Souvenir cauchemardesque [ft. La]

La sérénité du sommeil. Comme il était agréable de ce laisser aller à son contact. Se lovant dans les bras de Morphée qui nous dorlotait de son contact apaisant. En sa présence, les affres qui m'enserraient étaient bien loin. Grâce à lui j'étais de nouveau moi même : forte et pleine de vitalité. Mes proches qui étaient au courant me soutenaient mais il m'était insupportable de constater de leur peine dans leurs regards. Bien sûr, je ne pouvais nier qu'une pointe d'égoïsme me traversait alors que j'étais satisfaite qu'ils s'inquiètent pour moi, prouvant dès lors que je leur étais chère. Toutefois leurs faciès rongés par l'amertume et l'impuissance me vrillait l'esprit.

Au moins, la nuit se contentait de s'écouler normalement sans faire fit de mon état en me laissant simplement le repos nécessaire pour affronter une journée supplémentaire. Combien y en aurait-il encore ? Je n'en avais pas la moindre idée... Mais cette idée, déjà bien encrée dans ma vie de kunoichi, me laissait aspirer à de nouvelles choses et m'empêcher de m’apitoyer : j'avais encore tant à accomplir. La mort ne m'emporterait pas sans que je n'avais eu l'occasion de les réaliser : encore environ cinq années d'existence.

J'étais bien : paisible et sereine jusqu'à ce que mes sens me mettent en alerte subitement suite à un cri déchirant la pénombre de la pièce : La. Je me levais d'un bond, fonçant jusqu'à sa chambre pour m'informer de la situation. Dans ma course, je m'ouvrais le pouce, prête à combattre s'il le fallait, mon sang gouttant sur le sol. J'ouvrais la porte de sa chambre a toute volée, dirigeant mon regard écarlate dans tous les recoins de la chambrée, sur mes gardes, avant de voir le visage de la Ketsueki en état de choc, paniquée.

Je m'approchais d'elle doucement, restant méfiante sur la présence d'un éventuel ennemi. Je m'asseyais au bord de son lit et elle se jetait dans mes bras comme si j'étais une nouvelle fois sa bouée de sauvetage. Je posais l'une de mes mains derrière sa tête, l'avisant d'un regard couvant tandis que je lui demandais des précisions :

« Que ce passe-t-il La ? Pourquoi as-tu crié ? »

Elle semblait totalement choquée, ses membres tremblotants d'appréhension tandis que je frottais son dos de mon autre main pour la calmer et la rassurer. J'avais accouru aussi vite que je l'avais pu, pensant qu'un intrus s'était introduit dans le manoir et était face à La mais il n'en était rien. Pourtant cet état je le connaissais bien pour en avoir souvent fait les frais lors de mon enfance à l'orphelinat...

« Tu as fais un cauchemar ? Que s'y passait-il ? »

Je posais la question mais au fond je m'en doutais. Cela devait être lié à son passé et à son enfermement par les shinobis qui avaient souhaité la damné pour ses péchés... Machinalement, me renvoyant à moi même qui m'était retrouvée toujours seule dans pareille moment, je commençais à la bercer imperceptiblement pour lui montrer qu'elle n'était pas seule et que tout cela n'était qu'un souvenir qui n'avait plus de prise avec le présent.

Elle dormait.

Du moins elle essayait de dormir, recroquevillée dans le lit plus que confortable du manoir l'adolescente luttait pour ne pas exploser. Son visage fondait littéralement sous la pression et la sueur dont elle dégageait. Elle était en feu, son corps en chaleur sous les rêves d'antan. Des rêves? Des cauchemars arrachant des cris d'agonie à l'enfant désormais qui avait planté ses griffes dans le matelas. Sa balafre brulait, son regard devenait le sang, elle se mourrait ici sur ce lit abandonnée de tous. Loin de Yami, elle allait mourir alors que dans son délire elle le voyait. Elle voyait clairement le visage horrible et hideux du shinobi. Elle vivait en boucle cette scène, la perte de sa puissance et son enfermement, elle vivait cette phase horrible de son existence ou elle avait désespérément lutter pour ne pas finir dans cette cage en bois. Elle entendait son rire et son gloussement alors qu'à terre gisait le cadavre de ses anciens camarades, alors qu'autour de lui le paysage se changeait en une vision apocalyptique. Alors que dans les râles d'agonies et de vie la suzeraine implorait le ciel de lui venir en aide. Mais personne ne répondait, personne n'avait jamais répondue. Le ciel crachait des nuages acides ou le sang coulait comme des larmes d'un titan déchue, les zombies fondaient sous le sang pour devenir des golems symbole de la perte de La. Elle n'était pas comme ça, cette vision était fausse. Elle ne voulait pas admettre que c'était sa faute. Dans ce monde cauchemardesque elle s'éveillait en furie, en valkyrie des temps anciens sous le contrôle de ce monstre à l'apparence humaine. Une poupée, une marionnette condamnée pour toujours à suivre les ordres et les fils du manipulateur. Et lors-qu’enfin elle tombait dans la cage en bois, à ce moment précis les voix hurlaient. Toutes les victimes de ses actes de meurtres, toutes les filles vierges ayant péris pour leurs sang frais. Tous les mâles esclaves des travaux d'airain, tous les parents ayant perdu leurs enfants à la guerre contre le monstre dans la montagne. Les veuves et les veufs, les orphelins tous étaient présents. Une foule immense acclamant le shinobi, les morts remontaient à la surface pour enlacer La, non elle ne s’appelait pas comme ça à l'époque. Elle était Shuiro. Elle était l'écarlate et le vermillon. Elle était la mort pourpre dont les actes et les exactions résonnaient dans chaque esprit et sur les visages des villageois. Et désormais ce peuple entier affluait pour voir sa disparition, elle perdait son sang, elle tombait entre leurs mains et ses hurlements furent camouflés par les cris de rage et de haine, par les pulsions des populations. Et Shuiro disparue pour être enfermée pour toujours, pour ne plus jamais réapparaitre.

