Maruyama, vous êtes convoqués aujourd’hui même à l’Ergastule, 10 heures pétantes. Arrivé à la prison, vous montrerez ce papier aux gardes, et vous vous dirigerez à la cellule N°30. Votre travaille consistera à interroger Hen Ryo, un très dangereux Nukenin que nous avons intercepté hier la nuit. Nous sommes certains qu’il fait partie d’une organisation tout aussi dangereuse que lui. Vous pouvez vous montrer musclé avec lui, mais ne l’abimez pas trop quand même. Nous comptons sur vous malgré votre bas grade, alors ne nous décevez pas. PS : Ryo aime bien les discussions tortueuses et savoir à qui il a affaire, ce qu’il pense, à vous de voir si vous voulez faire durer la discussion ou pas.

Takeshi Hiruko, Jônin de Suna.

- Tu m’envois ça Shinji s’il te plait. Et mets moi les menottes.

Hiruko regarda le chuunin claquer la porte, le laissant tout seul dans cette petite salle sophistiquée. Y’avait de drôles de machines, quand même. Le rouquin ne voulait même pas penser à quoi elles servaient. Mais vu toutes les piques qui en émanaient, et à en entendre les cris des cellules voisines, c’était pas pour se masser le dos. Encore une fois, il trouvait les hommes bêtes et stupides. Ces saibogus auraient pu faire de suna un vrai paradis, avec toutes les possibilités que leur pouvoir leur octroyait. Non, ils préféraient l’utiliser dans de stupides instruments de guerre et de torture. A se demander si leur cœur était tout aussi vide et froid que celui de leurs machines. Tout ce désir de sang, de crimes, de puissance, de grades et de reconnaissance, il ne comprenait vraiment pas. Aussi Hiruko avait décidé de créer une équipe. Il n’était pas du genre à accorder de l’importance à son environnement, mais il avait un besoin critique de transmettre ses idéaux, qu’il cachait souvent sous un épais manteau de conneries. Il en avait vraiment marre des dérangés et des égoïstes à tout coin de rue. Il avait rapidement établi une liste des potentiels « dérangés » de Suna. Vous savez ce genre de mecs qui pourrait un jour tuer une dizaine de personnes sur un coup de tête. Puis une seconde liste des genins/chunins les plus prometteurs. Ceux qui avaient le plus de potentiel. Avec sa tête d’emo, son masque tout droit tiré d’un film BDSM et les rapports qu'il y'avait sur lui, le Genin répondait parfaitement aux deux critères.

Qu’on ne se trompe pas, Hiruko ne voulait pas en faire un grand ninja. Il voulait plutôt en faire un grand homme. Bon, le rouquin n’était pas forcément exemplaire de ce côté… Allez, on va dire un homme avec des principes. Un vrai nindo, pas un truc de débile du genre « Tous les tuer » ou « Gagner la confiance de mon clan », t’vois ? C’est entre autre pour ça qu’il avait fait cette petite mise en scène. Il voulait au plus s’éloigner des sentiers battus, dérouter le jeune homme. Il voulait qu’il en finisse par se poser cette question « pourquoi je fais ça moi déjà ». Voilà pourquoi aujourd’hui, il endossait le rôle d’un dangereux nukenin, et qu’il était prêt à recevoir quelques beignes de la part de son futur élève. La porte s’ouvrit de nouveau, laissant entrer un garde et le genin en question :
 
- Voilà, ça sera lui que tu interrogeras. Bonne chance.

