris lorsque le jeune homme qui m’avait ouvert s’annonça comme étant le Nidaime Kazekage. Le vieil homme devait bien avoir un siècle et pourtant l’individu qui se dressait en face de moi était à peine plus vieux que moi. Il arborait des vêtements simples et la couleur de ses cheveux était d’un gris sombre. Il m’invita à entrer et à m’installer dans sa demeure. Au moins, je ne m’étais pas fait recaler à l’entrée, étais-je en train de me dire. Je le suivis à l’intérieur et fus frappé par la simplicité du décor. Composé du strict nécessaire, la maison, dans son intérieur ressemblait fortement à mon propre logis. Aucune décoration, aucun bibelot quel qu’il soit. C’était purement et simplement une maison pour dormir, se nourrir et à la limite, comme c’était le cas là, recevoir des visiteurs. Je continuais de regarder le modeste mobilier de la pièce tout en prenant place à la table. Mon hôte me demanda alors si je désirais prendre une boisson chaude. Je lui répondis avec courtoisie.

« Du thé ne serait pas de refus, vous êtes bien aimable. »

Je n’avais prononcé ma phrase qu’avec la simple intonation d’une déclaration. Le ton se voulait courtois mais en réalité, comme à mon habitude, je faisais preuve d’une incroyable neutralité sans réellement le vouloir. Tel un bloc de marbre, je suivais mon hôte du regard tandis qu’il s’attelait à la tâche de me concocter la boisson de mon choix. Ce qu’il dit ensuite me scotcha sur place. Je ne savais pas qu’il avait tué son prédécesseur et déclenché une guerre. Aussi le personnage m’intéressa encore plus. Il avait ma curiosité, il venait de gagner mon intérêt. Et tandis qu’il cuisinait à sa manière, je l’imaginais commettre un meurtre. A sa question je n’eus donc pas à mentir pour répondre.

« Ma curiosité m’a mené jusqu’ici. Mais pour ce qui est du meurtre de votre prédécesseur, ce n’est pas moi qui vous blâmerais pour si peu. Je suis bien placé pour savoir que parfois, les choses tournent mal et que nous avons tous nos raisons. »

J’avais baissé les yeux en prononçant cette phrase. L’espace d’un instant je m’étais souvenu de tous ces sacrifices que j’avais acceptés pour me retrouver dans ce village. Ma mort, mes amis que j’avais quitté. Ou plutôt mon ami : Goren. Lui aussi était de ces contrées désertiques et lui aussi savait comment fonctionnait le monde. Sans doute le Nidaime était-il comme lui, me disais-je. Sans doute restait-il quelques vestiges de ce conquérant, de cet instinct animal qui pousse les hommes à s’entre tuer.

« Je ne suis pas au courant de tout, je suis resté longtemps dans le coma et je ne me suis réveillé que récemment, pourquoi avez vous ôté la vie à votre Kage ? »

Sur le moment, je ne m’étais pas rendu compte que ma question pouvait offenser mon interlocuteur. Mais il fallait se rendre à l’évidence, je m’en foutais un peu. J’étais intrigué et il était temps d’en apprendre plus. Il était temps de savoir qui se cachait réellement derrière ce visage si déridé, derrière cette allure diplomate et ce côté chaleureux. Bien sûr, je me gardais bien de dévoiler moi-même mon jeu. J’étais empli d’un intérêt certain mais je ne laissais rien paraître. Mes yeux, rivés sur mon interlocuteur, je me contentais de l’observer parler. Il me semblait voir de la sagesse dans ses paroles. Un corps de jeune homme pour un esprit sage de vieillard. C’était sans doute une combinaison mortelle pour tous ceux qui tenteraient de percer les défense de cet homme.
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Message(#) Sujet: Re: Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage] Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage] EmptyVen 27 Fév 2015 - 20:47

    Du thé donc, ça serait du thé, au final la boisson n'était qu'un sujet anodin dans la vague de questionnement qui allait être lancé dans cette entrevue. Étrangement son âme était simplement interrogative, rien de plus rien de moins, c'est comme s'il ne ressentait rien de tout ce que je pouvais lui dire. Même si pour le moment ce n'était pas encore aussi étonnant que je venais de le mentionner puisque nous ne nous étions pas encore dit grand chose.