Lorsque Yami réveilla l'enfant elle ne trouva qu'une possédée, elle hurlait, elle criait et se débattait pour ne pas tomber aux mains de ses oppresseurs. Ses pupilles étaient blanche, elle n'était pas ici physiquement. Elle n'était plus ici, son esprit traversait en extrême urgence les mondes de la conscience et de la folie pour revenir dans son enveloppe charnelle. Lorsqu'elle revint à elle sa première réaction fut de fondre en larmes dans les bras de Yami, elle savait tout. Désormais la vérité n'était plus consultable à d'autres, elle connaissait toute l'histoire. Elle ravala ses larmes et réprima les flots discontinue de ses pleurs. Sa balafre était plus que jamais rouge, et à cet instant seule Yami remarque une chose bien étrange. La balafre bougeait, elle formait des signes plus ou moins connus. Une cicatrice bougeant? Un délire aussi? Non, rien de plus que les restes de l'enfermement et du sceau apposé par le victorieux shinobi. Une malédiction poursuivant pour toujours La, elle pompait comme un parasite les peurs de la jeune adolescente pour lui recracher sous forme brut durant son sommeil. C'était ça qui avait conduit le réveil et la manifestation violente de l'enfant, c'était à cause de cette marque que l'enfant avalait du sang sans comprendre les raisons du rejets. Pour l'instant l'enfant n'y faisait guère attention trop occupée à agripper aussi fermement que possible sa sœur. Elle posa son visage contre son épaule et murmura le déroulement plus ou moins exact de son cauchemar mais ceci d'un ton froid, distant, elle n'était plus elle même. Elle s'était perdue, elle avait tout vue et plus rien à ce moment ne valait la peine d'être vécue. Elle était perdue, condamnée, ce monstre reviendrait tous les soirs. Elle perdrait le courage et le bonheur éphémère à jamais. Elle s'était accrochée à un rêve impossible, à une utopie irréalisable. Elle détourna son regard vitreux de toute chose, le monstre était ici dans chaque recoin, elle sentait ses râles et ses griffures, ses tentacules et ses pattes sur sa peau. Elle tremblait, elle convulsait, le sang....le sang seul pouvait la sauver. Le monstre était sur elle, le monstre allait finir son travail, ce monstre qui était il vraiment? Il montrait enfin son visage affreux et la jeune Ketsueki laissa échapper un cri étouffé.

Ce monstre, cette terreur au creux de son cœur, cette chose la dépossédant, ce malheur sur sa vie. C'était elle, c'était elle qui se tuait toute seule, c'était elle qui se minait depuis le début. C'était sa faute toutes les choses qui lui arrivait, c'était elle qui gâchait tout depuis le début, depuis son réveil. Mais ce n'était pas La. C'était Shuiro la grande, la terrible, la jolie et la gourmande. La vorace dont l'appétit n'était plus satisfait avec les maigres récoltes de sang que recrachait cette enveloppe frêle, c'était une illusion tellement réel. Un cauchemar ne s'achevant jamais, en vérité La était retombée dans ses délires en se tordant de douleur sur le matelas, en déchirant la couverture et les oreillers. En rampant, en se convulsant pour échapper à elle même. Mais elle approchait et sa morsure serait fatale, la main griffue de Shuiro attrapa le cou de l'enfant alors que son sourire goulue se dévoilait et que ses canines aiguisés approchait de sa gorge. Cette fois ci le passé rattrapait le présent et l'avenir, cette fois ci dans le monde réel Yami assistait à une scène surréaliste, La se bloquant elle même la gorge avec une main tandis que l'autre avec une griffe se rapprochait de sa gorge.

Des cendres du passé naissait une nouvelle créature.

La fusion ou l'explosion?

La était plongée dans une sorte de crise d'hystérie. Je me trouvais dépossédée par les événements, ne sachant quoi faire pour lui venir en aide alors je lui murmurais des mots pour lui montrer que j'étais là même si son état second laissait penser qu'elle ne m'entendait pas vraiment. La scène était horrifique. Je voyais le corps de la jeune Ketsueki se tordre comme une possédée en pleine exorcisme, ses cris déchirant le silence et inondant le manoir de sa symphonie funeste. Plus étrange encore, je voyais sa balafre onduler et rougeoyer sous mes yeux hagards. Qu'est-ce que c'était que ça ? Ce que je pensais être une cicatrice était en fait un sceau ? Qu'était-elle en train de subir à cause de cette infamie ? Impuissante, je ne pouvais faire que suivre le déroulement des événements, espérant que cela cesse puisque je ne maîtrisais pas l'art du fuinjutsu.