La journée avait commençait comme toutes les autres journées. Le soleil s’était levé en même temps que le Genin. Après une douche aussi rafraichissante que revigorante, il s’était vêtu sobrement d’une tenue sombre, avait ajusté son masque et franchit la porte de l’auberge Shukaku. En bordure de Suna, l’auberge, tenu par un certain Yatano, devenu un proche du shinobi, n’accueillait pas beaucoup de visiteur. Comme tous les jours, Maruyama avait parcouru la ville, laissant son esprit vagabonder, emporté par le sable virevoltant au grès du vent. Comme tous les jours, il avait salué les commerçants du marché et fait quelques courses pour son fainéant de propriétaire. Comme tous les jours, il avait choisi pour le retour de bondir de toit en toit, ne serait-ce que pour s’entrainer et éprouver une fois de plus, cette liberté qui lui avait temps fait défaut par le passé. Comme tous jours, Yatano lui avait remis son courrier à son retour et comme souvent, c’était un ordre de mission…. QUOI !

Yatano, sous la surprise, avait lâché les assiettes du petit-déjeuner qui s’étaient fracassées sur le sol. Il fixa le shinobi du regard pour comprendre se qu’il se passait. Takeo était là, planté sur les deux jambes, sous son masque, les deux yeux écarquillés par la surprise. Il relut encore et encore la missive envoyé par un Jonin dont il ne savait rien. Une fois l’information encaissée, un sourire malsain se dessina lentement sur son visage, faisant de ce faciès d’ange, celui d’une créature hideuse. Le propriétaire des lieux s’avança en quête d’information, mais le Genin tourna les talons sans même lui prêtait attention et fila dans les ruelles. Il n’entendit pas les cris de son ami, ni même le souffle du vent, à vrai dire, il n’entendait plus rien. L’euphorie s’était emparée de lui, faisant bouillir de plaisir le sang dans ses veines. Il allait accomplir un premier pas dans sa quête vengeresse. Enfin !

On lui avait administré une tache qui s’avérait salvatrice tant la patience du Genin était mise à rude épreuve. Il devait interroger un « dangereux Nukenin » apparemment capturé la veille. Il n’avait pas conscience de la logique qui pourtant aurait dû lui paraitre limpide. Ses capacités de réflexions habituelles furent balayées à la lecture du simple mot Déserteur, son passé venait de revenir à lui, telle une gifle revigorante. Il aurait dû savoir qu’une tâche comme celle-ci n’était jamais confiée à un Genin, que mener un interrogatoire n’était pas chose facile, que son adversaire du jour était surement beaucoup plus fort que lui et que même si par miracle, on lui avait vraiment laissé sa chance, jamais au grand jamais il n’aurait dû être seul face à un « dangereux Nukenin ». Sa vengeance lui entaillé les entrailles, lui envoyait furieusement des jets d’adrénaline, lui dilatait les pupilles et bien entendu, lui avait coupé toute capacité de réflexion.

Il voulait le faire parler, le faire chanter même et s’il s’avérer non coopératif… Non, il espérait qu’il soit non coopératif, ce Nukenin prendrait pour toute une jeunesse volée. Le Gogyou en lui, tapis au fond de son âme, approchait à grand pas et balayait tout sur son passage. Le « monstre » qu’il était jaillissait par tous ses pores. Il était prêt à affronter ses démons. Il se présenta devant Ergastule, la prison du village. A bien y réfléchir, il n’y avait jamais mis les pieds avant. Il aurait très bien pu finir ici si le Kazekage ne s’était pas montré clément. Il resta sur le palier du bâtiment quelques instants, inspira un grand coup et souffla l’air qui gonflait ses poumons. Il tendit le parchemin au garde qui après quelques doutes, le mena à travers les couloirs du donjon.

