Koma se tenait là, perché en haut de son estrade de roche observant les alentours. Cela faisait maintenant plus d’une semaine que le Chūnin s’était engagé dans sa quête. Mais afin de mieux comprendre le pourquoi, revenons 15 années auparavant.

Le garçon était alors âgé de 10 et bien que son innocence le quittait peu à peu il restait encore un enfant sous l’aile protectrice de ses parents. Un jour sa mère lui raconta une histoire à propos d’animaux mythiques : les Kitsunes. Des Renards possédant plusieurs queue, certains en possédant jusqu’à neuf, symbole de leur sagesse, de leur ancienneté et de leur puissance. Être fourbe et malicieux, ceux-ci prenait un malin plaisir à se jouer des humains qu’ils avaient en exècre. Mais bien qu’elle les présenta en être néfaste, le Niji se prit d’un intérêt dévorant envers ces animaux très particulier, de nombreuses questions jaillirent dans son esprit sans qu’elle ne puisse trouver de réponses, réponses qu’il était aujourd’hui venu chercher.

Après s’être longuement informé et avoir étudié toutes les sources à sa disposition au village, il décida de partir en quête de ces êtres si spéciaux. De ce qu’il avait pu recouper, il n’y avait pas d’endroit particulier où les Kitsune semblaient vivre. Seules leurs apparitions dans les mythes témoignaient de leur existence, ainsi qu’un certain Hasashi, ninja de Konoha qui était parvenu à les rencontrer et à sceller un pacte avec eux. Afin de parvenir à les rencontrer, Koma avait décidé de se diriger en direction d’une sorte de temple, ou de bâtisse, qui semblait vénérer ces êtres mystérieux. Celle-ci se trouvait dans le pays de, à la bordure du Pays de la Foudre, près de celui des Forêts. Perdu au milieu de nulle part, bordé par cette mer de verdure et les quelques montagnes qui se dressait ci et là, le jeune homme n’était pas parvenu à trouver d’indication précise quant à son lieu exacte.

Une semaine lui avait nécessaire pour parvenir à la bordure, voyageant tout en prenant son temps afin d’interroger les locaux, aucune personne ne semblait connaître cette histoire plus que sa mère ne lui en avait raconté. Surement devaient-ils le prendre pour un fou, mais cela lui importait peu, le Shinobi ne reverrait probablement jamais ces personnes. A l’aube de son huitième jour de voyage, il atteignit finalement sa destination : le petit village de Kusa. Bordé de rizières, de menuiseries et de scierie, l’économie de ce petit bourg semblait principalement se baser autour du bois et des transformations de celui-ci. Posté sur la dernière colline avant le hameau, Koma descendit de son rocher et se dirigea vers le village. Traversant les rizières et les quelques habitations et fermes qui défilaient à ses côtés, il sentit le regard interrogé des habitants. Portant sa tenue de Shinobi ainsi que son bandeau accroché à son bras gauche, il savait bien qu’aucune ninja, ou presque, ne devaient-être venu ici depuis fort longtemps. Un homme d’un certain âge, accompagné des quatre autres hommes assez musclés l’accueillirent aux portes de la petite enceinte de pierre entourant le bourg. Tous le fixaient d’un regard gêné, puis l’homme se tenant au milieu fit un pas et vint saluer Koma.

« Bonjour Monsieur, je suis le chef de ce village, Roshi Tayaka, que nous vaut le plaisir de votre visite ? »

« Bonjour, je suis Niji Koma, Chunin du village caché de la Brume. Ne vous inquiétez pas, je ne viens pas ici pour quelque chose d’officiel. Est-ce bien en cette forêt qu’un certain temple des Kitsunes se tient ? »

« Le Kitsune Shinden ? Selon les ragots du coin oui il doit être dans la zone, mais ce n’est qu’un mythe, personne ne l’a jamais vu ni trouvé… »

« Parfait, c’est tout-ce dont j’avais besoin. Puis-je loger un temps dans une de vos auberges en attendant que je parvienne à le trouver ? Je vous payerai bien entendu et si jamais vous avez quelques problèmes que vous ne pouvez régler, je peux toujours vous aider en signe de ma gratitude. »

Hochant la tête sur ces mots, Koma espérait ainsi obtenir une certaine confiance de la part de ses interlocuteurs et leur aide. Bien qu’il n’ait été peu bavard au premier abord, ce qui peut être normal lorsqu’on est en charge de la protection de plusieurs centaines d’habitant, cet homme devait probablement en savoir plus qu’il ne semblait le montrer. De plus, bien qu’il ait pris ses précautions, personne ne lui avait montré des signes d’hostilités évidents, bien qu’il ait été très étonné de le voir débarquer ainsi.

