Je me souviens, alors que j'observe mon chat, au nom aussi original que mes rêves, Gato. Oui, je me souviens des premiers amis que m'a offert le village, les premières fois où je ressentis quelque chose pour une personne d'un sang différent. Ridicule comme pensée, car je ne crois ni au droit du sang, ni du sol. Nous fonctionnons par affinité, et par intérêt, parfois aussi.
Enfin, je m'égare dans quelques philosophies futiles sur l'amitié, la sympathie. Après tout, je suis peut être trop dépassé par tout ça, comprendre le coeur de l'Homme n'est pas chose facile. Je m'habitue avec sa nature, nous rêvons de paix pourtant notre histoire est violente, par exemple.
Gato me rappelle mon premier ami car c'est le jour de notre rencontre que le ciel m'offrit sa mère, une délicieuse chatte au pelage flamboyant comme les rougeurs du soleil, rousse comme l'automne, douce comme un nuage d'été. C'était un jour d'été, il y a sept ans, justement.
J'en avais donc cinq, et ce souvenir fait partie de mon histoire courte et bien idiote comparé aux maux du monde. M'allongeant sur mon lit, doucement, je ferme les yeux en caressant la progéniture de ma chère animale. Le livre des souvenirs peut démarrer.
Il fait chaud, je ressentais cette sensation de bien être à la simple vue de l'avenue ensoleillé et des rayons éclaircissant les visages ouverts de nos voisins. C'est une époque assez claire malgré mes cinq ans seulement, j'étais très frêle et mon air était davantage gauche qu'actuellement. Dans mes sandales de shinobi, déjà, je flottais au gré du vent à travers la cité caché de la feuille, dans mon short enfantin et ma parure bleutée oscillant entre l'obscur et le clair, comme les plumes d'un jet.
Rendu au parc, pour une affaire dont j'ai oublié l'origine, j'aperçus un groupe d'enfant jouer. Toujours les mêmes, une bande soudée qui procurait en moi un sentiment de compassion et de jalousie, car j'ai toujours été un garçon très seule et taiseux, hier parait à aujourd'hui. Regrettant cette solitude pathétique, je me souviens avoir ressenti une forte émotion annonceuse de pleurs. C'est alors que j'aperçois un gosse blond, il me fit l'impression d'un éclat jaune d'une lueur incomparable sur l'instant. Surement ma proportion de gosse à grandir tout ce qu'il voit, ajouté à ça les rayons du soleil brûlant sur sa crinière, on pourrait tirer un portrait très héroïque et mélioratif de celui-ci. Alors que tout le monde s'appliquait, en apparence, à m'ignorer, à jouer sans m'inclure dans leur champ de vision, celui-ci m'observa brièvement. Cette seule attention me fit chaud au coeur, c'est fou comme l'enfant est naïf et disproportionné dans ses sentiments. J'eus cru qu'il m'avait sourit, je n'osai jamais lui demander concrètement en fait. Amoureux de musique, il avait sur lui cette petite boite à la mélodie reposante, il s'assied alors au pied d'un grand mûrier platane, à l'ombre et au frais. J'étais encore tétanisé par la foule, et alors que je pris le chemin du retour, il m'appela. Il m'appela et, encore plus improbable, il prononça mon prénom. Je me retournai tremblotant, sur lui, un sourire éclatant qui collait assez au portrait que je m'en étais fait.
C'était un matin comme les autres, je me réveillais dans mon lit d'internat. C'était la période où je ne me sentais pas trop mal et que je vivais vraiment bien malgré l'absence de mes parents depuis peu. Cela faisait déjà 1 an que mes parents étaient morts. Je m'étais relativement bien intégré dans mon internat malgré le peu de temps de ma présence en ce lieu. Tous les enfants étaient très gentils avec moi et ça ne me déplaisait pas le moins du monde, j'étais même plutôt content de toute cette attention.
Au début, les enfants étaient assez méfiants vis-à-vis de moi, mais plus les jours passaient et plus la méfiance à mes égards disparaissaient. Comme tous les soirs, après l'école, on pouvait sortir pour aller se balader dans Konoha pendant environ 1 heures. Ce jour-là, il fessait une chaleur étouffante et je me rendais au parc en compagnie des gens de l'internat. On était une bande toujours ensemble, car après tout, on vivait ensemble 24 heures sur 24.
Pendant que tout le monde jouait autour de moi, moi, j'avais sorti ma boite à musique que mes parents m'avaient offerte à mon dernier anniversaire en leur compagnie. Je m'asseyais donc en tailleur dans un coin seul et je posais ma boite sur les genoux. Je m'étais assis ou déjà, ah oui sous un grand mûrier platane, à l'ombre et au frai. Je lançais donc la courte musique de la boite musicale reposante.