Au fil des couloirs, les cris des prisonniers lui renvoyèrent son passé en pleine figure. Il était à Hai no Kuni, son île natale, ravagée par la guerre et les flammes. Il entendait les hurlements de sa mère tambouriner dans son esprit. Une flaque de sang s’était formée au pied d’une énième cellule, il voyait sa mère éventrée, venant d’être souillé par l’armée de sa cousine, Makka. Il revoyait l’horreur et la démence qui lui avait révélé ses pouvoirs cauchemardesques et une fois devant la n°30, il visionna le chemin qu’il avait parcouru pour devenir finalement shinobi de Suna no Kuni. Il était fier à présent, plein de haine et de chagrin, mais il allait passer outre pour accomplir vaillamment sa mission et une fois que ce connard aurait craché tout ce qu’il savait, il irait remercier Takeshi Hiruko, le Jonin qui lui avait offert sa chance. Le garde l’invita à rentrer et une fois à l’intérieur, ferma la cellule derrière lui. Il ne leva pas la tête tout de suite, laissant à sa Némésis le temps d’apprécier la tenue, le masque et la capuche qui se tenaient devant lui. Il garda la bouche close, ne laissant filtrer aucun son et leva après quelques minutes son visage (enfin son masque) vers le condamné. Son regard bleuté croisa celui du prisonnier. Il n’aurait pu décrire l’intensité qu’il y avait, mais on aurait dit qu’il le défiait, fier de sa condition et de ses origines, Takeo se chargerait de lui apprendre les règles de Suna.

On avait installé une chaise pour lui, il s’y dirigea toujours aussi lentement et s’assit avec grâce. Il écarta les jambes et se mis à l’aise, pas comme un écolier flemmard, cherchant du sens à un cour de mathématique, mais comme un jeune homme assis devant son bureau à peaufiner une idée. Lorsqu’il se sentit prêt, il prit la parole.

Je me nomme Maruyama Takeo, Genin de Suna et c’est moi qui suis chargé de vous interroger, monsieur Hen Ryo. En revanche et comme vous le savez surement… Ou pas ! Je suis un Ninja respectable et de ce fait, je me dois de suivre les ordres. Mais sachez que je vais y prendre beaucoup de plaisir. Alors commençons par les fondations si je puis dire, que faisiez-vous sur les terres de Kaze no Kuni ?

Hiruko étouffa un petit rire en regardant le genin rentrer. Putain là on avait quasiment dépassé le stade de l’emo. Oh oui, il le sentait il allait bien s’amuser avec celui là. Y’avait beaucoup d’pain sur la planche. Bon, on a le droit à quoi là. Y reste planté là comme un gros con. Ca va être quoi ? Une chorégraphie ? Hiruko eut encore un rire, imaginant le genin se déhancher au rythme effréné du Zouk avec cette tenue. Peut être qu’il prépare une technique de kung-fu, ou qu’il s’est juste endormi. Ah non, ce bouffon était juste entrain de regarder le sol. Peut être qu’il pensait effrayer le jônin. Ou que c’est juste une sorte de parade nuptiale cachée. On sait jamais avec ces personnes, on sait jamais.

Le rouquin fixa l’œillade azurée qui le toisait derrière le masque. Le quidam prit finalement place. Bon, au moins il s’assoit les jambes écartées comme un vrai mâle, c’est déjà ça. Non parce que si y’avait des tapettes dans ses rangs, il allait se faire un plaisir de les coacher. Et là, le Gogyou fit une terrible erreur. Il avait carrément tendu la perche au jônin d’élite qui répondit calmement, toujours en le fixant de ce regard vide :

- J’faisais quelques galipettes avec ta maman.

Hiruko marqua une petite pause. Avec un peu de chance, sa mère était trisomique, ou morte. Ou les deux. Bref avec un peu de chance, il avait touché un point sensible.

- Hashtag vanne facile. Ouais un peu comme ta mère quoi. Tu lui passeras le salam d’ailleurs, dis lui que j’ai apprécié la soirée. Faudra que j’essaye avec un sac sur sa tête la prochaine fois, c’est moins moche.

Il voulait le voir sortir de ses gonds, totalement peter les câbles. Il voulait savoir jusqu’où il pouvait aller dans la folie et le malsain. Et pour ça, Hiruko n’hésitera pas à pousser le vice très loin, puisque le Genin avait voulu s’imposer comme figure de force et d’autorité. Il avait pourtant bien prévenu dans sa lettre : Il aimait les discours tortueux, les débats. Mais il haïssait par-dessus tout le comportement dont avait fait preuve le bas-gradé dés qu’il avait pénétré la salle. Alors, il n’allait pas hésiter à le taquiner, à user de bassesses pour qu’il révèle sa vraie nature. Tout ce que voulait le jonin, c’était de savoir à quelle genre de personne il avait affaire, que ce soit par le dialogue ou par la provocation.
 