Elle s'accrochait à moi, murmurant le déroulement de son cauchemar qui, comme je m'en doutais, était lié à son passé. Elle semblait reprendre peu à peu contenance mais tout cela n'était qu'en apparence puisque bien vite les crises reprenaient de plus belles tandis qu'elle se tordait de douleur sur le matelas. Son affliction était telle qu'elle déchirait la literie, les yeux dans les vagues et exorbités par la peur. J'étais toujours décontenancée par la scène, me contentant d'observer sans savoir comment réagir. Puis vain le moment où elle s'étranglait elle même d'une main, cherchant à arrêter ce tourment ou quoique ce soit qui lui voulait du mal dans ce rêve cauchemardesque éveillé. Son autre main s'approchait de son cou comme pour se saigner si bien que je stoppais dans sa course. Me penchant au dessus de La je tentais de la raisonner en forçant sur son poignet qu'elle tentait de faire toujours progresser jusqu'à son objectif.

« Arrête La ! Ça suffit ! Tu ne crains rien ! »

Pourtant cela ne marchait pas, rien ne semblait la rappeler au monde auquel nous appartenions. J'avais bien eu l'idée de faire couler mon sang pour que l'odeur la fasse revenir mais je ne pouvais pas lui en donner, risquant de l'empoisonner avec mon sang impur. Peut être que lui infliger de la douleur l'éveillerait mais elle semblait déjà souffrir tellement que je n'osais pas accroître son affliction. Je me contentais des lors de la gifler de ma main libre, répétant mes paroles :

« La tout va bien ! Tu n'as rien à craindre ! Peu importe ce que tu vois ou subi ce n'est pas réel ! »

Puis soudain, c'était à mon tour d'endurer la souffrance, bien réelle cette fois, des conséquences de ma maladie. Prise subitement d'une quinte de toux, je détournais mon visage du sien, ne lâchant pas son poignet pour autant. Au creux de ma main, quelques gouttes de mon propre fluide écarlate s'étaient déposée : toujours plus qu'au commencement de cette manifestation. Je reprenais mon souffle, haletante et soudainement en sueur, serrant les dents devant la chaleur incandescente qui irradiait mes veines.
Lorsque je pu reprendre mon souffle quelques instants plus tard, j'adressais un sourire à La pour ne pas l'inquiéter :

« Ne t'en fais pas ce n'est rien. »

Lui disais-je simplement. Bien sûr je lui mentais mais elle n'avait pas besoin d'avoir connaissance du mal qui me rongeait et qui me prendrait certainement ma vie alors qu'elle même n'était pas encore vraiment remise de ce qui venait de se passer.

J'effleurais sa balafre du bout des doigts en lui précisant.

« Il y a un sceau ici. Nous irons te le faire retirer et je paries que tes cauchemars cesseront ensuite. »

Je lui adressais un regard compatissant, tachant de me montrer la plus chaleureuse que mon état me le permettait.

Un combat.

Un combat interne finalement résultant de l’œuvre du fou ayant voulu condamné une être proche de la divinité à une vie d'enfant. Non pas n'importe quel enfant mais bien un stade quasiment primitif. Une époque ou la petite fille dépend entièrement des autres, une régression non seulement physique mais surtout mentale. Il avait tout prévu depuis le début, de sa sortie à sa rencontre. Il était encore vivant, il était devenu ce qu'avait été Shuiro autrefois. Il survivait comme un vampire, en se goinfrant de la puissance qu'il avait dérobé à celle qui se tordait sur le lit comme une damnée. Les claques ne changèrent rien à la mise à mort cruel et longue de La, mais comme un mauvais rêve s'estompant elle ne fut libérée que pour voir la seule personne dans son monde souffrir. Yami, Yami toussait tout en tenant pour la protéger le corps frêle de l'adolescente. Elle risquait sa vie pour sauver celle d'une moins que rien? D'une parjure elle souhaitait préserver la vie? La raison du coeur l'emportait-elle sur celle de l'esprit? Le fantôme de son ancien corps susurrant encore quelques paroles de mauvaises augures avant de disparaitre dans un rire brumeux et pourtant acerbe. Les gens mourraient autour d'elle, les gens se blessaient par sa faute. Et ceci la suivrait jusqu'à la fin de sa vie, non...Non c'était impossible! Elle refusait cette éventualité. Elle refusait de rester l'ennemi à abattre pour chaque individu sur cette terre, elle allait se prendre en main. Elle allait triompher de tous les obstacles et vivre normalement, repartir à zéro. Il ne perdait rien pour attendre, un jour elle viendrait elle même le déloger et reprendre son du.

Elle se leva observant le spectacle apocalyptique de son cauchemar sur la réalité, elle était une calamité ambulante. Comme les plaies d’Égypte La se révélait être le fardeau ultime, et lorsqu'elle sentit les larmes à ses yeux flouter sa vision elle se ravisa. De son ongle elle s'ouvrit de manière chirurgicale son bras gauche et laissa le sang couler sur le visage fatigué de son ainée. Finalement dans un ultime acte elle força presque le passage et surtout l'entrée de son sang dans le corps visiblement en cours d'amenuisement de Yami. Elle puisait dans ses propres ressources pour espérer comme un enfant faisant un baiser magique à un blesser grave, réparer les blessures internes de son hôte. Elle retira son bras après une longue minute pour à son tour laisser apparaitre un léger sourire en coin. Une nuit de combat, mais un autre moment ou les deux femmes se rapprochaient. Les liens ne se cassaient pas de cette manière et visiblement Yami semblait encline à continuer à protéger la petite avalanche de problèmes dans sa vie.