Je jetais un coup d'œil dans le parc et je venais à peine de remarquer le monde qui se trouvait dans le parc. J'avais aussi aperçu un enfant de l'école qui se nommait Ôzai Akira, je crois. Il était assez mystérieux et je l'avais croisé une ou deux fois dans la cour. Il était généralement seul et silencieux. Je me demandais tout à coup si un enfant lui avait adressé la parole depuis qu'il est à l'école. Je décidai alors de l'appeler après tout, il souhaitait sûrement s'intégrer dans un groupe d'ami.
Ôzai Akira, c'est bien ça ton prénom non ?
Il se retourna et s'approchait de moi avec un regard plein d'espoir.
Salut, moi, c'est shinichi, mais appelle moi shine, ravie de te rencontrer. Voyons ne sois pas timide viens, je vais te présenter aux autres de la bande, à moins que veut qu'on discute tous les deux.
Shine, drôle de patronyme. Il m'avait invité à suivre le groupe, mais tordu comme j'étais, je refusai de la tête. Poliment, je poursuis alors. Relevant mes courts cheveux sombres pour les dresser de chaque côté en mèche égale, je lui offre un sourire franc pour me faire bien voir, car l'Homme est un outil de séduction pour lui même, non? Ma voix encore fragile et cassée par la timidité, je m'élance!
-C'est gentil mais je ne suis pas trop un garçon de foule. Tu es un shinobi? J'aime bien la mélodie de ta boîte, Shine.
Des dires désordonnés en amordance avec la fragilité dont je faisais preuve face à l'épreuve que représentait le contact avec l'autre. Le vent caresse nos joues, alors que nous nous regardons parmi les autres. Sa figure angélique me détend et me donne assez de confiance pour poursuivre et l'inviter, même.
-Je connais un fabuleux marchand de beignets, Hisemiake, un vieillard sympa, tu veux y aller?
C'est comme si je l'invitais dans un arbre secret, une cachette connu de moi seul. J'avoue que mes lieux de solitude, de repli sur moi même, sont nombreux, mais celui-ci faisait partie de mon histoire et de ma vie. J'espère à cet instant qu'il ne refuse pas mon invitation. En attendant, je prends un bain de vie, en contemplant le manège humain autour de nous entre rires, cris et sourires, mères ou enfants, adultes et shinobis, c'était une véritable journée d'été. Chaude et exquise, teintée de bonheur.
Bêtement, ou pas, j'esquisse un très large et benêt sourire face au spectacle existentielle des villageois. Une fois encore, j'étais émerveillé par la simplicité des joies que procurait la vie et le havre de paix qu'avait bâti nos prédécesseurs.
Akira hochait de la tête pour me montrer son refus. Il n'y avait pas à dire, il est vrai solitaire, j'ai l'impression et il aime ça. S'ouvrir ou autres lui permettrait de se faire des amis, mais aussi de quitter son monde seul et de ne jamais s'ennuyer. Mais je ne crois pas qu'il soit encore prêt à faire ce pas vers les autres pour le moment. Il me répondit sur un ton fragile qu'il n'était pas un homme de foule. Il ajouta qu'il aimait la mélodie de ma boite et me demandait alors si j'étais Shinobi.
Oui, je suis à l'académie du village, je ne peux pas vraiment dire aujourd'hui que je suis ninja, mais je compte bien le devenir.
On pouvait deviner qu'avec la maîtresse en cour non plus il ne devait pas parler. Il est pourtant si jeune et innocent et paraît ouvert aux autres, mais ce n'est pas le cas apparemment pour le moment. Je le regardais toujours avec mon sourire et la musique de ma boite comblait le blanc. Je ne savais pas ce qu'il allait faire et s'il souhaitait prendre la parole.
Des beignets, oui!!!!!!!!!! de la bouffe. Bon, c'est vrai que j'aimais beaucoup la musique, mais mangé à cet âge l'était rien, de plus, normal pour un enfant.
Bien sûr que je veux y aller, j'adore les Beignets.
Il devait être content, car il ne devait pas souvent emmener quelqu'un avec lui chez son ami. Il devait passer beaucoup de temps dans ce magasin à parler avec le vendeur. Sur cette courte parole, je prie le chemin du marchand au côté de celui que je considérais comme mon nouvel ami. Je le comprenais et il devait avoir peu d'amis, mais maintenant, il doit savoir qu'il pourrait toujours compter sur moi. Après tous les amis servent à ça aussi.
Dis-moi, ça te dirait d'être mon ami ? Je sais qu'on se connaît depuis peu de temps, mais tu as l'air sympa.
Bon ok, c'était un peu directe mais au moins j'allais être fixé, après tout lorsque l'on est jeune que l'on se forge des amis.
Un sentiment de chaleur intense me prit. Les papillons brûlants avec plaisir en moi montait de bas en haut. C'était une sensation très nouvelle, et éphémère aussi. Un bonheur chaud d'entendre dans la bouche de cet enfant ce que j'avais espéré depuis le début de notre dialogue.