    Il m'indiquait un instant après être venu me voir par simple curiosité. Ce fait là ne me choqua pas outre mesure, les paroles qui suivirent, eux le firent en revanche. Il ne me blâmerait pas pour la mort de mon prédécesseur alors qu'il avouait ne pas être au courant de ce fait un instant après ? Qui ne blâmerait pas un homme pour un meurtre, quel homme sensé ferait cela ? Je n'affichais rien de ma curiosité à son égard, même si lorsque mon tour viendra de parler, j'exposerai mon point de vue sans fléchir.

    Il s'exprima à nouveau afin d'apporter des précisions sur ses paroles précédentes, me demandant pourquoi ai-je tué mon Kage ? Serait-ce une bonne idée de lui dire ? Kurogane Akio était un homme complexe et bien qu'il fut un espion de la reine des flammes connue sous le nom de Makka ou plus récemment sous le nom de Shizu, un des furyou primaire. Il ne méritait pas forcément que j'entache sa mémoire. J'étais tiraillé entre mon devoir de mémoire et le fait de devoir répondre à ses questions pour ne pas passer pour le méchant de l'histoire une fois de plus. Je fixais finalement le jeune homme ou bien la jeune machine en fonction du point de vue pour m'exprimer de la manière suivante.

      « Il est surprenant de rester aussi détaché lorsque l'on parle d'homicide, jeune homme. Même si notre monde est violent, la force de celui-ci réside aussi dans notre part d'humanité, n'êtes vous pas d'accord ? »


    Une simple pause avant de continuer afin de répondre à sa question.

      « Pour vous répondre, j'ai été mandaté par le conseil de ce village afin d'éliminer le Shodaime, des preuves saisissantes montraient qu'il avait collaboré avec l'ennemi, dont une orbe lui permettant de communiquer directement avec Makka. C'était ce qu'on appelle un partisan, mais pas uniquement. Ce que je veux dire, c'est que cet homme avait beau être ce qu'il est, à force de côtoyer des personnes qui estiment qui vous êtes et ce que vous représentez, vous en finissez par apprécier ces gens. Je me demande aujourd'hui encore, si Kurogane Akio ne s'est pas dévoiler en tant que partisan de lui-même afin de sauver son village. »


    C'était une histoire. Comme celle que l'on racontait aux enfants, sauf que c'était ma version des faits, au final ce que le monde retiendra est qu'il était un traître et qu'il est mort pour cela. C'est ce que font les gens de manière générale, ils occultent ce qui permet de prendre position et garde pour vérité quelque chose que l'on ne peut pas juger. Kurogane Akio est un traître, Araakoa Aare a voulu tué le capitaine du Kakumeigun, Raiu no Kenji a disparu puis est devenu Meteora. C'est notre société qui nous conçoit telle que nous sommes aujourd'hui. Mais un jour je changerai la société elle-même. Je décidais de reprendre la parole une fois encore afin de poser une question à mon interlocuteur risquant fort d'être embarassante.

      « Est-ce une infirmité qui vous a conduit à devenir une machine ou est-ce par choix ? Être totalement humain ne vous manque t-il pas ? Je m'excuse d'avance si vous trouvez ça trop personnel, c'est aussi pour en apprendre un peu plus de vous. »
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Message(#) Sujet: Re: Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage] Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage] EmptySam 28 Fév 2015 - 11:06

Je dois avouer que je ne m’attendais pas à ce que cet homme, qui avait il y a longtemps les mains mises sur l’un des pouvoirs les plus importants du monde, me fasse une remarque sur l’indifférence quant au meurtre. Sur le coup, je fus quelques peu surpris, interloqué par une telle réaction. Ne savait-il pas la vérité sur ce monde. Ne connaissait-il pas tous les rouages de la machine et à quel point le jeu pouvait être truqué ? Sur le moment, j’avais envie de lui répondre de manière sèche et cynique. Mais il continua de parler, ne me laissant pas le temps d’argumenter sur ma position qu’il jugeait, de toute évidence, trop détachée par rapport au sujet traité. Il enchaina donc sur ce qui s’était passé avec son prédécesseur, la manière dont il avait découvert son secret et les doutes qu’il conservait quant à sa réelle culpabilité.