La balafrée se rapprocha doucement de celle qui pour l'instant, du moins espérait-elle que cela puisse toujours être ainsi, irradiait sa vie. Elle posa son visage en dessous du sien sur ses jambes et plongea ses propres pupilles écarlates dans celles carmines de Yami. Toutes deux avaient leurs problèmes il semblait évident que si La avait plus vécu désormais elle ne valait rien d'autre qu'une enfant à qui on devait tout apprendre. Pour l'heure la nuit continuait à envelopper le village de sa sombre robe et l'enfant regardait la figure plus que proche qu'était la vampire. Sa faiblesse n'était désormais plus un problème, les larmes coulant le long de ses joues non plus ne dérangeait l'adolescente. Elle essuya ses propres aveux de faiblesses d'un revers de la main, plus jamais elle ne se mettrait à genoux devant une personne ne le méritant pas. En revanche se réfugier et se confier à Yami étaient désormais deux actes dont elle oublierait pas de mettre à profit. Sa balafre serait bientôt envolée et avec ce sombre passé, faire abstraction de ses origines pour vivre la vie rêvée.

-C'est ici que tout commence alors Onee-Chan?

Et puis subitement une sensation inconnue, d'humidité non voulue alors que son visage devenait soudain aussi rouge que pouvait l'être celui d'une adolescente aussi honteuse qu'une fille de quatre ans commettant un accident. Vite enfoncer son visage sous les draps à moitiés déchirer pour ne pas avoir à subir le regard inquisiteur de l'autre. Ne pas s'apercevoir que le drap en question était troué et que la partie du visage sans balafre était visible. Demander alors d'une petite voix.

-Je...je peux dormir avec toi cette nuit? Je ne veux plus avoir à subir les fantômes du passé en compagnie du présent.

(#) Sujet: Re: Souvenir cauchemardesque [ft. La] Dim 1 Mar 2015 - 12:40

Ma quinte de toux abrupte s'était finalement terminé. Je tentais de reprendre mon souffle régulier qui s'était brusquement agité tout comme mon cœur où ma panique à la vue de cette gerbe de sang inopinée. Je n'avais rien voulu laisser paraître à La qui était en proies à ses propres démons pourtant mon état eut l'air de la sortir de sa torpeur et quelque part j'étais heureuse d'avoir permis la cessation de ses cauchemars et déréliction bien malgré moi.

Elle m'adressait un geste des plus touchant, me tendant son bras ensanglantée, vulnérable, me confiant son élixir pour me permettre d'aller mieux. Les échanges de sang entre Ketsueki étaient très fort de signification et, quand il n'était pas échangé entre amants, il intimait la prise de position et l'ascendant de l'un sur l'autre. Ici, il n'était pas question de domination, La ne se soumettait pas à moi mais me voyait comme son égale à laquelle elle souhaitait venir en aide. Le bras frêle et maculé se posait contre ma bouche. Je me refusais d'abord au contact mais ne pouvais refréner ma soif plus longtemps. J'agrippais dès lors son bras de mes deux mains et accentuait le contact de la plaie sur mes lèvres, ma satiété comblée par son nectar vermeil qui s'écoulait allègrement dans ma bouche. Je n'avais jamais goûté son sang et pourtant je sentais cette familiarité, ce chakra commun, bien que faible, qui traversait ses veines.

La se rapprochait de moi, cherchant le contact de mon corps et celui de mes yeux. Je la regardais en lui adressant un sourire bienveillant, sans mot dire, pour lui signifier que toute sa souffrance était bel et bien terminée. Elle séchait ses larmes d'elle même signifiant qu'elle avait compris le message.
Elle me demandait si c'était ici que tout commençait et j'acquiesçais tout en ajoutant :

« Oui c'est ici que tout se termine et que tout recommence... »

Son visage virait soudainement au rouge alors qu'elle se cachait sous ses draps déchirés. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait avant que je n'aperçoive l'humidité de ses draps. Je ne la réprimandais pas, elle avait suffisamment souffert pour ce soir... Elle m'observait d'un œil tout en me demandant d'une voix timide si elle pouvait dormir avec moi pour ne plus subir les affres de son passé. Je hochais la tête d'approbation avant d'aller allumer la lumière, nous aveuglant l'espace d'un instant tandis que je lui expliquais mes directives.

« Oui tu peux. Mais avant cela tu vas retirer tous les draps de ton lit ainsi que les oreillers déchirés pour refaire un lit digne de ce nom. »

Ma voix était légèrement autoritaire mais mon regard adoucissait le tout : je voulais la responsabiliser. Elle devait se débrouiller pendant que je la regarderais faire. Une fois qu'elle aurait accompli sa tâche, elle pourrait accéder à sa requête.

(#) Sujet: Re: Souvenir cauchemardesque [ft. La] Dim 1 Mar 2015 - 17:00

Amélioration.