« Oui, je vais vous y conduire, j’en suis le propriétaire avec ma femme et mon fils. Suivez-moi. »

Enchainant sa marche derrière son guide, Koma observa les alentours. Les maisonnettes étaient relativement pauvre petites bien qu’en bonne état, ainsi que les ruelles et les différents équipements qui y trainait. Bien qu’il soit petit, la vie semblait paisible et agréable dans ce village. Roshi était un homme âgé d’une cinquantaine d’années, arborant une barbe qu’il avait frotté tout en parlant avec lui. Ses habits étaient propres, et un tissu recouvrait son ventre un peu trop gros pour un homme qui aurait travaillé aux champs ou aux scieries. Les autres hommes partirent vaguer à leurs tâches respectives et également propager la nouvelle. Au bout de quelques minutes, Koma et Tayaka parvinrent à un bâtiment plus imposant que les autres. Des tables et des chaises étaient disposées devant l’entrée, abritée par des arbres et une bâche tendue entre ceux-ci. Tayaka invita son hôte à entrer dans son auberge, et le présenta à sa femme et à son fils qui étaient assis là au comptoir, attendant le retour du père de famille. Ils discutèrent un peu avec Koma, puis celui-ci les remercia de leur hospitalité et après avoir déposé quelques affaires dans sa chambre, il se mit en route en direction de la partie ouest de la forêt. Venant du Nord, il lui restait une grande zone à battre avant de pouvoir espérer trouver un quelconque indice. Cependant, il espérait y rencontrer des ermites qui pourraient lui en apprendre un peu plus sur le fruit de ses recherches.

Se retournant une dernière fois afin d’observer le village et en retenir la disposition, il s’enfonça dans la forêt et pressa le pas. S’il désirait chercher sans aucune trace un temple perdu, cela lui prendrait plus de temps qu’il n’en avait pour le trouver. Il se mit donc en tête de suivre les sentiers et de s’écarter à chaque fois que des traces de pas semblaient indiqué une petite habitation ou autre près du chemin. Bien que les premiers jours il revint au village afin de se reposer, il passa la plus part de ses nuits à la belle étoile, profitant des récoltes du village et de l’auberge afin d’emporter des vivres. Au cours de ses recherches, il croisa nombre d’animaux qu’il n’avait alors jamais vu, lui qui ne s’était jamais vraiment éloigné des plaines rocailleuses bordant Kumokagure no Satō. Même son ancien village qui se trouvait au bord de la mer offrait un paysage bien différent à celui-ci. Et après neuf longues journées de recherches infructueuses, Koma parvint enfin à se rapprocher de son objectif. Au détour d’un petit lac paisible, il trouva une petite habitation qui semblait en piteuse état, mais toujours habité. Il s’y approcha et vit un vieillard qui semblait étendu là sur sa chaise longue, une canne à pêche entre les mains et son sugegasa sur sa tête. Le shinobi se rapprocha alors de lui tout en prenant soin de faire assez de bruit pour qu’il puisse entendre sa venue. Le vieillard se releva alors nonchalamment, puis ôta son sugegasa afin d’observer la personne qui venait le déranger dans sa sieste.

« Bonjour monsieur, je m’appelle Niji Koma, Chunin de Kumo. Excusez-moi de vous déranger, mais connaitriez-vous quelque chose à propos de l’emplacement du Kitsune Shiden ? »

Son visage se déforma sous l’étonnement tandis qu’il s’approcha de Koma.