Je ne pus que me retrouver en ce personnage qu’était le Kage précédant mon interlocuteur. Un homme mauvais en apparence, un traitre et un criminel. Que savait réellement le monde sur cet individu hormis ses félonies. S’était-on jamais posé la question, en son temps, de savoir si oui ou non il était réellement coupable ? C’était probablement là que résidait les failles du système judiciaire shinobi. On ne conservait que les preuves et on les interprétait de la manière la plus arbitraire possible. Bien sûr qu’un homme qui trahit son village est mauvais. Mais il faut parfois s’interroger : pourquoi a-t-il commit un tel acte ? Pourquoi cet homme que tout le monde respectait est-il devenu pareil monstre ? Malheureusement je savais que personne ne s’était posé la question lors de la mort du Kazekage et je supposais aussi funestement que personne ne se la poserait lorsque mon heure viendrait.

La question qui suivit cette petite histoire tomba comme un cheveu dans la soupe. Le vieil homme me questionnait sur mon état. Me demandant si le côté technologique de mon corps m’avait été imposé ou si j’en avais fait le choix. Il enchaina d’ailleurs sur une question qui ne manqua pas de me faire sourire : Si le fait d’être totalement humain ne me manquait pas. Bien sûr je souriais en coin, de manière presque camouflée. Mais le questionnement humaniste de cet homme m’amusait beaucoup. Il était clair que nous ne partagions pas du tout la même conception de l’homme et de ses qualités. Déjà lors de sa première remarque et ensuite par ses questions, je commençais à croire que mon interlocuteur était un prompt défenseur de l’homme et de son humanité. Aussi je décidais de partager avec lui mon point de vue de la manière la plus honnête qui soit.

« C’était le seul moyen de demeurer en vie. Néanmoins je ne me sens pas particulièrement incomplet. J’ai toujours mon âme ce qui signifie que je suis toujours humain. Mais cela n’est ni un avantage, ni un inconvénient à mes yeux. Vous parliez tout à l’heure d’indifférence face au meurtre et en vous écoutant, je ne peux m’empêcher de penser que vous êtes en quelques sorte un humaniste. Mais ne me jugez pas trop vite… pas avant d’avoir jugé l’homme qui a tué sa famille, celui qui a exterminé son clan et le dernier qui a mené son village à la destruction. L’homme n’est pas une espèce à part, c’est un animal. Un animal dont les instincts ont été trop longtemps refoulés et ceux qui se permettent de les exprimer sont appelés criminels. Au fond, la morale est le plus grand ennemi de l’homme et le plus grand ennemi de la nature. »

J’avais parlé longtemps et il me fallait maintenant me revigorer en buvant encore un peu de thé. M’humecter les lèvres de cette boisson chaude me remettait un peu les idées en place. Il était clair que j’avais en face de moi un homme d’une grande sagesse malgré le fait que son enveloppe corporelle soit si juvénile. Il avait un savoir et une culture immense, il suffisait de le regarder quelques secondes pour s’en persuader. Néanmoins, lui et moi ne partagions pas les mêmes principes, ni les mêmes croyances et je ressentais comme un danger au fond de mon être. Allait-il devenir un ennemi dans les jours à venir ou est-ce qu’au contraire, notre bonne foie et notre regard sur le monde nous rapprocherait ? Dans le doute, je préférais encore poser une question.