Tout allait pour le mieux, plus aucun souvenirs brumeux à l'horizon. Yami se montrait de surcroit gentille et compréhensive, tant et si bien que finalement l'adolescente n'avait pas à se plaindre. Une nuit agitée mais en comparaison à ses précédentes soirées elle s'estimait heureuse. Heureuse de vivre entre quatre murs, heureuse de se savoir aimée ne serait-ce qu'un peu par une personne proche. Heureuse de savoir que cette personne malgré ses problèmes passait les vôtres avant les siens. Son regard carmin se posa sur la fenêtre donnant sur le village, bien qu'encore peu familière avec les membres de celui ci compte tenu de ses derniers actes elle se sentait moins étrangère au sable. Elle avait la chance d'être un ninja même si ce nom ne signifiait pas grand chose pour elle, elle avait le devoir de représenter le sable par ses actes. Mais pour l'heure devoir assumer chacun de ses gestes n'était pas l'important, elle ne se sentait pas encore apte à combattre pour un village dont l'histoire et surtout les habitants n'étaient pas familiers avec ceux de son rang.

Mais pour l'instant Yami avait décidée à son tour de commencer l'éducation rigide et solide de la nouvelle vampire, et cela commençait par ranger ce désastre ambulant. Un instant l'enfant pensa à se rebeller et à remettre ça au lendemain mais devant le regard inquisiteur et visiblement pas du tout prête à entendre les gémissements de sa cadette, La se mit au travail. C'était pas vraiment drôle et elle ne pensait qu'à dormir en compagnie de Yami ce qui causa une euphorie vite maitrisée. En bougonnant un moment elle se mit à tirer les draps et les têtes d'oreillers, à faire sa chambre finalement à contre cœur mais sans le moindre moyen de s'échapper de cette rude tache. Elle roula en boule tous les restes de ses combats cauchemardesques et tira d'une armoire les nouveaux draps propres. En hâte elle ne perdit pas son temps et suant comme jamais pour un travail de matrone elle arriva au bout de sa peine. La labeur et le sentiment de mériter sa requête enfantine ne lui traversa pas l'esprit, en s'écroulant à moitié et en rajoutant l'impression de la démesure ce qu'elle avait accomplit elle se retourna vers son ainée.

-Bon j'ai finit on peut retourner dormir steuplait?

Non parce que bon sérieux c'est pas que faire la bonniche n'arrangeait pas Izumi mais que l'ambiance de cette chambre combiné à son propre accident la mettait plus que mal à l'aise, sa main effleura celle de Yami disponible tandis qu'elle l'entrainait dans le couloir. Voilà maintenant elle était surexcitée et elle n'arriverait plus à dormir. Bon bha tant qu'à faire et jusqu'à la chambre autant tuer le temps, et surtout tenter d'endormir Yami sur des sujets autrement sensibles. Parce que si elle se fâchait pour ça, elle risquait de l'envoyer rapidement à l'école et c'était hors de question! Tandis que le besoin de changer de vêtements se faisait également sentir. Trop de problèmes pour une nuit comme ça, se laissant chuter légèrement sur Yami elle pointa le bout de la battisse de son index maladroit.

-Depuis quand tu habites ici? Et pourquoi c'est vide?

Elle se collait à la plus grande du duo dans l'attente d'une réponse, tandis que toutes deux avancaient en direction de la chambre de Yami et qu'en se rapprochant l'adolescente se faisait aussi petite que possible. Pénétrer dans le saints des saints, un endroit quasiment sacré. Mais avant le visage de la Ketsueki buta sur un écriteau. Enfin par sur l'écriteau en lui même mais sur les lettres, elle n'arrivait pas à les relier entre elles, elle ne savait tout simplement pas lire et cette fois ci hors de question qu'on lui impose une lecture forcée alors elle retourna son visage dans la direction complétement opposée.

Cet endroit avait peut être des secrets à lui livrer.

(#) Sujet: Re: Souvenir cauchemardesque [ft. La] Lun 2 Mar 2015 - 14:01

Finalement elle finissait par se résoudre de le faire sous mes yeux satisfaits. Il fallait qu'elle apprenne à se débrouiller et il était hors de question que je le fasse à sa place. Si elle voulait dormir avec moi loin des cauchemars il fallait qu'elle s'en donne les moyens : finalement c'était une maigre contrepartie, pas de quoi fouetter un chat.

L'enfant tombait de fatigue si bien que nous marchions dans le couloir vers ma chambre tandis qu'elle se reposait contre moi. De toute son innocence elle s'endormait déjà à moitié, me posant néanmoins une question qui eut le dont de me refroidir.

« Cela fait quatre ans maintenant que j'habite ici. C'est vide parce que la plupart des membres du clan son mort ou partis. »

Je soupirais avant d'ajouter, sentant des présences familières :

« Mais ce n'est pas grave parce que je ne suis pas seule... »

Je souriais alors que Méphisto venait d'apparaître à mes côté et Hotep me rejoignait également, sûrement surpris mais sans détecter de danger, ils ne s'étaient pas alarmés de suite du cri de La. Deux des chauves-souris de mon père étaient également venues, se posant sur mes épaules alors que je les gratifiais de caresses sur la tête.