« Bien le bonjour jeune homme, vous m’semblez pas du coin vous. Pourquoi est-c’qu’vous recherchez une telle chose ? »

« Je souhaite les rencontrer. »

« Alors vous croyez à ce qu’on dit, à c’mythe là ? »

« Oui, j’y crois. »

« Et pourquoi vous voulez les rencontrer, mmh ? »

« A cause d’une histoire que ma mère me racontait sur eux quand j’étais petit. Depuis, j’ai toujours était passionné par ces êtres et je suis venu ici pour me prouver qu’ils existaient bel et bien. »

« Vous prouver ? »

« Oui, ça n’engage que moi et ça n’intéresse que moi. »

« Mmh. »

Un silence s’installa, le vieillard dévisagea alors Koma comme pour observer s’il était bel et bien d’aussi bonne fois qu’il semblait le paraître.

« Eh bien il s’peut bien que je sache quelque chose, suis-moi à l’intérieur de ma maison on s’ra mieux pour parler. »

Koma acquiesça et le suivit jusqu’à sa maisonnette. Sous son invitation, il s’assit à sa table et accepta avec gratitude le thé que lui tendit l’homme.

« Bon, j’m’appelle Saku, désolé de n’pas m’être présenté plus tôt mais j’ai pas l’habitude voir des étrangers et surtout des Shinobis dans l’coin. »

« Je comprends, merci pour le thé. »

« De rien va. »

Il prit une profonde inspiration puis commença son histoire

« J’connais bien l’coin et j’ai déjà pu observer des phénomènes étranges ici ou là. Mais on m’prendrait ou un fou si j’en parlais alors je me tais. De ce que j’sais, il y a un coin où personne ne va, ni bucheron, ni chasseur, personne. ‘Paraît que des gens y aurait disparu et que d’autres seraient devenu fou en y entrant, ou encore y auraient tout perdu. »

« Ça ressemble bien à ce que les comptes semblent dire, des êtres malicieux, vicieux et rusés non ? »

« C’est clair qu’ils ne semblent pas d’bonne augure. Tu es certain que c’est c’que tu veux vraiment ? Si tout le monde dit que c’est, c’est qu’ça l’est ! Et c’pas parce que t’es un ninja que tu pourras forcément t’en sortir. »

« Je suis prêt à courir le risque. J’ai déjà perdu la chose la plus précieuse que j’avais, la seule chose que je peux vraiment perdre maintenant c’est là vie et je ne compte pas mourir de sitôt ! »

Dit-il d’un ton enjouer comme pour masquer une certaine anxiété.

« Les p’tits gars dans ton genre on l’a vie dur avec la guerre et tout ça… »

« Quelqu’un doit bien protéger les êtres qui nous sont chers non ? »

« Oui…. »

Koma se leva, puis il salua avec respect Saku et lui proposa un petit remerciement en échange de ses informations, que l’homme refusa d’un simple hochement de tête. Probablement ne croyait-il pas que le Niji en sortirait indemne, lui-même en doutait. Mais au fond de lui, son désir de les trouver depuis toutes ces années était plus fort que tout. Lui qui voulait un pacte de sang, savait que ce serait avec les Kitsunes et uniquement avec eux qu’il l’obtiendrait.

Suivant les indications du vieillard, le Chunin se dirigea vers le Sud-Est-Est de sa position. Après plus d’une trentaine de minute à courir à travers la forêt, il remarque que l’endroit dans lequel il se tenait semblait respirer la mort. Aucun oiseau ne semblait y chanter, aucun insecte ne volait dans les airs. Jamais il n’avait entendu un tel silence dans une forêt et jamais il n’avait été aussi proche de son but. Quelques instants après s’être stoppé afin d’écouter, des rires jaillirent tout autour de lui. Des voix aigues, perçante, malsaines. Puis des voix accompagnèrent les rires.

« Un étranger… »

« Un étranger ! »

« Un étranger. »

« Intrus ! »

« Intrus ! »

« Qui es-tu poser oser venir sur notre territoire ! »

« Intrus ! »

« Débarrassons-nous de lui ! »

« Rendons le fou ! »

« Tu vas payer cet affront ! »

« Tu vas le payer ! »

Koma, forma alors une épée en métal grâce à sa maîtrise du Kinton, puis il consolida ses appuis et attendit les mouvements de ses interlocuteurs.