Spoiler:

Quel exécrable individu, un rouquin décharné, à la musculature sèche et puissante. Il gardait un sourire narquois, malgré sa position. L’audacieux petit fauteur de trouble ! Takeo avait eu du mal à tenir en place sur son siège de fortune. Encerclé par la crasse, la grisaille et le fer rouillé, il se sentait étrangement pur, lui qui était considéré comme un monstre. L’humidité des cachots rendait l’atmosphère particulière et la pénombre environnante faisait jaillir la noirceur de n’importe quelle lumière. Les yeux toujours fixaient sur son détenu, Maruyama tentait de garder son regard inexpressif. Il s’attendait à tout, mais la réponse que lui fournis Ryo le surpris, et pas dans le bon sens du terme.

Des galipettes. Le sang du Genin ne fit qu’un tour. Ses mains se crispèrent sur ses jambes, il retenait de tout son être sa part d’ombre. Mais le déserteur ne s’arrêta pas là. Les répliques cinglantes s’enchainèrent les unes après les autres, tournées salassement sur le thème matriarcale. Une façon peu enchanté de considéré les injures sur les mamans. Un point qu’il ne valait mieux pas aborder avec n’importe qui. Les ténèbres sombres envahissaient peu à peu l’écarlate liquide dans ses veines. Les veines de son front se gonflèrent dangereusement et ses muscles se bandèrent violement. Il tourna avec force l’une de ses mains vers le ciel. Du sol jaillirent des masses de pierre qui enroulèrent les jambes de l’interrogé. Maintenu au plancher des vaches par deux entraves tranchantes, le Genin préparait la suite. Il se leva non sans colère et arma son bras droit.

La peau de son bras changea de forme et peu à peu, le tissu humain si tendre se métamorphosa en quelque chose de plus dur. La roche prit la place des ongles et des muscles, des os et des articulations. Son bras était devenu une arme compacte et dévastatrice. Il s’approcha de son hôte et frappa de toute sa force la mâchoire de Ryo. Enchainé à sa chaise, l’impact a dû être des plus violents. Les dents claquèrent sous le choc et le bruit émis par son visage ne laissait présager qu’une douleur effective. Le shinobi aurait voulu continuer de frapper encore et encore jusqu’à ce que le visage du déserteur ne soit plus qu’un amas d’os et de chair informe, mais une lueur de conscience retint sa fureur. Les secondes passèrent avant que le Genin ne se rassoit. Il ferma son poing et les pierres attachées aux jambes de Ryo retournèrent à la terre.

Malheureusement, ma mère n’est plus et ne pouvant se défendre contre l’injure, je me chargerais de vous rappeler le respect. Mais trêve de plaisanterie, vous n’avez pas l’air du genre à vous répandre, soit, alors passons à autres chose.

Le Genin laissa le temps en suspension, surement pour son compagnon d’infortune celui de cracher un peu de sang. Il réfléchissait maintenant à ce qu’il allait dire. S’il continuait à essayer d’imposer la terreur, il était voué à l’échec et maintenant que son sang de démon avait gouté au sang, il était calmé. Son esprit de logique lui revint peu à peu. Premièrement, qu’est-ce que c’était qu’un putain de hashtag ? Deuxièmement, les vannes étaient un mécanisme de défense, assurément. Mais ayant croisé plus d’un fanfaron dans sa vie, il était sur d’une chose, il devait absolument changer de stratégie. Il releva les yeux sur Hen.