« Il faut laisser les morts là où ils sont et perpétuer leur héritage pour faire perdurer notre nom. Tu comprends ? Chacune de nos actions n'est pas signée par nous mais par notre clan, c'est lui que l'on engage à travers nos actes et il ne faut pas risquer de ruiner tout ce que notre famille avait cherché à mettre en place. »

Nous arrivions finalement dans ma chambre, je tirais une chemise de nuit noire et légère de mon armoire et tendais des sous vêtements à La.

« Vas dans la salle de bain de ma chambre et changes toi. »

Elle dormirait mieux une fois au sec. Pendant qu'elle s'attelait à la tâche, j'expliquais à mes félins ce qu'il s'était passé, leur demandant de retourner à leurs activités tout en les caressant le sommet du crâne et en les gratifiant d'un sourire. Mes gardiens repartirent donc sereins, veillant à ce que tout ce passe bien. Les chiroptères en revanchent, s'installèrent têtes en bas sur les poutres apparentes de ma chambre au dessus du lit. Elles aussi veilleraient sur moi, laissant libre court à mon père de m'observer quand il le souhaitait même à distance.

Je me plaçais dans les draps et commençais à m'endormir avant même qu'elle ne revienne. Si elle tentait de se coller à moi, je lui ferais comprendre de cesser. J'aimais être en paix et seule avec moi même durant mon sommeil.

(#) Sujet: Re: Souvenir cauchemardesque [ft. La] Mar 10 Mar 2015 - 23:12

Le silence.

La nuit tout était différent, la nuit personne n'osait sortir de chez lui. Les villageois dormaient comme des bêtes regroupés dans un parc, la nuit seuls les créatures naissant dans cet environnement hostile s'aventuraient à sortir. Le manoir était désormais aussi silencieux que le cercueil de La, l'atmosphère se modifiait, lentement mais surement l'adolescente sortait de la salle de bains en jetant un rapide regard à son ainée. Une tunique de combat avait recouvert les courbes de l'enfant, silencieuse comme pouvait l'être une ancienne morte elle s'aventura hors de la chambre bloquant la serrure avec son liquide carmin. Ce soir le sommeil n'était plus, ce soir les résidus fantomatiques de ses anciennes visions accompagnaient la morbide ombre qui descendait les escaliers de la demeure. Laissant ses bras caresser les murs et son regard se perdre dans l'immensité de la bâtisse, les animaux n'étaient visiblement pas encore sur ses talons. Une bonne chose, pensa-t-elle en se surprenant à sourire, elle continuait sa descente comme envoutée.

Elle descendait dans les limbes, son être entier souhaitait un changement réel. Et elle était prête à tout sacrifier pour cela, elle allait renaitre comme le phénix de ses cendres. Elle s'arrêta sur une marche pour souffler longuement, elle n'était pas sur si enquêter et fouiner comme une chipie était une bonne chose mais lorsque l'autre en haut dans les bras de Morphée allait se réveiller l'adolescente avait intérêt à être loin des profondeurs. Et alors son corps se dirigea de lui même vers un tout autre endroit du manoir. Comme si quelqu'un avait tenté de barrer l'accès à cette cave, qu'importait pour l'adolescente les avertissements qui comptaient la peine d'être écoutés étaient pour elle la mort et la dernière vision de sa vie. L'escalier pourtant changeait entièrement et contrastait clairement avec les pièces précédentes du manoir, et chacun de ses pas augmentait la tension régnante dans le silence de mort. De mort oui c'était quasiment certains, cette pièce, cette cave avait quelque chose de malsain, de glauque.

L'enfer? Le sixième sous sol? Ou était elle encore tombée, son assurance disparaissait à la vue de sang séché au sol, Yami avait eu des affrontements ici? Puis lorsque les instruments de tortures vinrent se mettre à sa vue elle recula. Tremblante comme lors de ses cauchemards, et si... et si Yami avait vidée le manoir de ses habitants? Le cannibalisme était interdit mais alors qu'avait-elle fait? Avait-elle tuée les autres membres du clans pour leurs sangs? Pour accroitre sa puissance? Et soudainement les murmures s'amplifièrent rajoutant de la véracité à cette hypothèse, de la souffrance. Des présences immatérielles, elle remonta en vitesse, trébuchant et en panique de nouveau, ses mains s’enfonçant dans le bois des côtés, elle ne voulait pas être la prochaine. La gentillesse apparente de Yami n'était elle qu'illusion? Voulait-elle la sauver de la mort pour elle même lui ôter la vie? Les questions se bousculaient dans l'esprit de l'adolescente et elle ne pensait plus à fuir, ou? L'ainée la retrouverait, alors dans un élan de préservation elle retourna se planquer dans la chambre de la brunette faisant aussi peu de bruits que possible, refermant le placard elle s'y cacha de tout son corps en boule. Se recroquevillant en chien de fusil, elle entendait l'autre dormir et pourtant elle restait ici à la fixer, à attendre que le murmure ne s'arrête.

Pourquoi tout ne se passait pas aussi bien que prévu?

Elle n'allait pas mourir une seconde fois.