Nos sandales foulaient le sable le long des avenues, les fruits avaient fière allure sur les arbres et plantations, baies et fleurs se mêlaient pour nous offrir une harmonie visuelle des plus douces. Me perdant dans le flot de sentiment que me procure tout ça, je laisse fuir quelques mots chauds d'émotions, sans penser ou réfléchir.
-Tu sais j'adore la nature, c'est vraiment la représentation de la vie. Elle respire des sentiments au moins aussi puissant que nous, les Hommes.
Quel idiot! Je lui révèle la fragilité anormale d'un gosse de cinq ans et son goût pour la vie et sa nature. Pendant plusieurs secondes, alors que la mélodie ronronnait toujours, j'ai crains sa réaction. Une peur bleue d'être jugé par l'autre, en fait. Mais je repris les rênes dans la conversation et en souriant les yeux rivés vers les moineaux sur le cerisier le plus vieux du quartier, mon quartier, je dis:
-Pardon, je ne t'ai pas répondu. Je te considère comme un ami, car j'ai lu dans ton coeur que tu étais bon. Mon père dit qu'un regard ment mais pas les yeux en eux même, alors j'ai scruté les tiens, tes yeux bleus, et j'ai su que tu étais comme moi.
Soulagé des mots pleins de sens, je pus me taire à tout jamais, mais il fallait bien clore concrètement les choses, non?
-Shine, tu es mon ami.
La baraque à friture du vieux Hisemiake se signala alors par une forte odeur d'huile et de sucre. Cette odeur appétissante de beignet et de sauces fraîches, celle que j'avais jusqu'alors goûté seul avec moi même. Cette fois, nous l'humions ensemble, tels de vrais amis.
Naïveté enfantine ou pas, je me souviens encore aujourd'hui de ce premier instant avec Shine. Et figurez-vous qu'il est toujours mon ami.
Dans la rue autour de nous, les gens marchaient sans faire attention à nous. Pour eux, c'était vraisemblablement normal que deux enfants se baladent seul dans la rue. De toute façon, on était relativement à l'abri dans le village caché de la feuille, le village n'avait jamais connu d'attaque, je crois et il y régnait une ambiance très joyeuse et conviviale. Pour une fois, je marchais en compagnie d'autre personne que des gens de l'internat et ça me fessait le plus grand bien.
Mon compagnon était lui aussi ravi d'être à mes côtés lors de cette petite ballade. Alors là, j'étais choqué, un enfant de cinq ans vient de me sortir de la philosophie sur la nature. Je suis resté légèrement, bouche bée et à aussi étonné de la maturité de cet enfant pour son âge. On pouvait dire qu'il m'avait scié les pattes, à son âge, je ne pensais qu'à jouer et à manger. Juste après cette courte parole, j'ai vu mon "ami' afficher de la crainte de ma réaction. Je pense qu'il ne devait pas crier sur les toits qu'il aimait la nature et il avait peur que j'en parle au gens de l'école.
Encore une fois, il me sert un sacré discours l'enfant, j'avais vraiment aucun vocabulaire par rapport à cet enfant. Lui aussi me considérais comme un ami et je m'en voyais ravi.Encore une fois, il me sert un sacré discours l'enfant, j'avais vraiment aucun vocabulaire par rapport à cet enfant. On approchait sûrement de la baraque à beignet et je commençais justement à avoir faim. J'avais sur moi un peu d'argent et je comptais bien le dépenser pour manger des beignets avec mon nouvel ami.
Arrivé devant, nous humions ensemble l'odeur des beignets et je décidais alors d'aller en acheter pour qu'on les mange ensembles. Je rentrais donc dans la baraque à beignets avec mon billet de 5 Ryos et achetais 2 cornets de 5 beignets. Je ressortis alors de la baraque en tenant fièrement les cornets. J'en donnais un à Akira et nous dégustâmes ensemble les beignets sur un banc du village. On observait les gens passés, mais aussi le soleil entamé petit à petit sa descente. Quelque instant plus tard nous nous séparâmes, car il devait rentrer chez lui et moi, je devais rentrer à l'internat.
Aujourd'hui, Akira est lui aussi devenu un shinobi du village, mais n'est pas toujours très ouvert aux autres. C'était les premiers instants d'une amitié qui dure encore aujourd'hui. Malgré le temps qui passe, je vois toujours notre cher ami. Cela peut s'expliquer par le fait qu'il a été promu il y a peu de temps, mais aussi par le nombre de Genin que comptait le village. Cela peut s'expliquer par le fait qu'il a été promu il y a peu de temps, mais aussi par le nombre de Genin que comptait le village. J'espère que cela arrivera dans peu de temps, je suis impatient de pouvoir voir comment le jeune enfant que je connais depuis presque 10 ans se débrouille maintenant.
![Où va l'amitié, porte les coeurs [Ft. Hayata Schinichi] 1424273453-friends-1](https://2img.net/image.noelshack.com/fichiers/2015/08/1424273453-friends-1.png)