Je suis née loin d’ici et la chance m’a souvent chié dessus je dois dire. Tu sais qu’avec un coup de pouce de la vie, tu aurais pu être à ma place et moi à la tienne. Bon, je n’aurais surement pas craché sur ta mère, mais j’aurais tenté de te faire chier. Je te regarde et sincèrement, j’ai de la peine, ça n’a pas dû être facile de grandir en tant que rouquin. Si tu tentes la vanne du masque, c’est peine perdu, elle est éculée et pas enculée….

Nouvelle pause, il venait de composer avec des paroles vide sens, mais il s’en fichait. Il ne lui donnerait pas d’informations de toute façon, alors autant faire passer le temps. Takeo fit basculer sa chaise en arrière, les mains derrière la tête ? Semblant réfléchir, puis soudain bascula en avant.

J’ai une idée, puisqu’on est là à perdre notre temps, autant s’amuser. On va jouer à un jeu, tu me dis un secret sur toi, je t’en dis un sur moi, qu’est-ce t’en penses ?

Moi j’pense qu’on devrait faire des stages de nerfs pour les shinobis. Genre un stage où tu les enchaine et y’a des débiles qui racontent des conneries H24. Tu vois, ça ça serait innovant. Comme ça y’aura moins de prolos qui pensent faire la loi tous seuls et devenir plus forts pour dominer, qui vont se suicider seul contre dix parce qu’ils se sont fait taunt comme une grosse merde. D’ailleurs moi j’suis sûr que la première grande guerre shinobi, c’était parce que un kage avait mal parlé sur la copine de l’autre. Genre ils déconnent devant une bonne bouteille de saké et là bim, ça dérape. « Eh eh, vous avez beau avoir le démon à neuf queues à konoha ta femme elle est jamais satisfaite », et bim t’as le hokage qui s’retourne, bastos dans la gueule direct. Du coup tu vois l’autre il est vénére et ça dégénére. Ca rime en plus. Walah j’devrais faire dans la narration.

Ouais parce qu’il avait pas apprécié mon commentaire Darkito. C’était un véritable poing de terre qui s’était abattu sur ma mâchoire, tellement violent qu’il avait fait basculer ma chaise. Je sentais ma joue enfler douloureusement mais du moment que j’avais toutes mes dents ça allait. D’ailleurs, est ce que j’ai toutes mes dents… Le genin était parti dans un monologue que j’avais de toutes les façons pas envie d’entendre alors que je comptais mes dents avec le bout de la langue.

- Ouais ouais c’est twé dwole tout ça mais attends deux secondes tu veux… 27, 28, 29, 31, 30… Y’a combien de dents chez l’homme déjà ?

Une fois avoir vérifié que tout était en place dans ma cavité buccale, j’entendais, toujours à moitié, faut pas croire non plus, les dires de l’homme masqué.

- Ca veut dire quoi éculée ? Et puis non franchement il est cool ton masque, ça fait BDSM… Non en fait je retire ce que j’ai dit, va pas t’imaginer des trucs.

Bon parcontre, c’est chiant cette position. Attention , lamasticot no jutsu ! Allez j’vais y arriver en tortillant du cul bien comme il faut, après tout j’ai du sang afro dans mes veines, le groove est en moi ! Bon je suis pas très noir mais quand même, j’dois bien avoir un arrière grand filleul brulé au second degrés ou un truc comme ça, ça donne un effet noirci je suppose. Bon après visuellement ça doit pas être le top, mais au moins t’as pas de rides en grandissant… Bref. J’suis arrivé à me remettre dans une posture décente après quelques minutes de tortillage. En tout cas, sacré spécimen en face. Darkos de rang A je pense. Dans le genre homme froid qui veut en fait tout casser parce que sa copine est morte lors d’un affrontement d’autruches ninja. Non non, j’espère pas. Moi j’en veux pas de ces spécimens là, eux ils sont déjà perdus pour la patrie. J’suis un mec bien mais j’m’appelle pas Mimmy Mathy quand même. Et oui, je sais que ça s’écrit pas comme ça mais j’ai la flemme de chercher donc tu ferme ta gueule et tu fais comme si t’avais rien vu, ok ?