(#) Sujet: Re: Souvenir cauchemardesque [ft. La] Jeu 12 Mar 2015 - 17:44

Le reste de la nuit s'était déroulé paisiblement. J'aurais bien dormi quelques temps encore mais je sentais le lit bien vide alors que je savais que La aurait dû s'y trouver. Je me retournais, regardant à mes côtés pour vérifier alors que mes yeux étaient a demi-clos, mal réveillés : elle n'était effectivement pas ici.

« La ? »

Demandais-je alors que les rayons du soleil filtraient à peine à travers mes rideaux. Pas de réponse.
Je m'étirais et sortais du lit en baillant. Me concentrant sur l'endroit où elle pourrait être. Je retournais voir dans sa chambre mais bien évidemment elle ne s'y trouvait pas. Elle n'était pas non plus a la cuisine ni dans le salon... En fait elle n'était nulle part. Je commençais à croire qu'elle avait fait une fugue matinale avant que Hotep ne m'attrape par le poignet et me reconduise à ma chambre pour me désigner le placard du doigt. Je le regardais, interloqué avant d'ouvrir le meuble où La m'avisait avec des yeux écarquillés comme si elle avait vu le diable personnifié, tremblotante et envahit par la peur. Pensant qu'elle revivait son cauchemar, je m'accroupissais à sa hauteur et tendais la main vers elle.

« La tout va bien, c'est moi : Yami. »

Mais cela ne semblait pas la calmer. Pire encore elle s'agitait.

« Tu vas m'expliquer ce qu'il se passe à la fin ? De quoi as-tu peur ? »

Hotep cherchait à attirer mon attention et pointait le sol du doigt, je le suivais du regard sans comprendre mais il se montrait insistant : ce qu'il se trouvait en dessous ma chambre... la cuisine ? Non ce n'était pas ça... la cave ? Il acquiesçait. J'observais dès lors l'enfant avec un visage empli d'effroi : qui sait ce qu'elle avait pu voir dans ce lieu maudit où moi même je n'osais pas mettre un pieds tant je savais les horreurs qui y avaient été commises...

« Tu es allée dans la cave La ? Pourquoi as-tu fait ça ? Il n'y a pas des choses très recommandable là dedans mais tu as dû t'en rendre compte j'imagine... Dis toi juste que c'est du passé d'accord ? Cela n'arrivera plus jamais... »

Je ne pouvais décemment pas savoir que j'étais en train de lui dire que désormais je ne tuais plus mais que c'était bien ainsi qu'elle l’interprétait.
J'attendais des réponses de l'enfant, si elle parvenait à se reprendre et contenir sa peur, sans quoi, aucun dialogue ne serait possible entre nous deux...

(#) Sujet: Re: Souvenir cauchemardesque [ft. La] Lun 16 Mar 2015 - 23:06

Non tout n'allait pas bien.

A vrai dire elle ne faisait que tomber de rêves en cauchemars depuis son entrée dans le manoir, certes elle n'était pas au début trop inquiète et même plutôt encline à apprendre à vivre normalement depuis qu'elle avait découvert cette sombre partie du manoir rien n'allait plus. Cela remettait en doute tout ce qu'elle était prête à accomplir pour le nom d'une seule personne, tous les actes même odieux qu'elle aurait exécuté sans peine si Yami l'avait gratifié d'un sourire affectueux. Mais désormais, elle était en passe de devenir un déjeuner, au pire un encas de cette cannibale au visage blafard. La était plus que jamais pale, les heures dans l'armoire, le stress et la tension faisaient d'elle une bombe à retardement et lorsque au petit matin elle entendit Yami se lever elle crut un instant voir l’opportunité de fuir. Néanmoins rien n'allait dans son sens à cet enfant tombant de Charybde en Scylla aussi lorsque l'ainée des deux Ketsuekis ouvrit la porte du manoir la jeune La hurla comme jamais. Une vraie possédée n'en faisait qu'à sa tête n'écoutant guère les suppliques de sa soeur.

-C'est toi dont j'ai peur!

Chuchota alors l'enfant en se roulant en boule aussi loin qu'elle le pouvait dans cet étroit espace, ses yeux carmins fuyant le regard inquisiteur de l'ancienne du duo. Elle avait peur, elle venait juste de découvrir la joie de vivre. Celle qui vous maintient en vie dans les pires moments, celle qui pousse votre instinct de survie à jaillir lors des situations critique. En somme la joie de vivre anime chaque être même malheureux au fond de lui, pourtant La revenant à la vie n'avait pas ça. La rencontre avec Yami et les possibilités qui en découlaient semblant être pareil à des mirages dans le désert offrait une sorte de rédemption et de salut à cette gosse travaillée par la vie. Mais jamais elle n'aurait imaginé finir en repas pour une hôte, jamais, l'hypocrisie et le jeu d'acteur de Yami devaient être excellent et c'est cela qui lui faisait peur, elle était tellement faible que ses sens n'étaient plus actifs. Elle s'était faite bernée par une fille sortit d'un manoir et dont les lugubres découvertes ne donnaient plus envie du tout à la petite chérubin de continuer l'aventure.

-Tu les as mangés! Tu les ....as mangés! J'ai tout vu et entendu, les voix et les outils le sang et les taches! Tu attires des Ketsueki pour les manger! Tu ne voulais pas que je goutte ton sang pour ça! Tu me parlais de cannibale mais tu en es une!