« Vous êtes sensé être très âgé et pourtant vous revêtissez un corps des plus jeunes. Qu’en es-t-il de vous et de votre humanité ? Croyez vous qu’elle est mieux préservée que la mienne ? »

Je n’avais prononcé cette dernière phrase avec aucune animosité. Je souhaitais juste connaître un peu mieux celui que j’avais en face de moi. Mine de rien le contact s’était installé ; aussi me fallait-il comprendre mon interlocuteur à présent.
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Message(#) Sujet: Re: Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage] Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage] EmptyMar 3 Mar 2015 - 21:57

    Cet homme me répondit au sujet de son infirmité ou plutôt devrais-je dire de sa transformation d'humain à machine de manière très simple. Il se considérait toujours comme un humain puisqu'il possédait toujours une âme. Sur ce point, oui je pouvais l'affirmer puisque j'étais en mesure de voir les âmes dont la sienne. Il parla ensuite de ma qualité d'humaniste. Oui j'en étais un mais pas au sens propre du terme. Puisqu'à mon sens j'étais plus un homme avec de grande ambition et qui voyait le monde tel qu'il pouvait être si des personnes dotés d'une longévité infinie se mettait en quête de le rendre meilleur.

    Il parlait aussi de ne pas le juger. Mais de juger en premier lieu celui qui avait tué son clan, celui qui avait conduit son village à la ruine ou encore l'homme qui assassinait sa famille. Il parlait bien entendu ici d'exemple, de l'exemple du pire de ce que l'humanité avait à offrir. Enfin il me demandait si moi-même en étant dans ma condition actuelle je semblais plus humain que lui ? La question était très bonne sachant que je ne me considérai plus vraiment comme une âme à l'heure actuelle. J'allais donc lui répondre, après tout mon secret avait été dévoilé à assez de personne dans ce village donc la surprise n'était plus vraiment à l'ordre du jour. Je m'exclamais donc de la manière suivante :

      « Non je n'ai plus rien d'humain, je le suis même moins que vous. A vrai dire je suis à la fois au dessus et à la fois au dessous de l'homme. Je suis au-dessous car je ne représente au final plus qu'une âme changeant de corps. Je suis un transfuge. Un homme capable de déplacer son essence d'une enveloppe charnelle à une autre. Certains me nomment le trompe-mort pour cela. Je suis au dessus de l'homme, car ce pouvoir me permettra de vivre des milliers d'années et d'engranger suffisamment de connaissance pour répondre au besoin de ce monde de manière adéquate à la situation dans lequel il se trouvera à ce moment précis. »


    J'avais à cet instant répondu à certaines de ses interrogations, il était temps de répondre aux autres, simplement pour la discussion philosophique qui se dessinait petit à petit devant nous.

      « Vous me présentez des cas, l'homme qui tue, l'homme qui détruit... Mais que dire de l'homme qui partage, de l'homme qui sauve, de l'homme qui compatis, de l'homme qui aime. L'amour et la haine sont intimement liés et l'homme est composé de tout cela. Est-ce que l'homme est prédestiné à être bon ou mauvais ? Ou bien est-ce que c'est son parcours qui définit sa manière de vivre, voilà la vraie question à se poser ? »

    Une simple respiration avant de reprendre

      « La véritable question est : quel genre d'homme êtes vous, êtes-vous de ceux qui tuent ? Ou êtes-vous de ceux qui sauvent ? Là est la vraie question. Pour ma part je fais partie des deux catégories comme la quasi-entièreté de la population et c'est ce qui subsiste de mon humanité je présume. J'ôte des vies pour servir mes objectifs et des desseins plus grands et je sauve ceux qui n'ont pas à mourir ni plus ni moins. »


    La question était posée, quel genre d'homme es-tu, Yu ?
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Message(#) Sujet: Re: Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage] Ciel qui pleure [Nidaime Kazekage] EmptyMer 4 Mar 2015 - 21:33