Sinon, vu que faut faire avancer la conversation à un moment, j’vais bien devoir me prêter à son jeu. Et puis bon, faut être sérieux à un moment. Non en fait c’est surtout que sn coup d’poing m’a bien arraché la gueule mais faut pas l’dire. Alors alors… Qu’est ce qui pourrait bien l’interesser…



- Tous les kages disparus. Ceux de suna, et les autres. Je sais où ils sont, et qu’est ce qu’ils préparent. Qui sait, peut être que je suis l’un d’eux.

Alors, Takeo. Est-ce que t’es du genre à prendre les responsabilités ou à filer chercher de l’aide. Franchement les deux se valent.

Improbable rencontre. La conversation commençait à tourner en rond et la patience du Genin allait être mise à rude épreuve. Il n’est pas simple de trouver un arrangement avec un tel phénomène. Comment pouvait-on être aussi borné ? Il n’y avait pas une once de phrase sérieuse dans le discours du Nukennin. Bon, il avait au moins compris qu’il ne fallait pas blaguer avec la famille du shinobi du désert, on faisait des progrès, aussi basique soient-ils. Takeo le laissa déblatérer ces conneries habituelles et bloqua sur un mot en particulier, enfin un mot, un ensemble de lettre plutôt. BDSM ? Bordel De Saloperie Merdique ? Bonjour Ducon Sert Moi ? Aucune idée, mais il sa curiosité n’allait pas si loin. Il avait espéré que son petit jeu avait au moins piqué l’intérêt de son « hôte », mais apparemment pas.

Tous les Kage ? Rien que ça. Rien de plus sensationnel ? Pourquoi pas Dieu tant qu'on y est, ça a plus de gueule quand même.

Le Genin a tout de même prit le temps de résoudre cette pseudo annonce fracassante. Certes, il ne connaissait pas tous les Kage d'antan, mais son niveau aurait été bien différent de l'idiot qui s'était fait capturé. Connaissant les villages, il aurait fait preuve de prudence et enfin, ses supérieurs auraient surement reconnu l’homme. Pire encore, si l’homme en face de lui avait vraiment été un dirigeant de village guerrier, Takeo plaignait le village concerné. Ou alors c'était vraiment un ex-Kage, mais d'une débilité profonde. M’enfin, dans l’idée, il n’avait pas plus avancé que tout à l’heure et le déserteur ne semblait rien avoir à cacher. C’était une perte de temps. Peut-être devrait-il passer ses nerfs sur lui jusqu’à ce qu’il ne soit plus capable de parler ? Au moins il aurait accompli quelque chose de bien aujourd’hui. Croyez-le ou non, le sunajin passa un long moment à étudier cette perspective, puis l’image du Kazekage lui revint en mémoire, ses recommandations et sa bienveillance. Il s’apprêtait à en balayer un bon nombre.

Il ne savait pas pourquoi il allait faire une telle folie, la logique… Mettre en place un semblant de confiance pour pousser plus facilement Hen aux aveux… La Haine… Il avait aussi envie que pour la première fois depuis son adolescence, un Nukennin voit son visage et comprenne sa détermination… Le Jeu… Car après tout, ce Hen Ryo était plutôt drôle, dans son genre en tout cas.

Dans tous les cas, Takeo se redressa sur sa chaise et plongea son regard dans celui de son homologue. Il approcha sa main de son visage et très lentement, ôta son masque. Il laissa ses cheveux pendre sur son visage alors qu’il posait son autre faciès sur sa jambe. Il leva de nouveau ses yeux bleus et son visage à découvert vers Hen. Il n’avait pas les sourcils froncés, le regard lacéré par la haine, mais une pose détendue, insaisissable.