« Un ninja ! »

« Un ninja ! »

« Si je suis venu ici, c’est pour vous rencontrer, pas pour me faire effrayer comme tous ces paysans par vous. »

« Tu as peur ! »

« Tu as peur ! »

« Oui j’ai peur. Et vous ? Approchez si vous l’osez ! »

Un silence s’installa alors, puis un premier renard possédant une queue sauta en sa direction à toute vitesse. Koma brandit son sabre devant lui et l’étendit afin de trancher son opposant. Deux autres renards apparurent alors dans ses angles morts, leurs griffes acérés prêtes à s’enfoncer dans la chair du Chunin. Tandis que son sabre s’allongeait, une armure de métal se forma sur le corps du Niji, le recouvrant totalement. De celle-ci se forma des lames qu’il projeta sur les deux autres Kitsune. Dans leur élans, ils auraient énormément de mal à changer leur direction, Koma décida donc de trouver un équilibre dans la vitesse de projection de ses lames et l’allongement de son épée. Son but n’était pas de les tuer, mais de leur parler et pour se faire il devait leur montrer qu’il était plus fort qu’eux.

Les Kitsunes esquivèrent tous trois les attaques du Kumojin, puis après un moment d’hésitation ils se placèrent en face de lui.

« Suis-nous. »

Koma suivit donc les Renards, qui marchèrent d’un pas méfiant en direction d’un chemin partiellement recouvert par la végétation. Au bout de ce chemin semblait se tenir une maison taillée dans la roche, agencée avec différent panneau de bois, étonnement en bon état comparé à tout ce qu’il avait pu voir jusqu’ici. Quand il y parvint, il fut rapidement entouré par une dizaine de Renards, tous de tailles et de couleurs différentes. Au bout d’un instant, un Kitsune possédant neuf queues se rapprocha de lui, et se plaça en face.

« Qu’est-ce que cet humain vient faire ici ! »

Dit-il sur un ton exacerbé.

« Il a dit qu’il souhaitait nous rencontrer, il semble fort maître. »

« Parce qu’il vous a battu ? C’est une blague j’espère ? »

Il observa un temps Koma, puis il prit la parole.

« Que viens-tu faire ici, humain ? »

« Je suis venu vous rencontrer. »

« Et pour quelle raison ?! »

« Pour passer un pacte de sang avec vous. »

« Nous ne passons aucun pacte avec les humains ! »

« Vous l’avez déjà fait une fois par le passé, avec un Konohajin. »

Son regard se fit plus agressif, le Kitsune à neuf queues semblait irrité par les dires du Niji bien qu’il ne puisse les contredire.

« C’était une exception à la règle. »

« Alors je serai la deuxième exception. »

« Et qu’est-ce qui nous prouve que tu en es digne, impertinent ?! »

« Qu’est-ce qui vous le prouverait ? »

« Si tu parviens à résoudre mes énigmes, peut-être t’accorderai-je du temps. Ecoute-moi bien car je ne répèterai aucun de ces mots : Qu’est-ce qui s’allonge et rétrécit en même temps ? Tu as 3 minutes. »

Koma pensa tout d’abord à un animal, tel qu’une limace, un serpent, tout ce qui pourrait ramper et donc s’allonger et se rétrécir en même temps. Cependant aucun d’eux ne semblait pouvoir faire les deux en même temps. Les Kitsune étant des êtres rusés, fiers, se considérant comme possesseurs d’une très grande intelligence, il devait donc relater de quelque chose de plus complexe, plus abstrait. Divers chose pouvaient à la fois s’allonger et se rétrécir en même temps, une journée s’allonge tandis qu’elle se rétrécit au fil du temps. La vie également, s’allonge et se rétrécit avec les années qui passent, de même que la connaissance, qui se complète tandis qu’elle est oubliées. Le Niji profita de chacune des précieuses secondes qui lui étaient accordé afin de réfléchir à l’énigme posée par le Kitsune à neuf queues. Puis alors qu’il ne restait plus que quelques secondes, il leva la tête en direction de celui-ci et lui donna sa réponse.