Le parcours d’un homme définissait-il son chemin vers le bien ou le mal. C’est ce qu’insinuait mon interlocuteur. Il y avait, à n’en pas douter, une grande sagesse qui s’auto nourrissait à l’intérieur de lui. Le trompe-mort avait cette qualité pour se démarquer des autres sans doute. Son grand âge, son expérience, ses multiples erreurs l’avaient surement hissé tout en haut de la catégorie des hommes réfléchis et sages. Aussi je l’écoutais avec une véritable attention et pris le temps de réfléchir à ses paroles. Bien sûr, au cour de ma vie de criminel, il m’était à maintes reprises arrivé de me questionner sur le bien fondé de ma doctrine. J’étais au courant pour le mal du monde, mais je refusais de voir le bien qu’il y avait aussi. J’étais encore un enfant alors. Depuis je m’étais habitué au bien, je l’avais découvert chez certains de mes pires ennemis. Mais cela n’avait pas d’importance. L’homme demeurait une créature d’instinct et pour survivre, il lui faudrait exprimer ses instincts. De plus, l’homme était le plus corruptible des animaux. Donnez à l’un de ces primates assez de pouvoir pour regarder le monde d’une tour et il se mettra à balancer ses frères de son sommet.

La question suivante tomba comme un couperet sur la main d’un prisonnier. Quel genre d’homme étais-je ? Avais-je ôté la vie à de nombreuses occasions sans aucune raison ? Oui, c’était certain. Souvent sous l’effet de la colère et jamais de sang froid, mais je l’avais fait. Avais-je ôté la vie à ceux qui se targuaient d’être mes ennemis ? Oui, de toute évidence. J’avais massacré ces pauvres diables sans une once de remord et ces fois là, avec le calme et le sang froid d’un assassin de la brume. Mais avais-je sauvé des vies ? Avais-je agi quelques fois comme un héro ? Je parvenais à extirper des tréfonds de ma mémoire quelques souvenirs dans lesquels je jouais quelques heures au héro. J’avais sauvé des jeunes filles, des femmes enceintes. Mais c’était avant de m’abandonner complètement. J’étais encore un criminel normal alors, je n’avais pas décidé de renier toute trace de morale de ma vie pour pouvoir acquérir plus de puissance. Alors au fond… qui étais-je ?

« Je suis de ceux qui se combattent le matin et qui s’abandonnent à leurs démons le soir. Je suis la définition même de l’ambiguïté. Mais au fond, je ne fais pas partie des héros. Alors je suppose que je fais plutôt partie de ceux qui tuent. Je sers des intérêts plus grands que moi et pour cela, je suis prêt à donner tout ce que j’ai : Ma vie, mon âme, mon humanité. La morale n’entre pas dans l’équation. »

Je marquais une pause, respirant abondamment avant de reprendre une gorgée de thé. Je reposais ensuite la tasse délicatement sur la table et m’amusais avec un petit fil qui s’était coincé dans mon squelette de métal.

« Vous devez me comprendre, vous qui voyez aussi les choses en grand. Parfois il faut savoir donner de soi pour réussir. »

Là, je marquais un long temps, je lui laissais le temps de répondre s’il en avait envie. Je pris un instant pour observer autour de moi les quelques bibelots qui m’était accessibles. Pas grand chose, en tout cas pas beaucoup d’objets personnels. Mon attention, après ce moment d’égarement, se reporta sur mon interlocuteur.

« Peut-être que nous réfléchissons trop vous et moi. Vous n’avez pas l’impression qu’on se complique la vie un peu pour rien ? On devrait se contenter d’avancer. Car après tout c’est ça l’existence. Avancer tout en pensant ne jamais mourir. »

Je lui jetai un regard particulièrement amusé. L’homme avait trompé la mort, il avait réussit là ou bien d’autres avaient échoués. Il avait quelque chose de puissant en lui. Les expériences qu’il avait dû effectuer pour mettre sur pied son sort avaient dû lui couter bien plus que sa moralité. Mais il avait réussit et rien que cela, c’était admirable.

« A la santé de ceux qui sont mort pour nos idées. »

Je ne savais pas pourquoi j’avais pris ce ton ironique. Je ne savais pas non plus pourquoi j’avais levé ma tasse de thé et finit le reste du breuvage refroidit à l’intérieur. Mais quelque part, j’avais envie de faire cela depuis longtemps. Rendre hommage à ceux qui étaient tombés sous ma lame. Ceux que j’avais massacrés. Ils le méritaient tous… pas vraiment. Pour la première fois depuis longtemps, je jetais un regard poétique sur mes derniers agissements. Car oui, c’était beau.
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