Et elle pleura de nouveau, en même temps que sa vessie se vidait une fois de plus dans l'armoire, elle en avait plus rien à foutre, elle s'était faite abusée et trompée par la seule être chère à ses côtés. Et si elle n'avait pas découvert le poteau rose qui sait ce qu'aurait dégusté Yami pour son réveil? Enfin maintenant elle ne valait pas mieux, le monstre l'avait découvert et l'enfant n'avait plus envie de se battre contre une stature familière et autrefois rassurante. Pourquoi...Pourquoi Yami l'avait elle trompée à ce point? Une manipulation atroce et qui abattait sur place La.

(#) Sujet: Re: Souvenir cauchemardesque [ft. La] Jeu 19 Mar 2015 - 10:19

La hurlait de tout son saoul. Elle se débattait criait et vociférait que c'était de moi dont elle avait peur... Je me demandais ce qu'il s'était passé ou même ce qu'elle avait pu voir pour ce mettre dans cet état. Elle s'éloignait le plus loin possible de moi dans l'armoire, cherchant à me fuir comme si j'étais le diable incarné.

Décontenancée, je l'observais, ne comprenant pas où elle voulait en venir puis elle poursuivait, arguant que j'avais mangé des gens et qu'elle le savait parce qu'elle avait vu des outils de torture et des tâches de sang dans la cave. Devant cette révélation somme toute ridicule alors que je m'étais inquiétée comme jamais, je n'eus d'autre réflexe que d'éclater de rire pour libérer mon anxiété.

Pendant ce temps, la cadette Ketsueki fondait en larmes et se laissait aller dans l'armoire, terrorisée , visiblement certains de ses propos. Je cessais de rire et la réconfortais, souriante :

« Mais non voyons ! Je n'ai jamais mangé personne et encore moins des Ketsueki. Je dois te raconter une histoire. »

J'avais moi même fait longtemps des cauchemars suite à cette histoire et en connaissant désormais la véritable identité de cette infamie, c'était étonnant que je n'en fasse plus à ce sujet.

« Il était une fois une petite fille n'ayant pas connus les siens. Elle se sentait très seule dans cet orphelinat où on l'avait placé depuis tout bébé. A ses quinze ans, cette jeune fille, nommée Yami, fut adoptée par l'actuelle Comtesse et représentante du clan : Megami. Yami était heureuse de s'être fait adopter et espérait en apprendre plus sur son clan dont elle ne savait presque rien. Le soir même, Megami ordonna a Yami de se cacher dans une armoire et de ne faire aucun bruit et peu de temps après, la jeune fille à entendu les clameurs caractéristiques d'un combat puis plus rien... Elle est sortie de sa cachette et a suivi un filet de sang sur le sol qui lui indiquait le chemin à prendre jusque dans la cave. Là, se trouvait Megami étendue, presque morte qui réussit à donner envie à Yami de boire son sang alors même que la jeune fille n'avait encore jamais bu le sang d'autrui, recevant régulièrement des transfusions sanguines à l'hôpital pour combattre sa maladie. Megami profita alors de ce lien de sang pour user de ses dernière forces et transférer son âme dans celle de Yami, cohabitant avec elle. Yami apprit plus tard que Megami avait été tuée par des membres du Kakumeigun alors qu'ils s'étaient rendus compte qu'elle jouait les espionnes en torturant des personnes dans la cave pour obtenir des informations. »

Je marquais une pause face à ce récit plutôt long et pourtant raccourci :

« Beaucoup de ses torturés se sont fait tués par elle et on dit que leurs esprits rôdent encore sur le lieu de leur mort. J'ai appris il y a peu que Megami n'était autre que ma mère. Cette ancienne Comtesse du clan dont le tableau figure en grand dans le salon au dessus de la cheminée, ce monstre espion et trompeur n'était autre que ma mère. Il ne s'agissait pas réellement de son âme qu'elle m'a transféré mais de son sang, son chakra et ses souvenirs qui vivaient à travers moi et grâce auxquels elle parvenait parfois à prendre le dessus sur moi. A ce jour elle est scellée mais cela n'est peut-être que temporaire alors... si un jour tu trouves que j'ai un comportement étrange : fuis. »

Megami était bien trop puissante, elle pourrait aisément nuire à La.

« Tout ce que tu as pu voir dans la cave : c'est son œuvre. Elle n'est plus désormais alors n'ait pas peur. En revanche, elle n'a jamais tué de membres de notre clan même si elle a failli y parvenir avec mon père. Tu comprends maintenant ? Je n'ai jamais fait de mal aux nôtres ni même aux sunajins. Jamais. »

Est-ce que mon histoire était parvenue à apaiser l'enfant ? Je ne voulais pas la brusquer mais j'étais sincère. Je lui tendais dès lors la main pour lui prouver que je ne lui voulais aucun mal.

« Va te doucher et retourne te coucher ensuite : tu n'as pas dû fermer l’œil de la nuit après ça... Si tu voulais visiter le manoir tu aurais dû me le demander plutôt que de te faire des frayeurs seule. Tu es têtue... »

Lui disais-je.

« Pour ma part, je vais préparer le petit déjeuner, tu sais où me trouver si tu as besoin. »

Là dessus, je m'en allais, la laissant assimiler tout ce que je lui avais dit.

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Souvenir cauchemardesque [ft. La]

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