« La vie. »

Son visage se crispa alors et ses sourcils touffus se froncèrent comme pour montrer son agacement.

« Tss. Yoma ! Apporte le parchemin d’invocation inversé ! Nous nous rendons chez nous. »

Koma sourit intérieurement, bien qu’il prit soin de pas montrer trop de signe extérieure de sa fierté afin de ne pas vexer plus qu’il ne l’était déjà son interlocuteur. S’il y avait bien une chose que les Kitsune détestaient, c’est qu’on veuille ou qu’on soit plus intelligent et rusé que lui. Lorsqu’un renard s’approcha de lui un parchemin dans la bouche, il s’assit et l’ouvrir tout en l’étendant devant ses yeux.

« Appose ton sang et la marque de ta main sur ce parchemin. Nous allons nous rendre dans la plaine de Shita, afin de rencontrer nos sages. C’est eux qui détermineront si tu es vraiment quelqu’un à qui nous pouvons donner notre confiance. »

Koma se mordit donc le pousse, puis étala du sang sur sa main et l’apposa sur le morceau de papier étendu sur le sol. Le Kitsune a neuf queue s’approcha alors de lui, puis apposant sa patte sur sa main, ils disparurent tous deux dans un nuage de fumée. Quand Koma rouvrit les yeux, il se trouva d’un lieu qui lui était totalement inconnu. Une grande plaine s’étendait devant lui tandis que derrière se dressait un village où semblait vivre de nombreux kitsune, tous plus différent les uns que les autres. Tous se figèrent à la vue du jeune homme, puis quand ils virent qu’à côté de lui se tenait un neuf queues, ils poursuivirent leurs chemins mine de rien.

« Suis-moi. »

Prenant son mal en patience, Koma ne posa aucune question, suivant son guide sans poser aucune question. L’architecture, les produits sur les étalages, tout semblait tellement différent de ce qu’il avait l’habitude de voir que cela lui paraissait irréel. Le jeune homme ne pouvait nommer les trois-quarts de ce qu’il voyait, mais s’il parvenait à obtenir ce qu’il était venu chercher, il aurait alors tout le temps nécessaire pour s’y habituer. Après plus d’une dizaine de minutes de marche, ils s’arrêtèrent une colline. Un chemin de pierre se dessinait hasardeusement, tandis qu’il était bordé par ce qui semblait être de petits autels, ou des lampadaires. Parsemés sur ce paysage, des cerisiers ainsi que d’autres arbres, conférant au tôt une ambiance sacrée.

« Tu dois poursuivre ton chemin seul à partir d’ici. Je t’attendrai ici, si tu réussis c’est moi qui serais ton messager. »

Koma le remercia d’un hochement de tête, puis après un instant d’hésitation, il se lança. Escaladant la pente douce, il vit se dessiner au sommet de cette butte de terre un bâtiment joliment orné. Bien que cela paraisse lourd au premier regard, on pouvait, en posant son regard, admirer toute la complexité et la richesse des décorations. Hésitant un instant à toucher la porte en bois d’acajou recouverte avec parcimonie de feuille d’or, il la poussa avec force puis entra dans les lieux. Prenant soin de déposer ses chaussures à l’entrée, il poursuivit sa route jusqu’à tomber dans une pièce où était disposé un siège, sans qu’aucun autre objet ne vienne entacher ce tableau. Il observa longuement les alentours, puis décida de s’y poser. Il était venu jusqu’ici et après tous les efforts qu’il avait donnés pour y parvenir, il était hors de question de renoncer. Pour l’instant, le Niji savait qu’il ne risquait rien.

Au bout d’une heure d’attente, il croisa ses jambes et se mit en position de méditation. Etait-ce un test afin de vérifier sa patience ? Bien qu’ils soient puissants, les renards n’étaient pas des animaux basant leurs avis sur la puissance, mais plutôt sur l’aspect de leur proie. De plus la technique qu’avait utilisée le jeune homme était de rang S, de fait qu’ils avaient déjà pu avoir un aperçu de son niveau. Koma attendit patiemment. Minute après minute, heure après heure, ce qu’il pensait être rapide dura au final une longue journée. La fin commençait à se faire sentir, mais c’était surtout la soif qui tiraillait le Niji, bien qu’il ait déjà vécu pire situation durant les entrainements de son adolescence. A l’aube de la deuxième journée, le renard à neuf queues s’approcha de lui, tenant sur son dos un plateau sur lequel était disposé une carafe d’eau en terre cuite ainsi que trois boulettes de riz. Se plaçant devant lui, il posa le plateau face à Koma.