Voilà mon secret, je suis bien trop beau pour le montrer, je donne des complexes, y’a pire dans la vie.

Hein ?! Putain mais c’est quoi ça, une tentative d’humour. M’enfin, il offrirait au moins un perche à son assaillant. Le jeune homme sourit à sa bêtise et changea de posture, il opta pour quelque chose de plus décontracté.

Tu sais, j’aime pas les déserteurs, mais très sincèrement, je pensais qu’ils avaient plus de répondant, plus de couilles et un peu moins de gueule. Dans mon souvenir, ils étaient terrifiant, mais maintenant que je te vois… Ben j’ai tout sauf peur.

Takeo laissa passer quelques secondes de silence. Il en profita pour se curer les dents avec l’ongle de son pouce. Il commençait à en avoir vraiment marre, il s’attendait tellement à faire face à son passé, à un personnage aussi malfaisant que charismatique, une personne qu’il aurait pris plaisir à détruire, mais là, c’était juste barbant.

Bon, qu’est-ce tu ferais si t’étais moi? Parce que là, je suis à court d’idée.

On pourrait jouer à un jeu par exemple. Je connais un jeu très amusant. C’est un jeu où… Attends deux secondes où je l’ai mise.

Le rouquin glissa avec un peu de difficulté sa main dans sa poche, à cause des menottes. La discussion tournait en rond et il voyait en ce Muruyatruc un gars pas très intéressant, pas le genre de gaillards qu’il avait envie de former en tout cas. Non, il voulait des gars forts de caractère, un peu bruyants, mais surtout des gars avec des convictions. Dans le gogyou il ne voyait que l’opposé. Une âme égarée à la limite de la pathologie qui voulait se donner l’air intéressant mais qui n’en avait pas les moyens pour l’instant. Oh certes, le gus a du potentiel, il sait parler, il sait rythmer la conversation et on pourrait même déceler un brin de logique et de bon sens derrière ses actions et ses paroles, mais ça s’arrête là. Pour Hiruko, il n’était pas spécial. Et lui qui était si enthousiasmé au début de ce rendez vous allait le terminer en restant un peu sur sa faim.

La petite balle de métal qui venait juste de sortir de sa poche resta un moment dans sa paume avant qu’il ne la pose sur la table.

C’est un jeu auquel je joue souvent avec mes amis. Regarde bien attentivement… Je pousse la balle vers toi…

Elle roule…

Et quand elle arrive à toi… C’est toi qui a les menottes.

Ce que Takeo ne savait bien sûr pas, c’est que les menottes étaient des fausses, et elles laissaient parfaitement passer le chakra. De quoi permettre au Jônin de lancer une petite illusion, minime certes mais qui allait forcément dérouter le blanc bec. Dans la réalité, il n’avait toujours pas enlevé les menottes… Dans la tête du garçon… Les rôles étaient inversés. Du moins c’est ce dont il était sûr. Il était encore au stade d’expérimentation de cette technique mais il était persuadé que trouver la faille ne serait pas facile. Et il était fortement désireux de se lancer dans cette voie, ça pourrait lui servir des fois et puis… C’est toujours drôle.


– GARDES ! GARDES ! A L’AIDE LE PRISONNIER S’ECHAPPE…


Hiruko laissa sa parole s’évaporer dans les couloirs une dizaine de secondes, tournant autour du nouveau menotté, passant ses doigts sur son masque...

– Que se passe t il… Pourquoi ne viennent-ils pas… Les aurais-je empoisonné … Ou bien seraient-ils de mon côté ?

Il prit le masque, il l’enfila. Ses pupilles brillèrent de la même façon que ceux de Takeo, et il le fixa de la même façon qu’il l’avait fixé. Finalement, la chute à laquelle il avait pensé n’était pas si mauvaise que ça… A bien y penser même, y’avait carrément de l’idée…

–A moins que… Tu ne sois le prisonnier et moi le bourreau ? Je ne me souviens plus trop… Toi non plus non ?