« Mange et bois, les sages vont bientôt arriver. »

« Merci, il serait possible aussi de prendre une douche ? »

« Eh, n’en demande pas trop non plus. »

Fit-il d’un ton arrogant, comme à son habitude. Koma profita de ces quelques instants afin de vérifier sa tenue, puis une fois terminée, il remercia une deuxième fois le Kitsune.

« Je m’appelle Niji Koma, et vous ? »

« Ryuu. »

Un autre Kitsune s’approcha d’eux, puis prenant le plateau entre ses dents il recula sans tourner le dos aux deux animaux. Une fois sorti de la salle, Koma entendit la porte se fermer, puis une seconde placé devant lui s’ouvrit. Ryuu vint alors s’installer à ses côté et s’allongea. Le Shinobi suivit son exemple et se prosterna.

Trois Kitsune à neuf queues entrèrent dans la pièce. Trois coussins furent disposés en face de leurs interlocuteurs afin qu’ils puissent s’installer, puis après encore quelques minutes d’attente, l’un pris la parole.

« Parle, humain. Qu’es-tu venu faire ici ? »

« Bonjour, sages Kitsune. Je suis venu ici afin de vous demander d’accepter de faire un pacte de sang avec moi. »

« Un pacte de sang ? D’où t’es venue cette idée ridicule. »

« C’est une histoire que l’on raconte aux enfants afin de les effrayer pour qu’ils ne désobéissent pas à leurs parents, mais pour moi elle a eu l’effet inverse de celui escompté. Je suis venu ici pour vous demander de partager connaissance, sagesse, et puissance avec moi. »

« Tu veux que nous combattions pour toi ? Pour quelle te penses-tu digne d’un tel honneur ? »

« e suis un homme, un simple humain. Je ne pense pas être bien différent des autres, bien qu’un tant soit peu plus intelligent que la moyenne. Je ne peux vous prouver que je suis digne, je ne peux que vous le dire. Seule le temps peut témoigner de la confiance et de la loyauté de quelqu’un. Seuls les épreuves que cette relation va traverser témoignera de sa force, ou de sa futilité. »

Un long silence s’en suivit. Plus que toutes les attentes qu’il avait dû accepter auparavant, celle-ci lui paraissait désagréable, pesante. Koma se tenait toujours prosterner, tout comme Ryuu, qui n’avait pas encore prononcé un seul mot depuis le début de la séance.

« Ryuu, qu’en penses-tu ? »

« Je n’aime pas les humains. Ils sont perfides, sots, faibles. Mais certains déroges à la règle. Je ne sais pas s’il en fait partie, je n’ai pas confiance en lui. »

« Bien. Dans ce cas, nous verrons bien ce qu’il en adviendra, tous deux, relevez-vous. »

Koma et Ryuu s’assirent pouvant maintenant observer les sages qui leurs faisaient face.

« Ryuu, tu seras en charges de lui. Si jamais il échoue, où s’il déroge à son serment, c’est toi qui en payeras les frais. »

« Bien. »

« Quant à toi jeune Shinobi, tu vas devoir prouver ta valeur afin que peut-être un jour, nous te faisons partager notre héritage. Jusqu’à ce qu’il se présente et que nous pensons que tu en sois digne, ta conduite se devra d’être irréprochable. »

« D’accord. »

Sur ces mots, les trois Kitsunes quittèrent la salle, laissant une nouvelle fois les deux compagnons de fortunes seuls. Koma relâcha son visage et un sourire se dessina tout le long de celui-ci.

« Surtout, si tu veux qu’on s’entende, enlève-moi ce sourire niait de ton visage ! »

« Haha, je vais essayer ! Mais pour l’instant laisser moi profiter de ma réussite, je l’ai bien mérité. »